De la securite du revenu a l`emploi Un forum national PROCÈS

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De la securite du revenu a l`emploi Un forum national PROCÈS
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Du 16 au 18 novembre 2003
PROCÈS-VERBAL
Contexte
Des défenseurs des intérêts communautaires, des spécialistes en élaboration de politiques, des membres du
personnel chargé de l’application des programmes et des universitaires ont observé un recul en matière
d’aide sociale au Canada. Cette régression s’exprime par la mise en œuvre du programme de travail
obligatoire et le resserrement des règles encadrant l’admissibilité à l’aide sociale. Les changements apportés
aux politiques et aux programmes ont été attribués à l’élimination du Régime d’assistance publique du
Canada (RAPC), qui fournissait aux provinces un financement de contrepartie pour les dépenses en matière
d’aide sociale. Cette situation est d’abord due au fait que le financement de l’aide sociale a été jumelé à celui
des programmes de santé, et que le Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux
(TCSPS), mis sur pied comme mesure de remplacement du programme fédéral de transfert aux provinces, a
engendré une concurrence au niveau des ressources entre les programmes, ce qui a obligé les provinces et
les territoires à sabrer dans les sommes consacrées à l’aide sociale et à la lutte contre la pauvreté. Enfin, les
programmes manquent de cohérence et il existe des inégalités entre les régions en raison de l’absence de
normes nationales et de la réduction du financement.
Les provinces et les territoires ont emboîté le pas au gouvernement fédéral et ont combiné l’aide sociale avec
les stratégies d’emploi et de transition au marché du travail. L’Entente sur le développement du marché du
travail, dont sont issus les programmes d’assurance emploi (AE), a été mise en œuvre sous forme de
partenariats entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Dans le cadre de ses mesures visant
à assurer la concurrence du Canada à l’échelle internationale, le gouvernement fédéral a également annoncé
qu’il mettrait l’accent sur l’innovation. La capacité du Canada à être concurrentiel dans une économie fondée
sur le savoir exige de se concentrer sur l’acquisition de nouvelles compétences et connaissances. Bien que le
Canada soit un pays relativement prospère, l’efficacité de cette stratégie fédérale est réduite par le besoin
d’investir dans des programmes de lutte contre l’analphabétisme et la pauvreté.
Malgré les inquiétudes au sujet de l’orientation des politiques et des programmes qui en découlent,
d’importantes innovations réalisées ont eu des répercussions positives, en particulier au niveau
communautaire. À la lumière des changements apportés par les gouvernements à l’échelle nationale,
provinciale et territoriale, le moment semble propice pour évaluer la situation actuelle, stimuler les idées et
étudier les nouvelles possibilités d’orientation en matière de stratégies de transition de l’aide sociale au
marché du travail au Canada. Le forum national sur la transition de l’aide sociale au marché du travail a été
organisé pour permettre aux intervenants de discuter de ces questions.
Inauguration officielle – 16 octobre 2003
Kevin Breen, président du Community Services Council (CSC), à Terre-Neuve-et-Labrador, inaugure le
forum en souhaitant la bienvenue aux participants. M. Breen déclare que les défis et les possibilités qui se
présentent aux Canadiens font du pays un chef de file en innovation, et que les participants au forum
souhaitent que tous les citoyens et citoyennes puissent profiter de la prospérité nationale. Le CSC s’intéresse
depuis toujours aux politiques et aux programmes qui soutiennent les personnes et les familles. L’organisme
a créé et géré de nombreux programmes, notamment le Early Childhood Training Centre et le programme
Ready, qui tous deux offraient des services de formation et de perfectionnement des compétences, ainsi que
de l’expérience de travail à des personnes recevant des prestations de soutien du revenu. Le CSC s’intéresse
vivement au bien-être de l’ensemble des citoyens, et à la reconnaissance particulière de l’importance de
l’intégration des politiques économiques et sociales. Fondé en 1976, cet organisme caritatif enregistré et
indépendant intervient auprès des collectivités grâce au travail de bénévoles. La mission du CSC est
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d’encourager l’engagement des citoyens, de promouvoir l’intégration du développement économique et
social, et de jouer un rôle actif pour influencer l’orientation des politiques gouvernementales. Notre objectif
est une société prospère et ouverte à tous, qui soutient les personnes, les familles et les collectivités.
Le conseiller Kevin Breen Sr. souhaite la bienvenue aux participants au nom du maire de St. John’s, Andy
Wells.
Penelope Rowe, présidente du forum national, souhaite la bienvenue à tous les participants. Elle exprime
sa joie d’accueillir autant de représentants du gouvernement, d’universitaires, de chercheurs, de groupes et
de défenseurs des intérêts communautaires, ainsi que d’autres personnes qui s’intéressent de façon générale
aux programmes de transition de l’aide sociale au marché du travail, dont des gens issus de différents
milieux, partageant divers points de vue et intérêts. L’idée du forum est née des études effectuées vers la fin
des années 1990 par le Dr Carloyne Gorlick, qui enseigne au King’s College de la Western University, et de
Guy Brethour, chercheur collaborant avec ce dernier.
Pour mettre le forum en contexte, Mme Rowe pose la questions suivante : « Pourquoi nous donnons-nous la
peine de discuter de la prochaine génération de la transition de l’aide sociale au marché du travail? ». Au
milieu des années 1990, la prestation des programmes s’est révélée très difficile au pays, avec le passage du
Régime d’assistance publique du Canada au Transfert canadien en matière de santé et de programmes
sociaux. Cette transformation a engendré des différences dans la façon d’administrer les programmes de
transition de l’aide sociale au marché du travail et de soutien du revenu à l’échelle du pays. Elle est survenue
dans un contexte de dettes et de déficits des provinces et du gouvernement fédéral et, dans une grande
mesure, à la suite de nouvelles ententes de financement entre les gouvernements fédéral et provinciaux. Le
remplacement du Régime d’assistance publique du Canada par le Transfert canadien en matière de santé et
de programmes sociaux a permis aux provinces d’associer plus étroitement l’aide sociale et le travail ou la
formation, ce qui a entraîné des changements importants dans la façon de gérer les programmes.
Mme Rowe a également remercié les responsables du financement du forum, c’est-à-dire Développement des
ressources humaines Canada, le ministère des Ressources humaines et de l’Emploi et l’Agence de promotion
économique du Canada atlantique.
Sonia L’Heureux dit que Développement des ressources humaines Canada (DRHC) souhaite savoir si
l’organisme est sur la bonne voie, si ses interventions sont appropriées et ce qu’il pourrait modifier pour
obtenir de meilleurs résultats, puisqu’il existe un intérêt croissant envers ses orientations et sur la façon
d’atteindre ses objectifs. Elle croit que le forum arrive à point, compte tenu de ce qui se passe dans de
nombreuses régions canadiennes. Le nombre de personnes visées par les programmes d’aide sociale a
diminué dans plusieurs régions au pays, mais les données indiquent qu’un tiers des prestataires ont dû avoir
recours de nouveau à l’aide sociale après une période allant de 18 mois à cinq ans. Elle exprime ses
inquiétudes au sujet des personnes qui travaillent à temps plein, toute l’année au salaire minimum, et qui ont
toujours de faibles revenus.
Paul Mills, de l’APECA, croit que le forum s’attaque à un problème complexe, car il porte sur l’avenir des
personnes dont les conditions de vie sont difficiles et qui doivent compter sur nos systèmes d’aide sociale. Il
pense que les citoyens doivent travailler, mais qu’il est encore plus important que notre système d’aide
sociale intègre l’occupation d’un emploi valorisant comme objectif réaliste. Il se demande comment nous
pouvons permettre aux prestataires d’aide sociale d’acquérir une expérience de travail d’une façon
respectueuse. Le forum « Transition de l’aide sociale au marché du travail : la prochaine génération », qui se
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rapporte aux programmes de soutien du revenu, aux questions liées au marché du travail et à la création
d’une force communautaire, favorisera le dialogue sur les objectifs des politiques gouvernementales.
Penelope Rowe répond aux intervenants précédents en disant qu’il s’agit d’un défi considérable que de
trouver des moyens de sortir les gens de la pauvreté, et que c’est précisément l’objectif du présent débat. Les
participants au forum doivent essayer de déterminer comment les Canadiennes et Canadiens pourraient
profiter de façon égale des ressources du pays. Les stratégies de transition de l’aide sociale au marché du
travail soulèvent les questions essentielles liées aux hypothèses effectuées sur les prestataires d’aide sociale et
du marché du travail, les objectifs des programmes et même les différences politiques et idéologiques. En ce
qui a trait à la conception des programmes, de nombreux éléments doivent être pris en compte pour
pouvoir être en mesure d’offrir des possibilités au plus grand nombre de Canadiennes et Canadiens possible.
Parmi ces éléments, on trouve le rendement des programmes, leurs répercussions sociales et économiques,
ainsi que les compétences et les diplômes nécessaires à la main-d’œuvre.
Le forum vise à échanger de l’information sur les programmes actuels et les pratiques novatrices, afin de
mieux intégrer les connaissances et les résultats des études à l’élaboration des politiques et à la prestation des
programmes, et d’étudier sous différents points de vue les facteurs sociaux, économiques et communautaires
qui influencent la capacité des gens à intégrer le marché du travail. Ce thème fait l’objet de perspectives
idéologiques, politiques et sociales souvent conflictuelles. L’atmosphère du forum permet à ces différentes
idées d’être exprimées librement, ce qui ouvre la voie à des discussions stimulantes.
Mme Rowe souhaite qu’à la fin du forum, tous les participants auront appris de leurs collègues des quatre
coins du pays. Selon elle, nous devrions tous mieux connaître les approches utilisées un peu partout au
Canada et, à titre personnel et collectif, nous devrions comprendre davantage les questions abordées, peu
importe notre point de vue initial. Elle espère que les discussions contribueront à définir l’orientation des
programmes aux niveaux fédéral, provincial, territorial et communautaire. Enfin, elle souhaite que soit
trouvée une façon d’éloigner le discours d’un langage non favorable à la réflexion, qui pourrait entraver
l’élaboration d’approches créatives et englobantes permettant à tous les citoyens d’avoir des chances égales
de contribuer à la prospérité de notre beau pays et d’en profiter.
Discours-programme
John F. Helliwell – Bien-être et capital social : aide sociale, travail et collectivité (Well-being and
Social Capital: Welfare, Work and Community) – M. Helliwell donne le ton au forum en établissant le
rapport entre la valeur et l’importance de l’emploi et du bien-être personnel. Sa présentation est fondée sur
son étude sur le bien-être, à partir de laquelle il conclut que le bien-être d’une personne est rehaussé par sa
participation à des réseaux sociaux comme la famille, la collectivité et le marché du travail. Il a été observé
que lorsque les personnes ont la possibilité de faire partie de réseaux au niveau local, leur satisfaction et leur
bien-être personnel augmentent. M. Helliwell n’est pas surpris que le Projet d’autosuffisance (SelfSufficiency Project – SSP), au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique, connaisse autant de succès,
car les gens veulent vraiment travailler. Ses travaux de recherche ont également permis de découvrir que
même si l’intensité de cette participation sociale est importante, sa qualité est d’une importance plus grande
encore. Cette participation à des réseaux facilite la collaboration des gens et le développement du capital
social; or, un solide capital social favorise la santé physique et le bien-être. Le chômage aurait en outre un
effet psychologique néfaste, puisqu’il exclut les personnes touchées d’un réseau. Par conséquent,
l’importance de l’emploi n’est pas seulement financière. Enfin, il est essentiel que les personnes aient un
travail valorisant, car des expériences et des milieux de travail stimulants peuvent contribuer l’accroissement
du bien-être.
