Les anges - Robert Sandoz

Transcription

Les anges - Robert Sandoz
LES ANGES
On voit descendre une fille en col roulé
Je la mate un peu et tu l’as remarqué.
Assis dans le bus sans penser à rien,
Depuis le temps, on connaît le chemin.
L’enfant s’ennuie, parle un peu au chauffeur,
Bien qu’interdit, il répond de bon cœur.
Les fenêtres défilent, je fais des mélodies.
Je me prends pour Mozart et toi tu souris.
Cette mère épuisée par sa petite qui ne veut pas, elle est belle.
Cet homme affairé à dresser ses cabas, il est beau.
Comment ne pas croire en Dieu quand on voit ces gens-là,
Refuser de voir les anges quand ils sont devant soi ?
Toi toujours droite et moi le dos courbé,
Par négligence et non par le nombres des années.
Tu fais un signe tendre à mon reflet,
Il se marie aux affiches des arrêts.
On doit cesser nos grimaces nos jeux,
Réprimées par le regard d’un monsieur.
Les visages dérivent,moi, j’écris des chansons.
Je fredonne tape du pied, toi, tu ris pour de bon.
Cette vieille dame qui bat la mesure sans le faire exprès, elle est belle.
Ce Kurde ou Turc, isolé par le français, il est beau.
Comment...
Le front à la vitre, t’es plutôt jolie.
Ce que je réfléchis, toi tu le vis.
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