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Royaume du Maroc Minietère de I'Agticulture les cahiers do la Techerche agronomique 15 Direction de la Recherche Àgronomigue et de I'Enseignement Àgricole Rabat 1962 L E SC H A M P I G N O N S DE L'ARGANIER PAR PAUL RIEUF Rlnlr 1962 AVANT-PROPOS Attiré lors de mes premièrestournéesdans le sud du Maroc par ce curieux arbre qu'est I'arganier, j'avais été intrigué par le fait que Ie cataloguedesc)raqpignonsdu Maroc de MM' R. Metnn et R.G' WsnNen ne sigpalaitpas de cryptogamessur cette plante. Il en était de même pour le fichier du Laboratoire de Phytopathologie,dépendantalors du Service de la Défensedes Végétaux. S'agissait-ild'une lacune ou bien cet arbre était-il résistantà tous parasites,comme le laissait entendreM. le Professeur EMssncnn ? Ce n'est qu'au fil des annéesque j'ai pu, grâce à de nombreuseset minutieusesinvestigations,découvrir et étudier un certain nombre de champignonstrouvéssur le tronc, les rameaux,les fruits de I'arganier. Qu'il me soit permis de remercier ici les personnesqui m'ont aidé dans ces récolteset au cours de déterminationssouventdélicates: M' Cs.' RuNGls,entomologiste,chef de la Sectionde Phytiatrie, et plusieursde nos co{ègudsdu Servicede la Défensedes Végétaux,M. G. MnexçoN dont le grànd savoir et I'expériencem'ont été particulièrementprofitables' L'identification de ces organismesfut faite au Laboratoire de Phyto' pathologie,bien équipé matériellementet doté d'une importante bibliothèquegrâceà I'action éclairéede M. Er. Guonnl, Directeur de la Recherche Agronomique et de l'EnseignementAgricole, et de M. J. Penner, ancien chef du Servicede la Défensedes Végétaux. Ma profonde gratitude va égalementà Monsieur le ProfesseurR.G. WenNenqui, en plus de sesprécieux conseils,a bien voulu me patronner lors de la soutenancede cette thèse(*) devantun jury (où figure Monsieur le ProfesseurGlnNIen) présidé par Monsieur le ProfesseurEcHEvIN, directeurde I'Institut de Botanique,à qui va ma profonde reconnaissance. (*) Thèse présentéepour I'obtention du grade de Docteur de I'Université de Nancy. Cahiers de la Rech. Agron., I5, 1962. TABLE DES MATIERES PAGES ) AVANT-PROPOS PREMIERE PARTIE - Généralités. .' Introduction L'arganier Historique Famille de I'arganier Caractèresbotaniques Aire de I'arganier Ecologiede I'arganier.... forestières. .. Caractéristiques Usageset exploitation . . . Rôle social et économique. . . BibliograPhie . . . DEUXIEME PARTIE - ChamPignons I. BmrorouvcÈrns H irneola suriculae-iudaeBrnx. II. AscolrvcÈres 7 9 11 11 11 t2 15 t7 18 20 24 25 29 31 31 33 A. SPHAERIALES a. Hyalallantiées EutYPa sPinosae 33 b. Hyalodidlmées Didymella maroccatul biguttulata. .. Mycosphaerella 35 36 c. Phæodidvmées Rhynchostomaarganiae d . Hyalophragmiées M etasphaeria mauritana Phæophragmiées Melanomma nuc;leariumvar' maius f. Phæodictyées Pleospora adminae Thyridium lividum 37 40 4l 44 45 PAUL RIEUF PAGES B. PHACIDIALES a. Hyalodidymées Glonium wemeri III. DrurÉnoMycÈres 46 49 A. PHOMALES a. Hyalosporées Phoma gadiriensis Macrophoma rnalençonii . .. 50 b. Phæodidymées M icrodiplodia l ructicola Diplodia atlantica 53 B. MELANCONIALES a. Hyalosporées Gloàosporîumlructigenum f.. arganiae . .. . 54 C. MONILIALES 1. Tuberculariées a. Muédinées-amérosporées Volutellasp... 59 b. Dématiaoéps- Scolécospofées,gete Aschizotrichtnt Aschizotrichum griseum 61 2. Stilbaoées a. Phæostilbécs Phacoisuia corni 62 fV. SpecrBsTNcERTAE sEDIs . 64 Ceratocystis sp, 64 RÉsutrrÉ 68 PÆlstres pB SlpoucÉes 7T Brsrrocnlpurc 77 Prnxcnrs 81 PREMIERE PARTIE GENERÀLITES INTRODUCTION Le touriste fraîchementdébarquéau Maroc, cheminant le long de I'Atlantique sur la route qui mène de Safi à la plaine du Sousen passant par I'antigueMogador, est immanquablementséduitpar un tableauagreste qui surgit à un tournant: appuyé sur un bâton, un jeune berger vêtu de vieux habits dont la couleur est semblableaux tons chauds de la tetre environnante,surveilleplacidementune bandede chèvresnoires.Certaines d'entre elles cherchent entre les cailloux une maigre pitance, d'autres, dresséessur leurs pattesarrière et arc-boutéessur un tronc d'arbre, s'effotcent d'en atteindre les bassesbranches; mais la plus grossepartie du troupeau se trouve dans la ramure rnême de I'arbre, les bêtes les plus agiles broutant tranquillement les jeunes poussesdresséesà plusieurs mètres du sol. La traditionnelle photographieprise avec I'aide du berger prenantla poseau premier plan, le touriste repart sur la route sansattacher grandeimportanceà I'arbre soigneusement effeuillépar les caprins,ressemblant vaguementà un olivier, et qui lui semblen'avoir pour seul mérite que de rompre la monotoniedu voyage. Cet arbre dédaignédu passantest en réalité la richessedu pays, c'est I'arganier: Argania spinosa(L.) Srenrs auquel le professeurEMsrncrn [14, p,275) rendaitun justehommageen cestermes: s Si le Sud-Ouestmarocain est encore couvert d'arbres, c'est parce que I'arganier s'est imposé au respect de I'homme par les servicesqu'il rend et par sa prodigieusevitalité qui résiste aux traitements les plus barbareset à toutes les maladies.>> Dans un autre ouvrage[15], le même.auteurécrivait : < On ne connaît aucunemaladiecryptogamique,ni maladiesd'origine entomologique.Aucun parasiteanimal n'y a été découvertjusqu'à ce jour ; seule la mouche des fruits Ceratitis capitata arrive à causer quelques dégâts. > Comme mon collègueentomologisteM. RuNGs,j'ai pensé que cette essenceincroyablementrésistanteà tous les facteurs défavorables,apparemmentindemnede toute attaquede cryptogames,devait bien être parasitée par des organismes,probablement rares et peu nombreux, pour l0 PAUI. RIEUF n'avoir pas été remarquéspar les observateursqui étudièrent botaniquement I'arganier. Si de patientes recherchesont permis à M. RuNcs de publier une liste préliminaire de 33 espècesde faune entomologique[38] (nombre qu'il peut accroîtredepuis),les nôtres, tout en nous donnant des résultatsbeaucoupmoins importants, ont mis en évidenceque I'arganier était bien porteur d'une flore cryptogamiquesoit parasitaire, soit saprophytique. L'ÀRGANIER HISTORIQUE L'arganier est un arbre très anciennementconnu et utilisé par I'homme. Il est fort probable que les Phéniciensle cqnnurent,ou tout au moins utilisèrent I'huile qu'il produit, dans les comptoirs qu'ils avaient installésle long de la côte atlantique (Mogador). Aucune signalisationne nous est parvenuede ces intrépidesvoyageurs,pas plus que des Romains qui n'ont vraisemblablementpas pénétré dans les régions où cet arbre avait une grande extension; la province Tingitane ne s'est étendue que sur le nord du pays et n'a guère dépasséRabat où subsisteencore la trace des < Limes >. La forêt des Béni-Snassenétant peu importante et I'huile d'argan que fon en retire étant produite en très faible quantité, elle n'a pas retenu I'attention des écrivains dont les æuvres sont parvenues jusqu'ànous. L'une des plus anciennesmentionsde I'arganier est celle de IeN rr égyptien'Dans son < Traité des simples>, il Brltuen, célèbre.médecin signale cette plante qu'il récolta au Maghreb en 12L9. On en retire de I'huile, dit-il, en donnant d'abord le fruit à manger aux ëhèvreset ilux chameauxqui rendentles noyaux ; on les recueille,on les cassepour isoler I'amande dont I'huile est comestible.Le traducteur de cet ouvrage, le DocteurL. Lrcrrnc (1877-1883),a indiquédanssonmanuscrit:< Aujourd'hui I'usage de donner tes fruits aux animaux est abandonné,je m'en suisassurésur les lieux. > Depuis certe arnusantedescription, bien des signalisationsde cet arbre nous sont parvenuesjusqu'à son baptêmeofficiel par LwNÉ en 1737 sous le norn de Sideroxylon spinosum,du genre Rhamnus (Sapotacées)' Il a toujours très intéresséles naturalisteset les économistesqui ont parcouru le Maroc ; sur lui de nombreux éerits ont vu le jour, accompagnés bien souventd'essaisd'acclimatationdans des pays étrangers: Angleterre en L711,1811,notammentà Kew en 1854; en Hollandeen 1697; dans le Midi tle la France en 1852 et récemmenten californie du Sud à la suite de I'expédition Armour 1924-1927, où il a été introduit pour sa beautéet sa résistanceà la sécheresse' FAMILLE DE L'ARCANIER est monotype, il appartienr Le genre Argania Roeuex et SCHULTES qui renferme environ sapotacées des famille grande et ancienne à la I2 PAUL RIEUF 370 espèces,plus 44 fossilesdatant de l'ère tertiaire. Végétauxtropicaux ou sub-tropicaux,les plantes de cette famille ne se rencontrent pas dans toute I'Europe ; l'arganier en est I'espècela plus septentrionale,la plus voisine du continent européen.En Amérique du Nord, dans l,Illinois; on trouve un de sesreprésentantsdu genre Bumelia. Les caractèresfloraux de cette famille sont assezvariables; dans tous les cas la fleur est régulière, la corolle gamopétale,les étaminesinsérées sur la corolle sont en nombre au moins égal à celui des pétalessouvent en nombre multiple ; l'ovaire est divisé en plusieurs loges renfermant un ovule anatrope; le fruit est une baie. Les Sapotacéessont en généraldes plantes utiles à I'homme par les produits qu'il peut en tirer ; l'écorce de beaucoupd'espècesest médicamenteuse; certainesd'entre elles produisentle gutta-percha; d,autresont des fruits comestiblesou renferment des produits oléagineux tels que l'huile, le beurre de karité. CARACTERES BOTANIQUES DE L'ARGANIER Argania spinosa(I-.) Srrrrs - SideroxylonspinosurnL. - EtaeodendronarganRerz. - Argania siderorylon Roru. et scHULT.est le seul représentantdu genre Argania,' le genre Ie plus voisin est sideroxylon (DIrr.) L. avec Sideroxylonmarmulano BnNKs.,arbrisseauqui pousseà Madère et au Cap Vert. Cet endémiquemarocain se présentesous la forme d'un arbre, c'est I'essenceforestièrela plus originale de I'Afrique du Nord par son intérêt botanique et par sa valeur sociale. Il ressemblevaguementà un olivier, atteignantparfois 8 à 10 mètres de haut; la cime denseest arrondie ; le tronc court est souventconstituépar plusieurs tiges entrelacéesprovenant de la soudurede rejets très voisins où de tigçs issuesd,un même noyau : des embryons se développant ensemble d'onnant des plantules qui se soudentà la germination.L'écorce du fût et des grossesbranchesrugueuses est du type peau de serpent; le bois est très compact,sansaubier,jaunâtre, lourd, d'une densitéde 0,9 à 1 ; sa ohargede rupture est de I 250 à 1 500 kilogrammesau centimètre carrê; il peut donner par stère un quintal de charbonde bois d'excellentequalité ; les grossesbranchesont généralement une allure tourmentée, portant de nombreusespoussesplus ou moins épineuses. Les feuilles, alternes, sont vert sombre à la face supérieure,plus clairesen dessous,lancéoléesou spatulées,à pétiole plus ou moins distinct, avec une nervure médianetrès nette ; elles peuvent tomber par réflexe à une évaporationintense.Cette défoliationpeut durer plusieursannéesdans LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 13 persisou, durant une sécheresse des stationsparticulièrementdéshéritées tante, I'arbre reste à l'état de vie ralentie.Il recommenceà bourgeonner en généralplusieurssemainesavant le retour des pluies. Peut-êtreune hygrométrie de I'air, non sensible aux instruments, déclenche-t-ellele processusde la fabricationdes parenchymesafin que, dès les premières pluies,l'arbre soit prêt à fonctionnerà plein. Les fleurs sont disposéesen petits glomérulesaxillaires; elles présentent 5 sépalespubescents,arrondis, blancs, succédantà deux bractées. La corolle est en forme de clOche; on observecinq étaminesà filets courts portant une grosseanthère mucronéeou obtuse; elles alternent avec des staminodesdont certainssont parfoisfertiles.L'ovairensupère,pubescent, est surmontéd'un style court et conique. La floraison a lieu généralementau printemps et dans certaines conditions ciimatiques en automne, d'où un échelonnementde la maturation desfruits sur une grandepartie de I'année,de mai à septembpe. Le fruit de I'arganier est une baie de forme assezvariable, ovale arrondi, ovale apiculé, fuseaucourt, et de couleur vert à jaune clair. Il se composed'un péricarpecharnuet d'un noyaucentraltrès dur. Le péricarpe est limité extérieurementpar un épiderme fortement épaissi et cutinisé recouvrant une zone de cellules allongéesen mélangeavec des laticifères que I'on retrbuve aussi en profondeur dans la pulpe formée de cellules de grande taille. Au centre du fruit se trouve une'amande qui est un enveloppéed'une coque complexe de plusieurs graines concrescentes, extrêmementdure qui a pour origine des tégumentsdont les cellulestrès épaissiesse sont sclérifiées.Cdtte graine composéene possèdehabituellementqu'un ou deux embryons,elle est albuminéeet gorgéed'huile. Le polymorphismeque I'on constatepour les fruits se retrouve dans la forme de I'arbre, son allure et ses époquesde défoliaison; ceci doit provenir d'une existencede races ou même de variétésdifférentes.On connaît un type particulier dit forme pleureuse,à longs rameaux flexibles, inermesou moins épineuxque la normale' Ayant un enracinementtrès développé,souventtraçant, I'arganier à une longévitéqui ne doit pas dépasserenviron 250 ans, en moyenne 125-l5O ans. Son tempéramentest très robuste; c'est une espècetrès ancienne,mais qui n'est nullement fossile comme on I'a prétendu; sa résistanceest remarquablelorsque les conditions climatiqueslui conviennent, mais son pouvoir d'extensionest faible. Détruit par la hache,le feu, les bêtes - chèvresparticulièrement- il rejette abondammentpour arriver à constituer un hérisson végétal; cette forme peut persister plusieurs années,le volume de la boule croissantrégulièrementjusqu'au moment où cette massed'épinesatteint une dimensionsuftisantepcur t4 PAUL RIEUF i'\ii:.\H\ "'?\ :ÏI-'),"" 'i H ."'\ )i'?:::i:: I I Er.> \, ;", Ï- ù,$ i ' r ! 'tr t'. i \ \iI - rl a A ! r li l Ë5 l !É Ëlw H LEs cHAr\IPIGltoNs DE L'AnGANIER 15 que les poussescentralessoient hors de portée de la dent des animaux et puissentse développeren hauteur et reconstituerune ramure. Cette résisiance extraordinairea sauvél'arganier de la destructionet, par là, a évitê au pays de devenirun désertou une steppeinutiiisablepar I'hommeou par les animaux domestiques. AIRE DE L'ARGANIER Exclusivement marocaine, l'aire de I'arganier, qui couvre environ 700 000 hectares,peut être diviséeen trois zonesprincipales,suivantla densitéavec laquelleil pousse. Une zone à végétation très dense, le véritablepays actuelde I'arganier, là où il prend son plus fort développement,se trouve'dansles régions de Mogador ét d'Agadir. Elle commenceau N et au NE de cette première ville dans les chiadma (65 000 hectares)et, ne s'éloignantguèrede plus de 60 km de la mer, elle s'étendvers le sud dans les Haha et la région de Tamanar (10C000 ha). Longeant la côte en une bande étroite, elle s'élargit dès son entrée dans la vallée du Sous où eile se développeen d'importantesforêts telles celles d'Admine (24 000 ha), d'Haffeia (8 500 ha). Salimite se situe alors sur les contrefortsdu Grand Atlas à une altitude d'environ I 000 mètres; elle atteint dans l'axe de la vallée une distance de 100 km de I'Océan puis revient vers ce dert'tiersur le flanc nord de (*). jusqu'àTiznit (V-1, 2,3;Yl-t,2) I'Anti-Atlaspour descendre Lcr deuxième zone, caractériséepar une population beaucoupmoins dense,est située en bordure de la précédenteet va jusqu'à la limite de I'aire de I'arganier.Les arbres peuvent s'y trouver sous forme de peuplementsextrêmementdégradés,devenantparfois uniquementripicolescomme dans la vallée du Drâa. Cette zone s'étendsurtout au nord et à I'est de Mogador, bande d'environ 100 km de large presque parallèle à_la côte, elle diminue de largeur sur les pentesdu Grand Atlas où elle s'arrête à I'altitude maxima de 1 500 mètres; elle s'élargit pour pénétrer profondémentdans la plaine du Sousjusqu'à Taliouine,à 150 km de la côte, revient vers l'ouest sur lès pentesnord de I'Anti-Atlas qu'elle franchit à Igherm en se dirigeant vers le sud. Elle débouchesur le Drâa à hauteur diAkka, traverse ia vallée pour atteindre la limite nord de Ia falaise de Tindouf et s'infléchit pôur revenir à I'Océan. Sa pénêtrationau sud de la vallée du Drâa est imprécise,elle n'est matérialiséeque par la présence de quelquessujetsimpiantésdansles valléescreuséespar des oueds(riviè({,) Les chiffres indiquésentre parenthèsesont ceux donnésaux différentesré-gions àdn, i. "àii. Uotuoi.iuede répârtition géographiqueétablie par Seuvloe et VINDr' Chérifien.1952' Flore du Maroc. Institut Scientifique l6 PAUL RIEUF res)coulantversla Seguiet El Hamra(V-1,2,3 ; VI-l, 2;XYLI-L.2,3: xxu-l,2). Lcr troisième zone de I'aire de I'arganier est constituée par une série d'îlots isolés comprenant un nombre plus ou moins grand de sujets, vestiges d'anciens peuplements. On les trouve au sud d'El Jadida (ex-Mazagan), au Cap Blanc (IV-l), au sud de Safi à Djorf El Youdi (V-1) ; au sud de Chemaïa (XI-l) ; au sud de Chichaoua (Xï-2); aux environs d'Amizmiz (XN). Deux autres stations très aberrantes sont connues dans le nord du Maroc. La première est située dans la province de Rabato sur les flancs de I'Oued Grou à hauteur de Rommani (ex-Marchand) et de Ezzhiliga (exChristian) (VIID. La deuxième dans la province d'Oujda, à 20 km à I'ouest de Taforalt, dans les Beni Snassen(XX-l). De nombreux et éminents bctanistes ont étudié les anciens domaines de l'arganier et les associationsvégétalesdont il fait partie. Au Tertiaire, les Sapotacéesse répandaient partout ; l'arganier, qui fait partie de cette famille, est une relique du temps où le Maroc et une partie de I'Europe jouissaient d'un climat tempéré-chaud ou sub-tropical ; le D" Mlrns I'a même qualifié de fossile vivant. D'après Jortrruo [27] ce serait au Miocène supérieur, au Pontien (- Sahélien) que remonterait l'époque du plus grand épanouissementde son règne. A une date plus récente son aire, très vaste, aurait été refoulée vers le sud à l'époque du dernier pluvial quaternaire abandonnant la région du Haouz, du Tadla, le bassin de la Moulouya. NÈcna [32], étudiant les collines des Ferjanes - Oued M'Ramere qui forment la plaine du Haouz et se prolongent à I'ouest vers l'arrière-pays de Mogador, constate la présence de nombreux restes forestiers se trouvant en régression par suite d'un usage domestique et de la destruction par les animaux. Après l'étude de la composition floristique, du spectre biologique de la végétation primitive, I'auteur pense que I'arganier n'a jamais été I'espèce dominante de cette tetraclinaie dont la strate arborescente était constituée par les thuyas (.Callitris articulata (V.lut-.) Munn.), les caroubiers (Ceratonia siliqua L.) et sans doute les oléastres ; tout au plus y participait-il comme espèce dominée ; il se comporte plus comme un hôte toléré que comme un élément fondarnental ; il est < surimposé >. La question est de savoir, dit NÈcnt, si les peuplements actuels d'arganier dans I'arrièrepays de Mogador ne seraient pas le travail de I'homme, détruisant systématiquement le thuya et le genevrier de Phénicie (Juniperus phoenicea L.) tout en respectant I'arganier. Dans tout son domaine actuel I'arganier se trouve en association assezcomplexe avec d'autres plantes, en raison de sa siiuation géographique et du fait que I'on constate des infiltrations saharo-tropicales du type Acacietum et de son inclusion dans I'enclave macaronesienne ; avec deux LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER t7 endémiques: arganieret gommier (Acacia gummifera Wtrro.) on trouve et autantde vicariantes. une vingtainede plantescanariennes correspondant EMsBncrR[15] estimequ'il y a plusieursassociations aux différentstypes d'arganeraies: 1" Etage semi-aridesur le littoral : callitraiedans laquelleI'arganier remplacele thuya. 