les Etats Généraux de la Culture

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les Etats Généraux de la Culture
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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Les Etats généraux de la Culture – Table des matières
1. Introduction de Madame la Ministre de la Culture, de
l’Audiovisuel et de la Jeunesse
2. Modus operandi – Démarche
2.1.
2.2.
2.3.
Principes généraux
Mode opératoire
Suivi des Etats généraux
3. Diagnostic
3.1.
3.2.
3.3.
3.4.
3.5.
3.6.
3.7.
3.8.
Situation générale
Budgets limités
Structure institutionnelle complexe
Foisonnement dense et dispersé
Evolutions et tendances
Evolution politique
Evolution sociologique
Evolution internationale
4. Et demain ? Objectifs des Etats généraux
Quinze objectifs pour les Etats généraux
5. Données chiffrées
6. Bibliographie
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1. Introduction de Madame la Ministre de la Culture, de
l’Audiovisuel et de la Jeunesse
Je me suis engagée à initier les États généraux de la Culture. Ce n’est pas
une tâche facile, nous le savons. Mais nous savons aussi qu’il y a urgence.
Urgence pour le Gouvernement, de questionner les acteurs culturels,
d’entendre les attentes, de débattre pour ajuster au mieux son action, pour
travailler avec force dans un cont exte éclairé.
Urgence pour les artistes, les associations et l’ensemble des opérateurs
culturels, de sortir des incertitudes de la politique culturelle.
Le paysage institutionnel de la culture en Communauté française est
extrêmement riche et diversifié. Il couvre pratiquement tous les domaines
d’activités, grâce, pour l’essentiel, à des financements publics,. Ce
maillage d’organismes est plus dense, proportionnellement, que dans
beaucoup d’autres pays.
Cependant, en raison de son mode de financement en particulier et de la
situation économique générale, la Communauté est confrontée à une crise
de croissance qui suscite l’inquiétude des professionnels de la culture.
L’augmentation des budgets publics semble être insuffisante pour faire
face à l’évolution des charges de développement des structures et à
l’extension à de nouvelles catégories de bénéficiaires.
Urgence, car le contexte semble défavorable à la préservation de la
diversité culturelle.
Urgence, car des tensions non résolues entre secteurs, voire à l’intérieur
même des secteurs culturels, pourraient se développer à cause de
l’accumulation des dispositifs et de l’élargissement du champ d’action des
politiques culturelles.
Il faut bien admettre que l’évocation de ces matières sensibles crée,
généralement, un certain malaise lié à une confusion dans leur approche.
Aujourd’hui, on qualifie un peu vite une série de manifestations festives,
des activités de loisirs ou de divertissement, de culturelles. C’est la
tentation du « tout -culturel ».
Toutes ces initiatives ont certes leur légitimité mais elles ne relèvent pas,
faut-il le dire, des mêmes enjeux. La relation n’est pas symétrique : la
culture les englobe et les dépasse largement.
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Urgence de vérifier la validité de notre « modèle » culturel.
Urgence de mieux articuler deux dimensions de la culture perçues le plus
souvent comme antinomiques : création artistique et démocratie
culturelle. Cette dualité, qui va jusqu’à structurer notre administration et
séparer entre eux des opérateurs de terrain, agit néanmoins comme une
tension riche et dynamique. Nous aurions tort d’en nier les aspects
positifs.
De la même manière, on nous présente la relation entre la culture et la
pluriculture, comme un antagonisme de plus. Il nous faudrait choisir, et
vite, et radicalement, entre la « tradition » de l’une et la « nouveauté » de
l’autre.
En refusant de les opposer entre elles, nous multiplions les propositions
esthétiques, les passerelles entre disciplines et techniques artistiques qui
enrichissent la diversité.
C’est une nouvelle donne : nous vivons sous le règne du multiple et
c’est le multiple qui constitue l’unité de notre époque.
Urgence, car je suis convaincue que l’enjeu n’est pas catégoriel mais
sociétal.
La culture doit donner les moyens de comprendre, de militer contre le pire,
d’armer l’intelligence pour combattre la bêtise et d’inventer de nouvelles
possibilités d’existence.
C’est cela le vrai contrat de la culture en général et de l’art en particulier.
Je veux ouvrir ce débat, faire face aux attentes exprimées, assumer ce
contexte difficile, poser les questions qui me semblent essentielles.
Réaffirmer le rôle et la place que nous voulons pour la culture dans la
société. S’interroger sur les rapports à établir entre les milieux culturels et
les autorités publiques, sur les synergies à favoriser entre les secteurs
culturels.
Dans ce débat, un processus réellement participatif s’impose comme une
exigence. Chacune et chacun doit faire entendre sa voix. Nous devrons
confronter nos points de vues et nos pratiques.
J’aurais pu, comme d’autres en pareilles circonstances, céder à la
tentation de recourir à des sociétés de consultance, des organismes
d’audit qui auraient amené des solutions toutes faites.
Ce n’est ni ma méthode, ni ma conviction. Je crois à la vertu de la
concertation. Celle qui éclaire toute décision. Je crois à la capacité des
intervenants à procéder, eux-mêmes, au diagnostic de la situation.
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C’est un exercice qui convoque la probité, le courage et la créativité pour
combattre l’inertie qui bloque bien des réformes.
C’est donc, un acte de foi doublé d’un acte de confiance. C’est, dans le
même temps, l’occasion d’une mise au point. Les États Généraux de la
Culture doivent faire émerger les valeurs fondamentales sur lesquelles
devra s’appuyer la stratégie de développement culturel en Communauté
française.
Cette concertation, c’est la première étape pour la refondation d’un
modèle. Je souhaite mettre en place une façon neuve d’appréhender les
problèmes de la culture. Pour la première fois, nous allons rassembler
dans un élan positif, l’ensemble des acteurs de la culture, des institutions,
des associations, des mouvements d’éducation permanente, des
professionnels, des artistes, des organisations représentatives, des
publics...
Le but est bien de redéfinir les objectifs, les finalités et les priorités de
l’action publique dans les matières culturelles dans une approche globale
et transversale. Si nous parvenons à tracer de réelles perspectives, cellesci nécessiteront vraisemblablement plus d’une législature pour être mises
en œuvre.
Cependant, la méthode participative et l’urgence ne justifient pas une
confusion des rôles. Il me paraît honnête et légitime de préciser dès à
présent que le processus mis en place ne vise pas à des bouleversements
gratuits ou partisans, à des révolutions de salon ou à des réformettes de
façade.
J’ai aussi mes priorités, celles qui figurent dans la Déclaration de politique
communautaire et qui fondent mon action gouvernementale.
In fine, ce sera bien aux autorités publiques de prendre la responsabilité
des choix pour lesquels elles ont été mandatées.
Je m’engage à convoquer les États généraux parce que je pense qu’il est
essentiel que chacun puisse développer son imaginaire, explorer les
chemins de son expression personnelle et réaliser son projet.
Je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous d’être l’artiste de sa
vie.
Fadila Laanan
Ministre de la Culture, de la Jeunesse et de l’Audiovisuel
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2. Les États généraux de la Culture. Démarche
2.1. Principes généraux
Penser une refondation de l’intervention publique dans le secteur culturel
motive et justifie l’initiative la tenue d’Etats généraux de la culture.
Leur organisation doit garantir à chacune et à chacun de pouvoir
s’exprimer.
Garantir aussi la collecte scrupuleuse de la diversité des opinions
exprimées
Les différentes étapes du processus devraient permettre la formulation, in
fine, d’un recueil de propositions concrètes qui seront mises en débat au
Parlement de la Communauté.
Participants
Seront conviés à ce débat :
-
-
-
-
Les acteurs culturels dans leur ensemble quel que soit le domaine
ou la discipline dans laquelle ils s’investissent (culture et
audiovisuel), quel que soit le niveau de pouvoir subventionnant
(Fédéral, Régions, Provinces, Cocof, communes...);
Les acteurs des organisations d’éducation permanente ;
Les artistes, les écrivains, les journalistes, les personnes impliquées
dans les instances d’avis, les enseignants impliqués dans des filières
artistiques ou culturelles, les membres d’associations culturelles ;
Les acteurs du monde de l’éducation, de la formation, du social, de
l’insertion professionnelle qui mènent des projets et des
programmes culturels;
Les citoyens intéressés et les usagers ;
Les responsables politiques, dont les parlementaires de la
Communauté, et le personnel administratif en charge de matières
culturelles, de la jeunesse ou de l’audiovisuel quel que soit le niveau
de
pouvoir
(Communes,
Provinces,
CoCoF,
Régions
ou
Communauté).
2.2. Mode opératoire
Modalités d’information
Le texte de base des États généraux de la Culture expose leur raison
d’être. Il exprime la méthodologie qui présidera à son processus et trace
les grandes lignes forces d’une réforme de la politique culturelle.
Le texte est aussi informatif. Il donne une série de chiffres clés relatifs à la
culture en Communauté française et enfin, reprend une bibliographie. Elle
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mentionne une série d’ouvrages, textes, avis d’experts… Ce sont autant
d’outils pour enrichir la réflexion du lecteur.
Par ailleurs, via le site web ou via une demande écrite, tout demandeur
disposera de supports au débat.
L’aspect participatif des États généraux de la Culture a donc plusieurs
entrées.
A chacun de déterminer son niveau d’implication dans le
processus des États généraux de la Culture.
Modalités de la première phase
Il sera loisible, à tout qui le souhaite, de déposer des contributions
écrites.
Ces contributions pourront être le fruit de réflexions personnelles ou le
résultat de participations et/ou d’organisation de débats.
Ces
contributions seront mises en ligne sur le site Internet des États généraux
de la Culture.
Des rencontres thématiques par grands enjeux culturels et par secteurs
seront organisées par la Ministre. L’administration, les instances d’avis
existantes, les organisations représentatives seront consultées.
Ces rencontres se tiendront dans des lieux de culture financés par la
Communauté.
Lors de ces rencontres et consultations, il sera tenu compte des
rapports et recommandations existants. Les conclusions de ces
documents ainsi que des notes préparatoires seront diffusés
préalablement aux rencontres.
De même, afin d’enrichir les débats, nous aurons recours à des moyens de
médiation tels que des articles dans des revues spécialisées.
Un recueil des propositions, réponses, contributions à titre individuel ou
collectif… sera ensuite réalisé. Toutes les contributions feront l’objet d’un
traitement pour être finalisé en une première synthèse que la Ministre
proposera au Gouvernement. Dès ce moment, le Parlement sera informé
une première fois de l’état d’avancement des travaux.
Cette version constituera la fin de la première phase (fin mars
2005).
Le Gouvernement évaluera alors les modalités de la seconde phase,
proposée ci-après, de manière à donner suffisamment de temps aux
rencontres, débats et synthèses.
