doc couleur - France Tabac

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doc couleur - France Tabac
La plante
Origine et
amélioration
France-Tabac
19, Rue Ballu - 75009 PARIS
Tél : 01.44.53.48.00 - Télécopieur :
01.42.81.16.86
site web : www.france-tabac.com
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Botanique
De nombreuses espèces et sous-genres
Du point de vue botanique, tous les tabacs
appartiennent au genre "Nicotiana", nom créé en
1565 en l'honneur de Jean Nicot, considéré comme
l'introducteur de cette plante en France.
Ce nom fut ensuite adopté par Dalechamp (1586).
Tournefort (1701) et l'usage en fut définitivement
consacré par Linné (1753).
Les "Nicotiana" sont rangés dans la famille des
Solanacées, qui regroupe beaucoup d'autres plantes d'un grand intérêt agricole :
pomme de terre, tomate, aubergine, piment, etc.
Les genres les plus voisins : "Petunia" et "Nierembergia" comportent surtout des
espèces ornementales.
Les principaux caractères botaniques des "Nicotiana" peuvent se résumer ainsi :
plantes annuelles à tige herbacée, ou pérennes à tige sous-ligneuse : feuilles isolées
entières, rarement sinuées ou ondulées; inflorescences complexes : cymes terminales
plus ou moins ramifiées; fleurs hermaphrodites, le plus souvent régulières; calice
tubuleux campanulé ou ovoïde; corolles en tube plus ou moins renflé, terminé par un
limbe à 5 lobes, de couleur rose, rouge, jaune ou blanche; ovaire à 2 loges en général
(rarement 4 ou plus), entouré à la base d'un nectaire épais annulaire; stigmate en
forme de tête aplatie; placentation axile; capsule recouverte du calice persistant,
s'ouvrant au sommet en 2 valves bifides (plus rarement 4); graines à albumen,
nombreuses, petites, presque réniformes, à téguments garnis de reliefs sinueux plus
ou moins accentués; embryon charnu, légèrement arqué.
Les tabacs ou Nicotianées font partie du genre "Nicotiana", comprenant 66 espèces
réparties en trois sous-genres :
• Le sous-genre "Petunioïdes"
Ne fournissant que très rarement des plantes à usage industriel, on y trouve
essentiellement des variétés à caractère ornemental.
Ceci ne les empêche pas de présenter un intérêt certain pour les chercheurs dans le
domaine de la génétique pour la création de variétés nouvelles.
• Le sous-genre "Rustica"
Servant également dans le cadre de la génétique, ces tabacs sont, en outre, parfois
cultivés industriellement, notamment en Afrique du Nord, Europe de l'Est et Asie. Ils
sont généralement chargés en nicotine.
• Le sous-genre "Tabacum"
L'espèce "Nicotiana Tabacum" regroupe l'essentiel (+ de 90%) des tabacs produits
cultivés industriellement dans le monde.
Seuls à entraîner un commerce important, leur diversité tient, en partie, aux
nombreuses variétés botaniques sélectionnées par l'homme mais aussi, aux
conditions de milieu et méthodes de culture et traitement.
Différentes espèces au Jardin Botanique de Bergerac
Les grands types de tabac
Par mi les tabacs cultivés
industriellement, on tr ouve 5
grands types : les tabacs bruns,
les variétés claires Burley et
Virginie, les orientaux et les tabacs
séchés à la fumée. Les tr ois
premiers sont cultivés en France.
• Tabac brun
Ces tabacs séchés à l'air naturel
avant de subir une fermentation,
ont longtemps représenté la
variété traditionnelle de notre
pays. Bien adaptés à nos terrains
et climats, ils entrent dans la
composition de base des Gauloises
et Gitanes et représentent encore
40% de la production totale.
Les anciennes variétés Paraguay
avaient été remplacées par le PB
D6 (hybride Paraguay Bell) après
la grande crise du mildiou des
années 60. Ce tabac était
caractérisé par un port dressé
facilitant la récolte en tige et une
bonne résistance aux différentes
maladies. Aujourd'hui, il est
supplanté par l'ITB 1000 (hybride
F1 MS) lui aussi créé à l'Institut
de
Bergerac
et
aux
caractéristiques de la matière bien
améliorées.
• Burley
Les tabacs clairs, mutants
naturels déficients en chlorophylle
sont également séchés à l'air
naturel. Ils entrent dans la
composition des cigarettes blondes
Une variété de tabac brun
de goût américain où leur aptitude
à "pomper" les sauces est très
appréciée. La France figure parmi
les producteurs de tabacs de base les plus demandés par l'industrie, notamment au
travers de la variété BB 16A résistante à la pourriture noire des racines mais,
malheureusement pas aux viroses qui causent des dégâts importants dans les zones
traditionnelles de vallée. La recherche travaille donc activement à implanter ce type
de résistance sans perdre les qualités gustatives de ce tabac très apprécié sur le
marché européen.
• Virginie
Ces tabacs, entrant dans la composition des cigarettes blondes, ont une grande
aptitude à jaunir et donnent une matière première riche en sucres, après séchage à
l'air chaud, dans des cellules appropriées, avec source d'énegie extérieure (gaz, fuel,
électricité...). Les débuts de la culture en France remontent à 1979 avec une variété
d'origine allemande appelée VRGIN D résistante au virus Y de la pomme de terre et
présentant une matière première pauvre en alcaloïdes.