2" Etage aride à l'intérieur: certaineSespècesexigeantesseraient éliminées. 3" Bordure saharienne:staderégressifde l'arganeraie. Des listes par régions, extrêmementcomplètes,ont été donnéespar Ramenéà sa plus simpleexpresde nombreuxauteurssur cesassociations. sion I'arganetuma comme associésfrutescentsles plus caractéli3tiquesle tizra (Rhus pentaphylla Dnsr.) dans les Haha et le Sous Occidental, le jujubier (Ziziphus lotus L.) à I'est de Taroudant ; I'euphorbe échineuse (Euphorbia echinus Koor fils et Coss.),de I'Anti-Atlas jusqu'à la vallée du Drâa. ECOLOGIE DE IjARGANIER L'arganier est un arbre essentiellementxérophile et thermophile; il ne peut vivre que dans des conditions très strictes de température et d'humidité, il se montre alors extrêmementrobuste, très vigoureux, proliférant abondammentde rejets de soucheou de tige ce qui lui permet de résister aux mutilations diverses.La conditon climatique essentiellepour son développementest un climat doux ; pcu exigeantau point de vue eau, il demandeun certain degré hygrométrique. Sa végétationest excellentesur les territoires recevant une pluviométrie annuellemoyenneallant de 120 mm à 500 mm ; èetteespècetrès plastiquea un optimumqui se situevers 250 mm. élevéeset prolongées,50'5 à TarouS'il supportedes températures que façon exceptionnelleà des abaissements peut d'une il résister dant, ne de températurelégèrementinférieure à 0o, et à condition qu'ils soient de courte durée.La moyennedes températuresminima du mois le plus froid, janvier habituellement,permet de se rendre compte que l'arganier ne se développeplus en dessousde l'isotherme 3"8. Ceci limite son extension en altitude, il ne dépassepas en montagnela zone des plus bassesneiges par le thuya et le chêne veft (Qwercus où il est remplacéprogressivement ilex L.). dans la partie nord et L'isotherme3"8 limitant son développement en altitude, l'arganier ne peut, dans la partie méridionale de sôn aire, 18 PAUL RIEUF s'aventurer dans des régions recevant un minimum de pluie et surtout là où I'hygrométrie atmosphérique est basse. remplies,I'arganierest à peu près Une fois les conditions.climatiques indifférent quant au sol qui le nourrit et le porte ; il se contente aussi bien de schistes,de calcaire,que d'alluvions.Les arganeraiesreposenten grande partie sur les calcairesdu Crétacéinférieur ou supérieur: Haha, Chiadma, Agadir, sud de I'Atlas, ainsi que sur les alluvionsquaternairesde Mogador, de Tamanar, du Sous ; dans I'Anti-Atlas elles sont sur des schistesprimaires et sur du Permo-Trias (Bigoudine). Cet arbre tout en poussant sur des terres de composition très diverses ne s'accomode pas des sables mobiles, ses racines traçantes devant mal supporter le décapage éolien; c'est pour cela qu'il a disparu des dunes mobiles des environs de Mogador. Il fuit aussi les sols dans lesquels se trouve une humidité permanente, même si celle-ci est modérée. CARACTERISTIQUES FORESTIERES DE L'ARGANIER L'arganier en raison de son rôle social et de I'utilisation de ses fruits, n'est pas considéré comme un arbre forestier normal ; pendant longtemps il a été qualifié d'arbre fruitier. Les vergers étant privés, les forestiers n'avaient pas à intervenir dans son exploitation. Un esprit de lucre avait détourné I'arganier de sa destination naturelle ; des coupes abusives ont eu pour but de ravitailler en bois et charbon de bois Marrakech et Mogador, ces villes ayant une population en accroissementconstant depuis I'installation du Protectorat. Puis, lors de la pénurie du combustible qui survint durant la guerre de 1914-1918, les peuplementsdurent approvisionner tout le sud du Maroc. L'exploitation ainsi lancée, les courants commerciaux créés,I'arganeraiefinit par alimenter en charbon de bois Safi, Casablancaet fut même exporté sur le Portugal et I'Espagne.On estime qu'en 1922 elle produisait environ 100 000 quintaux dont 60 000 entraient à Mogador qui en exportait 25 000 quintnux. Ce ne fut qu'en 1925 qu'un dahir posa le principe du droit supérieur de I'Etat sur I'arganeraie tout en conservant aux populations locales des droits de jeuissance très étendus. En fait, les restrictions ne visaient qu'à empêcher I'abattage, les grossesm.utilations,la cession du droit de récolte à tout autre qu'à un usager marocain. Cette réglementation permit d'arrêter la destruction de I'arganeraie, considérée comme une forêt, préservant ainsi I'avenir des populations car, cet arbre disparu, le sol de ces régions devient totalement improductif. L'arganier, arbre de troisième grandeur,de 8 à l0 mètres de haut,6 en moyenne avec 2 à 3 mètres de tronc, se multiplie exceptionnellement par semis du fait de la cueillette des fruits, du Parcours des troupeaux de LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER t9 chèvreset des conditions requisespour la germination de la graine. En généralcelle-ci s'effectuedans une touffe de tizra, de jujubier, d'euphorbe cactoïde, qui protège la jeune plantule contre la dent des animaux. Cette condition est rarement remplie mais elle est suffisante,compte tenu de la lenteurgénéralede l'évolutionde la forêt. de I'arganiera lieu par recépage;chaque La principalerégénération soucheémetun nombreconsidérablede rejetsqui arrivent à s'individualiser au bout de 8 à 10 ans. Il se forme ainsi un gobeletde tiges autour des >, type de anciennessouchescréantune < futaie sur souchessurbaissées peuplementpresquenormal dansles arganeraies dont la formationa pour origine des incendiesou des coupes. La densitédes sujetspar unité de surfaceest assezfaible; les arbres sont en gén&al régulièrementespacéset leur nombre dépendde la pluvioplus métrie; les cimesne sont jamaisjointives,le peuplementressemblant à un verger d'olivier qu'à une forêt. L'analogie est encore plus frappante du fait qu'il n'existepas de sous-boisproprementdit ; ceci tient à I'usance de la forêt, aux culturesintercalaires,au pâturagepar les moutonset les chèvres.La végétationspontanéemanquepresquepartout ; elle est relati vementplus abondantesousles ramuresépaisses des sujetsbien développés.Soussonabri I'insolationestmoinsimportanteet surtoutil s'opèreune condensationde I'humidité atmosphériquequi arrive à ruisselersur les feuilles.De plus,les racinespuissantes s'alimentanten profondeur,permettent la restitution de I'eau en surfacepar suite d'une évaporationintense suivie de condensationnocturne. Cette eau humidifiant la couche superficiellede la terreestutiliséepar la végétationherbacée; on a ainsicomparé l'arganierà une machineélévatriced'eau. En plus de ce phénomèned'humidificationde la couchesuperficielle du sol, I'arganierprocureaux herbesspontanées une protectionmécanique lorsque les semis ou les rejets de souche,étant abroutis, constituent un hérissonvégétal.A son abri les grainespeuventgermer,les végétauxqui en sont issusse développernormalementen dehorsde toute destructionet grainereux-mêmesen toute quiétude.L'arbre, tout en se régénérant,a un rôle importantde protectiondansla pérennitédes pâturages.Cette action peu spectaculaire est encoreà porter au crédit de cetteessence. Si soussa ramure il ne constituepas un véritable sol forestier enrichi en matière humifères,I'arganier conservela terre arable en la défendant contre l'érosion éolienne.Cette action est surtout sensibledans les plaines alluvionnaires,particulièrementdansle Sous,par la protection des couches superficiellesdu sol contre le décapageproduit par les vents violents, qui sont fréquents. Lors des tempêtes,on peut voir s'élever une poussière intensedans ces plaines aux sols meubleset dénudés,constituéspar des 20 PAUL RIEUF élémentstrès fins. Là où la forêt persiste,le vent brisé au ras du sol est incapablede déplacerles élémentslégers.L'arbre joue ainsi un rôle des sols. importantdansla conservation USAGES ET EXPLOITATION DE L'ARGANIER Détournéde son rôle normal,I'arganierétait le grand pourvoyeuren charbonde bois du Sud du Maroc, par destructiontotale de la forêt. A la suite de I'abattagepar coupesà blanc et de la disparitiondes herbes poussantà son abri, les animaux se nourrissaientuniquementdes rejets de souchesqui étaientainsi régulièrementdétruits au fur et à mesurede leur formation. La transformationde son bois en charbon n'a pas été totalementsuppriméeà la suite de I'institutiondu contrôleforestier.Les coupesraresont été poursuivies,mais au lieu d'assisterà une exploitation ce furent les peuplementsdégradésou déclinantsqui ont été désordonnée ainsi traités. Dans des parcelles soigneusementdélimitées, la mise Des opérationscompléen défensau moinsdurant l0 annéesfut observée. et d'éclairciesur souchesfurent appliquées,aboumentairesde dépressage : d'un tissant à une reconstitutionde la forêt. L'opération est bénéfrque peuplementimproductif, on obtient en 10 ans une nouvelle forêt bien formée,jeune,donnantune fructificationrégulière.Certainsagentsd'autorité ont mêmedit qu'aprèsce traitementil existaitplus d'arganierQu'avant. Le manqueà gagnerdes populationslocalespendantles cinq à six années de non-fructificationest largementcompensépar les salairesd'exploitation et le prix de vente du charbon de bois; au bout de 10 ans quand les ils troutroupeauxsont autorisésà pénétrerdansles parcellesrégénérées, vent un pâturageabondant,plus riche qu'autrefois.Les Eaux et Forêts âgésd'environ considèrentqu'il est possiblede traiter ainsiles peuplements 120 à l5C ans pour régénérerl?arganeraie. Tout le bois de ces coupesn'est pas destinéuniquementà la carbonisation; I'arganier,dans les régions où il pousse,est la seule essence capablede fournir du bois destinéaux usagesfamiliaux ou agricoles.Très dur, tourmenté, ayant une faible longueur, son utilisation est ma.lgrétout assezréduite. Par contre les feuilles et les jeunespoussesont une très grosseimportancesur le plan économique; ellesserventà nourrir le bétail à tel point que I'on a pu dire que l'arganierest un < pâturagesuspendu>. On estime à 800 ou 900 000 caprins et 300 000 ovins le cheptel des régionsde Les feuilleset les Mogador et du Sousqui pâture dans les arganeraies. par les animaux quand la végétation poussesde I'arbre sont recherchées que quelques spontanées'estraréfiée.Sanscettenourritureil ne subsisterait troupeauxétiquescherchantl'été une pâtureproblématique,au milieu des LES C}{AMPIGNONS DE L'ARGANIER 2l cailloux calcinés.Broussins,rejets, sont broutéspar les Ovins; dressées sur leurs pattes arrière,les chèvresdévorentles bassespousses,puiS se hissentaciobatiquementsur les branches; I'allure tourmentéedes arbres est pour beaucoupdans les mutilations qu'ils subissentde la part de ces aniÀaux. Est particulièrementtypique de cette action, la forme de la partie bassede la ramure: toutesles branches,pousseset feuillesne dépassent pas un plan horizontalparallèleau sol; la distancede ce plan au sol est variable suivant les régions; on peut en déduire quel est I'animal qui dansle secteur.Si la distancen'excèdepas I m 50 pâturehabituellement ôe sont des chèvres,si celle-ci atteint 2 mètres,la < taille > est imputable aux chameaux.Dans la forêt d'Admine, le long de la route d'Inezganeà Taroudant se trouve une piste cavalièrefréquemmentempruntéepar des troupeauxde camélidés;de chaquecôté de la piste les arganierssont tondusjusqu'àenviron 2 m 50 de haut; au-delàde ce passageles arbres r"p.enn-"nt-leur allure normale, c'est-à-cire que la ramrue. descend à I m 50 du sol, cOrrespondantà la hauteur des dents d'une chèvredressée sur sespattes arrière. La principale richessefournie par I'arganier est sa production de fruits ; lei deui parties constituantcette baie ont une utilisation proPre: la pulpe comme nourriture pour les animaux, I'amande dont on tire une huile comestible. La pulpe a été particulièrementétudiéeau point de vue composition chimiquepar BArrINo [1], qui donneI'analysesuivante: Humidité Sucres réducteurs I avant interversion après interversion Tanin Matières protéiques totales Matières albuminoides Phosphatesen PPu Cellulose Gutta-percha Cendres Déchets, pertes (indosés) 3O à f5Vo lir2g 3 à 3 g 5 0 t: 34 à 36% 2O à 2l7o s à 6% 2O à 227o 7 à 8 g 33à37 e -/O J = : | à r,50vo 7,75 à 7,87 6,65 o,lo22 5,68 12 à l3Vo 0,23 4 ù 5Vo Sa richesseen glucoseexplique que les israélitesmarocainspréparent dans le SOusde la mahia d'argan, sorte d'eau de vie obtenuepar fermentation de la pulpe suivie d'une distillation. Mais son utilisation normale est I'alimentaiionau bétail ; sa valeur énergétiqueest élevée: 1 kg de pulpe correspondà 0 kg 850 d'orge,soit un équivalentde 1,20 u.F. Estimant 22 PAUL RIEUF à 8 quintaux de fruits frais produits à I'hectare, soit environ 500 kg de fruits séchés,on obtientune productionde 250 kg par hectared'une riche provende,quantitéremarquablepour les paysoù poussel'arganier. On trouvedansle péricarpedesfruits une matièreguttoïde; B.lruNo l'a isoléeet I'a trouvéesemblableà celle que renfermentles autresSapotacées.Elle représerlte12 à 13 7o de la pulpe séchéeà I'air, concentration qui pourrait éventueillement permettreune exploitation.Son extractionet la recherchedes débouchésn'a jamais été entreprise. L'autre constituantdu fruit, la graine,a une utilisationhumainetrès intéressante ; on en retire I'huile d'argan extrêmementprisée pour son goût par les popti{âtionslocales; c'est une importantesourcede revenus ou un ingrédientgratuit pour I'alimentation.Habitués à cette huile, les ouvriersexpatriéssefont expédierpar leursparentsquelqueslitres de cette huile dont ils ne peuventse passeret qui leur rappellele pays. L'extraction de cette huile est une opération familiale qui n'atteint que très rarementle stadeartisanal.La coquede la noix est casséepour en retirer les amandes.Celles-cisont ensuitetorréfiées.autrefoisdans des récipientsen terre, aujourd'huisur une tôle poséesur un feu de brindilles ou de charbon de bois. Cette opérationest indispensable ; elle entraîne la destructiondes saponinesqui retiennentI'huile en émulsiondans le suc cellulairetout en desséchant les amandes,les rendant ainsi plus friables. Les meulesutiliséespour le broyagesont du même type ancestralque celles utilisées pour la mouture des céréales.Elles se composentd'une meuledormantecirculaireayant environ 30 à 40 centimètresde diamètre et coniquedans sa partie centrale.Sur ce cône vient s'emboîterla meule tournante percée en son centre d'un trou servant à I'alimentationdu moulin en amandes,qui en descendant sont écrasées entreles deux meules. La farine obtenues'écoulevers le bas. Dans la meule tournante.vers la périphérie,est creuséun autre trou dans lequel vient se ficher un bout de bois dresséverticalement,servantde poignéeet permettantde donner à la meule supérieureson mouvementde rotation. Le broyageayantpermisd'obtenirune pâteplus qu'unefarine,celle-ci est malaxéemanuellementavec addition de petitesquantitésd'eau tiède pour obtenir une pâte onctueusequi est alors pétrie énergiquement.De qui sont recueilliesdansdes cettemasse,I'huile suinteen f,nesgouttelettes jarres en terre où se termine la décantation.La pâte résiduelle,épuisée, est utiliséecommetourteaupour I'alimentatiôndes animaux. Le rendement de cette extraction est dérisoire. On estime qu'en moyenne100 kg de fruits frais contenant2,27 Vo d'huilen'en fournissent que I à 1,500kg avec 10 heuresde travail de femme; soit une production 23 LES CHAMPIGNONS DE L,ARGANIER à I'hectarede 8 à 10 kg, ce qui représentepour le Maroc environ 2 à 3 000 tonnes d'huile et 45 000 quintaux de tourteaux résiduels. L'huile d'argan est d'une belle couleur jaune clair, a un goût de noisette,n'est nullement acide et peut se conserverindéfinimentdans des flacons secset bien bcnrchés.En généralles amandesne sont pas immédiatementutilisées; elles sont laisséesen tas, sans soins, à la chaleur et à l'humidité. L'huile obtenueest alors âpre, mauvaise,et rance.Les populations locales n'y trouvent cependantaucun inconvénientet l'apprécient ainsi. Obtenir de l'huile fruitée et rance n'est pas une exclusivitéde I'argan, il en est de même pour la fabrication locale de I'huile d'olive : avec une population.de près de deux millions d'oliviers le Maroc ne produit que quelquestonnes d'huile vierge de bonne qualité. Là aussi la mauvaise conservationdes fruitq en est la cause. Les caractèresphysico-chimiquesde I'huile d'argan ont été définis par Berrtxo [1] qui donne les chiffres moyens suivants: Densité à + 15' Indice de saponification Indice d'iode Indice de RBrcsBnt I n d i c e d ' a c é t y l e. . . . Indice de HenNen Indice de CnrsrraBn Indice d'acidité ou acide oléique Essai de MeulænÉ Point de solidification Point de fusion de l'huile congelée Indice de réfraction Acide linoléique .... 