Ségolène Royal : les coulisses d`une défaite

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Ségolène Royal : les coulisses d`une défaite
Ségolène Royal : les coulisses d'une
défaite
GENCOD : 9782841879588
PASSAGE CHOISI
CARNETS DE CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE
(16 novembre 2006- 6 mai 2007)
Jeudi 16 novembre
À 22 heures, le scrutin est clos. Très vite, les premiers résul-tats tombent : de toute évidence,
le score de la favorite dépassera tous les pronostics. Les socialistes se sont précipités dans
les bureaux de vote et les nouveaux adhérents - un tiers du corps électoral - ont voté
massivement. La participation dépasse les 80 %. Les observateurs l'avaient annoncé : plus
l'abstention serait faible, plus éclatante serait la victoire de Ségolène Royal. On commence
déjà à parler de raz-de-marée.
Elle a choisi de passer la journée loin de Paris. À Poitiers, elle pose la première pierre d'un
petit lycée des métiers de bouche - d'une capacité d'accueil de cinq cents élèves res-pectueux des normes environnementales. L'établissement a été provisoirement baptisé
«lycée Kyoto», en référence au protocole entré en vigueur le 16 février 2005. Devant des
dizaines de journalistes, cameramen et photographes, elle manie le maillet et l'arrosoir.
«Il n'y a pourtant rien d'extraordinaire à planter un arbre !» lance-t-elle, faisant mine de
s'étonner de l'intérêt que les médias lui portent en ce jour pourtant décisif.
Après un bref passage au conseil régional, elle rencontre les ouvrières d'une usine menacée
de délocalisation, puis assiste à une remise de médailles à Montamisé, un bourg au nord de
Poitiers. Enfin, elle part à Melle - chef-lieu de canton de 4 280 habitants, à soixante
kilomètres au sud de Poitiers - pour voter dans sa section.
Vers 19 h 30, devant une trentaine de sympathisants, Ségo-lène Royal glisse son bulletin
dans l'urne. Le vote a lieu dans la salle des fêtes municipale. Sur quatre-vingt-seize inscrits,
les assesseurs dénombreront quatre-vingt-sept votants : cinq voix pour Dominique
Strauss-Kahn, aucune pour Laurent Fabius et quatre-vingt-deux pour la présidente de
Poitou-Charentes.
Elle rejoint ensuite sa maison - un pavillon très simple avec un joli jardin à cinq cents mètres
du centre-ville - en compagnie de quelques amis, dont Julien Dray, porte-parole du parti, et
sa proche conseillère Sophie Bouchet-Petersen. Elle attend désor-mais les résultats
nationaux.
23 heures. Rue de Solférino, au siège du PS, quelque trois cents journalistes patientent
devant les grilles fermées. Même si Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François
Hollande, n'annoncera officiellement les résultats qu'un peu avant minuit, on sait déjà que la
partie est gagnée pour la compagne du pre-mier secrétaire.
Patrick Mennucci, un fidèle de Ségolène Royal, ne cache pas sa joie. «Je pense qu'il n'y aura
pas de deuxième tour», dit-il sobrement devant les caméras. Loin des objectifs, il exulte : «On
a gagné !»
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