Les travaux de sélection, portant sur la résistance à la pourriture noire des racines,
un rééquilibrage des taux sucres/alcaloïdes et une plus grande précocité ont induit
l'expérimentation puis la mise en culture de nombreuses variétés ITB 30, 32 ,3413,
etc... et encore bien d'autres à venir.
Génétique et amélioration
Le sélectionneur doit se préoccuper aussi bien des caractéristiques agronomiques de
la plante que des propriétés du tabac matière première. Diverses contraintes lui sont
imposées par :
- le producteur (rendement, résistance aux maladies, aptitudes à la récolte et au
séchage, etc...),
- l'industriel et le consommateur en ce qui concerne, par exemple le pouvoir de
remplissage du scaferlati, la teneur en
alcaloïdes (nicotine, nornicotine), la teneur
en goudrons de la fumée.
L'amélioration du tabac (plante autogame)
est réalisée grâce à l'hybridation, suivie
d'une sélection généalogique (ou pedigree).
• Hybridation
En sélection variétale
Les méthodes de croisements, en retour de
sélection récurrente, sont également
employées. L'hybridation interspécifique a
été beaucoup employée pour le transfert de
résistances aux maladies présentes chez
certaines espèces : "N. debneyi" pour le
mildiou, la pourriture noire des racines,
l'oïdium, "N. goospeedii", "N. suaveolens", "N.
velutina" et "N. excelsior" pour le mildiou, "N.
glutinosa" pour l'oïdium et le virus de la
mosaïque du tabac, etc...
En dehors des méthodes de transfert sexuel
de gènes, d'autres techniques, nonsexuelles, peuvent être employées : fusion
somatique,
transfert
d'ADN
par
l'inter médiaire
d'"Agrobacterium
tumefaciens" désarmée. C'est ainsi que,
depuis 1987, l'institut du tabac de Bergerac,
en collaboration avec Rhône-Poulenc
Agrochimie, a expérimenté, au champ, les premières plantes transgénitiques : un
tabac résistant à un herbicide (bromoxynil). Parmi les projets en cours, il y a la
création de tabac surexprimant une activité nitrate-réductase, ce qui devrait
permetttre de réduire l'accumulation des nitrates dans les feuilles et ainsi constituer
un facteur de qualité. Des recherches sont également menées dans le but de définir
une stratégie de lutte contre les viroses en utilisant les moyens de la biologie
moléculaire.
• Fixation d'une lignée
Elle est réalisée par sélection généalogique qui consiste à étudier la descendance de
chaque plante mère autofécondée. Ce travail débute par le choix des têtes de lignée en
seconde génération (F2) et a abouti au bout de 5 à 8 ans au cours des générations
successives à la fixation d'une lignée (ensemble de plantes ayant les mêmes
propriétés) appelée variété.
Il est également possible de produire des hybrides de première génération ou F1,
présentant l'intérêt de donner un ensemble de plantes homogènes pouvant présenter
une vigueur hybride (hétérosis). L'introduction de la stérilité mâle (d'origine
cytoplasmique) supprime la castration et facilite ainsi la réalisation de tels hybrides
en réduisant les coûts de production. Ceci explique, en partie, l'intérêt porté pour ces
hybrides F1 MS (mâle stérile) chez le tabac, hybrides appelés à se développer.
Les biotechnologies d'haploïdisation (haploïdes maternels ou paternels) réduisent
aussi le temps d'obtention d'une lignée stable et homogène et permettent de réaliser
en 2 à 3 ans ce qui normalement en demande 5 à 8.
• Techniques de sélection
Au cours de la fixation d’une lignée, le sélectionneur doit choisir un pied mère qui
corresponde le mieux à ses objectifs.
Pour cela, en dehors des critères morphologiques et d'expertise de la matière
Expérimentation en serre
première, un certain nombre de techniques ont été mises au point pour trier les
tabacs en dehors des contraintes du terrain, notamment pour la résistance aux
maladies ou la teneur en certains constituants chimiques (nicotine, nornicotine,
goudrons...).
Le "test cotylédons" est une méthode originale de tri, mise au point par l'institut du
tabac de Bergerac, qui permet de démasquer en quelques jours (10 à 21) les
propriétés de la plante dont les manifestations sont liées au stade végétatif.
La résistance aux maladies (mildiou, pourriture noire des racines, oïdium,
Phytophthora), ou la teneur en nicotine, cendres, rendement en goudrons sont révélés
dès le stade cotylédonaire lorsque les jeunes plantes sont placées en lumière
continue, et alimentées exclusivement en magnésium.
D'autres tests : (test "feuilles", test en serre...) complètent les outils au service du
sélectionneur. L'expérimentation au champ permet de vérifier les données des tests
biologiques, et de donner un avis sur les propriétés de la matière première sans lequel
aucun développement en culture n'est possible.
En France, l'ANITTA assure, entre le Centre de Recherche de Bergerac et les 6
stations expérimentales régionales réparties sur notre territoire, sans oublier un
réseau de producteurs "pilotes", cette phase indispensable à l'amélioration variétale et
des techniques culturales permettant de mettre au point les variétés demandées et
par le marché et par les producteurs.
L'institut de Bergerac