ETUDE DE LA BIOMECANIQUE DU MOUVEMENT D`AVIRON

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ETUDE DE LA BIOMECANIQUE DU MOUVEMENT D`AVIRON
D.U. Sport et Santé
Faculté de médecine de Bobigny
- ANNEE 2001 -
SYNDROME LOMBALGIQUE DU RAMEUR
APPROCHE BIOMECANIQUE, BIBLIOGRAPHIQUE
ET EPIDEMIOLOGIQUE DE LA RACHIALGIE EN AVIRON
Franck BOUCHETAL PELLEGRI
Professeur de sport
Mots clefs : lombalgie, aviron, biomécanique, étiologie, épidémiologie
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tous ceux qui m'ont permis de réaliser cette étude et en particulier mes
supporters et conseillers de la première heure : Jean Louis PAILLER et Christelle PELLEGRI.
Je remercie également pour leur relecture attentive et leurs conseils avisés :
Alain DARTY
(F.F.S.A C.T.R Aviron)
Dominique GUIDICCI
(F.F.S.A C.T.N. Chargé des formations fédérales)
Pascal JOLY
(F.F.S.A Conseiller Technique National)
Bruno BOUCHER
(F.F.S.A Entraîneur National)
Annick BOUCHEZ-BUVRY (Médecin, formateur au D.U. Sport et Santé de Bobigny)
Christian PALIERNE
(Médecin du sport, Médecin des équipes de France)
Alain DAIRAULT
(ex-médecin fédéral de l'aviron, Médecin conseil de Caen)
Marc GUERIN
(Médecin du sport, M.I.D. des Hauts de Seine, C.M.S de Nanterre)
Olivier MIDDELTON
(Médecin du sport, Médecin conseil de Paris)
Martine BLOCH
(Kiné du sport)
Je remercie les rameurs et entraîneurs pour leur participation aux enquêtes de terrain et les
discussions nombreuses qui en ont émergé.
Enfin merci à Paul PILARDEAU et Patricia pour m'avoir permis de mener à bien cette étude au
sein de la formation Sport et Santé de la Faculté de Médecine de Bobigny.
DEBAT
Je me propose ici de répondre aux questions posées par les lecteurs afin d’ouvrir un débat.
1- B BOUCHER (F.F.S.A) : A propos de l’incidence de l’entraînement spécifique (p3 et
9) :
« - Dans l’entraînement du rameur le travail spécifique en bateau ne représente que
67% du travail total.»
¾ - Cela est parfaitement exacte pour ce qui concerne le pourcentage des séances de bateau
dans le programme fédéral d’E MUND (cf. : Modèle d’entraînement en aviron logique et
réalité – F BOUCHETAL PELLEGRI – INSEP2001). Toutefois le travail de musculation
M2, qui représente 16% du programme fédéral annuel, est très spécifique du geste du
rameur, de sorte que ses conséquences s’ajoutent au travail en bateau. L’ensemble
représente déjà plus de 80% de travail spécifique de l’aviron.
D’autre part mon étude de terrain (citée plus haut) a montrée que les rameurs ne
respectent pas le programme fédéral et tendent à supprimer les séances diverses (footing,
sports collectifs…) au profit de séances en bateau et en musculation. De sorte que 68 et
70% de l’entraînement des rameurs sondés est effectué en bateau et jusqu’à 30% en
musculation spécifique (M2). L’ensemble représente plus de 95% de travail spécifique de
l’aviron dans certaines catégories de pratiquant ou à certaines périodes et notamment chez
les rameurs de moindre niveau ou en été.
2- Y BOUCHEZ-BUVRY (médecin du sport) :
« - A propos du développement des qualités ventilatoires du rameur (p6 et 7) :
l’hypertrophie pulmonaire secondaire à l’entraînement ne peut pas être affirmée puisqu’on ne
dispose pas, quel que soit l’entraînement concerné de mesures de CPT et de CV avant et après
entraînement. On s’accorde à dire que la constatation de grands volumes chez ces athlètes est
plus une cause de choix des sports d’endurance (on a de grandes capacités ventilatoires donc on
est bon en endurance et donc on s’oriente vers ces sports) plutôt qu’une conséquence. Le
développement pulmonaire (alvéoles) se termine vers l’âge de 4 ans, plus tard pour la
vascularisation (peut être jusqu’à la puberté) mais ensuite le développement du poumon (après
ablation d’une partie du poumon par exemple) se fait par hyperinflation des alvéoles existants
donc en augmentant le volume mort ce qui n’est pas favorable pour augmenter la VO2 à l’EM.»
« - Dans ce même chapitre, la reprise d’une grande inspiration après une apnée est un
mécanisme réflexe par contrôle humoral de la ventilation (apnée => hypercapnie +/- hypoxie
=> hyperventilation) ».
« - Je suis perplexe sur le déplacement du volume courant dans le VRE et
l’amélioration du volume sanguin capillaire (p7) : déplacer son VT dans le VRE diminue la
dépression intra-thoracique ce qui défavorise le retour veineux sanguin donc le débit capillaire
et donc l’hématose. En fait la bonne hématose vient de l’adéquation des rapports
ventilation/perfusion : les périodes d’apnée correspondent aux périodes de moindre perfusion du
fait de l’augmentation de pression intra-thoracique alors que la grande reprise inspiratoire est
synchrone de l’augmentation du débit cardiaque secondaire à l’augmentation du retour veineux
par la dépression intra-thoracique qu’elle entraîne.»
¾ - Merci de ces précisions, mon propos fait référence aux travaux de Carles et al.
3- B BOUCHER (F.F.S.A) : A propos de la charge lactique à l’entraînement (p6 et 46) :
« - Les séances d’entraînement en aviron sont à 93% aérobies »
¾ - Au niveau de la lactatémie cela est parfaitement exacte. Toutefois il convient de rappeler
que pour ce qui est des séances B1 (endurance aérobie), qui représentent l’essentiel de
l’entraînement du rameur, la force développée par coup doit atteindre 80% de la force
développée en compétition.
Nous avons établi dans l’étude biomécanique que l’obtention de la force optimale est le
résultat d’un travail musculaire impliquant des régimes de contraction explosives ou
isométriques. Ces régimes font largement appel aux capacités glycolytiques des myocites
et aux métabolismes cellulaires anaérobies. Les qualités aérobies des rameurs permettent
une élimination rapide des lactates cytoplasmiques ce qui explique le faible niveau de
lactatémie malgré une sollicitation très largement anaérobie au niveau des sarcoplasmes
qui n’est pas sans conséquence en terme de fatigue (voir pages 7-8).
4- Y BOUCHEZ-BUVRY (médecin du sport) :
« - A propos de la théorie selon laquelle l’acidose jouerait un rôle dans la fatigue
musculaire (p46), il est bien démontré que les taux d’acidose qui entraînent une perte des
capacités musculaires sont largement supérieurs aux taux d’acidose observés in situ même lors
de la pratique d’exercices épuisants.»
« - A propos de l’intervention de la fatigue sur la qualité du placement de la ventilation
– source de développement d’une pression intra-thoracique efficace à la stabilisation du rachis
et à la transmission des forces (p48), cette notion n’a pas été démontrée.»
