Hag`tions n°63 décembre 2012 - Communauté de communes de la
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Hag`tions n°63 décembre 2012 - Communauté de communes de la
HAG’TIONS LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE LA MUTUALISATION AU SERVICE DU COTENTIN N° 63 - HIVER 2012-2013 ENJEUX « NOUS AVIONS LES MOYENS ET LES AVONS UTILISÉS POUR FAIRE LE MAXIMUM DU POINT DE VUE SOCIAL » >>> « Des démarches facilitées pour tous les habitants » Jean Frigout Vice-président de la CCH, en charge des affaires sociales et générales HAG’TIONS Une publication de la Communauté de communes de la Hague 8 rue des Tohagues BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex 02 33 01 53 33 - [email protected] Site Internet : www.lahague.com Directeur de la publication : Michel Canoville. Rédaction en chef : Grégoire Martin. Enquêtes et rédaction : Fabienne Waks. Photos : CUC-Baptiste Almodovar, CUC-Jean-Michel Enault, Jean-Loup Eve, Le Tourp, Sylvain Manquet, Élodie Sanson, D.R. Conception et réalisation : FAWA. Impression : Le Révérend. Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par une entreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé est certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans la fabrication du papier provient de forêts gérées durablement. Qu’est-ce qui va changer avec la Maison des services publics ? Désormais, toutes les informations seront disponibles sur place. Notre Maison des services publics, ouverte depuis le début du mois de décembre, apporte encore davantage de facilité et de proximité tout simplement, car les démarches seront plus aisées pour nos concitoyens. Comme élus, notre objectif est de rendre service à l’ensemble des habitants de notre canton, quels que soient leur âge et leur situation. C’est bien le rôle de cette nouvelle Maison. Je pense particulièrement aux personnes qui sont perdues face à l’administration et passent parfois à côté de droits auxquels elles pourraient prétendre. Je pense aussi à celles qui ont besoin d’un coup de pouce pour être remises sur les rails. Bien sûr, toutes les solutions ne seront pas trouvées immédiatement, mais des informations et des pistes de réponses seront données grâce au guichet unique. Toutes nos actions ne sont pas toujours connues. Par exemple, nous avons récemment étendu le service d’accompagnement, initialement destiné aux personnes âgées, à d’autres publics en difficulté qui ne disposent pas de moyen de locomotion pour se rendre à une consultation médicale ou un autre rendez-vous indispensable. La CCH porte une attention particulière aux plus fragiles dont les personnes âgées. 2- Si nous avons impulsé de nombreuses actions, nous ne sommes pas arrivés pour autant sur un terrain vierge. Depuis quelques années déjà, nous privilégions le maintien à domicile et nous faisons en sorte qu’il se passe dans les meilleures conditions. C’est la raison pour laquelle nous sommes très attachés au portage de repas, dont le nombre de bénéficiaires progresse, et au service d’accompagnement qui permet aux personnes âgées de se déplacer. Enfin, le service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) joue également un rôle important. Cette structure se révèle encore plus indispensable à mesure que les séjours hospitaliers raccourcissent. Toutefois, le financement des pouvoirs publics ne lui permet pas de prendre en charge des patients souffrant de pathologies lourdes et nous le regrettons. Le maintien à domicile demande aussi un logement adapté, ce qui n’est pas toujours le cas. Il faut savoir qu’il existe d’une part des aides pour améliorer l’habitat et que, HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 Bloc-notes de Michel Canoville « Le Cotentin bat un record : celui du plus grand nombre de communes pour un bassin d’habitation : 240 pour 200 000 habitants. À titre de comparaison, les 225 000 habitants de Caenla-Mer sont répartis dans une vingtaine de communes. C’est dire la difficulté de la Réforme des collectivités territoriale dans notre bassin de vie. Si nous nous retrouvons avec des EPCI XXL, ils seront ingouvernables. Pour autant, nous travaillons régulièrement à une échelle plus large que notre canton, notamment via le Syndicat mixte du Cotentin. Notre participation financière a été exceptionnelle depuis plus d’une décennie. Ainsi, nous avons largement contribué aux équipements structurants du Cotentin. Nous disposons désormais d’un ensemble de services routiers, portuaires, universitaires, nécessaires au développement