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Modalités de la seconde phase.
Sous réserve de la remarque précédente, la deuxième phase (avril 2005)
s’organisera autour de rencontres intersectorielles décentralisées.
Ces rencontres, organisées par la Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel
et de la Jeunesse, seront le moment consacré à un affinement des
positions, propositions, hypothèses, contributions émises dans le cadre de
la première phase des États généraux de la Culture (ce sera aussi la
première phase de retour). Elles s’articuleront particulièrement sur les
aspects transversaux de la politique culturelle .
A l’issue de ces rencontres, une version définitive de la synthèse des
propositions tenant compte des résultats des débats sera déposée au
Gouvernement de la Communauté française. Préalablement, une seconde
phase de retour sera organisée vers les opérateurs des différents secteurs
et toutes les personnes consultées lors de la première phase.
Cette note fera ensuite l’objet d’un débat au Parlement.
Enfin, à l’occasion d’une journée de clôture, la Ministre de la Culture, de
l’Audiovisuel et de la Jeunesse présentera la synthèse des États généraux.
Sur base de ces États généraux, le Gouvernement de la Communauté
française adaptera son programme culturel. Ce programme fera l’objet
ensuite d’une concertation avec les Régions, la COCOF et le niveau
fédéral.
Le Gouvernement mettra en place un comité ad hoc, chargé de
l’évaluation et du suivi des mesures décidées au cours des Etats généraux
de la Culture.
2.3. Le suivi des États généraux
La mise en œuvre de toutes les pistes évoquées infra se réalisera par un
cheminement progressif.
L’évaluation d’un projet de refondation de cette ampleur fait d’ailleurs
intimement partie du processus des États généraux. Pour les concepteurs
des États généraux, comme pour ceux qui accepteront d’y participer, cette
façon d’agir devrait garantir la transparence et éviter les pièges.
L’objectif n’est pas d’occuper la scène médiatique ou de distraire les
acteurs culturels en vue de gagner du temps. Les propositions devront
trouver des traductions dans les faits et dans les orientations budgétaires.
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L’ambition de ces États généraux est finalement limpide et généreuse : il
s’agit de trouver les conditions pour forger un avenir heureux par le travail
commun, à de chacun d’entre-nous.
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3. Diagnostic
L’enjeu des États généraux est d’ouvrir un débat, largement
intersectoriel, décloisonné et transversal, de manière à dépasser les
logiques corporatistes, les pesanteurs, les ghettos et à dégager une vision
prospective des politiques publiques de la culture.
Une des grandes faiblesses des modes de gestion actuels réside dans
l’absence de vision stratégique de la culture. Une quarantaine de Conseils
et Commissions, instituée en vertu de la loi sur le Pacte culturel participe
de manière consultative mais déterminante aux orientations des politiques
sectorielles.
Nous savons gré à tous ces professionnels impliqués dans les instances
d’avis du travail lourd et consciencieux qu’ils réalisent. Il n’y a pas de lieu
où finalement ces professionnels de la culture peuvent confronter leurs
points de vue, discuter globalement des priorités à développer, remettre
en cause éventuellement des modes opératoires obsolètes, défendre
collectivement des priorités quant aux investissements à faire et aux
attitudes à prendre.
Les « usagers » et les « pratiquants » de la culture n’ont pas plus
d’espace pour faire entendre leur voix et leurs attentes.
Il n’existe pas de lieu où les représentants des artistes, des acteurs
culturels, des usagers et pratiquants, des experts (sociologues,
anthropologues…) en matière culturelle (jeunesse comprise) puissent de
manière intersectorielle confronter leur point de vue et proposer des avis
au politique.
La répartition des compétences dans notre état fédéral induit que des
questions essentielles pour le devenir de la culture dans notre
Communauté relèvent d’autres niveaux de pouvoir. Des réponses à des
questions essentielles au niveau sociétal appellent des réponses
concertées.
En réalité, ce document aborde la question de la place de la culture
dans la société. Très logiquement, l’audiovisuel, créateur et vecteur
de création, est inclus dans cette consultation.
L’élaboration d’une politique globale par objectifs et non par
secteurs ou disciplines, la mise en œuvre d’une approche transversale
des politiques culturelles, en les liant à des enjeux et à des défis actuels,
seront au cœur de ces États généraux de la Culture, tout comme la façon
de replacer les arts au cœur des politiques culturelles.
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3.1. Situation générale
Nos politiques culturelles sont marquées idéologiquement par les grands
courants de pensée, les mouvements sociaux, l’histoire politique et
économique qu’a connu notre Communauté tout au long du siècle dernier.
De grandes étapes se dégagent de leur parcours. Elles sont caractérisées
par un ensemble de mesures prises, d’objectifs poursuivis, de valeurs
défendues.
Les premiers financements publics dégagés à des fins culturelles au XIXe
siècle étaient essentiellement centrés sur la protection du patrimoine, le
soutien aux « Beaux-Arts » et au développement de grands équipements
artistiques.
Au lendemain de la première guerre mondiale, le parti ouvrier belge entre
au Gouvernement et, relayant les préoccupations et initiatives des
organisations sociales, introduit un ensemble de réformes progressistes
liées à la durée du travail, l’éducation et la culture. Le concept
« d’éducation populaire » s’impose et trouve une double concrétisation
dans le subventionnement de bibliothèques publiques et d’organismes de
formation d’adultes.
Dans les années septante, la Communauté française s’est dotée d’une
panoplie diversifiée d’outils institutionnels et juridiques en matière
culturelle.
Les principaux actrices et acteurs de cette époque
concrétisaient les attentes de démocratisation et plus encore de
démocratie culturelle, développées dans la mouvance de mai 68, en
affirmant l’importance du partenariat entre pouvoirs publics et
mouvements associatifs.
La dynamique de ces années donnera véritablement leurs assises aux
politiques et actions culturelles que nous connaissons encore aujourd’hui.
C’est à cette époque qu’émergent des concepts tels que démocratie
culturelle, culture pour tous, animation socioculturelle, diversité culturelle,
expression et créativité…
La crise économique des années 80, le triomphe du néolibéralisme,
l’accélération de la mondialisation et l’explosion des moyens universels de
communication ont progressivement dessiné un contexte nouveau pour
l’action culturelle.
Parallèlement, on assiste à une dualisation croissante de la société, à un
approfondissement du fossé nord-sud, à l’irruption de multiples signes
d’intolérance culturelle et à la recrudescence d’extrémismes politiques et
religieux.
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Dès lors, si le monde est en mutation et si le travail de la culture vise à le
comprendre, à l’imaginer et à le créer, il faut certainement aussi pouvoir
repenser les axes d’appui de l’action culturelle et de l’éducation
permanente.
En Communauté française, l’histoire des politiques culturelles est
fondamentalement imprégnée de l’étroite liaison entre démocratisation de
la culture et démocratie culturelle. Ce lien fonde et légitime le sens de
l’action culturelle dans l’expérience démocratique et l’exercice de la
citoyenneté. Le travail de la culture serait donc, in fine , ce qui donne
aussi accès au politique. Toutefois, les questions des enjeux de la
participation, de la diversité, de la création et de l’identité, au cœur
desquels se pose la question des droits culturels, restent encore peu
abordées dans un secteur non seulement marginalisé par rapport aux
politiques économiques et sociales (souvent considérées comme plus
déterminantes), et précarisé financièrement et institutionnellement, mais
encore, éclaté dans ses réflexions et pratiques.
Autant les concepts de « démocratisation de la culture » et « démocratie
culturelle » conservent une portée opérationnelle et explicative, autant
leur banalisation semble avoir opéré, au fil du temps, d’étranges
découpages figeant les secteurs de la culture sous l’une ou l’autre de ces
définitions.
Quoi qu’il en soit, la culture sert maintenant de paradigme à tous les
pouvoirs et semble redevenir un enjeu essentiel : politiquement au travers
de l’action publique, socialement comme terrain de revendication,
économiquement comme espace de production et de richesse. Cela
n’empêche pas de considérer que l’enjeu essentiel de la culture est …
culturel et artistique. Agir sur le monde, mobiliser les facultés humaines
de création et de créativité, constituer patrimoine et connaissance.
3.2. Budgets limités
Nous savons tous que la Culture n’a pas de prix, mais qu’elle a un coût.
Celui-ci est difficile à chiffrer : subsides des pouvoirs publics, sponsorings,
recettes propres… D’autre part, il est très complexe d’évaluer les « aides
services » (prestations, matériels prêtés, envois pour compte de tiers…)
ou le bénévolat. Aussi ne prendre en compte que le budget du ministère
de la Culture n’est pas suffisant. De façon simplifiée, l’on considère que
celui-ci représente la moitié des subsides des pouvoirs publics auprès des
opérateurs culturels (avec de grandes différences entre les secteurs).
Toutefois, nos budgets sont souvent décrits comme insuffisants pour faire
face, simultanément, à l’évolution des charges de fonctionnement des
structures, et, à l’extension à de nouvelles catégories de bénéficiaires.
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Enfin, il serait trop simpliste de n’examiner que le coût de la culture sans
examiner aussi la façon dont elle participe à l’économie, contribue à
l’emploi, augmente la qualité de l’offre de loisirs, favorise les
investissements, améliore le cadre et le contexte de vie, stimule
l’innovation et donne du sens.
3.3. Structure institutionnelle complexe
Depuis
sociale
Depuis
encore
longtemps, les sociétés sont travaillées, du fait de la division
et technique du travail, par un processus de différenciation.
la seconde guerre mondiale, ce processus semble s’accélérer
et la réalité sociale et institutionnelle se complexifie toujours plus.
La sectorisation de la culture est importante. Chaque secteur tend à
devenir un univers en soi, contrôlé par des spécialistes et voué à la
production de biens culturels. Un peu comme si chacun des secteurs
devenait un marché autonome. Dans ce contexte, il devient quasi
impossible de penser la culture dans son ensemble.
Dans le même temps, depuis une trentaine d’années, sous la pression des
revendications régionales et face à la nécessité de répondre au
multiculturalisme belge, l’Etat s’est doté d’institutions communautaires et
régionales.
Parallèlement, la culture s’est décentralisée vers le niveau le plus proche
du citoyen (les Provinces et les communes) et s’est portée vers un
élargissement (Union européenne).
Aujourd’hui, la politique culturelle traverse tous les niveaux de pouvoirs.
Cela complexifie la compréhension des politiques culturelles.
L’harmonisation des procédures de subventions reste quasi inexistante et
les demandeurs dispersent une énergie importante dans un « shopping
institutionnel ».
