« Qui l`eût cru »
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« Qui l`eût cru »
Lettre d’information Gestion Privée Bilan 4ème Trimestre 2016 et Perspectives Paris le 10 janvier 2017, « Qui l’eût cru » Les observateurs avisés nous avaient encore prévenus : le baril finirait à 20$ et les Etats-Unis seraient en récession, la crise énergétique se substituant à la crise immobilière de 2008. Georges Soros nous prédisait une crise financière dont l’ampleur serait supérieure à celle de 2008. Les instituts de sondages donnaient le « Stay » gagnant en Angleterre lors du référendum sur le maintien dans l’union, Hilary Clinton devait devenir la première femme présidente des Etats-Unis, Alain Juppé devait remporter les primaires des républicains devant Nicolas Sarkozy, etc. Inutile de dresser l’état des lieux, le battage médiatique autour de ces évènements fût si important, qu’il était impossible de ne pas être au courant. D’un point de vue allocation géographique, il fallait, en début d’année, sous pondérer les Etats-Unis et les pays émergents, et surpondérer Japon et Europe. La performance en dollar du S&P500 est supérieure à celle de tous les grands indices européens sur l’année 2016, et celle du Japon proche de l’équilibre. Les indices russes et brésiliens terminent l’année en hausse de 52% et 39% respectivement. Sur l’allocation d’actifs, les indices crédit à haut rendement devancent les indices actions européens, et les petites & moyennes capitalisations se distinguent toujours par leur capacité à créer de la valeur dans un environnement difficile. Inutile de souligner que naviguer dans ce contexte aura été extrêmement complexe pour les investisseurs tout au long de l’année 2016. La macro-économie rassure en 2016… Si la tendance d’une faible baisse de la croissance mondiale s’est confirmée l’année dernière, avec un PIB mondial en progression de 3.1%, après 3.2% en 2015, c’est pourtant un sentiment de soulagement qui prédomine. En effet, les zones qui portent la croissance mondiale (la Chine, les Etats-Unis) ont vu leurs économies tenir bon, dissipant ainsi les craintes du début d’année. Pendant ce temps-là, l’économie européenne sort enfin de l’ornière, et l’Amérique Latine a peut-être vu le pire de sa récession. Les perturbations macro-économiques semblaient pourtant multiples en 2016, mais même le pétrole s’est stabilisé à des niveaux qui ne mettent plus les équilibres planétaires en danger, tandis que le Brexit n’inquiète (provisoirement ?) plus grand monde. Evidemment, l’inflation est également un point clef de cette année passée. Son grand retour aura dissipé les craintes déflationnistes et le risque sur les créances du secteur bancaire. Au final, si la croissance en Europe comme dans le monde en général ne brille pas par sa vigueur, et si les niveaux atteints ne permettront pas de faire significativement reculer les dettes publiques, le sentiment positif semble bien présent dans les esprits. …Mais pour autant, les risques persistent Restons néanmoins lucides ! Si les points d’amélioration sont présents et bien relayés, c’est aussi parce que les investisseurs ont fait le choix de ne retenir que le positif de la situation actuelle, après avoir eu une fâcheuse tendance à ne retenir que les éléments négatifs. La mise en œuvre du Brexit, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et ses conséquences sur la dette publique américaine, le ralentissement de la croissance chinoise, les élections en Europe, sont autant d’incertitudes qui alimenteront la volatilité des marchés financiers en 2017. Si l’année s’est terminée dans le vert pour de nombreux indices, la formation de cette performance aura été surprenante. Les marchés ont tout d’abord été fortement pénalisés en début d’année en raison des craintes d’un fort ralentissement chinois et américain, scenario que les éternels oiseaux de mauvaise augure nous proposent chaque année. Puis malgré l’avalanche des « signes noirs », ils ont fortement rebondi à l’annonce du Brexit, de l’élection de Donald Trump et du « non » au référendum italien. L’impression finalement donnée est que les acteurs de marchés attendent la fin des sujets de préoccupation pour se positionner… qu’elle qu’en soit l’issue avec l’idée que de toute façon, les banques centrales sont là pour tout régler si nécessaire. Si les indices terminent dans le vert, il faut avoir conscience que la performance fût réalisée pour la plupart d’entre eux sur le dernier trimestre, voir même sur le seul mois de décembre. A titre d’exemple, l’Eurostoxx50 termine en hausse de 0.7% sur l’année, après avoir enregistrée une hausse de 9.6% sur le quatrième trimestre et 7.8% sur le seul mois de décembre. Les marchés ont largement anticipé certaines annonces de campagnes de Donald Trump (plan d’investissement massif, baisse du taux d’imposition). En revanche, aucune attention n’est portée sur les possibles perturbations potentielles. Les mesures de protectionnistes et de dollar fort peuventelles rester sans effet sur la croissance économique américaine ? Comment seront financées les dépenses d’infrastructures et quel sera l’impact sur le plafond de la dette aux Etats-Unis ? Le rallye récent observé sur les valeurs bancaires et sur le style « value » semblent s’inspirer du même angélisme. Comme si la hausse des taux et le retour de l’inflation était sans danger sur la solvabilité des acteurs. 