économique de notre territoire. Aujourd’hui, nous allons sortir de l’exception car nos ressources nettes vont être amputées de 5,5 millions d’euros à partir de 2016 pour être redistribuées sur l’ensemble des collectivités territoriales. C’est le résultat du nouveau système de péréquation, le FPIC (Fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales). Actuellement, notre objectif est de préserver nos propres services. De plus, certaines nouvelles mesures vont alourdir nos charges : nous allons, par exemple, payer une facture considérable pour le passage à la semaine de 4,5 jours à l’école. Ce changement aura un fort retentissement sur l’organisation des activités sportives, sur la restauration, les animations du temps de midi, la garderie, les associations ou encore le transport. Nous allons devoir réfléchir autrement, prendre de nouvelles habitudes sans se laisser gagner par le pessimisme. » d’autre part, la CCH et des communes développent des programmes d’habitation pour les personnes à mobilité réduite. Les informations à ce sujet sont disponibles à la permanence du Centre de développement pour l'habitat et l'aménagement des territoires (CDHAT) à la Maison des services publics. Parallèlement, le projet de nouvel EHPAD avance : les travaux débuteront en avril 2013 pour une ouverture prévue au 2e semestre 2014. Il comptera 46 lits dont 10 pour la nouvelle unité Alzheimer. Vous êtes également en charge de la cuisine centrale. Quelle est son actualité ? Nous avions pour objectif d’atteindre 20 % de produits « bio » à la fin de notre programme de mandat et nous y sommes déjà parvenus. Depuis le mois de mars 2012, un produit issu de l’agriculture biologique figure dans chaque repas. Nous privilégions aussi les produits du terroir normand. Et nous l’avons montré durant la Semaine du goût, qui s’est déroulée mi-octobre dans cinq écoles de la CCH. À cette occasion, de nombreux produits locaux ont été choisis pour la composition des menus. De plus, chaque jour, un producteur s’est rendu dans une école pour expliquer son travail, démonstration à l’appui, qu’il s’agisse de la confection d’un yaourt ou de glaces. En apothéose de cette semaine, les élèves de l’école de Biville ont eu la chance de confectionner des choux à la crème avec les chefs de la cuisine centrale. Les mini “Master Chef” en pleine préparation de crème chantilly pour les choux lors de la Semaine du goût. HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 -3 Le bien manger n’est pas l’apanage des seuls scolaires. Les résidents de l’EHPAD et des bénéficiaires du portage se sont régalés d’une exposition sur l’agriculture biologique dans le cadre du Printemps des assiettes, en juin dernier. Certains ont également visité la cuisine centrale. Tout le monde s’accorde sur la qualité des repas. Il faut bien dire que les critères d’achat ne reposent pas uniquement sur les prix. Dans un contexte où les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 20 %, nous aurons des difficultés à réaliser 5 % d’économies de fonctionnement en 2013, demandées à chaque délégation pour la préparation du prochain budget. Comment envisagez-vous le prochain mandat ? Après 2015, je ne serai plus vice-président car je considère avoir dépassé la limite d’âge. Ce qui ne m’empêche pas de redouter l’avenir en raison des incertitudes financières qui pèsent sur la Hague. Nous avions les moyens et nous les avons utilisés pour faire le maximum du point de vue social en aidant les plus fragiles. Actuellement, le prix de journée de l’EHPAD reste relativement bas. Mais, je doute que nous puissions maintenir ce genre de tarifs en 2014. Nous avons aussi investi et construit des équipements de qualité qui profitent à tous. Or, ils entraînent des frais de fonctionnement importants. Nous allons redevenir « normaux » en raison du nouveau système de péréquation fiscale et il nous faut préserver ce que nous avons bâti. UNE JOURNÉE AVEC... LYDIE LEBACHELEY Vigie de la Maison des services publics Lydie Lebacheley et Mélanie Alix, le binôme de l’accueil. D epuis l’ouverture de la Maison des services publics, tout a changé… sauf Lydie Lebacheley. Fidèle au poste depuis plus de treize ans à l’accueil du CIAS, elle est désormais le point d’entrée dans les locaux flambants neufs de la Maison des services publics, juste de l’autre côté de la rue. Les anciens seront rassurés de retrouver son sourire chaleureux. Les nouveaux venus s’y réchaufferont. Car l’accueil à la mode Lydie n’a rien de froid ni de déshumanisé. Et c’est