Relier et décloisonner la culture : tels seraient les maîtres mots. Il s’agit
non seulement de relier les secteurs entre eux, mais bien au-delà, de
relier les diverses compétences culturelles qui traversent tous les niveaux
de pouvoir. Il faut compter également sur la nécessaire rencontre avec
d’autres sphères du développement, telles l’économie, le social,
l’éducation…
Il n’est pas question, ici, de remettre en cause une quelconque autonomie
des acteurs, mais, dans le cadre de coopérations, d’examiner comment
prendre en compte la réalité des mondes vécus, la réalité sociale, la
réalité des demandes et des besoins d’expression et de créativité, tout
comme les nécessités complexes du développement en général.
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3.4. Foisonnement dense et dispersé
Il faut bien reconnaître que le paysage culturel belge est extrêmement
riche et diversifié, et que la Communauté française bénéficie d’un
maillage d’organismes proportionnellement plus dense que dans nombre
de pays étrangers.
Cela, dans pratiquement tous les domaines
d’activités, grâce aux financements essentiellement publics.
Dans le même temps, le champ des politiques culturelles s’est élargi
entre autres avec la reconnaissance d’un patrimoine immatériel ou de
l’artisanat d’art, de l’architecture, des arts numériques... Cette extension
de l’objet social ne va pas sans créer des difficultés quant aux limites de
ce qui est culturel et de ce qui ne l’est pas. Or, ces difficultés se
retrouvent dans le traitement des demandes d’appui introduites des
organismes culturels à la Communauté.
3.5. Evolutions et tendances
Notre réflexion, pour être valide, doit aussi tenir compte des changements
de comportement induits par la montée en puissance des pratiques
culturelles dites d’appartement (télévision, C.D., « home cinema » …), de
la suppression des frontières et de l’élargissement de la carte européenne.
Le développement des techniques de communication a provoqué une
accélération extraordinaire des échanges culturels mondialisés. De
multiples réseaux tissent leurs toiles et créent une interdépendance, une
interrelation entre les sociétés et les hommes à travers le monde. En
matière de culture, cela a des effets considérables. Nous avons accès
aujourd’hui à de nombreuses productions et créations, à des savoirs et
connaissances inimaginables il y a quelques décennies encore.
Si cette forme de « globalisation » nourrit quelques espoirs, on sait que le
monde est aussi entré dans une période de fragmentation,
d’individualisme, de montée en puissance des particularismes ou de replis
identitaires.
Dans ce cadre, le développement durable de la culture est une nouvelle
approche qui suppose de développer des procédures claires en matière de
décisions, d’opérer des choix responsables en mettant en œuvre des
processus participatifs afin de permettre d’orienter l’action.
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3.6. Évolution politique
La suppression des frontières et les politiques européennes modifient
profondément la carte géographique, restructurant les pôles de
développement, en dehors des logiques « nationales ». Les politiques
publiques, les opérateurs culturels ont-ils, avec une réelle conscience,
intégré ces évolutions à l’œuvre ?
La Culture est un facteur très
symbolique de ces enjeux : Lille 2004 en est un exemple criant.
Comment tenir compte de ces évolutions, développer une vision
stratégique auprès des autorités locales et des opérateurs culturels sans
dénaturer la Culture dans ses missions propres, sans l’instrumentaliser ?
Les politiques culturelles ont un rôle essentiel à jouer dans sa valorisation,
en en faisant une richesse, un patrimoine en devenir.
Affirmer la nécessité des ancrages particuliers ne justifie en aucune
manière une quelconque isolation sous quelque forme de particularisme
que ce soit.
Ce qui doit être proposé, c’est un trajet qui va de cet ancrage particulier à
des postures d’échanges et à des recherches de formes d’universalisation.
Il faudrait donc créer des politiques qui favorisent le décentrement et la
multiplicité des échanges.
3.7. Évolution sociologique
Les statistiques montrent que la grande majorité des familles est équipée
en appareils technologiques de plus en plus sophistiqués (voir chiffres en
annexe) – T.V., vidéo, Internet, C.D., au détriment de la fréquentation
des lieux culturels. L’auto-production de livres, de C.D., de vidéos est
même de plus en plus aisée grâce aux nouvelles technologies.
Faut-il accompagner le mouvement ou l’ignorer? Quelles orientations
envisager dans l’action publique pour encadrer ce phénomène de société
et atteindre nos objectifs culturels ? Telles sont des questions à aborder.
Ce sont d’indispensables paramètres avec lesquels il faut mesurer et
appréhender le profil d’une société, de fait et heureusement,
multiculturelle.
3.8. Évolution internationale
La mondialisation s’est aussi accompagnée d’une extraordinaire
augmentation
des
échanges
culturels
et
artistiques.
Cette
internationalisation est une richesse fondamentale pour nos artistes et
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associations. Les échanges favorisent la création individuelle et collective
et constituent le ferment de créations et de partenariats européens ou
internationaux.
Toutefois, la mondialisation dans sa dimension économique apparaît aussi
comme une menace pour la diversité culturelle. Cette tension explique la
mobilisation en faveur de la diversité culturelle, expression de la
démocratie et du respect de l’autre.
Si l’AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services) ne comporte
aucune clause d’exclusion, ni d’exception, ni même la reconnaissance
explicite d’une quelconque spécificité des secteurs de la culture et de
l’audiovisuel, l’on constate que cette spécificité est bien présente à l’esprit
de chacun par le fait même que dans le domaine audiovisuel, par
exemple, seule une vingtaine de pays membres de l’OMC a pris des
engagements dans ce secteur.
Cela signifie qu’une prise de conscience se manifeste : la culture n’est pas
un service comme les autres. Elle doit recevoir un traitement différencié et
ne pas rentrer, par exemple, dans le champ d’application de la proposition
de directive relative aux services dans le marché intérieur (dite directive
Bolkenstein).
Forts de cela et conscients que la préservation du développement du
secteur culturel belge et européen risque d’être régulièrement malmené
dans les cycles de négociations de l’OMC, certains États et Régions (dont
la Communauté française) ont émis l’idée d’un instrument international sui
generis en faveur de la diversité culturelle.
Après un certain nombre de discussions dans différentes enceintes,
comme la Francophonie ou le RIPC (réseau international des politiques
culturelles), il a été proposé, à la lumière de l’expérience de l’UNESCO
dans ce domaine, de confier à cette instance le soin de travailler à la
rédaction d’un tel instrument.
Ainsi, la Conférence générale de l'UNESCO a décidé le 17 octobre 2003,
dans le cadre de sa 32e session à Paris, que « la question de la diversité
culturelle pour ce qui a trait à la protection de la diversité des
contenus culturels et des expressions artistiques doit faire l'objet
d'une convention internationale ». Un projet de Convention doit être
soumis à la Conférence générale à l'occasion de sa 33e session en 2005.
Pour être efficace, cet instrument doit être précis et surtout opposable aux
autres conventions internationales.
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4. Et demain ? Objectifs des États généraux
Nous l’avons vu, les États généraux sont une occasion extraordinaire de
refonder la politique culturelle en Communauté française.
Cette réforme ne peut s’imaginer sans lui donner un minimum de sens et
surtout sans définir nos objectifs pour ces États généraux.
Bien entendu, comme dans toute démarche participative, ces objectifs
peuvent être remis en cause, être réduits à rien ou mis en évidence.
Toutefois, nous ne pouvons faire semblant de ne partir de rien. Nous
connaissons certaines des attentes des opérateurs, des publics, des
associations ou des artistes. Nous connaissons de nombreux rapports, avis
et études sur les secteurs culturels ou associatifs. Des tendances fortes se
dessinent et ne peuvent être niées.
La démarche participative n’est pas la renonciation à nos propres
engagements politiques traduits dans la Déclaration de politique
communautaire. Au contraire, cette démarche est complémentaire et
volontaire.
C’est pourquoi, dès à présent, nous proposons une série d’options propres
à ces États généraux de la Culture.
Premier objectif : Renforcer les moyens
La première des préoccupations, exprimées par les milieux culturels, porte
bien entendu sur les moyens. Leurs revendications sont souvent légitimes
et l’ouverture du champ de la Culture augmente encore les demandes.
Il convient donc de s’attacher à dégager de nouvelles sources de
financement, d’imaginer et d’entreprendre de nouvelles formules.
À la question : qui paie et pourquoi ? Des réponses originales ont été
trouvées en Flandre et en France. Il s’agit d’une répartition des niveaux
et des domaines responsabilités entre les différents pouvoirs publics.
Ainsi, les politiques dites de proximité sont de la compétence du niveau
local (bibliothèques, centres de jeunes…). L’État, les Départements et les
Régions prennent en charge toutes les actions de mises en réseaux des
coopérations supra locales qui interviennent en faveur des grands
équipements. Des pistes existent. Elles ont le mérite d’exister et valent
la peine d’être étudiées avec le plus grand soin.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
17
On devrait aussi étudier comment utiliser de façon plus intensive et
partagée les infrastructures culturelles, scolaires, sportives .
De même, nous ne voulons ni négliger les pistes de financement alternatif
de la Culture, ni négliger la maîtrise des coûts.
Certaines des propositions à débattre lors des États généraux sortent du
cadre de la Communauté. L’attractivité des financements privés pourrait
être renforcée par une fiscalité plus adéquate, nous devons en discuter
avec le Fédéral. Idem, pour les problèmes de charges sociales et fiscales
pesant sur les organismes culturels. Les mécanismes d’aide à l’exportation
de nos industries culturelles comme le caractère obligatoire des dépenses
culturelles dans les budgets locaux et provinciaux devraient être examinés
avec les Régions.
D’autres pistes de refinancement sont internes à la Communauté :
l’organisation d’une veille pour repérer les appels d’offres et les
financements européens et la mise à disposition de ces informations pour
les opérateurs culturels, la création d’une ou des sociétés immobilières
sous contrôle public, afin de permettre une plus grande souplesse pour la
gestion, la rénovation et la construction des infrastructures culturelles.
Le débat sur le financement du public ne nous semble pas non plus devoir
être évacué pour des raisons idéologiques. Il est indéniable que les
expériences de « chèque livre » ou de « chèque culture » peuvent être
des dispositifs complémentaires et pas nécessairement antinomiques avec
le financement des opérateurs culturels.
Enfin et surtout, l’utilisation d’éventuelles marges budgétaires
(notamment des moyens dégagés suite à la mise en œuvre des réformes
issues des États généraux) tiendra compte des conclusions des États
généraux. Les moyens dégagés devront aider à mettre en oeuvre
les réformes issues de ce processus. Il en va de notre crédibilité.
Deuxième objectif : Miser la qualité
Le champ culturel est devenu aujourd’hui tentaculaire. Il couvre des
réalités très diverses et néanmoins la tentation de l’élargir encore, même
avec des moyens extrêmement modestes, est toujours présente. Les
sollicitations sont là et la tentation médiatique souvent plus payante qu’un
mode de gestion rigoureux.
