L`élixir - L`art d`écrire

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L`élixir - L`art d`écrire
L’élixir
Ludom
C’est la folie qui parle
1. – Les gens de ce monde tiennent sur moi
bien des propos, et je sais tout le mal qu’on
entend dire de la Folie, même chez les fous.
C’est pourtant moi, et moi seule, qui réjouis
les Dieux et les hommes. Aujourd’hui même, la
preuve en est faite largement, puisqu’il m’a suffit
de paraître devant ce nombreux auditoire pour
mettre dans tous les yeux la plus étincelante
gaîté.
Erasme, XVème siècle (Rotterdam)
Les mannes tuent l’acide au couteau long des couleurs
beedies. Laisse-le s’essuyer sur les cigares, la goutte
aux pompes familières, tranchée des veines acides et
lovées, gonflées par le sang des alchimies.
C’est le nerf génétique qu’astiquent les colonnes
pinéales en tourbillons, astro-citant des poèmes
effeminés.
Qu’elles qu’ils s’assoient sages au délice d’une pensée
fulgurante, arachtonienne, lamée et distante.
Le sage lit la rose au prophète, écoute le mirage osé de
ses descendances.
En sapeurs glissés des bouddhas billionnaires se
penchent sur les cas cliniques de la stratosphère,
goûtant aux miels des pruneaux sur des chaises
électriques.
Il n’y a plus d’espace assez chevillé pour contenir les
flux de leurs offrandes, les bouddhas-flores se muent
en épines, de fleurs douces sous les épices mouvants
des effluves et du sang.
La sueur perlée goutte à mon front des ménages qui
remuent. De la matière grise au réglisse pisse des
virages absents une liqueur aux essences dansantes.
Telle de la sueur la liqueur a le goût perlé du sang
insistant.
La liqueur, cette sueur, goûtée au firmament des
passions inachevées a de l’inconsistance, du pus à
l’humeur odorante, pas forcément nauséabonde
comme j’ai pu si souvent l’entendre raconter et dire,
de ces liquides aspergés s’étendent.
Une humeur fétide, comme l’haleine du Dragon dans
la bouche d’un crapaud, sous le lobe de mon oreille j’ai
écrasé un corbeau ; il a pissé du sang jusque dans mes
malices. à l’âge du fer et des cerveaux, les résonances
sismiques s’entrechoquaient.
Pauvres aztèques, pignolant en douce les aspersions
des goitres cloîtrés, les maisons chaudes, l’illusion
perdure. Dans les immersions mayas les ailes effraient
bien plus que la chronique, ils inondent les champs de
maïs aux douceurs de l’orbe. Le machin qui pendait
sous nos globes occulte ainsi les raisons tentaculaires…
Je t’en prie, goûte aux salaisons, je te tiens par la queue,
tu gémis. Je n’ai plus que de l’essuie-papier, j’en suis
réduit, j’ai compressé le résidu d’un passeport déchiré
ami de mes personnalités, j’ai fui le constructivisme.
Je me suis raisonné à la prose. Et alors, que du vice ?
On peut écrire avec son sang et des idéologies, le
contre acté baragouine toujours sur la provenance de
nos marchandises, il remet en doute les rejets de nos
projections.
Je ne tiens pas que par la queue et si mon globe accoutre
encore aux hystéries pensées je bois à ta santé.
Je ne suis pas soûl. Encore moins ai-je bu. Je me
suis ramené mon cul depuis la Tour à chez moi. Du
Châtelet j’ai traîné mes fioles dans ce bouge, un espace
tri-dimensionnel, de douze mètres au carré. Pythagore
ne s’en faisait pas pour les moines.
J’avais les numéros tatoués des chiens dans ma coupole,
ils bouffaient à mes pieds le long des boucles cernées
de mon front, les bouclettes à cheveux, le regard lisse.
Parfois nos corps maîtrisaient plus de douze maîtres
à la foi.
***
Shiva sort de l’hiver. Coffré pour avoir sélectionné
Saint-Jacques, pendu dans sa tour. D’autres ont bien
torréfié les arabicas, pourquoi pas des Arabes Incas ?
Il s’était fourré dans sa Tour, une tombe on pouvait
croire. La Tour Shiva de Saint-Jacques.