¾ - Dans mon propos, je relatais les résultats des travaux de Roy, de Miller et de Morris.
- S’il n’est pas établi que l’acidose joue un rôle majeur dans la limitation du travail
musculaire, je voudrai tout de même rappeler l’incidence de la fatigue nerveuse sur la
dissociation électromécanique. En affectant la commande nerveuse, celle-ci limite la
qualité du contrôle des synchronisations gestuelles et notamment les coordinations et
régulations proprioceptives dont l’étude biomécanique a précisé l’importance.
D'autre part les données scientifiques montrent que la fatigue affecte également la
contraction musculaire en la ralentissant (augmentation de la latence, augmentation du
temps de contraction, diminution de la force maximale développée, augmentation du
temps de décontraction...) soit par un mécanisme de concurrence Ca++/H+ sur les pompes
à calcium, soit du fait du manque d'ATP et de CP consécutif au ralentissement des
processus métaboliques lié à l'ischémie locale lors des contractions musculaires (l'excès
d'acide lactique inhibe certaines enzymes de la glycolyse). Le travail isométrique ou
excentrique et l’absence de temps de relâchement lors du coup d’aviron sont déterminant.
- L’ensemble confirme l’incidence de la fatigue sur le contrôle et la coordination des
mouvements des articulations intervertébrales et la précision du placement de la
ventilation dans le coup d’aviron (manœuvre de Valsalva) dont la qualité permet la
stabilisation du rachis et la transmission efficace des forces (voir pages 23 à 30).
- C’est la raison pour laquelle, j’ai parlé de disponibilité neuro-musculaire pour qualifier
l’état de vigilance et de réactivité neuro-motrice. En effet ce concept m’apparaît l’un des
éléments déterminants de l’émergence des lombalgies au sens où il traduit l’aptitude du
système neuro-musculaire à répondre à la sollicitation dans le sens de l’exécution d’un
geste adapté au contexte et au moment, de nature à produire la performance optimale et à
protéger les tissus rachidiens.
5- B BOUCHER (F.F.S.A) :
A propos de la dissymétrie de la force développée par les
deux membres inférieurs lors du coup d’aviron en pointe (p8 et 17) :
« - Dans le modèle fédéral on cherche la symétrie afin d’optimiser l’efficacité du coup
d’aviron. A vous lire on se demande si la dissymétrie dans le coup d’aviron est une faute
technique ou un état de fait. »
¾ - Les données bibliographiques récentes confirment l’existence d’une dissymétrie
notamment en pointe (voir à ce sujet les études de Asami et celle de Parkin et al - 2001).
- Pour moi il s’agit d’un état de fait, mais je vous rejoins sur la question de savoir si cela
constitue une faute technique qu’il faut tenter de corriger ou une contrainte que l’on doit
intégrer au coup d’aviron.
En effet, il est concevable que la dissymétrie du développement des forces des membres
inférieurs soit la conséquence de l’asymétrie du geste d’aviron par rapport à l’axe de la
coque (en pointe comme en couple celle-ci est inévitable).
Le fait que la propulsion optimale soit obtenue lorsque la résultante des forces est axiale
n’implique pas forcément que les forces instantanées appliquées par les 2 pieds soient
symétriques. Dés lors, il est tout à fait possible d’admettre un développement dissymétrique
des forces des membres inférieurs comme moyen de compensation de l’asymétrie du geste
du moment que la résultante de l’ensemble est axiale.
C’est pourquoi, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une faute technique mais précisément d’un
mode d’adaptation et de régulation du coup d’aviron au terme duquel le rameur compense
les asymétries mécaniques par un ajustement biomécanique afin de maintenir une force de
propulsion efficace axiale. J’ai d’ailleurs proposé un sujet de recherche en ce sens dans le
cadre d’un récent mémoire (cf. : Projet de recherche sur la biomécanique du geste du
rameur – F BOUCHETAL PELLEGRI – INSEP2002).
6- Y BOUCHEZ-BUVRY (médecin du sport) A propos des populations d’été et d’hiver :
« - Le choix d’enquêter sur 2 périodes différentes, ce d’autant qu’elles correspondent à
des charges de travail et des spécialisations techniques différentes, introduit un biais historique
qui ne peut être évité, puisqu’il est imposé par le calendrier des compétitions.»
« - La présence de populations d’origines géographiques différentes entre les deux
échantillons n’introduit elle pas également un biais géographique ? »
¾ - Il était nécessaire d’étudier l’épidémiologie et la clinique de la lombalgie du rameur à
deux moments différents de la saison afin de les mettre en parallèle avec la pratique.
L’échantillonnage des populations estivales et hivernales a été dimensionné pour répondre
à cet objectif. Les populations sont identiques en taille, en âge, en expérience, en niveau de
pratique, seuls diffèrent les paramètres de la pratique sportive.
¾ - Le niveau des épreuves choisies (championnat de France) rend inévitable la diversité des
origines géographiques des populations sondées. Dans les deux échantillonnages l’origine
des rameurs s’étend à l’ensemble du territoire français. Toutefois la région organisatrice
est toujours sur-représentée en raison de la proximité géographique (épreuves ouvertes) ce
qui a été le cas de l’Ile de France lors de l’épreuve hivernale et inversement lors de
l’épreuve estivale où pour éviter d’interroger deux fois les mêmes rameurs nous avons dû
réduire l’échantillonnage des rameurs des clubs franciliens.
7- Y BOUCHEZ-BUVRY (médecin du sport) :
« - A propos des « autres types d’entraînement » (p57 et 60) : l’absence de relation
entre lombalgie ou son absence et les autres types d’entraînement (musculation, footing…) estelle valable compte tenu de l’hétérogénéité des groupes et de la faiblesse des effectifs ? »
¾ - L’objet de l’étude était uniquement épidémiologique et clinique. Il ne s’agissait pas de
définir une étiologie de la lombalgie. Ceci étant l’item « nombre de séances autres » a
amené trois réponses : aucune, une séance ou 2 à 3 séances hebdomadaires. Dans cette
dernière catégorie le nombre de réponse est de 19 sur 120 soit 16% de l’effectif total des
sondés ce qui représente un chiffre statistiquement valide. Parmi ceux-ci 21% n’ont
jamais mal au dos et 79% déclarent souffrir du dos ce qui est un résultat conforme au
reste de la population sondée.
8- Y BOUCHEZ-BUVRY (médecin du sport) : A propos des facteurs morphologiques :
« - L’absence d’incidence du poids sur la lombalgie du rameur (p60 et 61) est
étonnante dans la mesure où ce n’est pas vrai dans la population générale.»
« - De même s’agissant de la taille, (p60 et 61) l’absence d’incidence sur la fréquence
des lombalgies mais l’influence sur la gravité est-elle retrouvée dans la population générale ?»
¾ - Sur ces deux éléments une étude de 1999 (*) portant sur une population de 7129 adultes
travaillants dans des PME en Ile de France en 1996, confirme que le poids, la taille, le
BMI et l’âge sont des facteurs de risque des lombalgies et notamment de gravité.