Le risque du saupoudrage s’oppose à la demande de qualité. Or,
l’exigence d’excellence est une revendication saine quelle que soit la
pratique culturelle. Se posent, dès lors, toutes les questions de qui juge
de la qualité, des modes et des critères d’évaluation, du lien entre ces
jugements et les montants des subventions accordées.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
18
Les pistes à explorer tournent d’abord autour de la composition des
instances d’avis comme autour de la reconnaissance du travail par les
pairs, par la reconnaissance internationale, par le public.
Des critères de qualité mieux définis devraient permettre de renforcer
l’effort d’excellence par un subventionnement qui récompenserait celui -ci.
Ces critères de qualité devraient aussi favoriser un climat plus propice aux
cultures émergeantes, à la pluralité des esthétiques, sans tomber dans les
effets de mode.
Mais attention, l’exigence de qualité ne porte pas nécessairement sur le
produit artistique fini. Dans le secteur associatif, dans les organisations de
jeunesse, à titre d’exemple, ce seront plutôt les pratiques qui doivent être
évaluée.
Parce que tout citoyen est porteur d’un projet culturel que sa vie
professionnelle ne lui permet pas nécessairement de magnifier. Parce que
participer à une chorale est une activité pleinement culturelle et un
épanouissement personnel. Le critère de qualité ne doit pas restreindre la
culture à la seule expression artistique.
La qualité d’une pratique culturelle associative peut aussi consister à
permettre cet épanouissement personnel, à rendre à tout participant un
statut, à socialiser.
Ici, l’enjeu de ces États généraux est essentiel, car ils doivent nous aider à
définir ce qui fait la qualité dans chaque cas d’espèce. Ce débat nous
mènera sans doute à développer encore plus la logique de projet ou à
discuter de la notion de modernité dans les projets des organismes
culturels.
Peut-être devrions-nous aussi nous pencher sur les possibilités de
regroupement d’institutions d’un même genre artistique. La tendance
est plutôt à la dispersion. Or, n’est-il pas temps de penser non seulement
à des économies d’échelles pour favoriser la part consacrée à l’expression
culturelle, mais aussi à des regroupements en vue d’améliorer la qualité
des créations, des productions ou de la diffusion ?
Dans ce contexte, l’enseignement artistique pose une situation
paradoxale. La précarité du statut des artistes conduit à ce que nombre
d’entre eux tentent de se stabiliser comme enseignant au sein d’écoles et
d’académies. Cela mène indirectement à accroître l’offre de formation et le
nombre
d’écoles
artistiques
(nombre
assez
considérable
proportionnellement à la situation observée dans d’autres pays).
Toutefois, des « patrons » de grandes maisons culturelles disent parfois
éprouver des difficultés à trouver parmi les jeunes sortis de ces écoles des
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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talents d’un niveau suffisant. D’autre part, cette offre de formation conduit
à lancer un nombre considérable de jeunes sur le marché du travail
culturel dont on sait qu’il est pour le moins saturé.
Troisième objectif : Renforcer la place de nos artistes dans
l’espace public
Il s’agit, lors des États généraux, de réfléchir aux moyens que l’on donne
à l’Art d’investir la vie quotidienne. Imaginer des règles qui
soutiennent la présence d’œuvres ou d’une architecture de qualité dans
l’espace public, imaginer une accessibilité plus grande des produits
culturels sont des démarches indispensables lors de ce débat.
La mission d’un ministère de la Culture n’est pas seulement d’être un
ministère des fournitures. Il s’agit aussi de protéger la diversité.
Le système des quotas de diffusion imposé à la R.T.B.F. a permis à une
série d’artistes de se faire connaître, mais il faut insister davantage pour
que ces quotas soient inscrits dans les heures de grande écoute.
Il faudrait donc revoir cette démarche, voire, la renforcer y compris
auprès des radios et des télévisions privées.
Plus concrètement, la RTBF pourrait mieux faire connaître au grand public
les cultures émergentes, les artistes et les pratiques associatives
innovantes. On devrait évaluer comment diversifier et développer les
synergies avec les télévisions locales pour refléter au mieux et faire
connaître la diversité des cultures de la Communauté française, de
l’Europe et du reste du monde. De même, la RTBF devrait sans doute
clarifier et développer sa politique structurelle de production.
Par ailleurs, les douze télévisions locales de la Communauté française se
sont vues confier des missions de service public dans leur zone de
couverture. Parmi ces missions figurent, notamment, le développement
culturel et l’éducation permanente. La taille variée des TVL donne
manifestement des orientations différentes dans l’exécution de ces
missions.
On peut aussi imaginer d’étendre la promotion de nos artistes auprès de
la presse écrite, par exemple via les mécanismes d’aide. Il est
difficilement compréhensible que nos artistes ne trouvent pas de
« vitrine » auprès de tous les opérateurs culturels soutenus par la
Communauté française.
En outre, la place de l’Art ne peut être disjointe de celle de l’artiste au sein
de la société. La reconnaissance de son rôle par son statut n’a pas permis
de résoudre toutes les difficultés sociales et pose des difficultés
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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budgétaires pour les institutions culturelles. Notre ambition sera ici
d’ouvrir des pistes en différenciant les métiers de la Culture. Le travail
comme le statut d’un régisseur n’est pas semblable à celui d’un animateur
ou d’un cinéaste.
Quatrième objectif : Promouvoir la transversalité
Renforcer les transversalités, ce n’est pas seulement améliorer la
promotion et de la diffusion de nos artistes dans les médias. C’est surtout
utiliser les États généraux pour accentuer les possibilités de liens entre
les genres artistiques. Entre associations et opérateurs culturels. Entre
écoles et associations. Entre écoles et opérateurs. Entre médias et
associations. Entre associations culturelles et d’aide à la jeunesse. Entre
écoles artistiques et organismes culturels…
Il y a plusieurs enjeux : les synergies autour de problématiques
communes, les projets multidisciplinaires et les projets hybrides qui
mêlent approche artistique professionnelle et non professionnelle.
Ce sera la reconnaissance de la réalité de terrain qui, dès à présent, marie
les genres, alors que la réalité administrative se perd pour savoir à quel
décret ou à quel service rattacher l’expérience.
De même, la réflexion devra aborder la problématique de la logique
budgétaire où les principes de spécialité, d’incontestablement dû et
d’annuité peuvent difficilement être mis en cause, mais contrarient - en
l’état - la mise en œuvre de projets réellement transversaux et intégrés.
Enfin, souhaiter une plus grande transversalité, une cohérence horizontale
en opposition à une cohérence verticale (ou sectorielle), ne peut se
concrétiser en Belgique fédérale que par une plus grande cohérence entre
politiques publiques. Cela semble évident en matière de patrimoine, de
tourisme et de politique muséale (centres d’interprétation et musées).
Il peut aussi s’agir de mettre fin à des politiques concurrentielles, de
développer des partenariats, de concevoir des politiques intégrées. Par
exemple : penser la mobilité en lien avec les institutions culturelles,
utiliser les développements créatifs des nouvelles technologies au profit
de l’économie… De telles synergies existent déjà, il y a sans doute lieu de
les renforcer.
Cinquième objectif : Améliorer l’administration de la Culture
L’idée de changement, qui devrait être le moteur du monde culturel,
entraîne souvent trop de résistances.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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Soit, nous maintenons la structure de la Communauté française telle
qu’elle existe aujourd’hui.
Soit nous sortons de ce cadre pour recréer une organisation de la Culture
à partir de vrais choix stratégiques. Il va de soi que cette dernière
perspective est génératrice d’action. Elle justifie, pour partie, cette vaste
concertation : un vrai choix politique et les leviers de l’action
Le politique et l’administration sont bien souvent en décalage avec
l’apparition de nouveaux « courants artistiques » tels que le
pluridisciplinaire (arts forains, arts de la rue, arts du cirque reconnus
officiellement bien tard comparativement à sa reconnaissance publique).
D’autres formes d’organisation de l’administration et de relations entre
niveaux de pouvoir pourraient être imaginées. Il ne s’agit pas ici de
« simplement » augmenter les budgets ou de récupérer les budgets
d’autres ministères mais de les articuler en tenant compte de la réalité
des pratiques et des financements transversaux.
Cela nécessite une réorganisation de l’administration. Or, cette
réorganisation s’impose à nous en toute hypothèse. Le cloisonnement
actuel ne correspond en effet plus à la réalité des pratiques artistiques, ni
aux enjeux du secteur de la jeunesse ou de l’éducation permanente. On
pourrait repenser l’organisation, non plus sur un schéma pyramidal mais
horizontal, en l’articulant au mieux avec les instances d’avis et les
structures de concertation existantes ou à créer. Dans le même sens, on
devrait arriver à mieux responsabiliser les cadres administratifs pour que
ceux-ci assument pleinement l’effectivité et l’efficience des décisions.
Trop souvent, pour les nouveaux genres ou les nouvelles pratiques, la
tendance observée en Communauté a été de créer une nouvelle structure
administrative se superposant sans totalement s’intégrer à l’ancienne.
Cela donne parfois une plus grande visibilité mais c’est surtout peu
efficient.
Sixième objectif : Améliorer
culturels et la Communauté
les
relations
entre
opérateurs
On constate que, parfois et même lorsque la Communauté française est le
principal bailleur de fonds, elle éprouve des difficultés à faire respecter les
conditions du contrat. La notion de responsabilité par rapport à l’argent
public n’est pas toujours totalement intégrée. Une politique culturelle
crédible pour l’ensemble des opérateurs doit être plus équitable pour
l’énorme majorité de ceux qui respectent les contraintes budgétaires.
Il va de soi que la symétrie doit s’obtenir vis-à-vis des engagements de
la Communauté française. Elle renforcera sa crédibilité.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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Pour se faire, on pourrait simplifier les procédures administratives, faire
respecter les délais impartis et responsabiliser les commissions
consultatives.
De même, comme dans l’élaboration du pacte associatif, nous souhaitons
que les Etats généraux de la Culture soient l’occasion de mettre à plat,
pour chaque secteur comme pour la Communauté, ses difficultés de
relation. Le but final serait de développer des règles claires et
transparentes librement consenties entre les parties.
Dans ce contexte, la question de la représentation professionnelle dans la
conduite des politiques culturelles doit être mise en débat. Il est
indispensable que la légitimité des instances d’avis sorte renforcée des
Etats généraux pour clarifier les relations entre les autorités publiques et
les acteurs du monde culturel.
Septième objectif : Offrir la transparence
Même si les modes de financement trouvaient à se stabiliser, il n’en reste
pas moins que l’analyse des politiques culturelles serait grandement
facilitée par la mise à disposition de tableaux de bords des dépenses
culturelles. Chacun doit pouvoir savoir notamment à quoi est utilisé
l’argent public. Dans ce cadre, le rôle de l’Observatoire des politiques
culturelles est essentiel.