0,917 à 0,91E 1 8 9- 1 9 0 99 - 100 1,62 tr-12 95,60 95,70 70" - 71" 0,87 -- 0,90 t29 - ll" - 8'5 t,47ll 1,32 Proche de I'huile d'olive par ses caractères,I'huile d'argan ne se solidifiequ'imparfaitementpar I'action de vapeursnitreuses; elle donneun très beau savon dur, de couleur jaunâtre, moussantpeu. Les tourteaux résiduels,sous-produitsde llextraction de I'huile, servent à I'alimentationdu bétail ou sont parfois utilisés comme engrais.lls ont la compositionsuivante: Matières azotées M a t i è r e sg r a s s e s . Humidité Cendres Produits solubles dans I'alcool Cellulose 24,60 18,85 26.30 3,65 9 17,60 On a constaté qu'ils renferment une saponine nommée arganine. Ce corps a des propriétéshémolytiquesmarquéeslorsqu'il est directement injecté dans le torrent circulatoire d'animaux. Il détermineune hémolyse par diminution de la pression osmotiquedu plasma, entraînant la mort ^r^ PAUI, RIEUF lorsqu'il est injecté à fortes doses. Par voie digestivesa toxicité est très faible ; avec une grosse concentration, il ne provoque qu'une purgation passagère.On lui a imputé des accidentssurvenus à des enfants en bas âge (gastro-entérite) ayant été nourris avec du lait de vache alimentée par des tourteaux d'argan, procédé qui a, dans la région de Mogador, mauvaise réput;ition, les éleveurs évitant cette utilisation. D'après les expériencesde BnrrrNo [1] il ne semble pas que les accidentsconstatés soient imputables à I'arganine ; cette saponine étant peu toxiQue par elle-même se trouve en outre en très faible quantité dans les aliments et elle est facilement éliminée par voie urinaire ; elle n'apparaît qu'à l'état de trace dans le lait des hôtes qui en ont ingéré de fortes doses. Il est vraisemblable que les intoxications signalées ont pour origine une fermentation des tourteaux avec présencede moisissuresqui se développent abondammentdurant Ia période estivale. ROLE SOCIAL ET ECONOMIQUE DE T,'ARGANIDR L'arganier joue un rôle décisif dans la vie des populations du sudouest du Maroc. Sa disparition aboutit à la stérilisationdu pays, dont malheureusementde nombreux exemples nous ont été fournis durant la guerre de 1914-1918. Celle-ci provoquartt une pénurie de combustible a entraîné des abattages multiples et inconsidérés ; les rejets, broutés par les animaux qui n'avaient plus que leur feuillage pour se nourrir à la suite de la disparition estivaledes herbes non protégées,n'ont pu reconstituer la forêt, si bien que des milliers d'hectaressont devenusdes déserts où ne poussequ'une très faible végétationdégradée.Celle-ci très saisonnière est incapable d'alimenter le cheptel qui autrefois prospérait sur ces mêmes surfaces.La population qui vit presque uniquement des revenus de son troupeau a dû s'en aller. Il ne reste plus sur ces territoires que quelques nomades dont* le mode de vie, très précaire, est à la merci d'une disette si I'année est particulièrementsèche. Pendant longtemps I'arganeraie fut considérée comme un vergqr soumis à une utilisation agricole poussée ; dans certaines parcelles le labour du sol entre les arbres et son ensemencementen céréales (orge) était possible ; dans d'autres le pâturage était collectif durant une partie de I'année, 7 à 9 mois, puis devenait privatif durant la période de fructification. On voyait alors surgir un réseau de zéribas, haies sèches d'épineux délimitant des enclos particuliers,pour protéger le droit individuel de récolte. Avec le régime forestier ces utilisationsde I'arganeraien'ont pas été supprimées.La terre est toujours cultivée dans les mêmes conditions ; I'usufruit de la production normale des arbres est réservéeaux autoch- 25 I,IiS CHAMPIGNoNS DE L'ARGANIER tones : fruits, bois et charbon quand il est nécessaired'exécuterdes dans les coupesde rajeunissement. La pâtureest simplementréglementée exploitationsrécentes,libre dans les parcellesnon traitées. Cette action de I'Etat a permis de régénérerbien des secteursde I'arganeraiedont les plus ancienssont actuellementflorissants.Elle a évité sa destructiontotale, permettantà la population loeale de vivre et de subvenirà sesbesoins.Il n'existepas d'arbrescapablesde remplacer I'arganier sur son territoire, non seulementpour sa production mais simplementpour croître sur ces terres aridesqui, sanslui, deviendraient des steppescaillouteuses Vieil arbre tertiaire ou des montagnesdénudées. sa pérennitéa sauvéde la désertificationtout un pays pour le plus grand bien de I'homme. BIBLIOGRAPHI E SOMMAIRE SUR L' ARGANIER l sur I'huile d'arganet sur quelques BlrrINo, M. - 1929.Recherches autresproduitsde I'arganier.- Librairie Le François,Paris. 2 . BerrrHo, M. - 1930.L'arganier.- Tr. desLab. de Mat. Médicale et de PharmacieGaléniquede la Fac. de Pharmacie,3" partie, Paris. J. Bouny, P. - 1948-1950.Economie forestièrenord-africaine,t. I et IL - Edition Larose,Paris. 4 . 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Maroc, Rabat. 46. X. - 1953. Observationspréliminairesfaites sur I'arganier à I'Oued Cherrate et à Dar Askraoui en vue de sélectionsgénéalogiques. Ann. Rech. Forest., rapp. annuel 1952, Rabat. HookersJournal of Botany, Dir. des E. et F. du DEUXIEME PARTIE CHÀMPIGNONS BASIDIOMYCETES A. Ordre desTREMELLALES 1. Famille des AURICULARIACÉES Genre É1IRNEOLA Fpuuuns Hfuneola suriculq-iudæ Brnx. Nous avons trouvé à plusieurs reprises cette espèce, assezrépandue au Maroc, sur arganier, dans la forêt d'.{dmine (plaine du Sous) et daris la bande côtière située entre Agadir et Mogador, plus précisément à quelques kilomètres au sud du cap Ghir. Récemment elle est apparue à Rabat sur un morceau de bois d'arganier mis en cage (pour I'bbtention d'insectesxylophages),récolté par M. RuNcs dans le Sous. Cet échantillon a été communiqué à M. MerrNçoN qui a bien voulu nous en confirmer la détermination. Ce champignon, classé suivant les auteurs, soit dans les Protobasi' diomycètes famille des Auriculariacées, soi't dans les Dangeardiomycètes proprement dites, n'est modifié en rien par suite de sa présence sut arganier ; il est semblable à lui-même, et ses fructifications sont en tous points identiques à celles que I'on peut récolter sur d'autres plantes-hôtes. Considéré comme saprophyte, vivant sur du bois mort, il ne prend pas sur cet arbre un grand développement ; les réceptacles cupuliformes, sessiles,minces, élastiques,gélatineux, brun olivâtre à la partie supérieure, brun purpurescent à la partie inférieure, ont une surface assez faible ; ils sont inégaux et apparaissent étagés les uns au-dessous des autres, souvent sur des moignons de branches cassées. Cette espèce, maintes fois déerite, possède un certain nombre de noms synonymes parmi lesquels on peut citer : - Auricularia auricula-judæ (Fx.) QuÉr-. Auricularia sambucina Menr. Tremella auricula-judæ L. Exidia auricula-judæ Fx. Elle a plusieurs variétés telles que : var.lactea QuÉr. ;var. nidiformis LÉo. 32 PAUL RIEUF Au Maroc Hirneola auriculn-iudæBrnx. a été trouvé fréquemment [33] sur des plantesdiversesdont : - Qsyasysvulgaris Mrn. - Citrus sinensisL. - Pïstacia atl.anticaDnsr. - Populus nigra L. var. italica (Du Rov) Mernn - Quercuslaginea Lnux. - Quercus ilex L. - Q.uercussuber L. \SCOMYCETES A. Orclre des SPI{AERIALES l. Famille des SPH^IERIACÉES a. HYALALLANTIÉES GenreEUTYPA TuhsNs Êutypo spinosæ n. sp. Stronias supelficiels, légèrement bornbés, recouvraùt le bois dénudé en plaques allongées,plus ou moins étendues,de surface variable pouvant atteindre 20 à 30 mm de long par 5 à 10 mrn de large, isolés ou parfois confluents, de couleur noire, de consistancecarbonacéeayant en moyenne 50 p d'épaisseur; périthècessous-stromatiques, immergés dans le bols, de sub-sphériques.à. anguleux par compressionmutuelle, ayant 250 à 350 F de. diamètre, péridium noir carbonacéde 25 à 40 p d'épaisseur; les périthècessont surmontésd'-un.collong de 250 à 280p par 100 à 160p de large, à parois épaisses30 à 50 p, émergeantdu stroma en une proiubérance mamiforme, lisse,noire, ayant 80 à l20p de haut, terminés à sa partie supérieurepar une ostiole circulaire légèremeni déprimée, à bords glabres et lisses ayant 20 à 25 p de diamètre ; asquesclavulés, pédicellés, hyalins à parois minces,lisses,ayant 25 à 30p de long par 6 à 8p de large, contenant 8 ascosporeshyalines ou légèrernentjaunâtres, rrniiellulaires, allantoïdesarrondiesaux extrémitésayànt 6 à 7,5 de long par 1,5 à 2 p. de large ; paraphysesnon trouvées (Pr. I, fig. a et b). Trouvé sur bois dénudéd'Argunia spinosa(L.) SxElr_s,forêt cl,Admine (plaine du Sous). Stromatibussuperficialibus,tenuiter convexisin summo ligni denudati, in laminis . usque ad 20-30 X 5-10 mm profiactis, sparsis aliquando conlluentibus, nig'ris,carbotraceis5Op crassatis; peritheciis sub stromarc, immersis in ligno, sub-sphæroideisvel parum applanatis 250-350u diam., peridio nigr<t curbonaceo 25-40p crassato ; peritheciis cum rostro 25O280 p longo, 100-160 largo, parietibls 30-50 p crassatis,ex stromate in mamiforme tuber, Ieve, nigrum, 80-120p altum, apice ostiolo orbiculato minute d.epresso,glabro 20-,25p diam. ; ascis clayulatis, clavulatis-pedicellatis, hyalinis parietibus lrevibus 25-30 X 6-8 1r ôctosporidiis allàntoideis, apicibus rotundatis hyalinis vel luteolis 6-7 X 1,2.2p ; sine puraphysibus. Hab. : in ligno denudato Arganiæ spinosæ,silvu Atlminiæ (Sous). Ce champignon trouvé à diverses reprises sur des troncs dénudés d'arganier, se présente sous la forme d'un stroma noir, mat, disposé en plaques allongées, légèrement saillantes et bombées, la surface unie est parsemée de petites protubérances mamillaires. Ces mamelons qui attei- gnentjusqu'à 130p de haut, isolés,répartisinégalement,. disposésenviron à une distancede 300 à 400 p, sont en fait la partie terminaledu col des t l -r+ PAUL RIEUF périthèces. lls sont percés d'une ostiole légèrement déprimée donnant accèsau canal interne. Dans ce dernier les parois sont tapisséesde périphyses, longs filaments dressésvers le haut, dirigés vers I'ostiole à laquelle ils affleurent, très nombreux, ne laissant libre que la partie axiale du conduit. A la base du canal, on observeun léger étranglementdiminuant sa section lorsqu'il slinsère sur le corps plus ou moins sphérique du périthèce. Les périthèces limités par une paroi carbonacée, épaisse de 25 à 40 p, sont généralement sphériques. Parfois deux de ces organes étant juxtaposés, s'appuyant I'un sur I'autre en se déformant mutuellement, ils présentent au point de contact un méplat. Ils sont immergés dans le bois de I'hôte, n'étant réunis par le stroma superficiel qu'à hauteur de leur rostre. La cavité interne du périthèce est remplie par un hyménium fertile constitué par des âsquesdirigés vers le haut, rangés les uns à côté des autres et ne contenant à maturité que 8 ascosporesdistiques, allantoïdes, hyalines ou parfois légèrernentcolorées en jaune. Le nombre des ascosporesformées dans les asques,permet de différencier deux genres extrêmement voisins appartenant aux Valsacées : Eutypa Tur-. et Cryptovalsa ne Nor. ; le premier ne possède que 8 ascosporespar thèque, le deuxième plus de 8. D'après ses caractères morphologiques notre champignon appartient au genre Eutypa Tul. ; nous avons recherché s'il pouvait être rattaché à une espècedéjà décrite. Peuvent être éliminées toutes celles dont I'ostiole ou le sommet du col émergeant du stroma, présentent des sillons rayonnants (sulcate); ce n'est pas le cas de notre espèce,le mamelon étant rond et lisse sans dépressionsradiales. D'autres espèces doivent être écartées par suite de la présence de certains caractères qui ne concordent pas avec la nôtre. Par exemple : Eutypa quercina Sacc. dont les asques mesurent 25-30 X 5-6 p, les ascospores6-7 X 1,5-2 p et possédantdes hyphes brunes, rigides, dresséesen surface du stroma ; Eutypa nilidc (Nrrs.) Sacc. ayant des asques dont la seule partie sporifère atteint 40 r" de long ; Eutypa /ata (Prns.) Tur. trouvé en Algérie et sa variété E. Iata var. macrochloaPn. signalée en Tunisie dont les ascosporesont 8 à 10p de long et des asquesde plus grande taille que ceux de notre espèce: 25 à 42 p ; Eutypa spinosa (Pnns.) Tul. avec des ascosporesde 6-8 X 2,5 p mais elliptiqueset asymétriques. Nous n'avons pas pu trouver dans la bibliographie dont nous disposons une espèce semblable à la nôtre à laquelle nous pourrions nous référer ; aussi pour ce champignon nous proposons de lui donner le nom de : Eutypa spinosæn. sp. LES CHAMPICNONS DE L'ARGANIER 35 Cette espècea été récemmentretrouvéeà Ounara (Est de Mogador) sur du bois partiellementdélignifié,associéeavecGloniuin werneri; son aire paraît s'étendreà toute l'arganeraie. b. HYALODIDYMÉ,ES Genre DIDYMELLI SeccnnPo Dtdvmella rnûroccdnc n. sp. puis érumpents,globuleux à subPérithècesépars, sous-épidermiques globuleux, ostiole .petite légèrementpapilleuse,parois glabres membranacées,noires, ayant 250 à 320 p de diamètre ; asqueshyalins, sub-cylindriques à clavulés,arrondis au sommet, légèrementpédiceliésayant 60 à 80 p de long par 20 à 30 p de.large ; paraphysesnombreuses,simples,cloisonnées, cylindriqués ayant de 80 à 90 p dc long par 2 à t * de large ; ascosporesnon guttulées, hyâ.lines.ovoides à ellipsoides, cloison transversale avec eonstriction donnant deux cellules dissymétriquès,extlémités :ârrondies pour les légère1nentlancéolées pour les cellules supérieures,. cellulçs inférieures, ayant 20 à 25 p de long par 9 à 10,5p de large (cellules supérieures12-14 X 9-10.5p, cellules inférieures E-10 X 7-9 p) (Pr. I, fig. c). Habifat : sur rameauxdesséchôs d'Argania spinosa(L.) SKEELs, forêt d'Admine (plaine du Sous),trouvé en mélange avec Diplodia atlantica. Peritheciis sparsis, epidermide tectis vel erumpentibus globulosis vel sub-globulosis,ostiolo minuto epapillato,perietibus glabris, membranaceis, nigris 250-32Op diam. ; ascis hyalînis, sub'-cylindraceis vel clavuleis,apice rotundis, minutissime pedicellatis 60-80 X 20-30p ; paraphysibusnumerosis, simplicibus,septatis,cylindratis 80-90 X 2-3 p ; sporidiis non guttuIatis, hyalinis ovoideis vel ellipsoidis, septo lransverso constricto generando loculos inæquales, cellula superiore apice sub-lanceolato, cellula inleriore apice rotundato, 20-25 X 9-10,5 p (loculis superioribus 12-14 X 9-10,5p, loculis inlerioribus 8-10 X 7-9 p). Hab. : in ramusculîs siccrs Argania spinosæ (L.) SrBsrs, in silva Adminiæ (Sous) socic Diplodia atlantica. Les fructificationsde ce champignonsont analoguesà celles de bien des espècesclasséesdans ce genre créé par Secce,nDo.Les paraphyses sont extrêmementnombreuses,ellès s'enchevêtrentet comblent les creux ménagésentre les asquesdisposésverticalementsur I'hyménium.Les par la dissymétriedes bi-cellulaires,hyalines,sont caractérisées ascospores deux cellules qui les composeflt.La cloison perpendiculaireà I'axe de I'ascosporene séparepas celle-ci€n deux parties égales,elle'n'est pas médiane,mais rejetéeà environ aux deux cinquièmesde la hauteur totale de I'organe. Il en résulte que les deux cellules ainsi délimitéesn'ont pas le même volume ; la différence est accentuéepar une constriction des parois latéralesà l'insertion de cette cloison. La plus importante de ces cellulesse trouve orientéevers I'extrémitésupérieurede I'asque; elle donne la largeur totale de I'ascosporeet occupe environ les trois cinquièmesde 36 PAUL RIEUF' son volume, son extrémité est légèrement lancéolée.L'autre cellule, dirigée vers la base de I'asque est plus petite et a son extrémité arrondie. L'ensemble de ces deux cellules constituant I'ascosporerappelle grossièrement,pour son contour extérieur, I'empreinte d'une chaussure dans le sol. Ce champignon par"la lorme de ses périthèces, par ses ascospores hyalines bi-cellulaires, par ses paraphyses, doit être classé dans le genre Didymella Slcc. Beaucoup d'espèces appartenant à ce genre possèdent des fructifications conidiennes souvent rangéesdans les genres Sphreropsis Secc., Phoma Drslt., Diplodina V/Esto., Diplodia Fp.., Ascochyta Lts., etc. Nous avons trouvé ce Didymella en mélange avec Diplodia atlantica. Rien ne nous fait penser que nous ayons à faire à un seul organisme ; nous les avons vu juxtaposés,mais non confondus, ni réunis, par un réseau mycélien. Nous les considéronsdonc comme deux organismesdifférents. Jusqu'à présent aucun Dirl'rnella ila été signalé sur arganier ou plantes de familles voisines, aussi nous proposons pour cette espècele nom dc Didymella maroccanq n. sp. Genre MYCOSPHÆRELLA Mycosphærella biqultuloto Jon,tnsoN n. sp. puis érumpents,globuPérithèceséparsou gioupés,sous-épidermiques brunes, leux à sub-globuleux,ostiole petite, parois glabresmembranacées, ayant de 150 à 250 p de diamètre ; asqueshyalins, pédicellés,dissymétriques, arquésou ayant un côté plus développé,exprÉmitésarrondiesavec bi-cellulaires,hyalines, de la paroi, octosporés; ascospores épaississement arrondies,cloison ttansversalemédiane, ellipsoïdesà oblongues,extrém_ité.s parois minces, lisses ayant 15 à l8p de long par 5 à 7 p de large ; présencede deux guttules dars chacunc des cellules ; paraphysesnon trouvées (Pr-. II, fig. a et b). 