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Selon M. Helliwell, il y a d’importantes leçons à tirer de ses études :
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Dans le cadre de la conception de programmes, les planificateurs doivent penser au-delà du travail et de
la rémunération; ils doivent également prendre le bien-être en considération puisque ce faisant, les
résultats potentiels peuvent être plus intéressants que ceux qui se mesurent strictement de façon
financière.
Les planificateurs et les concepteurs de politiques devraient intégrer comme élément essentiel à la
conception de programmes les processus visant à aider les clients à se sentir intégrés à un réseau.
L’amélioration du bien-être est importante dans le développement du capital social d’une collectivité.
Le succès dépendra des clients qui se sentent intégrés à des réseaux et qui ont le sentiment de profiter
des possibilités offertes par le programme, et de la capacité des concepteurs de programmes à établir de
nouveaux réseaux et à utiliser les réseaux existants.
Sommaire du discours-programme
Synthèse
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Environnement des années 1990 – Les gouvernements ont concentré leur attention sur les déficits et la
dette publique. La valeur des programmes sociaux a été mise en doute. Résultat? La mise en œuvre de
mesures telles que les programmes de travail obligatoire.
En réaction à cette situation, des approches novatrices ont été élaborées, par ex. le Projet
d’autosuffisance. Sont alors nées de nouvelles approches de prestation des programmes, établies en
partenariat avec les organismes communautaires.
M. Helliwell invite les participants au forum à envisager le travail obligatoire du point de vue du bienêtre et de la satisfaction. Les avantages d’un emploi valorisant ne sont pas seulement financiers.
Le Projet d’autosuffisance fonctionne parce que les gens veulent vraiment travailler et acceptent de
renoncer à leurs prestations d’aide sociale pour avoir la possibilité de faire partie d’un réseau. La
participation à un réseau contribue au bien-être des personnes.
Le nom du forum, « Transition de l’aide sociale au marché du travail », devrait aussi faire mention de la
« transition du travail à l’aide sociale » : cet ajout mettrait en lumière les avantages non tangibles de
l’emploi contribuant au bien-être d’une personne.
Le forum est une occasion d’élargir la réflexion sur les questions liées à la transition de l’aide sociale au
marché du travail.
Séance du matin, 17 novembre
Séance d’ouverture
L’honorable Joan Burke – Mot de bienvenue – La ministre Burke souligne l’importance de définir et de
comprendre les questions relatives à la transition de l’aide sociale au marché du travail. Elle demande aux
participants d’étudier non seulement les obstacles à l’emploi, mais aussi les moyens de les surmonter. Ces
questions doivent être examinées avec une attitude ouverte, en prenant en considération les personnes aptes
au travail et aussi les autres. Il est important de comprendre les raisons pour lesquelles certaines personnes
ne font pas partie du marché du travail, alors qu’il pourrait exister des possibilités de les y intégrer en raison
des changements qu’il subit. Il existe peut-être une demande de compétences différentes qui n’ont pas
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encore été envisagées, et d’approches créatives pour aider les familles. Les politiques et les programmes à
venir devraient s’appuyer sur des études afin de s’assurer qu’ils répondent aux besoins des clients.
Penelope Rowe – Mot d’ouverture – La présidente fait état des événements planifiés pour le forum. Le
programme a été structuré de manière à atteindre les objectifs, en se penchant sur les thèmes suivants 1 :
• tendances actuelles en matière d’orientation des politiques, à l’échelle internationale et canadienne;
• enjeux qui découlent des efforts visant à faire la transition de l’aide sociale au marché du travail, et leurs
implications;
• moyens utilisés avec succès pour faciliter la transition de l’aide sociale au marché du travail, et façons
d’accélérer les progrès à l’échelle nationale.
Les séances plénières seront animées par des spécialistes des sujets mis à l’ordre du jour. Les travaux seront
présentés par des chercheurs universitaires et des intervenants en milieu communautaire. Tous les exposés
ont été lus avant d’être inclus au programme.
Mme Elizabeth Davis est présentée et son rôle d’animation est expliqué. Elle doit résumer les débats avec
l’aide des animateurs des différents ateliers et de rapporteurs, et en faire état aux participants au forum après
les séances du matin et de l’après-midi. Elle informera les participants des réalités actuelles et présentera une
analyse des tendances et des questions à étudier.
Séance plénière
Approches en matière de politiques de transition de l’aide sociale au marché du travail – Portrait
canadien et international
Présidente :
Vivian Randell
Alain Noël – Approches politiques en matière de transition de l’aide sociale au marché du travail –
Portrait canadien et international (Welfare to Work Policy Approaches - The Canadian and
International Landscapes) – Cette présentation fait état des programmes d’aide sociale dans six pays
développés. Les pays européens (Danemark, Allemagne, France et Royaume-Uni) sont plus susceptibles
d’intégrer dans leurs programmes d’aide sociale des objectifs de politiques gouvernementales plus larges
comme la citoyenneté, le marché du travail et la participation des citoyens. L’intégration de ces politiques
n’est pas perçue comme une priorité aux États-Unis, alors que le Canada se trouve entre les deux. En
Amérique du Nord, les politiques actuelles sont axées sur la réduction de la dépendance au soutien du
revenu grâce à l’emploi à long terme, mais les résultats des programmes sont tout autres. En Europe du
Nord, où les politiques visent des résultats intégrés comme l’amélioration du revenu, du bien-être et de la
participation, et le renforcement de l’autonomie des clients, les programmes ont des répercussions positives
sur le bien-être individuel. Les programmes devraient s’intéresser au même titre aux rapports sociaux et à
l’emploi. Des études indiquent la forte tendance des autres pays à repenser les politiques sous-jacentes aux
programmes d’aide sociale. Leurs objectifs doivent être clarifiés et intégrés à ceux des autres politiques
sociales.
1
Voir l’annexe A pour obtenir le programme du forum qui indique la tenue des séances plénières et les ateliers qui ont lieu
simultanément.
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Carolyne Gorlick – Programmes de transition de l’aide sociale au marché du travail au Canada
(Welfare to Work Programmes in Canada) – Les chercheurs ont répertorié les différents programmes de
transition de l’aide sociale au marché du travail afin de déterminer les intentions de leurs politiques. Ils ont
découvert que l’intégration des programmes de transition de l’aide sociale au marché du travail à l’intérieur
d’objectifs plus larges de nature sociale n’est pas évidente au Canada. Les résultats de l’étude indiquent que
la participation du gouvernement fédéral est moins importante depuis que l’application des programmes a
été confiée au secteur privé. Cette réduction de la participation a engendré de graves difficultés de
financement aux organismes communautaires, dont la confiance s’est effritée. Les chercheurs ont également
observé que les compressions budgétaires ont mené à une volonté d’obtenir des résultats rapides des
investissements dans les programmes, ce qui a engendré des programmes ciblant les personnes qui peuvent
faire des gains plus substantiels à partir des investissements les plus faibles, des critères d’admissibilité
restrictifs et de meilleurs niveaux de service pour les bénéficiaires de l’assurance emploi que pour ceux de
l’aide sociale. Parmi les failles des programmes, on trouve notamment : une période insuffisante pour
effectuer la transition au marché du travail; la nature de certains emplois qui présentent des possibilités
limitées pour les bénéficiaires, ainsi que des incohérences qui créent des inégalités dans les programmes de
soutien du revenu comme l’aide sociale et l’assurance emploi. L’imputabilité des programmes s’est érodée et
il y a eu de la confusion et des erreurs dans la transmission de l’information à tous les niveaux, y compris
une surévaluation du nombre de possibilités d’emploi. Les bénéficiaires ont déclaré ne pas avoir été
renseignés sur les processus des programmes et sur leurs droits. Le soutien de transition a été limité,
notamment en égard à la formation, ce qui va à l’encontre des objectifs de l’éducation permanente.
Ben Levin – Rôle de la formation dans la transition de l’aide sociale au marché du travail (The Role
of Education in Welfare to Work) – La présentation s’appuie sur la prémisse que le bien-être des citoyens
n’est pas l’objectif principal des politiques des programmes sociaux, et que ces derniers visent plutôt à
dépenser le moins possible et à prévenir le dénuement. Selon M. Levin, la formation ne constitue pas la
réponse au dilemme de la transition de l’aide sociale au marché du travail. La formation ne peut assurer un
emploi aux bénéficiaires, car les emplois spécialisés sont rares dans les marchés du travail locaux. Toutefois,
les bénéficiaires devraient être encouragés à suivre une formation offerte par les gouvernements si le soutien
personnel, étudiant et financier nécessaire est fourni. Il existe de nombreux obstacles à surmonter, y compris
le manque de coordination entre le système d’éducation et le système d’aide sociale, causé par la volonté de
réaliser des économies à court terme, le manque d’innovation dans tous les systèmes et les conflits entre les
gouvernements fédéral et provinciaux au sujet du contrôle des programmes, des budgets et des crédits.
Certaines initiatives et innovations locales ont tout de même été couronnées de succès. Il est important de
poursuivre les études et le lobbying politique, en particulier pour changer l’opinion publique.
Sommaire de la séance plénière : Approches en matière de politiques de transition de l’aide sociale
au marché du travail – Portrait canadien et international
Synthèse des présentations
Réalités politiques
• Manque imminent de main-d’œuvre
• Participation accrue des citoyens
• Défense accrue des intérêts des collectivités
• Accroissement des conflits territoriaux et entre les gouvernements fédéral et provinciaux
• Changements de chefs politiques (gouvernements fédéral et provinciaux)
Héritage des années 1980 et 1990
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Soutien du revenu aux plus bas coûts possible
Responsabilité des programmes confiée à d’autres
« N’importe quel emploi est un bon emploi »
Insuffisance de faits pour appuyer les décisions
Mauvaise utilisation de la collectivité
Les employeurs ne sont pas des intervenants importants
Manque de communication et de cohérence entre les systèmes d’éducation et d’aide sociale
Baisse de la confiance à tous les niveaux
Questions importantes
• Quelle orientation devons-nous choisir, l’intégration au marché du travail, l’inclusion sociale ou un
mariage des deux?
• Qui est responsable de la pauvreté, les personnes ou la société?
• Avantages et coûts : quels sont-ils, quelle est leur valeur et comment les mesure-t-on?
• Comment pouvons-nous rétablir la confiance?