L’objectif à atteindre ici, dans le cadre de ces États généraux sera de
discriminer les éléments pertinents à diffuser.
En effet, le simple examen des parts de budget consacrés au personnel ou
à l’activité artistique proprement dite ne nous dit rien en terme de
création, de production ou de diffusion.
On devrait, par exemple, pouvoir estimer l’efficience (rapport
coût/efficacité) de toute institution qui bénéficie de subventions
importantes.
Huitième objectif : Renforcer la mission d’un service public garant
de la diversité culturelle
Le service public de la Culture est le premier et souvent le seul outil
chargé de protéger la création, la production, la diffusion, la
promotion des artistes de la Communauté. De même, il est un garant de
la diversité philosophique et idéologique dans la sphère associative.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
23
Les États généraux devraient nous permettre de mieux définir quels sont
les sujets pour lesquels cette défense de la diversité est indispensable.
Bien entendu, les langues endogènes, les cultures populaires, les
expressions traditionnelles figurent déjà dans ce domaine, même s’il est
important que ces expressions s’ouvrent aussi à la modernité. Mais nous
devons défendre aussi d’autres modes d’expression qui ne peuvent
émerger dans un monde strictement marchand.
Toutefois, l’intervention protectrice du service public ne doit pas tomber
dans l’excès du financement de coups médiatiques sous prétexte
d’innovation. Trouver le juste équilibre pour garantir la diversité des
genres et des pratiques, tel est aussi l’objectif de ces États généraux.
Cette volonté de défense de la diversité s’inscrit dans une logique de
développement culturel durable. C’est elle qui motive les positions de
notre Communauté sur la scène internationale.
Afin d’agir concrètement pour préserver la diversité culturelle, il faut
promouvoir l’action de nos opérateurs culturels à l’étranger et encourager
les échanges internationaux.
En ce début de XXIe siècle, la dimension culturelle doit être au cœur des
relations internationales. Là où les différences religieuses, ethniques,
nationales ou linguistiques sont utilisées comme ferment de la haine et de
la violence, la (re)connaissance de l’autre et de sa culture s’avère plus que
jamais indispensable. A cette fin, nous voulons énergiquement encourager
le dialogue interculturel en Europe et ailleurs. Il s’agit aussi d’un axe de
prévention des conflits.
Neuvième objectif : Asseoir la place des publics
La question du public est aussi essentielle. Sans public, toute démarche
artistique ou culturelle restera vaine et inutile. Trouver le public, c’est
aussi refinancer la culture. Soutenir le public par des politiques tarifaires
avantageuses, par la mise en œuvre de facilités de déplacement pour
accéder aux lieux culturels, par la création de solutions forfaitaires pour
les sociétés (chèques culture, chèques lire…), par des passeports qui
offrent des produits culturels multiples…
Atteindre le public, c’est reconnaître sa diversité, ce sera aussi repenser
les dispositifs de médiation comme les programmes de culture à l’école,
les projets d’implication des artistes au sein d’organismes culturels, la
formation du public et des programmateurs, le soutien aux pratiques
artistiques en amateur, les projets d’expression et de créativité…
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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Dixième objectif : Garantir l’accessibilité géographique et socioculturelle
Il est évident que les habitants des grandes villes en général, et de
Bruxelles en particulier, bénéficient d’une offre culturelle bien plus
importante que les habitants des espaces ruraux. Les fonctions urbaines
conduisent à cette réalité et il serait dangereux pour nos villes de
disperser outre mesure l’ensemble des fonctions culturelles hors les murs.
Pourtant, la question de la couverture du territoire, en terme d’institution
comme en terme de diffusion reste entière.
Il faut distinguer les solutions actuelles en matière de proximité qui
s’articulent essentiellement autour d’une responsabilisation contractuelle
(contrats cultures, contrats de pays, centres culturels locaux et
régionaux). Ces solutions doivent concourir à une large décentralisation.
D’autre part, les États généraux sont aussi l’occasion de repenser la
« décentralisation » de la diffusion des opérateurs majeurs pour garantir
une accessibilité grandissante aux productions de qualité sur l’ensemble
du territoire de la Communauté.
La réalisation d’un cadastre culturel complet devrait dans ce contexte
permettre la mise au point d’un dispositif de régulation pensé
sectoriellement, intersectoriellement et territorialement. Etablir une
planification prospective, penser des moratoires, fixer des obligations de
coopération ou de diversification des organismes les uns par rapport aux
autres seraient des pistes à envisager. Les « Contrats culture », dispositif
expérimental, ont apporté une réponse à cet égard. Il serait souhaitable
d’analyser si celle-ci est satisfaisante.
L’accessibilité n’est pas seulement géographique, elle est aussi socioéconomique, voire socio-culturelle. L’enjeu sera de définir les moyens de
garantir celle-ci au travers d’outils comme la politique des prix (y compris
de produits culturels comme le livre), des horaires, des transports et de
l’accueil. Sans oublier l’équité de l’accessibilité pour les personnes
handicapées.
Le danger serait de réduire les difficultés à un problème d’accès à la
consommation culturelle sans envisager aussi les conditions d’accessibilité
à la pratique culturelle.
Certaines idées ne pourront vraisemblablement pas trouver solution dans
le seul champ de compétence de la Communauté et nous devrons
consulter nos amis néerlandophones pour rencontrer ensemble le niveau
de pouvoir fédéral.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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Onzième objectif : Protéger la création
La culture n’a ni le monopole de la création, ni celui de l’innovation.
Cependant, ce sont bien le contexte culturel et l’accès à la culture qui
favorisent la créativité, première ressource de nos sociétés.
Or, la première étape de l’acte culturel est bien la création. Les pouvoirs
publics soutiennent les créateurs en tentant de leur offrir un cadre propice
à la création. On comprendra que ce soutien s’inscrit dans une nécessaire
durée. Les États généraux devront donc veiller dans leurs conclusions à
s’assurer que les conditions nécessaires à la création n’auront pas été
sacrifiées.
L’enjeu sera de trouver les moyens pour encourager toutes les créations
porteuses de potentialités nouvelles à même de déboucher sur de
nouvelles possibilités d’existence.
Ainsi, il existe, ce que d’aucuns appellent, une jeune garde qui organise sa
résistance. Elle sait que l’emballement technique et les progrès
scientifiques ne peuvent que modifier le visage du monde. Elle s’empare du
changement. Accompagne le mouvement. Foisonne d’idées, de
propositions : les divers courants surgis dans la foulée du punk, le courant
« industriel »… Ces cultures émergentes n’incarnent-elles pas une
étonnante dynamique ?
Pour favoriser cette relève en particulier comme la création en général, il
nous faut des outils.
Le développement de réels projets artistiques au sein de lieux comme les
centres culturels devrait, sans doute, être mieux pensé en terme de
réseaux de diffusion.
De même, nous devons nous pencher sur les contributions des éditeurs de
services télévisuels privés (via le Centre du cinéma et de l’audiovisuel ou
par le biais d’investissements dans des coproductions ou en des préachats), sur celles des radios en réseau et de la RTBF, en fonction de ses
recettes publicitaires (via le fond d’aide à la création radiophonique). La
question d’un traitement plus favorable pour ceux qui acceptent de
prendre le risque d’ouvrir leur antenne à de nouveaux talents, de
nouveaux genres musicaux devrait se poser.
Par ailleurs, il y a aussi des effets pervers dans la politique des contrats
programmes qui imposent des quotas de production. D’une part, cela
diminue significativement les marges de manœuvre à destination des
nouvelles formes d’expression. D’autre part, le respect des quotas devient
parfois un objectif en soi au détriment de la qualité, l’accessibilité et la
capacité de diffusion. Le danger d’une surproduction sans public est aussi
une réalité à aborder lors de ces États généraux.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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La réflexion sur la création sera aussi l’occasion de faire le point sur des
choix en matière d’infrastructures. Il y a sans doute lieu de trouver un
équilibre entre les équipements nécessaires à la diffusion de grands
projets
communautaires
ou
internationaux
et
l’équipement
d’infrastructures culturelles légères, plus adaptées à la création et à
l’émergence de nouveaux genres artistiques.
Douzième objectif : Soutenir la diffusion et la promotion
Les États généraux doivent nous conduire à améliorer la diffusion et la
promotion de nos artistes et de nos œuvres en Belgique et à l’étranger.
Les accords bilatéraux comme les partenariats devraient être encouragés
au travers des modes de financement des opérateurs culturels.
Les industries culturelles ne sont ni le paradis, ni l’enfer. Elles mettent la
culture en contact avec l’économique, qui doit être utilisé comme moyen
et non comme fin. Elles peuvent être un magnifique vecteur pour la
diffusion des œuvres et de la création.
Il faut donc examiner comment travailler et négocier avec elles. Pour
éviter que tout se résume à quelques modèles dominants. Pour utiliser les
avancées technologiques en faveur de la diversité culturelle.
Cela demande des règles du jeu légales, des cahiers des charges et des
systèmes de solidarisation d’une partie minoritaire des bénéfices pour
relancer la création.
A une autre échelle, la rencontre avec la Communauté flamande sera
aussi l’occasion de finaliser un accord de coopération portant
essentiellement sur la diffusion et l’échange entre nos communautés. De
même, l’examen des modalités de soutien à l’exportation de nos biens
culturels et à la circulation des artistes devra être abordé lors de nos
débats.
On peut se poser la question de l’efficacité des accords de coopération
signés par la Communauté française et un certain nombre d’États ou de
Régions. Constituent -ils un moyen suffisant pour la mobilité de nos
créateurs et de leurs œuvres, pour la diffusion et la promotion de nos
lettres et de nos livres, pour la présence des professionnels de la culture
dans les réseaux ?
Les États généraux sont aussi l’occasion d’examiner la mission de nos
organes de représentation internationaux. Le rôle des vitrines existantes
est-il suffisant ou doit-on évoluer vers des démarches commercialement
plus efficaces ?
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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Quant aux mécanismes d’aide à la presse, on pourrait les lier plus
fortement à la défense et à la promotion des œuvres produites en
Communauté française.
En outre, la diffusion est un art et un métier. Il serait utile d’examiner
la formation des programmateurs et de penser à des réseaux de lieux de
diffusion adaptés aux différents genres artistiques.
Treizième objectif : Organiser la participation
Les États généraux sont aussi l’occasion de tester ou de mettre en avant
les pratiques participatives visant à rapprocher le terrain des autorités et
inversement, à adapter le processus décisionnel et à garantir la
transparence.
Toutefois, la participation ne se décrète pas. L’objectif de ces États
généraux en cette matière sera plutôt de définir les conditions minimales
de sa mise en œuvre. Les secteurs de la jeunesse ou de l’éducation
permanente ne sont pas les seuls concernés, mais bien l’ensemble des
opérateurs culturels et l’administration elle-même.
