Pour toi - Harlequin

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Pour toi - Harlequin
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ISBN 9782280340687
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partie de l’ouvrage, sous quelque forme que ce soit. Ce livre est publié
avec l’autorisation de HARLEQUIN BOOKS S.A. Cette œuvre est
une œuvre de fiction. Les noms propres, les personnages, les lieux, les
intrigues, sont soit le fruit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés dans
le cadre d’une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes
réelles, vivantes ou décédées, des entreprises, des événements ou des
lieux, serait une pure coïncidence. HARLEQUIN, ainsi que H et le logo
en forme de losange, appartiennent à Harlequin Enterprises Limited ou à
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1. Le défi
Gonna get up, gonna get up, gonna get up, wo oh oh1…
– Oh, je l’adore celle-­là, viens !
Gonna get up, gonna get up, gonna get up, waaaa ah…
Sans même attendre sa réponse, tu entraînes Yanis sur la piste
de danse. Elle est bondée. Vous vous faites une place.
And tiiime wooon’t taaake myyyyy loooooove awayyyyyy…
Sur « away », tu lèves une main en l’air. De l’autre, tu tiens un
micro imaginaire dans lequel tu cries en fermant les yeux, comme
si ton public était devant toi. Le rythme arrive, top départ pour
ton corps. Tu l’as pris au bon moment. Tu as conscience que tout
le monde n’y arrive pas.
Wooo oh wooo oh o ooo oh o o ooo oh…
Tu balances la tête d’un côté, les hanches de l’autre. Tu es
là pour être vue. Et tu l’es. Tu le sais. Un bref coup d’œil te le
confirme. Ça te renforce dans l’idée que tu es sexy et que les
hommes, autour de toi, te désirent. C’est ça qui te donne des
ailes, c’est ton carburant pour bouger.
You’re such a, you’re such a hot temptatiooon…
Comme pour revendiquer sa propriété et dissuader les avances,
Yanis s’approche derrière toi et pose ses grandes mains sur tes
hanches. Tu sais ce qu’il faut faire dans ces cas-­là : ramener tes
cheveux vers l’avant et te frotter à lui par un baissé-­levé sensuel,
comme dans les clips de rap américain.
You just walk right in, walk walk walk right in…
Yanis n’a jamais eu le sens du rythme. Il bouge les fesses de
droite à gauche en levant les pieds, comme un soldat d’infanterie.
Pourtant, en le voyant, on imagine tout le contraire : ses cheveux
1. Chanson Ride on Time de Black Box
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Pour toi
noirs gominés, sa peau hâlée et sa carrure d’athlète font de lui le
Travolta dont toutes rêvent pendant l’adolescence.
Let me tell you what you do, what you do, what you do to me…
Ses amis vous ont rejoints sur la piste. Ils forment un petit
cercle autour de vous. Vous êtes… ou plutôt tu es le centre
d’attention. Tu sais que les filles aimeraient bouger comme toi,
tu devines que leurs copains aimeraient qu’elles bougent comme
toi. Le cercle s’agrandit, quelques hommes se rapprochent de
l’épicentre. L’un d’eux te vole la vedette avec un pas original.
Une question-­réponse s’enchaîne entre vous, interrompue par
Yanis, qui te ramène contre lui. C’est à cet instant précis que tu
le vois. En opérant la volte-­face qui te rapproche de ton homme.
Un regard perçant. Un regard qui te scrute. Il disparaît la seconde
d’après, caché par d’autres visages. Tu le cherches des yeux, sans
parvenir à le retrouver. Une foule d’hommes gravite avec envie
autour de toi, pourtant, l’espace d’un instant, ce regard a remis
en cause ton pouvoir de séduction. Tu décides de ne pas y faire
attention et continues à danser.
Wooo oh wooo oh o ooo oh o o ooo oh…
Tu t’éloignes de ton petit ami et vas donner de ton move un
peu plus loin. La salle est grande, une sorte de fosse entourée
par des balcons d’où l’on peut regarder les gens danser. C’est
le seul endroit de Paris où il y a de la place. Le son est bon,
les mix sont inédits comme ceux de la gay pride ou des boîtes
londoniennes. C’est pour ça que tu aimes venir ici. Tu ne sors
pas pour écouter de la musique de mariage ou t’entasser à cinq
cents dans une cave, toi tu sors pour bouger.
You’re such a, you’re such a hot temptatiooon…
Un grand métis te sourit. Tu lui rends son sourire. C’est une
invitation, tu le sais. Il s’approche. Tu n’es pas coupable, c’est
lui qui s’est approché. Tu n’as pas le temps de le faire saliver
longtemps, ton chien de garde a bondi et l’éloigne d’un regard.