Les héros condamnés de Saint-Blaire (Le gros Pif,
du Nom d’un Roi alors assez mal connu mais dont
on reconnut plus tard les capacités à se légender et
à se carapater au moment le plus opportun, c’est-àdire dans le mirage de l’eclipse) se sont rassemblés
autour des ponts suspendus ; un peu telles des arches
accrochées à des barricades acqueducs, au goût
acide mais dont la brique représente ce phénomène
fortement possédé par la matière.
Les archi-Ducs arpentaient en chemises les eaux roses
et de leurs camisoles enrobaient les stations dénudées.
Aux heures de cendres s’épandent les confessions des
loups torrides, le lupus machin. La jeunesse se vouvoie.
à même le ponton dallé les Mages scrutaient cet
horizon, les fameux nuages, tout le matériau de base
de l’ancêtre érudit. Des coyotes remarquablement
costauds. De vrais magiciens.
On avait cru pouvoir récupérer quelques bribes, sur
la margelle. Et que ta queue née nid, du vicelard
au cochon qui s’dédie, le porc sur ses gouttières
masturbait son foie, son groin, se pourléchait dans la
farine, le porc jouait du blaze.
Les Mages disaient « on n’a que ça à foutre de juter sur
les dalles… » Il fallait comprendre, le juron dialectique
imposait une transe et des interprétations diverses. On
se tapait le cocotier sur des arbres à bananes. La transe
classique quoi, dite de l’ère de l’âge classique… Les
fous, qu’est-ce qu’on avait compris de leurs résolutions
chimiques ? L’abstinence a rendu des foies malades.
L’ascension tout d’abord, les sensations ascendantes
de l’écalypse. à ces heures de cendres s’étendaient
les Aristides, brillants assoiffés à qui l’on put
promettre Vantardise ! des diplômes reconnus sur la
compréhension analytico-verbale, psycho-motrice en
d’autres termes, et signés ces putains de papelards par
la plus haute Autorité en la matière. Seth. Une entité
enfin dans ce “ bas-monde ” capable de résoudre
l’équation matière-esprit. La matière monte et Je
descend, Son Esprit Cavalier haro-haro sur le baudet
de l’Ego. égoïde Barjo, ça tresse des anatomies. Le feu
brûle en moi. Je suis Inconscience, le rôle du barbu sur
le chemin Prophète de la Areuh-Connaissance. Rien
que ça.
L’élixir doucement libérait ses humeurs.
Ils ont donné des épongeurs, pour se farcir le trip
au Bateau-Lavoir justement. à propos des hautes
autorités relatives au paragraphe ci-dessus du onzième
siècle, ça arrivait déjà dans le tantrisme bouddhiste
moyen-âgeux.
Parce que ce qu’il faut bien comprendre c’est la
nécessité pourvoyante de cadrer l’ensemble de mots
fléchés qui diront dans quelle direction on va prendre
le chemin. Des vieux boucs donc, ceux des Sacristies,
ou des regards vifs aux séjours dans les Châteaux
de la Parabole, c’est pour eux qu’on a construit des
institutions : « m’sieur l’Instituteur, instructez-moi. »
J’ai bu toutes sortes de liqueurs sur les fichiers
prédécoupés de ce Passeport. J’y ai fiché moi-même
des personnalités. J’ai rempli la feuille comme si les
espaces-cadres avaient complètement défoncé leurs
tenues porte-jarretelles, la cravate pendue au cul. On
peut se retourner parfois…
J’avais lu des fourreaux dégainés, assez facilement pour
décimer toute une colonie de brigade. à Bodhgaïa.
*
Je rédige autant que je digère. En tant que de besoin
diraient les saints producteurs… Ravivés par les
osmoses de la pensée unie et collective.
Je vais mourir, je veux rester en paix, dans le miroir qui
efface le temps et mes traces accessoires. Je suis mort
dans le destin paranormique, l’animal social se lasse
des entrailles nouées de l’entrelacement.
L’eau tantrique authentique coule de la source
jouissante inorganique et jaillissante. Des flots
enflures de la compassion distillée dans l’espace
silencieux. Autrefois grandissant, dans une tranche
de notre histoire universellement contemporaine,
je contemplais les murs de glace de l’arctique et
j’entendais le son caverneux des gorges tibétaines.
Enfin j’y suis. Au café des mi nuits les bains refoulent
à l’entrée des vestiaires, les bars sont plus sereins. Les
garçons de café s’ils glissent leurs chapelets de prose au
service des cafés luisent. L’Afrique attend mon retour,
Krishna est dans la voiture.
