La surveillance médicale des salariés
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La surveillance médicale des salariés
FFPS Fiche pratique droit social Juin 2012 La surveillance médicale des salariés Parmi les modifications apportées par la loi du 11 juillet 2011 réformant la médecine du travail sont concernées notamment la périodicité et les conditions des examens médicaux obligatoires. Ces modifications entreront en vigueur le 1er juillet 2012. Il est rappelé que tout salarié bénéficie d’un suivi individuel de son état de santé. Dans ce cadre, il est soumis à des examens médicaux, au moment de l’embauche puis périodiquement ainsi qu’à l’occasion d’évènements particuliers. Le temps passé aux examens médicaux est soit pris pendant les heures de travail, sans retenue de salaire, soit rémunéré comme temps de travail normal si les examens ne peuvent pas avoir lieu pendant les heures de travail. Le temps et les frais de transport nécessités par ces examens sont pris en charge par l’employeur. Le salarié qui refuse de se soumettre à l’examen médical obligatoire commet une faute qui peut justifier son licenciement. A l’issue de chaque visite médicale, une fiche d’aptitude est établie en double exemplaire par le médecin du travail dont un est destiné au salarié et l’autre à l’employeur qui le conserve pour être présenté à tout moment, sur leur demande, à l’inspecteur du travail et au médecin inspecteur du travail. 1 – Visite médicale d’embauche Quelles sont les entreprises et les salariés concernés ? L’employeur, quelle que soit la taille de son entreprise, doit organiser une visite médicale d’embauche. Tous les salariés recrutés sont concernés, y compris ceux embauchés sous contrat à durée déterminée dont les jeunes embauchés en « job saisonnier ou d’été ». Outre des sanctions pénales, l’absence de visite médicale d’embauche expose l’employeur à des dommages-intérêts en cas de contentieux prud’homal, car il s’agit d’un manquement à ses obligations contractuelles qui cause nécessairement un préjudice au salarié. Des exceptions à l’obligation - le salarié occupe un emploi identique avec les mêmes risques d’exposition le médecin du travail possède la fiche d’aptitude établie suite à un examen médical du travail aucune inaptitude n’a été reconnue lors du dernier examen médical intervenu, soit dans les 24 mois précédents en cas de nouvelle embauche chez le même employeur, soit dans les 12 derniers mois si le salarié change d’entreprise. Cependant, même si ces conditions sont réunies, l’employeur doit organiser la visite médicale d’embauche : - si le médecin du travail l’estime nécessaire si le salarié le demande si le salarié bénéficie d’une surveillance médicale spécifique liée notamment à certaines professions si le salarié est sous surveillance médicale renforcée (par exemple, les femmes enceintes, les travaillés âgés de moins de 18 ans, les travailleurs handicapés). Pourquoi un examen médical ? L’examen médical d’embauche a pour but de : - s’assurer que le salarié est médicalement apte au poste de travail auquel l’employeur envisage de l’affecter ; proposer d’éventuelles adaptations du poste ou l’affectation à un autre poste rechercher s’il est atteint d’une affection dangereuse pour les autres salariés ; informer le salarié sur les risques d’expositions au poste de travail et le suivi médical nécessaire ; et de le sensibiliser aux moyens de prévention à mettre en œuvre. Si la visite médicale d’embauche révèle un handicap dont le salarié n’a pas informé l’employeur au moment de l’entretien d’embauche, ce dernier ne peut réclamer l’annulation du contrat de travail pour vice du consentement car le salarié n’a pas à faire part de son état de santé à l’employeur. Ces informations ne peuvent être confiées qu’au médecin du travail lequel est tenu par le secret médical. Quand a-t-il lieu ? Il peut avoir lieu avant l’embauche, au moment de l’embauche ou après l’embauche au plus tard avant la fin de la période d’essai. Par exception, pour le personnel sous surveillance médicale renforcée (par exemple, les femmes enceintes, les travaillés âgés de moins de 18 ans, les travailleurs handicapés), l’examen médical doit avoir lieu avant l’embauche. La demande de visite médicale d’embauche est effectuée par l’employeur auprès de son service de santé au travail au moment de remplir la déclaration unique d’embauche. 