chabbat parchat devarim

Transcription

chabbat parchat devarim
ž›
Likouteï Si’hot
Perspectives ‘hassidiques sur la Sidra de la Semaine
d’après les causeries du Rabbi de Loubavitch
CHABBAT PARCHAT
DEVARIM
CHABBAT 'HAZONE
9 Menahem Av 5776 - 13 août 2016
SEFER DEVARIM
Devarim
Soixante-dix langues
(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 36, page 38)
Le verset Devarim 1, 5 dit : «Moché commença à expliquer la Torah» et Rachi
explique : «Il la leur expliqua dans les soixante-dix langues». On peut, cependant,
être surpris par ce commentaire, car :
A) dans quel but fallait-il traduire la Torah dans les soixante-dix langues, alors qu’à
l’époque, tous les enfants d’Israël ne parlaient que la Langue sacrée ?
ͿŵġŵĞƐŝƵŶĞƚĞůůĞƚƌĂĚƵĐƟŽŶĠƚĂŝƚŶĠĐĞƐƐĂŝƌĞ͕ƉŽƵƌƋƵŽŝĚĞǀĂŝƚͲĞůůĞġƚƌĞĞīĞĐtuée par Moché, notre maître lui-même ? Il ne fait pas de doute que l’on aurait
ƉƵƚƌŽƵǀĞƌĚ͛ĂƵƚƌĞƐƚƌĂĚƵĐƚĞƵƌƐĞƚ͕ĚĞĐĞƩĞĨĂĕŽŶ͕ĠƉĂƌŐŶĞƌůĞƚĞŵƉƐƉƌĠĐŝĞƵdžĚĞ
Moché.
>͛ĞdžƉůŝĐĂƟŽŶĞƐƚůĂƐƵŝǀĂŶƚĞ͘>ĂdŽƌĂŚĨƵƚĚŽŶŶĠĞĚĂŶƐůĂ>ĂŶŐƵĞƐĂĐƌĠĞ͕ƋƵŝĞƐƚ
celle du Saint béni soit-Il Lui-même, si l’on peut s’exprimer ainsi(1). D’une manière
ŶĂƚƵƌĞůůĞ͕ ů͛ĠƚƵĚĞ ĚĞ ůĂ dŽƌĂŚ ĚĞǀƌĂŝƚ ĚŽŶĐ ĠŐĂůĞŵĞŶƚ ġƚƌĞ ƉƌĂƟƋƵĠĞ ĚĂŶƐ ĐĞƩĞ
Langue(2). Et, l’on aurait même pu envisager qu’une étude de la Torah menée dans
une autre Langue ne soit pas réellement considérée comme telle(3).
͛ĞƐƚƉƌĠĐŝƐĠŵĞŶƚƉŽƵƌĐĞƩĞƌĂŝƐŽŶƋƵĞDŽĐŚĠ͕ŶŽƚƌĞŵĂŠƚƌĞ͕ƚƌĂĚƵŝƐŝƚůƵŝͲŵġŵĞ
ůĂdŽƌĂŚĚĂŶƐůĞƐƐŽŝdžĂŶƚĞͲĚŝdžůĂŶŐƵĞƐ͘ĞĐĞƩĞĨĂĕŽŶ͕ŝůĐŽŶĨĠƌĂůĞƐƚĂƚƵƚĚĞƉĂƌŽůĞƐ
de la Torah à l’étude qui serait menée dans une autre langue. C’est grâce à cela que,
par la suite, les enfants d’Israël pourraient étudier la Torah dans la langue qu’ils souhaitent(4).
(1) C’est ce que dit le Ramban, dans son commentaire du verset Tissa 30, 13 et l’on verra, à ce propos,
la longue explication figurant dans les Iguerot Kodech du Rabbi Rachab, tome 2, à partir de la page
816, avec les références qui sont indiquées.
(2) Qui était, en tout état de cause, celle des enfants d’Israël.
(3) On aurait même pu imaginer qu’elle soit interdite, que nos Sages fassent obligation d’étudier la
Torah dans la Langue sacrée.