Se dessinent les vieilles, que dis-je ancêtres de
nos gloires profondes, croix gamées de l’antiquité
aryano-dravidienne. Les papous rencontrent les huns
monghols.
Les russes, les tibétains, la Sibérie, les mêmes nés plats
ou nez cassés. Des japonaises à la Corée, des chinois à
l’Indonésie nos continents s’y retrouvent.
Un cœur, un seul et même foyer dans lequel résonne
l’ordre du cosmos, le monde tel que l’ont façonné nos
lignées humanoïdes. D’où nous vient la Science ?
De nos contrées religieuses et culturelles.
Krishna nous fût un cadeau offert par l’Univers. Sous
le manteau de la lumière cosmique nos vieux comptes
reviennent à la mémoire des prêtres marchant.
écoulant la marchandise et les bijoux, du menu fretin,
des plantes, de l’herbe médicinale, de l’encens…
Sur la route des Soies s’engage l’éclosion merveilleuse
des œufs lumineux de l’être humain.
Nos poètes jadis écrivaient, décriaient, décrivaient,
virevoltaient, dervichetournaient sous les coupoles
célestes.
L’obole, le fruit des représentations dans une assiette
ou un bol, au son des tambourins de la céramaïque
et des peaux de jaguars résilles, répondent au son de
l’Universelle interrogation. Le désir d’accouchement…
De quelle matrice déjà suis-je issu, à quel destin m’a-ton relié, sur quelle réalité cosmique ou parallèle suis-je
branché, sur quelles énergies tantriques mon cerveau
karmique pense-t-il ses connections ?
L’éternel et sempiternel questionnement. Qui suis-je,
d’où viens-je, sur quel étagère, merci Mohamed…
Heureusement que l’Arabie se dédouble, que le Christ
a fui la Chine et l’égypte, trouvant refuge au carrefour
des monts cloisonnés de nos âmes.
Dans le café des émotions je buvais mes impressions,
j’imprimais les boissons. Futile plus que tranquille.
La sérénité apporte ses cochons de miracle. Dans les
soubassements de la Tour Saint-Jacques s’effritaient
les bruits de la distanciation.
Le jour où mon cerveau reçut les premiers météorites
c’était déjà trop tard, les portes entrouvertes depuis
des millénaires ne tarderaient plus. On a ouvert des
portes, les idiomes nous ont précédé. Nous ne sommes
pas responsables de la queue plus que de la Matrice
par laquelle nous sommes nés. La nébuleuse profonde
qui a corrompu nos âmes et laissé s’engouffrer dans
la brêche le filtre de l’incompassion, les délires de
la pensée nous ont bercé de leurs voix de sirènes, au
point d’endormir nos cervelets. Je transmute la colère.
Je vomis des résidus émotionnels. Mon corps se
pénètre de vos chairs gangues et reflète les filaments
de la lumière astrale.
Les incidences du nombre sont sans importance.
Rechercher les crépuscules de la vérité solaire c’est
ainsi que j’exprime mon désir solitaire de la Liberté. Sri
Loulou du Lanka. Les amphétamines ont commencé
par institutionnaliser les cadences du speed. Stressant.
Retrouver. Rechercher sur les traces parisiennes des
vieux rois francs nos Ancêtres d’antan. Ceux qui ont
prorogé le délai d’existence de nos âmes. Les silences
viviviants de la solitude sociale pensée. Des traces de
l’existence pénètrent l’enveloppe corporelle de nos
couches terrestres.
J’aurai pu m’enfuir lâchement, fermement décidé à
m’en tenir aux incestes et à l’auto-reproduction. Mon
prof de la collégiale me colla un pain. Je n’avais pas
analysé la courbe correctement. J’avais rencontré déjà
de nombreux prêtres puissants. Celui-là m’aligna dans
le couloir du passage du temps. Tel autre fuma les
douleurs persistantes de mes écumes. Un autre m’attela.
Le tout se permuta en une chevauchée cavalcade. Des
walkyries hachaient menu. Elles tranchaient des sabres
de lame effilée et courbe, ce n’était plus le moment
d’analyser. Il fallait trancher, couper les couilles de ces
néo-machos de l’an trois. Il fallait baisser sa culotte,
tirer un coup aussi vite que l’éclair et remonter en
selle. Le cheval tiraillait au galop, il gerbait ses tripes
fuselées emplies de poudre à canon.
