Lettres de Voltaire à l`impératrice Catherine II de Russie

Transcription

Lettres de Voltaire à l`impératrice Catherine II de Russie
Communiqué de presse
Paris
Sophie Dufresne
33 (0)1 53 05 53 66
Email : [email protected]
PARIS - LIVRES ET MANUSCRITS
VENTE
30 MAI 2006
EXPOSITION
du vendredi 19 au mardi 23 mai sauf dimanche 21 mai
et lundi 29 mai
Parmi le choix de livres anciens et modernes, de gravures, de miniatures enluminées, de manuscrits, de
dessins originaux et de livres de photographies (133 lots estimés 1.2 à 1.6 millions €), la vente du 30
mai organisée à la Galerie Charpentier s’organise autour de quatre lignes de force.
LETTRES DE VOLTAIRE A L’IMPERATRICE CATHERINE II DE RUSSIE
Sotheby’s présentera aux enchères un mémorable témoignage de l’union épistolaire la plus illustre du
Siècle des Lumières : une correspondance de 26 lettres autographes de Voltaire à Catherine II de
Russie, jamais offerte sur le marché et restée dans la même famille pendant les soixante dernières
années. Cet ensemble exceptionnel rassemble plus du quart des lettres écrites (94 au total) par l’ermite
de Ferney à celle qu’il appelait ‘La Minerve du Nord’, les autres étant toutes conservées dans des
institutions publiques à Moscou ou à la Bibliothèque nationale de France.
Agrément N° 2001 – 002 du 25 octobre 2001
Vente dirigée par Philipp Duc de Württemberg, Alain Renner, Stéphanie Denizet
Les 26 lettres couvrent une période de dix ans, de 1768 à 1777.
Voltaire et Catherine correspondaient depuis 1765 mais l’intensité de
leur relation culmine lors des années 1768-1772 lorsque la Russie
déclare la guerre aux Turcs dirigés par le sultan Mustapha III. Voltaire
vivait à Ferney, en Suisse, où il s’était retiré après sa brouille avec
Frédéric II de Prusse, la France qu’il surnommait ‘la Welcherie’ lui
ayant refusé l’asile.
Catherine II s’attachait l’amitié de nombreux philosophes et écrivains
des Lumières comme Diderot, qui demeurait à Saint-Pétersbourg sous
sa protection et dont il est plusieurs fois question dans ces lettres. La
vie politique, diplomatique, économique, littéraire et scientifique de
l’Europe à cette époque est longuement décrite par Voltaire, qui
évoque également plusieurs évènements majeurs de la Cour de France
comme le mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette en mai
1770 qui se clôtura par des incidents pyrotechniques : ‘il y régnait tant d’ordre qu’il y eut plus de
monde tué et blessé que vous n’en avez vu dans votre première victoire contre les Turcs.’ Cette
correspondance s’achève sur la dernière lettre écrite par Voltaire à Catherine II, en 1777, peut-être la
plus tendre et la plus libre de toutes : ‘Votre sujet moitié Gaulois moitié Suisse nommé Voltaire était
prêt de mourir il y a quelques jours…’» Il meurt l’année suivante. Catherine II de Russie tentera alors
de récupérer les lettres qu’elle adressa à Voltaire et rachètera toute la bibliothèque de son ami pour
l’acheminer en Russie (estimation : 250 000 – 300 000 €*).
AUTRES IMPORTANTS MANUSCRITS
La vente comporte également d’autres manuscrits majeurs,
certains inhabituels dans des ventes publiques françaises
comme un brouillon de travail de Karl Marx élaborant ses
théories sur la plus-value qu’il intégrera au Capital
(estimation : 20 000 – 30 000 €). Ou encore une lettre de
Sigmund Freud à son amie Yvette Guilbert, en 1938, sur le
rôle que joua Marie Bonaparte pour faire sortir Freud et sa
famille de l’Etats-Unis annexée par les Nazis : ‘Cette époque
que nous vivons peut engendrer le meilleur ainsi que le pire
dans la nature de l’homme’ écrit-il avant de mourir un an plus
tard (estimation : 10 000 – 12 000 €).
La littérature française est représentée par Sade (10 lettres
autographes de prison à sa femme, estimation : 50 000 –
70 000 €), Beaumarchais, Restif de la Bretonne (un des
rarissimes manuscrits autographes conservés du grand rival du marquis de Sade, estimation : 40 000 –
50 000 €), Dumas, Verlaine (carnet de dessins originaux, estimation : 40 000 – 60 000 € - ), Gide,
Cocteau (le poignant manuscrit autographe du Journal du film La Belle et la Bête, estimation : 70 000
– 90 000 €) ou Desnos. Mais la vedette, outre Voltaire, de la section particulièrement riche des
manuscrits, est Marcel Duchamp avec ses 37 lettres d’amour inédites à Maria Martins, sculpteur très
proche du Surréalisme et femme de l’ambassadeur du Brésil à New York où Duchamp la rencontra en
1943.