cette attention aux autres, cette écoute qu’elle compte bien mettre en pratique, à une plus large échelle, dans cette structure qui accueille le public pour toutes les démarches sur le plan social, celui de l’enfance, celui de la santé, celui de l’emploi et de la formation. Qu’il s’agisse de se renseigner sur une prestation sociale, sur les modalités d’admission à l’EHPAD, sur les activités du Relais assistante maternelle ou sur les différentes permanences (voir encadré), c’est Lydie qui informe, en binôme avec sa jeune collègue Mélanie Alix. Ensuite, elle oriente si nécessaire vers les services internes du CIAS ou vers les partenaires de la MSP ou encore vers des organismes extérieurs. Elle guide également les personnes dans leurs démarches à la Boutique emploi. Le succès de la MSP repose aussi sur ses épaules. Qu’elle a solides en sportive accomplie qui pratique tous les jours soit de la natation soit de la course à pied, du vélo ou du judo. Chaque génération va se retrouver à la MSP Au CIAS, en sus de l’accueil, elle prenait déjà en charge diverses demandes administratives, par exemple, les modalités de l’Aide personnalisée au logement (APL) ou encore les bourses étudiantes. Elle aidait aussi les visiteurs à se connecter au « visio-relais » afin d’effectuer à distance des démarches auprès de la Sécurité sociale, la Caisse d’allocations familiales, 4- l’URSSAF… Autant de missions qu’elle continue à accomplir dans ce nouvel environnement. Lydie, c’est le pilier disent certains. C’est surtout le lien car, jusqu’à présent, elle était le principal point de contact entre le public, les responsables des permanences, ses collègues du CIAS, voire les structures extérieures. Elle connaît tout le monde et diffuse des ondes de bienveillance derrière son comptoir. Des ondes qui vont circuler dans les couloirs colorés de la MSP. Car elle prend son travail à cœur et il ne s’agit pas d’une vaine formule dans son cas. « J’arrive le matin sans savoir ce qui va se passer dans la journée. Les demandes du public ne sont jamais les mêmes. Et puis, je suis parfois face à des cas d’urgence et il n’est pas toujours possible de joindre immédiatement un travailleur social. Je fais alors mon maximum pour que la personne dans le souci reparte avec un début de réponse, de solution et du réconfort », revendique Lydie Lebacheley. Elle devrait prendre bien vite ses marques dans ces locaux lumineux aux larges baies vitrées. Et si elle est parfois confrontée à des cas douloureux, elle sait se recharger en énergie positive. Ce sera d’autant plus facile dans cette Maison des services où chaque génération sera bien présente : les bébés lors de la consultation de la PMI, les tous petits et leurs assistantes maternelles lors des animations dans la magnifique salle d’activités du HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 Entrez dans la Maison des services publics La Maison des services publics, c’est le guichet unique pour toutes les démarches sociales. Elle rassemble dans le même espace l’ensemble des intervenants sociaux afin que chaque habitant du territoire puisse facilement s’informer et mener des démarches. Outre les différents services du CIAS, de nombreux partenaires tiennent des permanences dans tous les domaines autour du social, de la santé ou de l’emploi. ••• LE CIAS COORDONNE > Le Revenu de solidarité active (RSA) > L’accompagnement social (pour l’insertion des bénéficiaires RSA) > L'aide aux démarches sociales et budgétaires > Les actions collectives Hag*solidaire > Le Relais assistantes maternelles (RAM) > L’Aide au transport des étudiants > Le Service de maintien à domicile > L’EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) > Le Service d'accompagnement personnes âgées/ personnes handicapées/personnes en démarche sociale, médicale ou professionnelle > Le Service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) RAM, les adolescents pour les demandes de bourse, des jeunes et des moins jeunes à la Boutique emploi… À son arrivée au CIAS, voilà treize ans, l’effectif se montait à quatre personnes. Lydie Lebacheley a trouvé sa place tout de suite car elle a toujours exercé des métiers en contact avec le public que ce soit aux ressources humaines chez SGN ou comme bibliothécaire à l’école Jacques-Prévert de Beaumont-Hague qui était alors située à la place actuelle de la MSP. Lydie revient sur ses pas, avec toujours autant de fraîcheur et d’enthousiasme : « Bien sûr, il faut s’approprier les lieux mais j’y retrouve déjà les tonalités vives