Le handicap: une cause d`exclusion inadmissible ! Encore aujourd

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Le handicap: une cause d`exclusion inadmissible ! Encore aujourd
Le handicap: une cause d'exclusion inadmissible !
Texte rédigé par Laury Desplan,
Meryl Ducos,
Claire Longet,
ère
élèves de 1 STI2D qui ont été sélectionnées pour participer à la finale
régionale du concours de plaidoiries des lycéens qui s’est déroulée à Toulouse en
décembre 2012.
Encore aujourd'hui, le handicap est une notion chargée de préjugés et
de peurs. Les images que l'on y associe sont souvent stigmatisantes. Qu'il
soit physique, sensoriel, mental, cognitif ou psychique, il rend toujours la vie
difficile. Que dire alors du polyhandicap ?
De nos jours, le handicap concerne près de 12 millions de personnes en
France. Elles ont été touchées dès la naissance, après un accident ou une
maladie.
Le taux de chômage des personnes handicapées atteint aujourd’hui 20
% contre seulement 9 % pour l'ensemble des valides. Cet exemple montre
leur difficulté d'insertion dans le monde du travail. Mais les problèmes
rencontrés sont multiples. Comment se déplacer en ville ? Comment
accéder à un lieu public ? Comment prendre les transports en commun ?
Comment scolariser un enfant handicapé ? Comment accéder aux
loisirs ? Toutes ces actions simples du quotidien deviennent des parcours
du combattant pour les personnes handicapées.
Leur situation peut devenir un enfer quand elles ont le sentiment que la
société les rejette, sentiment qui peut aussi être partagé par leurs familles
quand elles doivent assumer seules les conséquences du handicap d'un
proche, père, mère ou enfant. L’exemple de Guillaume est particulièrement
significatif. Âgé de 7 ans et demi, il est autiste. Même s'il n'est pas agressif,
c'est un enfant qui nécessite une attention de tous les instants. Il est incapable
de parler et se fait comprendre à l’aide de gestes. Il met souvent sa vie
en danger et ses parents l’ont retrouvé, à plusieurs reprises, assis sur le
rebord d'une fenêtre, les jambes pendant dans le vide. Il ne sait pas maîtriser
ses besoins naturels et il faut régulièrement nettoyer son lit, le canapé, les
murs... Il ne sait pas manger proprement et ne s'endort jamais seul. Les
gestes du quotidien deviennent une bataille : laver son visage, ses cheveux,
ses dents, le peigner sont autant de difficultés reconnues par les parents.
Même s'ils s’occupent avec courage et amour de leur enfant autiste, ils ont
souvent ressenti le besoin de s'isoler pour se ressourcer.
Comment ne pas comprendre leur lassitude et leur découragement
? La société ne pourrait-elle pas les aider ?
Toutes les situations ne sont pas aussi dramatiques que celle de
Guillaume dont l'avenir semble compromis si ses parents ne peuvent plus
s'occuper de lui. Des témoignages comme celui de Maxime, accidenté de la
route, montrent que certains handicapés s'en sortent plutôt bien. Devenu
paraplégique alors qu’il suivait sa 4 ème année de médecine, son retour à la
faculté n'a posé aucun problème pour lui ni pour son entourage. De plus, il a
pu poursuivre son activité sportive en intégrant une section handisport qui se
trouvait dans son club. Maxime a pu continuer de faire de l'escrime comme
avant son accident et ses coéquipiers ne se sont pas arrêtés à la barrière du
handicap. Au contraire, ils se sont prêtés au jeu en s'installant dans des
fauteuils roulants pour être à égalité avec lui. En 2001, il a même été
champion de France avec l'équipe Handisport.
Pourquoi ne peut-on pas permettre à chaque handicapé d'aller au
bout de ses rêves pour mieux vivre avec son handicap ?
Malheureusement très peu de personnes ont connu le même destin et
la même expérience que Maxime. Beaucoup n'ont jamais pu poursuivre
leurs études et réaliser leurs rêves. Cet exemple montre cependant que tout
est possible si la société s’en donne les moyens. Certains pays ont montré la
volonté d'intégrer les personnes souffrant d'un handicap mais la France
présente un sérieux retard dans ce domaine. En effet, de nombreuses villes
n'ont pas investi les sommes nécessaires pour aménager l'espace urbain afin
de leur faciliter la vie, elles privilégient encore avant tout les valides.