Un grand saint m’apprit comment voir les désirs
et transcender les peurs. Le regard de la mort m’a
toujours instruit. Les femmes mûres rougissaient,
fuyantes, le goût de la peur délicieusement barré en
travers de la face. Bien sûr elles auraient pu nager…
Mais comment sans nageoires ? Elles firent pousser
des ailes vers les royaumes de Malak et de Tchandr. Et
s’envolèrent.
Pierre rit qui m’a trahi, dépêché par la peur du
vivant. On a fini par courir dans le désert, pour fuir
les poursuivants. Il n’y a pas de crainte à avoir pour
les survivants. Crâmer dans le soleil vaut bien la
pendaison sur le bûcher, brûlant sous les étoiles. Le fer
me traverse la panse, jeunesse.
Je me suis assis contraint, forcé de soulever le poids de
ces peurs. à mes rêves songeurs encastrés de mémoire,
la pensée telle un film collait des perles saoûles sur le
contexte image des transdescendances, à leurs heures
concupiscentes.
L’âme ailleurs des incantations tournoyait ses
pales. L’hélico allait m’emmener vers des paradis
incontrôlables, l’hélice jouissait. à ma vue je ne pus
empêcher des moustiques sans me les coltiner. Mon
cœur est une bombe, corps vide, je vais atomiser,
répandre les sons molécules de mes vies astrales.
J’étais amoureux, autrefois. J’ai perdu les femmes dans
une dépression, certain de pouvoir m’en débarasser.
Impossible. Le concept même de femme n’existe pas.
Je suis homme tant que femme. Ma bouche désire, mon
venin salin goutte des flaques d’eaux moribondes ou
vertueuses, soyeuses et sombres. J’arrête le désespoir,
je décroche.
Nous voilà revenus aux temps de la solitude
indomptables. Les portes dans le couloir du temps
ouvrent à d’autres orages, propices. La douceur des
brises s’en échappe, leur échappe, m’échappe. à la
solitude je ne peux plus me résigner à souffrir. La rage
des démons surgit de mon ventre affamé. Je n’ai pas
mangé. Mes couches sont sales. Mes amis regardent
la folie traverser les nuages. Ils ne se soucient guère
du regard du monde. Ma femme est morte aussi et je
n’ai pourtant égorgé personne. Mes yeux seuls sont
persans, ils suffisent à faire planer l’ombre du doute.
Et mes songes ?
Puisqu’un destin ne vaut pas plus qu’un autre je
descendrai dans les grottes à me ronger les ongles
aux portes de la mort. Je continuerai à souffler sur
les ondes, à m’approcher des saisons où l’orgueil
passionne. Je me terminerai à la loupe sous les rayons
d’acier ou au chalumeau si la nuit s’étend tout le jour.
Je brûlerai de ce feu rageur du désespoir, attristé,
fatigué, la larme ne semble pas couler de mon œil. Le
tigre est plus sage assis dans son lotus. J’en ai fait mon
linceul, ce corps renaîtra tant qu’il faudra pour apaiser
les soubresauts du malaise de notre galaxie. Il y a tant
de mondes à croiser dans les univers lointains, et la
foudre…
J’avais promis de ne pas courir trop vite. Je m’en tape.
Lorsque j’ai vu le parpaing se dessiner en gros plan
sur le coin de ma gueule, ma mère, amante troublante,
s’est remémoré le jour de ma naissance, les jours où
elle se penchait au-dessus de mon berceau. Le couffin
est au support de danse la transe à dépasser, écorchant
les coussins spirituels de la bébicité.
Ma femme est morte en couches, elle s’essuie
maintenant le derrière du pantalon et se redresse. J’ai
fini par accepter son corps, charnel, son essence plutôt
que mon âme. Les destins tranchent dans le couloir
du temps vestimentaire et corrects appuient sur de
douloureuses condamnations. Le combat rude de la
lutte visionne des frondes à coups de poing dans la
gueule, la face des anges… demi-lunes.
Mon père m’aidait à faire mes devoirs. On terminait
généralement les séances de mathématiques à la
hache. Je voulais lui enfoncer le cosinus dans le cul
et qu’il mange le pi par la racine. Mon père gardait
immanquablement son calme. Il absorbait ma colère.
Je chialais ma rage jusqu’à en devenir aphone et
doucement roulant sur ma joue les larmes desserraient
mes dents. Je goûtais l’amertume du sel.