(4) La force de Moché, notre maître, qui donna la Torah, se trouvant nécessairement dans la traduction en la langue qu’un Juif décide d’adopter pour l’étudier.
1
^ĞƵů͕DŽĐŚĠƉŽƵǀĂŝƚƌĠĂůŝƐĞƌƵŶĞƚĞůůĞƚƌĂĚƵĐƟŽŶ͕ĐĂƌůĂdŽƌĂŚĨƵƚƚƌĂŶƐŵŝƐĞƉĂƌ
son intermédiaire. Il n’y avait donc que lui qui pouvait étendre le concept de Torah
et ů͛ĂƩƌŝďƵĞƌĠŐĂůĞŵĞŶƚĂƵdžĠƚƵĚĞƐƋƵŝƐŽŶƚŵĞŶĠĞƐĚĂŶƐĚ͛ĂƵƚƌĞƐůĂŶŐƵĞƐ(5).
/ůĞƐƚƉŽƐƐŝďůĞĚĞƉƌĠĐŝƐĞƌĐĞƩĞĞdžƉůŝĐĂƟŽŶĞŶĞŶĚĠǀĞůŽƉƉĂŶƚůĂĚŝŵĞŶƐŝŽŶƉƌŽĨŽŶĚĞ͘>ĂdŽƌĂŚĞƐƚƋƵĂůŝĮĠĞĚĞ͗«Torah unique»(6)͕ĐĂƌĞůůĞƌĞŇğƚĞů͛hŶŝƚĠĚƵƌĠĂteur, ainsi qu’il est dit : «>͛ƚĞƌŶĞůĞƐƚhŶ»(7).
>ĞƐƐŽŝdžĂŶƚĞͲĚŝdžůĂŶŐƵĞƐ͕ăů͛ŽƉƉŽƐĠ͕ƐLJŵďŽůŝƐĞŶƚůĂŵƵůƟƚƵĚĞĞƚůĂĚŝǀĞƌƐŝƚĠ͘ŶĞĨfet, avant la faute de la tour de Babel, tous les hommes parlaient la Langue sacrée(8).
WƵŝƐ͕ ŝůƐ ƐĞ ƌĠǀŽůƚğƌĞŶƚ ĐŽŶƚƌĞ ů͛hŶŝƚĠ ĚƵ ƌĠĂƚĞƵƌ Ğƚ Đ͛ĞƐƚ ă ůĂ ƐƵŝƚĞ ĚĞ ĐĞůĂ ƋƵ͛ŝůƐ
ĨƵƌĞŶƚƌĠƉĂƌƟƐĞŶĚŝǀĞƌƐĞƐŶĂƟŽŶƐ͕ƉĂƌůĂŶƚĚĞƐůĂŶŐƵĞƐĚŝīĠƌĞŶƚĞƐ(9).
/ůĞdžŝƐƚĞĚŽŶĐƵŶĞŽƉƉŽƐŝƟŽŶĨŽŶĚĂŵĞŶƚĂůĞĞŶƚƌĞůĂdŽƌĂŚ͕ƋƵŝƌĞƉƌĠƐĞŶƚĞů͛hŶŝƚĠ
ĞƚůĞƐƐŽŝdžĂŶƚĞͲĚŝdžůĂŶŐƵĞƐ͕ƐLJŵďŽůŝƐĂŶƚůĞƐĚŝƐƟŶĐƟŽŶƐĞƚůĞƐĚŝīĠƌĞŶĐĞƐ͘>͛ŽďũĞƚĚĞ
ĐĞƩĞƚƌĂĚƵĐƟŽŶĚĞůĂdŽƌĂŚĞƚĚĞƐŽŶĐŽŵŵĞŶƚĂŝƌĞĚĂŶƐůĞƐƐŽŝdžĂŶƚĞͲĚŝdžůĂŶŐƵĞƐĨƵƚ
donc de combler la distance entre la Torah et les soixante-dix langues(10).