¾ - Pour ma part je dirai que l’incidence du poids sur la lombalgie dans la population
française est liée à l’excédant de masse grasse. Or celui-ci ne participe pas à la
stabilisation ou à l’équilibration du rachis et est généralement localisé, chez les hommes,
au niveau de l’abdomen. A l’inverse la surcharge des rameurs correspond au
développement de la masse maigre et plus particulièrement à l’hypertrophie musculaire
qui se répartit sur l’ensemble de la charpente osseuse et participe activement au maintien
des articulations (notamment du rachis) et à la transmission des forces. Ces éléments
peuvent expliquer la moindre incidence du poids sur la lombalgie chez les rameurs.
¾ - S’agissant de la taille mon raisonnement sera le même dans la mesure où à taille égale,
le rameur a une masse maigre plus importante et notamment un développement de la
musculature rachidienne supérieur au sédentaire, ce qui peut expliquer que la taille
influence moins la fréquence des lombalgies. S’agissant de la gravité des crises, dans la
mesure où plus la taille du rameur augmente plus les leviers développés sont importants et
l’intensité des forces soutenues démultipliée, il apparaît logique que la gravité des crises
augmente avec la taille.
(*) Alcouffe J, Manillier P, Brehier M, Fabin C, Faupin F. : Analysis by sex of low back pain among workers from
small companies in the Paris area: severity and occupational consequences –
Occup Environ Med, Oct;56(10):696-701, 1999
SOMMAIRE :
INTRODUCTION
A-
PRESENTATION GENERALE DE L’ACTIVITE AVIRON
ET DE SES IMPLICATIONS BIOLOGIQUES
I- DEFINITION ET HISTOIRE DE L’ACTIVITE
1- Définition de l’activité
2- Historique
II- TYPES DE PRATIQUE ET LEXIQUE
III- ENTRAINEMENT DES RAMEURS DE COMPETITION
1- Catégories d'âge
2- Charge d'entraînement
3- Séance d'entraînement
4- Planning d'entraînement hebdomadaire
IV- INCIDENCE BIOLOGIQUE DE L’ACTIVITE DE COMPETITION
1- Morphologie type du rameur
2- Développement physiologique du rameur
3- Développement musculaire du rameur
V- TRAUMATOLOGIE DE L’AVIRON
VI- SYNTHESE
B-
ETUDE BIOMECANIQUE DU GESTE D’AVIRON
I- ETUDE GLOBALE DU GESTE DU RAMEUR
1- Description globale
2- Mécanique du geste
3- Dynamique du geste
4- Cinétique du geste du rameur et travail musculaire
5- Synthèse de l'étude globale du geste du rameur
II- ETUDE DU TRAVAIL DES MEMBRES INFERIEURS
1- Description du mouvement des segments
2- Principaux muscles impliqués
3- Cinétique du mouvement des membres inférieurs
4- Modalités de contraction musculaire et force développée
5- Synthèse de l'étude du travail des membres inférieurs
III- ETUDE DU TRAVAIL DES MEMBRES SUPERIEURS
1- Description du mouvement des segments en couple
2- Principaux muscles impliqués
3- Cinétique des mouvements des membres supérieurs
4- Modalité de contraction musculaire et force développée
5- Cas de la technique de pointe
6- Synthèse de l'étude du travail des membres supérieurs
IV- ETUDE DU TRAVAIL DU TRONC
1- Rôle de chaîne de transmission - travail de verrouillage du rachis
2- Mouvement et cinétique du tronc en couple
3- Muscles impliqués et régimes de contraction en couple
4- Cas de la technique de pointe
5- Synthèse de l'étude du travail du tronc
V- ETUDE DU ROLE DU BASSIN
1- Réflexion sur le mouvement du bassin en aviron
2- Mouvement du fémur par rapport au bassin
3- Mouvement du rachis par rapport au bassin
4- Cas de la pointe
5- Synthèse de l'étude du rôle du bassin
VI- SYNTHESE DE L'ETUDE BIOMECANIQUE : ROLE DE L'ENSEMBLE
CEINTURE PELVIENNE - RACHIS - CEINTURE SCAPULAIRE
C-
STRUCTURE DU RACHIS ET RACHIALGIES EN SPORT - DONNEES
BIBLIOGRAPHIQUES SUR LA LOMBALGIE DU RAMEUR
I- RAPPELS SUR LA STRUCTURE ANATOMO-BIOMECANIQUE DU RACHIS
1- Structures osseuses
2- Structures articulaires
3- Structures musculo-tendineuses
4- Structures nerveuses
5- Mouvement et dynamique rachidienne
6- Contraintes rachidiennes
II- RAPPELS SUR L'ETIOLOGIE DES RACHIALGIES CHEZ LE SPORTIF
1- Origine osseuse
2- Origine discale
3- Origine articulaire
4- Origine musculo-tendineuse
5- Origine neurologique
6- Pathologies rachidiennes et pratique sportive
III- DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES SUR LA LOMBALGIE DU RAMEUR
1- Données sur la fréquence des lombalgies en aviron
2- Données qualitatives sur la lombalgie en aviron
IV- ETUDES ETIOLOGIQUES SUR LA LOMBALGIE DU RAMEUR
1- Origine ostéo-articulaire
2- Origine musculaire
3- Hypothèses globales
V- SYNTHESE DE L'ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA LOMBALGIE
D-
ENQUETE SUR LA LOMBALGIE DU RAMEUR
I- METHODE D'ENQUETE
1- Démarche
2- Choix de la population
3- Questionnaire utilisé
4- Traitement statistique effectué
II- ETUDE DE LA POPULATION SONDEE
1- Caractéristiques générales de la population sondée
2- Pratique sportive
3- Influence de la saison
III- RESULTATS DE L'ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE
1- Résultats quantitatifs
2- Résultats en terme de gravité
3- Localisation de la douleur
4- Facteurs associés aux crises
IV- RESULTATS PAR CATEGORIE DE POPULATION
1- Incidence de l'entraînement (volume, nombre de séance, type d'entraînement)
2- Incidence des paramètres physiques sur la lombalgie (poids, taille)
3- Incidence de l'âge et de l'expérience sur la lombalgie
4- Incidence du type de pratique sur la lombalgie
5- Incidence du niveau de pratique sur la lombalgie
6- Saisonnalité de la lombalgie du rameur
V- SYNTHESE DE L'ENQUETE :
SYMPTOMATOLOGIE DE LA LOMBALGIE DU RAMEUR
E-
DISCUSSION
F-
BIBLIOGRAPHIE
I- BIBLIOGRAPHIE GENERALE
II- REFERENCES ANATOMIQUES ET BIOMECANIQUES
III- DONNEES SUR LES RACHIALGIES
VI- DONNEES SUR LES PATHOLOGIES DE L'AVIRON