de la bibliothèque. J’espère que nous en ferons un vrai lieu de vie, un lieu de solidarité et de cohésion entre tous, qui met et ou remet de la couleur dans le cœur de tous. » UNE JOURNÉE AVEC... LYDIE LEBACHELEY Vigie de la Maison des services publics ••• LA BOUTIQUE EMPLOI ACCUEILLE > La Mission locale du Cotentin > Le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) ••• LE VISIO-RELAIS MET EN RELATION AVEC > La Caisse d'allocations familiales > La Mutualité sociale agricole > La Caisse primaire d’assurance maladie > L’URSSAF > Le Conseil départemental de l’accès au droit > CREATEK - Chambre de commerce et d'industrie Les permanences ••• SOCIAL > Assistantes Sociales du Conseil général > Secours catholique > Solidarité paysan ••• JURIDIQUE > Juriste et conseillère conjugale et familiale du CIDFF (Centre d'Information sur les droits des femmes et des familles de la Manche) > Conciliateur de justice ••• SANTÉ > Puéricultrice et médecin PMI > Psychologues du Point Écoute ••• LOGEMENT > Comité local pour le logement autonome des jeunes (CLLAJ) > Centre de développement pour l'habitat et l'aménagement des territoires (CDHAT) > STAP 50 : Service territorial de l'architecture et du patrimoine de la Manche) ••• EMPLOI ET FORMATION > Chambre de Commerce et d’Industrie-CREATEK ••• MAINTIEN À DOMICILE > Entraide sociale du 3e âge > Centre local d’information et de coordination (CLIC) > Association du service à domicile, du service à la personne (ADMR) HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 Premiers pas à la Boutique emploi (ci-dessus) et à l’accueil (ci-dessous). -5 DOSSIER LA MUTUALISATION AU SERVICE DU TERRITOIRE Investir pour les étudiants : l’amphithéâtre de l’IUT et la bibliothèque du site universitaire de Cherbourg. Vue extérieure de l’IUT de Cherbourg 6- HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 DOSSIER LA MUTUALISATION AU SERVICE DU TERRITOIRE École d’ingénieurs - Cherbourg L >>> a Hague va plus loin que les limites de son territoire. Depuis des années, la collectivité participe largement au financement des projets nécessaires au développement du Cotentin et à son avenir. Quel est l’objectif de cette mutualisation ? Avec qui la CCH mutualise-t-elle ? Comment ses partenaires envisagent-ils le concept de mutualisation ? Un tour d’horizon des associations nouées au service du Cotentin et de ses habitants. HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 -7 L’abattoir couvre un bassin de vie de 200 000 habitants DOSSIER LA MUTUALISATION AU SERVICE DU TERRITOIRE La mutualisation selon Michel Canoville, président de la CCH Comprendre le problème de ses voisins V u de la Hague, je définirais ainsi la mutualisation : lorsqu’une collectivité comprend le problème de ses voisins et, du fait de ses finances exceptionnelles, peut faire diverger une partie de sa manne financière vers des actions publiques qui rayonnent plus largement que son propre territoire. Notre philosophie a toujours été de partager, au service des populations du Cotentin. C’est ainsi que nous avons agi, en particulier à travers le Syndicat Mixte. Mais nous avons également mené un partenariat privilégié avec la CUC pour la Cité de la Mer, avec la ville de Cherbourg-Octeville pour la Solitaire du Figaro, des opérations culturelles d’envergure et plus récemment l’école des Beaux-Arts. Aujourd’hui, avec les conséquences de la péréquation, nous allons devoir trouver de nouvelles formes de mutualisation. Financer des équipements structurants au bénéfice du Cotentin Q uand la Communauté de communes de la Hague agit financièrement pour le Cotentin, sa participation est engagée principalement à travers le Syndicat mixte du Cotentin. Cette structure regroupe depuis 2001 le département de la Manche, la CUC et les 13 intercommunalités de la presqu’île. Son rôle est de financer les équipements structurants au bénéfice de l’ensemble du Cotentin grâce aux contributions de ses membres mais aussi grâce à la recherche de financements tiers, notamment européens et régionaux. C’est le principe de la mutualisation, qui consiste à regrouper les moyens, les savoirs et les savoir-faire. Cette mise en commun permet évidemment de parvenir à des économies. En se mettant autour d’une table, les partenaires du Syndicat mixte ont défini les priorités et financé le contournement Est de Cherbourg, l’abattoir, le Pôle technologique, l’université, l’aéroport. « Pour préserver le présent et bâtir l’avenir, nous devons maintenir l’enseignement supérieur sur notre territoire ou