mardi 10 avril 2007 Le « contrat jeunes » de Ségolène Royal sème
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mardi 10 avril 2007 Le « contrat jeunes » de Ségolène Royal sème
INJEP – Panorama de la presse de novembre 2006 à avril 2007 mardi 10 avril 2007 Le « contrat jeunes » de Ségolène Royal sème le trouble La mesure destinée aux jeunes non qualifiés a essuyé les critiques de tous les autres candidats de gauche Qu'on se le dise, le contrat première chance (CPC) version Ségolène Royal n'a rien à voir avec le défunt contrat première embauche façon Dominique de Villepin. Voilà le message que la candidate socialiste et son entourage se sont évertués à faire passer pour désamorcer la polémique née de la présentation du CPC, nouvelle mesure présentée par Ségolène Royal en faveur des jeunes non qualifiés. Alors que la gauche s'apprête à fêter le premier anniversaire du retrait du CPE par Dominique de Villepin, Ségolène Royal pouvait espérer remettre les questions économiques et sociales au coeur de la campagne. Las, elle a surtout essuyé une salve de critiques venues de sa gauche. Au point de faire évoluer, dans l'urgence, ses propositions. Au départ, Ségolène Royal avait annoncé que le dispositif permettrait aux entreprises de moins de 10 salariés de recruter un jeune sans qualification. Celui-ci aurait alors été payé durant toute une année par la collectivité, avant que l'entreprise lui propose un « contrat stable et durable ». La mesure, qui ne figurait pas parmi les 100 propositions du « pacte présidentiel », avait pris les socialistes par surprise. Et fait bondir tous les autres candidats de gauche, dénonçant ce « frère jumeau du CPE ». La violence des critiques avait alors conduit à une certaine nervosité dans le camp socialiste. « J'avancerai et j'avancerai droit et personne ne m'intimidera », répliquait alors la candidate socialiste. Mais Ségolène Royal a bel et bien modifié ses propositions. Pour déminer le terrain sur les points les plus contestés, la sociologue Dominique Méda a été priée d'accélérer la remise de ses propositions. Ce qui fut fait vendredi. Comme Ségolène Royal l'avait d'ailleurs précisé entre-temps, le contrat première chance ne sera pas un contrat spécifique pour les jeunes. Il vise plutôt à organiser le parcours vers l'emploi au moyen de contrats déjà existants : CDI, contrats d'apprentissage ou de professionnalisation. Pour ce faire, le CPC se voyait agrémenté d'une phase transitoire de trois mois consacrée à la découverte de l'entreprise et à une remise à niveau du jeune. Les entreprises éligibles, elle, passaient des moins de 10 salariés à moins de 20. Surtout, elles étaient averties qu'elles devraient rembourser « en totalité les aides perçues » si elles ne gardaient pas le jeune jusqu'au terme de son contrat. Même ainsi, le CPC ne suscite pas l'enthousiasme à gauche. Mais la candidate socialiste est au moins parvenue à trouver le soutien de certaines organisations de jeunes. Ainsi, Bruno Julliard, le président de l'Unef, en pointe voilà un an contre le CPE, s'est dit « satisfait des clarifications apportées », tout en regrettant « cinq jours de flottement ». Mathieu Castagnet © 2007 la Croix. Tous droits réservés. 1