Présentations de documents et discussions
Perspectives sur les politiques et les programmes d’aide sociale
Séance 1A : Objectifs et raison d’être des politiques (Traduction simultanée)
Pascale Dufour – Changements apportés aux politiques d’emploi dans le régime d’aide sociale
libéral : vers l’Instrumentalisation de l’aide sociale? Les cas du Canada et de la Grande-Bretagne
(Transformations of Employment Policies in the Liberal Welfare Regime: towards an
instrumentalization of social assistance? The cases of Canada and Great Britain) – La présentation
porte principalement sur l’historique de l’emploi et des politiques de protection sociale depuis la Seconde
Guerre mondiale. Elle met en lumière trois phases distinctes : 1) un système résiduel pour aider les pauvres,
2) des prestations moins généreuses, à court terme et ciblées pendant une période où la dette publique et les
dépenses sociales inquiètent, et 3) un changement d’orientation, du soutien aux chômeurs vers l’emploi,
alors que l’aide sociale devient un élément central des programmes d’emploi. Dans la présentation, on
remarque que les personnes visées actuellement par les programmes de travail obligatoire sont les mères
monoparentales; ces programmes présentent des difficultés pour celles qui obtiennent du travail, et ne
proposent pas de solutions applicables. Par conséquent, il faut se poser la question suivante : l’obtention
d’un emploi est-il l’objectif ultime, en dépit des autres difficultés engendrées par cette situation?
A. Duncan Matheson – L’héritage de Kimberley Rogers (The Legacy of Kimberley Rogers) – Cette
présentation fait état du cas de Kimberley Rogers afin d’exposer les difficultés engendrées par l’application
des politiques de travail obligatoire, qui s’appuient sur des hypothèses au sujet de ses bénéficiaires. Ayant
reçu simultanément des prestations du Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario et
de l’aide sociale, Kimberly Rogers a été trouvée coupable de fraude et condamnée à rembourser ses
prestations et assignée à résidence, sans pouvoir recevoir de prestations pendant trois mois, mesure
comprenant la confiscation de sa carte d’assurance médicaments. Elle en a appelé de cette décision en
affirmant que la suspension de ses prestations constituait une sanction inhabituelle et cruelle. Avant que la
cause ne soit entendue, Kimberly Rogers, qui était enceinte et avait des antécédents de maladie mentale, s’est
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suicidée. Une enquête du coroner a été menée et des recommandations ont été émises au sujet des
dispositions des politiques d’aide sociale auxquelles la jeune femme avait été soumise.
Séance 1B : L’expérience du travail obligatoire
Andrew Mitchell et Dean Herd – Expérience de travail obligatoire à Toronto (Experiencing
Workfare in Toronto) – Dans le cadre de sa réforme de l’aide sociale, le gouvernement ontarien a mis sur
pied un programme de travail obligatoire, Ontario au travail. En dépit des résultats apparemment positifs du
programme, les chercheurs ont entrepris une étude longitudinale de ses bénéficiaires. Ils ont découvert que
la mauvaise communication avec les postulants contribuait à compliquer encore davantage un processus déjà
complexe. Les processus de vérification exigeaient des quantités excessives de renseignements, et la
surveillance semblait conçue pour limiter l’accès au programme. Tout au long du processus, les postulants
ignoraient leurs droits. Les obstacles à l’admissibilité caractérisent le programme.
Andrea Long – Le bien-être peut-il être compatible avec le travail obligatoire? – Analyse des
nouvelles politiques de la Colombie-Britannique en matière d’aide sociale (Are we losing the ‘well’
in ‘welfare’? Analyzing B.C.’s new welfare policies) – L’expérience de travail obligatoire en ColombieBritannique a été étudié par le SPARC et le Centre canadien de politiques alternatives. L’étude, fondée sur
les modèles américains de programmes de travail obligatoire, a révélé que bien que les programmes
américains comportent des restrictions quant à l’admissibilité à long terme, des investissements avaient été
faits en matière de soutien de transition, afin d’aider les prestataires à s’ajuster au monde du travail. Lorsque
la Colombie-Britannique a mis en œuvre sa nouvelle politique d’aide sociale, les critères d’admissibilité ont
été resserrés et le soutien a été réduit ou éliminé. Dans la présentation, on affirme que le gouvernement se
concentre à réduire le nombre de personnes visées et que la politique est essentiellement une stratégie
d’emploi. La réduction de la pauvreté n’est pas considérée comme une mesure de la réussite du programme,
et aucune disposition ne permet de vérifier si le niveau de pauvreté a été réduit. La viabilité de ce type
d’emploi ainsi que les conséquences de la réduction des mesures de soutien doivent être évaluées.
Séance 1C : Interventions de soutien à la transition
Jocelyn Greene et Matthew Cave – Collaboration par rapport à coercition (Collaboration vs.
Coercion) – Les services communautaires Stella Burry ont élaboré et mis en œuvre un programme de préemploi à l’intention des clients jugés non employables. Ils offrent des services de formation et de placement,
procèdent à des évaluations individuelles et fournissent un soutien continu. L’objectif principal est d’appuyer
les bénéficiares et de les aider à acquérir des compétences utiles sur le marché du travail. Le gouvernement
de Terre-Neuve-et-Labrador a également élaboré un plan social stratégique (Strategic Social Plan) comme outil
de développement de ses politiques, qui met l’accent sur le soutien aux personnes pour que celles-ci
deviennent autosuffisantes. Les lois relatives à l’aide sociale ont été révisées en fonction de ce plan
stratégique, ce qui a mené à l’adoption de la nouvelle loi de soutien du revenu et d’aide à l’emploi (Income and
Employment Support Act).
Doug Scott – Déficience et intégration au marché du travail : évaluation des besoins des assistés
sociaux en Saskatchewan et réponse à ces besoins (Disability and labour market attachment:
Assessing and responding to the needs of Saskatchewan social assistance clients) – En 2001, le
ministère des Ressources communautaires et du Travail a effectué un sondage auprès des prestataires de
l’aide sociale et des employeurs afin d’étudier la prévalence et les caractéristiques des déficiences parmi la
clientèle. Le sondage a permis de faire les observations suivantes :
1) la prévalence des personnes ayant une déficience est plus grande qu’on le croyait parmi la clientèle;
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2) la perte potentielle de prestations de revenu et de maladie constitue un obstacle à l’emploi;
3) même si les employeurs ont peu d’expérience dans l’embauche de personnes déficientes, ils ont exprimé
la volonté d’effectuer certains aménagements pour favoriser leur intégration.
En fonction des résultats de cette étude, une politique d’urgence en matière de déficience a été élaborée,
axée sur les habiletés de la personne et sur la promotion de l’autonomie et de l’autogestion. Des mesures ont
été adoptées pour créer des évaluations fonctionnelles, prolonger les prestations de maladie et rehausser le
soutien offert par le programme de retour au travail.
Séance 1D : Modèles de programmes
Paul Hubert – Prestation intégrée des services pour l’humanisation du système de transition de
l’aide sociale au marché du travail (Integrated Service Delivery to Humanize the Welfare to Work
System) – Pathways est un organisme chargé de l’application d’un élément du programme Ontario au
travail, au nom du conseil sectoriel de l’emploi de London Middlesex (London Middlesex Employment
Sector Council). Pathways s’adresse à une clientèle faisant face à de nombreux obstacles liés à l’intégration
au marché du travail. En raison d’une demande du gouvernement de passer à un modèle de résultats pour
qu’il maintienne son financement, et de la nécessité d’effectuer un suivi très attentif de chacun des dossiers,
Pathways a refusé de participer au programme de transition de l’aide sociale au marché du travail, et s’est
tourné vers les organismes communautaires pour l’appuyer dans ses interventions. Pathways a modifié ses
services pour se concentrer sur la valeur de la personne, et non sur la valeur de l’emploi. Selon ses
observations, l’accès aux possibilités de perfectionnement des compétences est perçu comme étant tout
aussi important pour éviter la marginalisation.
B. Carl Kuhnke – Programme de placement JobWave : un nouveau modèle d’inclusion sociale
(JobWave Job Placement Program: A New Model of Social Inclusion) – Cette présentation était un
aperçu du programme JobWave en Colombie-Britannique, partenariat des secteurs public et privé composé
d’une entreprise du secteur privé, du gouvernement de la Colombie-Britannique et de la Chambre de
commerce. JobWave offre un soutien temporaire aux prestataires de l’aide sociale qui intègrent le marché du
travail. Les partenaires fournissent un ensemble de services : ils évaluent les candidats et les inscrivent à des
cours; définissent des emplois appropriés pour les participants au programme et encouragent les petites
entreprises à employer ces derniers; et apportent du soutien aux participants afin qu’ils demeurent sur le
marché du travail. Le taux de réussite est mesuré en fonction de la période pendant laquelle les participants
se heurtant à différents obstacles parviennent à demeurer sur le marché du travail. Le modèle a été élargi
pour intégrer les personnes déficientes, mais il reste des défis à relever, par exemple les collectivités
autochtones. Le modèle sera appliqué par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.
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Muriel Kearney – Le Jardin collectif : production de zucchinis biologiques, d’orchidées et… de
travailleurs qualifiés : étude de cas d’un projet communautaire de formation et d’intégration au
marché du travail fondé sur la solidarité (Le Jardin collectif: Growing organic zucchini, orchids
and… skilled workers: the case study of a community-based training and job integration project
based on solidarity) – La présentation porte sur Le Jardin collectif, installation communautaire offrant de
la formation en agriculture organique et en production horticole. En tant qu’organisme d’économie sociale
installé dans la région de Montréal, Le Jardin offre un programme de formation à l’intention des prestataires
d’aide sociale. Les participants ont la possibilité d’obtenir un équivalent du cours secondaire et d’acquérir de
l’expérience pratique en entreprise. On met l’accent sur le développement des compétences personnelles, et
sur l’habilitation collective. Les bénéficiaires de l’aide sociale peuvent continuer à recevoir leurs prestations
lorsqu’ils participent à ce programme.
Sommaire des présentations et des discussions : perspectives sur les politiques et les programmes
d’aide sociale
Synthèse des présentations
Réalités actuelles
• Mise en place d’approches novatrices
• Utilisation des résultats et des données des études
• Tentatives de supprimer la relation entre l’aide sociale et le soutien de transition
• Les organismes communautaires fournissent des emplois
• Les objectifs et les résultats ne sont pas véritablement évalués
• Changements apportés aux programmes d’aide sociale dans certaines provinces, qui créent des obstacles
et des difficultés
• Problèmes des collectivités autochtones et rurales particulièrement difficiles à résoudre
• Inquiétudes au sujet des emplois valorisants et du travail faiblement rémunéré
Nouveaux thèmes
• Accent mis sur les clients et les besoins de chaque personne
• Études liées aux politiques et aux programmes
• Relations au sein des gouvernements et de la collectivité
• Accent mis sur les emplois valorisants
• Attention particulière aux problèmes des collectivités rurales et autochtones
• Prise en compte de la conciliation famille-travail
• Importance d’entendre la voix de toutes les sources (personnes, familles et collectivités)
• Objectifs élargis pour englober le bien-être
• Accent mis sur la définition de résultats et de paramètres pour évaluer la réussite d’un programme
• Planification maintenant pour évaluation plus tard
• Décision sur l’orientation des politiques : aider les gens ou économiser
Dernières réflexions des participants
Objectifs des politiques
• Les objectifs des politiques doivent être mieux définis : quels sont les buts visés?