'frc.uvé d'Argania spinosa(L.) SxErls, forêt sur rnmeaux desséchés d'Admine (plaine du Sous). Peritheciis sparsisvel aggregatis,epidermide tectis vel erumpentibus, globulosis vel sub-globulosis,ostiolo mi,1uto, 7;urietibusglabris membra' naceis, luscis, 150-250p diam. ; asci"^hyalints, pedicellutis,inæqualibus arcuatis vel explicatiore laleri, apice rotundatis cum pariete crassatiore, octosporidiis ; sporidiis bi-loculis, hyalinis, ellipsoideis vel oblongo-ellîpsoideis, apicibus rotundatis, septo transverso[n medto, parietibus tenuibus levibtts 16-18 X 5-7p, blguttulutis in loculis, sine paraphysibus. Hab. in ramusculis .riccisArgani:e spinosæ,in silva Adminiæ (Sous'). Notre champignon se classe d'après ses caractères morphologiques créé par C. J. JoneNsoN en 1884 et prend dans le genre Mycosphuella que I'on y trouve. L?appellation Myespèces place parmi les ncnbreuses en syltonymie de Sphærella, genre uéé en être mise devrait cosphærella 1815 par FnIrs. Cette création princeps n'a pas été habituellement retenue, I-ES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER ?7 I'usageayant consacréun nouveauSphærelladû à Cnseu et NorARIs datant de 1849. Entre temps,ce même nom avait été attribué eî 1824 par VoN Sorr.rrrænrrrr à des algues,vertes. Si bien que, pour éviter toute confusion,ce nom de Sphærella étantconsidérécommedonnéà deschampar celui de pignonsà partir de 1849, il a été remplacéprogressivement Mycosphaerellapour désignerles Cryptogamesde ce genre. vertipar la présencede thèquesdressées Notre espècese caractérise qui tapissele calementet rattachéespar un pédicelleau sous-hyménium fond de la cavitédu périthèce.Ces asquesdont I'extrémitéarrondieprémarquéde la paroi, ne sont pas symétriquespar senteun épaississement rapport à leur axe.Ils sont soit arqués,leursparoislatéralesétant presque parallèles,soit le plus généralement avecun côté presquevertical,onduleux,l'autreau contrairetrès déformé,ventru,permettantle développement des ascospores. Celles-cisont orientéesplus ou moins verticalementet plus ou moins en massesuivantla forme de la èavité interne disposées de I'asque. Les ascospores, non colorées,soRtassezrégulièresdansleur forme ; par la présencede Jeux guttulesréfringentesdans ellessont caractérisées mécellules, délimitéespar une cloisontransversale chacunede leursdeux pas d'une constricdiane.La formation de cettecloisonne s'accompagne tion de la paroi latérale qui est lisse et d'épaisseurégale. Entre les asquesnousn'avonspas obs€rvéla présencede paraphyses ou de cellulesparaphysoides. Cetteespèceétantla seuleconnuejusqu'icisur arganieret ne pouvant pas être rattachéeà un autreorganismede ce genredécrit précédemment, nous proposonsde lui donner le nom de Mycosphaerellabiguttulata,nom de deux guttules rappelantla présence,dans les cellulesdes ascospores, réfringentes. c. PHÆODIDYMÉES GenreRÉ1YNCHOSTOMI KansrnN Bhynchosfomo qrgqniæ n. sp. Périthèces superficiels ou très légèrement immergés, solitaires ou rarement juxtaposés, paroi membraneuse, noire, lisse, brillante, globuleux à sub-globuleux, surmontés d'un col épais s'évasant légèrement à son extrémité qui est plane pourvue d'une large ostiole; hauter:r totale 400-500 /r, corps globuleux de 250 à 300 p de haut par 250 à 350.rr de diamètre, parois épaissesde 25 à 45 p; col long de 150 à 220 p, large de 120 à 150 p à sa base, 150 à 200 p à son extrémité,paroi de 50 à 75 p d'épaisseur; ostiole de 60 à 75 p de diamètre. Asques cylindriques, hyalins, fragiles; extrémités arrondies,pédicellés ryant de 55 à 70 a de lonp par 6 à 7 pdelarge, renfermant 8 ascosoores 38 PAUL RIEUF monostiques,brunes,ovoides,bicellulairespar la présenced'une cloison médianetransversale inséréelatéralementsansconstrictions, paroisépaisses, lissesou parfois pourvuesd'une légère verrucositéayant 9 à 10,5 p de long par 5,5 à 6,5 de large. Paraphysesnombreusessimples, hyalines, cloisonnéesayant de 65 à 75 p de long par | à 2 p de large. (Pr-. II, fig. c et d). Habitat : sur bois dénudé d'arganier,régions de Mogador et d'Agadir. . Peritheciis superficialibus veI leviter immersis, solitariis veI raro iuxtapositis, parietibus membronaceis, nitidis, globosis vel sub-globosis superatis faucibus crassis leviter dilatatis apice qui est planus et ostiolo largo munitus; totius peritheciis altitudo 400-500 p, corporis globosi altitudo 250-300 p, largitudo 250-350 )1, parietis crassitudo 25-45.u.; laucium longitudo 250-220 p, largituclo âasi 120-150 p, apice 150-200, Iargitudo laucium parietis 50-75 p; ostiolum 60-75 p cliam. Ascis cylindraceis, hyalinis, lragilibus, apicibus rotundis, petlicellatis, 50-70 X 6-7 p, octosporidis; sporidiis luscis, ovoideis, bi-loculosis, medio septatis,pailetibus crassislaevis vel aliquando levi verrucositateminuîis 9-10,5 X 5,56,5 p. Paraphysibusnumerosis,simplicibus,hyalinis"septatis65-75 X l-2 p.. Hab. : in ligno denutado Arganiae spinosae(L.) Srprrs. Les fructifications de ce champignon apparaissent comme des pichets noirs disséminésà la surface du bois. Solidement fixés au support par des hyphes mycéliens, parfois leur base légèrement enfoncée dans les tissus de I'hôte, ces périthèces sont isolés ; exceptionnellement on en rencontre deux étroitement accolés.De forme sphérique, brillants, ils sont surmontés d'un col rigide qui s'évase vers le haut et se termine par une surface plane de couleur noire ou grisâtre, percée en son centre d'une large ostiole. Celle-ci termine le conduit interne qui, dépourvu de périphyses, diminue régulièrement de diamètre avant de déboucher dans la cavité périthéciale. Cette dernière est presque entièrement remplie par les asques entremêlés de paraphyses, dressésverticalement et prenant naissancesur une couche de cellules hyalines tapissant la face interne de la paroi basale. Les asquesayant une paroi hyaline, fragile, contiennent régulièrement 8 ascosporesen disposition monostique se chevauchanttrès légèrement.Les ascospores,très rapidement colorées au cours de leur formation et munies d'une cloison médiane transversale, présentent parfois une verrucosité disposée en lignes longitudinales. Cette ornementation disparaît ou reste à peine visible lorsque les spores très colorés s'échappent en masse par I'ostiole. Ce champignon doit être classé dans les Phæodidyméesde la famille des Sphæriacées. Pour définir le genre auquel il appartient Rous arrivons d'après l'ouvrage de Cnurxrs et SHEAR[8] à l'alternative suivante : A - Périthèces internes ou finalement erumpents : . . g. Rhynchostoma B- Périthècessuperficielsdès le début : - . . g. Amphisphæria çs1!snsçés, paraphysesprésentes 6e6f14neux, paraphyses présentes, fimicole: g. Delitschia LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 39 Delitschia AuEnsw., genre fimicole, ayant des ascosporesenrobées dans un mucus est à écarter.D'après I'ouvragede MuNx [28] les clés dichotomiquesnous conduisentà : - Fructificationsplutôt larges,glabres: - peridium mou - peridium cassant, carbonacé g. Amphisphæria g. Kirchsteiniella Le genreAmphisphaeriaCp.s.et DENor. a, pour Ct-r,ùrsNrs et SHEAR, despérithèces (ils mettentdeux genresen synonymie: à paroiscarbonacées KirchsteiniellaPsrn,{x et MassariopsisNrassl.) et pour A. Muxx des parois molles.La descriptionassezvaguede ce genre pourrait convenir éventuellement à notre champignon,mais toutesles espèces qu'il renferme ont une ostiolepetite, au plus à l'extrémitéd'une papille conique.Nous sommesloin du col long et large de notre espèce. Il nous faut revenir au premierchoix que nous proposentCrrurxrs et SHEAR,ce qui nous conduit au genre unique RhynchostomaKeRsr. Et-lts et EvsRHA,ntfl2f, par I'intermédiaired'un groupe Ceratostomeae caractérisépar une ostioleportéepar un rostre,nous amènentaussià cq genrequi présentedes périthèceséparsou grégaires,glabres,internesou érumpents,sphériques, pourvusd'un rostre au moins égal à son diamètre, asquescylindracésoctosporés,avec paraphyses,ascosporeséllipsoides, uniseptées,brunes. RhynchostomaKARsr. convient donc parfaitement à notre espèce, sauf sur le point peu précis de la situation interne ou érumpentedes périthèces.Il ne doit pas falloir attacherune importanceconsidérableà la positiondes périthècespuisqu'il est possiblede rattacherce genreaux Cerqtostomeae,englobant des genresdont les fructifications sont libres, et que beaucoupd'espèces placéesdans le gemeRhynchostomaont des périthècesdécritscommeplus ou moins inclus, ou inclus dans l'épiderme puis dénudés.Pour notre champignonnous n'avonspas pu observerdes ébauchesde fructifications,peut-êtreque celles-ciprennentnaissanceen partie dansdescouchessuperficielles du bois qui, étant délignitées,disparaissentpar la suite. Rangeant notre champignon dans le genre Rhynchostomc Klnsr. nous avons recherchési un organismeidentique au nôtre avait été déjà décrit. Parmi les espècespeu nombreusesqui sont signalées.22 en tout, la plupart d'entre elles sont très éloignéesde la nôtre ; les plus ressemblantespar certainscaractèressont: RhynchostomaexasperanrKARsT.(: R. cinerqscensKlnsr. ? indiqué par OuonueNs)avecdespérithècesde 500 p, des asquesde 65 X 6 p, 40 PAUL RIEUF desascospores de 9-12 X 4-5 p et desfructificationsgrégaires,immergées surmontéesd'un rostre cylindrique. RhynchostomabeccarianurnPAss.,tout en se trouvant sur du vieux bois et présentantun rostre tronqué, a des asques(60 X 5 p) et des (7,5 Y, 4,5-5 p) plus petits avec des paraphysesà extrémité ascosporès ovoide. Rhynchostoma brasiliensis HôuNBr-avecdespérithècesde 400-500p, surmontésde rostre de 200-300 p, des asquesde 50-60 X 6-8, a des ascospores de 8-10 X 3 p avecinégalitédes deux cellulesconstitUantes. Par la forme de sespérithèceset de son rostre, par les dimensions de ses asqueset de ses ascospores notre champignonne peut pas être rattachéà une espècedéjà décrite; aprèsI'avoir trouvéen plusieurspoints de I'aire de l'arganierau Maroc et jusqu'ici inféodé à cette espèce,nous proposonsde lui donnêrle nom de: Rhynchostomaarganiae. d. HYALOPHRAGMIÉES Genre M ETASPH,iERIA Metosphoerid mautitq.nq Slccanno n. sp. Périthècesisolés, sous-épidermiquespuis érumpents à maturité, globuleux à sub-globuleux,finement ostiolés, parois membraneuses,brunes, glabres,ayant de 250 à 330 p de diamètre; asquesallongés,arrondis à leur extrémité, finement pédonculés,parois hyalines, épaissesde 1,5 à 2 rr, ayant 80 à 105 /, de long par 17 à 22 p de large, octosporés;paraphysês nombreuses,simples, filiformes, septéesayant de l l0 à 120 p de long par I à 2 p de large; ascosporesovoïdes à oblongues,extrémitésarrondies, lri-septées,avec constriction des parois latérales à chaque insertion des cloisons transversales,hyalines, parois épaissesde 1 à 1,5 p, lisses,ayant 18 à 25 p de long par l0 à 72 p de large (Pr. III, fig. a)"' Trouvé sur branche rJ'Argunia spinosa (L.) Sxenrs, forêt d'Admine (plaine du Sous). Peritheciis sparsis,epidermide tectis vel. erumpentibus,globulosis vel sub-globulosis,ostiolo exiguo, parietibùs membranaceis,bruneis, glabris, 250-330 p. diam.; ascis longis, apice rotundis minutissime pedicellatis, hyalinis parietibus 1,5-2 p crassis, octo-sporideis; paraphysibus numeros,issimplicibus,filiformibus, septatis,110-120 X l-2 p; sporidiis ovoideis vel oblongis apice rotuntlatts, triseptatis, constrictis, hyalinis, laevibus, parietibus l-1,5 p crassatis,lE-23 X 10-12 p. Hab. in ramis Arganiae spinosae,in silva Adminiae (Sous). Cette espèce,nettement caractériséepar ses fructifications comme appartenantau genre MetasphaeriaSlcc., possède8 ascosporesincolores par asque.Au cours de leur formation ces dscospores, initialementunicellulaires, se cloisonnent transversalement.Une cloison médiane, accompagnéed'une forte constriction des parois latérales apparaît en premierlieu. Elle restelongtempsunique; c'està I'apDrochede la maturité LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER À l + l et dans chacune des deux cellules ainsi constituées,qu'une nouvelle cloison, longtemps indécise,se forme ; elle est aussi accompagnéed'uns constriction des parois latérales, plus ou moins marquée, mais toujours visible. Les ascospores adultes, toujours hyalines, grâce à la présence de ces trois cloisons transversales,présentent alors 4 cellules égales deux à deux ; les deux locules centrales situées de part et d'autre de la cloison médiane étant plus grandes que les deux locules situées aux extrémités. Dans I'asque, les ascospores oni une disposition hétérogène; en général elles se présententsLlr une seule file (moncetiques)et alors inclinées par rapport à I'axe de I'asque en se juxtaposant légèrement. Parfois on les rencontre accolées,rangées en deux lignes verticales. Ces deux types de disposition peuvent se rencontrer simultanément dans un même asque. Les paraphyses sont nombreuses,filiformes, cloisonnées; elles remplissent les espaces ménagés entre les asques disposé:s verticalement à partir du sous-hyménium. Le genre Metasphaeria fut créé par SACCARDocomme un Leptasphaeria CE,s.et DE Nor., aux ascosporeshyalines au lieu d'être colorees. Notre espèceest la seule cle ces deux genres, souvent mal séparés,à avoir été trouvé sur arganier et ne pouvant pas être rapportée à un organisme précédemment décrit sur d'autres hôtes ; nous proposons de lui donner le nom de : Metasphaeria mauritana. e. PHÆOPHRAGMIEES Genre MELANOMMI NtrscsKE et FUcKEL Meldnommq nucleqrium (on Nor.) Benr. var. moius BERL. Ayant récolté dans le maquis de Mogador le 20 janvier- 1960 des noyaux de fruits d'arganier parasitéspar un curieux champignon, M. MnLENçONnous a aimablement transmis ses échantillons accompagnésd'une analyse rapide de ce parasite, ainsi conçue : < Périthècesen troupes nombreusesmais non contiguës,coniques ou mamillaires, marron foncé à sub-noir et très semblables à un Rosellinia, superficielsou inclus seulementà la base, dépourvus de subiculum. Hyméde thèquescylindracées nium de paraphysesfiliformes, hyalines entre.mêlées (non vues avec suffisamment de netteté pour êtie décrites et mesurées). Spores d'abord ellipsoïdes fusiformes ressérréesau milieu, puis quadricellulaires, la constriction s'efTectuantau niveau de la cloison médiane, brunes, translucides avec les deux cellules médianes nettement plus colorées. monostiquesdans la thèque, 19-23 X 7-9 p. < N.B. - Pas rare à I'endroit indiqué >. 42 PAUL RIEUF M. MerrNçoN rapportait cette espèceà MelanommaMtnervae H. Fasnr en indiquant: < trouvéeoriginellementpar Fabre aux environsde son pays (Vaucluse)sur noyaux d'olive et d'abricot.Revue une fois en Algérie par R. MelnE sur noyau d'Oléa >. Ayant à notre tour examinéce champignonnous avonspu constater I'excellencede la descriptionde M. Mlr.rNçor\i, nous contentantde lui apporterquelquesprécisions. Les périthècessont presqueconiques,superficiels,leur base,circulaire, adhérantau supportsanssubiculumayant 400 à 450 r, de diamètre pour une hauteurtotale presquesemblable,de 450 à 500 r, ; à la partie supérieurese trouve une ostiole légèrementproéminentede 25 à 30 p de diamètre; la paroi est carbonacée, brillanteautour de I'ostiole,mate et granuleusesur le reste de la surface,elle a une épaisseurassezconsidérable : 50 p en moyenne.L'hyménium est constituépar des paraphyses nombreuses, simples,hyalines,septées,flexueusesayant 120 à 140 p de long par I à 1,5 p de large,mélangéesà des asquescylindriquesplus ou moins rectilignes,arrondis à I'extrémitésupérieure,finementpédicellésà la base,ayant 110 à 130 p de long par 12 à 15 p de large.Ces thèques sont très fragiles,fugaces,ellesne sont plus observables dèsque les ascospores ont pris leur coloration définitive ; elles renferment 8 sporesmonostiquesou se chevauchantlégèrement. Dès leur apparition dans les asquesles jeunes ascosporesencore hyalinessont déjà bi-cellulairespar suite de la présenced'une cloison transversale médianes'insérantsur les paroislatéralesavecune constriction marquée.A I'approchede la maturité chaquecellule se divise en deux loculespar la formationd'unenouvellecloisontransversale. Les ascospores en définitive sont quadri-cellulaires,elles ont une forme ovoïde, arrondies aux Jeux extrémités.présentantde légèresconstrictionsà I'insertion des trois cloisonstransversales; de c<juleurbrun légèrementroux, elles ont 20 à 22 p de long par 7 à 9 p de large. La coloration de I'ascosporeest beaucoupplus intensepour les deux eellulescentrales;cela tient à ce que leurs paroislatéralessont beaucoup plus épaisses(2 à 2,5 p) que cellesdes cellulesterminales(1 p) ; de plus la cloisonmédianeest forméeen réalitépar deux cloisonsaccolées.Cette structure fait qu'en outre le volume intérieur des deux cellules centrales est beaucoupplus réduit que celui des deux cellulesternrinales(Pr. II[, fig. b et c). M. MlrnNçoN avait placé,avecjuste raison,ce champignondans le gente Melanomma Nlrs. et Fucr. et lui avait provisoirementdonné le nom de Melanomma Minervae Fi. Fns. mais sans avoir vu nettementles asques.Après notre exarn€n,nous nous sommesreportésà la description I-ES CHAMPICNONS DE I,'ARGANIER A A +J de ce champignondonnéepar Sncc.rRDo[36 - vol' lI, p. 105]; elle indique pour les périthècesune taille de 1/3 de millimètre, des asquesde 65 à70 p de long par 8-10 p de large et des ascosporesde 18-20 par 7-8 p. Nous pouvions constater pour notre espèceque les thèques étaient beaucoup plus grandes avec des ascosporesde taille légèrementsupérieure.Par contre, le support de même type (des noyaux de fruits), ainsi que la signalisation du D" R. Melne, plaidait en faveur de I'identité de ces deux organismes, tout en étant trouvés dans des lieux géographiquementtrès éloignés. Nous avons alors recherché dans la bibliographie les espècespouvant se rapprocher de notre cryptogame. En éliminant les Melanomma don| les ascosporesprésentent2 ou bien plus de 3 cloisons transversales,il nous disporestait environ I l0 noms. Les mensurationset leurs caractéristiques pour présentaient, eux que 15 d'entre ressortir sées en tableau faisaient centrales, deux cellules plus des foncée soit une coloration les ascospores, soit un épaississementde la cloison médiane, mais aucune de ces espèces ne correspondait avec la nôtre pour I'ensemble de leurs caractères' Dans un genre voisin TrematosphaeriaFvcrc. qui ne diffère de Melanommq Nlrs. et Fucx. que par des périthèces inclus ou finalement érumpents, a été signalée en Italie sur noyaux d'olive une espèee:"'Trematosphaeria nuclearia (or Nor.) Slcc. [36 - vol. II, p. l2ll décrite initialement sous le nom de Sphaeria nuclearia os Nor. ; à cette espèceest rattachée Caryospora nuclearia (nr Nor.) Tnùrr,I.La synonymie était complétée par Et-t-ts et Evensenr [2] en 1892, ils ajoutaient: Hypoxylon nucetina B. et C. ; Sphaeria caryophaga ScHw. ; Sphaeria curtisii BE,nx. Deux ans après, BenrÈsr [6 - vol. I, p. 35, tabl. 23, frg. 2 et 3] transférait Trematosphaeria nuclearia (pr Nor.) Sncc. dans le genre Melanomma et en même temps créait une variété de cette espèce Melanomma nuclearium var. maius BeRr. avec comme synonyme M. Minervae Fes. en indiquant d'après les échantillonscommuniquéspar FlnRE, que les hôtes se trouvaient être des noyaux d'olive et d'amandier, non d'abricotier. En outre, il précise, toujours d'après les originaux, que les périthèces,épars, ont Yz mm, les asques80-100 X 16 p, les ascospores22-24 X 7-9 p. Ces dimensions, différentes de celles données par H' F,csns surtout pour les asques (cet auteur n'a peut-être mesuré que la partie fructifère sans f indiquer), se rapprochent beaucoup de celles de notre champignon. Il ne nous paraît pas judicieux en se basant sur des différences peu sensiblesdans les mensurations,de créer une espècenouvelle ou une variété, d'autant plus que la diftérence d'hôtes et le climat peuvent entraîner quelques variations dans le développementdes périthèces. Nous rattachons donc le Melanomma trouvé sur noyaux de fruits d'arganier au Melanomma nuclearium var. maius BYw-. 44 PAUL RIEUF f. PHÆODICTYÉES Genre PLEOSPORz4ResBNHoRsr. Pleosporo odrnince, n. sp. Périthècesépars, sous-épidermiquespuis érumpents, sub-globuleux à -ostioiées glob^qleux,,paroisparenchymateuses, brunes, lisses, aiant de 300 à 400 /, de diamètre; asques cylindriques, flexuéux, extrémiié arrondie, pédicellée, parois hyalines, ayant de 90 à 105 p de long pai !1.T"!! 