PUBLICATION La carte géologique de Privas
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PUBLICATION La carte géologique de Privas
COMMUNIQUÉ DE PRESSE PUBLICATION La carte géologique de Privas 19 juin 2015 Ce vendredi 19 juin, l’Hôtel du Département accueille la présentation de la carte géologique de Privas réalisée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) en collaboration avec la société géologique de l’Ardèche. Avec ses gneiss et ses granites, ses couches de sédiments et ses plateaux basaltiques, cette carte permet de comprendre l'organisation du sous-sol. Le territoire français est découpé en plus de 1000 petits rectangles : chacun a fait l'objet d'une carte géologique à l'échelle 1/50 000, 1 cm de papier représentant 500 m de terrain. Ce niveau de précision dans la connaissance du sous-sol a mobilisé près de 3 000 géologues depuis 70 ans. La quasi-totalité des cartes a été achevée en 2011, une dizaine est en cours de finition, et celle de Privas vient d'être publiée par le BRGM. Du primaire au quaternaire, 500 millions d'années résumés sur une carte La carte géologique de Privas couvre un territoire de 600 km2, situé entièrement dans le département de l'Ardèche. Elle présente à elle seule l'image de près de 500 millions d'années d'histoire géologique. On peut grossièrement la couper suivant une diagonale Nord-Est / SudOuest, pour en distinguer trois zones. La carte est complétée par une légende détaillée, un schéma structural et quelques coupes montrant la structure du sous-sol. © BRGM Au-dessus de cette diagonale, on observe une région dominée par les teintes rouges, représentant des roches cristallines, comme les granites. Cette zone dite de socle est issue d'une ancienne chaîne de montagne appelée hercynienne, formée au cours du Paléozoïque (ère primaire). Si les reliefs ont depuis longtemps été érodés, les roches actuellement à l'affleurement en représentent les entrailles, les parties profondes de cette chaîne comparable à l'Himalaya d'aujourd'hui. Grès du Trias, calcaires du Jurassique et du Crétacé... Sur la diagonale se trouve une bande aux couleurs plutôt orangées, turquoise, ou vertes. Cette zone, où se situe la ville de Privas, correspond à des couches sédimentaires de plusieurs kilomètres d'épaisseur, déposées dans un environnement essentiellement marin pendant le Mésozoïque (ère secondaire) sur la marge ardéchoise. En-dessous de cette diagonale se trouve enfin une zone tirant vers le violet, dominée par le plateau du Coiron et ses basaltes, témoins d'un volcanisme jeune, débuté il y a plusieurs millions d'années et actif il y a encore quelques dizaines de milliers d'années dans certains secteurs. Du terrain au laboratoire, un travail en plusieurs étapes La réalisation d'une carte géologique comme celle de Privas est l'aboutissement d'un travail d'acquisition et de synthèse de données de longue haleine, qui comprend plusieurs étapes : compilation et analyse des données existantes, en termes de géologie, de morphologie, de géophysique, de géochimie... relevés de terrain par des équipes de géologues qui identifient les formations géologiques reconnues en surface (affleurements) ou en sub-surface (sondages). Ces formations sont classées en fonction de leur nature (minéraux), de leur structure (plis, failles...), et de leur âge (fossiles). Les limites des différents terrains sont ensuite reportées sur une carte topographique. analyses, en laboratoire, d'échantillons de roches pour préciser l'âge des terrains, leur composition chimique et minéralogique. apports par des géologues spécialisés sur des thèmes comme l'hydrogéologie (étude des nappes d'eau souterraine), les matériaux, les minerais... réalisation d'une maquette de carte géologique, véritable synthèse de toutes les informations sur la nature, la géométrie, l'âge des terrains cartographiés. rédaction d'une notice d'accompagnement définissant le cadre régional et donnant une description détaillée des différentes formations géologiques. La carte de Privas, initiée en 1970, a connu ainsi différentes phases d'étude. Elle est le fruit d'une collaboration entre le BRGM et les universités de Nancy, Lyon et Dijon. Une quinzaine de géologues y a contribué. Du papier au numérique, l'avenir de la carte est en 3D L'ensemble des connaissances issues des cartes à l'échelle 1/50 000 est le socle sur lequel s'appuie le Référentiel géologique de la France, chantier