11
•
Les personnes sans emploi ou les travailleurs à faible revenu devraient être pris en compte au moment
de la définition des objectifs politiques.
• La lutte à la pauvreté et l’incitation au travail ne sont pas des objectifs incompatibles.
• « Nous devons nous montrer plus créatifs et innovateurs dans la conception des programmes, afin de
permettre aux bénéficiaires de combiner leur revenu gagné et le soutien du revenu. La combinaison de
l’aide sociale et du travail, plutôt que les programmes de transition de l’aide sociale au marché du travail,
devrait être envisagée dans l’avenir. »
Être prestataire de l’aide sociale
• L’obtention d’aide sociale au Canada est un processus frustrant et compliqué.
• Il est difficile de mettre des changements en œuvre au sein du gouvernement.
• L’efficacité de l’administration des politiques d’aide sociale ainsi que l’ampleur de la bureaucratie
nécessaire ont un impact sur le système.
• Un lien entre la formation et l’aide sociale n’a pas été mentionné, mais il n’était pas clair si la formation
se rapportait aux employés déjà intégrés au système ou aux clients du système.
• Des réformes positives ont été entreprises dans d’autres provinces.
Soutien de transition
• Le soutien financier ainsi que d’autres formes d’aide, la collaboration des instances gouvernementales et
non gouvernementales et l’accès à des données de recherche révélatrices sont nécessaires pour la
création de programmes performants de transition de l’aide sociale au marché du travail.
• Quels étaient les défis, et comment ont-ils été ou non relevés?
• Comment reconnaître les programmes qui fonctionnent, et comment coordonner et maintenir des
programmes et des services?
• Qu’en est-il du soutien de transition dans le cas des collectivités rurales?
Modèles de programmes
• La nécessité du soutien a été soulignée au cours de la séance.
• La question de la valeur des approches communautaires comparée à celles du secteur privé pour la
conception de modèles de programmes a été discutée, de même que la difficulté d’obtenir du
financement.
• La question de la nécessité d’évaluer le potentiel de valorisation des emplois ainsi que le développement
personnel a été soulevée.
Comment aborde-t-on ce problème dans divers secteurs?
• La nécessité du soutien a été mise en lumière au cours de la séance.
• Quelle est l’importance du mentorat une fois qu’une personne a trouvé un emploi?
• Comment le placement est-il effectué, et où?
Séance de l’après-midi, 17 novembre
Séance plénière
L’honorable Greg Selinger – Création d’une collectivité dans laquelle tous peuvent travailler
(Creating a Community Where All Can Work) – Le nouveau gouvernement du Manitoba avait de
nombreux défis à relever lorsqu’il a pris le pouvoir en 1996, notamment la croissance mais aussi l’exclusion
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de la population autochtone, l’imminence d’un manque de main-d’œuvre qualifiée, et les préoccupations au
sujet des familles à faible revenu. Bien qu’il n’avait pas de politique détaillée, le gouvernement a quand même
adopté une approche équilibrée pour une nouvelle orientation de ses politiques. Différents secteurs ont
établi des liens et des partenariats. Il y a eu une consultation des collectivités, et d’importants mouvements
sociaux de la province ont pu faire connaître leurs positions. Les groupes communautaires jouent un rôle
essentiel dans la prestation des services et dans l’élaboration de toutes les politiques. Cette façon de faire a
contribué à l’amélioration des relations avec le gouvernement.
Ces changements ont été accompagnés de mesures économiques pour produire des revenus suffisants,
puisque le gouvernement du Manitoba doit conserver un budget équilibré. Il y a une promesse de faire appel
à une approche fondée sur les atouts pour réduire la pauvreté, et la reconnaissance du problème que
constituent le vieillissement de la main-d’œuvre et l’émergence d’un manque de main-d’œuvre qualifiée. La
province procède activement à un recrutement international et vise à doubler le nombre d’immigrants au
cours des dix prochaines années pour résoudre le manque de main-d’œuvre.
Jusqu’à maintenant, la stratégie montre des signes d’efficacité. Nous avons atteint des niveaux records
d’emploi et le nombre de prestataires d’aide sociale est en déclin dans tous les groupes (sauf dans le cas des
personnes souffrant d’une déficience, qui représentent maintenant une proportion plus forte dans
l’ensemble des dossiers). Le nombre global de personnes visées par l’aide sociale est en déclin depuis 1990.
Il est clair que les organismes communautaires sont importants et que les meilleures innovations sont le fruit
de la collectivité.
Séance plénière
Perspectives sur la transition au marché du travail
Président : Rob Shea
Andrew Jackson – Politiques du marché du travail favorisant l’inclusion sociale (Labour Market
Policies for Social Inclusion) – La présentation insiste sur l’importance de politiques du marché du travail
qui favorisent l’inclusion sociale par l’entremise d’un emploi rémunéré et le placement des bénéficiaires dans
de « bons emplois et dans un bon milieu de travail ». Le risque demeure élevé de se retrouver au chômage, et
de nombreux emplois sont à temps partiel, temporaires, à court terme, à contrat ou faiblement rémunérés.
Le Canada est un pays où les salaires sont peu élevés, en particulier pour les femmes. Souvent, les
travailleurs n’ont pas la possibilité de suivre une formation et vivent sous le seuil de la pauvreté. De
nombreux chefs de familles monoparentales comptent sur l’aide sociale comme complément à leur revenu
d’emploi. Dans certains pays européens, le fardeau de la sécurité du revenu incombe au marché du travail, et
celui de fournir un supplément aux familles ainsi que du soutien à la formation et à l’emploi est la
responsabilité de l’État. M. Jackson exprime son appui à une augmentation du salaire plancher à un niveau
suffisant pour vivre, à des mesures de soutien à la transition et à de la formation pour garder les personnes
sur le marché du travail, à des mesures adéquates de soutien du revenu, à la reconnaissance des
responsabilités familiales et à la création de nouveaux emplois dans un marché du travail en expansion. Le
Canada devrait envisager une approche du « droit à la formation » pour donner une seconde chance aux
travailleurs d’acquérir des compétences pour trouver un bon emploi dans un environnement favorable.
Anu Rangarajan – Vers l’emploi et des services de rétention des emplois à l’intention des
prestataires de l’aide sociale (Targeting Employment and Job Retention Services to Welfare
Recipients) – Aux États-Unis, la réforme de l’aide sociale comprend des exigences quant à l’obtention d’un
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emploi, et des restrictions d’admissibilité futures à l’aide sociale, en cas de perte d’emploi. Même si
l’économie était forte, de nombreux travailleurs ont semblé incapables de demeurer sur le marché du travail
en raison de faibles revenus, d’avantages sociaux trop peu nombreux, de postes à temps partiel, saisonniers
ou temporaires, et d’horaires non conformes. Des ressources limitées ont été consacrées pour encourager les
bénéficiaires à demeurer sur le marché du travail : elles ont été offertes aux personnes présentant le plus de
chances de réussite. Ce type de ciblage n’indique pas la nature du besoin et l’efficacité des services. Des
approches de gestion de cas prévoyant un soutien des activités dans le cadre du premier placement ont été
utilisées pour favoriser la participation au marché du travail. La participation de l’employeur est également
essentielle pour assurer la conservation des emplois.
Michael Mendelson – Cette présentation a été faite sous le signe de l’humour : sa conclusion est que les
programmes de transition de l’aide sociale au marché du travail rendent le travail moins attirant. En effet, ils
ont un impact négatif sur le soutien du revenu et transforment le travail en une expérience paralysante. Il
faut en savoir plus sur les programmes d’emploi. Par exemple, de nombreuses personnes pourraient avoir
obtenu les mêmes résultats, peu importe l’intervention. Une meilleure évaluation des résultats et de
l’efficacité doit être effectuée afin de déterminer si les programmes n’empêchent pas une personne de
l’extérieur de décrocher un emploi en lui en substituant une autre qui participe au programme. Il faut aussi
évaluer les effets systémiques d’ensemble, si nous ne faisons que redistribuer l’emploi ou si nous en créons,
et s’il existe une augmentation nette de l’emploi dans la société, une ville ou une province en particulier. M.
Mendelson conclut que les meilleures façons d’aider les travailleurs à faible revenu sont la négociation
collective, la syndicalisation et l’augmentation du salaire minimum; l’option la moins souhaitable étant le
supplément du revenu.
Sommaire de séance plénière : Perspectives sur les transitions au marché du travail
Synthèse des présentations
• Expérience du gouvernement du Manitoba : établir un lien entre le développement social et économique
• Objectif : de bons emplois dans des environnements de travail sains
• Emplois précaires par rapport au travail de développement
• Les emplois mal rémunérés sont des pièges et non des tremplins (« Le Canada est un pays où les salaires
sont bas. »)
• Recherche sur la conservation d’un emploi et l’avancement : il serait sage d’envisager le ciblage en
fonction de différentes caractéristiques
• Commentaires des employeurs très importants mais absents
• Nécessité d’évaluer les effets systémiques des nouveaux programmes et politiques
• Plancher salarial, suppléments du revenu, salaire minimum : chacun de ces éléments pose des difficultés
• Bénévolat par rapport au travail non rémunéré
• Aide sociale et travail : deux éléments à étudier
• De nombreuses expériences à l’échelle mondiale à étudier ou à adapter
Exposé et discussion
Marché du travail et emploi
Séance 2A : Diminution des obstacles à l’emploi (traduction simultanée)
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Laurel Gardiner et Carolynn Constant – Assurer le renouvellement de la main-d’œuvre (Building
Sustainable Workforces: Making it WORK!) – Cette présentation était un aperçu de la stratégie de
développement des ressources humaines de la Nation des Cris de Opaskwayak, au nord du Manitoba. Cette
stratégie mise sur chacun des membres de la bande pour le bien de la collectivité. Le taux élevé de
dépendance envers l’aide sociale (41 p. 100) a mené à une stratégie d’investissement dans la formation
individuelle. L’objectif est de renforcer l’autonomie des citoyens pour une meilleure prise en charge
personnelle, familiale et communautaire. Non seulement les possibilités de développement offertes à la
bande ont-elles eu des retombées positives sur l’économie et la formation, mais les investissements ont
également contribué à améliorer la santé et le bonheur des membres. Au cours des neuf dernières années,
des investissements de 8,2 millions de dollars ont été réalisés et le projet a permis de définir diverses sources
de financement.