Toutefois, pour encourager la participation, l’engagement, l’expression et
la créativité tant des jeunes que des adultes, il faut s’outiller d’une
véritable politique de formation. Tant auprès des cadres permanents
qu’auprès des animateurs et cadres bénévoles de l’associatif.
Bien entendu, nous devrons examiner comment soutenir l’effort
participatif des associations et des opérateurs culturels. Car ici, la
Communauté s’inscrit dans les principes de la démocratie culturelle :
l’affirmation des cultures propres à chaque groupe ; la responsabilité et
la solidarité au sein des diverses communautés ; l’expression et la
participation active des groupes dans la société. En un mot, la culture
de la citoyenneté.
Quatorzième objectif : Profiter de l’interculturalité
Le caractère multiple de la Communauté est une chance. Par la richesse
croisée et cumulée de nos populations nous avons aussi la possibilité de
mettre en avant le caractère universel de la Culture. La politique culturelle
doit en être le reflet. C’est pourquoi les Etats généraux sont l’occasion
d’imaginer comment mieux valoriser cette richesse.
Il ne s’agit pas seulement de spécialiser des associations ou des lieux à
l’interculturalité mais de favoriser la démarche chez tous les opérateurs
(des télévisions locales jusqu’au centres d’expression et de créativité).
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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L’accès à la culture et aux pratiques culturelles doit être reconnu pour les
personnes issues de l’immigration comme pour tous les citoyens.
Au-delà du profit de l’interculturalité au sein de nos frontières, il s’agit de
défendre aussi cette approche hors de nos murs et, particulièrement, pour
construire l’avenir, d’examiner comment mieux soutenir les rencontres
internationales dans le secteur de la jeunesse.
Quinzième objectif : Défendre la dignité humaine et l’humanisme
La culture est notre arme de destruction massive contre la
barbarie.
Partout les conflits, les intégrismes, les violences, les intolérances nient la
culture et la diversité des opinions qu’elle génère.
La politique culturelle doit être volontaire pour s’affirmer face à ces
atteintes à l’humanité. Dès lors, les États généraux ont comme but ultime
de renforcer cette attitude.
C’est pourquoi il convient aussi d’être vigilant chez nous face aux
multiples atteintes contre la diversité, contre la dignité humaine.
Ces dernières années par exemple, le développement exponentiel des
émissions de télé-réalité a suscité le débat et l’on peut se demander si le
législateur ne devrait pas fixer des normes qui viseraient à protéger les
participants à de telles émissions des atteintes à la vie privée ou à la
dignité humaine.
Dans un monde où la quantité d’informations dépasse toute capacité
humaine, l’éducation aux médias (décodage de l’information contenue
dans la presse écrite et télévisuelle) devrait être évaluée lors des États
généraux. Nous savons que l’action éducative et l’école sont essentielles
dans ce combat, mais comment promouvoir l’esprit critique alors que les
tendances sont au ludique et à la facilité ?
De même, les États généraux de la Culture seront aussi l’occasion
d’examiner les procédés les plus efficaces pour protéger les plus jeunes de
la violence dans les médias.
Enfin la question de l’accessibilité des personnes handicapées aux médias
et à la culture en général doit être posée de même que celle de l’image de
la personne handicapée dans les médias.
La cohérence de la politique culturelle n’a de sens que si elle se fonde sur
une vision progressiste de l’humanité.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
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Annexe 1
Données chiffrées
1.
Domaines
Arts de la scène
CONTRATS – PROGRAMMES - Théâtre :
classiques : 12, Danse : 14
+
58, Musique classique : 26, Musiques non
Aide aux projets
Livre et Lettres :
Editeurs soutenus : 24, Organismes soutenus : 79 (Dont : 38 asbl, 18 revues, 23
projets de traductions).
Bourses aux auteurs :
42 (15 bourses de 2.500€, 11 bourses de 7.500€, 15 bourses de
résidences d’auteurs, 1 bourse - année sabbatique )
10 librairies et l’Association des libraires francophones : aide à la diffusion
Langues régionales endogènes :
30 organismes soutenus
Bibliothèques Publiques :
139 Réseaux Locaux, 8 Bibliothèques Itinérantes : bibliobus, 4 Bibliothèques Spéciales
(aveugles, hôpitaux, maisons de repos), 17 Bibliothèques Principales (appui aux locales
– Arrondissement), 6 Bibliothèques Centrales (appui – une par Province).
Couverture du territoire : 161 Communes desservies par un réseau fixe (soit 57% dont
39% de communes de moins de 10.000 habitants, 61% de communes de plus de 10.000
habitants).
Institutions muséales, associations et Centres d’arts plastiques :
15 dont Mac’s, Musée de la photographie, Centre de la gravure et de l’image imprimée
(La Louvière), Atelier 340 ( sculpture à Bruxelles), Les Brasseurs (Liège), Espace 251
Nord (Liège), Iselp (Institut supérieur d’études des langages plastiques - Bruxelles) Etc.
Musées subventionnés : 80
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
30
Centres d’archives privées : 12
Patrimoine et Archives :
Arc hives :9 associations agréées et conventionnées, 3 associations conventionnées
Musées :
1 Musée de la Communauté française – Musée Royal de Mariemont
13 Musées conventionnés, 475 Musées subventionnés.
Jeunesse :
Organisations de Jeunesse : 81 Centres de Jeunes ; 164 reconnus,
Centres de rencontres et d’hébergement : 17,
Fédération des Centres d’information des Jeunes : 18 (dont Fédération Infor-Jeunes
Wallonie-Bruxelles, S.I.E.P. - Service d’information sur les études et les professions,
C.I.D. - Centre d’information et de documentation pour les jeunes).
Ecoles des devoirs : Fédération : 1, Coordinations par Provinces : 5
Bureau International de la Jeunesse : Programmes européens d’échange, Agence
Québec/Wallonie-Bruxelles, Conseil de l’Europe.
Education permanente :
Organisations reconnues : 132 générales, 206 régionales dépendantes, 72 régionales
indépendantes, 58 locales
Ancienne législation – Arrêté de 1971 : Générales : 25, Régionales dépendantes :
13, Régionales indépendantes : 20, Locales : 205
Centres d’expression et de créativité : 176
Centres Culturels :
113 centres soit 98 Centres locaux, 15 Régionaux (européen, communautaire dont
Botanique, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, Manège.Mons, Halles de Schaerbeek).
Couverture du territoire: Plus d’ 1 commune sur 3.
Organismes expérimentaux de coordination intercommunaux :
Agences régionales de développement culturel : 6 (Tournai, La Louvière, Mons, Dinant,
Charleroi, Liège).
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
31
2.
Budget de la Culture (en CFWB)
Total : 166.961.000€ (Cocof incluse), 157.799.000€ (hors Cocof)
42%
23%
17%
10%
07%
Arts de la scène,
Jeunesse et éducation permanente,
Affaires générales (Centres culturels, équipement, multidisciplinaire),
Livre et Lettres,
Patrimoine et Arts Plastiques.
Répartition budgétaire au sein des Arts de la Scène :
66.480.000 €
44,2% Théâtre,
38% Musiques classiques,
7,8% Danse,
3,6% Affaires générales,
3,1% Diffusion,
2,3% Musiques non classiques,
0,8% Cirque, arts forains et arts de la rue,
0,2% Promotion internationale.
Répartition au sein du budget « Musique classique » - O.R.W. (orchestre royal de
Wallonie) : 49,16%, O.P.L. (Orchestre philharmonique de Liège) : 29,31%, Autres
conventions : 19,72%, Aides au projet : 1,78%.
Répartition « Budget des Affaires générales »
27.252.000€
46% Centres Culturels
14% Multidisciplinaires et formation
8% Aide à l’Equipement et l’aménagement des organismes culturels
Infrastructures culturelles
50 immeubles en propriété, copropriété ou bail emphytéotique,
11.042.000 € (travaux, entretiens, charges d’emprunt)
budget
annuel
Subventions aux collectivités locales pour leurs infrastructures culturelles : 146 dossiers
en instance pour un total de 64.000.000 € mais budget annuel 2.600.000 €.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
32
3.
Audiovisuel
Télévision : généralités
Equipement des foyers belges en % (2003)
Téléphone fixe 81,9
GSM 62,2
PC 47,7
Connexions internet 34,0
1 téléviseur 97
Plus d’un téléviseur 28,7
Lecteur VHS 79,2
Lecteur DVD 16,6
Abonnés télédistribution 91,4
Antenne satellite ( partiel ) 6,0
Réception hertzienne seulement 3,5
Remarques : Un foyer belge est composé en moyenne de 2,4 personnes. La Belgique
compte 4.319.040 foyers. Chaque foyer accède en moyenne à 33 chaînes de télévision.
La consommation TV en moyenne quotidienne en % (2002)
Adultes (15 ans et +) 70,6
Jeunes adultes (15-34 ans) 58,2
Jeunes (4-14 ans ) 55,2
Personnes responsables achats (PRA) 75,8
L’audience1 des chaînes des adultes 15+ en % (2002)
RTL-TVi
CLUB
Total
LA UNE
LA DEUX
Total
TF1
France 2
France 3
Total
AB3
Total CFB
Sur 24H
23,4
5,2
28,6
18,1
2,6
20,7
14,5
8,2
7,2
29,9
3,6
52,9
Aujourd’hui, trois quarts des téléspectateurs de la Famille RTL a moins de 65 ans. Par
contre, plus d’un tiers de l’audience de la RTBF a plus de 65 ans. La part de marché de
Club RTL en soirée frôle les 8% parmi les 15-34 ans. 50% de l’audience de Plug TV a
entre 15 et 34 ans.
Au niveau du « top 100 » des émissions les plus regardées en 2002 en Communauté
française, RTL-TVI a occupé 65 places, Club RTL 1, La Une 32 et La Deux 2.
1
Il s’agit de la part du public potentiel (total)du média télévision qui a regardé cette chaîne.
L’audience est différente de la part de marché, dont les chiffres sont nécessairement supérieurs,
qui correspond à l’audience d’une chaîne parmi les personnes qui ont regardé la télévision (hors
donc ceux qui, tout en étant équipées, n’ont pas regardé la TV).
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
33
RTL-TVI et Club RTL ont bénéficié de près de 65% des investissements publicitaires en
2001, contre 30% pour la RTBF.
