Article est republicain 140615
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L’ E S T R É P U B L I C A I N | D I M A N C H E 1 4 J U I N 2 0 1 5 REGION Les 24 heures du temps Economie Patron de la fabrique de mouvements horlogers NovoWatch, au Locle, Mustafa Lamrabet a acquis un Le temps par le son L’expansion horlogère comtoise bâtiment de 2.200 m2 à SanceyleGrand, dans le Doubs, où il crée NovoParts avec la perspective de 45 emplois à terme K Principal avantage de la cloche, elle pouvait donner le temps sur de longues distances. Besançon. Les 20 et 21 juin prochains, le musée Granvelle sera à nouveau le cœur des 24 heures du temps, rendezvous lancé l’an passé par France Bleu Besançon. Chaque dimanche, L’Est Républicain, partenaire de la manifestation, vous fait revivre les chroniques de Thomas Charenton, l’ex conservateur. Aujourd’hui, le thème du son et du temps. Car, effectivement, bien avant que l’on regarde l’écran de sa montre ou celui de son téléphone portable, les notions de durée et de temps ont été transmises par l’oreille. Par le son. On pense bien évidemment Photo DR aux sonneries dans les usines ou dans les écoles pour la récréation. Mais, historiquement, c’est bien la cloche qui incarne la transmission du temps par le son. Le principal avantage était bien évidemment celui de pouvoir transmettre l’information sur de longues distances. Au MoyenÂge, c’est ainsi que la vie des monastères était rythmée pour les prières des journées. Avant d’être associées à de grands cadrans à partir de l’époque médiévale. Dans un premier temps, ceuxci n’étaient d’ailleurs composés que d’une seule aiguille. Et c’est le cadran qui tournait pour donner l’heure et déclencher la sonnerie de la cloche lors de son passage. L’information par le son a progressivement évolué vers des systèmes beaucoup plus élaborés de carillons. Juste en face du musée du Temps de Besançon, celui de l’église SaintMaurice en est un parfait exemple. Aujourd’hui, il fonctionne tout au long de la journée. Au cœur des Bisontins. Au cœur de la vie. Bernard PAYOT Montbéliard. Le hasard ? Plutôt le destin. « Mektub, comme on dit chez nous », sourit Mustafa Lamrabet. Un destin dans lequel il croit et qu’il a décidé de forcer à l’âge de 28 ans. Formé au CFAI de Besançon, il entame sa carrière horlogère chez Technotime, anciennement France Ébauches, chez lui, à Valdahon. Il passe ensuite de l’autre côté de la frontière et fignole son art chez La JouxPerret puis Concepto SA, deux des plus fameuses manufactures spécialisées dans la conception, le déve loppement et la production de mouvements pour les grandes marques. « Quand je voyais certains modèles de chez Jacob & Co ou Graff sur lesquels j’avais travaillé, je me disais qu’il fallait vrai ment que je me lance. Que je crée ma boîte ». Il démis sionne de son dernier poste. Novembre 2013, c’est le plongeon dans le vide. Avec une installation dans l’in dustrielle avenue du Tech nicum, au Locle. Le savoirfaire, il l’avait. Dans le milieu horloger, les compétences sont rapide ment identifiées et recon nues. Encore fallaitil qu’il apporte un plus pour rem porter des marchés, séduire express Eurockéennes The Soft Moon remplace Antemasque Déception pour les aficionados des frangins fondateurs de feu « At the Drive In » : Antemasque a annulé sa participation aux 27e Eurockéennes, les 3, 4 et 5 juillet à Belfort. Les amateurs de frissons y gagnent au change avec la venue de The Soft Moon. Pour son troisième album, le combo psyché de San Francisco plonge dans les abîmes du krautrock et de la coldwave. Pied au plancher, le projet de Luis Vasquez convoque les batteries répétitives de Neu !, les guitares chorus de The Cure («Far ») et les machines de Nine Inch Nails (« Black »). Rien que ça. Le résultat ? Un cocktail malsain et drogué, accentué par les voix malades qui hantent chacune des pistes de « Deeper ». Bref, le chaos vendredi 3 juillet 22 h en direct de La Plage. K Mustafa Lamrabet dit vouloir rendre à la France ce qu’elle lui a apporté. Photo S.B. des clients. « On mise no tamment sur notre réactivi té. Grâce à certaines techni ques, je pense notamment à l’électroérosion, nous som mes en capacité de réaliser des roues, des ressorts et autres pièces dans des délais très inférieurs à d’autres structures. Et puis il y a le sérieux. Je ne transige pas làdessus. Mes parents m’ont inculqué des va leurs… », explique le patron. Le « French made » a le vent en poupe Le bouche à oreille semble avait fait son œuvre et les premiers clients ont com mencé à le contacter. Ce fut notamment le cas de Frank Huyghe, le patron de Ralf Tech, rencontré à Paris lors du salon Belles Montres. Le courant est vite passé et les premiers projets ont vu le jour, aboutissant, par exem ple, à l’étonnant modèle Tor pedo, conçu de A à Z, chez NovoWatch. On est ici dans le domaine de la petite série. Deux des grands groupes de luxe font régulièrement ap pel à ses services. « Je suis un fonceur », avoue le solide trentenaire, aujourd’hui domicilié à Frambouhans. Il identifie les besoins du marché et une