'én 12 à 15 p de large, renfermant 8 aicospores disposées une ié.ie; ascospores oblongues, extrémités arrondiès, iaune-brun, 3 (2) cloisoné transversalesavec légère constriction des parois latérales, 2 (l) cloisons verlicales, pa,roisminces, lissesayant 14 à 16 p de long par 7'i g,5 p de large^;.paraphysessimples, longues, septéesayant 100 i ll0 ;, de îong par 3 à 4 p de large (Pl. IV, fig. a, b èt c). Sur rameaux desséchés d'Argania spinosa(L.) Sxerls, forêt d'Admine (plaine du Sous) en mélange avec Phoma gadiriensis. Perithecus-sparsis, epidermide tectis deinde erumpentibus, sub-globu_ l-osisuel glo-bulosis,parietibus parenchtmatosis, fuscisi laevibus, ostIolum, 300-400 p diam. ; ascis cylindricis, flexuosis, aprce rotundatis, minutissime pedicellatis, parietibus hyalinis, 90-105 X 12-15 p, octosporideis unise_ riatis; sporidiis oblongis apicibus rotundatis, Iuteo-bruneii, trdnsverse 3 (2) septatis minutissime,constrictis,z (l) septis longitudinalibus,parietious tenuibus laevibus, l4-16 X 7-8 p, paraphysibussimplicibus, sepiatis, lO0ll0 X 3-4 l1. Hab. : in ramusculis Arganiae spinosae, in silva Admîniae (Sous), rocia Phoma gadiriensis. Appartenant au genre PleosporaRlns. cette espèceest caractérisée par desasquesallongés,cylindriques,renfermant8 ascospores disposéessur une seuleligne (monostiques).ces dernièresprésententtrois cloisonstransversaleset à leur insertion sur les parois latéraleson remarçlueune légère constriction.c'est la cloison transversalemédianequi se forme en premier lieu au cours de la croissancede l'ascospore,elle divise en deux parties une spore hyaline, elliptique. Cette spore continuant son évolution, se renfle, se colore progressivementet ensuite apparaissentles deux autres cloisonstransversales.Il arrive parfois qu'à maturité certainesascospores ne possèdentque deux cloisons transversales.Les cloisons verticales se forment tardivement; elles sont le plus souventau nombre de deux et se trouvent disposéesdans les deux cellules centrales; parfois l'une d'entre elle émigre dans I'une des cellulesterminales,elle est-alors légèrement 'ôblique par rapport à I'axe vertical de la spore.Très rarementon rencontre des ascosporespossédantsoit une seulecloison verticale alors situéedans une cellule centrale, soit trois cloisons verticales,celle supplémentairese trouvant dans I'une des deux cellulesterminales. D'après les étudesde WEHrr4ey rn 142 à 491 sur le genre Pleospora RlsH. particulièrement sur la sectiondanslaquelleles ascospores ne pré- LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 45 senient que trois cloisons transversales,aucune des espècessignaléesne peuvent s'identifier à notre champignon ; il en a été de même pour les autres ouvragesconsultés,aussi nous proposonsde donner à ce Cryptogame le nom de: Pleospora adminae, Genre TH YRI DI UM S.rccnnpo Thytidium lividqm (Pnns.)Secc. Ce' champignonque nous avons récolté à plusieursreprisesen des lieux très différents,sur bois dénudéd'arganier,se présentesousla forme d'une massegrisâtreà noire, ovoïde,ayant environ 500 à 600 p de large, 600 à 900 p de long par 400 à 500 de haut, le grand axe orientélongitudinalementdans le sensdes fibres du bois constituéespar des hyphesnoirâtresformant un stromadanslequel se troqventenrobéesdescellulesdu support,cesmassesstromatiques sont isoléesou rarementjuxtaposées ; primitivementinclusesdanslestissuselles sontrapidementsuperficielles. Par suitede la décomposition clubois autour de ces organes,ceux-cifinissentpar reposersur un socleplus ou moins haut, facièsrappelantla pierre terminaledescheminées de fées. Ce stroma renferme un ou plusieurspérithècesjuxtaposésà base circulaire,plus largesque hauts ayant 400-450 p de diamètrepar 250 à 350 r, de haut, surmontés d'un col de 80-120r de long par 120 à 150 p de large,garni intérieurement de périphyses, terminépar une ostioiecirculaire de 45 à 60 p de diamètre,situéeau ras du stromaou très légèrement papilleuse.La paroi du périthècede 40 à 65 p d'épaisseur,est brune, membraneuse, et porte à la partie inférieurede la caviié une couchede celluleshyalinesqui supportel'hyménium constituépar des paraphyses simples,septéesde 100 à 120 p de long par 2 à 3 p de large,en mélange avecdesasquesnombreux,hyalins,cylindriques,extrémitéarrondie,pourvus d'un court et largepédicelle.Ayant 90 à ll0 rr.de long par 12à 15 p. de large, ces thèquesrenfermenthuit ascospores en dispositionmonostique, ellipsoides,ayant 3 (4) cloisons transversaleset | à Z cloisons longitudinales en généraldansles deux cellulesmédianes, de couleurbrune à paroislisses; ellesmesurent17 à 19 p de long par 9 à 11 p de large (Pr. IV, fig. d et e). Ce champignon trouvé sur arganier appartient au genre Thyridiunt Secc. qui se différenciedu genre FenestellaTur. en ce que les cols des périthècessont isolés,parallèlesentre eux, au lieu de convergervers un mêmepoint : le stroma étantdiatrypoïdeau lieu d'être valso'ide. Il doit être considérécommeétantThyridium lividum (Pens.)Slcc. ; il correspondparfaitementaux descriptionsde cetteespèce,en particulier 46 PAUL RIEUF celle de Bnnr.Èsn[6 - vol. II, p. 71] qui précisela dimensiondu stroma (un peu plus long que les nôtres) et la largeur des asques15-17 p. (12 p d'après'.SaccARDo [36 - vol. II, p. 324] ainsi pour ELLrs et Evennlnr p.4151), après étuded'un échantillonrécoltésur'Atropaen Algérie ; ï12 de plus des dessinsdonnés par cet auteur tabt. CI[, fig. 1, représentent parfaitementnotre champignon. Thyridium lividum (Pnns.; Slcc. a plusieurssynonymesqui sont : Sphaeria/ivida Prns. Theichospora ffvrZaKlnsr. (Fenestella)? livida WlNrrn. Il a été trouvé sur diverses"plantes: Salix sp. ; Populus, Hedera, Atropa, Micromeria, Thuya, luniperus, Rhus, Lonicera dans différents pays d'Europe, d'Amérique du Nord et, pour I'Afrique, en Algérie. Il n'est pas étonnantque cette esplce très disséminéedans le monde sur des hôtes variés puisse se trouver sur arganier qui devient ainsi une plante h6te nouvelle. B. Ordre des PHACIDIALES l. Famille des HYSTERIACÉES a. HYALODIDYMÉES Genre GLON IUM MûHrnMrenc Gloniunr werneri n. sp. Périthèces épars sub-superficiels,hauts de 150 à 250 p par 400 à 600 p de long, linéaires larges de 100 à 150 p, devenant sub-ovoïdesà maturité noires, lisses, ayant alors 300 à 350 p de large, parois sub-carbonacées, s'ouvrant en .une fente étroite srlr toute leur longueur pour atteindre jusqu'à 250 p de large en moyenne ; asques octosporés, hétérogènes subglobuleux-ovoidesà clavulés ayant 35 à 70 p de long par 12 à 25 p de large, parois minces 0,5 à I p, extrémités arrondies avec un épaisçissement de la paroi au sommet ayant 2 à 3 p ; ascosporesellipsoides à oblongues, cloison médiane transversale avec constriction de la paroi latérale, extrémités arrondies ôu légèrement effilées, hyalines, parois minces, lisses ayant de 12 à 15 p de long par 6 à 8 p de large ; paraphysessimples septées (PL. V, fig. a et b). Trouvé sur bois d'Argania spinosa(L.) Sxeers, forêt d'Admine (plaine du Sous). Peritheciis sparsis,sub-superficialibus 150-25Op. nltis, 4OO-6OO p longis Iinearts vel sub-ovoideis, maturitate 300-350 p largis, parietibus syb-carbonaceis, nigris, laevibus, aperto in rima angustara perveniente usque ad 250 p amplitudinis ; ascis ocrosporideis, heterogeneis^sub-globulo-ovoideis vel clavatis 35-70 X 12-25 p, parietibus tenuibus O,5.l p. apicibus rotundis 2-3 p crassatis ; sporidiis ellipsoideis vel oblongis uniseptatis et constrictis LES CHAMPICNONSDE L'ARGANIER in medio, apicibus rotundatis vel attenuûti.ç, hyali4is, parietibus '12-15 ', Iaevibus X 6-8 p paraphysibus simplicibus, septatis. Hab. in ligno 47 tenuibu.ç, Arganiae spinosae in silva Aclminias (Sous). Orientéeslongitudinalement sur le bois dénudéde troncsd'arganiers, les fructificationsde ce champignonparaissentdisposées en ligne et changent de forme au cours de leur maturation.Le jeune périthèceest une massenoire de 1O0à l2O p de largeconstituéepai deu"-paroisverticales, parallèles,reposahtsur le bois pai I'intermédiàired'une base évaséeen forme de soclg ayant 120 à 150 p de large au contactdu support.Ces deux parois se soudenten un bord arrondi aux deux extrémités,elles ont 400 à 600 p de long et 100 à 150 p de haut ; à la partie supérieure elles s'incurventvers le centre pour former deux bourreletsjuxtaposés délimitantun sillon plus ou moins flexueux,souventen forme de < S >. A I'approchede la maturitéces deux bourreletss'écartentI'un de I'autre par suite d'une pressioncentrale,sur la face internedes parois verticales et s'exerçantvers I'extérieur.L'effet de cette action n'est pas régulier, généralement l'une des deux paroislatéralesgardesensiptement une position verticalealors que I'autre s'infléchitfortementvers I'extérieuren se pliant suivant un axe situé à mi-hauteur.La partie supérieurede la fructification s'élargitconsidérablement pour atteindreune surfacede 300 à 350 p de large ; elle se présentecornmeune aire ovoide,plus ou moins dissymétrique, légèrementbombée,plus ou moinsinclinéesur I'axe vertical de la fructification, granuleuse,noire, elle est encastréedans un bourrelet périphériquelégèrementsaillant. Le périthècea pris I'aspectd'une apothécielargementpédicellée; la surfacenoire et granuleusemise à jour par l'écartementdes deux parois latérales, €st constituéepar des massifssuperficielsde pseudo-parenchyme entre lesquelsviennenteffleurerI'extrépité des asques.Le pseudo-parenchyme est formé par des cellulesarrondiesà parois épaisses,brunes; il se prolongedans I'intérieur de la fructification par des amascellulitiques qui s'enfoncentcommedes coins entre les thèquesfractionnéesen groupes plus ou moins importants. Les asques,se développantcontinuellement,parviennentdifficilement à faire émerger leur extrémité supérieureentre les massifs du pseud.oparenchyme; ils sont comprimés,déforméset de ce fait ont des formes très hétérogènes; ils peuventêtre soit presqueglobuleux(30-35 X 20-25), soit allongés,coniques,légèrementclavulés (60-70 X 12-22). La forme la plus fréquenteest une thèqueplus ou moins longuementpédicellée,puis cylindrique,devenantclavuléeà sa partie supérieure,l'extrémitéest arronde la paroi qui, de 0,5 à 1 p de large passe die avec un épaississement p, à 2 ou 3 sâ longueurmoyenneest de 60 r par environ 20 p de large ; ces asques contiennent 8 ascosporesrangées sur cleux ou trois lignes suivant le volume interne disponible. 48 PAUL RIEUF Les ascospores hyalinessont diviséesen deux cellulespar une cloison transversale médianequi, en s'insérantsur les parois latérales,provoque une constrictionmarquée.ces deux cellulessont presqueégales,mais parfois on remarqueque la cellule inférieure,celle qui se trouve dirigée vers le pédicellede I'asque,a un volume légèrementplus faible que la cellulesupérieure; elle est un peu moins renfléeau-dessous de la cloison que la cellule supérieure,ce qui lui donne une allure plus eftilée. ces ascospores, assezrégulièresde formê et de taille, ont 12 à 15 p de long par6àSpdelarge. Par la forme du périthèce,par son moded'ouvertureet le type de ses ascospores,ce champignonappartient à la famille desHystériacées,d.ans la section desHyalodidymaeet se classedans le genreGlonium créé par Mtntrrlisrnc en 1813. Notre espècese distinguepar la forme de sesorganesfructifères,leurs dimensionsainsi que celies des asqueset des ascospores,des autres Glonium déjà connus et décrits. Parmi ceux-ci Glonium lineare (Fn.) nr Nor. trouvéen Afrique du Nord, par PlroulrLARD et Guyor tl8 - p. 901 en Tunisie,assezubiquiste,possèdedes périthècesbeaucoupplus giands, plus du double ; Glonium subtectumSecc. et Rouu. a des ascospores de 13-14p de long mais très étroites,ayantseulement3 p de large ; Glonium striola (Fn.) Kensr. peut avoir des ascosporesatteignant20 p de long alors que celles formées par notre champignon sont homogèneset ne dépassent pas 15 p. Ne pouvant pas rattacherce Glonium à une espècedéjà décrite, nous propopns de lui donner le nom de : Glonium werneri n. sp. en hommage à M. le ProfesseurR. G. WBnNBn. Trouvé initialement sur le tronc Cénudéd'arganiers dans la forêt d'Admine en avril 1953, cette espècea été récoltéerécemmentpar M. MnrnNçoN aux environsde Ounara,village situé à 25 km à I'est de Mogador ; elle se trouvatt sur du bois partiellementdélignifié en mélange avecEutypa spinosae.D'autres prospectionsont permis de voir que cette station n'est pas isolée, ce champignon se trouvant tout le long de la côte depuisMogadorà Agadir et en plusieurspoints de la valléedu Sous. DEUTEROMYCETES A. Ordre des PHOMALES 1. Famille des PHOMACÉES a. HYALOSPOREES Genre PHOMA Fnrns em. Dnsur,zIÈnrs Phonrq godiriensis n. sp. Pycnides isolé9s, sous-épidermiquespuis érumpentes, globuleuses, parois membranacéès,lisses,glabres,finement ostioléesayant 150 à 180 p de diamètre ; sporophorescourts, filiformes, simples;pycnosporeshyalines, petites, bacillaires, arrondies aux deux extrémités, parfois légèrem-ent allantoidesayant 4 à 5 p de long par | à2 p de large (Pl. VI, fig. a et b). Sur rameaux. desséchésd'Argahia spinosa (L.) Srmrs, en mélange avec Pleospora adminae, forêt d'Admine (plaine du Sous). - Pycnidiis sparsis, epidermide tectis vel er4mpentibus, globulosis, parie_ tibus membranaceis,laevibus,glabris, minutissinio ostiolol5O-lgO p àiam.: s-poro-phoris br evib us, l i lif ormib us, simplicib us ; sporuliis hy alinis, minutis, bacillaribus, apicibus rotundatis, aliquando tenuitèr allantoidis 4-5 X l-2 p,. Hab. in ramusculissiccisArganiae spinosae,socia pleosporaeadminae, in silva Adminiae (Sous). Cette espècepar son type de fructification pourrait appartenir à I'un des trois genres,très arbitrairementséparés,qui sont : Phyllosticrc pnns. dans lequel on range habituellementles espècesmaculicolesvégétanten principe sur les feuilles ; Macrophoma(Secc.) Brnr. et Vocr. renfermant les espècesdont les pycno,spores mesurentplus de 15'p de long ; phoma FR. em. Drsu. genre semblableau précédent,dans lequel on range les espèces dont les sporesn'atteignentpas 15;, de long. C'estdansce dernier genre,extrêmementfourni en espèces,qui ne sont guère diftérenciéesque par la plante-hôte,que se range notre champignon. Sur des plantes appartenantà la famille des Sapotacéesont déjà été décritsd'autresparasitesappartenantau genrePhoma.Ce sont : Phoma bumeliaeF. Tlssr sur rameauxde Bumëlia lycioides(L.) P. ; pycnidesde 300 à 500 p ; conidiesde 3-5 X 2 p. Phoma circumscriptaCrn. sur feuilles de Bumelia sp. et signalésur B. lycioides(L.) P. ; conidiesde 7 X 2,5 p. Phoma curtisii Secc. sur feuilles de Bumelia sp. et signalésur B. lycioides (L.) P. - Phoma maculans(8. et C.) Srcc. (non (LÈv.) Srcc.). - Phoma bumeliaeCooxr. - SphaeropsismaculansB. et C. 50 PAUL RIEUF - PhyllostictabumeliaeUNonnw.et EARLE;conidiesde 12-13 y 9 - 1 0p . Seulela premièreespècepourrait se rapprocherde la nôtre par sa des pycnossituationsur la pfunte,par les dimensionspresquesemblables pores ; elle s'enécartenettementpar la forme naviculairedes pycnospores qui contiennentdeux guttules,par la taille des pycnidesqui ont 300 à 500 p contre150-180p. Ces diftérencesassezsensiblesfont qu'il ne nous paraît pas possible d'identifiernotre parasiteà P. bumeliaeF. Tesst et nous le considérons comme une nouvelleespèce,la premièredu genretrouvée sur Argania ; n. sp. de la nous proposonspour le désignerle nom de Phomagadiriensis. province d'Agadir dans laquelleil fut découvert. Genre MACROPHOMA Mocrophoma molençonii BenrEsE et VocI-INo n. sP. Pycnides éparses,sous-épidermiques,érumpentes à matur^té, globuleuses à sub-globuleuses,parois memb:aneuses, noires, lisses, ostioles petites pouvant devenir larges bordées d'un bourrelet épais, ayant 90 à 200 p de haut par 90 à 150 p de large ; sporophores simples, hyalins, piriformes surmontés d'un col court, ayant 7 à 9 p de haut par 5 à 7 p de large ; pycnospores unicellulaires, hyalines, allongées, cylindracées, droites ou légèrement flexueuses,extrém:tés amincies ou arrondies, terminées parfois à la base par un léger mamelon, parois minces, lisses, ayant de 12 à l8 p de long par 2,5 à 4 p de large, en moyenne 1516 X 3 p (Pr. VI, fig. c et d). Habitat : sur péricarpe desséchéde fruits d'Argania spinosa (L.) SxssLs. Pycnidiis sparsis, epidermide tectis vel erumpentibus, globulosis vel sub-globulosis,parietibus glabris, nigris, ostiolis minutis quae-,autemlata fieri possun.t,crasso pulvino praetextis, 9C-200 p a/lis, 90-150..p largis ; 'sporàphoriii simplicibus, hyalinis, piriformibus-quibus breve collum superitot, i-g X 5-7 p ; sporidiis continuis, hyalints, productis, cylindraceis, rectts vel leviler inllexis, extremis partibus attenuatis vel rotundatis, ima parte aliquando papillatis, parietibus tenuibus, laevibus 12-18 X 2,5-4 p (15-16 X 3 medietatis). Hab. in pericarpo sicco lrucluum Arganiae spinosae(L.) Srnrr-s' Ce champignondécouvertpar M. MerrNçoN dans les environsde Mogador,est avecMicrodiplodialructicolala deuxièmeespèceappartenant trouvéesdansle péricarpedes fruits d'arganier'Les tissus auxSphaeriales éelles-ciparaissent et affaissés, contenantles pycnidesétant très desséchés par l'épiderme recouvertes toujours proéminentes; elles sont néanmoins portée par l'ostiole, où partie centrale la èt la cuticule, sauf dans à I'extérieur. saillie véritablement seule fait peine esquissé, un col à sur les colorées particulièrement sont lisses, parenchymateuses, parois Les LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 5l côtés de la fructification et autour de I'ostiole, surtout lorsque celle-ci atteintun assezfort diamètre,25-30 p, ayecun épaississement des parois qui passede 16-25p à 2O-30p. Cettecolorationtient à ce que les cellules ont une paroi extrêmementlarge ; elles se présente.ntalors comme des ouverturespolyédriquesinclusesdansune masseamorphe,brun noir. Vers le bas de la'pycnide, ces celluless'allongentprogressivement, les parois s'amincissent tout en restant assezcolorées; elles deviennentà la base de la fructificationun pseudo-tissu, légèrementbruni supportantun soushyméniumconstituépar une assisede cellulespresquecarréesà bords arrondis, disposéesen une seule couche sur laquelle sont disposésles sporophores. Ces derniers,simples,de petite taille, ont une basepresque rectangulaire et sont surmontésd'un col court et fin, dirigé vers.le centre de la fructification.Ils donnentnaissanceà des pycnospores assezirrégulièresquant à leurs formes et à leurs dimensions.Soit fusoïdesou cylindriques elles sont, dans ce cas le plus fréquent, droites ou faiblement flexueuses; elles peuventêtre légèrementarquées,parfois uniquementà un bout ; les extrémitéssont aminciesou arrondies et portent parfois, à leur base, un petit mamelon sur lequel se trouve la cicatrice de leur insertionsur le conidiophore.Ces spores,à parois minceset lisses,ont en majorité 15 à 16 p de long, mais certainespeuventatteindre18 p et d'autresne pas dépasser12 p ; leur largeurest plus uniforme,les extrêmes sont 2,5 et 4 p, la plupart ayant 3 p. Ces pycnidessont habituellementdisposéesdans la face externedu péricarpedu fruit, mais nous en avonstrouvé sur sa face interne, alors plus ou moins séparéedu noyau. Généralementde plus petite