Luc Thériault – Obstacles à l’emploi des assistés sociaux : comparaison du budget des dépenses de
la Saskatchewan et des États-Unis (Barriers to Employment in Welfare Populations: A Comparison
of Saskatchewan and American Estimates) – Une étude a été menée pour définir les principaux
obstacles à l’emploi auxquels fait face la Saskatchewan par rapport aux États-Unis, qui ont mis en œuvre des
programmes de travail obligatoire dans le passé. Selon les résultats de l’étude, 47 p. 100 des assistés sociaux
de la Saskatchewan se heurtent à de nombreux obstacles à l’emploi, certains d’ordre circonstanciel, par
exemple des problèmes de logement et des relations de violence, et d’autres d’ordre personnel, comme des
troubles de santé mentale, des niveaux d’instruction peu élevés et la discrimination, problèmes qui touchent
particulièrement les Autochtones de la province.
Claude Charbonneau et Lucie Dumais – L’intégration et le maintien de l’emploi des personnes
souffrant de graves problèmes de santé mentale (Integrating and maintaining people with severe
mental health problems in employment) – Les présentateurs donnent une vue d’ensemble de l’organisme
communautaire Accès-Cible, qui œuvre dans le secteur de l’économie sociale au Québec. Avec le concours
de partenariats communautaires, l’organisme a mis sur pied un programme intensif de 26 semaines qui offre
un soutien continu aux personnes souffrant de graves problèmes de santé mentale pour faciliter leur
intégration au marché du travail. Au cours des quinze dernières années, de 50 à 60 p. 100 des bénéficiaires
d’aide sociale ont été intégrés au marché du travail avec succès.
Séance 2B : Incitatifs (Chefs de familles monoparentales)
Reuben Ford – Les incitatifs financiers encouragent-ils les prestataires de l'aide sociale à travailler?
Conclusions découlant du Projet d’autosuffisance (Can Financial Work Incentives Pay for
Themselves? Final results from the Self-Sufficiency Project) – Cette présentation fait état des résultats
d’une étude sur le Projet d’autosuffisance. Le Projet d’autosuffisance, initiative pilote d’une durée de dix ans
menée en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick, visait à évaluer l’efficacité d’un supplément de
revenu offert à des chefs de familles monoparentales bénéficiaires du programme d’aide au revenu qui
avaient accepté d’abandonner le programme pour occuper un emploi à temps plein. Les résultats
démontrent que ce supplément de revenu a incité les bénéficiaires à se trouver un travail et a contribué à
réduire la dépendance à l’aide sociale, à augmenter les revenus au fil du temps et à réduire la pauvreté.
D’après les conclusions de l’étude, le supplément de revenu constitue une stratégie efficace et économique
pour accélérer la transition au marché du travail.
Roxie Wheaton et Yvette Walton – Programme de soutien à l’emploi à l’intention des chefs de
familles monoparentales (SESP) (Single Parent Employment Support Program) – Cette présentation
porte sur un programme public-privé de supplément du revenu destiné aux chefs de famille monoparentale.
15
Ce programme est mis en œuvre conjointement par le ministère des Ressources humaines et de l’Emploi et
la Single Parent Association of Newfoundland and Labrador (SPAN), l’agent d’exécution. Les participants
au programme reçoivent un supplément de revenu en plus de leur salaire de base, ainsi que des subventions
de garde d’enfants et de transport et d’autres formes d’aide à l’emploi et de soutien personnel. Les
bénéficiaires ont également participé à un programme préparatoire à l’emploi. D’après les résultats d’une
évaluation du programme, 36 p. 100 des participants ne reçoivent plus de prestations d’aide sociale et 32,4 p.
100 ne reçoivent plus aucun avantage. Le programme a atteint la neutralité des coûts en l’espace de deux ans
et demie.
Séance 2C : Nouvelles perspectives
David LePage et Garry Loewen – Une perspective de développement économique communautaire
sur la transition de l’aide sociale au marché du travail : le portail Social Purchasing Portal (SPP) (A
Community Economic Development Perspective on Welfare-to-Work: The Social Purchasing
Portal) – Le projet développement économique communautaire « Fast Track to Employment » propose une
approche intégrée de prise en charge et de soutien à l’emploi pour aider les chômeurs à trouver du travail. Le
portail SPP, dans le quartier Downtown Eastside, à Vancouver, permet d’établir des partenariats entre les
membres de l’industrie locale, les entreprises et les organismes de formation à l’emploi. Les partenaires
doivent acheter des biens et des services dans les entreprises qui emploient des personnes sans travail et
difficiles à placer. Une application web fournit de l’information sur les entreprises qui démontrent une
responsabilité sociale. Une demande de biens et de services offerts par les entreprises locales est ainsi créée.
Barb Gosse – Consolidation des acquis : concept et incidences politiques (Asset Building: The
Concept and Policy Implications) – Social and Enterprise Development Innovations (SEDI) est un
organisme sans but lucratif de Toronto, qui travaille à la mise sur pied de projets novateurs d’autosuffisance.
Par l’initiative Learn$ave, financée conjointement par DRHC, des banques et des coopératives d’épargne et
de crédit, l’acquisition continue du savoir est encouragée dans les familles à faible revenu. Les participants au
programme ouvrent un compte de perfectionnement individuel (CPI) dans lequel ils déposent de l’argent
aux fins de formation. Le programme apporte une contribution correspondant au triple de l’épargne du
participant. Par exemple, pour un montant de 1 000 $ déposé par le participant, le programme complètera
avec 3 000 $. L’argent déposé dans les CPI peut être retiré aux fins d’éducation des adultes, de formation en
microentreprise ou de formation axée sur les compétences. Le SEDI étudie des approches similaires pour
l’accès à la propriété et les logements de transition.
Séance 2D : Table ronde sur l’alphabétisation
T. Scott Murray, Michelle Brown et Vianne Timmons – Peur, espoir et colère : l’alphabétisation,
l’aptitude au calcul et la pauvreté au Canada (Fear, hope and anger: Literacy and numeracy and poverty
in Canada) – Cette table ronde met en relief l’importance et la pertinence de l’alphabétisation sur le marché
du travail. Des études ont démontré que le niveau d’alphabétisation d’une personne est étroitement lié à
celui de sa famille. Cette conclusion a mené à la mise sur pied d’un programme d’alphabétisation familiale. Il
est essentiel de sensibiliser le public à cette réalité, car la famille constitue la source d’influence la plus
importante dans le processus d’apprentissage d’un enfant. Or, de nombreuses familles ne connaissent pas
cette corrélation. La croissance économique est également liée à l’alphabétisation. Ainsi, il est dans notre
meilleur intérêt, en tant que nation, d’investir dans la création d’une société alphabète.
Sommaire de l’exposé et des séances de discussion : questions liées au marché du travail et à
l’emploi
16
Synthèse des présentations
Réalités actuelles
• Trop souvent, les ministères ont une structure traditionnelle, n’adoptent pas une approche globale et
gèrent des programmes incohérents.
• Comment concilier et équilibrer l’investissement dans les personnes et dans les collectivités
• Les obstacles à l’emploi commencent par la personne, la famille, la collectivité
• Expérience des obstacles chez les Autochtones
• Responsabilité sociale des employeurs
• Chefs de familles monoparentales et chômage
o Deux stratégies éprouvées (Projet d’autosuffisance [N.-B. et C.-B]; SESP [T.-N.-L.])
o Défis urbains et ruraux
o Engagement important des organismes communautaires
• Niveaux d’alphabétisation
o Lien avec le niveau d’alphabétisation de la famille
o Lien avec le niveau de revenus
o Lien entre le développement des jeunes enfants et l’acquisition continue du savoir
o Le gouvernement tarde à investir de façon plus importante malgré l’évidence du besoin.
• Intégration en milieu de travail des personnes souffrant d’un handicap mental
o Approche non médicale, pédagogique, comprenant l’évaluation des capacités
o Un modèle : Accès-Cible
o Intégration en milieu de travail par rapport à isolement en milieu de travail
• Quitter l’aide sociale n’est pas un événement, mais un processus.
17
Nouveau discours
• La culture du gouvernement doit changer : modèle d’investissement et développement des forces
individuelles et communautaires
• Reconnaissance des enjeux liés à cette réalité (relations, mesures législatives)
• Accent mis sur la personne et non l’emploi : le choix et le respect sont essentiels
• Accent mis sur le bien-être, et pas seulement sur les coûts-avantages
• Étude participative nécessaire
• Importance de la participation du secteur privé
• Nécessité d’établir des normes de qualité nationales en ce qui a trait au perfectionnement des
compétences et à la formation générale
• Intégrer les personnes pour bâtir la collectivité
Dernières réflexions des participants
Réduction des obstacles à l’emploi
• Les bénéficiaires de l’aide sociale qui se heurtent à de multiples de obstacles ne doivent pas être forcés à
intégrer le marché du travail : cela ne leur réussirait pas.
• Quitter l’aide sociale n’est pas un événement, mais un processus.
• Ce qu’il faut, c’est développer l’estime de soi du bénéficiaire et s’occuper de la santé de sa famille.
• Les Autochtones et les personnes handicapées mentales sont particulièrement désavantagées sur le
marché du travail. Ces deux groupes doivent participer activement à la définition de solutions visant à
surmonter les obstacles à l’emploi.
• Il existe actuellement quelques modèles efficaces de programmes de travail.
• Différents groupes ont un rôle à jouer dans l’élaboration et la coordination des programmes.
• Il importe de définir et de prendre en compte les besoins et la dynamique de certaines communautés,
comme les Premières nations, dans les programmes.
• Il existe d’autres obstacles à l’emploi, notamment la race et le racisme; certains ne sont pas
nécessairement liés à l’identité à un groupe particulier.
• Le coût de l’éducation postsecondaire peut devenir un obstacle économique à l’obtention d’un emploi
enrichissant.
Incitatifs (chefs de familles monoparentales)
• Les subventions de revenu et l’aide financière sont importantes pour les chefs de familles
monoparentales, et ont prouvé leur efficacité.
• Les chefs de familles monoparentales qui font la transition au marché du travail ont besoin d’une aide
financière supplémentaire, notamment pour la garde d’enfants et l’encadrement/lesuivi.
• La collectivité et le gouvernement doivent travailler ensemble.
• Il serait intéressant d’établir la différence entre l’impact des subventions de revenu, des subventions
d’emploi et des incitatifs financiers sur le système d’aide sociale et les répercussions positives et négatives
sur les bénéficiaires.
• Comment le gouvernement peut-il pleinement divulguer ses politiques et ses procédures pour permettre
aux citoyens de décider des services à mettre en œuvre?
Nouvelles perspectives
• Il existe différentes visions de la transition de l’aide sociale au marché du travail, par exemple la
consolidation des acquis et la coentreprise.
18
•
•
Il existe quelques exemples pratiques de partenariats communautaires publics et privés.
Il est nécessaire d’étudier plus à fond la question du changement de la culture – des dépenses à
l’investissement – au sein du gouvernement et du système.
• Il serait intéressant de détenir des données d’autres pays aux fins de comparaison, et d’évaluer les
attentes des différents groupes de citoyens canadiens en ce qui concerne les politiques et les programmes
de transition de l’aide sociale au marché du travail.
• De la formation en développement (économique) communautaire est nécessaire, de même que de
l’information sur la façon de nouer le dialogue avec les entreprises et les partenaires du secteur privé.
