Imagerie mentale et représentation mentale.

Transcription

Imagerie mentale et représentation mentale.
Imagerie mentale et représentation mentale.
Alain Finkel
10 février 2009
Homme neuronal...
”Qu’est-ce qui se passe dans ma tête ?” est une question ancienne. Déjà chez les Grecs
Anciens. Jusqu’au XIXème, psychologie valable = psychologie introspective. Cours à
l’université où on pose des questions aux gens sur ce qu’ils vivent.
En 1900, Watson, Skiner, retour, apparition du ”behaviorisme”, disent que ce qu’on
faisait avant n’est pas vérifiable scientifiquement. Etude scientifique = j’envoie un stimulus à la personne, et je regarde ce qui se passe. En 1910-1920, jusqu’à 1960, plus
de psychologie introspective à l’université. On ne la considère plus comme scientifique.
Uniquement du comportementalisme.
Année 1960 : apparition des sciences cognitives. Miller
Années 1970-1990 : retour en force d’imagerie mentale, avec des expériences scientifiques. On pose des questions aux gens, tout en regardant leur cerveau avec des caméras
à positons.
Test de rotation mentale : On a un objet. Il faut rechercher les objets qui lui sont
semblables à rotation près. Et on leur demande si c’est agréable ou non. Comment ils
procèdent pour le faire.
– Qu’est-ce que tu as fait au début ?
– Comment ? Scruter ? Balayer ?
Max : Lesquels se ressemblent ? Puis comparaison précise avec le premier, après
l’avoir bien regardé.
– Qu’est-ce que ça veut dire bien regarder ? Compté les cases ? Orientations ? Codages des orientations pour les retenir ? Regarder avec l’intention de le mémoriser ?
Comment ?
Essayer de la voir en 3D :
– Comme si on le voit, ou si on se promène dessus.
Neurones qui permettent d’avoir une position ”allocentrée”, ie de se positionner à
l’extérieur de l’objet. Problème avec les itinéraires : deux manières. Allocentrée : on
décrit l’itinéraire extérieurement. Egocentrée : on se visualise en train de bouger. Pas
les mêmes neurones qui sont mobilisés. Distinction très importante.
1
On fait tourner les objets proportionnellement à l’angle.
Il y a des gens qui pensent qu’il n’y a pas de ”modules d’exploration mentale”.
Comment l’image est-elle codée ? Images ? Format de représentation neutre ?
Hypothèse : Beaucoup de points communs entre imagerie mentale, (principalement
visuelle) et perceptions.
Expérience de Perky (1910) : On demande à un certain nombre de gens de regarder
un objet devant eux. Ensuite, regard continue à rester là. Ensuite, on demande aux
sujets de mettre dans notre tête une tomate rouge (ou n’importe quoi d’autre). Puis
on éteint la lumière. Puis on fait apparaı̂tre une vraie tomate sur l’écran. Il semble que
quand les gens ont une tomate rouge dans la tête, ils voient moins vite qu’il y a une
tomate sur l’écran. Voient plus vite un objet différent.
En déduit qu’il y a un conflit entre l’imagerie mentale virtuelle et la perception.
Comme s’il y avait dans le cerveau un partage de ressources... Première expérience
rappelée dans le livre de J.P. Changeux.
Dans les années 1970, Kosslyn (un des noms importants). On fait apprendre à des
sujets la carte d’une ı̂le... Apprentissage d’une carte. Puis on demande aux gens de
se déplacer mentalement d’un point à l’autre. Quand ils ont fini, ils appuient sur un
bouton... On mesure la relation entre la vitesse avec laquelle le sujet se déplace, et la
distance sur la carte...
J. Sackur : philosophe/ psychologue. Expériences pour voir si l’introspection est
scientifisable. Expérience ou le sujet doit comparer des nombres... A 5. On sait que le
temps de réaction est plus court pour comparer des nombres plus éloignés. J. Sackur
et coauteurs refont cette expérience en demandant aux gens d’estimer le temps qu’ils
avaient mis pour prendre leur décision. Ils se sont aperçus que l’estimation est sousestimée de 200 à 300 ms. On a une capacité de mesure subjective du temps mental qui
est possible. Sous-estimation de 200 à 300 ms, qui correspondraient au fait qu’on aurait
la possibilité de paralléliser des processus de perception et des processus moteurs. Par
contre, processus de calcul sont ”monoprocesseur”. Comme si on ne pouvait pas faire
deux comparaisons mentales en même temps.
Expérience de ce qui pourrait être la ”conscience”.
Mellet 1995. Analyse de ce qui se passe quand qqun se déplace avec les yeux ouverts,
puis avec les yeux fermés. Il y a des différences et des points communs. Continuation de
preuve de ce que disiat Perky (ressources communes).
Dans la compréhension de l’imagerie mentale visuelle. Deux sous-modules : un qui
cherche à comprendre la position dans l’espace, et un qui analyse la position des objets
dans l’espace. Certaine indépendance entre les deux modules.
Loi d’habituation : on s’habitue... Exple : bruit dans lequel on s’habitue à dormir.
Thérapie comportementale. On devient ”moins mal a l’aise”. On peut remplacer l’imagerie mentale par une sorte de perception mentale.
Apprentissage par coeur : on apprend les mots, sans vraiment savoir ce que ça veut
2
dire. Si on associe à toute formule verbale, ou un concept, une, voire deux représentations
différentes. Un encodage mixte : verbal + visuel est meilleur qu’un encodage verbale
ou visuel. On retient plus facielement les mots concrets que les mots abstraits. On
fait apprendre des concepts abstraits à des gens en leur demandant d’associer qqch de
concret. Un autre groupe : les mêmes mots, mais sans consignes. Quand on a demandé
aux gens une stratégie d’association concrète, meilleurs résultats (cf Péviot : double
encodage).
Est-ce que l’excellence est liée à la mise en parallèle de plusieurs représentations
mentales différentes ? Prouver qqch n’est pas nécessairement le comprendre. Mise en
place de repères visuels pour mémoriser un certain nombre de théorèmes ?
Question : comment on se représente un point dans l’espace ? Points de couleurs,
sphères, intersection de deux droites ?
Comment on fait comprendre à quelqu’un ce que c’est qu’une fonction ?
Nombres complexes restent mystérieux jusqu’à l’apparition du plan complexe. Argand... 200 ans.
Adamart : La psychologie de la ... en mathématiques. Einstein et Poincaré n’ont pas
la même manière de penser les choses... Sensitif vs visuel. Indicateurs subjectifs fins pour
déterminer si c’est bien appris ou non... Important que les gens aient des repères qui
marchent.
Pylyshyn dit qu’il n’y a pas de différences de représentation entre imagerie mentale/visuelle, etc... Kosslyn : différentes modalités...
Synthèse. Les psychologues distinguent trois types de représentations mentales :
– Conceptuelles
– Concrètes : qu’est ce qui se passe dans ma tête ? Images, mots, ressentis ?
– D’action
Questionner les gens sur ce qu’il ”voit”, la structure de l’image ? Couleurs, intensité,
luminosité, contraste, brillance, transparence, texture ? 2D, 3D ?
Question auditives aussi, et pour le sinesthésique....
Pas scientifique ?
3