La décision de créer une entreprise: processus de motivation

Transcription

La décision de créer une entreprise: processus de motivation
CHARY Hugo
DE BAZELAIRE Stanislas
WENDLING Léo
YANY ANICH Andrés
La décision de créer une entreprise:
processus de motivation individuelle
et collective
I. Introduction
Statistiques de la France dans
la création d’entreprise
DONNEES: INSEE
En 2010, 300 mille entreprises se sont créées.
Une entreprise sur deux ne survit pas plus de 5
ans.
Le taux d’échec la première année est de 10%.
Le nombre de créations au cours des 12
derniers mois est en baisse par rapport aux 12
mois précédents (-11,6 %).
Pourquoi entreprendre ? Un
brainstorming pour
commencer…
Entreprise
Motivation
Bonheur
Famille
Optimisme
Réseau
Confiance
Capital
Idées
Heritage
I. Le capital: barrière à l’entrée
Réference:
What Makes An Entrepreneur ?
David G. Blanchflower & Andrew Oswald
1998, Journal of Labor Economics
Du théorique au pratique
Problématique: Quels sont les facteurs qui
influencent les individus pour qu’ils soient
entrepreneur ?
Du théorique au pratique:
 L’article commence avec un modèle théorique
 …puis décide de tester les hypothèses faites par le
modèle
 ….grâce à des données et de l’économétrie.
Le modèle, une base
théorique
 1) Individus : choisissent entre devenir salarié ou
entrepreneur. Certains sont capables de voir des
opportunités de business et possède un capital
initial.
 2) Projets : Besoin d’un certain capitale propre au
projet. Pas de risque.
 3) Possibilité de s’endetter pour les plus riches
(avec certaine probabilité).
Résultats
 1) Le nombre d’entrepreneurs augmente:
 D’autant plus que le capital nécessaire pour le projet
diminue
 Avec des meilleurs possibilités d’endettement
 Avec la proportion d’individus capable de voir les
opportunités de business.
 2) L’utilité de l’entrepreneur est plus grande ou égale à
celle du salarié.
2 Hypothèses essentielles à
tester
1) L’insuffisance de capital est-elle
véritablement une contrainte ?
2) L’entrepreneur est-il plus heureux ?
Sur l’insuffisance de capital
 1) Une approche économétrique:
 Données: National Child Development Study (NCDS) au
Royaume-Uni.
 Modèle Probit: Probabilité de devenir entrepreneur comme
« fonction » de certaines variables (capitale, famille, héritage,
caractéristique personnelles).
 L’héritage de capitale augmente fortement la probabilité de
devenir entrepreneur. L’effet est plus fort sur les plus jeunes.
Sur l’insuffisance de capital
2)Une approche par les sondages :
 Données: British Social Attitudes(BSA) au RoyaumeUni
 La moitié des « entrepreneurs déçus » attribue à
l’insuffisance du capital la raison de son échec.
 Ceux qui réussissent attribuent au capital financier
familiale l’aide plus importante perçue pour créer
leur entreprise.
Sur le bonheur de
l’entrepreneur
1) Une approche par les sondages
Données: NCDS au Royaume Uni
46% des entrepreneurs se déclarent très
satisfaits (contre 29% pour les salariés).
Sur le bonheur de
l’entrepreneur
Une approche par l’économétrie (modèle
probit ordonné):
 L’entreprenariat influence positivement la
satisfaction du travail.
 Evidemment, ce n’est pas le seul facteur qui
détermine le bonheur…
Bilan
 L’accès au capital est essentiel pour
entreprendre.
 L’individu soutenu financièrement par un
réseau a une probabilité plus grande
d’entreprendre avec succès.
 Entreprendre est une décision individuelle mais
elle prend source dans l’appui d’une
collectivité.
Exemple: The Social
Network
 Selon cet article, le personnage clé de l’histoire de
Facebook serait Eduardo Saverin, le meilleur ami
de Mark Zuckerberg. Pourquoi?
II. L’impact de l’entourage
La décision d’entreprendre est-elle
conditionnée par l’entourage ?
Deux études :
l’influence des collègues de travail (1ère article)
Influence de la famille, de la culture et de
l’héritage familial (2ème article)
Référence :
Peer effects and entrepreneurship
Nanda, Ramana, and Jesper Sorensen 2007,
Harvard University and Stanford University.
Influence des collègues de
travail
 L’idée: Le travail salarié peut
d’entreprendre au travers de:
susciter
 Échanges avec les collègues
 Opportunités entrepreneuriales en entreprise
 Hypothèses testées:
 Role positif de:
 1) Les expériences entrepreneuriales des collègues
 2) Leur niveau de mobilité interfirme
le
désir
Méthode utilisée
 Données: Ensemble des entreprises dans lesquels l’individu a
travaillé.
 Identification de l’ensemble des employés qui ont travaillé en
même temps avec l’individu et durée du contact.
 Mesure de la diffusion d’idée au travers de la mobilité inter-firme.
 Mesure du nombre moyen d’entreprises dans lequel ses collègues
ont travaillé durant les 5 dernières années.
Résultats
La probabilité d’entreprendre augmente
avec :
 La connaissance d’anciens entrepreneurs.
 Le niveau de mobilité interfirme des collègues.
 L’exposition à la diffusion de connaissances.
Référence :
Why Are Black-Owned Businesses Less Successful than
White-Owned Businesses? The Role of Families,
Inheritances, and Business Human Capital,
Robert W. Fairlie, University of California, Santa Cruz
Alicia M. Robb
Influence de la famille, de la
culture et de l’héritage familial
 Idée : On cherche à observer si l’héritage d’entreprises est un
facteur explicatif des différences de succès observées entre les
individus d’origine ethnique différent (Afro-Américains ou
« Blancs »).
