« Le pays n`aurait pas connu ces gouffres si les Destouriens avaient

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« Le pays n`aurait pas connu ces gouffres si les Destouriens avaient
« Le pays n’aurait pas connu ces gouffres si les Destouriens avaient pris les choses en main depuis le 1
Vendredi, 05 Octobre 2012 13:04
Invités: M. Mohamed Jegham, le président du parti ''Al Watan al Horr'' (la Nation Libre)
M. Taieb Baccouhe, secrétaire général de Nidaa Tounes
M. Omar Boubakri : analyste politique
Dans Politica du vendredi 05 octobre 2012, Ibrahim Boughanmi fait le tour de l’actualité
politique brûlante du moment : entre le communiqué de Hizb Tahrir à l’encontre du président
Marzouki , les grèves à Thala, et à Sidi Bouzid , la Banque Centrale suit la feuille de route de
l’ancien gouverneur M. K. Nebli…
Avant de passer à M. Jegham, Ibrahim appelle Louay, un protestant à Sidi Bouzid pour faire la
mise au point de la situation : « Nous subissons une vague de répression violente avec usage
de gaz lacrymogène. Nous protestons contre le gouverneur et les directeurs de la sureté. » {play}/data/05-10-12/politica1.mp3{/play}
Un front Destourien vers une fusion en un seul parti, qu’en est-il ?
M. Jegham répond : « Un front de 6 partis s’est formé, en effet. L’identité principale de notre
coalition est le Destour. Mais nous ouvrons les portes pour tout le monde, même les non
destouriens. Al Watan Al Horr, Al Moubedra, Liqaa Tounes, le Parti de la Démocratie et du
Développement. L’Avenir et le Parti Tunisien Libre vont nous joindre. Notre identité est le
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militantisme Bourguibien, les valeurs de la république, les principes de l’Etat. »
La situation du pays d’un œil Destourien :
« Nous pensons qu’il est temps aujourd’hui de reconstruite le pays. Depuis le 14 janvier
plusieurs choses se sont perdues. Le chômage est en hausse, la violence s’accentue, la saleté
est partout. Nous avons rêvé d’une amélioration de la situation, chose non faite. Le bilan
aujourd’hui : la situation est inquiétante. Cela demande une restructuration. Nous sommes ceux
qui méritent de le faire. Les Tunisiens ont vu le rêve du 14 janvier partir en fumée. Le pays
n’aurait pas connu ces gouffres si les Destouriens ont pris les choses en main depuis le 14
janvier. Aujourd’hui n’us nous sentons tous en insécurité. Il n y a pas de paix, pas de sécurité.
Et cela s’accentue. » Ajoute M. Jegham
M. Boubakri intervient : « Les destouriens ont le droit de participer à la vie politique. Mais la
révolution se voulait contre les gens qui dirigeaient les pays, à savoir le RCD. Les Destouriens
sont très mal placés aujourd’hui. La preuve, les résultats des scrutins. Je ne crois pas que les
Destouriens vont encore avoir une place conséquente. »
Les Destouriens ne sont pas les Rcdistes ?
« Les antagonistes des destouriens profitent de cet amalgame. Le mouvement destourien est
un grand mouvement, qui a beaucoup fait pour la Tunisie. Les racines de ce mouvement
remontent à bien longtemps. Le RCD a envahi ce mouvement digne de tout respect. D’ailleurs
plusieurs destouriens n’ont pas souhaité intégrer le RCD et se sont même opposé à ce
régime. » Réplique M. Boubakri
M. Jegham ajoute : « Il est très important de rappeler que la nature du régime, des deux
régimes que la Tunisie a connu, était totalitaire. J’étais un haut placé de l’état, mais je n’ai
jamais pu nommer qui que ce soit ou prendre quelconque décision sans l’approbation de Ben
Ali, et sans la consultation des fiches et des fichiers de la police. Il est vrai que le RCD était une
continuité à la pensée destourienne. Ben Ali était en contact direct avec la police. Personne
n’avait un mot à dire avec Ben Ali. Que ces quelques individus aient viré ne doit pas raser
l’historique de tout un mouvement. Nous ne devons pas nier le rôle joué par les Destouriens. »
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Nidaa Tounes et les Destouriens, qu’en est-il?