Yanis est très jaloux. Tu aimes exciter sa jalousie. Il tombe tou‑
jours dans le panneau. Ça te plaît de le voir remettre à sa place
celui qui te tourne autour. C’est une preuve qu’il tient à toi. Tout
à coup, tu l’aperçois de nouveau. Le regard de tout à l’heure. Un
homme te fixe depuis le balcon. Il semble te dire je t’ai percée
à jour, tu n’as déjà plus de secrets pour moi. Ça t’agace. Si ce
Pour toi
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n’était ce regard, tu n’aurais même pas remarqué ce garçon. Che‑
veux mi-­longs, chemise blanche plutôt quelconque. Soudain, il te
fait signe de la main. Tu écarquilles les yeux d’étonnement. Ta
main se lève pour lui répondre. Honteuse, tu la baisses aussitôt
en prenant conscience de ton erreur. Yanis a levé la sienne, le
signe était pour lui.
– Tu connais ce mec ?
– Hein ?
– Le mec là-­haut, c’est qui ?
– Je ne sais pas, je l’ai rencontré tout à l’heure.
– Il n’est pas un peu bizarre ?
– Non, il est cool, il m’a appris à lire les lignes de la main.
« Les lignes de la main. » Depuis quand Yanis s’intéresse-­t‑il
aux lignes de la main ? Tout à coup ça t’intrigue. Tu jettes un
coup d’œil en haut, le garçon a disparu. Tu balaies le balcon du
regard. Plus là. Tu tends la main à ton homme.
– Montre-­moi ce qu’il t’a appris.
Yanis esquisse un petit sourire.
– T’es sûre que tu veux savoir ?
– Oui.
Il saisit ta main.
– On ne voit rien là, viens.
Il t’emmène vers le bar, tend ta main à la lumière et te presse
le gras du pouce.
– Oh oh !
– Quoi ?
– Tu es une petite coquine, toi.
Tu lèves les yeux au ciel.
– Si, regarde ta paume !
– C’est bien ce que je pensais, il ne t’a rien appris, ton char‑
latan.
– Si tu ne veux pas savoir…
Il te lâche la main. Tu n’insistes pas. Tu ne veux pas montrer
que tu cautionnes ces bêtises. Les amis de Yanis vous ont rejoints.
– On se fait une ligne ?
– Ouais.
Les voilà partis cahin-­caha vers les toilettes. Pire que des filles.
Tu restes un instant au bar. Tu regardes ta main. Tu presses le
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Pour toi
gras de ton pouce. Tu regardes la main de la fille d’à côté. Elle
semble l’avoir moins charnu.
– Sceptique ?
La voix te fait sursauter. Tu te retournes, c’est lui. Le même
regard perçant.
– Pardon ?
– Il vous a fait le coup du pouce, hein ?
Sa voix est grave. Il parle lentement.
– Qu’est-­ce que vous lui avez raconté, à mon copain ?
– Ah, c’est votre petit ami ?
– Oui.
– Alors, il n’avait pas besoin de voir votre pouce.
Il te fixe de ses yeux verts. Il dégage quelque chose. Une sorte
de magnétisme. Tu as l’impression d’avoir déjà croisé ce regard.
– C’est des conneries, votre truc.
– Peut-­être. Peut-­être pas.
– Alors allez-­y, qu’est-­ce que vous voyez d’autre ?
Tu lui tends ta main, il la referme aussitôt.
– Un service ça se paie. Je veux bien regarder votre main,
mais d’abord, vous m’offrez un verre.
– Et puis quoi encore ?
– Certains paieraient cher pour m’entendre. Je vous demande
juste un verre. Si vous ne voulez pas profiter de la chance, libre
à vous.
– Bon, OK.
– Talisker.
– Pardon ?
– Un Talisker avec des glaçons et un peu de menthe.
Tu passes commande. Toi, tu prends un mojito. En payant, tu
te rends compte que sa boisson te coûte le double de la tienne.
Il s’installe à côté de toi, face au bar, trempe les lèvres dans son
whisky.
– Merci. Il est bon.
– Bon, maintenant, lisez-­moi l’avenir.
Il prend ta main doucement. Il passe les doigts sur ta peau en
l’effleurant. Il te fixe. Tu as des frissons le long du bras.
– Qu’est-­ce que vous êtes en train de faire, là ?
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Tu poses la question sans toutefois retirer ta main. Il ne répond
pas et te masse la paume. C’est agréable.
– Ça fait partie de la séance ?
Il ne répond toujours pas et continue à te masser. Une sorte
d’onde bienfaisante part de ta main et se propage dans ton corps.
Tu te sens bien. Tu pries pour que Yanis n’arrive pas à ce moment­là. Tout à coup, il relâche ta main, se retourne vers le bar et
reprend son verre.
– C’est tout ?
– Oui.
– Et les lignes de la main ?
– Ça y est.
– Quoi, « ça y est » ?
– J’ai lu.
– Vous ne les avez même pas regardées !