Observations
 Les entreprises tenues par des Afro-Américains sont
moins compétitives que celles tenues par des « Blancs ».
 A priori, les entrepreneurs Afro-Américains ont une
probabilité moindre à celle des « Blancs » d’avoir un
parent entrepreneur.
 Les chefs d’entreprise Blancs à avoir travaillé dans une
entreprise familiale sont relativement plus nombreux
que les Afro-Américains.
Une première approche
économétrique
 Méthode : modèle Logit et régression linéaire
 Après contrôle de différentes variables représentant
des caractéristiques de l’entreprise, l’origine
ethnique continue d’être déterminante.
 Le sexe, la localisation de l’entreprise, l’héritage et le
capital expliquent les différences de résultats entre
les individus d’origine diffèrent.
Une deuxième approche
Méthode : décomposition non-linéaire de type Blinder-Oaxaca
 Le manque d’expérience dans une entreprise familiale limite le succès
des entrepreneurs Afro-Américains par rapport aux « Blancs ».
 L’héritage d’entreprises est moindre chez les Afro-Américains.
 Les entreprises héritées sont plus performantes que les entreprises
nouvellement créées.
 Les Afro-Américains manquent
d’entreprendre avec succès.
d’opportunités
leur
permettant
 On voit l’importance de l’entourage sur la décision de devenir
entrepreneur.
III. Impact du milieu professionnel
Référence :
Entrepreneurial
spawning: Public
Corporations and
genesis of new
venture
Gompers, Paul, Josh Lerner, and
David Scharfstein,
Quelques premiers éléments
 45% des entrepreneurs viennent des entreprises
publiques
 Innovation hors du coeur de métier des
entreprises
 Les firmes déjà présentes sur le marché croissent
moins vites que les nouveaux entrants
Impact de la taille des
entreprises
 Le Q de Tobin est plus grand dans les entreprises
sources d’entrepreneurs
 Les entreprises sources d’entrepreneurs sont plus
grandes:
 60% en chiffres d’affaire
 90% en actif
 170% en nombre d’employés
Impact de l’évolution de
l’entreprise
 Les entreprises focalisées sur un secteur sont 20%
plus source d’entrepreneurs
 Absence de création d’entreprises après un
licenciement
 Secteur High-Tech : impact négatif de la
croissance de l’entreprise
R&D
 Les entreprises créatrices de brevets créent plus
d’entrepreneurs
 Impact de la qualité et de l’originalité des
brevets
Combien d’entreprises ont
été créées à partir d’une idée
prise chez son ancien
employeur ?
71%
PARMI LES
PLUS FORTE CROISSANCE
500 AYANT
LA
Start-ups, Spin-offs
and Internal
Projects
Anton, James J., and Dennis A. Yao,
1995
« I’ll keep this job until I do something important »
Que faire de son employeur
?
 Processus découlant d’une découverte par un
employé dans le cadre de son travail
 Absence de cadre légal empêchant ce genre
de comportement
 Dilemme entre :
 rester dans l’entreprise
 tenter sa chance en créant la sienne
Trade-off de l’employé
 Fonder sa start-up
 Risque de se retrouver en duopole
 Moins de moyen
 Rester dans l’entreprise :
 Monter dans la hiérarchie
 Augmenter son salaire
 Rester en monopole
Trade-off de l’entreprise
 Se créer une situation de monopole avec des
moyens plus importants que ceux disposés par
une start-up
 Créer une situation de duopole suite au départ
de son employé talentueux
 Payer au prix fort une idée :
 qu’elle peut trouver par elle-même
 qui peut être en dehors de son corps de métier
IV. L’importance du facteur psychologique
Pourquoi la psychologie?
Un chiffre
Salaire médian d’un entrepreneur
après 10 ans d’activité:
35%
inférieur à celui qu’il aurait pu
espérer en devenant salarié
(Hamilton, 2000)
→Sacrifice financier considérable
Pourquoi la psychologie?
 1ère explication: facteur
hédoniste
Estimé à 150% du revenu
(Moskowitz & Vissing-Jorgensen)
 2ème explication:
annuel
l’optimisme
Près de 70% des entrepreneurs pensent
faire mieux que les autres (Cooper, Woo
et Dunkelberg, 1988)
C’est le parti d’A. Landier et D. Thesmar
Expliquer l’optimisme
L’effet « au-dessus de la
moyenne » (Taylor et Brown, 1988)
Erreurs de planification
(Kahneman et Tversky, 1979)
Phénomène de sélection (Van
den Steen, 2004)
Mise en évidence de
l’optimisme entrepreneurial
 Données de l’INSEE (startups)
 2 sondages réalisés auprès d’entrepreneurs (1994
et 1998)
 Liasses fiscales des sociétés (1994 – 2003)
 Optimisme
 Mesuré par l’écart entre les anticipations de
résultats et les résultats
 Résultats
 Hétérogénéité dans les anticipations
 Certains entrepreneurs persistent
optimisme d’un sondage sur l’autre
dans
leur
Caractéristiques des
entrepreneurs optimistes
 Les deux variables les plus corrélées:
-Niveau d’éducation
-Idée nouvelle
 Autres variables positivement corrélées:
-Désir d’autonomie
-Avoir déjà monté une entreprise
V. Conclusion
 Le capital et la connaissance représentent des
contraintes fondamentales sur la décision
d’entreprendre.
 Les réseaux familial et professionnel de l’individu
permettent de les lever.
 Cette ressource collective doit indispensablement se
conjuguer à une disposition psychologique individuelle
qui permette de surmonter le coût d’opportunité
financier induit par le statut d’entrepreneur.