TABLE DES ILLUSTRATIONS :
Figure 1 :
Figure 2 :
Figure 3 :
Figure 4 :
Figure 5 :
Figure 6 :
Figure 7 :
Figure 7b :
Figure 8 :
Figure 9 :
Figure 10 :
Figure 11 :
Figure 12 :
Figure 13 :
Figure 14 :
Figure 15 :
Figure 16 :
LES TECHNIQUES D'AVIRON
LE GESTE D'AVIRON : VUE GLOBALE
LE MOUVEMENT DE LA POINTE
LE MOUVEMENT DES MEMBRES INFERIEURS
LE MOUVEMENT DES MEMBRES SUPERIEURS EN COUPLE
LA PHASE AQUATIQUE EN POINTE
LE MOUVEMENT DU TRONC
SYNTHESE DE L'ETUDE BIOMECANIQUE DU GESTE D'AVIRON
STRUCTURE DU RACHIS
STRUCTURE DES VERTEBRES
STRUCTURES ARTICULAIRES DU RACHIS
CONTRAINTES AXIALES ET ELONGATION AXIALE DU RACHIS
INCIDENCE DU NOMBRE DE SEANCE D'ENTRAINEMENT
INCIDENCE DU VOLUME HORAIRE D'ENTRAINEMENT
INCIDENCE DU NOMBRE DE SEANCE EN BATEAU
GRAVITE DES CRISES EN FONCTION DE LA TAILLE
GRAVITE DES CRISES EN FONCTION DE L'AGE
Tableau 1 :
Tableau 2 :
Tableau 3 :
Tableau 4 :
Tableau 5 :
Tableau 5d :
Tableau 6 :
Tableau 7 :
Tableau 8 :
Tableau 9 :
Tableau 10 :
Tableau 11 :
Tableau 12 :
Tableau 13 :
Tableau 14 :
Tableau 15 :
Tableau 16 :
Tableau 17 :
Tableau 18 :
Tableau 19 :
Tableau 20 :
Tableau 21 :
Tableau 22 :
ENTRAINEMENT DES RAMEURS DE COMPETITION
BIOMETRIE DU RAMEUR
PHYSIOLOGIE DU RAMEUR
FORCE MUSCULAIRE DES RAMEURS DE HAUT NIVEAU
POSITION DU DOS AU COURS DU GESTE D'AVIRON
SYNTHESE DE L'ETUDE BIOMECANIQUE DU GESTE D'AVIRON
MOUVEMENTS RACHIDIENS
DIFFERENCES ENTRE LES CATEGORIES DE POIDS
DIFFERENCES ENTRE LES CLASSES D'AGE ET D'EXPERIENCE
TYPE DE PRATIQUE
ENTRAINEMENT DES RAMEURS
DIFFERENCES ENTRE LES NIVEAUX DE PRATIQUE
DIFFERENCES ENTRE LA POPULATION D'ETE ET CELLE D'HIVERS
RESULTATS QUANTITATIFS
GRAVITE, CONSEQUENCES ET SUITES MEDICALES
DESCRIPTION DE LA DOULEUR
PERCEPTION DES FACTEURS ASSOCIES AUX CRISES
INCIDENCE DE L'ENTRAINEMENT SUR LA LOMBALGIE
INCIDENCE DES PARAMETRES PHYSIQUES SUR LA LOMBALGIE
INCIDENCE DE L'AGE ET DE L'EXPERIENCE SUR LA LOMBALGIE
INCIDENCE DU TYPE DE PRATQIUE SUR LA LOMBALGIE
INCIDENCE DU NIVEAU DE PRATIQUE SUR LA LOMBALGIE
INCIDENCE DE LA PERIODE SUR LA LOMBALGIE
D.U. Sport et Santé
Faculté de médecine de Bobigny
- ANNEE 2001 -
SYNDROME LOMBALGIQUE DU RAMEUR
TOME 1 : BIOLOGIE ET BIOMECANIQUE DE L’AVIRON
A- PRESENTATION GENERALE DE L’ACTIVITE AVIRON
ET DE SES IMPLICATIONS BIOLOGIQUES
B- ETUDE BIOMECANIQUE DU GESTE D’AVIRON
Franck BOUCHETAL PELLEGRI
Professeur de sport
Franck BOUCHETAL PELLEGRI – Professeur de Sport – page 1
INTRODUCTION
L'aviron, sport souvent décrit comme atraumatique, ne pose pas de grosses difficultés médicales.
Toutefois le mal de dos revient souvent dans les causes d'arrêt de l'entraînement ou dans les
plaintes des rameurs. Ces douleurs lombaires mal définies ne font que très rarement l'objet de
consultation mais semblent affecter tous les rameurs à un moment ou un autre de leur carrière.
Dans ce contexte de pathologie très présente, mais mal cernée et compte tenu du peu d'études
retrouvées, il est apparu intéressant de préciser la clinique et la symptomatologie de cette
"lombalgie du rameur" au travers d'une enquête de grande envergure.
Contrairement aux études antérieures qui ciblaient une population limitée de rameur de haut
niveau, il a été choisi de s'intéresser à une population plus large de rameurs masculins seniors de
18 à 40 ans pratiquant régulièrement l'aviron de compétition depuis au moins 4 ans.
Afin de mener à bien cette recherche et de cerner les différentes facettes de la lombalgie du
rameur en donnant un nouvel éclairage à cette traumatologie de l'aviron, 3 études ont été
développées :
-
Il n'était pas possible d'étudier la lombalgie sans une connaissance approfondie de la
biomécanique du geste d'aviron, or aucun travail récent n'avait été fait en ce sens. Une étude
bibliographique de synthèse des différentes données biomécaniques a été entreprise afin de
préciser les déplacements des segments, les muscles impliqués, la cinétique des mouvements
et les modalités de travail musculaire pour chacun des membres et pour le tronc. Une analyse
plus particulière du rôle du bassin a également été menée. L'ensemble devait dégager le rôle
du rachis et préciser les mouvements et les contraintes que celui-ci est amené à supporter.
-
Il a également été nécessaire d'effectuer une synthèse bibliographique des divers travaux sur
la lombalgie du rameur, avant d'envisager l'enquête épidémiologique. Ce travail devait faire
le point sur les connaissances afin de les mettre en parallèle avec les résultats de l’enquête.
-
Enfin une enquête épidémiologique auprès de 120 rameurs masculins a été menée au travers
d'un questionnaire afin de dégager la clinique et la symptomatologie de la lombalgie du
rameur.
Recherche Formation Sport et Santé – Paris Nord – Bobigny – 2000 - 2001
PRESENTATION GENERALE DE L’ACTIVITE AVIRON
ET DE SES IMPLICATIONS BIOLOGIQUES
Franck BOUCHETAL PELLEGRI – Professeur de Sport – page 2
A- PRESENTATION GENERALE DE L’ACTIVITE AVIRON
ET DE SES IMPLICATIONS BIOLOGIQUES
I- DEFINITION ET HISTOIRE DE L’ACTIVITE
1- Définition de l’activité :
Activité consistant à faire se déplacer sur l’eau un ensemble comprenant un bateau et un
ou plusieurs rameurs, en prenant appui sur l’eau au moyen d’un ou plusieurs avirons.
2- Historique :
L’aviron est l’une des plus anciennes activités humaines si l’on considère que ce mode de
déplacement était déjà utilisé par les civilisations antiques (5000 ans avant JC). La pratique
professionnelle (transport commercial et activités militaires) céda petit à petit la place à des
activités de loisir et de compétition (apparues respectivement au 18ème et 19ème siècle). Cette
dernière connaîtra son paroxysme au début du siècle avec les paris sur les régates.
