Grand exercice pour les services de secours de la Vallée

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Grand exercice pour les services de secours de la Vallée
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CANTONS
VALLÉE DE JOUX
VD
Grand exercice pour
les services de secours
de la Vallée
Samedi 27 septembre à la Vallée de Joux, une centaine d’intervenants, sapeurs-pompiers, protection civile et samaritains, ont été
engagés pour leur premier exercice intercommunal d’intervention sur alarme. Le but de l’exercice: collaborer et communiquer
sur le terrain lors d’un cas pratique pour améliorer l’efficacité des
secours dans la région.
■ Lt Françoise Leemann
FVSP-Presse
C’est un samedi qui s’annonce
animé à la Vallée de Joux: les
sapeurs-pompiers sont sur le
qui-vive. Ils savent qu’ils seront prochainement alarmés ...
mais ils ne savent pas ce qui les
attend ce jour là! En effet, cela
fait quelques mois qu’une
commission composée des
cadres SP (cap David Rochat et
plt Sylvain Penseyres), samaritains (Sylvie Golay) et de la PCi
(Maurice Brot) prépare en secret un scénario plausible qui
va vite devenir très concret
pour les intervenants.
tout). Comme tout le matériel
de la région est engagé pour
l’exercice, c’est le SDIS de
l’Etraz, équipé de son véhicule
tonne-pompe, qui collabore
avec une équipe de piquet du
CR de la Vallée, pour assurer la
protection de la région en cas
d’alarme.
Camp de vacances
pris au piège
A la Grande Salle du Lieu,
les opérations débutent par la
sécurisation de la zone, puis
suivent les sauvetages de personnes valides via les échelles,
et la mise en place de l’échelle
automobile pour effectuer les
autres sauvetages dans les
étages. Le tonne-pompe est rapidement mis en place pour
assurer la lutte contre le feu et
tenir le bâtiment central. A 9 h
15 le chef d’intervention donne la première information aux
Une trentaine de sauvetages ont du être effectués
de diverses façons.
Photos: F. Leemann
Alarme générale à la Vallée
8 h 51, l’alarme est lancée
pour un départ de feu dans la
cuisine de la Grande Salle du
Lieu. Deux groupes du CR de la
Vallée et un groupe de première intervention du Lieu se rendent sur place. Qu’y trouventils? A première vue, d’après les
photos fournies par la direction d’exercice, un gros panache de fumée s’élève dans le
ciel. Mais plus inquiétant encore, de nombreux cris et appels à l’aide se font réellement
entendre, car un camp de vacances est bloqué dans le bâtiment. Le chef d’intervention,
le cap Patrick Schuhmacher,
prend acte de la situation de
base suivante: un feu dans le
bâtiment de la cuisine avec
une progression verticale et un
fort développement de fumée,
mais avec de nombreux sauvetages à effectuer. Devant l’ampleur de l’événement, l’alarme
générale (deuxième échelon)
est lancée à tous les corps de SP
de la Vallée, soit du Chenit, de
l’Abbaye et du Lieu (110 SP en
Journal des sapeurs-pompiers suisses
Travail d’équipe pour les
premiers soins
aux blessés.
chefs d’intervention de la PCi
(Reynald Gay) et des samaritains (Laurence Rochat), qui
pour un déroulement plus rapide de l’exercice, ont été alarmés en premier échelon (les
troupes de la PCi clôturent leur
semaine d’exercice). Tandis
que les SP s’efforcent d’effectuer les sauvetages par divers
moyens, les principales tâches
des samaritains et du personnel de la Force d’Intervention
Rapide de la PCi sont le tri et la
prise en charge des blessés.
Beaucoup de monde s’affaire
autour du bâtiment (45 SP,
10 samaritains et 36 membres
de la PCi) et le cap David Rochat, qui fait partie de l’équipe
de direction de l’exercice,
constate: «C’est plus compliqué que je ne le pensais!». Et
pour cause, une trentaine de
figurants, adultes et enfants,
blessés et choqués à des degrés
divers, jouent le jeu à fond,
mettant les sauveteurs sous
pression. Une fois évacués des
bâtiments ils sont emmenés
vers un nid de blessés où leur
état est évalué par les samaritains. Les cas plus graves sont
pris en charge par les ambulanciers. Les autres sont mis à
l’abri et au chaud dans l’école,
située à proximité, mais en retrait, du lieu du sinistre. Outre
l’assistance aux sauvetages, les
troupes de la FIR bouclent la
zone et organisent les transmissions. En 1 h 15 vingt sauvetages sont effectués. Vers
11 heures, tous les blessés ont
été évacués et la simulation
d’extinction est terminée.
Bilan de la coopération
Pour le major Eric Rochat,
cdt du SDIS du Chenit, les
points forts à retenir sont les
suivants: «Chaque service a été
content de pouvoir réaliser cet
12·2003
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Evaluation des
blessures et
réconfort.
Point de situation
entre les différents
intervenants vers la
fin de l’exercice.
engagement et cela a permis à
chaque intervenant de pouvoir
apprécier les compétences de
chacun.» De plus, le chef d’intervention a rapidement mis
en place un PC commun, d’où
une bonne collaboration entre
les secours. Justement, il est
vite apparu que pour le chef
d’intervention la gestion simultanée de trois services différents n’est pas une chose
aisée. C’est d’ailleurs une
constante dans ces gros sinistres et comme l’a rappelé le
major Etienne Liardet, président de la FVSP: «Il faut effectuer un rapport de coordination régulièrement entre les
différents partenaires». Si du
point de vue des personnes
présentes il semble que l’extinction soit passée en second
plan, c’est sans doute à mettre
sur le compte du manque d’effectif de SP sur place. Sur les
110 alarmés seule la moitié des
SP étaient présents, beaucoup
étant retenus pour assurer la
sécurité de la fête du vacherin
aux Charbonnières. Les SP présents sur les lieux de l’exercice
ont donc dû se concentrer en
priorité sur les sauvetages à effectuer. A ce propos, la direc-
tion d’exercice constate «qu’il
faudrait améliorer les connaissances sanitaires des SP afin de
pouvoir peut-être procéder à
un premier tri de blessés avant
d’effectuer un sauvetage». Du
point de vue de la PCi et des
samaritains, il apparaît dans la
synthèse d’exercice «qu’à un
moment de l’intervention ils
faisaient le même travail de
sauvetage et qu’ils avaient
l’impression de ne pas savoir
qui faisait quoi». De plus, «en
cas d’intervention réelle, le
temps d’engagement de ces
12·2003
deux services serait plus long
que lors de cet exercice. Il faudrait donc avoir plus d’anticipation de la part du chef d’intervention SP».
Les participants à l’exercice,
intervenants, figurants et invités (soit 150 personnes) se sont
ensuite rassemblés autour d’un
excellent repas préparé par la
cellule FIR de la Vallée. Nul
doute que ce premier exercice
intercommunal d’intervention
a atteint son objectif principal:
améliorer l’efficacité sur le terrain des différents services de
secours de la Vallée de Joux. ◆
Première information du chef
d’intervention, Patrick Shuhmacher, aux responsables de
la FIR en début d’intervention.
Journal des sapeurs-pompiers suisses

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