Je me suis dépucelé très tard et il a fallu que je me
finisse dans les chiottes. Ensuite j’appris à découvrir
le masque fantôche des ensorceleuses. Je déchirais
mes cigarettes. Je rongeais les bouffées de mon
insupportable stress. Je laissais les coups de haches
scinder mon cervelet et découper les oreillettes de
mon cœur, une à une, lamelles tendres. Mon cœur
flotte toujours à la surface raisonnable qui bout à gros
bouillons.
***
La nuiseuse alitant finissait ses bouchons de champagne
pendant que je l’enculais. Vierge sainte, folle Marie,
j’en bavais mon sthétoscope. Depuis longtemps déjà il
n’y avait plus rien à dire sur le monde. Je m’amusais à
choquer la pensée des concitoyens, ils portaient bien
le nom ça lui glissait au ventre des femmes. L’humeur
statique se découplait. Shiva et Parvati se léchaient le
creux de l’oreille. Le grand mythe de la transcendance
n’avait plus cours. On forniquait plutôt que de prêcher
l’amour. Il n’y avait ni queue ni tête en somme. Et pas
un pélerin pour me chauffer la gabardine.
Un instant je crûs que Dieu était pédé, et pourquoi
tant de provocation ? était-ce un signe de ma part,
une gentillesse de la lueur familiale ? Jamais le destin
ne s’était approché aussi près de la courtoisie des
empêchements. On finissait par pendre les rois et
gifler leurs montures. Pour un peu on aurait botté
le cul du trône. Et quoi ? Les familles n’avaient plus
d’argent, dépossédées de la plus infirme tendresse. Estce qu’il fallait croire aux vies antérieures ? Regarder le
chemin parcouru depuis des millénaires ? Ou est-ce
qu’il fallait s’en foutre ? Non, c’était bien trop sérieux,
les historiens malgaches avaient pensé à un traduction
pour l’ensemble de l’échelon planétaire. Les astrophysiciens restaient scotchés sur leurs tabloïdes,
exaspérés et reconduits à la perduration du mythe. Je
n’arrivais pas à reformuler ma pensée.
Est-ce que j’avais à prouver quoi que ce soit ? Je
suppose que oui. Quoique foncièrement opposé à la
perversion et à la dénaturation je ne supportais pas les
angoisses inexprimées. Je ne souffrais plus de ma bite.
La calotte glacière avait cicatrisé depuis le jour où mes
parents avaient opéré mon phymosis. ç’aurait pu être
un arrêt du cœur mais j’avais le cerveau accroché à
mes glandes comme le nourrisson tête au bout du sein.
J’aurais pu barrer vers la transe mystique des bananiers,
me gauffrer des mangoustes au super chart. Je n’aimais
que la coke. Toutes sortes de défonce étaient bonnes
afin de lever le mythe.
Je pouvais baiser à l’infini, embrasser des pousses de
haricots, ça n’avait pas d’importance. La seule lueur
d’esprit que j’apercevais au fond d’un œil suffisait à me
remémorer ma juste valeur. L’éveil naissant dans le jus
de poireaux. La vinaigrette tournait aigre lorsque les
passants caressant le mythe se révélaient à eux-mêmes.
Dans la soie, en pétant sur les draps à l’horizontale et
dans toutes sortes de positions.
Aurores minuscules, jette tes ponts crépusculaires
vers les foudres des lendemains sans avenir. Je suis
seul, nous sommes tous seul, reliés uniques par le
firmament des ciels étoilés. C’est plus facile. Les soirs
cocaïnés répondent aux sens de l’existence menée. Si
tu as foi en le chemin, ton orgueil te suivra. Ne réfute
pas, ne résiste pas. L’orgueil t’emmènera. Vers des
contrées lointaines, terribles. Le ragga des meufs in te
saupoudrera le bord des narines.
Les refrains avec de longs Jésus en tous genres, l’encre
s’épuisant, tes neurones se ramifient. L’écriture solstice
se vautre dans la salacité.
Si tu as sali des myriapodes c’était ton chemin, la
méchanceté n’aboutit pas au rien.
J’écris pour me resouvenir des minuits tranquilles,
au bout des souffles. L’épuisement serein est
irréprochable, il te regarde à travers la lunette torride
du désir. Tu devrais te laisser aller jusqu’au bout. Du
fer à l’aube des anges, te laisser faire suppliciée, tu
brûles dans l’âme d’appartenir aux démons de Shiva.
Si tu ne reconnais pas l’impermanence incapable de
bruits tu désireras tant et te saupoudreras.