taille, presquesphériques,elles sont inclusesdans les tissus,seule I'ostioleet son bourreletétant à l'extérieur ; quelques-unes se sont même formées sur I'enveloppeexterneet dure du noyau à laquelle des fragmentsde péricarpeétaient restéscollés. Cette dispositioninterne des fructifications n'est pas commune,elle doit provenir d'un décollementdu péricarpeau momentde sa momification. M. MlrnNçoN, à la suite d'un examenrapidg avait signaléque les pycnospores possédaient deux guttulespolaireset rapportait< au mieux > ce champignonà Macrophomahederaceacréé en 1893 par BnuN,Luoqui donnait la diagnosesuivante: < Peritheciasubglobosa,erempentia,nigra ; sporulae15 X 3-3,5 p, hyalinae,biguttatae,continuae.Hab. in ramulis >. emorluisAmpelopsidishederaceae Sur les échantillonsremis pa1M. Mlr-rNçoN, nous n'avonspas trouvé de conidiesguttulées; ce caractèrene paraît pas constantet ne doit pas être retenu comme primordial pour l'identification de ce parasite.Depuis la création en 1886 du genre Macrophoma (Slcc.) BEnr. et Vocr. (classedesCylindrophoma)ou bien avant cette date dans le genrePhoma 52 PAUL RIEUF Fn. em. DBstu. nous ne trouvons qu'un nombre relativement faible d'espèces dont les caractéristiques se rapprochent de celles présentées par ce champignon trouvé sur les fruits d'arganier" Une douzaine d'entre elles peuvent être retenueset les plus ressemblantesparaissent être : Macrophonra csrasinq (Crs.) Brnr. et Vocl.. sur feuilles de Prunus IaurocerasusL. ; conidies sub-cylindriques,droites, de 15-16 X 3,5 p. sur feuilles de Acer pseudo-plaMacrophonra phylleri'um Aruscs. finus L.; conidiesde 12-18 X 2,5-3 F ; sporophoresfiliformes ; pycnides petites densément rassemblées. Macrophoma theae SprscuNew, sur feuilles de Thea sinensis L. ; conidies de 16-18 X 3 p, oblongues, ellipsoides ; sporophores filiformes ; pycnides plus petites. Macrophoma pistacia Jenp sur feuilles de Pistctcia terebinthus L. ; conidiesde 14-17 X 2,5-3 p, cylindriquesavec deux guttules. Toutes ces espècesdiffèrent peu de la nôtre et se trouvent signalées sur des feuilles de plantes très éloignées des Sapotacées.En relevant les champignons déjà décrits sur les végétaux appartenant aux principaux genres de cette famille on trouve une dizaine de Phyllosticlc, trois Phoma et aucun Macrophoma. Il nous paraît donc nécessairede considérer ce parasite de I'arganier comme une espècenouvelle appartenant au genre Macrophoma, à laquelle nous proposons de donner le nom de : Macrophoma malençonii n. sp. dédiée à M. MarrNçoN, pour le remercier de nous avoir abandonné un matériel qu'il avait récolté et partiellement étudié. b. PHAEODIDYMEES Genre M IC RO D I PLO D I A Ar-rEscHEn Microdiplodio lructicolo n. sp. internespuis sub-érumPycnideséparsesou lâchementrassemblées, pentesglobuleusesà sub-globuleuses, ostiole de 20 à 30 p de diamètre, de 30 à 35 p d'épaisseur. légèrementpapilleuse,parois qnemb:anacées, brunes, glabres ayant 200 à 300 p de diamètre ; spcrophores simples de 8 à 10 p de long par 3,5 d 4 p de large ; pycnosporesbi-cellulaires, ellipsoïdesà ovales montrant généralementune cicatrice d'insertion du stéiigmate,plane, bien marquée, parois minces, Iisses,brunes, septation médiane ayant de 8 à 10,5 p de long par 5 à 6 p de large (moyenne (10 X 6) (Pr. VI, fig. e et f). Trouvé sur fruits momifiés d'Argania spinosa (L.) Sxerls, forêt d'Admine (plaine du Sous). Pycnidiis sparsis vel luxe gregariis, immersis vel sub-erumpenlibus globulosis vel sub-globulosis,ostiolo 20-10 p diam. ; epapilloto, parietibus 30-35rr crossis,luscis,glabris,200-300p diam.; sporophoris membranaceis LES CHAMPIGNONS DE L'ARGÀNIER simplicibus 8-10 X 3,5-4 p; sporidiis bi-loculatis, ovatis, insertionis sterigmotis cicatricula manifesta, plana, bus, laevibus, in medio septatis,lascis 8-10 x 5-6 p (10 H'ab. in lructibus dessicatis Arganiae spinosae, in (.Sorzs). 53 allipsoideis vel parietibus tenuiX 6 medietatis). silva Adminiae Cetteespèceest remarquablepar la présencedansles pycnidesd'uno composéepar un sous-hyménium couchefertile de X0 à 45 p d'épaisseur, et par les sporophorçs; épaisseurassel à celluleslâchementrassemblées pour la dimensiondes pycnospores. considérable La forme des fructifications permet de classerse champignondans par sespycnospores dansla sectionPhaeodidymées. les Sphaeriordacées-et Il appartientau genreDiplodia Fn. et plus précisémentau gemeMicrodiplodia crééen 1901 par AltrscHrn, sectiondans laquellesont rangées les espècesde Diplodia dont les pycnosporesne dépassentpas 15 r de long. Ce champignona été trouvé sur des fruits d'arganiertombés à terre ; lâ pulpe, noircie, s'étant momifiéepar suite du parasitisme.De par la taille des sporesil est très diftérent du Diplodia atlantica et de Diplodia bumeliaeT,lsst, seule espècede ce genre déjà décrite sur Sapotacées. Nous proposonsde donner à cette espècele nom de : MicrodipJpdiafrutticola n.sp. en raisonde sa présencesur fruits. Genre DIPLODIA Diplodio ctlonticc Fp.tr.s n. sp. Pycnideséparsesou rarement accolées,internes puis semi-érum-pentes ostiolées,ayant 300 à 400-p de à maturité, globuleusesà sub-globuleuses, diamètre, pàrois glabres, brunes de 20 à 25 p d'épaisseur; sporophores simples ayant de 5 à 8,, de long par 3 à 4 p de large; pycnospores bicellulairês, cylindriques à éllipsoïdes, arrondies aux deux extrémités, cloison transveisalemédiane aveè ou non une légère constriction, cellules guttulées,parois épaissesde I à 2 p, lisses,de couleur brun-roux ayant ôe 17 à 2i p de long pal 8 à l0 p-de large, moyenne 20 X 9'5 (Pu VII' fig. a). Habitât : sur rameaux desséchésde Argania spinosa (L). Sxrers, forêt d'Admine (plaine du Sous), trouvé en mélange avec des fructifications de Didymella ,naroccana. Pycnidiis sparsis rarô, aggregatis, innatis deinde semi'erumpentibus, globutosis vel sub-globulosis, oiiiolo munitis, 300-400 p' diam., parielibus glabris, bruneis, 20-25 p crassatis; sporophoris simplicibus 5-8 X 3-4 F; pycnosporis cylindraceis vel ellipsoideis apicibrqsrotundis, in medio-septatis non côn$rictis vel lenuiter, Ioculis guttulati{, parietibus l'2 p, laevibus, bruneo-fuscis, 17-22 p. longis, 8-lO p largis (20 X 9,5 medîetatis), Hab. in ramusculis siccrs Arganiae spinosae (L.) SKEELS'in silva Adminiae (Sous)socia Didymellae maroccanae. Cette espèce, comme bien d'autres Diplodia, présente au cours de évolutiondes pycnosporessimples,unicellulaires; le cloisonnement 54 PAUL RIEUF transversal s'effectuetardivement presqu'au moment où les spores se détachent des stérigmates;étant jeunes les pycnidesparaissentêtre une fluctification appartenant au genre Sphaeropsis,les pycnospores ayant atdèint très tôt leur taille adulte et pris leur coloration définitive. Il ne peut y avoir de confusion dès que I'on s'adresseà un organe arrivé à maturité. Ce champignon appartient à la section des Phaeodidyméesde SeccARDo et doit être classédans le genre Diplodla Fn. qui renferme déjà un très grand nombre d'espèces.ll a été trouvé sur des extrémités desséchées de rameaux d'arganier récoltés dans la forêt d'Admine, plaine du Sous en mars 1952, il se trouvait en mélange avec des fructifications de Didymella maroccana, sans avoir de continuité organique avec elles. Sur une plante appartenantelle aussi à la famille des Sapotacées,a été créé en 1896 par F. Tnssr un Diplodia bumeliae trouvé en Italie sur une branche de Bumelia lycioides (L.) P. Cette espèce présente des pycnides de 300 à 500 p de diamètre, des conidiesfortement colorées,constrictées à I'insertion de la cloison centrale, ayant 14 à 18 p de long par 6 à 8 rr.de large. Notre champignon en diftère nettement par un volume plus faible des fructifications et surtout par les dimensions beaucoup plus fortes des pycnospores,les plus petites d'entre elles étant de la taille des plus grandes de I'espècede F. Tesst. Il ne nous paraît donc pas possible de considérer ces deux champignons comme une seule espèce,étant donné les difiérences manifestes rencontrées dans les fructificatrons et leurs supports. Estimant que le Diplodia trouvé sur arganier est une nouvelle espèce,nous proposons de lui donner le nom de Diplodia atlantica n. sp. B. Ordre des MELANCONIALES 1. Famille des MELANCONIACÉES a. HYALOSPOREES et MoNTAGNE Genre GLOEOSPORIUM DeN{A,zrÈnEs Gloeosporium fructigenum BpRr. forma orgonioe péricarpe Tachessur fruitsplusou moinscirculaires, s'affaissant avec plis concentriques. isolées, parfois confluentes ayant de -5 à 20 mm de diamètre, devenant par suite de la production conidienne de couleur < Light salmon-orange. > puis < Apricot-Buff > (Ridgway pl. II, ll d I p l . X I V , l 1 b ) ; a c e r v u l e ss o u s - é p i d e r m i q u e sd e 1 5 0 à 2 5 0 p d e d i a m è t r e ; conidiophores simples, septées,nombreux, de 40 à 45 p de long par 3 à 4 p de large prenant naissance sur un pseudo-stroma constitué par 2 ou 3 a s s i s e sd e c e l l u l e s h y a l i n e s d e t e x t u r e p r i s m a t i q u e à i n t r i q u é e ; c o n i d i e s acrogènes uni-cellulaires, oblongues-elliptiques à elliptiques ayant l2 à LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 55 16 p de long par 4 èL5 p de large, hyalines à très faiblement rosées; très nombreuses,formant une massecireuse au-dessusde I'acervule de couleur < Light salmon-orange > (Ridgway pl' II, I I d). Trouvé sur noix vertes d'Argania spinosa (L.) Srnns, forêt d'Admine (plaine du Sous). Fructibus maculatis bruneis, sub-circularibus, pericarpis depressiscum ru.gis concentricis, sparsisvel confluentibus 5'20 mm diam', ducentibus, sporidiis generatiscolorem salmonîs vel annoniaci (Ridgway pI. II, 1l d; pl. XU, ll b); acervulis epîdermidetectis 150-250p diam.; sporophoris simplicibus, septatis, numerosis 40-45 X 3'4 p. nascentibus in pseudostromate constituto 2 vel 3 stratiscellularum hyalinarum textura prismatica veI intricata; sporidiis acrogenis unilocularibus, oblongo-ellipsoideisvel ellipsoideis, 12-16 X 4-5 p, hyalinis vel rosaceis,numerosis, congregatis supra acervulos in molem cerinam colore salmonis, Hab. in lructibus viridibus Arganiae spinosae in silva Adminiae (,Sozs). Cette espècea été découvertepour l4 première fois par M. Ruxcs sur des fruits récoltéssur arganier dans la forêt d'Admine (Sous) le 20 mars 1953. Quelquetemps après,nous recevionssur notre demande, de la mêmerégion,un nouvel échantillon; le collecteurM. CouRAUrnous indiquait que sur certainsarbres 50 Vo des fruits étaient parasités,sur d'autressujetsle pourcentageétait très faible et dans I'ensemble20 Vo environdesarbresétaientattaqués. Depuiscettedate, nous avonspu retrouverce champignonen 1954, le 4 mars 1960 1955et 1956,toujoursdansla mêmerégion;récemment, aux environsde Mogador,M. MnrrNçox a découvertun arbre sur lequel les fruits étaient attaquéspar ce Gloeosporium. Ce parasite se rencontre avec une fréquence variable suivant les années;parfois il ne se manifestepas, commece fût le cas en 1958 où, malgré une rechercheattentivedans toute la plaine du Sous et dans la zone côtière s'étendantd'Agadir à Mogador, nous n'avons pas pu le trouver. Les attaquessont très irrégulièresd'un sujet à I'autre; un arbre peut présenter 8O % de ses fruits atteints alors que des arbres voisins sont dansI'intensitédu parasitismepeut provenir indemnes.Cettehétérogénéité locales comptetenu de la sensibilitépropre des de conditionsclimatiques fruits. L'examend'un grand nombred'attaquesa permis d'éliminerI'hypothèseque les piqûresde la < mouchedesfruits > (CeratitiscapitataWIno., Diptère Trypetidae),pouvait servir de porte d'entrée au champignonsoit par action mécaniqueen lésantl'épiderme,soit par suite d'une altération du péricarpe; le parasitismedu Gloeosporiumestentièrementindépendant de la présencede cet insecte. 56 PAUL RIEUF La pré-véraisondu fruit paraît être le stade le plus favorableaux attaquesde ce champignon.Dèsque ce derniera provoquésur le péricarpe desmaculesbrunesd'environ6 mm, le fruit de vert devientjaune ; il prend ainsi une teinte qu'il n'acquiertnormalementqu'à parfaite maturité.Ce parasitismeparaît accélérerle métabolismede maturationdu fruit, tout au moins pour sa coloration; sur un même arbre les noix altéréessont jaunes,alorsque cellesrestantencorevertessont saines;si un arbrevoisin n'a pas un seul fruit attaquépar le champignon,sesnoix sont d'un vert beaucoupplus foncé.Il sembleque c'està l'époquequi précèdela véraison que s'effectuela contamination; il est alors assezfacile de trouver les fruits parasitésreconnaissables à leur couleur jaune; ils sont visiblesde loin sur les arbresou tombésà terre, en couronneà I'aplombde la frondaison. Il doit existerune sensibilitédes fruits au parasitisme,liée ou non à la précocitéde la matufation.Chez les arganierson peut remarquerque les sujetsconstituentune populationhétérogène ; on rencontredes arbres qui, en dehorsd'un aspectlégèrementvariabledans la forme, le port, la couleurdu feuillage,ont dçs fruits de taille et de grosseurdifférentes.Les fruits fréquemmentattaquésparaissentêtre ceux qui présententune taille moyenne,à péricarpeassezcharnuet de forme allongée.Il est très difficile en raison de I'hétérogénéité des attaques,suivantles lieux et les années, d'établir une relation certaineentre la forme des fruits. la précocitéde la maturationet la fréquencedu parasitisme. sontdu type classique; les conidies Les acervulesde ce Gloeosporiurn placéessur lamelled'gélosées en chambreshumidessuivantla méthodede germenttrès facilement.Après une période VIN TtecssM et LEMoNNTER, de quelquesheures,à une températurede 23' C, les sporesse gonflent, Cette cloison deviennentplus largespuis se cloisonnenttransversalement. médiane,s'insérantsans constrictionapparentesur les parois latérales, drvisela celluleinitialeen deux partiesegales.Chacunede cesdeux locules émet, vers son extrémité,un tube germinatifqui s'accroîtrapidementen se ramifiant,en se cloisonnant,mais ne formant pas d'appressoria. La germinationpuis la croissancedes hyphesest très rapide, en 48 heureson peut constaterque les filamentsmycéliensdépassent300 p de long par 3 à 4 p de large ; ils sont cylindriques,hyalins, septés.Par la des élémentsà parois suite,en intercalairesur ces filaments,apparaissent plus épaisses, légèrementbrunies,un peu toruleux,à cloisonstransversales rapprochées. Sur lamellegélosée(Sabouraud)certainesramifications,8 jours après produisentdes spores.Sansaucunedifférenciation,I'exI'ensemencement, trémité terminale de I'hyphe donne une spore acrogènede taille et de LES CHAMPIGNONS DE T'ARGANTER 5'1 forme analogue aux conidies produites par les acervules. La sporulation est continue, après la formation d'une première spore I'extrémité de l'hyphe en produit par la suite jusqu'à 4 et plus; les sporesse trouvent alors rangées côte à côte sur la gélose qui les retient. En culture sur Sabouraud gélosé(glucose30 g, peptone 10 g par litre) on obtient en boîte de Petri des colonies étendues (10 cm de diamètre en 15 jours à 23" C), de texture lâche, duveteuse,blanchâtre puis se colorant légèrement en saumon clair, avec quelques masses mycéliennes aériennes, floconneuses, blanches. Apparaissent ensuite des glomérules cireux, répartis sur toute la surface de la colonie, punctiformes, parfois confluents en massesplus ou moins étendues,de couleur < Light salmonorange > (Rrncwev pl. II, 1 I d) couleûr semblable aux massesconidien'les nes produites par les acervulessur fruits, constituéeselles aussi par des agglomérats de conidies. Nous avons fréquemment, à chacune de nos récoltes, cultivé cette espèce sur des milieux divers, soit avec des colonies monospores, soit avec des colonies multispores issues d'une même acervule ou prélevées dans des acervulesproduites sur différents fruits ; nous n'avons jamais pu obtenir la production d'organes ascosporés ou même simplement leur ébauche. Les champignonsappartenant au genreGloeosporium DssN{.et MoNr. sont très nombreux et ont été signalés sur des supports extrêmement divers. VoN ARx, dans une étude récente sur la révision de ce genre [4], en cite 733 espèces; il n'est aucun ouvrage de phytopathologie ou de systématique des Melanconiales qui n'en étudie un nombre respectable, certains ont été rattachés à des formes parfaites ascosporées.La plupart des espècesont été décrites par suite de lèur présenceru, un hôte nouveau 'auteurs ou bien par des qui ont constaté des différences plus ou moins marquées dans les dimensions, dans la forme ou la couleur de certains organes. A cela s'ajoute que les diagnoses anciennes,très sommaires, n€ permettent pas de caractériser nettement I'organisme décrit. On sait maintenant que les cryptogames appartenant à ce genre sont assez plastiques et peuvent présenter, suivant les souches et l'hôte, des" variations allant parfois jusqu'à mettre en doute leur appartenance au genre. Par exemple, le Gloeosporium lructigenum BERK.,parasite fréquent de fruits divers, n'est autre que le Colletotrichum gloeosporioides PnNz., forme conidienne de Glomerella cingulato (SroN.) Speuln. et v. Scun. ; modification considérablepour une espèce,que I'absenceou la présencede poils stériles (setae) dans les acervules.Il est donc peu recommandable de se baser pour une détermination valable, sur de faibles variations constatées dans la taille, la forme ou la couleur de certains organes. 