• La question de la redistribution des revenus des riches aux pauvres devrait être examinée.
Table ronde sur l’alphabétisation
• L’investissement en perfectionnement des compétences est une nécessité établie.
• L’alphabétisation est au cœur du problème des bénéficiaires de l’aide sociale, et le Canada devrait
adopter une politique nationale sur l’éducation aux adultes.
• D’autres modèles visant l’atteinte des objectifs en matière l’alphabétisation et de perfectionnement des
compétences sont actuellement à l’étude.
Séance du matin, 18 novembre
Séance plénière
Changement de la culture communautaire et politique
Président : Sid Frankel
Nancy Neamtan – L’innovation par de nouvelles pratiques et de nouveaux partenariats :
l’expérience du Québec (Innovation through new practices and partnerships: the Québec
experience) – Au Québec, des changements sont survenus au sein des organismes communautaires. Les
organismes de développement économique et social collaborent de façon plus étroite pour créer des emplois
dans le secteur de l’économie sociale. Ils ont maintenant plus d’occasions de créer des liens, de participer
aux activités de coordination et de tirer parti des réussites. La nouvelle vision doit englober une société
pluraliste, un rôle plus important pour le secteur de l’économie sociale, la participation active des citoyens,
des idées renouvelées sur développement économique et la reconnaissance que la transition de l’aide sociale
au marché du travail n’est pas seulement un programme social. La réussite de cette vision nécessite la
participation de la main-d’œuvre et de l’entreprise.
Mike Stewart – Changement de la culture communautaire et politique (Shifting Community and
Policy Cultures) – Cette présentation porte sur les changements positifs mis en œuvre par le gouvernemnt
travailliste au Royaume-Uni. Les politiques intègrent maintenant le développement économique et social; les
politiques du marché du travail recoupent les objectifs de politique sociale. Le gouvernement compile
également des données sur le nombre de prestataires d’aide sociale. Le recueil de ces données favorise la
proactivité lors de l’établissement de mesures visant à promouvoir l’inclusion de groupes particuliers. Cette
nouvelle approche favorise la culture d’entreprise. Le message est : « Nous ne voulons pas juste donner des
sous, mais aussi qu'il en soit fait bon usage ». Les activités de prévention et le renouvellement démocratique
des quartiers font partie des éléments de changement. Les groupes prioritaires sont les chefs de familles
monoparentales, les personnes âgées de plus de 50 ans, les minorités ethniques, les personnes handicapées et
19
les clients difficiles à placer (par ex. les ex-délinquants, les consommateurs d’alcool ou de drogue, les sansabri, les personnes souffrant d’une maladie mentale). On encourage les organismes communautaires à
prendre les rênes du renouvellement économique au niveau local et à servir les groupes prioritaires.
Lars Osberg – Il existe diverses perspectives sur la transition de l’aide sociale au marché du travail. Aux
États-Unis, les programmes mis en place à cet effet sont vivement critiqués, car ils n’augmentent pas le
revenu des bénéficiaires ayant intégré le marché du travail pour occuper un emploi peu rémunérateur. La
pauvreté demeure un problème important. Des interventions comme le Projet d’autosuffisance permettent
d’accroître le revenu des familles aussi longtemps que la subvention reste en vigueur. On reconnaît
aujourd’hui les effets intergénérationnels de l’assistance sociale; un nouveau discours se développe, lequel
comprend des idées liées à la responsabilité, à l’ouverture et au renforcement de l’autonomie. Le droit à
l’aide sociale est une perspective connexe. M. Osberg a réaffirmé l’idée selon laquelle le travail est bien plus
qu’un moyen de gagner sa vie : il permet également de participer au développement de la société. Les
avantages psychologiques du travail sont réels. Les décideurs voient souvent le chômage comme un simple
calcul coûts-avantages, or il s’agit de bien plus. En Amérique du Nord, le travail est perçu comme une
source de revenu visant à acquérir des biens, tandis qu’en Europe, il est lié à la citoyenneté et à la
participation.
Sommaire de la séance plénière : Changement de la culture communautaire et politique
Synthèse des présentations
Rapprochement entre la politique sociale et la politique économique
• Besoin de tirer parti de cette situation
• Développement d’une nouvelle économie sociale
• Les défenseurs des intérêts sociaux doivent étendre leur rôle pour inclure le développement économique
• Divers partenaires travaillent ensemble (gouvernements, entreprises, syndicats, collectivités)
• Besoin de changements culturels pour tous les partenaires
• L’aide sociale est un enjeu social et économique
Deux paradigmes à la base de la transition de l’aide sociale au marché du travail :
• Économique – Accent mis sur l’économie d’argent et la signification du travail pour l’économie
• Citoyenneté sociale – Accent mis sur les droits sociaux et économiques des citoyens et la signification du
travail pour les gens
• Prise de conscience des attitudes contradictoires maintenues simultanément
• Peut-il y avoir un rapprochement entre ces deux paradigmes de manière que chacun en tire des
avantages?
Le processus politique est la clé pour mettre en œuvre le changement
• Les mouvements sociaux et les groupes communautaires doivent participer au processus politique
• Clé : qui définit les enjeux et comment
Deux différents environnements
• Personnes marginalisées dans une grande collectivité
• Collectivités à fortes concentrations d’assistés sociaux (rurales, autochtones)
Besoin de lancer un débat national et d’établir des normes nationales
20
Exposé et discussion
Capacités communautaires et alliances stratégiques
Séance 3A : Modes d’évaluation (traduction simultanée)
Harvey Stevens – L’incidence nette des programmes d’éducation et de préparation à l’emploi sur le
niveau de dépendance des chefs de familles monoparentales bénéficiaires de l’aide sociale (The
Net Impact of Education and Employment Training Programs on the Level of Dependency of
Single Parents on Social Assistance) – Cette présentation porte sur les activités du ministère des Services
à la famille et le Logement du Manitoba. Au moyen des données administratives en lien avec l’assistance
sociale, le ministère a évalué l’incidence des programmes d’éducation et de préparation à l’emploi sur les
bénéficiaires d’aide sociale. Un cadre de recherche reposant sur les données du programme a permis de
déterminer l’étendue de la réussite des bénéficiaires participant au programme de formation relatif aux
niveaux d’instruction. Selon les résultats de l’analyse, l’incidence (aide financière réduite 24 mois après avoir
quitté le programme) a été plus grande sur les prestataires ayant suivi des cours de niveau universitaire et des
programmes axés sur les perspectives d’emploi.
William A. Ninacs – Renforcement de l’autonomie : cadre conceptuel et outil d’évaluation pour
l’intervention sociale et communautaire (Empowerment: Conceptual Framework and Evaluation
Tool for Social and Community Intervention) – Cette présentation porte sur l’évaluation du
renforcement de l’autonomie des initiatives de développement économique communautaire (DÉC) au
Québec. Le cadre de travail tient compte du rôle double des contributions de l’organisme au renforcement
de l’autonomie des personnes et de la collectivité. Les activités de l’organisme visent à développer la
conscience sociale des citoyens et de la collectivité. L’efficacité des initiatives de DÉC axées sur le
renforcement de l’autonomie peut être limitée par la propension des citoyens à prendre des risques. Le cadre
de travail a servi à évaluer des organismes qui s’occupent de clients comme les jeunes sans abri ou qui
participent à des activités telles que l’exploitation de cuisines communautaires.
Séance 3B : Collaboration des secteurs public, privé et communautaire
Eric Leviten-Reid – Se sortir de l’aide sociale : initiatives conjointes du gouvernement et de la
collectivité pour réduire la pauvreté (From Welfare to Faring Well: Government / Community
Collaboration for Poverty Reduction) – Cette présentation porte sur l’initiative Vibrant Communities, qui
vise l’acquisition d’un éventail de compétences par les particuliers et les collectivités dans le but de réduire la
pauvreté. Dans le cadre de cette initiative, quatorze collectivités ont été sélectionnées aux quatre coins du
pays pour former une communauté d’apprentissage pancanadienne où sont échangées des perspectives sur
les stratégies de réduction de la pauvreté. Cinq autres collectivités « cobayes » recevront des fonds et d’autres
formes de soutien pour entreprendre des initiatives de réduction de la pauvreté à volets multiples et
pluriannuelles. Le programme comporte un volet d’étude pour évaluer l’incidence des projets menés. Un
dialogue politique est engagé pour déterminer comment les gens peuvent se sortir de la pauvreté sur une
base durable. Il est important de mettre l’accent sur la compréhension des différentes facettes de la pauvreté,
dont les forces conjuguées qui la perpétuent, et la définition des mesures à prendre pour l’enrayer.
Gérald Larose, Yves Vaillancourt, Muriel Kearney et Geneviève Shields – Contributions de
l’économie sociale au renouvellement des politiques et des pratiques sur le plan de la transition de
l’aide sociale au marché du travail au Québec de 1983 à 2003 (Contributions of the Social Economy
to the Renewal of Policies and Practices in the Area of “Welfare to Work” in Quebéc During The
21
Years 1983-2003) – Au cours des deux dernières décennies qu Québec, les initiatives de transition de l’aide
sociale au marché du travail ont été axées sur le secteur de l’économie sociale, plus précisément sur les
entreprises d’économie sociale. Au début des années 1980, l’environnement et la récession sévissant dans la
Belle Province ont inspiré la création de nouveaux moyens d’aborder les problèmes de pauvreté et de
chômage. Les approches commerciales traditionnelles ont été remises en question devant l’émergence du
secteur de l’économie sociale dans la province. Ce secteur, sans but lucratif, est géré de façon indépendante
par le gouvernement, prône la prise de décisions démocratiques, collabore avec de multiples intervenants et
a comme priorité les gens et non le capital. L’inclusion sociale, la prise de décisions démocratiques, la
promotion des droits des pauvres et des personnes désavantagées sur le plan social et l’emploi durable sont
autant de priorités du secteur. Une infrastructure québécoise a été établie aux niveaux national, régional et
local pour soutenir l’économie sociale et ses objectifs en matière d’emploi.
Séance 3C : Inclusion sociale
Yvan Comeau – Économie sociale et intégration professionnelle : stratégies d’intervention (Social
economy and professional integration: intervention strategies) – Le présentateur fait le survol d’une
analyse des activités entreprises par les organismes de développement économique communautaire (DÉC)
au Québec pour faire avancer la question de l’inclusion sociale. Une analyse des stratégies d’intervention
employées par les organismes de DÉC a été présentée aux niveaux de l’interprétation, de l’institution et de
l’organisation. Les stratégies d’intervention interprétative comprenaient une analyse du contexte local pour
favoriser l’émergence et l’évolution d’initiatives économiques; l’éducation du public, des entrepreneurs et des
membres d’entreprises collectives sur les questions liées à la réussite des initiatives économiques collectives;
et la preuve que les approches intégrées sont efficaces pour répondre aux besoins sociaux. Quant à la
stratégie d’intervention institutionnelle, elle prévoyait un travail en collaboration avec les institutions et des
changements institutionnels en matière de renouvellement des initiatives économiques collectives. Enfin, les
stratégies organisationnelles impliquaient la mobilisation des ressources et l’établissement d’un consensus en
matière de soutien des organismes. Par l’application d’un cadre théorique, le présentateur a conclu qu’il était
essentiel de bien comprendre l’économie locale pour être en mesure d’engager le dialogue avec la collectivité
et, selon les données recueillies, d’établir une stratégie d’intervention.
