Carte du monde… carte de mode !

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Carte du monde… carte de mode !
Carte du monde… carte de mode !
fascicule 07
L e
b o n
r o i
D a g o b e r t
Le bon roi Dagobert avait sa culotte à l’envers.
Le grand saint Éloi lui dit :
« Ô mon roi, votre Majesté est mal culottée. »
« C’est vrai, lui dit le roi.
Je vais la remettre à l’endroit. »
Le bon roi Dagobert fut mettre son bel habit vert.
Le grand saint Éloi lui dit :
« Ô mon roi, votre habit paré au coude est percé. »
« C’est vrai, lui dit le roi, le tien est bon, prête-le-moi. »
Le bon roi Dagobert avait des bas rongés de vers.
Le grand saint Éloi lui dit : « Ô mon roi, vos deux bas cadets font voir vos mollets. »
« C’est vrai, lui dit le roi, les tiens sont neufs, donne-les-moi. »
Le bon roi Dagobert faisait peu sa barbe en hiver.
Le grand saint Éloi lui dit : « Ô mon roi, il faut du savon pour votre menton. »
« C’est vrai, lui dit le roi, as-tu deux sous ? Prête-les-moi. »
Le bon roi Dagobert avait sa perruque de travers.
Le grand saint Éloi lui dit : « Ô mon roi, que le perruquier vous a mal coiffé. »
« C’est vrai, lui dit le roi, je prends ta tignasse pour moi. »
Le bon roi Dagobert portait manteau court en hiver.
Le grand saint Éloi lui dit : « Ô mon roi, votre Majesté est bien écourtée. »
« C’est vrai, lui dit le roi, fais-le rallonger de deux doigts. »
Carte du monde, carte de mode
fascicule 07 : page 25
L e
v ê t e m e n t
à
t r a v e r s
l e s
s i è c l e s
Une femme préhistorique avec des chaussures de sport ? Des
Vikings vêtus d’un t-shirt et d’un jean ? Crois-tu cela possible ?
Non !
En effet, les vêtements auxquels nous sommes habitués n’ont pas
toujours existé. Cependant, nous savons que les premiers humains
devaient se protéger du froid et des blessures. Ils se sont donc
confectionné des vêtements rudimentaires avec des peaux de bêtes. Mais nos lointains
ancêtres ornaient aussi leurs vêtements et leur corps de fleurs et de bijoux fabriqués
avec des os, des coquillages ou du bois. Certains peignaient leur corps ou le
couvraient de tatouages. Les vêtements ont donc toujours servi à protéger le corps,
mais aussi à le parer.
L’Antiquité
À une lointaine époque que l’on appelle l’Antiquité, les guerres obligeaient les hommes
à se déplacer de pays en pays pour combattre l’ennemi. Les vainqueurs de la guerre
imposaient leur mode vestimentaire aux vaincus. En Occident, durant cette époque,
tout le monde s’habillait à peu près de la même façon. Les riches, les pauvres, les
femmes, les hommes, tous portaient un vêtement ample, long et drapé.
Le Moyen Âge et la Renaissance
Vers 1350, les vêtements ont commencé à se diversifier. Sur sa
blouse, l’homme portait une courte veste appelée pourpoint. Ses
jambes étaient couvertes de chausse, des jambières très
ajustées. La femme était vêtue d’un simple corsage et d’une
longue jupe qui descendait jusqu’aux chevilles. Les vêtements
étaient taillés dans la toile ou dans la laine à longs poils. Ils
étaient confectionnés à la main à la maison.
Au cours du Moyen Âge, le rouet s’est répandu en Europe. Cette machine
révolutionnaire a facilité la confection du fil utilisé pour tisser les vêtements. À cette
époque, on utilisait abondamment la teinture et on importait d’Orient des velours, de la
soie et de sublimes brocarts.
Les paysans portaient des tissus grossiers et résistants. Cependant, les marchands et
les commerçants des villes, plus fortunés, voulaient rivaliser avec les gens de la cour.
C’est en réaction à leur coquetterie qu’on promulgua des lois dictant ce que chacun
était autorisé à porter selon son rang social. Les soies et les fourrures étaient
réservées à la noblesse. Symboles de richesse, de supériorité et de puissance, les
vêtements des nobles étaient de véritables trésors.
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fascicule 07 : page 26
De la Renaissance au XIXe siècle
Avec le temps, le vêtement est devenu de plus en plus une marque du rang social. Une
perruque poudrée, des bijoux et de la dentelle étaient synonymes de richesse. Et tout
le monde savait qu’un homme qui portait une épée à la taille et des talons rouges
appartenait à la noblesse.