58 PAUL RIEUF Depuis 1953, ayant noté sous forme de tableau toutes les espèces appartenantau genre Gloeosporium,tenconttéesau cours d'étudesbibliographiques,et pouvant par leurs caractéristiquesse rapprocher de notre champignon,nous arrivonsà une liste,non limitative,de plus de 50 noms. D'après von ARx [4] une dizained'espècesainsi retenuessont rattachéesà d'autresgenreset plus de 25 d'entre elles sont placéespar cet auteur en synonymiede ColletotrichumgloeosporioidesPnxz. Pendantlongtempsnous avonshésité à donner un nom à ce parasite des fruits d'arganier, aucun caractère permettant de trancher nettement le problème. En faveur de son rattachementà Colletotrichum gloeosporioides PBNz.militent les donnéessuivantes: taille et forme des acervules, la dimension des conidiophores,I'aspect des cellules du sous-hyménium, la taille, la forme, le cloisonnementà la germinationet la couleur en masse des conidies.Contre son rattachementà cette espècenous trouvons: abdans sencede setaedans les acervules; pas de fructifications ascosporées les cultures. L'absencede poils stérilesdans les acervulesn'est pas caractéristique d'après les travaux de voN Anx; cet auteur rattache 288 espècesde Gloeosporiumdépourvusde setaeal ColletotrichumgloeosporioidesPnNz. qui en possèdenormalement. La non-formation de fructification asco'sporées, périthècesdu genre Glomerella en culture, a été signaléepour certainessouchesde Colletotrichumgloeosporioidespar VIUUTTANANDANA et CnuNo [51]. Il nous paraissaitêtre en présenced'une forme conidiennede Glomerella cingulala (SroN.) Speuro. et v. Scnn. - Gloeosporiumfructigenum Brnr. os d'une taco biologiquede cette espèce. Pour avoir un avis autorisé, nous avons adresséun échantillon de noix parasitéesau Dr. J.A. voN ARx qui nous a aimablementréponduen nous disant: < D'aprèsmon opinion,ce champignonest une forme conidienne de Glomerella cingulata (Sroxerr'r)Sp. et v. Scsn. et spécialement la forme qui est connue sousle nom de GloeosporiumlructigenurnBEnr. que j'ai placé comme synonymede Colletotrichum gloeosporioidesPrnz. Le plus souventles acervuli des formes qui croissentsur fruits sont sans setae>. D'après le Dr. voN Anx, il s'agiraitbien de cetteespècetrès répandue, dont les formes conidiennessont plus ou moins modifiées par l'hôte : Gloeosporiumlructigenum BnRr. Nous ralliant à cette opinion autorisée, nous considéronsque ce champignon est bien la forme conidienne du Glomerellacingulata(SroN.) Sp. et v. Scrn. Il est à signalerque SÊvucun [38] indique la présencede ColletotrichumgloeosporioidesPexz. sur une Achras sapotaL. plantede la famille des Sapotacées: I , E S C H A M P T C N O N SD E L ' A R G A N I E R 59 Notre parasite ayant été trouvé sur fruits d'arganier pendant plusieurs années dans des lieux géographiquement très éloignés, toujours fidèle à lui-même tant au point de vue parasitaireque pour les dimensionset les couleurs des acervuleset des conidies, il nous paraît bon de la différencier des autres formes que I'on rencontre sur des plantes diverses et signalées au Maroc sut Perseagratissima GrrRtN., Pirus malus L. et sur les Citrus : aurantium, grandis, Iimon, paradisi, reticulata, sinensis. Nous proposons de lui donner le nom de Gloeosporium lructigenum BrRx. forma arganiae n. f., synonyme de Collelotrichum gloeosporioides PrNz., forme conidienne de Glomerella cingulata (SroNntr,t)Speuro. et v. ScHr. C. Ordre des MONILIALES 1 . Famille des TUBERCULARIÉES a. MUCÉDINÉES-AMÉROSPORÊES Genre VOLUTELLA Tooe. Volutello sp. Sporodochiesorbiculaires, bombés, blanchâtres à jaune pâle, entourés d'une couronne densede soiesnoirâtresà olivâtres,ayant de 300 à 500 p de diamètre, isolés irrégulièrement ou pârfois juxtaposés. Fructification constituée par une masse de conidiophores juxtaposés, hyalins, simples,dressésverticalement,ayant de 35 à 45 p de long par 3 à 4 p de large, dônnant naissanceà des conidies acrogènes,unicellulaires, hyalines, ovoïdes, à parois lisses, ayant 6 à 7 p de long par 3 à 4 p de large, parfois guttulées, se déposant en masse à la surface du sporodochium. L'hyménium repose sur une couche hyaline, épaissede 30 à 35 p constituée par des cellules à parois minces lâchement rassemblées en pseudo-tissu qui devient en profondeur un peu plus dense, formant une nouvelle assisede 20 à 25 p de haut, que I'on peut considérel comme une sorte de pédicelle non développé dont les élémentscellulaires ont une paroi légèrementbrunie. Les soies de la couronne prennent naissancedans I'assisebasale et à sa périphérie, dresséesverticalement, elles enserrent le sous-hyménium et les conidiophores ; rigides ou légèrement flexueuses,cloisonnées,brun 60 PAUL RIEUF olivâtre, elles deviennenthyalineset plus ou moins courbes,presquecircinéesà leur extrémitésupérieure; ellesont 150 à 200 p de long par 3 à 4 r de large i parfois certainesde ces soiessurgissentde la massedes conidiophores et ne s'en distinguentau début que par leur origine profonde traversant'fe,'sous-hyménium et par leur cloisonnementavant qu'ellesne se colorent en brun, teinte qui n'apparaît que tardivementlorsqu'ellesdépassent d'environ25 à 3O p la surfacede I'hyménium. Trouvé sur péricarpedesséchéde fruit d'Argania spinosa(L.) Sxurs, maquis de Mogador, en mélangeavec Macrophoma malençonii, Ce champignontypiquementtuberculariédoit être classédansle genre Volu'tella Toou, section des sporodochiesà base pla4e, sessiles,de SAccARDo(Peilonia Fn. emend.Sncc.). Son identification avec un organisme déjà décrit est assezdifficile par suite du manquede précisiondes anciennes descriptionsqui de plus varient suivant les auteurs.Par exemplepour Volutellabuxi (Cot) BrRx. on peut constaterque SlccrRoo [36] indique desconidiophores de 15-20 X 2,5 r,et ReseNHonsr[32] 40-50 X2,5 p. avéénotreespèce Aucun Volutetladéjàdécritne s'identifieexactement d'après les diagnosesqui sont généralementtrès incomplètes.Une révision Éoderne de ce genre (commepour bien d'autres)est nécessaire; I'examen des types, s'ils existenttoujours, permettrait de préciserla structure et les dimensionsexactesde ceschampignons et pôur ceux qui sont perdus,si la description est insuftisante, ne plus en tedir cornpte. On s'apercevrait que bien des diagnosessommairesconcernentun seul organismeet que d'autres diftérents ont été réunis sous le même nom. C'est ce qu'ont montré des étudesrécentescomme celles de voN ARX pour les Gloesporium, de Cs. Cnupp pour le Cercospora,de WrHùIevnRpour les Pleospora, de Sxvonn et HeNsrN pour les Fusarium, de Nernc^e,anopour les Alternaria, etc. Les Volutella doivent être ainsi révisés ; en attendant ces travaux, pour celui trouvé sur arganier nous sommes dans I'impossibilité de le rattacher à une espècebien décrite et nous nous refusonsde l'incorporer à une espèceen nôus basant sur une diagnose sommaire qui. pourrait éventuellementlui être appliquée.Notre espècen'a aucun caractèrenettement marqué la diftérenciant de ces Volutella inrparfaitetnentprésentés, aussiil seraittrès hasardeuxd'en faire une espècenouvelle.La considérant comme indéterminéenous nous contentonsd'en donner une description la plus fidèle possible, pour qu'elle puisse être ultérieurement nommée avec certitude. 6r LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER b. DEMATIACÉES - SCOLECOSPORÉES Genre ASCHIZOTRIC(IUM n. g. Senrblableau genreSchizotrichumMcAlptwB mais avec setaecontinues. A genere Schizotrichodiflert setis non septatis. Aschizotrichurn griseum n. sp. Sporodochiesdiscoides,globuleux, superficicls,isolés gris noir ayant de 200 à 500 p de diamètre ; conidiophorespeu différenciés,courts, portant des conidies aciculaires,rigides ou légèrementarquées,extrémité atténuée, base tronquée,,3 à 4 cloisons transversales,ayant 55 à 65 p de long par 1,5 p de large'; setaegénéralementmarginaux de 150 à 250 p de long par 4-6 p de large, rigides, Iégèrementflexueux à la base, noir brillant, continus, extrémité longuement amincie, parois épaisses(Fr,. VlI, fig. b). Habitat : sur noyaux de fruits d'Argania spinosa, Mogador. Sporodochiis discoideis, gloSosis, superlicialibus, sparsis,griseis-nigris, 200-500 p diam. ; conidiophoris paulum discriminatis brevibus ; conidiis acicularibus rigidis vel leviter urcuis, opice attenuatis basis truncatis, 3-4 lransverseseptatis,55-65 X 1,5 p ; setis generaliter marginalibus,rigidis, basi leviter llexuosis, nigris nitentibus, non septatis, apicibus extenuatis in longitudinem, parietibus crassis 150-250 X 4-6 p. Hab. : in nucleis lructuum Arganiae spinosae(L.) Srerrs. Cette espèce a été trouvée sur des noyaux d'Argania spinosa et se présente sous forme d'un disque superficiel bombé, grisâtre, à surface légèrementpulvérulenteenserréedans une corlronne de poils longs noirs et brillants.Ces sporodochiesisolés,superficiels,sont constituéspar un pseudo-parenchyme adhérantau supportayant 20 à 25 p de haut, formé d'élémentscellulairesdont lesparoissontlégèrement brunies.En périphérie à de longspoils stérilesbruns,brillants,non cescellulesdonnentnaissance cloisonnésdisposésen couronne.Ces setaepeuvent parfois se trouver légèrementvers Ie centre du sporodochiumet être en mélangeavec les conidiophores.Ces dernierssont à peine difiérenciésdes cellulesbasales et donnent parfois I'impressiond'être ramifiés. Ils portent une conidie terminaletrès longue,cloisonnée, fragile.Il arrive parfoisque cesconidies présententune cellule terminalecasséeen son milieu'et dont il ne reste plus qu'unefractiondesdeuxparoislatérales.Cet accidentpeut seproduire sur des conidiesayant encore 2 à 3 cloisons; dans d'autrescas, plus accentués,une ou deux cellulesrestentnormaleset les parois parallèles des cellulescassées et vidéesse rejoignentdonnantI'impressiond'être un appendiceen forme de cil. Ceci pouvantse produireaux deux extrémités on ne trouve alors qu'une (ou rarementdeux) cellule centralenormale, prolongéeaux deux extrémitéspar de faux cils pouvant soit être droits soit infléchis latéralement.Cette anomalie assezfréquente peut fairc croire à la présence,dans la fructification, de deux types de conidies: les 62 PAUL RIEUF unes aciculaires,cloisonnéesdu type septoria, les autres unicellulaires. ciliées aux deux extrémités,et souventlégèrementarquées. cette espèceappartient par ses sporodochiesaux Tuberculariacées, d'après sa couleur aux Dematiacées,et par la forme de ses conidiçs elle doit être classéedans les Scolecosporées, Nous trouvons dans cette section deux genres: Exosporella crééen l9l2 par voN HoHNETcaractériséplr des sporodochiesglabres,verruciformes.Schizotrichumcréé en 1903 par McArrrNE et ayant des sporodochies sétulés,globuleux avec des conidiophorestrès courts ou absents. Ce dernier genre pourrait parfaitementconvenir à notre espècesauf sur un seul point : Schizotrichuma des setaecloisonnées,alors que sur notre champignonelles sont continues.Nous n'avons trouvé que l,espèce type du genre Schizotrichum: S. lobeliae McAurxr, et sa description mentionne ce cloisonnementqui s'effectuesans constriction des parois latérales. Il ne nous paraît pas possibled'inclure notre espècedans ce genre avec un caractèreaussi manifestementdifférent qui à lui seul justifie la création d'un genre parallèle à Schizotrichum, caractérisépar des setae continues avec comme espècetvpe ce champignontrouvé sur les noyaux d'arganier auquel nous donnons le nom spécifiquede griseurn du fait de sa couleur, avec comme nom dç genre : Aschizotrichum (a privatif ; schizo: cloisonné; trix, trichos: setae). 2. Famille des STILBACÉES a. PHAEOSTILBÉ,ES - AMEROSPORÉES Genre PHAEOISARIA Phceoisqrio cornui (Bltx.) Mlsox Cette espècea été rencontréesur un fragment de bois partiellement délignifié, porteur de fructifications de Eutypa spinosaeet de Gloniurn werneri récolté par M. Mlr-rNçox (anvier 1960) à Oumara, village situé à I'est de Mogador Les synnemasbruns rigides, cylindracés,épars, dressésperpendiculairement à la surface du bois sont de taille variable, généralementassez petits de 150 à 400 p de long par 15 à 25 p de diamètre. A partir du troisièmetiers vers le sommetde la colonne,les hyphesbruniesqui forment un faiseeauserré s'infléchissentbrusquementvers I'extérieur en devenant hyalines. Sur I'extrémité de ces filamerits apparaît très rapidement un LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 63 stérigmateterminal, fin, court, qui après avoir donné naissanceà une cotrtdie est rejeté latéralement par la formation du stérigmate suivant ; I'accumulation des anciens stérigmatesdans fc partie terminale de I'hyphe occasionne une sorte d'épaississement. Les conidies sont asseznombreuses,hyalines, unicellulaires' ovoides, la partie basale légèrement atténuée, la partie terminale arrondie ; elles ont 6 à 7 p de long par 2 à 2,5 p de large (Pr. VlI, fig. c et d). L'histoire de cette espèce est assez complexe : elle fut initialement incluse dans le genre Graphium créé par Conoe. en 1837 et décrite sous le nom de Graphium lissum par Pnruss en 1851 (il existe aussi un Graphium lissum de G. BtzzozzERo datant de 1885) ; puis SncclRDo en 1877 décrit une variété dulcamarae. C LINnl,u érige en 1908 cette variété au rang d'espèceen lut donnant le nom de Graphium dulcamarae (Se'cc.) Loau. Mais le genre Graphium est caractérisépar des spores enrobées par un mucus au début de leur formation, à l'extrémité des synnemas. J. G. BerNrEn a créé en 1907 un autre genre : Graphiopsis se différenciant par des conidies isolées, sèches, naissant sur un stérigmate terminal puis devenant latéral par suite de la croissancedu conidiophore ; I'espècetyp: de ce nouveau genrç était Graphiopsis cornui B,cIN. Le nom de genre était mal choisi car J. W. H. TnnIl en 1889 avait déjà créé un Graphiopsis dont le tvpe était Graphiopsis chlorocephalc (Fnrs.) TRntl (: Periconia chlorocephalc Fnas.), Dématiacée connue maintenant sous le nom de : Haplographium chlorocephalum (Fnes.) Gnov. Le nom du genre créé par B^lrNrrR étant déjà utilisé, voN HosNrI- en 1909 le nomma Phaeoisaria. Cette espècefut révisée par MnsoN [23] qui, en reconnaissantce nouveau nom de genre, donne au champignon son nom définitif qui est : Phaeoisaria cornui (BuN.) MnsoN (- Graphiopsis cornui BuN., Graphiopsis lrssa (Pnnuss) SAcc., Graphium lissum Brzz., Graphium fissunr Pnsuss, Graphium fissum Pneuss var. dulcamarae Stcc., Graphium dulcamarae (Sncc.) Loeu.). Le cryptogame que nous avons observécorrespond bien à cette espèce telle qu'elle a été décrite par les différents auteurs qui ont procédé aux modifications successivesde son appellation. 64 PAUL RIEUF SPECIESINCERTAE SEDIS CERA'TOCYSTISsp. A. DrscnrprroN: Perithècessuperficielsou dans desfissuresdu bois, isolésou rassemblés en troupe nombreuse,noirs, globuleux ou sub-globuleuxde 275 à 350 p de diamètre ; paroi parenchymateuse, carbonacée,parfois ornée d'hyphes très courtes brunes dresséesperpendiculairement,pourvus d'un long bec légèrementflexueux ou incurvé, cylindrique, atteignant 700 à 800 p de long par 60 à 80 p.de diamètre,inséré à la partie supérieuredu périthèce et constitué par des éléments cellulaires brun noir allongés, parallèlesentre eux (structurefimbriée) se terminant parfois par quelques cils, hyalins, courts, disposésen couronne autour de I'ostiole, le canal interne du rostre est pourvu de périphyses. Asquesnon vus. Ascosporeshyalines, ellipsoidesà sub-globuleuses de 5-7 p de long par 4 à 6 de large, vues de côté elles sont constitueespar une sorte de calotte (demi-sphère)haute de 3 à 4 p reposant sur une base plane ou légèrementinvaginée, pourvue d'une collerette circulaire plus ou moins flexueuse,large de 0,4 à 0,8 p, épaissede 0,5 p. L'aspect généralde I'ascosporeévoquela forme d'un casqueou d'un chapeaumelon (Pr. VII, fig. e et f). Trouvé sur bois d'Argania spinosa(L.) Sxrnrs, forêt d,Admine (plaine du Sous),décembre1958,Ruttcs leg. B. Drscussrox. Pour déterminerle genre de cette espèceon arrive d'après I'ouvrage de Crsl,rcNrs et SHEAR[8], pour des Sphaeriacées hyalosporéesayant des périthèces,superficielsdès le début, munis d'un rostre, au choix suivant : 1) Sporeswith a ringJike appendage : g. Rostella 2) Sporesnot appendage g. Cerastomis ........: a) Peritheciahairy g l a b r o u s . . . . . . . . . . : g. Ceratostomelh b) Perithecia Le genreRostrellaa été créé, en 1900, par ZwuenMANN[53] pour une espècetrouvée sur caféier : R. coffeae. Cette espèceayant des périthècessunnontésd'un long col est surtout caractériséepar sesascosporcs. < Les ascosporessont constituéspar une surfaceplane basilaire,circulaire, LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 65 montrant sur une des facesou sur les deux une masseovoïde ; ce dernier aspectrésulte, d'après ZurauBnueNN de I'accolementde deux ascospores. Leurs dimensionsest de 4 à 6 p >. Cette citation est de Dpracnorx et MnuÈlnqc [10] ; cesauteursdonnentaussiune illustration dont les figures sont exécutéesd'après ZInaMunL{eNN. En remarquant l'insuffisancede la descriptionde la forme ascosporée,ils indiquent que la forme conidienne de ce champigrronest voisine de Thielaviopsispatadoxa (on SevNrs) v. HôHNn. Rostella est un nom qui avait été déjà utilisé en 1878 par Fennr pour un autre genred'ascomycète.Cr. et M. Monnnu."ainsique L. Rocnn indiquent que R. colfeaeZtw. avait été placé en 1928 par DeoE [9] en synonymiede Ceratostomellaparadoxa (oe SnvNns)Dlos. Le résuméde I'article de cet auteur (R. A. M. - vol. L p. 227, 1929) ne fait pas état de ce rattachement,ce que confirme aussi voN ARx [3]. PoNrrs [31], en 1951 dans une étude sur le chancredu caféieren Colombie, identifie le parasite responsablede cette maladie à Ceratostomella limbriata (F,rus et HALsr) Errrorr (- Endoconidiophorafimbriata (Ertrs et HALST.)DlvInsoN) devenudepuis Ophiostomalimbriata (Elus et HALST.)NINNr'. Il indique aussique ce parasiteseraitsemblable à Rostrella coffeaeZwtu. et que DADEayant reçu communiçationde ses échantillonsserait du même avis, mais voN Anx fait remarquer que ces deux champignonssont différents.Cette opinion est aussicelle de Bexsnr qui estime que Rostrella colleae Znnt. et Ceratostomellatimbriata (Etl'. et Hrrsr.) Etttotr, sont synonymesde Ceratocystislimbriata Err; et Hersr. Rostrellacolfeae Zll'rnt.a été retrouvé par voN Anx t3l sur des branches mortes de caféier originaire de Panamaribo(Guyanehollandaise);il en donne une excellentedescqiptionaussi bien de la forme ascosporée que des formes conidiennes.Il préciseque ce champigron en raison d'une utilisation antérieure du nom de genre, Rostrella, par Flnnn doit être classédans le genre OphiostomaSypow. plus récent, et porter le nom de Ophiostoma colleae (Zwm.) v. Anx. Il s'élève aussi, avec juste raison, contre la tendance de certains auteurs, de fonder de nouveaux genres d'ascomycètesd'après des stadesconidiens différents ; tout au plus ces formes conidiennespeuventjustifier, dans le genre,la créationde sections. Vox Anx ramène ainsi à Ophiostomaun certain nombre d'espèces classéesdans d'autres genreset indique comme synonymede ce genre : Rostrella Ztw. ; Endoconidiop,horaMÛNcn. ; Linostoma v. HôHNEL ; GoIolNrcn ; Ceratostomellaauct.non SAcc. Gr,osmannia En 1954, dansune thèsesur la taxonomiedu genreCeratocystisEttts et HALsTED,J. Huxr [20] reprend I'historique de ce genre créé en 1890 'qË. Ë : t g Ë X I o è0 \ Ë€'e æ o ô i , c E E F 6 r o t E À F \ . X ) n r 6Y N ô l | X \ o r { i o .!E = ; U q r {o g - t r 1 a h - { * .} . 5 , 1 ; T vl | | Y - t 6 | N E 3=* t It l ' J o r 5 F.l N | l {^- Ë:E R lr ' - q c ? a v L Q v l Er e , | r ô o S o , : o : ) - t .ë. ri - t : { n h 3 i l x |r y o ^ . 1 3 Ë Fi ! : Eg É , , . s I h Ë r . { r . X : o ? + E '= : r 6 O c ) c g o . . , t s } nr E : É 4E . t H e -z o Y . i o - ! E È o ? É - 3_Er, : 0 . p! EI E ! X Ë . n ËF , 6È # 5 Ë 8 É g . d i 6 F ô É ô ( o 4 o LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 67 pcur C. limbriata et indique que doivent être placés en synonymie : (1900) non SphaeriaHa,u,Bn ex Fnrrs (1822) ; Rostrella ZIMMERMANN Fesnn (1878) ; Endoconidiophora Srcc. MûNcn (1907) ; Ceratostomella emend.v. HôHNsr (1918); Lincstomav. HôuNr,r-(1918)non Wetucu (1831);OphiostomcSvoow.