encore nos moyens de communication et de transport comme la plate-forme aéroportuaire. À travers l’action du Syndicat mixte, nous misons sur la construction d’un territoire moderne. Nous disposons déjà d’industries de pointe mais il nous faut démontrer en permanence notre dynamisme et notre 8- cohésion pour attirer de nouvelles opportunités de développement, comme le sont les énergies marines renouvelables (EMR) », explique Hélène Guérin, directrice des services de la CCH. La Hague, un partenaire financier très actif Jusqu’à présent, la Hague a joué le rôle d’un partenaire financier très actif : sa contribution au contournement Est de Cherbourg a compté pour 25 % de l’investissement total (28 % pour le département et 38 % pour la CUC). En reprenant le total des versements entre 2001 et 2011, la CCH a contribué pour 18 %. « Ainsi, la collectivité versait une péréquation volontaire en participant à des projets qui profitent directement aux habitants du Cotentin », souligne Hélène Guérin. « Avec le Fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) qui impose un prélèvement lourd de conséquences pour notre budget, surtout à partir de 2016, nous ne savons pas si nous serons en mesure de continuer à apporter une contribution volontaire. » Dans ce contexte de morosité ambiante et de baisse des ressources, la mutualisation estelle en danger ? Le FPIC est calculé en fonction du niveau de ressources sans tenir HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 La mutualisation selon Geneviève Gosselin, députée de la Manche et présidente du SCOT Porter une stratégie commune de développement et d’aménagement du territoire J ‘illustrerais la mutualisation par la façon dont le SCOT (Schéma de cohérence territoriale) travaille pour porter une stratégie commune de développement et d’aménagement du territoire. Nous avons écrit notre projet, l’avons validé. Nous avons pris de bonnes habitudes, celles de partager notre stratégie. L’équité du territoire passe par une vision commune à long terme de l’aménagement dans les communes et les intercommunalités. Nous arrivons à une étape où certains membres du Syndicat mixte veulent revoir leur participation en raison des prélèvements du FPIC. À cette occasion, nous avons tous intérêt à réfléchir à des regroupements et des fusions qui permettraient de partager localement la ressource. Avant même la mise en place de ce fonds de péréquation, j’estimais nécessaire d’aller vers des regroupements pour peser davantage dans la région Normandie ou en regard de grands pôles. Aujourd’hui, audelà de la mutualisation pour financer des équipements, il s’agit de mettre en commun les moyens, les équipements, les services et plus seulement les investissements afin de partager une vision à l’échelle du territoire. Le Cotentin a prouvé qu’il savait faire preuve de volonté et trouver des consensus face à de grands projets. compte des charges comme les 900 000 euros alloués chaque année par la CCH au Syndicat mixte. La Hague n’est pas seule à le déplorer : l’AdCF (l’Assemblée des communautés de France) a émis le vœu que le calcul du FPIC inclue les charges. « Nous entrons dans une période de vaches maigres et des arbitrages seront à opérer. Si l’université décentralisée n’est pas financée, elle repartira à Caen. Dans un tout autre domaine, l’abattoir est le seul équipement public de la Manche et couvre un bassin de vie de 200 000 habitants. C’est un choix politique de conserver ce que je considère comme une structure indispensable », déclare Michel Canoville, président de la CCH. « Tout va être plus difficile, mais des moyens existent car une partie de la manne prélevée au titre de la péréquation reste dans le Cotentin. Certaines solidarités devraient se reconstruire. » La mutualisation à différentes échelles La mutualisation peut s’exercer sous d’autres formes et à différentes échelles, Cotentin, département ou encore association de deux intercommunalités. La logique extra-communautaire l’emporte dans de nombreux domaines d’intérêt public lorsque les enjeux dépassent largement le cadre du territoire. Ainsi, la CCH est-elle adhérente du Syndicat mixte Cotentin traitement pour le traitement des déchets, de Manche numérique pour l’équipement en haut débit du territoire, du SDEM pour l’électricité, du Syndicat mixte pour la gestion La plate-forme aéroportuaire de Maupertus HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 -9 DOSSIER LA MUTUALISATION AU SERVICE DU TERRITOIRE La mutualisation selon Jean-Jacques Beauruel, directeur