De nombreux handicapés connaissent encore aujourd'hui des
conditions de vie difficiles qui découlent de leur précarité, leur situation
financière et matérielle est souvent déplorable, ce dont nous devrions avoir
honte. Rappelons que certaines entreprises privées préfèrent contourner
la loi et payer une amende au lieu d'embaucher des personnes
handicapées, ce qu 'elles considèrent comme un frein à leur
développement. Cependant 93% de celles qui ont recruté des salariés
handicapés se disent satisfaites et des études montrent qu'ils sont très
motivés et n'ont pas toujours besoin d'une quelconque adaptation du poste de
travail. Bien souvent, les entreprises ignorent qu'elles peuvent bénéficier
d'aides pour faciliter l'embauche de travailleurs handicapés.
La méconnaissance des entreprises sur l'efficacité du personnel
handicapé est donc un obstacle à son embauche mais le plus important reste
celui de son absence de qualification et donc une formation insuffisante pour
répondre aux besoins des entreprises qui recherchent le plus souvent du
personnel qualifié. 56% des personnes handicapées âgées de 16 à 64 ans ont
un niveau inférieur au Bac, ce qui s'explique par le manque d'établissements
scolaires capables de s 'adapter à leurs besoins mais diminue fortement leur
capacité d'intégration dans le monde de l'entreprise.
Nous avons aussi été choquées par le cas de deux jumeaux autistes qui
ont été exclus d'une école privée à Chalon sous le prétexte qu'ils ne
progressaient pas assez vite et ralentissaient la classe. Si tous les personnels
qui s'occupent d'enfants handicapés étaient compétents et sensibilisés au
problème du handicap, de tels cas ne se produiraient pas!.
Malgré ses engagements la France ne respecte pas les droits de
l'Homme de tous les citoyens, nous avons montré que les personnes
handicapées ne peuvent pas toujours faire valoir leurs droits dans les
domaines économiques et sociaux. Or, dans le préambule de la Constitution
de 1946, il est écrit que « tout être humain qui, en raison de son âge, de son
état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans
l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens
convenables d'existence ».
Dans la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 que la
France a signée, l'article 23 affirme que « Toute personne a droit au travail
[...] à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection
contre le chômage. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire
égal pour un travail égal. ». L'article 25 proclame que « toute personne a
droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux
de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les
soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à
la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de
vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par
suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».
Ces grands principes ne sont pas pleinement respectés car les
personnes souffrant d'un handicap ne peuvent souvent survivre qu'avec des
aides de l’État or elles sont la plupart du temps insuffisantes pour leur
permettre de vivre dignement.
La loi française rappelle aussi l'obligation d'employer des travailleurs
handicapés pour les entreprises de 20 salariés au moins, le principe de non-
discrimination et l'obligation de négocier des mesures relatives à l'insertion
professionnelle de travailleurs handicapés. Malgré ce cadre l égislatif, les
personnes handicapées continuent ont encore en 2012 de grandes difficultés
pour trouver un emploi ou le conserver et leur taux de chômage reste deux
fois supérieur à celui de la population générale,. Des 2009, le rapport
Busnel intitulé « L'emploi, un droit à faire vivre pour tous » insistait sur la
nécessité de donner la priorité à la prévention de l'exclusion professionnelle
et au maintien dans l'emploi.
De nombreux droits ont été reconnus aux personnes handicapées,
aussi comment peut-on expliquer qu'elles soient si nombreuses à ne pas
disposer encore aujourd'hui d'un travail et de ressources suffisantes ?
Nous avons choisi le thème du handicap car les personnes qui en sont
victimes sont trop souvent absentes de la société alors qu'elles représentent
12 millions de personnes. Nous avons été émues par plusieurs cas qui nous
ont paru indignes d'une société comme la nôtre et nous voulons sensibiliser
l'opinion pour mettre fin à leur exclusion. Nous ne demandons pas l'aumône
ou la charité pour elles mais le droit à la dignité car ce sont des citoyens à
part entière. L'environnement doit s'adapter à leurs besoins et non le
contraire. Construire des rampes d'accès dans les lieux publics, faire des
signalisations basées sur des pictogrammes simples et des panneaux
signalétiques ou d'information placés à une hauteur adaptée aux personnes
qui se déplacent en fauteuil roulant, créer davantage de places de parking
réservées aux handicapés , réaliser des voies d'accès appropriées, des wc bien
équipés et surtout former un personnel attentif, compétent pour bien prendre
en charge les personnes victimes d'un handicap...Voici les mesures à
prendre d'urgence dans le siècle qui vient de commencer maintenir le
plus possible les handicapés au sein de la société globale. Il faut refuser la
discrimination et la ségrégation dont ils sont encore trop souvent les
victimes.