De nos jours
Au cours des siècles suivants, l’habillement s’est de plus en plus
diversifié.
Aujourd’hui, chaque personne porte des vêtements
distinctifs qu’elle adapte à ses goûts et à la mode, un nouveau
phénomène qui est apparu il y a moins de 200 ans. Tu connais bien
ce phénomène qui te permet de t’identifier à un groupe précis ou
d’affirmer ta différence. Le vêtement est un moyen de communiquer.
En effet, ta façon de t’habiller donne des informations sur ta personnalité. Par exemple,
elle laisse deviner le type de musique que tu écoutes et les
activités que tu pratiques.
Les vêtements ont plusieurs fonctions. Leur rôle premier est de
protéger le corps du froid, des blessures, du soleil, de la
pluie… et du regard des autres, car il y a des parties du corps
qu’on est tenu de cacher. L’habillement a bien sûr aussi une
fonction esthétique. Par exemple, si de nos jours certaines
personnes portent des talons hauts et d’autres, des bottes de
cow-boy, c’est généralement qu’elles trouvent cela joli ou
élégant.
Enfin, le choix des vêtements donne des
renseignements sur la personne qui les porte : ses goûts
personnels, son milieu économique, l’idée qu’elle se fait d’ellemême, l’image qu’elle veut projeter, son travail…
D é f i l é
d e s
c é l é b r i t é s
Néfertiti
e
(XIV siècle av. J.-C.)
L’illustre reine de l’ancienne Égypte porte des sandales. Faites de
roseau et une longue tunique de lin blanc qui lui laisse les bras
dénudés. Sa tenue plutôt simple est enjolivée de riches parures
qui témoignent de son rang : un haut bonnet bleu orné de rubans et
d’or, des anneaux aux oreilles, des bagues, de larges bracelets et
un imposant collier à six rangs de pierres bleues, rouges et
opalescentes.
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fascicule 07 : page 27
Jeanne d’Arc
(1412-1431)
La courageuse jeune femme a longtemps porté une longue robe sans
ceinture et un surcot. Mais depuis qu’elle a 17 ans, Jeanne d’Arc
commande une armée. Elle doit maintenant recouvrir son corps d’une
armure en fer. Sa tenue de combat la protège de la tête aux pieds. Pour plus de confort,
elle porte une coiffe rembourrée sous son casque, lequel est paré d’un joli cimier fixé avec
une tige en fer.
D’Artagnan
(1611-1673)
Le valeureux mousquetaire a élégamment posé sur ses longs cheveux bouclés
un chapeau à large bord orné de plumes. Sa cape mi-longue couvre le dos
d’un pourpoint assez court, lui-même enfilé par-dessus une chemise blanche
au large collet de dentelle. Il porte de longues bottes de cuir en
entonnoir garnies de grosses boucles en métal et une épée à la
hanche, ce qui lui donne un style cavalier irrésistible.
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756-1791)
Tout endimanché, le célèbre virtuose arbore une perruque poudrée, retenue
autour du cou par un ruban noir, le solitaire. Son justaucorps de velours et sa
longue veste laissent saillir le jabot sur sa poitrine, et il a de fines manchettes aux poignets.
Ses bas sont attachés aux genoux avec des cordons cachés par sa culotte. Des boucles
en métal décorent ses souliers, dont les talons mesurent deux centimètres de haut.
La comtesse de Ségur
(1799-1874)
La grande romancière porte un bonnet garni de dentelle d’où sortent deux boudins. Sa
longue robe noire a une taille haute; le corsage, ajusté par-dessus un corset, est boutonné
jusqu’au cou et agrémenté d’une collerette de dentelle blanche. Les manches sont longues
et bouffantes. Une crinoline et des jupons soutiennent son ample jupe plissée. Par
coquetterie, la comtesse a enfilé des mitaines de dentelle.
Géronimo
(1829-1908)
Le vaillant chef apache a noué un foulard blanc à son cou et un bandeau rouge à son front.
Sa longue chemise ample, sa tunique et ses hauts mocassins de cuir souple ne recouvrent
qu’en partie ses jambes nues. Il tient son fusil à la main et porte fièrement une ceinture de
cartouches à la taille.
[…] Ankor, 2e cycle – manuel A, 2001
Mots en italique et soulignés : vocabulaire à chercher dans le dictionnaire
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fascicule 07 : page 28