Au plan technique, le geste évolua peu au cours des siècles.
La principale modification est due à l’invention du siège à coulisse à la fin du 19ème siècle, qui
permet d’ajouter l’action des membres inférieurs. Mais celle-ci n’est qu’une adaptation
technologique de la pratique plus ancienne qui consistait à faire glisser les fesses sur une planche
graissée.
Les évolutions récentes concernent l’allégement et l’affinement du matériel (coques de plus en
plus étroites, matériel de plus en plus léger, rames profilées…). Elles visent à augmenter le
rendement du système et à optimiser la force développée par le rameur. Depuis le début du 20ème
siècle, la progression des vitesses sur les championnats du monde est de 0.7 seconde par an (98;
124; 125). Cette progression est expliquée par l’augmentation constante des volumes et des
intensités d’entraînement et l’amélioration du rendement biomécanique et physiologique de
l’organisme lors du coup d’aviron. Ces éléments expliquent également l’augmentation de la
traumatologie observée en aviron (16, 104).
L’histoire très longue du déplacement à la rame explique sans doute la très grande stabilité
des techniques gestuelles et des technologies et leur parfaite adaptation à la morphologie
humaine. L’ensemble fait de l’aviron un sport très peu traumatique malgré la très forte
sollicitation énergétique qui le caractérise.
II- TYPES DE PRATIQUE ET LEXIQUE : (40)
Figure 1 : LES TECHNIQUES D'AVIRON
Aviron de couple (skiff)
Aviron de pointe (quatre sans barreur)
Recherche Formation Sport et Santé – Paris Nord – Bobigny – 2000 - 2001
Franck BOUCHETAL PELLEGRI – Professeur de Sport – page 3
Il existe deux techniques : la couple et la pointe (figure 1)
+ En couple, le rameur tient une rame dans chaque main. Le geste est exécuté dans l’axe
longitudinal du bateau. Les mouvements sont symétriques, il n’y a ni rotation, ni inclinaison.
+ En pointe, le rameur tient une seule rame avec ses deux mains. Les bateaux comportent donc
un nombre paire de rameur. La rame est soit à bâbord (à droite du rameur) soit à tribord (à
gauche). Les deux bras restent parallèles (il n’y a pas d’abduction de l'épaule), mais leur action
n’est pas tout à fait identique. Au niveau du rachis, il y a une composante de rotation et
d’inclinaison relativement limitée mais en charge.
Les bateaux sont définis par le nombre de rameurs, ils peuvent être barrés ou non, le barreur ne
rame pas mais dirige le bateau (40).
Selon le type de pratique : mer, initiation, randonnée, compétition… les coques sont plus ou
moins larges et stables (yole, yolette, outrigger) et adaptées au poids de l'équipage.
Il existe différentes pratiques de l’aviron : loisir ou compétition
- l’activité de loisir est axée sur la promenade et la randonnée (parfois sur plusieurs jours) en
rivière ou en mer.
- la pratique de compétition a lieu en rivière, en plan d’eau ou en mer.
Les compétitions se déroulent sur différentes distances :
- La référence est la course en ligne par 6 bateaux sur une distance de 2000m. En particulier chez
les jeunes ou les vétérans, les distances peuvent être ramenées à 500, 1000 ou 1500m.
- Les “ têtes de rivières ” sont des régates sur plusieurs kilomètres (2 à 6 km) où les bateaux
partent les uns après les autres et sont classés à partir du temps mis pour réaliser la distance.
- En mer le parcours se déroule en triangle avec départ simultané de tous les bateaux.
- Enfin, il existe des épreuves d’aviron en salle (ergomètre) généralement sur 2000m.
III- ENTRAINEMENT DES RAMEURS DE COMPETITION :
Tous les compétiteurs français suivent le programme fédéral du directeur des équipes de France :
E Mund (40, 97, 98, 99). Le programme est établi sur les bases des travaux des physiologistes Estallemands exposés dans le livre de F Mahlo (84). L’objectif est l’amélioration de l’endurance
aérobie et la stabilisation de l’endurance de force.
1- Catégories d'âge : L’aviron est un sport à maturité tardive.
L’aviron nécessite un développement long des qualités d’endurance et de force endurance. L’âge
idéal de début de carrière se situe en cadet, mais la route est généralement longue avant une
carrière internationale affirmée qui débute souvent après 25 ans. Les rameurs olympiques ont
généralement entre 25 et 35 ans.
2- Charge d'entraînement : La charge d’entraînement est considérable.
L’entraînement des benjamins (<12 ans) , minimes (12 et 13 ans) et cadet 1 (14 ans) est très
général (40% du travail se fait en bateau et il n'y a pas de musculation). En cadet 2 et junior,
l’entraînement est de plus en plus spécifique avec un travail en musculation et en bateau.
L’entraînement des seniors est à 80% spécifique et axé sur la force et l’endurance aérobie en
bateau et en musculation.
La charge moyenne d’entraînement du rameur de haut niveau représente une dépense calorique
moyenne de 6000 à 7000 kcal/jour (73). Les apports recommandés sont répartis en : 56% de
glucide – 27% de lipide et 17% de protide (135).
Tableau 1 : ENTRAINEMENT DES RAMEURS DE COMPETITION
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Evolution de l'entraînement selon les catégories d'âge :
Catégorie d'âge
Volume annuel
km annuel
Nombre de séances
hebdomadaires
Cadet 2 : 15 ans
500h
1500 - 2000km
5 (dont 2 en
musculation)
Junior : 16, 17 ans
700h
3000 - 3500km
7 (dont 2 en musculation)
Senior : > 18 ans
900h
4000 à 5000 km
10 à 15 (dont 2 en
musculation)
Senior haut niveau
1200h
5500 à 7000 km
15 à 20 (dont 2 en
musculation)
Planification hebdomadaire de l'entraînement des rameurs seniors de Haut Niveau
Lundi
bateau
musculation
Mardi
bateau
Mercredi
bateau
footing
Jeudi
bateau
musculation
Vendredi
bateau
Samedi
bateau
bateau
Dimanche
bateau
sports co
(données du programme d’entraînement fédéral (99), 1 km = 100 à 140 coups d’aviron d’environ 50 à 80kg chacun)
3- Séance d'entraînement : L'entraînement comprend 3 types de séances :
+ La majeur partie de l'entraînement se fait en bateau à diverses allures : Les séances durent
entre 1 et 2h. Selon Mund (40, 99), 70 à 80% du travail s’exécute à cadence lente en capacité
aérobie. Selon Steinacker (135, 137), le travail de haute intensité ne doit pas représenter plus de 4 à
10% du volume en fonction de la période.
+ Un travail en musculation : Le travail de musculation représente une composante importante
de l'entraînement du rameur de compétition. La masse déplacée annuellement est voisine de
5000 t. Le programme fédéral (8, 40, 96, 99 ) propose deux types de séances :
Un programme de développement de la force (moins de 5 semaines par an) et un programme de
développement de la force endurance (2 fois par semaine toute l’année) (annexe 1). Ce dernier
dure 1h30 à 2h et comprend 2 à 3 répétitions d’un circuit de 14 mouvements correspondants aux
séquences du geste d’aviron (tirades, squat, épaulé,...). L'ensemble est réalisé à des charges de 50
à 60% du maximum en séries de 30 à 70 répétitions. La cadence et le rythme sont spécifiques de
ceux de l’épreuve d’aviron.