La RTBF
•
•
•
•
4.5 millions d’auditeurs et téléspectateurs potentiels en Communauté française
(97% des foyers câblés)
3 chaînes de télévision (La Une, La Deux, RTBF Sat), 6 chaînes de radio (La
Première, Vivacité, Musiq’ 3, Classic Rock, Pure FM et RTBF international)
250 millions € de budget annuel (75% de dotation, 25% de publicité et
recettes commerciales)
Minimum 50% de production propre
La RTBF s’organise aujourd’hui en 5 centres de production. Chaque site développe une
spécialité :
•
•
•
•
•
Bruxelles : accueille l’information et 4 radios (La Première, Musiq’ 3, Pure FM,
et RTBF international qui diffuse à l’étranger des programmes de La Première
et de Vivacité)
Namur : se concentre sur l’information wallonne
Liège : se consacre aux divertissements, jeux, variétés et fictions
Charleroi : prend en charge les magazines, documentaires et émissions
« jeunes »
Mons : héberge deux radios (Vivacité et Classic Rock)
Ressources humaines :
Nombre total de personnes employées 2649 (équivalents temps plein), soit :
Par centre : Bruxelles 1765, Liège 255, Namur 128, Mons 188, Charleroi 260, Autres 53
Statutaires 1925, Contractuels 613, Temporaires 110
A titre de comparaison, RTL-TVI employait 299 personnes en 2001.
Nombre de journalistes membres de l’AGJPB : 414 professionnels ont une carte de presse
et sont ainsi « agréés au titre » (398 professionnels et 16 stagiaires). Par contre, le
nombre de membres effectifs –qui effectuent une cotisation spéciale- est confidentiel,
selon les statuts de l’AGJPB
Finances :
La situation financière de l’entreprise est aujourd’hui déficitaire. Le retour à l’équilibre
devrait avoir lieu en 2006-20072 .
Investissements liés au plan Magellan :
Total : 126 millions € dont 26.4 millions à charge de la CF, 26.4 à charge de la RW, 13.2
millions à charge de la Cocof, 50 millions à charge de la RTBF (avec garantie d’emprunt
2
Estimation 2002 : - 11.5 millions €
Estimation 2003 : - 13.2 millions €
Prévision 2004 : - 8.4 millions €
Prévision 2005 : - 3.7 millions €
Prévision 2006 : - 0.7 million €
Prévision 2007 : + 1.6 million €
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
34
de la CF et 10 millions résultant de la vente d’actifs), Immobilier : 66 millions €,
Technologies, équipements : 60 millions €
Programmation :
En 2001, la RTBF télé (La Une+La Deux) a consacré environ 23% de sa programmation
en émissions d’information (15% pour RTL-TVI et Club RTL), 34% en fictions (54% pour
RTL-TVI et Club RTL), 31% en culture et en éducation permanente, 4% en musique,
variétés et jeux (13% pour RTL-TVI et Club RTL), environ 5% en publicité (5,5% pour
RTL-TVI et Club RTL) et 2,5% en « divers » (11% pour RTL-TVI et Club RTL).
Participations dans les chaînes internationa les :
LA RTBF détient 11,5% du capital de TV5 Monde.
Elle détient au moins 1% du capital de la SA SECEMIE, société éditrice de Euronews. Des
échanges d’information au également lieu entre les deux chaînes.
Arte développe des coproductions d’œuvres avec la RTBF et les producteurs indépendants
de la Communauté française et investit depuis 1995 un montant annuel d’environ
450.000€ en Communauté française par l’intermédiaire de la RTBF et son servie Arte
Belgique.
Les télévisions locales
Il existe aujourd’hui 12 télévisions locales : Antenne Centre, Canal Zoom, No Télé,
Télésambre, Télé Bruxelles, Télé Mons Borinage, Télé Vesdre, Canal C, RTC, TV Com, TV
Lux et Vidéoscope.
70% des personnes interrogées trouvent que leur TVL est proche d’eux, 56% se sentent
concernées par ce qui y est diffusé et 81% estiment qu’elle représente bien leur région.
TV One est la Régie nationale des 12 chaînes locales de la Communauté française.
Ces 12 TVL représentent un auditoire potentiel de 2.999.900 personnes.
Chaque jour, l’audience moyenne est de 455.000 téléspectateurs.
37% de l’audience totale regarde une télévision locale 4 à 7 jours par semaine 31% un à
deux jours par semaine.
Le montant de leurs subventions s’échelonne de+/- 180.000€ pour Vidéoscope, TV Lux
ou Télé Vesdre à plus de 400.000€ pour Télé Bruxelles ou No télé (en 2000).
En 2001, la Communauté française a, en moyenne, contribué au financement de chaque
TVL à hauteur de 15,83%.
Les 12 télévisions locales représentaient, fin 2002, 305 emplois en équivalents temps
pleins (de 11,5 pour Canal Zoom à 47 pour Télé Bruxelles).
Le cinéma
Sur l’ensemble du territoire de la Communauté française, l’ONSS recensait, en 2001,
1149 travailleurs dans la production cinématographique (826 en Flandre). Ces chiffres
sont en augmentation constante depuis 1997.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
35
En 2003, la Commission de Sélection des Films a reçu (sur l’ensemble des trois collèges)
327 demandes de subventions.
Elle a octroyé 103 promesses d’aides.
Sur l’ensemble de ces promesses d’aides, 66,64% des montants ont été attribués aux
longs métrages, 10,53% aux courts métrages et 22,83% aux produits télévisuels.
En 2003, 71 productions aidées par la Communauté française ont été terminées dont :
23 longs métrages, 27 courts métrages et 21 téléfilms ou séries et programmes
télévisuels.
En 2003, les films de la Communauté française ont voyagé à travers les festivals dans 40
pays différents.
Le coût moyen d’un long métrage reconnu par la Communauté française (chiffres 2002)
diverge selon qu’il s’agit d’un film financé par des producteurs belges uniquement (+/540.000€) ou d’un film coproduit avec des partenaires étrangers (+/-2.100.000€).
Les moyennes pour les coûts des courts métrages reconnus comme belges en 2002 sont
de 81.000€ pour les fictions, 67.000€ pour les documentaires et 105.000€ pour les
animations.
En 2004, la Communauté a subventionné 17 festivals.
En 2002, la Communauté française comptait 75 complexes (dont 11 à Bruxelles) et 271
salles de cinéma (dont 69 à Bruxelles) sur son territoire. Le nombre moyen de salles par
complexe était de 6,27 à Bruxelles et de 3,16 en Région wallonne.
La Communauté française compte aujourd’hui 7 salles d’art et essai sur son territoire
(Aremberg, Vendôme, …)
En 2003, les 69 salles des complexes bruxellois ont totalisé 26.910.774€ de recettes
brutes, soit une diminution de 6,74% par rapport à celles de 2002.
Le prix moyen du ticket est passé de 5,96€ en 2002 à 6,14€ en 2003, soit une
augmentation de 3%.
Les salles bruxelloises ont exploité 652 films en 2003.
Entre 2001 et 2003, la fréquentation des cinémas bruxellois a baissé de plus de 10%.
En 2003, les films produits ou coproduits par la Belgique ont attiré 92,8% de spectateurs
de plus qu’en 2002.
41 films sortis sur les écrans bruxellois en 2003 ont été produits ou coproduits par la
Belgique, dont 17 productions 100% belges.
Environ 1 film américain sur 2 arrive sur les écrans européens.
En 2003, les 217 films américains exploités à Bruxelles représentaient 60,7% des entrées
(contre 63,40% et 196 films en 2002).
La part de marché des films européens passe de 22,5% en 2002 à 24,5% en 2003.
291 films européens ont été exploités à Bruxelles en 2003 contre 213 en 2002.
Apport des télévisions à la production indépendante en 2003 :
RTBF : 2.434.000€
TVI : 5.214.000€
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
36
CANAL + : 2.899.000€
AB 3 : 530.000€
TOTAL : 11.077.000€
L’enveloppe budgétaire pour la production audiovisuelle atteignait 21.413.000€ en 2003
(ce montant comprend les apports des télévisions repris ci-dessus).
En ce qui concerne les subventions octroyées par le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel
aux ateliers d’accueil et de production, soulignons qu’en 2003 :
-
Le Centre bruxellois de l’Audiovisuel a reçu en liquidités environ 205.000€
Wallonie Image Production a également reçu environ 205.000€
TOTAL : 410.000€
Les ateliers de production (AJC, Atelier Alfred, Clara, CPC, Gsara, …) ont chacun reçu en
liquidités en 2003, entre 26.700€ et 79.800€ pour un montant total d’environ 512.000€.
Les ateliers d’école ont reçu en liquidités en 2003 :
-
La Cambre : 30.300€
IAD : 75.000€
INSAS : 75.000€
TOTAL : 180.000€
TOTAL GENERAL : 1.101.700€
Par ailleurs, les ateliers d’accueil et de production ont reçu respectivement 54.600€ et
92.500€ en aides en matériel en 2003 (total : 147.000€)
Les ateliers d’accueil, de production et d’accueil ont bénéficié en 2003 d’une indexation
de leur subvention.
En 2003, 8 films coproduits par le Centre bruxellois de l’Audiovisuel ont été terminés : 6
moyens métrages et 2 courts métrages.
Le CBA a pris 19 décisions d’aides en 2003 pour un montant de 198.000€ : 12 aides à la
coproduction et 7 aides aux repérages. Ces promesses d’aide ont été attribuées à 8
premières œuvres.
En 2003 également, 11 films coproduits par Wallonie Images Production ont été
terminés : 9 moyens métrages, deux courts métrages d’animation et un long métrage
documentaire.
15 décisions d’aide ont été prises : 6 aides à la coproduction, 3 aides à la finition et 6
aides aux repérages pour un montant de 116.000€.
Les radios
Les auditeurs en Communauté française consacrent environ 3h18 min de leur temps à
l’écoute de la radio.
2,3 millions d’individus l’écoutent chaque jour au moins 10 minutes.
La tranche horaire qui recueille le plus grand nombre d’auditeurs va de 6h30 à 12h.
Programmation selon les genres :
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
37
En 2002, Bel RTL progra mmait 39% de musique, Radio Contact 70%, Nostalgie 67%, La
première 35%.
Audiences :
La dernière enquête d'audience du Cim, réalisée entre le 20 mars et le 30 mai auprès
d'un échantillon de 6496 auditeurs âgés d'au moins douze ans, montre une avancée des
radios privées.
Il ressort de cette enquête que les «nouvelles» radios de la RTBF, lancées dans le
courant du premier trimestre 2004, connaissent une situation mitigée en termes de parts
d'audiences.
Les principaux opérateurs privés connaissent des augmentations, ainsi que le groupe dit
des «autres radios» (les indépendantes).
Bel RTL conforte sa place de première radio en Communauté française, avec une part
d'audience de 18,8%.
Bel est suivi par VivaCité, radio généraliste de proximité lancée le 29 févrie r par la RTBF
en remplacement de Fréquence Wallonie et Bruxelles Capitale. Avec un score de 13,8%,
VivaCité se trouve devant Radio Contact (12,4%).