Ăƌ͕ ůĂ dŽƌĂŚ ƉĞƵƚ ĨĂŝƌĞ ĞŶ ƐŽƌƚĞ ƋƵĞ ů͛hŶŝƚĠ ĚƵ ƌĠĂƚĞƵƌ ƐŽŝƚ ƉĞƌĕƵĞ Ğƚ ƌĞƐƐĞŶƟĞĠŐĂůĞŵĞŶƚĚĂŶƐƵŶĞŶĚƌŽŝƚƋƵŝ͕Ě͛ƵŶĞŵĂŶŝğƌĞŶĂƚƵƌĞůůĞ͕ƌĞƉƌĠƐĞŶƚĞů͛ŝŶǀĞƌƐĞ͕
ăů͛ĞdžƚƌġŵĞ͕ĚĞĐĞƩĞhŶŝƚĠ͘ĞƋƵŝǀŝĞŶƚĚ͛ġƚƌĞŝŶĚŝƋƵĠŶŽƵƐƉĞƌŵĞƩƌĂĠŐĂůĞŵĞŶƚ
ĚĞĐŽŵƉƌĞŶĚƌĞƉŽƵƌƋƵŽŝĐĞƩĞƚƌĂĚƵĐƟŽŶĚĞǀĂŝƚġƚƌĞĨĂŝƚĞƉƌĠĐŝƐĠŵĞŶƚƉĂƌDŽĐŚĠ͕
notre maître.
YƵĂŶĚŽŶǀĞƵƚƚƌĂŶƐŵĞƩƌĞƵŶĐŽŶĐĞƉƚƉƌŽĨŽŶĚăƵŶĞƉĞƌƐŽŶŶĞĂLJĂŶƚĚĞƐĐĂƉĂĐŝtés intellectuelles limitées, on doit faire appel à quelqu’un qui est capable de donner
ĚĞƐĞdžƉůŝĐĂƟŽŶƐƉĂƌƟĐƵůŝğƌĞŵĞŶƚĐůĂŝƌĞƐ(11).
(5) La traduction d’une autre personne n’aurait pas permis de sortir du doute : étudie-t-on réellement
la Torah quand on le fait dans une autre langue ?
(6) Notamment selon les termes du verset Chela’h 15, 16.
(7) La Langue sacrée, une langue unique, est donc le reflet et la projection du D.ieu unique et de la
Torah unique.
(8) Comme l’indique le commentaire de Rachi sur le verset Noa’h 11, 1.
(9) Selon les termes du verset Noa’h 11, 7. Il en résulte que cette diversité est une punition. De fait,
elle occulte l’Unité de D.ieu dans le monde.
(10) De permettre la révélation de la Langue sacrée au sein des soixante-dix langues des nations. C’est
également pour cette raison que cette traduction ne pouvait être faite que par Moché, notre maître.
(11) Et, qui, pour cela, doit posséder de profondes connaissances.
2
Plus les capacités intellectuelles du disciple sont limitées, plus le maître doit être
un sage, possédant d’immenses capacités, pour être en mesure de remédier à la
ĐŽƵƉƵƌĞƋƵŝĞdžŝƐƚĞĞŶƚƌĞůĂƉƌŽĨŽŶĚĞƵƌĚƵƐƵũĞƚĞƚůĞƐĂƉƟƚƵĚĞƐĚĞů͛ĠůğǀĞ͘
/ůĞŶĞƐƚĚŽŶĐĚĞŵġŵĞƉŽƵƌĐĞƋƵŝĨĂŝƚů͛ŽďũĞƚĚĞŶŽƚƌĞƉƌŽƉŽƐ͕ů͛ŝŵŵĞŶƐĞĚŝƐƚĂŶĐĞƋƵŝĞdžŝƐƚĞĞŶƚƌĞů͛ƵŶŝƚĠĞƚůĂĚŝǀĞƌƐŝƚĠ͕ĚĞƵdžƐŝƚƵĂƟŽŶƐƚŽƚĂůĞŵĞŶƚŽƉƉŽƐĠĞƐ͘
͛ƵŶŚŽŵŵĞĚƵĐŽŵŵƵŶ͕ŽŶŶĞƉĞƵƚƉĂƐĂƩĞŶĚƌĞƵŶƚĞůĂĐĐŽŵƉůŝƐƐĞŵĞŶƚ(12).