Brenda Murphy et Debbie Durant – Programme d’aménagement des centres-villes (Urban Core
Project) – Cette présentation porte sur le programme d’aménagement des centres-villes mis en œuvre par le
Urban Core Support Network (UCN) au Nouveau-Brunswick. Cette initiative est née d’un projet entrepris
en 1996 par l’organisme Situation de la femme. En s’appuyant sur des expériences vécues par des
bénéficiaires de l’aide sociale, les présentatrices ont également défini les obstacles liés à la transition au
marché du travail découlant des politiques publiques. Des outils et des ressources ont été créés dans le but
de réduire la pauvreté des assistés sociaux. Parmi les membres de l’UCN, on trouve des personnes pauvres,
des organismes communautaires, des gens d’affaires et des représentants du gouvernement. Cette diversité a
donné de la crédibilité à l’organisme, et ce dernier a pu se faire connaître des décideurs. Le projet a permis
de faciliter l’accès au marché du travail, d’influencer les choix politiques et de mobiliser tous les secteurs de
la collectivité pour la luttre contre la pauvreté.
Séance 3D : Innovation et renforcement de l’autonomie
David Gyarmati, Darrell Kyte et Angus Gillis – Projet d’innovation en emploi communautaire
(PIEC) (Community Employment Innovation Project) – Cette présentation porte sur un projet de
démonstration visant à évaluer une nouvelle forme de soutien du revenu pour les chômeurs du Cap-Breton.
L’objectif du projet est de stimuler l’emploi tout en favorisant le développement communautaire à l’échelle
22
locale. Les prestataires d’aide sociale et d’assurance emploi qui participent à un projet communautaire
reçoivent un revenu modeste mais stable, des prestations de maladie et un salaire assuré pendant trois ans.
Les participants acquièrent de l’expérience, établissent des contacts et renforcent leurs capacités
personnelles. Le volet d’étude vise à évaluer l’étendue de la participation des prestataires d’aide sociale et
d’assurance emploi à un emploi communautaire à salaire modeste. Il permet aussi de jauger le niveau
d’amélioration des compétences des participants, les possibilités qui leur sont offertes après cet emploi et le
degré d’amélioration de leur qualité de vie. Une étude a également été menée au niveau communautaire; elle
a conclu à une augmentation du capital social dans les cinq collectivités participantes.
Sommaire de l’exposé et des séances de discussion : Capacités communautaires et alliances
stratégiques
Synthèse des présentations
Réalités actuelles
• Mise en œuvre d’une initiative d’emploi communautaire fondée sur les principes du capital social et
assortie d’avantages pour les particuliers et les collectivités (N.-É.)
• Mise au point d’outils pour bien illustrer l’importance de l’intégration (c.-à-d. analyse de l’impact net,
processus de renforcement de l’autonomie)
• L’initiative anti-pauvreté est passée au niveau de l’inclusion sociale : alliance du développement social et
économique et participation des consommateurs (C.-B.)
• Croyance en la réaffirmation et la dynamisation de la collectivité
• Approche communautaire vivante grâce à un processus intégré
• Des obstacles structurels et linguistiques font en sorte qu’il est difficile d’avoir un sentiment
d’appartenance à la collectivité
• Peur de perdre le respect porté au rôle de la collectivité : besoin d’investir du temps, des efforts et des
compétences
• Obstacles à la collaboration des personnes à faible revenu privées d’une partie de leurs droits
• Entreprises d’économie sociale : souvent des femmes à faible revenu et non syndiquées
• Défi : que les groupes communautaires ne deviennent pas des mandataires du gouvernement et
demeurent des mandataires du peuple
• Les politiques de transition de l’aide sociale au marché du travail sont-elles un produit du gouvernement
ou de la collectivité?
Nouveaux thèmes
• Initiatives financées par le gouvernement dirigées par la collectivité
• Formation de capital social (amélioration de l’emploi, du bénévolat, du développement communautaire)
• Outils de développement pour évaluer la pleine richesse, les difficultés, les expériences, les habiletés, les
compétences
• Besoin de « persuasion stratégique », de pensée collective
• Analyse d’après le regard de multiples intervenants dans les milieux pauvres – approche multisectorielle
pour combattre la pauvreté
• Profil des collectivités en tant qu’atout pour le développement du capital social, infrastructure sociale
• Signes démontrant la participation des gouvernements avec le secteur de l’économie sociale
• Le secteur social doit obtenir la coopération des entreprises
• Les villes doivent participer
23
•
•
Les collectivités rurales doivent participer à l’intégration de l’économie sociale
Nécessité d’adopter une approche axée sur les ressources pour embaucher des personnes handicapées
Dernières réflexions des participants
Modes d’évaluation
• Il faut évaluer les bases de données scientifiques et administratives pour évaluer la réussite d’un
programme.
• Ces évaluations doivent impérativement inclure des aspects non quantitatifs, par exemple le
renforcement de l’autonomie.
• Comment pouvons-nous intégrer et équilibrer efficacement des mesures complexes non quantitatives
avec des mesures quantitatives plus traditionnelles?
Inclusion sociale
• Lors de la séance, l’idée de l’inclusion à tous les niveaux a été proposée.
• Tous les membres de la collectivité, des gouvernements et des entreprises, particulièrement les groupes
marginalisés, ont un rôle à jouer dans l’élaboration d’une politique crédible.
• D’importants obstacles financiers nous empêchent de travailler de façon efficace et englobante et de
contribuer au changement d’orientation politique.
Innovation et renforcement de l’autonomie
• Une vue d’ensemble du Projet d’innovation en emploi communautaire (PIEC) a été donnée, du
développement à la mise en œuvre; le projet a été présenté sous trois angles différents. L’évaluation était
qualitative.
• L’optique des organismes de financement , des prestataires d’assurance emploi (AE) et des bénéficiaires
d’aide au revenu (AR) n’a pas été abordée. Quelles sont les nécessités premières d’un tel projet?
Discussion facilitée
La prochaine génération : priorités en matière de recherche, de politique et de programme
Discussion informelle : Réorientation du discours
Elizabeth Davis a animé une discussion pour conclure le forum. Laurel Gardiner, Jean Pierre Voyer, Ken
Battle et Gérald Larose ont été invités à commenter l’événement, les questions prioritaires en matière de
transition de l’aide sociale au marché du travail et les orientations futures. Ils ont répondu aux questions
suivantes :
• Quelle a été votre position au cours des deux derniers jours?
• Dans quelle direction allez-vous maintenant?
Selon Laurel Gardiner, il est nécessaire de former un groupe de discussion séparé pour aborder, lors d’une
prochaine séance, la question des programmes offerts aux groupes marginalisés comme les Premières
nations et les Métis. Les programmes urbains ne tiennent pas compte de la réalité économique de ces
groupes; ces derniers vivent dans de petites collectivités sans base économique assez solide pour fournir un
emploi à tous leurs membres.
Orientation future : Laurel Gardiner encourage les universitaires à participer à l’évaluation et à la définition
des meilleures pratiques et à démontrer leur efficacité aux décideurs. Elle suggère que DRHC offre des
24
services à guichet unique aux bénéficiaires de l’aide sociale suivant une formation ou des programmes
d’emploi pour accroître le sentiment d’accomplissement de ces derniers. Les conclusions du forum devraient
être communiquées aux ministères fédéraux et provinciaux responsables de l’aide sociale afin de leur
démontrer que l’investissement dans les programmes leur permettra de réaliser des économies de coûts dans
l’avenir.
Selon Gérald Larose, trois points saillants ressortent du forum. 1) On a assisté à une grande innovation,
particulièrement dans les secteurs ayant subi de la pression en raison de la crise. 2) Innovation est synonyme
de diversité. Ainsi, un modèle ne peut à lui seul répondre à toutes les situations. 3) Le joueur principal est le
mouvement social, pas l’État. Le mouvement social met l’État au défi pour que celui-ci assume ses
responsabilités, sans pour autant diriger tous les aspects des programmes, comme la définition, l’exécution,
le financement et l’évaluation. Le contexte de transition de l’aide sociale au marché du travail est
actuellement favorable pour créer de nouveaux modèles adaptés aux nouvelles réalités.
Orientation future : Gérald Larose estime que les programmes de Paul Martin et de la direction progressiste
sont bourrés de contradictions. Les systèmes qui créent une dépendance ne sont voués à aucun avenir. Il
faut plutôt mettre en place des projets qui permettent aux personnes et aux collectivités d’atteindre
l’autonomie. Le mouvement social doit intervenir pour renverser les décisions de financement qui ont mené
au Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux (TCSPS), mécanisme utilisé par le
gouvernement pour transférer des fonds aux provinces pour la mise en œuvre de programmes sociaux, et
pour contester les changements apportés au fonds de l’assurance emploi. Les programmes et les normes
imposés par le gouvernement n’ont pas d’avenir, car ils empêchent les gens d’être des citoyens à part entière.
Selon Ken Battle, le forum a été une réussite, même si aucune des idées présentées n’étaient nouvelles. Il a
senti une volonté de faire progresser les enjeux et de les intégrer au programme fédéral de Paul Martin.
Orientation future : Ken Battle a précisé que le Caledon Institute et lui-même participent activement aux
activités de restructuration du système de sécurité sociale du Canada. Selon lui, le programme d’aide sociale
doit être démantelé et réduit à un petit programme résiduel auquel on n’a recours qu’en situation d’urgence.
Le programme d’aide sociale devrait être remplacé par des systèmes de soutien du revenu et de l’emploi. Le
programme Prestation nationale pour enfants (PNE) est la clé pour restructurer le système social. Le mandat
de cinq ans visant à rehausser le programme aura un impact important sur la réduction de la pauvreté
infantile. Le financement des initiatives sociales essentielles est freiné par de continuelles baisses d’impôt et
le refus du gouvernement fédéral d’envisager de nouvelles dépenses fiscales. Un cadre de travail a déjà été en
place pour le développement des jeunes enfants, mais il faut plus d’argent et de leadership pour l’exécuter.
La collaboration des gouvernements fédéral et provinciaux est primordiale pour restructurer le système de
sécurité sociale. Les avantages fiscaux devraient aussi prévoir un soutien pour les personnes handicapées
intégrant le marché du travail. Une réforme en profondeur des programmes d’aide sociale et d’assurance
emploi et des services d’emploi et d’apprentissage devrait être entreprise par le gouvernement fédéral. Le
Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux (TCSPS) est un programme qui, sur le
plan politique et financier, pourrait être utilisé mener à bien cette réforme.