Il fait jouer les glaçons dans son verre.
– Je sais tout ce que je dois savoir. Vous pouvez me poser les
questions que vous voulez.
Il boit une gorgée de whisky.
– Qu’est-­ce que vous avez lu ?
– Vous aimez vous détendre et vous savez profiter des bonnes
choses quand elles viennent.
– Comment vous avez vu ça ?
– Vous n’avez pas retiré votre main.
Il pose son verre, une feuille de menthe est restée le long de
la paroi.
– Il faudra utiliser cette capacité à vous relaxer à l’avenir, dit-­il,
elle vous sera utile car vous êtes quelqu’un de sensible et d’émotif.
– Pourquoi vous dites ça ?
– Il y aura peut-­être des changements dans votre vie.
Tu remarques que ses doigts sont fins, tu ne vois pas d’alliance.
– Quels changements ? De bonnes nouvelles ?
– Ça ne pourrait pas être pire de toute façon.
– Pardon ?
– Je ne pense pas me tromper en disant que vous n’avez pas
la vie à laquelle vous aspirez.
– Quoi ?
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Pour toi
– Pas besoin de lire vos lignes. Vos yeux ne mentent pas
là-­dessus.
Tu t’esclaffes.
– Alors, je vous arrête tout de suite ! J’ai un homme que j’aime
et qui m’aime, un boulot qui me plaît, je suis en bonne santé, j’ai
la vie que j’ai choisie, je suis complètement épanouie.
Il sourit et fait pivoter sa chaise pour se tourner vers toi. C’est
la première fois que vous êtes face à face. Une fois encore, tu es
saisie par l’intensité de son regard.
– Est-­ce que vous avez déjà eu un rêve ? Un projet que vous
vouliez réaliser ? Un métier que vous vouliez faire ?
– Oui.
– C’est ce que vous faites aujourd’hui ?
Tu ne réponds pas. Tu as toujours rêvé de mettre en scène des
ballets. Petite, tu voulais être petit rat de l’Opéra. La grâce du
corps, la majesté des gestes, l’harmonie des ballerines, la magie
des coulisses et l’attente fiévreuse du rideau qui se lève t’ont
toujours fascinée.
– Votre relation actuelle… Elle vous donne de l’engrais pour
réaliser ce rêve ? Vous avez des projets communs ?
Tu ne réponds pas.
– Est-­ce que vous vous sentez libre à l’intérieur ? Libre du
regard des autres ? De celui de vos parents ?
Nouveau silence.
– Vous ne vous donnez pas les moyens de vivre la vie que
vous voulez parce que vous n’y mettez pas d’amour. Vous ne
savez probablement même pas ce que c’est.
– Quoi ? Vous vous foutez de moi, là ?
– J’en ai l’air ?
Tu es trop ivre pour être énervée. Tu regardes autour de toi.
Tu ne trouves aucun prétexte pour t’extraire de cette discussion.
En cet instant précis, tu aimerais que Yanis revienne. L’homme
se retourne vers le bar et termine tranquillement son whisky.
– Parce que vous, j’imagine, vous savez très bien ce que c’est.
Il repose son verre.
– Je crois, oui.
– Quelle prétention ! Vous ne me connaissez pas, vous ne
savez rien de ma vie.
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– Vous savez que j’ai raison.
Tu termines ton mojito en aspirant le sucre avec ta paille et tu
fais claquer le verre sur le zinc.
– Non, vous avez tort.
– Pardon si je vous ai blessée.
– Ce qui est faux ne blesse pas. Puisque vous êtes si fort, vous
allez sûrement me dire comment le vivre, cet amour ?
– En le mettant à l’épreuve.
– Pardon ?
– Si vous êtes sûre de vous, ça sera un jeu d’enfant. Vous
relevez le défi ?
– Et comment !
– La première épreuve, c’est la confiance. Donnez-­moi votre
numéro.
Son jeu t’apparaît soudain clairement. Il est juste en train de
te draguer. Tu en es presque rassurée.
– Mon numéro ? Ben, voyons !
– C’est bien ce que je dis, vous ne vous donnez pas les moyens
de le vivre.
– Ça n’a rien à voir, c’est de la prudence ! Qui me dit que
vous n’êtes pas un de ces timbrés qui va me harceler jour et nuit ?
– Accorder sa confiance, c’est prendre un risque. Il se peut que
je sois un timbré. Vous ne le saurez jamais. Merci pour le verre.
Il te sourit, te tourne le dos et s’en va. À l’autre bout du bar,
une fille lui sourit. Il s’arrête discuter avec elle. Une jolie métisse.
Tu les observes. Tu n’arrives pas à savoir s’ils se connaissent ou
non. Il lui chuchote quelque chose à l’oreille. Ça la fait rire. Il
lui caresse les cheveux. Elle se laisse faire. Son petit air t’agace.