^ĞƵůĐĞůƵŝƋƵŝƉŽƐƐğĚĞů͛ĠůĠǀĂƟŽŶŵŽƌĂůĞĚĞDŽĐŚĠ͕ŶŽƚƌĞŵĂŠƚƌĞ͕ĞƐƚĞŶŵĞƐƵƌĞ
ĚĞĐŽŵďůĞƌƵŶĞƚĞůůĞĚŝƐƚĂŶĐĞĞƚĚĞŵĞƩƌĞĞŶĠǀŝĚĞŶĐĞů͛hŶŝƚĠĚĞ͘ŝĞƵĚĂŶƐƵŶ
ĞŶĚƌŽŝƚƋƵŝƌĞƉƌĠƐĞŶƚĞĞdžĂĐƚĞŵĞŶƚůĞĐŽŶƚƌĂŝƌĞĚĞĐĞƩĞhŶŝƚĠ(13).
* * *
(12) Et, nul autre que Moché ne pouvait donc traduire la Torah.
(13) Ceci nous permettra également de comprendre pourquoi la traduction de la Torah fut réalisée
précisément le Roch ‘Hodech, «le premier du mois», comme le dit le verset Devarim 1, 3. En effet,
le jour de Roch ‘Hodech a également pour objet de révéler la sainteté au sein des jours profanes, qui
représentent, par eux-mêmes, le contraire de cette sainteté. On verra, à ce propos, la longue explication du Torat Mena’hem, tome 2, à partir de la page 83.
/ŶƐƉŝƌĂƟŽŶĚŝǀŝŶĞ
(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 4, page 1087)
Le traité Meguila 31b, faisant référence au livre de Devarim, indique que : «Moché
le dit de lui-même»͘Ğ͚,ŽƵŵĂĐŚĞƐƚ͕ĞŶĞīĞƚ͕ĚŝīĠƌĞŶƚĚĞƐƋƵĂƚƌĞƉƌĠĐĠĚĞŶƚƐ(1).
Il est appelé Michné Torah, «ƌĠƉĠƟƟŽŶĚĞůĂdŽƌĂŚ»͕ĐĂƌŝůĞƐƚĞƐƐĞŶƟĞůůĞŵĞŶƚƵŶĞ
révision de ce que disent les livres qui le précèdent.
Certes, on trouve également des éléments nouveaux, dans ce livre de Devarim.
En outre, il précise et il détaille de nombreux points ayant été enseignés au préaůĂďůĞ͕ ŵĂŝƐ ůĂ ĚŝīĠƌĞŶĐĞ ůĂ ƉůƵƐ ƌĞŵĂƌƋƵĂďůĞ ĞƐƚ ďŝĞŶ ĐĞůůĞ ƋƵŝ ĞƐƚ ƉŽŝŶƚĠĞ ƉĂƌ ůĂ
Guemara(2) : ce livre fut prononcé par Moché : «de lui-même».
(1) Avant tout parce que Moché, notre maître, le rédigea à la première personne. Ainsi, alors qu’il
est dit couramment, dans les quatre premiers livres : «l’Eternel parla à Moché en ces termes», le cinquième livre dit : «l’Eternel me parla».
(2) Dans ce traité Meguila 31b et l’on verra, à ce propos, la longue explication du Likouteï Torah,
Chir Hachirim, à la page 20c.