2 – Visite médicale périodique Dans les 24 mois qui suivent l’examen d’embauche, tout salarié doit bénéficier d’un examen médical en vue de s’assurer du maintien de son aptitude au poste de travail occupé et de l’informer sur les conséquences médicales des expositions à ce poste. Puis, cet examen sera renouvelé au moins tous les 2 ans. Toutefois, sous réserve d’assurer un suivi adéquat de la santé du salarié, la périodicité peut être supérieure à 24 mois si des entretiens infirmiers et des actions pluridisciplinaires annuelles sont organisées. S’agissant des salariés soumis à une surveillance médicale renforcée, la périodicité de l’examen périodique peut être supérieure à 12 mois mais ne peut excéder 24 mois. 2 3 – Visite médicale de préreprise Dans quels cas ? En cas d’arrêt de travail, d’origine professionnelle ou non, de plus de trois mois, une visite de préreprise est organisée par le médecin du travail à l’initiative du médecin traitant et/ou du médecin-conseil des organismes de sécurité sociale ou du salarié. Cette visite a lieu même si aucune modification de l’aptitude n’est prévisible. Quel est l’objet de cette visite de préreprise? Elle vise à favoriser le maintien dans l’emploi des salariés. Au cours de l’examen de préreprise, le médecin du travail peut recommander : - des aménagements et des adaptations du poste de travail ; des préconisations de reclassement ; des formations professionnelles à organiser en vue de faciliter le reclassement du salarié ou sa réorientation professionnelle. Sauf opposition du salarié, le médecin du travail informe l’employeur et le médecinconseil de ses recommandations afin que toutes les mesures soient mises en œuvre en vue de favoriser le maintien dans l’emploi du salarié. 4 – Visite médicale de reprise Dans quels cas ? Le médecin du travail doit procéder à une visite médicale de reprise - après un congé maternité ; après une absence pour maladie professionnelle ; après une absence d’au moins 30 jours pour cause d’accident de travail, de maladie ou d’accident non professionnel. Le médecin du travail doit être informé de tout arrêt de travail d’une durée inférieure à 30 jours pour cause d’accident de travail afin qu’il apprécie l’opportunité d’un examen médical. L’initiative de la visite incombe à l’employeur. Et ni l’avis du médecin traitant du salarié, ni son classement en invalidité de 2ème catégorie ne dispensent l’employeur de cette visite de reprise. Quand l’organiser ? Dès que l’employeur a connaissance de la date de fin de l’arrêt de travail, il saisit son service de santé au travail pour lui demander d’organiser la visite de reprise. Celle-ci doit être organisée dans les 8 jours de la reprise du travail. 3 Quels sont l’objet et les effets de cette visite de reprise? La visite de reprise a pour objet : - de délivrer un avis d’aptitude médicale du salarié à reprendre son poste ; de préconiser l’aménagement, l’adaptation du poste ou le reclassement du salarié ; d’examiner les propositions d’aménagement, d’adaptation du poste ou de reclassement faites par l’employeur à la suite des préconisations rendues par le médecin du travail lors de la visite de préreprise. Tant que l’employeur n’a pas organisé la visite de reprise, le contrat de travail est toujours considéré comme suspendu, seule cette visite mettant fin à la suspension du contrat. Ce qui signifie par exemple que toute sanction ou mesure disciplinaire dont le licenciement qui serait prise à l’encontre du salarié alors qu’il n’a pas bénéficié de sa visite de reprise serait considérée comme nulle. 5 – Examens complémentaires Indépendamment des examens périodiques, tout salarié peut bénéficier d’un examen médical à sa demande ou à celle de son employeur. Par ailleurs, des examens complémentaires à l’examen médical périodique peuvent être prescrits par le médecin du travail notamment en vue du dépistage de maladies professionnelles. 6– Suivi médical de catégories spécifiques de salariés Certaines catégories de personnel bénéficient d’un suivi médical particulier tels que les travailleurs temporaires, les VRP, les concierges,… Ces catégories de personnel ne concernant pas notre activité de Parfumerie, nous ne traiterons pas ici de leur suivi médical. 4