Il t’a plantée là pour cette bimbo. Tu te sens humiliée. Tu lui as
offert un verre, il s’est moqué de toi et une fois son verre fini, il
est allé voir une autre fille. Ce type te doit quelque chose. Il n’a
pas fini son travail. Dans ta colère, tu sors un papier et griffonnes
dessus ton numéro de téléphone. Tu te lèves et vas te planter
devant lui en tournant le dos à la bimbo. Tu lui prends la main
et déposes le papier dedans. Il te regarde.
– Il a fallu que j’excite votre jalousie pour que vous me fassiez
confiance, et après, c’est moi le timbré ?
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Pour toi
Déjà tu regrettes ton geste. C’est ce moment que choisit Yanis
pour vous rejoindre. À la vue de la jolie métisse, ses pupilles se
dilatent, ça t’énerve encore plus.
– Bon, nous, il faut qu’on y aille. Ciao.
Tu entraînes Yanis et prends congé d’eux. Ton homme esquisse
un salut gêné et vous vous éloignez du bar pour rejoindre vos
amis. Tu commences à être pompette. C’était le mojito de trop.
Tu aurais dû manger quelque chose pendant le dîner. Ce foutu
régime !
– Je ne me sens pas très bien.
– Tu vas vomir ?
Yanis a la vomissure en horreur.
– Je ne sais pas. Je veux rentrer.
– Va aux toilettes. Ça ira mieux après.
– Non, je veux rentrer.
– Pourquoi ? On s’amuse bien, là.
Il t’agace quand il est comme ça. Il ne pense qu’à lui.
Tu vas aux toilettes. Ils sont sales. Tant mieux, ça viendra plus
vite. Tu appuies la main à côté d’un graffiti « bitch » et penchée
sur la cuvette, tu attends. Dix minutes plus tard, tu es dans la
même position. Rien n’est sorti. Tu as peur de te mettre un doigt
dans la gorge. Derrière la porte, tu entends des filles qui parlent
des hommes en se remaquillant. Tu ne comprends pas tout ce
qu’elles disent. Tu es soûle. Tu tires la chasse. Ça ne viendra
pas. Tu sors des toilettes et retournes dans la salle. Tu cherches
Yanis des yeux. Tout à coup, ton sang se glace. L’homme de tout
à l’heure est là qui te regarde. Adossé contre le mur d’en face.
Immobile. Silencieux. Il te fixe. Tu te dis que tu as donné ton
numéro à quelqu’un dont tu ne connais même pas le nom. Tu lui
tournes le dos et te réfugies sur la piste. Le son est moins bon.
Du reggaeton. Tu as toujours trouvé ridicule le mimétisme des
gens sur cette musique. Les filles se sentent obligées de remuer
l’arrière-­train ou de se frotter les unes aux autres, et les garçons
les entourent pour faire croire que ça les excite. Une sorte de
danse de séduction contre-­instinctive, une parade forcée. La vue
de Yanis te rassure. Tu te retournes, l’homme ne t’a pas suivie.
– Ça va mieux ?
– Écoute, je veux vraiment rentrer, là.
Pour toi
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– OK.
Vous dites au revoir à vos amis et vous vous dirigez vers le
vestiaire pour récupérer vos manteaux. Au moment de sortir de
la discothèque, Yanis sert la pince aux videurs.
– Très important pour qu’ils se souviennent de nous, quand
on reviendra.
Vous êtes dans la rue en quête d’un taxi quand la nausée te
prend. Vous vous isolez dans une ruelle. Tu te caches derrière
une poubelle. Yanis se poste au coin de la rue pour guetter les
taxis, prétexte pour ne pas te regarder. Cette fois, ça vient vite.
Une peinture à l’éthanol. Deuxième couche immédiate. Ton cœur
bat la chamade. Quand tu lèves la tête, il s’arrête d’un coup.
L’homme est de l’autre côté de la rue, à trente mètres. Debout,
silencieux. Il te fixe à nouveau.
– Hé, qu’est-­ce que tu veux ?
Il ne répond pas. Tu te précipites au coin de la rue.
– Yanis, il y a le type de tout à l’heure qui est là, il est bizarre.
– Quoi ?
– Regarde.
Tu tends le doigt. L’homme a disparu.
– Il était là il y a deux secondes, je te jure !
– Le mec qui lit dans la main ?
– Oui. Je t’assure, il était là, il me regardait vomir.
– Là, là, c’est fini.
– Tu ne me crois pas ? Tu penses que je suis soûle ?
Yanis aperçoit un taxi. Il lève le bras pour l’arrêter.
– Ça ira mieux demain.
Il t’ouvre la porte. Tu montes dans la voiture en jetant un
dernier coup d’œil dans la rue. Il passe son bras autour de toi.
Tu te sens bien sur son épaule. Tu t’endors.