3
YƵĞƐŝŐŶŝĮĞĐĞƩĞĞdžƉƌĞƐƐŝŽŶ͗«de lui-même» ? Le livre de Devarim n’émane-t-il
pas de D.ieu Lui-même ? Ainsi, le Rambam tranche(3) que celui qui prétend qu’un
ƐĞƵůŵŽƚĚĞůĂdŽƌĂŚĨƵƚĠĐƌŝƚƉĂƌDŽĐŚĠĚĞƐĂƉƌŽƉƌĞŝŶŝƟĂƟǀĞ(4) doit être considéré
ĐŽŵŵĞƌĞŵĞƩĂŶƚĞŶĐĂƵƐĞƚŽƵƚĞůĂdŽƌĂŚ͕ĚĂŶƐƐŽŶĞŶƐĞŵďůĞ͘
ŽŵďŝĞŶƉůƵƐĞŶĞƐƚͲŝůĂŝŶƐŝƋƵĂŶĚŝůƐ͛ĂŐŝƚĚ͛ƵŶůŝǀƌĞĞŶƟĞƌĚĞůĂdŽƌĂŚ ! Il est donc
bien clair que l’expression : «de lui-même»ŶĞƐŝŐŶŝĮĞƉĂƐ͕ĞŶů͛ŽĐĐƵƌƌĞŶĐĞ͕ƋƵĞůĞ
livre de Devarim soit le fruit de l’intellect de Moché, notre maître et le produit de sa
pensée.
hŶƉƌĞŵŝĞƌĠůĠŵĞŶƚĚĞ répŽŶƐĞăĐĞƩĞƋƵĞƐƟŽŶĞƐƚĚŽŶŶĠƉĂƌůĞƐdŽƐƐĂĨŽƚ(5), qui
disent : «ĚĞůƵŝͲŵġŵĞ͗ĂǀĞĐů͛ŝŶƐƉŝƌĂƟŽŶĚŝǀŝŶĞ».
En d’autres termes, il ne faut pas imaginer que Moché, notre maître, ait dit le livre
ĚĞĞǀĂƌŝŵƌĠĞůůĞŵĞŶƚĚĞƐĂƉƌŽƉƌĞŝŶŝƟĂƟǀĞ͘ŶĨĂŝƚ͕ĐŚĂĐƵŶĚĞƐĞƐŵŽƚƐĨƵƚƉƌŽŶŽŶĐĠĂǀĞĐŝŶƐƉŝƌĂƟŽŶĚŝǀŝŶĞĞƚŝůĞƐƚĚŽŶĐůĂWĂƌŽůĞĚĞ͘ŝĞƵ͕ăƉƌŽƉƌĞŵĞŶƚƉĂƌůĞƌ(6).
ğƐůŽƌƐ͕ƋƵĞůůĞĞƐƚůĂĚŝīĠƌĞŶĐĞĞŶƚƌĞůĞůŝǀƌĞĚĞĞǀĂƌŝŵĞƚůĞƐƋƵĂƚƌĞůŝǀƌĞƐƉƌĠĐĠdents ? Car, le contenu des quatre premiers livres fut également transmis au peuple
d’Israël par l’intermédiaire de Moché, notre maître(7).
La réponse est la suivante. Dans la transmission des quatre livres précédents, le
rôle de Moché était celui d’un émissaire(8). Il ne faisait donc intervenir ni sa personnalité, ni son propre intellect, ni même sa pensée.
WŽƵƌůĞůŝǀƌĞĚĞĞǀĂƌŝŵ͕ĞŶƌĞǀĂŶĐŚĞ͕ůĂWƌĠƐĞŶĐĞĚŝǀŝŶĞŝŶǀĞƐƟƚů͛ŝŶƚĞůůĞĐƚĚĞDŽĐŚĠ͕ŶŽƚƌĞŵĂŠƚƌĞ͕ĚĞƐŽƌƚĞƋƵĞ͕ũƵƐƋƵ͛ăƵŶĐĞƌƚĂŝŶƉŽŝŶƚ͕ŝůƉŽƵǀĂŝƚƐĞŵďůĞƌƋƵ͛ŝůƉĂƌlait : «de lui-même». Mais, en réalité, tout ce qu’il disait émanait de : «ů͛ŝŶƐƉŝƌĂƟŽŶ
divine», ainsi qu’il est dit : «la Présence divine s’exprime par la gorge de Moché»(9).
(3) Dans ses Lois de la Techouva, chapitre 3, au paragraphe 8.
(4) Sans que D.ieu le lui ait demandé.
(5) Commentant la Guemara, sur le traité Meguila 31b.
(6) Au même titre que tous les écrits inspirés.
(7) Et, dans un cas comme dans l’autre, la Parole transmise était celle de D.ieu.