Luttons ensemble pour que le handicap ne soit plus considéré
comme une déficience honteuse et que les droits des handicapés en tant
qu' êtres humains soient enfin respectés!
L’euthanasie, un droit pour tous ?
Texte rédigé par Pauline Bon et Alexis Laibach, élèves de 1ère STI2D, dans le but de
participer au concours de plaidoiries des lycéens en 2012.
Selon l'article V de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme de 1948, « nul ne sera soumis
à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Il y a pour nous
violation des droits de l’homme si une personne désire avoir recours à l'euthanasie et que ce droit
lui est refusé. En France, l'euthanasie est toujours un sujet sensible. La loi ne donne pas à chacun
d'entre nous le droit de choisir une fin de vie digne et sans souffrance. Mais prolonger contre son
gré la vie de celui qui désire mourir peut être considéré comme un « traitement cruel, inhumain ou
dégradant ».
Nous avons été touchés par les cas de Chantal Sébire et Vincent Humbert qui ont été contraints de
contourner la loi afin d'abréger leurs souffrances et de mourir dignement. Chantal Sébire était
atteinte d'un esthésioneuroblastome, une tumeur rare qui a entraîné déformation de son visage, des
douleurs atroces ainsi que la perte de l'odorat, de la vue et du goût. N'en pouvant plus, elle a
réclamé le droit de recourir à une euthanasie active. En 2008, sa requête a été rejetée par le
président de la République et par la justice. Elle s’est suicidée quelques jours plus tard.
Le cas de Vincent Humbert est tout aussi émouvant. Lors d'un accident de la route, il a perdu
l'usage de la vue, de la parole et est devenu tétraplégique, mais a gardé toute sa lucidité. Il a
demandé au président de la République de l'époque le droit mourir dignement, mais celui- ci lui a
aussi été refusé. Quelques jours plus tard, il s'est donné la mort avec l'aide de sa mère et de son
médecin, ce qui valut à ces derniers une mise en garde à vue.
Comment ne pas être touché par de telles situations?
Ces deux cas montrent que la mort peut être perçue comme une issue positive quand elle représente
la fin de longues souffrances, donc comme un moyen de mettre fin à des tortures morales et
physiques qu'une maladie incurable peut imposer à un patient. Le choix de mourir peut aussi être
motivé par la perte d’autonomie, par la solitude et l'isolement que cette dernière impose au malade.
Le fait de vivre avec la maladie et dans de telles conditions représente une situation que l'on peut
qualifier d'inhumaine.
Nous pensons qu’il faut légaliser l’euthanasie, cependant il faut mettre en place des garde-fous et
s'assurer qu'elle corresponde au souhait profond de ceux qui l'expriment. C'est pour cela que nous
pensons que la demande doit être répétée par le malade et que ce dernier doit être en état de
formuler un discours cohérent. Il faut aussi que la maladie soit incurable et l’avis d’un autre
médecin est indispensable. Enfin, La mort doit être signalée aux autorités.
Les Raisons de notre choix :
Notre choix s'est porté sur le thème de l'euthanasie car nous pensons que tout le monde doit avoir le
choix de mourir dignement. Ce sujet peut concerner chacun d'entre nous car nous pouvons tous, un
jour, être confrontés à un tel choix.
Sources :
- wikipédia
- 20 minutes.fr
FEMMES BATTUES : UN COMBAT QUOTIDIEN CONTRE LA
VIOLENCE
Texte rédigé par Karen Cascales,
Sandra Ferran,
Floriane Marty,
ère
élèves de 1 STI2D qui ont été sélectionnées pour participer à la finale
régionale du concours de plaidoiries des lycéens qui s’est déroulée à Toulouse en
décembre 2012.
Malgré la décision de l'État de déclarer la violence faite aux femmes
« grande cause Nationale » en 2010, la situation a peu évolué en France
depuis deux ans. Le 25 novembre est devenu « une journée de
sensibilisation aux violences faites aux femmes » mais on déplore toujours
un nombre important de victimes. On a pu recenser 140 décès de femmes
liées à des violences conjugales en 2009, il y en a eu 146 en 2010 et autant
en 2011. Ces décès ne doivent pas nous faire oublier toutes les autres
femmes qui sont victimes de violences non mortelles au sein d'un couple.