Ta femme n’est pas si incongrue que l’on veut bien
faire croire. Tu as le temps de tous les délices. Ton goût
dispose de la langue et de la bouche.
Tu peux jouir de son plaisir, engouffrer la bite de ses
seins entre tes dents. Je ne donne tes injonctions qu’à
la reconnaissance du firmament. L’essence essentialité
de la perception. Nie tes dents et tu chieras du cosmos
interplanétaire.
L’essentiel réside à la conjonction des astres dans
le sens mené que tu as donné à ta vie. Le sutra est
impermanence, si tu as prophétisé ta vie se déroule
sur le fil des fils de Dieu, fous de la Patrie, acerbes
chroniques, cycliques, encycliques, des montées
encyclopédiques t’ouvrent le comptoir des yeux du
Cyclope.
Ulysse, en pourvoyant au désir des escalopes de sa
femme a délicieusement reconnu l’arme casher des
ellipses. Sache y remédier à nouveau, t’éclipser sous la
sonde qui te défonce la panse. Te panser ne rime qu’aux
accords de la tragédie. érupte, jouis, volcanise, encule
les moucherons sur le pas de ta porte, les réflexes de
ton incontinence te sauveront de mille morts, apache
institutionnalisé roule des trésors de ta carapace de
verres.
Si la poésie te touche, si ta déontologie te pousse à
remarquer le silence entre autres sphères, vois, ma
pisse est blanche, vierge de toute osmose. Lorsque le
luxe devient incompatible avec l’improbabilité jette
tes frusques loin du feu et brûle tes raisons, saoûlées
d’alcool et de vieux luxe.
L’assistance outragée te laissera paître au vœu de ses
luxures.
***
J’ai chevauché des dragons à l’ornière, érupté lors
des guerres d’Asie, boucher philistin terrassant dans
les tripes au nœud coulant ; je me réveillais acide. La
causticité de mes propres épreuves japonaises finit par
attaquer mes chairs à la soude.
J’accrochais des colliers perlés pour dissimuler les
éruptions visibles sur ma peau nue. On me dévisageait.
Et alors ? J’avais failli noyer ma queue depuis des
lustres, je parlais le voyage des aphrodites. On en
rigolait. Peu importe.
La maladie marchait à mon cou, essoufflé parfois,
excité le plus souvent. De la Scandinavie aux
Norvèges sthétoscopiques je redessinais les tubes
de ma communication pour apparaître plus serein.
Mensonges sans honte, je n’en pensais pas un mot ni
même ne voulais trop dissimuler. Un tueur n’éteint
jamais ses instincts bouchers. C’était pour l’argent, je
me traversais les intestins. Le matin j’écrivais la nuit je
tuais. Durant les après-midis je calmais les rougeurs de
mon cerveau. C’était l’époque où l’Assemblée remettait
le goût au jour des débats. On se contentait enfin de
choses simples. Lamo : ton nom défiguré lacérait mes
faces. Un jour panégyrie dans ton giron, attelé aux
couperets de six songes, un autre bi-musculaire, une
éponge et la courge en fleurs, surfant sur les corridors
je venais de m’empaler la queue sur les bourgeons qui
bourdonnaient.
J’avais rendez-vous avec des vierges plus salopes que
des saintes. L’auréole de Nitouche se peignait en
blanc, je délaissai l’ambre pour la tourbe. Green vient
le délice on m’avait tout volé, les chéquiers les cartes
bleues, les nénuphares roses. On collait des nombres
pour les sourdines et des chiffres à quatre pattes. Elles
suçaient à genoux des bleux sur leurs cuisses. J’essayais
tant bien que mal d’abréger ces souffrances mais
quoi ? Bénies par les aïeules les femmes ne résistaient
pas aux hommes.
Il me fallait du couple, j’aimais bien les après-midis
tendres de merveilles et de bleu acides, j’avais trop
attendu le soleil seul au milieu des jaguars et des
rhinos de toutes sortes. On jouait du ballon, puis on se
tranchait le colon, on savait faire la fête, on déchirait le
peu de ce qui nous restait de membres. On déchiquetait
en voiles fuliformes. Des râles au fond de ma gourougueule et les voiles en couronnes, du buis dans mes
songes et ta chatte encore collée à mes lèvres. Dans la
gueule des suppliciés on oublie les Romances.
éditions rëvoïdes
Le Printemps des Potes
Paris - 1999
www.artgrafic.net

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