lancé en 2013 pour plusieurs dizaines d'années. Ce chantier mobilise à nouveau le BRGM et l'ensemble des partenaires académiques de la recherche en géosciences. L'objectif est de proposer une information géologique 3D, numérique, homogène et cohérente, sur l'ensemble du territoire français. Un démonstrateur a été élaboré sur la région Vosges-Fossé rhénan. Le travail se poursuit actuellement sur les Pyrénées. FOCUS PROJETS GÉOLOGIQUES DU BRGM TOUCHANT L'ARDÈCHE La géologie est un point de départ à de nombreuses études que le BRGM réalise sur le territoire français et notamment dans la région Rhône-Alpes. Les principales études en cours ces dernières années, qui ont permis d'apporter une nouvelle connaissance pour l'Ardèche, concernent : les problématiques de risques naturels avec la mise à jour des bases de données sur les inventaires mouvements de terrain (www.bdmvt.net) et cavités (www.bdcavite.net) ainsi que la cartographie de l'aléa retrait-gonflement des argiles (www.argiles.fr) ; la localisation de l'implantation des anciens sites industriels qui permet d'améliorer la connaissance de l'impact potentiel sur les nappes d'eau souterraine et qui sert d'outil d'aide à la décision pour la réhabilitation des anciennes friches industrielles ; la carte du potentiel géothermique qui sera complétée fin 2015 par une cartographie des risques liés à la géothermie de très basse température ; la recherche en eau souterraine sur la gestion et la protection des zones d'intérêt actuelles et futures pour l'alimentation en eau potable ; des fiches de synthèse sur les ressources en eau souterraine, toujours pour l'alimentation en eau potable. À PROPOS DU BRGM Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), service géologique national français placé sous la tutelle du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie et du ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique, est l'établissement public de référence dans le domaine des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol. Il remplit cinq missions : recherche scientifique, appui aux politiques publiques, coopération internationale et aide au développement, prévention et sécurité minière, formation supérieure, avec l'École nationale d'applications des géosciences (ENAG). Dans le prolongement de ses missions de recherche et d'expertise, le BRGM et ses éditions contribuent à la diffusion des connaissances scientifiques et techniques en direction de la communauté scientifique, des professionnels, des gestionnaires du territoire et du grand public. www.brgm.fr. A propos de la Société géologique de l’Ardèche Créée en 1976 par Georges Naud, alors géologue universitaire, et plusieurs passionnés de géologie, la Société géologique de l’Ardèche a toujours eu pour but de porter à la connaissance du plus grand nombre, les richesses géologiques du département issues d’une longue histoire débutant il y a plus de 500 millions d’années. Excursions, stages de découverte, expositions, conférences, visites de laboratoires et musées ont constitué la trame des activités de l’association. Mais la présence de géologues professionnels et d’amateurs éclairés comme membres de la Société, a permis de réaliser des études techniques et scientifiques, le plus souvent en collaboration avec des universités comme celles de Lyon, Marseille ou ClermontFerrand dans le cadre de programmes nationaux comme « Géologie profonde de la France ». La Société a ainsi pu contribuer à apporter des informations utiles pour la réalisation de la carte géologique de Privas au 1/50 000 et a animé un groupe de travail qui a grandement contribué à l’obtention par le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, du label « Geopark » soutenu par l’Unesco. En outre, l’aspect « festif » n’est pas oublié dans les activités de la Société géologique de l’Ardèche avec la mise en place d’un festival de l’aventure scientifique animé, tous les cinq ans, autour de l’histoire géologique d’un territoire. Elle a également participé, pendant plusieurs années, à la « Fête de la Science ». Dès sa création, la Société a publié un bulletin qui, de simple document ronéotypé, est devenu une revue de qualité, tant par sa teneur que par sa conception. Soutenue par le Conseil départemental de l’Ardèche elle offre, en 2015, un numéro spécial « Geopark ». CONTACT PRESSE ARTHUR DE PAS 02 38 64 46 65 - 06 84 27 94 14 - [email protected] www.brgm.fr