du Syndicat mixte du Cotentin Un outil de mobilisation pour construire un Cotentin conquérant I l n’y pas de mutualisation sans solidarité : le territoire sait s’unir dans les moments forts même s’il y a toujours matière à discussion entre les intervenants. Nous l’avons vécu pour l’EPR et nous le vivons pour les énergies marines renouvelables (EMR). Nous sommes actuellement en veille sur ce thème car il est important que nous y prenions part, le moment venu, notamment dans le domaine des équipements d’accompagnement. La vocation du Syndicat mixte est d’accompagner des projets pour lesquels il faut mettre la main à la poche. Il ne s’agit pas seulement de financer des équipements structurants. Car lorsqu’on évoque le Syndicat mixte, on pense avant tout au contournement Est, à l’abattoir, à l’université, aux zones d’activités. Il ne faut pas oublier notre implication en ingénierie locale et notre rôle fédérateur sur les projets de développement agricole. Aujourd’hui, nous devons nous mobiliser pour les EMR, le développement et l’ingénierie locale et réussir notre plan climat, notre programme de développement agricole et touristique afin de construire un Cotentin conquérant. La Hague a toujours répondu présente quand il s’est agi de financer les équipements structurants. Un nouvel équilibre est à trouver suite à l’instauration de la péréquation horizontale. Je suis confiant car l’esprit Cotentin est tissé de solidarité objective, de respect des territoires. Port de commerce - Cherbourg DOSSIER LA MUTUALISATION AU SERVICE DU TERRITOIRE La mutualisation selon Nicolas Picard, directeur de la Technopole C’est faire ensemble pour décliner des politiques à l’échelle locale L a mutualisation, c’est l’engagement de tous les financeurs qui contribuent aux actions de recherche, de formation, d’industrie au bénéfice du territoire. C’est faire ensemble et apprendre à trouver des complémentarités pour décliner à l’échelle locale des politiques plus larges. Je pense notamment aux EMR, qui ressortent de décisions nationales. Notre rôle est d’anticiper les mutations et de privilégier les nouveaux domaines afin que le territoire soit à la pointe. Pour ce faire, nous devons accompagner les laboratoires, les établissements de formation pour disposer des compétences. Avant, nos actions consistaient à guider les étudiants dans leurs démarches vers les industriels, à travailler sur l’évolution des contenus de formation pour mieux faire connaître les ressources locales. Aujourd’hui, nous cherchons à ouvrir le territoire et à développer le réseau des acteurs locaux. Si la Technopole est largement soutenue par le Syndicat mixte, nous cherchons en parallèle à capitaliser les financements locaux avec des projets internationaux. Notre territoire a la grande chance de disposer d’une expérience industrielle forte. Il faut s’appuyer sur cet acquis et l’adapter, le transformer pour de nouveaux projets. durable de la ressource en eau et la sécurisation de la production d'eau potable dans la Manche. Autre cas de figure, celui de l’office de tourisme, fruit d’une association entre la Hague et Les Pieux. Ce travail en commun a permis de mettre en place un EPIC qui rayonne sur les deux intercommunalités, le touriste ne distinguant pas de frontières entre les territoires. Ce montage pourrait être étendu à une plus grande échelle. La mutualisation s’applique également entre une intercommunalité et ses communes membres dans une perspective de plus grande efficacité. La loi de 2010 portant sur la Réforme territoriale a éclairci une situation plutôt ambiguë auparavant. Les intercommunalités doivent dresser un schéma de mutualisation pour fin 2014 comportant un état des lieux et un projet de développement. « La mutualisation s’intègre dans un projet de territoire. On pourrait, par exemple, envisager de davantage mutualiser les achats publics en groupant les commandes pour atteindre des valeurs économiques plus intéressantes ou encore sur des compétences liées à l’urbanisme dans un contexte où l’État se retire de l’instruction des permis de construire sur certains territoires », conclut Hélène Guérin. 