Cécile D a échappé de peu à la mort, car son mari la blessé au cou avec un
couteau, seule l'intervention de la police qu'elle a réussi à appeler explique
sa survie. Shérine, 37 ans, a été violentée, séquestrée et frappée par son
mari qui est devenu violent après leur mariage. Denise, 50 ans, a subi
d'autres formes de violences qui sont aussi destructrices pour l'individu.
Elle a connu un harcèlement moral de la part de son ex-compagnon
pendant 20 ans. Il l'humiliait régulièrement, dénigrait ses capacités dans le
seul but de la blesser. Cet exemple montre que les violences
psychologiques sont aussi traumatisantes et inadmissibles que les
violences physiques. Nous pourrions citer bien d'autres témoignages aussi
émouvants les uns que les autres.
Viols conjugaux, coups et blessures, insultes, chantages, menaces,
mépris, humiliation... sont le lot quotidien de nombreuses femmes. Toutes
ces violences ont des conséquences dramatiques sur celles qui en sont
victimes. Elles souffrent de troubles mentaux, leur santé physique se
dégrade, elles s'isolent et il y a un impact sur leur situation économique car
elles abandonnent souvent leur travail.
A-t-on le droit de laisser ces femmes seules face à leur destin et de
garder ces crimes impunis ?
Nous avons décidé de travailler sur le sujet des violences conjugales
car les médias en parlent trop peu alors que les cas sont toujours aussi
nombreux et ils ne sont pas pour autant pris au sérieux, ce qui aboutit
souvent à la mort de nombreuses victimes.
Nous voulons comprendre les raisons de ces violences. Comment
un être humain peut-il arriver à de telles extrémités ?
Dans la plupart des cas, ces actes sont commis sous l'emprise de
l'alcool. Ils surviennent quand des couples se disputent souvent et que le
mari, ou le compagnon, jaloux, rend la femme responsable de tous les
problèmes, voire même de l'échec du couple quand elle parle de
séparation.
La violence conjugale existe dans tous les milieux sociaux même si
elle est plus fréquente dans les milieux défavorisés. La majorité des
victimes ont un niveau scolaires faible et il en va de même pour les
agresseurs.
Même si en apparence la femme s'est émancipée et si elle dispose
légalement des mêmes droits que les hommes, les violences conjugales
montrent que les mentalités sont toujours prisonnières de préjugés et
témoignent de la domination persistante des hommes sur les femmes. Avec
les féministes, nous voulons dénoncer « l'organisation sexuée de notre
société » que nous jugeons responsable de certains comportement
masculins à l'égard des femmes.
Nous considérons aussi que l’État ne vient pas assez en aide au
femmes victimes de violences conjugales. Il peut parfois même
indirectement provoquer de nouveaux cas car il ne protège pas les hommes
du chômage et donc de la misère sociale qui engendre souvent de la
violence. De plus, les moyens financiers mis en œuvre sont insuffisants.
Entre 2006 et 2009, les subventions accordées aux associations et
permanences locales d'accueil, d'écoute et d'accompagnement des femmes
victimes ont même baissé de près de 19 % .
Pourquoi l’État qui a mis en place la journée du 25 Novembre
pour sensibiliser l'opinion sur les violences faites aux femmes ne donne
t-il pas les moyens financiers suffisants à ceux qui luttent pour la
protection des femmes ?
Pour nous, les violences conjugales représentent un non-respect des
droits de l'homme. En tant que jeunes filles et futures femmes, nous
voulons dénoncer cette violence au nom de celles qui ne le peuvent pas !
L'article premier de la déclaration universelle des droits de l'homme de
1948 affirme que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en
dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent
agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » L'article cinq
dit que « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements
cruels, inhumains ou dégradants. » Ces deux articles sont bafoués ! Dans
un couple, les droits de la femme ne sont pas respectés si le conjoint fait
régner un sentiment de danger permanent et d'insécurité qui la terrorise Sa
dignité est violée par les humiliations, les insultes répétés, les coups qu'elle
reçoit parfois sans se défendre, son corps meurtri exprimant alors sa
souffrance.
Les femmes, victimes de violence intra-conjugales graves racontent
rarement l'agression qu'elles ont subi à la police et ne portent pas souvent
plainte. On ne compte que 12 % des cas enregistrés pour les violences
physiques et seulement 8% pour les violences sexuelles.
Pourquoi les victimes gardent t-elles le silence malgré leurs
souffrances ?