2017 : un retour de la croissance en Europe Bien que depuis des années, les élections européennes se succèdent, inquiétant les observateurs davantage que les marchés, c’est généralement la santé économique des pays clefs qui est au cœur des débats de début d’année. En 2017, pourtant, le scénario semble particulièrement lisible. C’est le risque géopolitique qui nous semble le plus préoccupant, dans un monde instable qui devra trouver un nouvel équilibre sous la présidence de Donald Trump aux Etats Unis. Le retour de la croissance en Europe, dans la lignée du retour de l’inflation, semble particulièrement lisible. Ces deux agrégats devraient s’inscrire autour de 1.6 en 2017. Il faut se rendre compte que cela correspond à un niveau de croissance nominale supérieur à 3, niveau qui n’avait pas été atteint depuis…2011. Ainsi 2017 pourrait enfin être l’année d’une vraie stabilisation en Europe, à même de soutenir la micro-économie. Aux Etats-Unis, la situation est bien plus complexe. Les statistiques économiques sont toutes très positives ces dernières semaines montrant une économie qui a une nouvelle fois évité la récession qu’on lui promettait. Pour autant le risque de surchauffe sur l’inflation salariale est très présent. La forte hausse des salaires (2.9% sur un an), classique dans un processus de plein emploi, va venir rogner les marges des entreprises au moment où la croissance pourrait commencer à ralentir. La grande inconnue, dans cette situation classique mais délicate, est l’action de Donald Trump. Deux éléments de son programme interpellent. Tout d’abord, le programme d’investissement massif envisagé est à même d’entretenir cette surchauffe et le risque inflationniste. Enfin, l’attitude protectionniste martelée durant sa campagne et qui vise à relocaliser massivement la production aux Etats-Unis semble intriguer jusqu’à la Réserve Fédérale. En effet, dans une situation de plein emploi, le risque d’un dérapage des coûts salariaux est réel, avant même d’envisager les risques de représailles des habituels partenaires commerciaux américains (qui ont par ailleurs l’habitude de financer la dette américaine). Ainsi la Chine, qui semble réussir pas à pas sa transformation vers une économie centrée sur la consommation intérieure, tout comme les pays-membres de l’OPEP qui voient enfin une stabilisation des cours du pétrole, devront s’habituer à la diplomatie « Via Twitter » de Donald Trump. Il ne faudra pas non plus négliger le sujet du Brexit cette année. Les observateurs s’enthousiasment de la bonne tenue de l’économie britannique depuis le vote de sortie. C’est oublier qu’à ce stade, le Royaume-Uni reste membre de l’Union Européenne, et que sa dynamique commerciale n’a pas été affectée. Elle bénéficie en revanche de la baisse de sa devise. Mais face au défi de la mise en place de l’ensemble des accords commerciaux mondiaux nécessaire, et au risque de perte du passeport européen pour les banques anglaises, l’année 2017 pourrait ne pas être aussi clémente. Des marchés porteurs mais attention à l’Angélisme ! Cela fait des années que l’on nous annonce un crash obligataire de grande ampleur. Face à des banques centrales à la manœuvre, les taux semblent désormais quasi administrés sur toute la courbe, et une correction incontrôlée semble désormais difficilement envisageable. En revanche, la perspective d’une hausse graduelle des rendements des emprunts d’états est désormais très réaliste. En théorie, les niveaux de taux d’intérêts doivent être sensiblement supérieurs à la croissance de chaque pays. L’écart entre les taux d’intérêts constatés en Europe (et dans une moindre mesure aux Etats-Unis) et leurs niveaux théoriques plaident en ce sens, tout comme la pression politique de plus en plus forte venant d’Allemagne. En revanche, les taux de défaut des entreprises devraient rester limités face à des positions de trésorerie élevées, et des taux de financement toujours attractifs. Nous recommandons donc d’investir sur les marchés obligataires, en couvrant le risque de taux sur les obligations à long terme. Nous restons fidèles à notre stratégie d’investissement sur les actions, en nous concentrant sur l’extraction de valeur sur les petites & moyennes capitalisations, françaises et internationales, et sur des thématiques porteuses de croissance structurelle, telles que la santé ou les nouvelles technologies. Notre horizon d’investissement reste long, seul moyen à nos yeux de préserver et valoriser un capital dans un environnement qui reste toujours volatil et complexe. Achevée de rédiger le 10 janvier 2017 L’équipe de gestion PERFORMANCE DES PRINCIPAUX MARCHES ACTIONS France CAC 40 SBF 120 CAC MS CAC Small Zone Euro EuroStoxx 50 Francfort Madrid Milan Europe Londres Zurich Stockholm Etats-Unis Dow Jones NASDAQ Composite S&P 500 Japon Nikkei Pays émergents Shanghai SE Hong Kong (Hang Seng Index) Inde (BSE) Brésil (Bovespa) Russie (Moscou) OBLIGATIONS (indices Bloomberg) Zone Euro Obligations d’Etat - France Obligations d’Etat - Allemagne Obligations d'entreprise Investment Grade Obligations d'entreprise Haut Rendement Etats-Unis Obligations d'Etat Obligations d'entreprise Investment Grade Obligations d'entreprise Haut Rendement Pays émergents (obligations libellées en USD) Obligations d'Etat Obligations d'entreprise Investment Grade Obligations d'entreprise Haut Rendement MATIERES PREMIERES Or Pétrole (Brent) DEVISES EUR/USD 4ème trimestre 2016 Année 2016 9,3% 8,3% 4,7% 9,2% 4,9% 4,7% 7,2% 9,9% 9,6% 9,2% 6,5% 17,3% 0,7% 6,9% -2,0% -10,2% 3,5% 1,0% 5,4% 14,4% -6,8% 4,9% 7,9% 1,3% 3,3% 13,4% 7,5% 9,5% 16,2% 0,4% 3,3% -5,6% -4,4% 3,2% 16,3% -12,3% 0,4% 1,9% 38,9% 52,2% -3,4% -2,5% -1,5% 1,7% 3,5% 3,8% 4,4% 8,7% -3,8% -2,9% 1,6% 1,0% 5,9% 17,4% -4,2% -2,9% 0,7% 9,9% 7,5% 18,9% -12,5% 15,8% 8,5% 52,4% 6,9% 3,3%