10- Office de tourisme - La Hague HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 Boîtes, marionnettes, magie et chanson au programme de la saison culturelle 2013 Emmenez les enfants en Boîtes les 8 et 9 février avec Nuna Théâtre pour un spectacle riche en surprises, en courses-poursuites, en cache-cache, en tour de magie, présenté par deux comédiennes qui manient des cubes en carton de toutes tailles. Les marionnettes sont de sortie les 14 et 15 février dans L’amoureux présenté par le théâtre des Tarabates, une création du marionnettiste et scénographe Philippe Saumont à partir de l’album de Rebecca Dautremer « L’Amoureux » autour du sentiment amoureux du point de vue des enfants. C’est quoi l’amour ? C’est le grand sujet de ce spectacle. Place au jeu de hasard le 15 mars avec Une carte ne vous sauve pas la vie pour rien de Belkheir Djenane. L’artiste, dit Bébel le magicien, est un virtuose du tour de cartes à la renommée internationale. Avec lui, la magie n’est pas une seule performance mais devient une expression artistique grâce à la vidéo. Il créé un univers fantastique où les cartes prennent vie, prêtes à lever le voile sur une part de leur mystère. Ce spectacle est présenté dans le cadre d’un partenariat avec La Brèche, Centre des Arts du cirque de Cherbourg, durant la quatrième édition du festival Spring qui se déroule du 7 au 30 mars en Basse-Normandie. La voix de Simon Nwambeben va résonner le 30 mars. Il chante le Bitibak porté par des instruments hétéroclites, harpe, violoncelle, guitare et batterie pour un spectacle qui offre un mélange inédit de sonorités classiques et africaines. Le Bitibak, c’est le nom d’un mélange contre la fièvre, fait d’écorces, de feuilles et de plantes, chez les Bafia, une des ethnies du Cameroun dont Simon Nwambeben est originaire. C’est ainsi qu’il a baptisé son style car ses chansons sont composées d’éléments hétéroclites, mais surtout car il rêve qu’elles soulagent un tant soit peu ses semblables. Plein tube avec Les Cousins le 5 avril, un spectacle de cirque où Julot et René partent en croisade contre les ronds-points tristes. Une promenade tonitruante et joyeuse pour libérer les ronds-points ! Le Tipi pour régler en ligne D’ici quelques années, les paiements en ligne seront la norme et le règlement papier pratiquement supprimé. La CCH est pionnière pour le paiement en ligne des factures puisque c’est la première collectivité de Basse-Normandie à avoir proposé aux habitants dès 2005 un paiement Internet sécurisé pour la restauration scolaire, la garderie périscolaire ou les factures d’eau via son site www.lahague.com. Une nouvelle étape est franchie avec le Tipi, titre payable sur Internet, initié par le Trésor public. Les familles peuvent régler depuis chez elles les factures par carte bancaire, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’opération s’effectue en quelques clics et l’internaute reçoit immédiatement un ticket confirmant son paiement sur son adresse de messagerie électronique. Pour l’instant, près de 18 % des factures sont réglées par Internet. Un chiffre qui devrait augmenter considérablement en raison de la facilité et de la sécurité de ce mode de règlement. Menus sur Internet Les menus à thème sont toujours très appréciés des enfants déjeunant au restaurant scolaire. Les cow-boys seront au rendez-vous culinaire le 22 février et la marine le 10 avril. Les menus de la semaine sont à consulter cinq jours à l’avance sur le site www.lahague.com. Cliquez sur l’onglet « Bien vivre » puis dans la rubrique « restauration collective » pour découvrir les propositions culinaires de la restauration scolaire. BRÈVES Le Tourp prend la mer L’Amoureux Nuna Théâtre Simon Nwambeben © P. Journe À noter • Vendredi 5 et mardi 9 avril Deux journées réservées aux scolaires. • Dimanche 14 avril après-midi Démonstration d’aquarelle et séance de dédicaces de Jean-Loup Eve. • Lundi 29 et mardi 30 avril Atelier aquarelle animé par l’artiste. Rendez-vous à Ludiver dès le 4 février Le planétarium ouvre à nouveau ses portes le 4 février et, outre ses expositions et animations permanentes, trois dates sont à retenir : jeudi 28 février, une animation famille arc-en-ciel, samedi 13 avril, une invitation à jardiner avec le soleil et la lune et jeudi 25 avril, une animation famille jeu de piste. Renseignements : www.ludiver.com Débit de l’eau, débit de facture Que Choisir, le magazine des consommateurs, l’annonce dans son numéro de novembre 2012 : les usagers sont désormais mieux protégés en cas de fuite d’eau intempestive. Le décret sur la facturation des fuites d’eau sur les canalisations situées après compteur, paru le 29 septembre 2012, indique que le service de l’eau doit informer l’usager dès constatation d’une augmentation anormale de la consommation. Une fois prévenu, le particulier dispose d’un mois pour localiser la fuite et donner la preuve de la réparation. Question