tendance qui se dégage : « Après le Swiss Made, le French made semble avoir de plus en plus le vent en poupe ». Une perception confortée par des contacts avancés avec une manufac ture mortuacienne désireu se de travailler avec lui. Les engrenages s’imbriquent ainsi les uns dans les autres. Sauf que les capacités de NovoWatch, au Locle, sont nécessairement limitées. Mustafa Lamrabet songe alors à installer une seconde entité en France, une espèce de « copie conforme », com me il dit, en conservant ses K Le modèle Torpedo, pour Ralf Tech, a été conçu de A à Z chez NovoWatch au Locle. Un bel exemple de savoirfaire. spécificités mais en aug mentant les volumes. En clair, le très haut de gamme et les petites séries resteront en Suisse quand le moyen haut de gamme et les gran des séries seront réalisés en France, sous la bannière No voParts, le nom de la future entreprise. Réindustrialiser et redorer le blason de la FrancheComté Trois sites à Valdahon, au Russey et à Sanceyle Grand avaient été identifiés. C’est finalement la troisième option qui a été retenue. « Le site offrait de nombreux avantages. D’abord un grand espace de 2.200 m2, ensuite une proximité avec l’auto route qui se trouve à moins d’un quart d’heure », dé taille le patron. L’unité de vrait ouvrir « en septembre ou octobre. Mais dans l’hor logerie plus qu’ailleurs, on est dépendant des clients. Donc, je reste prudent sur la date précise d’ouverture », Photo DR nuancetil. Et les emplois ? « Une dizaine au départ et autour de 45 lorsque nous serons en pleine capacité ». « Pour nous, plus que la taxe professionnelle, c’est la perspective de voir des em plois se créer ici qui nous a séduits », observe Frédéric Cartier, le maire de Sancey leGrand. Mustafa Lamrabet le dit aussi : il voulait rendre à la France, ce qu’elle lui a don né. Il parle de sa volonté, à son échelle, de réindustriali ser la FrancheComté dans ce secteur de l’horlogerie, jadis florissant. « Redorer son blason », formuletil. Alors qu’il visitait sa future entreprise, vendredi après midi, l’un des accompagna teurs lui lance : « Vous sa viez qu’ici, à Sanceyle Grand, dans les années 80, il y avait une boîte qui s’appe lait France Ébauches ? » Mustafa Lamrabet ne savait pas. Comme un retour aux sources. Encore un signe du destin. Mektub ! Sam BONJEAN Entreprise Une bonne vingtaine d’exposants régionaux au 51e salon de l’aéronautique et du spatial au Bourget La FrancheComté pousse les gaz Besançon. Le président du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, Marwan Lahoud, l’a confirmé début avril en commentant les résultats 2 014 devant la presse : « Le carnet de commande global de la profession représente cinq à six années de produc tion ». Selon les chiffres avancés par Airbus et Boeing « à l’horizon 2030 », le nombre d’appareils en vol au niveau mondial devrait même dou bler en passant à 40.000 tan dis que le trafic de passa gers, aujourd’hui trois milliards par an, serait appelé à tripler. C’est dire si le 51e salon international de l’aéronauti que et de l’espace, qui s’ouvre demain au Bourget, bénéficie d’indicateurs qui lui promettent de voyager. Autour de tous les grands avionneurs, cette immense plateforme de l’innovation et des affaires réunit 2.200 exposants dont près de 50 % étrangers. K L’unité bisontine du géant équipementier Zodiac Aerospace fournit 90 % du marché mondial des masques de cockpit. Maîtrise des matériaux et technologies de la précision La FrancheComté, qui compte une bonne centaine d’établissements travaillant pour les marchés de l’aéro nautique, du spatial et de la défense, est représentée par un collectif d’une vingtaine d’entreprises exposantes. Cette participation croissan te, significative d’une mon Archives Ludovic LAUDE tée en régime, est pilotée par la Chambre régionale de commerce et d’industrie avec le soutien financier du conseil régional qui a alloué près de 44.000 € à ce dépla cement. Qu’il s’agisse des entrepri ses Stainless, AR Electroni que, Créatech, Cryla, Langel ou Worldplas dans le Doubs, Baudry dans le Jura, RFPM en HauteSaône ou Meca plus dans le Territoire de Belfort, l’enjeu est de conso lider, voire diversifier leurs marchés en allant à la ren contre des donneurs d’or dre. Plusieurs autres socié t é s, q u i e x p o s e n t h o r s collectif, disposent d’unités également implantées dans la région, comme Breitling (Besançon), Becker Electro nique (Beaucourt), C & K Components (Dole) ou Zo diac (Besançon). Portée de surcroît au Bour get par le pôle régional des microtechniques, dont 50 % des entreprises adhérentes sont tournées vers l’aéro nautique, l’expertise de la FrancheComté dans la maî trise des matériaux et les technologies de la précision ne manquera donc pas d’ambassadeurs. Et ne de vrait pas manquer de clients « dans un secteur où l’allé gement et la miniaturisation sont plus que jamais recher chés par les constructeurs et les équipementiers ». JeanPierre MULOT W Salon du Bourget, du 15 au 21 juin. Journées grand public du 19 au 21, de 8 h 30 à 18 h. En savoir plus : www.siae.fr RFC02 V1