(8) Qui ne fait que transmettre, sans faire intervenir sa propre personnalité, comme le précise Rachi
lui-même, dans son commentaire du traité Meguila 31b, au paragraphe : «Moché».
(9) On consultera, à ce propos, le Zohar, tome 3, aux pages 232a, 7a et 265a, le Midrash Chemot
Rabba, chapitre 3, au paragraphe 15, le Midrash Vaykra Rabba, chapitre 2, au paragraphe 3 et le
Me’hilta sur le verset Chemot 18, 19.
4
hŶĞƚĞůůĞĨŽƌŵĞĚĞƚƌĂŶƐŵŝƐƐŝŽŶĚĞůĂWĂƌŽůĞĚĞ͘ŝĞƵƉƌĠƐĞŶƚĞƵŶĞƋƵĂůŝƚĠƉĂƌƟculière. Lorsque la Torah est transmise au peuple par l’intermédiaire de la percepƟŽŶĞƚĚĞů͛ŝŶƚĞůůĞĐƚĚĞDŽĐŚĠ͕ŶŽƚƌĞŵĂŠƚƌĞ͕ĞůůĞĞƐƚĂůŽƌƐƉůƵƐĐůĂŝƌĞŵĞŶƚĂĚĂƉƚĠĞ
à son niveau et à ses besoins(10).
͛ĞƐƚƉƌĠĐŝƐĠŵĞŶƚƉŽƵƌĐĞƩĞƌĂŝƐŽŶƋƵĞů͛ŽŶƚƌŽƵǀĞ͕ĚĂŶƐůĞDŝĐŚŶĠdŽƌĂŚ͕ĚĞƐ
ĞdžƉůŝĐĂƟŽŶƐĞƚĚĞƐĂŶĂůLJƐĞƐ͕ƉĞƌŵĞƩĂŶƚĚĞĐŽŵƉƌĞŶĚƌĞĐĞƋƵŝŶ͛ĠƚĂŝƚĞdžƉŽƐĠƋƵĞ
d’une manière obscure, dans les quatre premiers livres.
ĞƩĞŶĠĐĞƐƐŝƚĠĚĞƚƌĂŶƐŵĞƩƌĞůĂdŽƌĂŚƉĂƌů͛ŝŶƚĞƌŵĠĚŝĂŝƌĞĚĞů͛ŝŶƚĞůůĞĐƚĚĞDŽĐŚĠ͕ŶŽƚƌĞŵĂŠƚƌĞ͕ĚĠĐŽƵůĂŝƚĚĞůĂƉƌŽdžŝŵŝƚĠĚĞů͛ĞŶƚƌĠĞĞŶƌĞƚƐ/ƐƌĂģů͘ŶĞīĞƚ͕ůĞƐ
enfants d’Israël se préparaient alors à s’installer en Terre sainte et une nouvelle
phase du service de D.ieu commençait pour eux.
Désormais, les enfants d’Israël ne seraient plus coupés de la réalité du monde(11) et
ŝůƐŶ͛ŽďƟĞŶĚƌĂŝĞŶƚƉůƵƐůĂƐĂƟƐĨĂĐƟŽŶĚĞůĞƵƌƐďĞƐŽŝŶƐƉĂƌĚĞƐǀŽŝĞƐŵŝƌĂĐƵůĞƵƐĞƐ(12).
Bien au contraire, ils devaient avoir une vie naturelle, au sein du monde.
>͛ŽďũĞĐƟĨĂƐƐŝŐŶĠĂƵdžĞŶĨĂŶƚƐĚ͛/ƐƌĂģů͕ĂǀĞĐůĞƵƌĞŶƚƌĠĞĞŶdĞƌƌĞƐĂŝŶƚĞ͕ĠƚĂŝƚů͛ŝŶƚƌŽĚƵĐƟŽŶĚĞůĂƐĂŝŶƚĞƚĠĚĂŶƐůĞƵƌǀŝĞĐŽƵƌĂŶƚĞ͘WŽƵƌƋƵ͛ŝůƐƉƵŝƐƐĞŶƚLJƉĂƌǀĞŶŝƌ͕ŝůĨĂůlait que la Torah soit encore plus proche d’eux. Ce fut, précisément, la raison d’être
de ce Michné Torah.