+ Un travail plus général : Le programme fédéral (40, 99) comprend également des séances
diverses. Le travail d’endurance est effectué en footing, vélo, ski de fond... L’ergomètre - plus
facilement paramètrable - est utilisé lors de séances à objectif physiologique ou de tests
spécifiques. Enfin, la coordination et l’esprit d’équipe sont développés par des séances de sport
collectif.
4- Planning d'entraînement hebdomadaire :
Sur la base du programme fédéral (40, 99) l'entraînement des rameurs seniors de Haut Niveau
représente en moyenne 12 séances hebdomadaires, pour un volume de 15 à 20h réparties en 5 à 7
séances de bateau (80 à 140km), 2 à 3 séances de musculation, 1 séance de footing, 1 séance de
sport collectif (voir tableau 1).
5- Planning d'entraînement annuel :
Le programme d'entraînement annuel comprend 3 périodes : (40, 84, 99)
+ Période de préparation hivernale : La période de préparation hivernale d’octobre à avril est
axée sur le travail de fond : endurance, force et technique. Des tests d’évaluation de l’endurance
de base (cross, ergomètre) et de la force pure (maxi.) sont effectués en décembre.
Des tests plus spécifiques d’endurance en bateau sur 6 km sont effectués en février - mars.
L’ensemble du travail hivernal se fait en bateau court (skiff ou double de pointe).
+ Période de compétition : La période d’avril à août est consacrée aux compétitions. Elle est
marquée par un calendrier régulier de régates de sélection ou d’étalonnage sur 2000m permettant
aux rameurs de constituer des bateaux équilibrés au niveau technique et physique (bateau long)
et de préparer un objectif final pour fin juillet ou courant août.
Les rameurs effectuent une à deux régates par mois, séparées par des phases de travail de base.
La phase terminale (6 semaines) permet de préparer spécifiquement l’objectif annuel. Durant
cette période Steinacker (137) précise que 50 à 65% du travail se fait en bateau pour un volume
d'entraînement journalier moyen de 3h10 soit 12h de bateau par semaine (120 à 150km).
+ Période de coupure : Une coupure de 3 à 5 semaines intervient à l’issue de l’objectif annuel.
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IV- INCIDENCE BIOLOGIQUE DE L’ACTIVITE DE COMPETITION :
Dans la littérature, les auteurs (15, 71, 124, 125, 127) montrent que la performance d'un rameur dépend de
ses caractéristiques morphologiques, physiologiques (VO2, et seuil anaérobie) et musculaires.
1- Morphologie type du rameur : (13, 15, 32, 40, 71, 100, 124, 125, 127)
En aviron, il existe 2 gabarits : le poids léger (PL) (< 72,5 kg) et le toute catégorie (TC).
Tableau 2 : BIOMETRIE DU RAMEUR.
Elite
National
Confirmés
Poids Légers
Elite
Poids Légers
Poids
moyen(128)
94
89
81
71
Taille
moyenne(128)
193
191
184
184
Age
moyen(15)
% masse
grasse
moyenne(71)
9,3%
6-7%
25
24
VO2 max
l/min(128)
6,1
5à6
3,9 à 5,6
5,08
Pli cutané
triceps(15)
Pli cutané
cuisse(15)
longueur
jambe(15)
Diamètre
cuisse(15)
Force
moyenne (100)
8.4
5.5
10.8
8
91.7
87.6
60.3
51.0
898N
790N
+ Jurimae (71) montre l'existence d'une adéquation entre la performance en skiff et les variables
anthropométriques : la taille, la longueur des jambes et des bras, les diamètres musculaires des
biceps et des cuisses.
+ D'après Shephard (128), les rameurs de haut niveau ont une taille et un poids supérieur à la
moyenne de la population respectivement de 10% et 27%.
+ La longueur des membres (jambes et bras) est un élément essentiel à la propulsion du bateau
car elle conditionne directement l'amplitude du balayage de la rame et donc la distance de
déplacement du bateau lors de la phase aquatique (71).
+ Le développement musculaire des rameurs traduit l’importance de la composante de force dans
la performance en aviron (50 à 80kg par coup, soit plus de 29 700 tonnes par an) (8, 40, 71, 96).
+ Le rameur TC de Haut Niveau dépasse souvent les 100kg. Le rameur PL, limité par la
contrainte du poids, est souvent amené à s’astreindre à un régime.
+ La masse grasse n’est pas un problème dans la mesure où l’aviron est un sport porté. Toutefois
le poids participant à l’inertie et augmentant la surface de coque immergée, il est très intéressant
d’avoir un fort ratio masse maigre/masse grasse, ce qui explique les faibles valeurs des plis
cutanés des rameurs de haut niveau. Celle-ci varie selon la période et la catégorie de poids (13, 100,
127), ainsi le poids des rameurs varie d’environ 3kg au cours de la saison (124, 125, 127).
2- Développement physiologique du rameur : ( 6, 14, 35, 40, 57, 91, 124, 125, 126, 135,145)
Les fonctions respiratoires des rameurs de haut niveau présentent une excellente adaptation aux
contraintes de l’effort aérobie et de l’élimination rapide des lactates.
Tableau 3 : PHYSIOLOGIE DU RAMEUR
Paramètres
circulatoires :
Ventilation :
Fréq. Card. max.: 190 à 200 bat/mn,
Fréq. Card. Repos : 49 à 55 bat/mn
C.V : 6,8 l
C.P.T : 9,1 l
Paramètres
VO2 (*): 65 à 70 ml/kg/min (+/- 4)
physiologiques : VO2 PL (*): 75 ml/kg/min
Volume card. moyen : 1,1 l
Volume sanguin : 7 à 8l (95 ml/kg)
Débit max.: 200 à 243l/min
Débit card. max. : 17 l/min
Débit O2 max.: 10 à 20l/min
PMA moyenne : 450 à 550W (+/- Seuil anaérobie (4mmol) (*):
30)
85 à 90,8% +/- 4,7
(*) Steinacker (135) montre que ces valeurs varient de plus de 20% selon la période de l’année.
a- Caractéristiques physiologiques de la compétition d’aviron : L’aviron est un sport aérobie.
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+ Une régate dure de 2 à 4 jours, avec généralement 2 courses par jour (séries et finales)
espacées d’au moins 2h. La durée d’une course (2000m) varie selon le bateau entre 5’15 et 7’30
(huit et deux barré à haut niveau) (40, 97).
+ Physiologiquement l’effort est continu et globalement homogène tout au long de la course.