La déception est de mise pour La Première (8,5%), Musiq'3 (2,8%) et surtout Pure FM
qui, avec 1,6%, est loin de ses objectifs. Seule véritable satisfaction pour l'entreprise
publique: le très bon démarrage de Classic 21 (5%, soit mieux que l'ex-Radio 21!).
Nostalgie (8,5%) fidélise désormais 343.700 auditeurs chaque jour. En un an, 140.000
auditeurs de plus ont rejoint cette radio. Ce chiffre représente une augmentation de 66%
en termes d’audience.
NRJ est également en progression (6,3%).
La Médiathèque
La Médiathèque existe depuis 1956.
Elle possède 410.000 membres.
Elle met 300.000 titres à disposition dans les centres de prêt (parfois en plusieurs
exemplaires), soit 800.000 CD, DVD, VHS, CD- Rom et CD jeux consoles.
Elle se divise en 13 centres : Braine-l’Alleud, Bruxelles centre Passage 44, Bruxelles ULB,
Charleroi, La Louvière, Liège, Louvain-la-Neuve, Mons, Namur, Seraing, Uccle, Verviers,
Woluwe-Saint-Pierre)
4 « Discobus » sillonnent la Wallonie et des communes de Bruxelles.
Internet
A l’heure actuelle, l’Internet représente environ 2,5 milliards de pages en ligne et compte
plus de 500 millions d’utilisateurs dans le monde.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
38
Le nombre d’utilisateurs d’Internet en Belgique ne cesse de croître et atteignait
2.700.000 en 2000, ce qui plaçait notre pays dans le haut du classement pour le
pourcentage d’internautes par rapport à la population totale, derrière les pays
scandinaves, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
Fin octobre 2000, on considérait qu’environ 3.740.000 Belges avaient la possibilité de se
connecter à Internet à la maison, l’école ou au bureau.
Un internaute belge sur trois possède un accès rapide à Internet à son domicile, ce qui
est largement au-dessus de la moyenne européenne.
83% des internautes belges envoient régulièrement des courriers électroniques.
Qui sont les internautes belges ?
Il s’agit essentiellement des 18-24 ans. Les enfants entre 6 et 11 ans surfent de plus en
plus, mais souvent en compagnie de leurs parents. Environ 50% de ces enfants n’ont pas
l’autorisation de surfer sans leurs parents.
Les plus de 45 ans constituent la part la plus importante des nouveaux internautes.
L’internaute belge surfe environ 6h par mois et consacre environ 1/2h à chaque session.
Au mois d’avril 2002, le nombre de sessions s’élevait en moyenne à 13 pour l’ensemble
des Belges. Les internautes ont visité en moyenne 44 sites ce mois-là.
Le site Internet de la Communauté française a été consulté, en moyenne, par 5423
internautes au quotidien en 2003.
45% de ces internautes sont belges, et 16% proviennent de l’Union européenne.
Le marché de la musique enregistrée
Le chiffre d’affaires des ventes de phonogrammes
164.000.000€ en 1995 à 153.000.000€ en 2001.
en
Belgique
est
passé
de
Cette baisse tendancielle se confirme ces dernières années et s’explique en partie par les
réseaux parallèles qui se développent sur Internet.
(Cela dit, l’émergence du DVD musical (concerts, clips, …) a permis aux ventes des
maisons de disques en Belgique de ne reculer « que » de 2,1 % au premier semestre
2004 alors que celles-ci étaient habituées aux - 10 % depuis 2001.
Sur les 6 premiers mois de l'année 2004, les ventes de DVD musicaux se sont élevées à
560.000
unités
en
Belgique,
pour
un
total
de
8,3
millions
de
CD.)
En 1990, le CD ne représentait que 68% du chiffre d’affaires du secteur, contre plus de
98% en 2001.
Structure du prix d’un CD (fin 2002) :
- Frais de pressage et de pochette : 1€
- SABAM : 1,25€
- Interprète : 0,25 à 5€
- Enregistrement : 2,25€
- Marketing et promotion : 0,25 à 5€
- « Pour le producteur » : 2,5 à 4€
- Bénéfice du vendeur du CD : 2 à 2,5€
- TVA 21% : 3€
On arrive ainsi à un prix total qui oscille entre 11,5€ et 25,41€.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
39
Par rapport à l’investissement qu’implique la promotion d’un groupe belge, on estime que
pour amortir les 620.000€ dépensés à ce titre, il faudrait en vendre 250.000
exemplaires…
Les CD de musique classique représentaient environ 9% du total des ventes de CD en
1995 et seulement 5% en 2001.
En 2001, les membres belges de la SABAM ont déclaré 24.436 œuvres musicales
inédites.
Les aides de la Communauté française à la production discographique sont passées de
288.795€ en 1995 à 534.455€ en 2002. Cet effort ne s’est toutefois pas développé avec
régularité.
En 2002, la Commission consultative des musiques non classiques a examiné 32 projets
ponctuels, tous genres musicaux confondus. Elle en a retenu 24.
En ce qui concerne les musique non classiques, la Communauté française a octroyé, en
2002, environ 176.000€ à travers les contrats-programmes et 143.550€ en aides
ponctuelles. 18.330€ Ont été distribués pour des projets de jazz, 19.800€ pour de la
« chanson tous publics », 14.330€ pour la chanson pour enfants, plus de 60.000€ pour le
rock et 31.000€ pour les « musiques ethniques ».
La presse écrite quotidienne
En 2002, on comptait 16 titres francophones.
En 2000, on recensait 599 journalistes francophones qui travaillaient en presse écrite.
Le taux de pénétration de la presse quotidienne belge est de 85% auprès de la
population âgée de 12 ans et plus.
Un belge sur deux lit, en moyenne, un journal par jour.
53,4% des lecteurs de presse quotidienne sont des hommes, 46,7% des femmes.
Le tirage total des journaux francophones (et germanophones) est de 639.000
exemplaires quotidiens qui totalisaient, en 2001/2002, 1.929.000 lecteurs.
Parmi ces lecteurs francophones, 33,1% avaient entre 12 et 34 ans, 33,5% avaient entre
35 et 54 ans, 33,4% avaient plus de 55 ans.
Pour 20033 , voici les tirages des principaux titres et groupes francophones :
« La Dernière Heure » : 114.456 pour environ 313.000 lecteurs en moyenne
« La Libre Belgique » : 60.943 pour environ 198.000 lecteurs en moyenne
« Le Soir » : 125.732 pour environ 464.00 lecteurs en moyenne
« Vers l’Avenir » (différentes éditions régionales) : 117.197 pour environ 370.000
lecteurs en moyenne
« Sud Presse » (La Meuse, La Nouvelle Gazette, La Province, …): 148.843 pour environ
583. 000 lecteurs en moyenne
En 2002, 2896 classes ont participé à l’opération « Ouvrir mon quotidien ».
Ethique et publicité
3
Remarque : il s’agit du tirage pour 2003 et du nombre de lecteurs pour 2002
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
40
Le Jury d’Ethique Publicitaire a examiné les dossiers de 126 messages publicitaires en
2003. 191 consommateurs ont introduit une plainte cette même année.
27 demandes d’examen préalable à la diffusion de la publicité ont été introduites en
2003. 60% des cas soumis à un examen préalable concernent la télévision et 15% les
magazines.
La même année, 43% des publicités examinées n’étaie nt pas conformes aux règles
applicables.
Véracité, loyauté et décence sont les principes de l’éthique qui sont le plus souvent à la
base des interventions du JEP.
57% des plaintes et demandes d’examen préalable n’ont pas conduit le Jury à devoir
intervenir.
Suite aux interventions du Jury, 17% des publicités ont été arrêtées par les annonceurs
en 2003.
EGC : Note de base, version du 23/12/2004
41
Annexe 2
Bibliographie subjective
Nous proposons ci-après quelques références en vue d’enrichir le débat et sans
aucune prétention d’exhaustivité tant le sujet est incommensurablement vaste.
« Actes du Forum Libérer la Culture », in Les Cahiers de l’Education permanente, PAC –
Luc Pire Editions, Bruxelles, trimestriel, janv. fév. mars 2004.
« Culture et démocratie», in Les Cahiers de l’Education permanente, PAC – Luc Pire
Editions, Bruxelles, trimestriel, janv. Fév. Mars 2000.
« Culture voix et voies. Contributions à un débat sur les enjeux culturels », in Les Cahiers
de l’Education permanente, PAC – Luc Pire Editions, Bruxelles, trimestriel, été 2003.
« L’associatif moteur de changement », in Les Cahiers de l’Education permanente, ACCS
Editions, Bruxelles, trimestriel, oct. nov. déc.2001.
« L’évolution des dépenses culturelles de la Communauté française : 1981 à 2001 », in
Faits & Gestes, Débats & Recherche en Communauté française Wallonie-Bruxelles,
Ministère de la Communauté française, Bruxelles, n°10, juil. août sept. 2003.
« Les investissements éducatifs (solaires, culturels et sportifs) des familles », in Faits &
Gestes, Débats & Recherche en Communauté française Wallonie- Bruxelles, Ministère de
la Communauté française, Bruxelles, n°1, sept. 2000.
« Nouvelles technologies et culture », in Les Cahiers de l’Education permanente, ACCS
Editions, Bruxelles, trimestriel, oct. nov. déc.1998.
« Regards sur les dépenses culturelles en Belgique et en Communauté française », in
Faits & Gestes, Débats & Recherche en Communauté française Wallonie-Bruxelles,
Ministère de la Communauté française, Bruxelles, n°13, avr. mai. juin 2004.
Actes du colloque Culture & société, Ministère de la Communauté française, Bruxelles,
1996.
Actes du Colloque international sur les statistiques culturelles, Bibliothèque nationale du
Québec, 2003.
Confrontations, Luc Pire Editions, Collection politique, Bruxelles, 1995.
Culture et citoyenneté, Pour un développement culturel durable, Ministère de la
Communauté française, Collection Culture, n° 6, Bruxelles, 2002.
Evolution des dépenses culturelles de la Communauté française 1981-2001, sous la dir.
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Sites internet
Site de la Communauté française : www.cfwb.be
Site de l’asbl Texto : www.accesausavoir.be
Ce site est une nouvelle édition numérique soutenue par Fadila Laanan, Ministre de la
Culture, de l’Audiovisuel et de la Jeunesse. Ce nouveau média internet s’adresse au
plus large public intéressé par le secteur de l’éducation permanente. Il met à
disposition des publications offrant un panora ma des expériences concrètes réalisées
par les acteurs du terrain, toutes orientations et régions confondues.
Site de la Formation des Cadres culturels : www.cfwb-fcc.be
Ce site présente une bibliographie assez exhaustive et met en ligne de nombreux
documents.
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