facture, son montant ne peut dépasser le double de la consommation habituelle. Pour autant, la vigilance doit continuer à s’exercer de part et d’autre surtout en période de froid. Renseignements : www.lahague.com HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013 Du 23 février au 12 mai 2013, le Tourp expose les aquarelles du peintre et architecte Jean-Loup Eve : « Abeille liberté, la vie à bord d’un remorqueur d’assistance ». Elles restituent le quotidien à bord d’un des plus puissants remorqueurs du monde, basé à Cherbourg : la vie de l’équipage, les manœuvres, les différentes interventions. Cette exposition présente également des textes et des films réalisés lors d’opérations de sauvetage en haute mer. -11 Entrée libre : tous les jours de 14 h à 18 h jusqu’au 12 avril et de 10 h 30 à 18 h du 13 avril au 12 mai (sauf le 1er mai). Les animations du Tourp Toute l’année, le Tourp propose des animations pour faire découvrir le patrimoine local d’une façon ludique. Les thèmes déclinés en 2013 seront le travail de la laine, la paille tressée, la poterie au colombin, l’art pariétal, la fabrication du pain au feu de bois et celle d’une mangeoire pour oiseaux… • Tous les mercredis (hors vacances scolaires) : les ateliers du manoir. De 14 h à 16 h 30. Pour tous à partir de 6 ans • Un dimanche par mois : les ateliers du manoir/parents-enfant, pour découvrir le patrimoine en famille • Un mercredi par mois : Graine de lecteur. Une séance de lecture pour le jeune public dans l’espace enfant de la médiathèque • Pendant les vacances d’hiver : stage de cuisine au feu de bois • Pendant l’été : les ateliers de l’été Renseignements : www.letourp.com. HISTOIRES DE LA HAGUE MARCHE NORDIQUE DES BÂTONS ET DES JAMBES Brigitte Baratin T rois silhouettes avancent à toute vitesse à l’abordage de la côte le long de la Maison Millet. Chacune porte des bâtons et marche à fière allure : l’avantgarde du groupe de marche nordique arrive à la fin de sa boucle, menée par Brigitte Baratin, la meneuse de troupe, queue de cheval volant au vent, immense sourire et voix de stentor. Derrière ce trio de tête, se profile un flux continu de marcheurs, surtout des marcheuses, balançant les bras vigoureusement, les joues rougies par l’effort et le bon air de la Hague. Sur le parking de la Maison Millet, d’où ils sont partis, ils s’étirent en cœur après avoir marché durant deux heures. En ce vendredi après-midi d’automne, ils sont une quinzaine de participants à terminer leur périple entre Gréville et Herqueville. Ils se retrouvent chaque semaine pour découvrir un nouvel itinéraire ou redécouvrir un parcours à une autre saison. Les marcheurs, version nordique, sont unanimes à vanter les vertus de cette activité dynamique en plein air. Ils apprécient tout autant la convivialité de la marche en groupe, la beauté des paysages que le fait de faire travailler tout le corps. Qu’il pleuve ou qu’il vente, ils attrapent leurs bâtons et ils avancent. Ils l’avouent : ils sont devenus « addict ». Brigitte Baratin, instructrice de marche nordique, a lancé cette discipline voilà quatre ans à Cherbourg et dans la Hague. Lors de ses débuts, elle n’a pas échappé aux quolibets : des passants lui demandant s’il allait bientôt neiger et si elle avait égaré ses skis. Mais le succès a été rapide. Elle mène six groupes par semaine, rassemblant chacun de 15 à 25 personnes, âgés de 30 à plus de 70 ans. Cette prof de sport, également éducatrice sportive pour enfants, adultes et seniors, ne tarit pas d’éloges sur les bénéfices de la marche nordique : « 80 % des muscles de l’ensemble du corps travaillent et il n’existe pas de contreindication car la marche nordique ne provoque ni d’a-coups ni de problème de genoux. Tout le monde peut s’y mettre à condition d’être sportif car notre vitesse 12- de croisière atteint les 9 km/heure. Il ne s’agit pas de la petite promenade du dimanche. » Les débutants sont bienvenus et accueillis deux fois par mois dans des cours d’initiation où Brigitte Baratin leur apprend à manier les bâtons, à tendre les coudes en arrière pour attraper le mouvement qui permet ensuite de se propulser vers l’avant et de doubler la vitesse de la marche traditionnelle ! C’est l’association de gymnastique volontaire de la Hague qui fournit les bâtons. Plus on marche, plus on a envie de marcher, c’est le miracle de la marche nordique. Ici, pas besoin de coup de bâton pour faire avancer les troupes. associationgvh.monsite-orange.fr HAG’TIONS N° 63 - DÉCEMBRE 2012 - JANVIER - FÉVRIER 2013