« Certains destouriens les ont rejoint, oui. Mais ils ne nous ont pas invités. Nous avons tout le
respect à M. B.C. Essebsi. Mais nous, les 6 partis du front destourien, nous sommes les
héritiers du mouvement destourien, ce n’est pas le cas des membres de Nidaa Tounes qui ont
tourné le dos à la pensée destourienne. La situation en Tunisie demande uns sauveteur.
Ennahdha et les Destouriens, un lien quelconque ?
« Aucune relation. Notre vision et nos programmes n’ont rien à voir avec ceux d’Ennahdha.
Nous voulons s’approcher de modèles tels la Suisse, l’Allemagne, pas autre chose. Nous
tendons vers le progrès, en respectons nos valeurs et nos mœurs. »
Quelles sont les chances des Destouriens pour les prochaines élections ?
« Avant d’envisager cela, nous devons mettre l’intérêt du pays sur le premier plan. Nous ne
devons pas avancer en solitaire, mais en coalition avec d’autres partis. »
Une coalition avec la Troïka ?
« Oui, pourquoi pas. Ettakatol, oui, mais pas le CPR qui appelle à notre exclusion. »
L'exclusion des destouriens des prochaines éléctions, ou l'envie d'exclusion, quelle réaction?
« Je suis navré que l’exclusion intervienne dans cette phase. Les droits de l’homme, disent-ils,
en voilà une atteinte aux droits de l’homme. Que tout un groupe paye pour les erreurs d’un ou
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de deux personnes est condamnable. Laissez le peuple dire son mot, et nous exclure de
lui-même s’il souhaite ! »
Rached Ghanouchi a déclaré que Nidaa Tounes est pire que les salafistes :
Taieb Baccouhe, secrétaire général de Nidaa Tounes : « Ce n’est pas Nidaa Tounes qui est en
train de mettre le feu au pays ! Nidaa Tounes appelle au débat, à un régime républicain garant
des droits. Ces salafistes qui importent un Islam étranger aux tunisiens, nous comparer à eux ?!
De quel recyclage parlent-ils ? C’est insensé ! Nous sommes dans un pays de lois où le fautif
doit être jugé. S’ils ont quelque chose contre nous, il y a la loi ! »
Questionné que les coalitions possibles de Nidaa Tounes, M. Bacouche ajoute : « C’est
prématuré de parler des coalitions pour les élections, pour le moment. Travailler sur l’instance
des élections, celle de la magistrature, sans parler des dysfonctionnements sociaux et
économiques, est notre priorité. Comment envisager tout cela si même la commission des
élections n’est toujours pas là, et même pas indépendante. »
Rassemblement populaire entre Nidaa Tounes, le Part Républicain et Al Massar ?
« Cela rentre dans nos pourparlers avec les partis différents de la scène politique actuelle.
Nous allons indiquer le lieu et la date au moment voulu. »
M. Jegham : « Nidaa Tounes ne souhaite pas dévoiler ses cartes dès à présent, c’est normal.
Nous devons renforcer notre base électorale avant de réclamer les coalitions. Je rejoins M.
Bacouche, c’est un peu prématuré d’envisager cela. Le plus important aujourd’hui est de sauver
la Tunisie. Que Nidaa Tounes soit le garant de ce sauvetage, soit ! »
« Nous devons oublier la leadership, l’intérêt du pays passe avant tout. La leadership ne
m’intéresse pas. Nous devons céder la place à la jeunesse tunisienne. Ces polarisations ne
mèneront à rien. La priorité doit être accordée à la stabilité sécuritaire, aux régions intérieures,
aux problèmes de chômage. Comment promouvoir le développement dans les régions
intérieures ? Pourquoi ne pas inviter les prometteurs et les hommes d’affaires pour des
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pourparlers ? Ils ont peur, ces gens-là, mais ils veulent investir. » , termine le président du parti
« Al Watan Al Horr », M. Mohamed Jegham
Retrouvez l’interview intégrale de M. Jegham dans ce lien : {play}/data/05-10-12/politica2.
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