Celle-ci représente 210 à 230 coups d’aviron répétés à une cadence de 36 à plus de 40 coups/mn
avec un rapport temps de phase aquatique (contraction) - temps de retour (relâchement)
d’environ 0,43 à 0,50 (26, 35, 49) pour une puissance moyenne développée par coup de 450 à 550W
(137). L’efficacité mécanique est de 18 à 20% (+/-0.9) à cadence basse (35, 54, 55, 73) et de 20 à 23% à
cadence maximale (62, 124, 125).
b- Capacités métaboliques des rameurs : Un métabolisme aérobie très développé.
+ L’effort se situe dans le domaine aérobie proche de la VO2max (91% à 95% de la VMA
mesurée en laboratoire) (55, 70). Au niveau musculaire, G Bayer (84) montre la concomitance des 3
filières énergétiques. Messonnier (88) montre que la performance en aviron est associée à la
capacité d'échange et de "régénération" des lactates par les muscles. L'entraînement a un effet
majeur sur cette aptitude. Pour Roy (117), les muscles spinaux iliocostal et long dorsal, mal
préparés sont plus sensibles à la charge lactique, ce qui peut expliquer des spasmes et des pertes
d'efficacité musculaires plus rapide.
+ Les auteurs (35, 54, 90, 91, 110) montrent que 70 à 75% de l’énergie est produite par le métabolisme
aérobie, 15% par les métabolismes anaérobies alactiques et 15% par les métabolismes lactiques.
+ Le coût O2 est de 6,7 à 7l/min (35, 125, 127), la dépense énergétique est de 36kcal/min (54). Le
travail musculaire libère de 15 à 17 mmol/l d’acide lactique (70, 84, 145) pour un déficit d’O2 en fin
d’effort de 92 à 97ml O2/kg (6, 145), il est à noter que ces valeurs augmentent avec la motivation du
rameur pour la régate (145).
c- Capacités circulatoires des rameurs : Les rameurs ont une hypertrophie cardio-vasculaire.
+ Les fréquences cardiaques maximales moyennes mesurées sont de 185 cpm +/- 5 (70, 125, 127).
+ Les rameurs de haut niveau présentent généralement un développement cardiaque anormal
caractérisé par une augmentation de l’épaisseur des parois du ventricule gauche (plus de 13 mm)
et du diamètre interne des ventricules (118, 126, 127). Celui-ci s’expliquerait par plusieurs facteurs :
l’augmentation de la tension à l’effort (jusqu’à 200 mmHg) due à l'augmentation de la résistance
périphérique liée à l’opposition des contractions musculaires des membres inférieurs et
supérieurs, à l’importance des contractions isométriques et à l’effet de l’activité ventilatoire très
particulière (voir plus loin) (39).
+ Le rameur présente une hyper-vascularisation des tissus musculaires (y compris des fibres
blanches) ce qui lui permet une meilleur élimination des lactates et un meilleur apport d'oxygène
à l'effort (voir plus loin) (57).
d- Capacités ventilatoires des rameurs : Une hypertrophie pulmonaire et une apnée d'effort.
+ La ventilation du rameur est calée sur la cadence (21, 27, 39, 86, 136).
+ Lors du retour, le rameur expérimenté effectue une expiration profonde suivie, juste avant la
prise d'eau, d'une inspiration ample. L’inversion avant et le début de la phase aquatique
s'effectuent cage thoracique gonflée (21).
+ Lors de la propulsion, les auteurs (21, 39, 136) montrent l’existence de deux pics de pression
correspondant à une apnée ventilatoire (manoeuvres de Valsalva) ayant pour but d’augmenter la
rigidité du rachis par le développement d’une pression intra-thoracique et intra-abdominale
permettant une amélioration de la transmission des forces.
+ Jusqu'à une certaine valeur d’effort (70 l/min ou environ 300W), l’adaptation ventilatoire se
fait seulement sur l’amplitude. Au delà, l'augmentation de la fréquence intervient par une rapide
reprise inspiratoire au début de retour (second cycle ventilatoire de reventilation alvéolaire) (21).
+ Les restrictions imposées sur la fréquence ventilatoire par la cadence gestuelle semblent
influencer les paramètres ventilatoires. L’hypertrophie de la capacité pulmonaire (+22%)
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observée chez les rameurs expérimentés (21) s'accompagnerait d'une amélioration de l'oxygénation
alvéolaire au travers de deux processus : d'une part le développement du volume de réserve
inspiratoire et d'autre part le déplacement du volume courant dans le volume de réserve
expiratoire.
+ La pratique de l’aviron produit une augmentation de la force de contraction des muscles
inspiratoires (21). Volianitis (148, 149, 150) montre que celle-ci est déterminante pour la performance.
+ De même, une augmentation de plus de 25% du volume sanguin pulmonaire (39) et une
amélioration importante de l’hématose (136),ont été rapportées.
3- Développement musculaire du rameur :
Lors de la compétition, 70% de la masse musculaire est impliquée dans un travail de force
endurance statique ou dynamique aux environs de 74% de la force maximale, développant une
force moyenne de 450 à 550W (137), sur une durée de 5 à 7’ (environ 210 coups) (84).
L’hypertrophie musculaire importante et les caractéristiques neuro-motrices des rameurs
caractérisent l’adaptation de l’appareil locomoteur aux contraintes de force explosive-endurance
et de souplesse nécessaires au geste d'aviron. La vitesse de contraction est un élément
déterminant de la performance et conditionne l'explosivité du travail musculaire.
Sklad (130) montre qu'une saison d'entraînement augmente nettement la masse musculaire spinale
et abdominale et les diamètres musculaires (cuisse, biceps). Selon Morris (93), le développement
musculaire du dos joue un rôle majeur dans la réduction des douleurs lombaires grâce à
l'élimination plus rapide des métabolites.
Tableau 4 : FORCE MUSCULAIRE DES RAMEURS DE HAUT NIVEAU
Mouvements
Valeur des maxima Mouvements
Valeur des maxima
Tirades rowing
95kg
Développés couchés
85kg
Squat
135 à 140kg
Epaulés
95kg
(données : Test Equipe de France - (8, 96, 100))
a- Travail musculaire : Une capacité d'endurance et une vitesse de contraction maximale
+ Le temps de contraction musculaire lors de la phase aquatique est de 0,6 à 0,8 seconde pour un
temps de repos (retour) variant du simple au double avec des phases isométriques et des phases
dynamiques explosives (voir chapitre suivant).
+ Steinaker (135) montre que la force développée dans le coup d’aviron est fonction de
l’hypertrophie des fibres et de leur aptitude au travail glycolytique. Aucune valeur du rapport
fibre rouge/fibre blanche n’a été mesurée inférieure à 55 à 60% chez les rameurs (125, 126, 127, 135)
(valeurs moyennes mesurées : 70 à 85% - 70 à 74% pour les jambes (contre 41% sur la
référence) et 73 à 76% pour les deltoïdes). Les deux types de fibre sont riches en enzymes
oxydatives (125, 135) et en sarcomères (hypertrophie) (80). Elles présentent la même densité en
mitochondries de grande taille (135) et sont fortement irriguées : 5,2 capillaires/fibre contre 3 sur
la référence ce qui représente 600 capillaires/mm (57).