Elles ont probablement peur de représailles et se sentent incapables
de faire valoir leurs droits. En juillet 2010, une loi relative aux violences
faites aux femmes, notamment au sein des couples, a été votée, elle prévoit
des sanctions assez lourdes pour les agresseurs qui doivent, dans certains
cas, accepter un suivi thérapeutique. Cela n'a pas suffi cependant pour faire
diminuer le nombre de victimes puisqu'en 2011 le nombre de décès était
aussi élevé qu'en 2010 et en 2009.
Alors que de nombreuses victimes comme Cécile D. doivent leur
survie aux associations qui leur viennent en aide, certaines ne disposent
plus de moyens suffisants et ont dû fermer des centres qui accueillent et
accompagnent les victimes. Ces derniers leur permettent pourtant de se
confier, de se déculpabiliser, de retrouver confiance en elles et leur
donnent le courage de porter plainte. Il est urgent que l’État et les
différentes collectivités territoriales réagissent en soutenant
financièrement les associations !
Il faut trouver une solution pour réduire de façon significative les
violences conjugales, cependant il ne faut pas seulement punir les
auteurs mais prendre des mesures pour prévenir les violences.
La sensibilisation aux violences faites aux femmes ne doit pas se
limiter à la journée du 25 novembre et il faudrait multiplier les
interventions en milieu scolaire pour faire disparaître les stéréotypes qui se
transmettent de génération en génération. La création d'un observatoire
national des violences faites aux femmes permettrait aussi de prévenir de
nouveaux cas .
Avec Amnesty international, nous demandons enfin que le droit
international en matière de protection des personnes victimes de la traite
des êtres humains soit respecté par la France pour mettre un terme à la
violence subie par les femmes.
Nous sommes les adultes de demain et nous voulons vivre dans un
monde où la disparition des violences à l'égard des femmes permettra
à toutes de connaître une émancipation réelle.
LE CHÔMAGE DES JEUNES : « UN CAUCHEMAR DEVENU
REEL »
Texte rédigé par Alcide Dutilh-Lafrance ,
Alexis Roux,
Thomas Michel,
ère
élèves de 1 STI2D qui ont été sélectionnés pour participer à la finale
régionale du concours de plaidoiries des lycéens qui s’est déroulée à Toulouse en
décembre 2012.
Aujourd'hui, les chiffres du chômage sont alarmants en France. Le
pourcentage de chômeurs dépasse le seuil symbolique de 10% de la
population active, ce qui correspond à un peu plus de 3 millions de
personnes. Depuis plusieurs années, les jeunes de notre âge sont en
première ligne, 22,5% des 15-24 ans sont à la recherche d'un travail selon
le dernier rapport de l'INSEE, ce pourcentage dépasse même la moyenne
de l'Union européenne.
Ces statistiques ne doivent pas faire oublier la réalité du chômage.
Avez-vous déjà essayé d'imaginer le quotidien d'un jeune chômeur ?
Pour lui, toutes les journées se ressemblent et se terminent de la même
façon. En général, il se lève à une heure tardive car personne ne l'attend.
Beaucoup de témoignages montrent qu'au début il ne baisse pas les bras et
envoie de nombreux courriers aux entreprises pour proposer sa
candidature. Il consulte tous les jours sa messagerie pour voir si ces
dernières lui ont répondu et envoyé des propositions d'entretien. Si le
combat de certains finit par déboucher sur un CDI, ils sont cependant
nombreux à se décourager car la recherche d'emploi s’étale souvent sur
plusieurs mois. Comment ne pas comprendre leur désespoir quand, à
l'issue des entretiens, les employeurs trouvent toujours une excuse pour
refuser leur candidature ?
Pour beaucoup de jeunes, la perte de l'emploi est aussi synonyme de
misère sociale. Privés d'emplois, ils ne peuvent pas consommer alors qu'ils
vivent dans une société où le consommateur est roi. Certains perdent leurs
revenus, leur logement et vivent dans la précarité. Quand ils n'ont pas,
comme nous, des familles pour les soutenir, ils sont vite désocialisés,
deviennent des SDF et sombrent parfois dans l'alcool et la drogue. D'après
l'INSEE, le nombre de jeunes qui vivent dans la rue ne cesse pas
d'augmenter et ils représentent environ 30% du total des SDF aujourd'hui ;
les associations sont inquiètes car leur réinsertion est toujours difficile.
Comment ne pas comprendre que certains d'entre nous tombent alors
dans la délinquance pour échapper à la fatalité de l'exclusion sociale ?
Les causes du chômage sont depuis longtemps connues. Le nombre
d'emplois a diminué ces dernières décennies à cause des progrès
techniques qui ont permis de remplacer l'homme par des machines.