Cette correspondance éclaire la genèse
d’Etant Donnés, l’œuvre la plus ambitieuse
de Marcel Duchamp depuis Le Grand Verre
et ‘the strangest work of art in any museum’
selon Jasper Johns. Les lettres sont aussi
l’occasion pour Duchamp de donner un avis
très personnel sur les surréalistes et sur la vie
artistique de l’époque. Enfin, elle compose
une déchirante historie d’amour impossible,
Duchamp restant seul à New York lorsque
Maria Martins choisissait de rester avec son
mari en Europe : ‘je trouve affreux de compter presque sur les doigts le nombre de fois que je te verrai
encore dans ma vie’ (estimation : 50 000 – 70 000 €).
FRANCIS BACON A PARIS
Sotheby’s a consacré à Francis Bacon et Michel Leiris une
section spéciale de livres et de manuscrits provenant de
collections privées anglaises et françaises. L’amitié des deux
hommes débuta en 1965 et fut l’une des plus fécondes et des plus
fidèles entre un écrivain et un peintre. Bacon a peint deux
portraits mythiques de son ami, Leiris écrit une dizaine d’études
sur l’œuvre du peintre, les deux ayant à la fin de leur vie
collaboré à un livre d’artiste.
La section s’ouvre sur le manuscrit autographe du premier texte
de Michel Leiris sur Francis Bacon, écrit en 1971 à l’occasion de
la première grande exposition d’œuvres de l’artiste en Etats-Unis
(estimation : 15 000 – 20 000 €). Pour les livres, un exemplaire
particulier de Bacon le Hors-la-loi, dernière publication de Leiris
sur Bacon parue en 1989 : l’exemplaire de Bacon, avec un ultime
envoi de l’auteur, alors mourrant (estimation : 6 000 – 8 000 €) ;
et un exemplaire du seul livre pour lequel Bacon ait donné des
illustrations (4 lithographies originales signées, estimation :
20 000 – 30 000 €), forcément sur un texte de Leiris : Miroir de la tauromachie, paru deux mois après
la mort de l’auteur en septembre 1990.
Enfin un document extraordinaire : l’esquisse originale d’un tableau de Bacon jamais peint, un projet
de triptyque titré ‘Tryptik with Bull’, daté 1980, dont Bacon se serait détourné par manque de temps.
Là encore, Leiris n’est pas loin : pour dessiner, Francis Bacon a simplement pris le verso d’une lettre
que Leiris lui avait envoyée dix ans plus tôt, lui donnant rendez-vous ainsi qu’à son compagnon
George Dyer au restaurant parisien Le Grand Véfour. Les dessins originaux de Francis Bacon sont
d’une rareté absolue sur le marché et sont quasiment tous conservés avec le reste des archives de
Francis Bacon, à la Hugh Lane Gallery à Dublin (estimation : 60 000 – 80 000 €).
L’EDITION ORIGINALE DE ULYSSES EN CONDITION PARFAITE : L’EXEMPLAIRE DE GALLIMARD
L’édition originale de Ulysses fut imprimée à Paris en 1922. Elle
est aujourd’hui l’une des plus recherchées par les collectionneurs
internationaux, Joyce étant au sommet de la côte d’amour de
beaucoup. Mais elle est rarement en bon état, Joyce ayant obtenu
une couverture très fragile, lettres blanches sur fond bleu, qui
suggérait le mythe de la Grèce et d’Homère, l’île blanche
surgissant de la mer.
Sotheby’s propose un exemplaire sur grand papier, un des 150
‘Giant Joyces’ sur vergé d’Arches, dans une condition éclatante, et
à provenance toute particulière : l’exemplaire, estimé 60 000 à
80 000 €, fut acheté en 1922 par Gallimard, la maison d’édition
française qui rachètera les droits de traductions d’œuvres de Joyce
en 1937. Par son association avec la Nouvelle Revue Française,
Gallimard avait également joué un rôle essentiel dans le soutien
apporté à Joyce par le monde des lettres françaises au moment de la
parution de Ulysses, l’œuvre ayant déjà été condamnée pour immoralité en Angleterre et aux EtatsUnis sur la simple lecture de quelques extraits parus en avant-première.
* les estimations sont hors commission d’achat
Sotheby’s France - Galerie Charpentier
76 rue du Faubourg Saint-Honoré – 75008 Paris
Images disponibles par email
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