+ Les fibres blanches sont étendues sur de grandes surfaces (9000µm) et entourées d’un grand
nombre de capillaires (80) ce qui permet le développement d’une force optimale pour une
irrigation maximale (élimination rapide des lactates) (6). Chez le rameur, Mac Cully (82) montre
qu’à l’effort le ratio Pi/CP(**) monte moins et se normalise plus vite après l’exercice, pour une
moindre décroissance du pH. G Bayer (84) montre que les fibres glycolytiques sont responsables
de l’accélération du début de coup et de la vitesse de développement de la force, au travers d'un
travail explosif à forte vitesse de raccourcissement. Celentano (23) montre que la vitesse des
contractions musculaires est un facteur limitant de la vitesse. (** phosphate inorganique / créatine phosphate)
b- Force de contraction : La force explosive joue un rôle majeur dans la force du rameur.
+ Au cours de l’effort, le travail musculaire permet de développer une force moyenne par coup
de 800 à 900N, variant de 1000 à 1500N lors du départ à 500 à 700N en milieu de course (au
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train) (135). G Bayer (84) montre que la force développée par le rameur lors du coup d'aviron
dépend d'un régime de contraction impulsif qui est fonction de sa capacité de force explosive.
+ Secher (123) montre qu’il n’y a pas de corrélation entre la force développée en musculation et
celle que peut développer le rameur en aviron même si cette dernière représente environ de 74%
de sa force maximale. Par contre, il met en évidence un lien direct entre la force spécifique et la
performance ; ainsi, il existe une corrélation entre la force isométrique des bras, du dos et des
jambes et la performance (158), ainsi qu’entre la force isocinétique des jambes et la performance
(84). Selon G Bayer (84), la valeur de force utile pour le coup d’aviron diminue avec l’augmentation
de la vitesse de contraction. Le rapport optimal force / vitesse est atteint à 35% de la force
isométrique maximale (125) soit environ 2,6 fois la valeur de la force dynamique utile (123).
+ Les études de Wing (157) et Henry (63) montrent qu'il existe pour chaque rameur une constante
individuelle du développement de la force en fonction du temps. Celle-ci dépend de la
synchronisation des contractions musculaires et des capacités de force-vitesse des muscles.
L'ensemble détermine la structure du coup d'aviron. Plus la force développée est importante, plus
la phase aquatique est raccourcie et inversement. L'ensemble est fonction de la vitesse de
développement de la force par les membres inférieurs et de la capacité de soutien de cette force
et de cette vitesse par le tronc et les membres supérieurs.
c- Contrôle neuro-moteur : Le rôle de la synchronisation des contractions est déterminant.
+ Les études de Rodriguez RJ et al (115) montrent que le travail individuel des différents groupes
musculaires est d’autant moins important que la coordination est efficace et en particulier la
coordination entre les membres supérieurs et les membres inférieurs. La synchronisation des
contractions musculaires est également une qualité essentielle du rameur (26, 63, 49, 123, 102, 157).
Nelson montre que cette qualité est reflétée par la précision de la prise d’appui dans l'eau (102, 121).
+ En couple (123, 125), il est déterminant d’être capable de pouvoir développer simultanément la
même valeur de force sur les deux jambes. A l’inverse en pointe, les études montrent que la
jambe extérieure joue un rôle majeur sur la phase aquatique tandis que la jambe intérieure
n’intervient qu’en début de coup (2, 3).
d- Souplesse du rameur : Le geste d'aviron nécessite une excellente souplesse musculaire.
+ L’amplitude articulaire et la souplesse musculaire sont des composantes essentielles de
l’efficacité gestuelle dans la mesure où elles conditionnent l’amplitude des mouvements
(notamment d’extension sur l’avant) et le relâchement.
+ Les études de Howel (68), Essam (38) et de Harvey (60) montrent que l'hyperflexibilité lombaire est
une capacité nécessaire à l'évolution au plus haut niveau en aviron et est déterminante de la
performance. Selon Stallard (134) en pointe le mouvement rachidien atteint les limites des
possibilités anatomiques.
V- TRAUMATOLOGIE DE L’AVIRON :
Les incidences de la pratique de haut niveau en l’aviron en terme de traumatologie du sport sont
faibles (16, 18, 24, 36, 56, 64, 67, 72, 73, 78, 104, 111, 128, 141).
En dehors des infections (ORL principalement) liées au milieu, les pathologies liées à la pratique
de l’aviron sont des traumatismes d’usure des tissus par excès de sollicitation.
Les principales lésions sont : des lésions cutanées (phlyctènes surtout sur les mains) ; des lésions
tendineuses (tendinopathies surtout du poignet, du coude, du tendon rotulien, de l’épaule et des
ischio-jambiers) souvent en rapport avec une technique ou des réglages incorrects ; des lésions
rachidiennes (lombalgies) et des lésions osseuses (fracture de fatigue surtout au niveau des côtes)
(64, 104).
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VI- SYNTHESE :
Le chapitre de présentation générale de l’activité aviron a mis en avant les caractéristiques
fondamentales de la pratique de compétition. Il a permis d'identifier les principaux facteurs
biologiques pouvant avoir une incidence sur la lombalgie du rameur.
-
-
-
L'aviron de compétition est une pratique à maturité tardive. La carrière longue nécessite un
engagement important dans un plan d'entraînement lourd.
Le volume d'entraînement est caractérisé par des charges importantes, de faibles repos, de
fortes répétitivités des gestes, un important travail musculaire, une forte spécialisation et une
faible diversité des séances et des modes d'entraînement.
Au plan biologique, les rameurs de haut niveau se caractérisent par une grande taille, de
grands segments (importance des leviers), un fort développement musculaire et un rapport
poids/puissance optimal qui induit un faible taux de masse grasse.
Au plan physiologique, il faut noter le très haut niveau de la dépense énergétique (6000 à
7000 kcal/j). La prédominance du métabolisme aérobie (VO2max >6l/min) inclut une forte
composante lactique qui doit être éliminée notamment au niveau musculaire. Le
développement cardio-vasculaire et ventilatoire est très spécifique. La dynamique
ventilatoire joue un rôle majeur dans la stabilisation des structures rachidiennes et dans la
transmission des forces au niveau du tronc.
Au niveau neuro-musculaire les capacités de force endurance impliquent un développement
conjoint de la force et des capacités oxydatives (puissance : 500W). Les régimes des
contractions musculaires sont complexes (alternance de phases isométriques et de phases
dynamiques explosives de très haute intensité) et nécessitent un développement musculaire et
une coordination motrice spécifique. L'ensemble conduit à des sollicitations importantes du
système nerveux (contrôle neuro-moteur) et demande une très bonne qualité musculaire
(souplesse, tonicité…).
L'aviron est un sport très peu traumatique dans lequel les pathologies sont liées à l'excès de
sollicitations de l'appareil locomoteur par un mouvement prolongé, répétitif, en charge.
La répétitivité du mouvement, l'intensité de l'engagement, la densité et la spécialisation de
l'entraînement, l'âge tardif des pratiques compétitives, la morphologie des rameurs, l'importance
de la sollicitation physiologiques notamment lactiques et neuro-musculaire, sont autant de
facteurs biologiques susceptibles d'expliquer l'émergence d'une traumatologie d'usure spécifique,
notamment au niveau lombaire.
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