Il en résulte que le livre de Devarim marque un tournant important, dans le processus de transmission de la Torah au peuple d’Israël. La première étape de ce processus fut les deux premiers des dix Commandements, que tout le peuple entendit
directement de D.ieu.
(10) Dès lors qu’elle se révèle à travers un intellect humain.
(11) Comme ils l’étaient dans le désert.
(12) La manne par le mérite de Moché, les colonnes de nuée par le mérite d’Aharon, le puits portatif
par le mérite de Myriam.
5
L’étape suivante fut la transmission de toute la Torah, par l’intermédiaire de Moché, notre maître, qui agissait en tant qu’émissaire(13). Puis, le Michné Torah introĚƵŝƐŝƚƵŶĞĠƚĂƉĞŶŽƵǀĞůůĞ͕ůĂdŽƌĂŚƋƵŝĠƚĂŝƚƌĠǀĠůĠĞĂƵƉĞƵƉůĞƉĂƌƵŶĞƉĞƌĐĞƉƟŽŶ
et un intellect humains, quand la Présence divine s’introduisit dans la pensée de
Moché, notre maître.
ĞƩĞĠƚĂƉĞƐĞƉŽƵƌƐƵŝǀŝƚĠŐĂůĞŵĞŶƚĚĂŶƐůĞƐŐĠŶĠƌĂƟŽŶƐƐƵŝǀĂŶƚĞƐ͛͘ĞƐƚůĂƌĂŝƐŽŶ
pour laquelle nous considérons la Michna, la Guemara, le Sifri, tous les ouvrages des
ǀĠƌŝƚĂďůĞƐ'ƌĂŶĚƐĚ͛/ƐƌĂģůĐŽŵŵĞĂLJĂŶƚĠƚĠƌĠĚŝŐĠƐĂǀĞĐŝŶƐƉŝƌĂƟŽŶĚŝǀŝŶĞ(14).
Certes, des hommes en sont les hauteurs et ils en ont conçu les textes selon leur
ƉƌŽƉƌĞŝŶƚĞůůĞĐƚ͘/ůƐŽŶƚŵĠĚŝƚĠ͕ĂŶĂůLJƐĠ͕ďąƟƵŶƌĂŝƐŽŶŶĞŵĞŶƚĞƚŝůƐƐŽŶƚƉĂƌǀĞŶƵƐ
ăƵŶĞĐĞƌƚĂŝŶĞĐŽŶĐůƵƐŝŽŶ͕ŵĂŝƐĂƵĮŶĂů͕Đ͛ĞƐƚďŝĞŶůĂWĂƌŽůĞĚĞ͘ŝĞƵƋƵŝƐ͛ĞƐƚŝŶƚƌŽĚƵŝƚĞĚĂŶƐůĞƵƌŝŶƚĞůůĞĐƚĞƚůĞƵƌƉĞŶƐĠĞ͕ũƵƐƋƵ͛ăŐƵŝĚĞƌƚŽƵƚĞůĞƵƌƌĠŇĞdžŝŽŶ(15).
* * *
(13) Ce sont ses quatre premiers livres.
(14) La Présence divine s’introduisit dans l’intellect des auteurs de ces textes.
(15) De sorte qu’au final, la Torah révélée peut intégrer tous ces textes à la fois.
6
‫לע"נ‬
Cette si’ha est dédiée
pour l'élévation de l’âme de
Chlomo
ben Avraham et Esther-Zohra ‫ז"ל‬
BENATTAR
décédé Chabbat Kodech Na’hamou
11 Mena’hem Av 5756,
de son épouse
Ra’hel BENATTAR
bat Chimon et Zaron ‫ ז"ל‬MELKA
décédée le 13 Mena’hem Av 5754
et de leur fils Chimone ‫ז"ל‬
ben Chlomo et Ra’hel
BENATTAR
décédé le 25 Tamouz 5771
'‫ת' נ' צ' ב' ה‬
Puisse leurs âmes s’insérer dans le faisceau de la vie.

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