(1919);GrosmanniaG. GoroeNlctt(1936): qu'il a étudiées FugascusFlrcr. (194'l), Cet auteurclasseles 5O espèces en différentessections.Dans l'une, caractériséepar une reproduction irnparfaite du type endoconidienne,se trouve un groupede trois espècesdont les ascosporesont I'aspectd'un chapeau; ce sont : Ceratocystismoniliformls (Hrocc.) C. Monnlv ; Ceratocystisvariospora(Devtus) C. Monuu ; Ceratocystislimbriata Err. et Husr. Pour cette dernièreespèceJ. HuNr donne comme synonymeRostrella cofteaeZttvtt"t.; le D' voN Anx m'a fait connaîtrequ'il ne partageaitpas cetteopinion. Nous avons donc trois espècesou bien quatre si l'on considèreR. ont une ornementation colfeaedifférent de C. fimbriata, dont les ascospores leur donnant I'aspectd'un chapeau.A ce groupepeuvents'ajouterd'autres ainsi ornées.Parmi cellesespècespouvantparfois présenterdesascospores ci la plus proche de notre espèceest Ceratocystispolonicum (SInu.) C. MonBlu dont les périthècesont 250-450 p de diamètremais avec un rostre atteignant 1800 p, dépourvu d'hyphes autour de I'ostiole et ayant parfois des ascospores en forme de chapeaude 4,5-7 X 2-2,5 p. En comparantles 4 espècesdu groupe ayant des ascosporessemblables à la nôtre,TABLEAU1, nouspouvonsvoir qu'ellesen dittèrenttout en étant très voisines, par la taille beaucoup plus faible des périthèces ; qu'ellesprésententtoutes les cils plus ou moins longs disposésautour de I'ostiole alors que pour notre champignonon ne constatequ'une ébauche de ces organes disposéssur un rostre beaucoupplus large ; que seul d'une taille à peu près comparable. C.limbriata possèdedesascospores Nous n'avons pas pu saisir I'organisationinterne des périthèces,en particulier la forme et les dimensionsdes asques,notre échantillon étant à la récolte très sec,très avancédans son évolution ; de plus les cultures entreprisesont échoué.Seule une nouvelle récolte pourrait permettre de combler cettelacunemais ce champignona jusqu'ici échappéà nos recherches. Il nous est difticile avec une analyseineomplètede la forme ascosporée et une ignoranceabsoluede la forme impârfaite de détermineravec certitude cet organismequi doit être classédans les Plectascales,gente CeratocystisErus et Hltsrro près de C. limbriata Err. et Hrrtsr. 68 PAUL RIEUF RÉSUMÉ L'arganier(Arganiaspinosa(L.) Sxenls), endémiquemarocain,poussantprincipalementdansles régionsde Mogador (Essaouira)et d'Agadir, est une relique des époqueslointainesoù le climat était beaucoupplus chaud.Répartiesur des territoiresaridesou semi-arides,cette sapotacée a une aire limitée par des conditions écologiquesassezstrictes' Sans elle car c'est les terresde ces régionsdevlendraientpratiquementdésertiques, qui peut, dansce climat particulier,subveniraux besoins la seuleessence de I'homme directement,soit indirectementpar I'intermédiairede son troupeau,grâceà sesfruits, son feuillage,son bois et à son action sur les pâturages. Cet arbre avait été considéréjusqu'à ces dernièresannéesindemne de parasitesanimauxet végétauxà I'exclusionde la mouchedes fruits ; on ne connaissait,vivant sur sesécorces,que des lichensou des algues. Il nous a été donné de trouver sur I'arganier un certain nombre de champigaons ainsi répartis: I Basidiomycète,10 Ascomycètes,8 Deutércmycètes. A. Sun sots. Hirneola auricula-iudceBenx. a été récolté à plusieursreprisesle long de la côte et dans la région d'Agadir. Déjà connu au Maroc, ce champignondoit être considéréplus comme un saprophyteque comme un parasitevrai, tout au plus est-il un parasitede btessure' sont fréquentessur les bois dénudéset Deux autres Sphæriacées dans concourentà sa délignification; on les trouve, souventassociées, la plaine du Sous,dans la bandecôtièreaux environsdu Cap Ghir et de Tamanaret aux alentoursde Mogador.Ce sont : Eutypa spinosaen. sp.' mamiformes, par un stromanoir orné de protubérances espècecaractérisée argaRhynchostoma bois ; lisses,recouvrantdes périthècesinclus dans le paraissent rostre évasé, ornés d'un périthèces noirs, niae n. sp. dont les semésà la surfacedu bois. maisle plus souvent Parfoistrouvéen mélangeaveccesdeux espèces, est assezfréquentele long de la côte ; elle seule,une autre Sphæriacée pénètrepeu dans la plaine du Sous ; c'est Thyridium lividum (Pnns.) Secc., espèceconnuesur différentshôtes,signaléepour la premièrefois au Maroc. une répartitionétenduepuisquencusI'avonsrécoltée Ayant également points plusieurs de la bandecôtièrede Mogador à Agadir ainsi qu'en en certainspointsde la valléedu Sous,est une espèceappartenantaux Hysté- LES CHAMPIGNONS DE L'ARGANIER 69 riacées : Glonium werneri n. sp., parfois rencontrée en mélange avec Eutypa spinosae; elle concourt à la désorganisationdu bois sur lequel sescurieusesfructificationssont visibles.C'est le seulreprésentantdu genre Gloniutn MûHr. signaléjusqu'ici au Maroc. ll a êté trouvé une fois aux environs de Mogador sur du bois porteur de fructifications appartenantà Phaeoisariacornui (Bxn.) MlsoN, Stilbacéedont le nom a subi plusieurs modifications. Un Ceratbcyslis,voisin par I'ornementation de ses ascosporesde Ophiostoma(Rostrella)coffeae(Zttttttt,)v. ARx, n'a pu être trouvé qu'une fois ; les fructifications très évoluéesne permettent pas de définir cette espèceavecprécision,elle est à inclure dansce genrequi a bien souventété rernanié,parfois pas très logiquement. B. Sun RAMEATD(. Sur les rameaux ou les brindilles de I'arganiernous avons trouvé un certain nomtre de champignonss'installantsur des organessoit en cours de dépérissement, soit se desséchantà la suite de leur parasitisme; il n'est pas possiblede déterminerquelle est la causeinitiale, les résultatsfinaux étant semblables.Les champignons.trouvés et étudiés apBartiennentaux Ascomycèteset aux Deutéromycètes. Trois Sphæriacées ont été étudiées: Mycosphaerellabiguttulatan. E. remarquablepar la présencede deux guttules réfringentesdans chacune des deux loges de I'ascospore; Didym:ella niaroccana n. sp. récolté en mélangeavecDiplodia atlantica; Metasphaeriamauritana n. sp. dont les ascosporesont dans les asquesune disposition monostiqueou distique; Pleospora adminiae n. sp. trouvé en mélange avec Phoma gadiriensis, caractérisépar des ascosporesoblongues,ayant trois cloisons transversales. Deux Phomacéestrès différentesde celles signaléessur des plantes appartenantà la famille des Sapotacées ont été misesen évidence: Phoma gadiriensisn. sp. et Diplodia atlantica n. sp. C. Sun FRUrrs. Les fruits mûrs, ou prochesde la maturité, sont parfois attaquéspar un parasite identifié comme étanl Gloeosporium lructigenua Benx. Ses acervuleset sesconidiesétant rigoureusementsemblablesen des lieux très divers de I'arganeraie,ceci pendantplusieursannées,il nous a paru nécessaire de le caractériserpar la création d'une forme : arganiaen.f. étant soussa forme conidienneest très plastique,variant donnéque cette espèÇe, profondément suivant les plarttes hôtes. Ce parasite détruit une bonne partie de la fructification des arbres certainesannées.Nous n'avons pas 70 PAL'I RIÊUF pu trouver, ou obtenir en culture, sa forme parfaite Glonterella cingulatu (SroN.)Speurp. et v. ScHn. Sur fruits momifiés ont été identifiés deux Phomacées: Macroph<nna tnalençonii n. sp. trouvée en mélangeavec un Volutella sp. et Microdiplodia lructicola n. sp. récoltée dans Ie Sous. Ces deux espècesdoivent concourir à la destruction de certains fruits qui, lorsqu'ils sont attaqués, tombent très rapidement à terre où ils sont ramasséspar I'homme ou ingérés par des animaux. Il est en effet remarquable de constater combien il est rare de voir des fruits sur le sol, légèrement altérés ou momifiés, seuls des buissonsépineux peuvent en renfermer quelques-uns. De même les noyaux ou des fragments de coques sont rarèment rencontrés sur ce support, nous n'avons pu identifier que deux espèces: Melanomma nuclèarium (DE Nor.) Benl. var. nalas BrRl. et une Tuberculariacées-Dématiacée, que nous plaçons dans un genre nouveau Aschizotrichum, différent de Schizotichum par des sporodochiesornées de soies continues, non cloisonnées,sous le nom de Aschizotrichum griseur??n. sp. LES CHAMPIGNONS DE L,ARGANIER 71 PARASITES DES SAPOTACÉ,ES Cette liste des parasitesvégétauxdécrits ou signaléssur les princia été établie d'après pales plantesappartenantà la famille des Sapotacéeg, la bibliographieà notre disposition ; il est probable qu'elle comporte des omissions.Pour faciliter sa consultation,les champignonssont placéspar ordre alphabétique; dans la mesure du possibleI'organe parasité est indiquépar les abréviationssuivantes: fruits : fr - feuilles: f - rameaux: ram - tronc : tr - racines:rac. Ascochyta guaranitica Svnc. Asterina acanthopoda Syne. Asterina crysophylli P. HeNN. id. id. Asterina diaphorella Svo. Asterina laxiuscula Syo. (0 (f) (f) (f) (0 (f) id. id. Asterina opaca H. et P. Syo. Asterina saccardoana Tnuss. - A. correaecola Srcc. Asterina sapotacearum Sync. Asterina sydowiana RyaN. Asterina sydowiana RyeN. (f) (0 (0 (0 Sapotaceae. Microphales sp. Chrysophyllum sp. Bonplandiella guaranitica Sprc. (0 Sapotaceae. Sapotaceae. Sapotaceae. Chrysophyllum sp. Chrysophyllumolivilorme L. SideroxylonlerrugineumI{. et A. Sideroxylon angustfolium MrnRlrr SideroxylonferrugineumH. et A' Chrysoplryllum natalense SoND. Sideroxylon sp. (f) Bumelia lanuginosa(Mtcrx.) P. Cercospora lanuginosa Hrlr-o et woLF. (rac) Achras sapota L. Clitocybe tabescensFrgloeosporioides (f) Achras saPotaL. Colletotrichum PnNz. (0 PalaquiumoblongiloliumBuncr. Colletotrichum minus A. Ztuu. PalaquiumoblongiloliumBuncx. Colletotrichum palaquii A. Zr'lnv'. (f) (0 PalaquiumoblongiloliumBuncx. Coniothyrium palaquii A. Ztuu. Palaquium sP. Corticium salmonicolor B. et Bn. Diaporthe quilmensio SvYc. Diplodia bumeliae F. Tlsst (ram) Lucuma neriilolia H. et A. (ram) Bumelia lycioides (L.) P. Elsinoe lepagei Btr et JENx. (f) Achras sapota L. Favolus lragilis (Munn.) Slcc. et D. Secc. - Hexagona lragilis Munn. (tr) Chrysophyllum sp. 72 PAUL RIEUF Fomes senex N. et Moxr. Fumago vagans Fx. Fumagopois triglilioides Sync. Fusarium lucumae P. HrNn. Fusicladium butttrospermt GRtnr'. et Mlugl. Halstedia portoricensis Srw. (f) (f) (f) Mimusops elengi Bot. Bumelia lanuginosa (M.rCHx.) P. Lucuma neriilolia H. et A. Lucuma rivicoae GaEnrN. Butyrospermum sp. (f) Sideroxylon foetidissimum (L.) Helminthosporiumchrysophylli (f) DC. Chrysophyllum sp. P. HrNN. Helminthosporium helleri Srsv. (f) Dipholis salicilolia (L.) DC. Hendersoniella epixyla F. Tessr (ram) Bumelia lycioides (L.) P. Hypoçrella oxyspora Mlssss Chrysophyllum cainito L. Irene lucumae Ctr. et Fnnc. Lucwma mammosa GaenrN. Lembosia sapotae P.vAN Leptoporus lignosus (Klor.) Hrru ex Plr. Linochora advena Syo. Sapotaceae. Palaquium sp. Lucuma mammosa Gnen,rx. glaucoptts (Plr.) (tr) Marasmius Chrysophyllum sp. Secc. et D. Slcc. - Androsaceus glaucopus Pnr. (ram) Palaquium oblongilolium Buncx. Melanconium palaquii Zw*t, (f) Buîyrospermum parkii Kors. Meliola butyrospermi HnNs. et Dstcsr. Dipholis salicilolia (L.) DC. Meliola dipholidis Srav. (f) Lucuma multillora DC. Meliola lucumae Srzv. Chrysophyllum bicolor Potn. Meliola ocoteicola SrBv. Palaquium sp. Meliola palaquii Srzv. (f) Sapotaceae Micropettella acrensis SYD. Palaquium sp. Micropeltis rhopaloides Suo. Nectria cainitonis P. HBNx. (tr) Lucuma cainito Roelvl. et ScHurr. Psrmulqùt pulchella (Spsc.) Sect'. et Svn. - Scheeniapulchella SYnc. Pestalozziacalfra Suo. Pestalozzia heterospora Gnlrn. et MAUBL. Pestalozzialucumae L.R. Truon (f) Sapotaceae. (f) (0 Mirnusops sp. Butyrospermum parkii Kors. (f) Lucuma multiflora DC. I,ES CHAMPTGNONSDE L'ARGANIER IJ (f) Achras sapota L.' Pestalozziasapotae P. HrNx. Lucuma mammosa Glrnrx' Pestalozzia scirrolaciens BnowN. Sideroxylon sp. Phellinus dryadeus (Prns.) Per. - Polyporus dryadeus Fx. Mimusops balata Cruto. Phellinus lichnoides (Moxr.) Pnr. : lichnoides Polyporus MoNr. (ram) Bumelia lycioides (L.) P. Phoma bumeliae F. Tlsst (0 Bumelia sp. Phoma circumscripta Cxe. (f) Bumelia lycioides (L.) P. Phoma cnrtisii Secc. - .Phoma maculans (8. et Bumelia sp. C.) Secc. - Phoma bumeliae Cxs. - Phyllosticta bumelia UNp. et EIRIB - Sphaeropsis maculans B. et C. Lucuma mdmmosaGnnnrx. Phyllachora advena SYo. (f) Sideroxylon sp. Phyllachora baumii P. HPNx. (0 Sapotaceae. pulchra SYec. Phyllachora (f) Bumelia lanuginosa(MtcHx.) P. Phyllosticta bumeliifoliq Healn. Bumelia lycioides(L.) P. et Wolr. (f) Chrysophyllum imperiale Hoox. Phyllosticta chrysophylli Suo. (f) Lucuma rivicoae GaPnrx. HENx. P. lucumae Phyllosticta (f) Lucuma neriilolia H. et A. Phyllosticta lucumae SYo. (f) Mimusops crassilolia Phyllosticta mimusopis CunIxo (D Mimusops schimperi Hocgsr. Phyllosticta minusopsidis P. Hexx. (f) Palaquium oblongilolium Buncx. Phyllosticta palaquii P. HnNN. (0 Achras sopotaL. Phyllosticta sapotae SAcc. (0 Sapotaceae. Phyllosticta sapotarum GurNec. Lucuma sp. Physalospora cydôniae AxN. .= Physalospora malorum SHrnn Mimusops sp. Physalospora placida Svo. (f) Bumelia oblongilolia Nurr. Polystigma bumelia (Scuw.) Slcc. - Dothidea bumelia Scnw. (f) Bumelia lanuginosa(Mtcux.) Puccinia johnstonii ARrs. (f) (0 Ravenelia siderocarpi Loxc. ' P. Sideroxylon loetidissimum (L.) DC. Diphalis salicilolia (L.) DC. pos I lexicaulis (Bnxru.) Siderocar Sulr,r. 1 ^ I + PAUL RIEUF Scolec,opeltellaportoricensis Sprc. Scopella aulica (Suo.) Cwtlrr.rs (0 - Uromycesaulicus Syo. Scopella conllircns (P. HeNr.r.) (0 CurmrNs - Uromyces confluens P. HeNN. Scopellaechinul.atus(Nrrssr.) (f) Cutr,turNs - Uromyces echinulatus Ntrssr. Scopellagentilis (Svo.) CwrurNs : Uromyces gentilis SYD. Scopellakevorkianii CuuurNs Scopella lucumae (Drrr.) CuruMINS (f., tr) : UromyceslucumaeDtzr. Scopella mimusops Curr,rurNs Scopella palaquii (P. HeNn.) CuuurNs : Uromyces palaquii P. HBNx. Scopella payenae (Rnc.) CuuMINS - UromycespayenaeR'lrc. Scopella sapotae (AnrH. et JoHNs.)MeIns : Uromyces sapotae Anrn. et JoHNs. Septoria bumeliae Mrres Septoria bumeliae Srcc. Septoria cilerriana Pzr. Mimusops sp. Mimusops sp. Sapotaceae. Bassia latilolia Roxn. Mimusops hexandra Bour. Bumelia sp. Lucuma sp. Mimusops sp. (0 Palaquium sp. (0 Payena sp. Achras sapotaL. (0 (f) (f) Bumelia lycioides (L.) P. Bumelia lycioides (L.) P. Sideroxylon loetidissimum (L.) DC. Chrysophyllum megalis-montana SoNo. Bumelia sp. Mimusops hahnianumex Duss. Lucuma mamïrcsa GlrnrN. Lucuma neriilolia H. et A. (tr) (0 (tr) Achras sapotaL. Chrysophyllum glabrum Jt'cQ. Lucunn neriifolia H. et A. Sideroxylon inerme L. Septoria evansi Syo. (f) Sphaerellabumeliae Cxs. Stereum lobatum Fr.. Stilbella llavia (Stcc.) Hrm. Symphaeophymasubtropicale Sprc. (f) Thelephora aurantiaca Ptr. Thelephora tentaculata Ptr. Tinacrium subtropicale Sync. Titanella grandis Suo. Dipholis saticifolia (L.) DC. LES CHAMI'I(iNONS DE L'ARGÀNIÉ,R Trqntelesborbonica Ptt. Trarnetes hydnoides Fx. Tretnatttspltueria paluquii Rtcrnn 75 Chrysophylluritglabrum J ncq. Mimusopsbalata Cxuuc. (tr) Uredo agnostoica SYno. (0 (f) Uredo amicosc J.C" AnrH. (0 U redo chrysophylli Suo. Uredo chrysophyllicola P. HBNN. (f) lJredo luc'umaeAnrH. et JoHNST. (f) Urcmyces mimusopsidis Cxr. Palaquium trif olium Br-lNco. Sapotaceae. Chrysophyllumcainito L. Chrysophyllum sp. Chrysophyllum sp. Lucuma nervosaDC, Mimusops sp. BIBLIOGRAPHIE 1 ANonus, C.F. et L.L. HnnrsR. - Morphology of reproductionin Cerastostomella limbriata.- Journ. of Agr. Res.vol. {6, 1933. 2 AnNeup,G. - Traité de pathologievégétale.- Lechevalier,Paris, 1931. 3 Cerastoslomella ARx, J.A. voN - Ûber die Ascomycetengattungen Slcc., OphiostomaSvo. und Rosîrella Ztttu. - Antonie van t. 18, 1952. Leeuwenhoek. 4 gestelltenPilze.Anx, J.A. voN - Revisionder zu Gloeosporiurn 1957. Li, N" 3, Deel TweedReeks, 5 BelNtnn, J.G. - Sur l0 espècesnouvellesde Penicilliurzet sur le gemeGraphiopsis.- Bull. Sté Myc. Fr., vol. XXIII, 1907. 6 BrnlÈsp, N. - Icones Fungorum ad usum SyllogesSaccardianae - I 894-1903. accornodatae. Bounoor, H. et A. GnuIN. - Hyménomycètesde France. -Lechevalier,Paris, 1927. 7 8 - Generaof Fungi.CLrMeNrs,F.E. et C.L. 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PUNCSB I Eutypa spinosae: a. périthècesen couPespores. b. asqueet asco- Didymella maroccana: c. asque,paraphyseset ascospores. z;"^'++,71/ffi -_/fr_ 'zt fi- a! ffi#ff m_L+, PleNcHe II - b' ascospores' Mycosphaerella biguttulata : a. asques - d. asqueset ascospores. périthèces c. arganiae: Rhynchostoma P l o n e h eI t {.tiN@ | ftNu @ \trex \ûf % ru ffi@b PLeNcHs III Metasphaeria mauritana: a. asques,paraphyse et ascospores' Melanomma nucledrium (ne Nor.; BrRI-' var' maius Bzxr': b. périthèces- c. asqueset ascospores' P lo n c h e ffip"G b$ï ffid) @ ;; i :, :'-,rsffiIIl'-1 Ii.-1 r " | .ii ],^.,- r _' l:]lf+ ;tr ' , , L I o _ : - 1 l i h l r 5oo PuxcnB IV Pleosporaadminae: a' jeunethèquec. ascospores. b. asqueet paraphyse- Thyridium lividum (Prns.) Sncc. : d' jeunes thèques et paraphyses- e. asqueset ascospores. PreNcne V Glonium werneri: al coupe de périthècespores. b' asqueset asco' 'Qoq ffir Mb Frlfi:o tr*1J1ITiË if'-rilt-+t iE5 JTI; l:t;t* FT ',lJ .l-- Èl -{ F -ts LI t-t rl A) .C, u c o o- it . ' + . ' 1 - l t '- ;1 tr - ' ]f l_,- t:_,F rll +.+l' - r { l - f F l-J - l=,'{-. -1 IMffiIÏIilff PhNcHs VI Phoma gadiriensis: a. pycnides- b. pycnospores. Macrophoma malençonii: c. pycnide - d. sporophores et pycnospores. Microdiplodia fructicola: e. pycnidesnospores. f. sporophoreset pyc- Pfonchel[f, ^ a r - n E f ]., v Jf - . ^ ^ ' l, ^ v o.-:-ii f 0{dw ${q Lrl A\ Qf$ \Éà o-li---10 ,+, I i'l TIrtl1 l çj l i-f l r l ' ' - r i '' 1 l , r r t r r È - :I r -r1 :J llT+ t ,â. w vM m fl//n ffi fWîîln W F www*ffi:w "' t:t Jt 7l PreNcHs VII Diplodia atlantica : a. pycnospores. Aschizotrichumgriseum: b. sporodochie. Phaeoisariacornui (Belr.l.)Mlsox : c. synnemaphores et conidies. Ceratocystissp. : e. périthèces- f. ascospores. d. conidio- PloncheVIT èS Dq DES AcHsvÉ o'IMpRIME,R suR LEs pRESSES << EorrroNs M,lnoclrNrs rt TNTTnNATToNALES > 1 l, nv. re Rlnlr e TaNcBn rn 15 nÉvnrsn 1962 .^. -,rl rrl.;t::l : Jl : Jr J,tSl çldl ûL:Lll 6+.+ o-Â* t.-.; dt-1. li <J .r.lrJl #--\-i)t r^l*.11,€lD, Jt.,' ) Jl - -:-.Jl i;l.:l ; / L; vr / ,l-r, qq Pour tous renseigncments concernant LEs Cntlsns De rn RrcnEncHB AcnoNoMIeuE et AL AwnMrl, s'adresser à la Direction de la Recherche Agronomique et de I'Enseignement Agricole, 99, Avenue de Témara, Rabat.