Aujourd'hui, la mondialisation est en cause car les entreprises délocalisent
leurs productions vers d'autres pays où la main d’œuvre coûte moins cher.
En période de crise, la situation devient de plus en plus critique car,
certaines semaines, le nombre d'offres proposées est quasiment nul. Dans
un tel contexte économique, les jeunes sont particulièrement démunis.
Ceux qui sont diplômés de l'enseignement supérieur sont aussi touchés par
le chômage mais ils souffrent moins que ceux qui manquent de
qualification. Souvent sortis trop tôt du système scolaire, leurs études ont
été un échec et ils n’ont aucune compétence a faire valoir alors que les
entreprises recherchent un personnel qualifié et rapidement rentable. Sontils condamnés à une exclusion definitive du monde du travail ?
L’Etat se donne-t-il les moyens d’assurer la réussite de tous les élèves ?
La course aux économies budgétaires a entraîné une réduction du
nombre de postes d'enseignants et l'augmentation du nombre d'élèves par
classe. Certaines académies sont fortement touchées par cette politique de
rigueur alors que nous savons tous qu’elles concentrent les problèmes
urbains, source de problèmes scolaires. Nous considérons donc que l’État
ne remplit pas son rôle de protecteur vis-à-vis de la jeunesse.
Comme les jeunes chômeurs n’ont pas d'expérience professionnelle,
les entreprises ne les embauchent pas et leur situation paraît sans issue :
comment acquérir une première expérience quand toutes les entreprises
refusent de vous donner une chance pour réussir ?
Nous avons choisi de dénoncer « le chômage des jeunes » car nous
sommes particulièrement affectés par ce problème, cela d’autant plus que
la situation actuelle ne cesse de se dégrader. Pour nous, il peut être
assimilé à un non-respect des droits de l'homme par la France qui ne
respecte pas les engagements qu’elle a pris. En effet, l'article 23 de la
Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, qui a été signée
par notre pays, affirme que « toute personne a droit au travail, au libre
choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail
et à la protection contre le chômage ». Un reportage récent diffusé dans un
journal télévisé nous a interpellés. Il évoque le cas d'un jeune chômeur
devenu SDF à 25 ans. Il doit se cacher pour dormir à l'abri car il squatte
dans un chantier où il souffre cependant du froid. Il est à la recherche d'un
travail depuis l'été dernier et survit difficilement avec 400 € par mois. Il se
bat pour ne pas sombrer et conserver sa dignité.
Qui peut affirmer qu'il aurait encore la force de chercher du travail
alors qu'il ne peut pas se reposer, se laver et se nourrir correctement ?
Comment se rendre a un entretien d'embauche dans de telles conditions
et quand on n'a pas les moyens de s'y rendre ?
De plus, dans le Préambule de la Constitution de 1946 qui a été repris
dans la Constitution de 1958, il est écrit que « chacun a le droit de
travailler et le droit d'obtenir un emploi » et que « tout être humain qui, en
raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation
économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de
la collectivité des moyens convenables d'existence. » L'exemple que nous
venons d'évoquer montre aussi que les droits de l'homme sont violés dans
les domaines économique et social. En effet, s'ils étaient respectés,
aucun d'entre nous ne devrait se trouver obligé de vivre dans la rue et
sans ressources !
Nous voulons agir, au nom de tous les jeunes, pour que trouver un
emploi après la fin de nos études ne devienne pas un véritable « parcours
du combattant ».Toute personne a droit à une vie digne et décente et l'État
doit donner à tous les moyens d'atteindre cet objectif. Les hommes
politiques en qui le peuple a placé sa confiance doivent prendre des
décisions courageuses pour garantir à tous un emploi. La création des
emplois d'avenir annoncée par le gouvernement permettra de résoudre
provisoirement et pour un petit nombre de jeunes sans emploi le problème
du chômage mais cela ne suffit pas. Il faut prendre des mesures plus
radicales.
Nous voulons que les hommes politiques prennent des décisions pour
rapatrier les entreprises délocalisées et éviter toute nouvelle délocalisation.
Il faut aussi arrêter de supprimer les postes lors des départs à la retraite et
l’État doit donner l’exemple. Il faut rendre prioritaire la formation des
jeunes les moins qualifiés ou diplômés pour faciliter leur embauche.
Même si ces mesures coûtent cher, c’est notre avenir qui est en
jeu et nous sommes nous-mêmes porteurs de l’avenir de la France!

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