Lire - ps44sudestuaire.eu

Transcription

Lire - ps44sudestuaire.eu
Élection présidentielle 2012
Pour la presse étrangère, la France change de
cap, l'Europe aussi
Le Monde.fr avec AFP | 07.05.2012 à 07h50 • Mis à jour le 07.05.2012 à 09h21
Abonnez-vous
15 € / mois Réagir Classer Imprimer Envoyer
Partager facebook twitter google + linkedin
Les médias européens et asiatiques estiment que la victoire de François Hollande marque un
tournant dans la gestion de la crise économique, notamment sur le plan européen, jusqu'alors
marquée par une politique de "tout austérité".
En Allemagne, le Financial Times Deutschland évoque ainsi un "tournant, particulièrement pour
Angela Merkel". La chancelière allemande est perçue comme un apôtre de la rigueur pour combattre
la crise des dettes, et elle n'avait pas caché son soutien au président sortant, Nicolas Sarkozy. Le
quotidien économique estime que "[l]a demande [François Hollande] de compléter le pacte fiscal
par des mesures de croissance touche à la suprématie de la chancelière en Europe". Le
Tagesspiegel berlinois (gauche) voit la France "quitter symboliquement l'Europe du Nord pour le
Sud, en termes d'éloignement de la discipline budgétaire". Selon le quotidien, l'Allemagne se
retrouve avec "peu, trop peu, d'alliés". Pour le Stuttgarter Zeitung, si la victoire du socialiste
marque "le début d'une nouvelle ère", la France à elle seule ne pourra faire fléchir l'Allemagne sur
l'austérité : "Aussi importante soit la France pour faire avancer l'Europe, elle n'est pas assez forte
pour imposer sa volonté aux autres poids lourds."
"La France vire à gauche", titre The Independent à Londres. Pour le journal, la victoire du socialiste
"annonce un changement dans la façon dont l'Europe va s'attaquer à la crise de la dette et la façon
dont la France va agir dans le monde". "Hollande triomphe face à la politique d'austérité de
Sarkozy", juge de son côté The Times (proche des conservateurs) alors que pour le Financial Times,
"Hollande prend la présidence française, Sarkozy devient la dernière victime du retour de bâton
contre les sortants". "François Hollande a pris le pouvoir en France, inversant la tendance d'une
embardée droitière et xénophobe dans la politique européenne", relève de son côté The Guardian
(proche de l'opposition travailliste), alors que le tabloïd Daily Mail lance un "au revoir président
bling bling" - en français dans le texte.
"Contre 'la chaîne de l'austérité', François Hollande, candidat socialiste, a promis de revenir sur
certaines des décisions les plus contestées de Sarkozy (...). Hollande est l'homme qui promet de
transformer l'héritage d'Angela Merkel et d'adopter une stratégie différente dans la lutte contre la
crise et la stabilisation de l'euro", écrit le quotidien économique portugais Jornal de Negocios.
"Paris change et l'Europe change", pour l'italien La Stampa (centre droit). "La France vire à
gauche", pour le Corriere della Sera (centre droit), qui relève que "ces derniers jours, le favori
Hollande a su rompre l'isolement en Europe (...) Les paroles du président de la BCE, Mario Draghi
(sur la nécessité de l'objectif de la croissance), semblaient donner raison à la prétention de
Hollande d'ajouter un chapitre au traité de stabilité". Pour le quotidien économique Il Sole 24 Ore,
M. Hollande est "un modéré, un social-démocrate, un homme tranquille. Qui veut changer sans
bouleverser. Comme il a dit à la City de Londres préoccupée par les attaques contre les riches et la
finance : 'Je ne suis pas dangereux'".
En Espagne, El Pais (centre gauche) écrit que "la gauche européenne renaît ce 6 mai en France" et
que l'élection du candidat socialiste "ouvre une nouvelle étape politique en France comme en
Europe". "Berlin promet de collaborer avec Paris pour stimuler la croissante", ajoute le quotidien.
Pour El Mundo (centre droit), la présidentielle française a été "très marquée par la pire crise
économique et sociale depuis un demi-siècle", et le président élu a pris soin d'appeler la chancelière
allemande, Angela Merkel, et a plaidé pour "une clause de croissance dans le traité d'austérité
européen".
Le Soir, journal francophone belge de référence, met en garde : "Le plus dur est à venir." "En 2012,
plus personne ne pense que la France pourrait, seule et pour elle seule, changer radicalement de
politique économique, souligne le quotidien. (...) La marge de manœuvre de François Hollande sera
nulle ? Elle sera fort étroite. Mais elle existe."
"République socialiste de France", titre le quotidien russe Kommersant. "Autour de Hollande se
sont réunis des forces très différentes, depuis l'extrême gauche jusqu'aux centristes", précise le
journal.
Lire : Qui a voté pour François Hollande ou pour Nicolas Sarkozy ?
En Asie, l'agence japonaise Jiji Press estime pour sa part que les succès de François Hollande en
France et des partis opposés à l'austérité en Grèce représentent un avertissement sérieux en Europe.
"Après ces sévères jugements des électeurs, l'Union européenne devra inévitablement revoir ses
caps", ajoute Jiji Press.
L'Asahi Shimbum titre de son côté : "La France a choisi le changement." Pour le quotidien
australien The Australian, la victoire de Hollande "va avoir des implications majeures en Europe".
Le Sydney Morning Herald estime quant à lui que l'élection du socialiste peut changer "le jeu" en
pleine crise de l'euro-zone. L'Australian Financial Review souligne que "les marchés sont inquiets
de la victoire socialiste". Un de ses éditorialistes estime même : "La lune de miel politique de M.
Hollande ne durera pas longtemps."

Documents pareils