Selon Jean-Pierre Voyer, le forum a été à la fois efficace et décevant, car certaines choses sont passées sous
silence. Les questions techniques, comme les salaires-subsistance et les suppléments de revenu par rapport à
une stratégie équilibrée, n’ont pas été abordées. Il semble y avoir eu consensus sur plusieurs questions,
même si aucun débat n’a eu lieu. La question de l’aide sociale ne porte pas uniquement sur la pauvreté et le
manque de revenu, mais aussi sur l’inclusion sociale et l’indemnisation par le travail. Tant qu’elle ne sera pas
25
perçue comme un travail obligatoire, la nouvelle mentalité relative à la transition de l’aide sociale au marché
du travail devra être débattue.
Orientation future : Jean-Pierre Voyer suggère que les gestionnaires de cas utilisent un modèle technique
pour établir le profil des bénéficiaires et des services dont ils ont besoin, et que nous mettions à profit nos
connaissances pour répondre adéquatement à leurs besoins. La transition de l’aide sociale au marché du
travail doit être considérée comme une perspective à long terme par opposition à une approche corrective
immédiate. Les politiques doivent être élaborées de manière qu’il y ait une garantie d’emploi à plus long
terme. De nouvelles stratégies, par exemple des stratégies fondées sur les acquis, doivent être envisagées. M.
Voyer croit en outre que la réforme structurelle élargie (proposée par le Caledon Institute) ne sera pas mise
en œuvre au Canada dans un proche avenir, mais que des changements progressifs plus petits sont plus
susceptibles de survenir. Les droits et les responsabilités constituent les normes sociales prédominantes, et il
importe de considérer les coûts liés aux interventions. Enfin, M. Voyer a suggéré que le forum devienne un
événement courant où sont partagées les leçons apprises, et que les gouvernements soient invités à y
participer.
Petites tables rondes
Tous les participants au forum se sont joints à une table ronde formée de huit à dix personnes, et ont été
invités à répondre à un questionnaire portant sur leurs dernières réflexions 2 . Parmi les questions qui leur ont
été posées, nous trouvons :
1.
D’après vous, à quel point le forum a-t-il permis de réorienter le discours, d’entrevoir la prochaine
génération de politiques et de programmes et d’évaluer le besoin de changements culturels?
2.
Dans la foulée de ce forum, quelles étapes devraient être suivies pour établir la prochaine génération
d’idées et d’actions sur la transition de l’aide sociale au marché du travail?
3.
Qui assurera la direction de ces étapes et qui participera à celles-ci?
Impact du forum sur les idées et-ou les prises de conscience des participants – La majorité des
participants ont affirmé avoir réorienté leur point de vue et pris conscience de nouvelles réalités à la suite du
forum. Ils ont notamment constaté que des actions notables sont faites à l’échelle du pays en réaction aux
politiques, et que des changements fondamentaux doivent être apportés au système. Ils se sont également
rendu compte de l’importance de la participation des collectivités à la prestation des programmes et des
services.
Les programmes, les stratégies politiques, les mesures et les indicateurs de rendement doivent être revus de
fond en comble. La majorité des participants croient que les visions, les perspectives et les stratégies en
matière de transition de l’aide sociale au marché du travail doivent être enrichies. Comme l’a noté un
répondant, « ça va bien au-delà de la transition de l’aide sociale au marché du travail ». Un participant a
soulevé un point intéressant et peut-être même crucial, soit la grande divergence de points de vue des
différentes régions du pays au chapitre des conditions de vie des gens. Un autre participant a parlé du
manque de collaboration entre les universitaires, les recherchistes en politique sociale et le gouvernement.
2
Ce résumé s’appuie sur les réponses de 39 participants et des commentaires et suggestions de 10 petits groupes. Si elles étaient
pertinentes, les 37 dernières réflexions soumises dans les questionnaires des séances ont aussi été incluses.
26
Prévisions des participants sur l’état futur des politiques et des programmes de transition de l’aide
sociale au marché du travail
De nombreux participants ont suggéré que plus d’approches axées sur les bénéficiaires soient créées. Ces
approches doivent tenir compte du bien-être, du développement personnel, de l’éducation et de la
formation comme éléments clés et facteurs de réussite des programmes. Les participants ont insisté sur
l’importance du renforcement de l’autonomie et des autres avantages non monétaires du travail. L’objectif,
selon un répondant, ne doit pas seulement être de trouver un travail aux bénéficiaires : encore faut-il
augmenter leur niveau de vie. Enfin, plus d’un participant a indiqué que les programmes devraient aider les
gens à obtenir un travail valorisant. Dans l’ensemble, les participants croient qu’il faut investir dans les gens
plutôt que dans leur placement.
La structure des politiques et des programmes devra être modifiée afin de tenir compte de cette nouvelle
approche. La collaboration des gouvernements fédéral et provinciaux avec les autres partenaires –
entreprises et organismes communautaires – est considérée comme le meilleur plan d’action. Des
intervenants contribueront à la mise en oeuvre d’une infrastructure intégrée. Les modes d’évaluation et de
suivi seront revus afin d’évaluer de façon adéquate les niveaux et les facteurs de réussite des programmes.
Planification et plan d’action futur : recommandations des participants
Le plan d’action le plus prisé est de poursuivre sur la lancée de ce forum en organisant d’autres événements
et-ou des rassemblements aux niveau local et régional. Il faudrait organiser un forum auquel seront conviés
les groupes absents au dernier forum, notamment les entreprises et les jeunes.
• Selon un participant, les collectivités autochtones et rurales devraient lancer un dialogue sur le soutien
des politiques et des programmes liés à la transition de l’aide sociale au marché du travail dans les
collectivités fragiles sur le plan économique et où l’emploi est rare.
• Un participant a suggéré de soumettre au Premier Ministre Martin et à son ministre des Ressources
humaines les questions posées lors du forum et de proposer des changements structurels au système.
• Former un organisme canadien, par exemple, un comité directeur, pour demeurer à l’avant-garde des
tendances et des meilleures pratiques, et agir comme centre d’information pour toutes les questions de
l’heure.
• De nombreux participants ont soulevé le besoin urgent d’éducation et de mobilisation du public
concernant les questions touchant les politiques et les programmes de transition de l’aide sociale au
marché du travail. Il est important de promouvoir et de soutenir la participation des citoyens. Des
pressions doivent être exercées sur le gouvernement fédéral.
• Le partage de l’information par voie électronique a été mentionné à plus d’une reprise (ex. : site web ou
gestionnaire de liste).
• Faciliter un dialogue libre entre les provinces, le gouvernement fédéral, les collectivités marginalisées, les
syndicats, les entreprises, les intervenants sur le terrain, les chercheurs, les bénéficiaires des programmes
et les autres intervenants. Créer des réseaux parmi ces groupes et collaborer de façon plus horizontale.
Plus d’échanges de points de vue entre les différents intervenants.
• Favoriser le changement au niveau communautaire et au-delà.
Mot de la fin
Penelope Rowe a conclu le forum en remerciant le comité de planification et les participants. Selon elle,
l’événement a été la première étape vers le rapprochement des gouvernements fédéral, provinciaux,
territoriaux et locaux et des universitaires, des chercheurs, des organismes communautaires et d’autres
27
groupes partageant différentes idées sur le thème particulier de la transition de l’aide sociale au marché du
travail. Il semble y avoir un désir de garder la situation en main. Nous organiserons donc un autre
événement l’an prochain pour poursuivre sur la même lancée.
La division du programme TCSPS en avril 2004 en un programme de transfert en santé et un autre en
transfert social est une perspective stratégique, ou peut-être un défi de taille sur lequel nous devrions tous
nous concentrer. Il importe de poursuivre le débat sur ces questions et faire en sorte que les conclusions du
forum soient entendues des gouvernements. Nous avons beaucoup à apprendre de chacun, et nous devons
trouver un moyen qui permettra à tous les citoyens, comme l’a dit John Helliwell, de mener une vie
satisfaisante peu importe leur travail, leurs besoins, leur situation et l’endroit où ils vivent.
28
Annex A
29
F O R U M P R O G R A M
SUNDAY, November 16
PRE-SESSION: Newfoundland and Labrador’s Strategic Social Plan and Community Accounts
Alison Earle, Assistant Deputy Minister, and Carla Woodworth-Lynas, Manager, Strategic Social Plan, Government of Newfoundland and
Labrador
Alton Hollett, Director, and Doug May, Consultant, Newfoundland and Labrador Statistics Agency, Department of Finance, Government
of Newfoundland and Labrador
Chair: Kathy LeGrow, Vice-chair, Premier’s Council on Social Development
OFFICIAL OPENING
Welcome
Kevin Breen, President, Community Services Council
Mayor Andy Wells, City of St. John’s
Sonia L’Heureux, Director General, Human Resources Development Canada
Paul Mills, Vice-President, Atlantic Canada Opportunities Agency
Penelope M. Rowe, CEO, Community Services Council and Chair, Forum Planning Committee
Keynote Speaker
John F. Helliwell, Professor of Economics, University of British Columbia; Visiting Economist, Bank of Canada; Donner Book Prize
winner for Globalization and Well-Being
MONDAY, November 17
Welcome
Penelope M. Rowe
The Hon. Joan Burke, Minister of Human Resources and Employment, Government of Newfoundland and Labrador
Introduction of Facilitator
Elizabeth M. Davis, RSM
PLENARY PANEL: Welfare to Work Policy Approaches – The Canadian and International Landscapes
Alain Noël, Professor of Political Science, Université de Montréal
Carolyne Gorlick, Associate Professor of Social Work, King’s College, University of Western Ontario
Ben Levin, Consultant on the establishment of a Canadian Learning Institute for Canada’s Innovation Strategy; Professor of Education,
University of Manitoba
Chair: Vivian Randell, Deputy Minister, Human Resources and Employment, Government of Newfoundland and Labrador
Facilitator: Elizabeth M. Davis, RSM Reporter: Fran Locke
PAPER PRESENTATIONS AND DISCUSSION: Perspectives on Welfare Policies and Programs
Session 1A: Policy Goals and Purposes (simultaneous translation)
Transformations of Employment Policies in the Liberal Welfare Regime: towards an instrumentalization of social
assistance? The cases of Canada and Great Britain
Pascale Dufour, Professeur Adjoint, Centre de recherche sur les politiques et le développement social, Département de science
politique, Université de Montréal
The Legacy of Kimberley Rogers
A. Duncan Matheson, Director, School of Social Work and Associate Professor, Laurentian University
Facilitator: Andrée Thoms
Reporter: Richard Nicol
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Session 1B: Experiencing Welfare
Experiencing Workfare in Toronto
Andrew Mitchell, Research Coordinator, and Dean Herd, Postdoctoral Researcher, Social Assistance in the New Economy
Project, University of Toronto
Are we losing the ‘well’ in ‘welfare’? Analyzing BC’s new welfare policies
Andrea Long, Researcher/Consultant, Social Planning and Research Council of British Columbia
Facilitator: Colleen Hanrahan
Reporter: Randy Johner
Session 1C: Transitional Supports
Collaboration vs Coercion
Jocelyn Greene, Executive Director, and Matthew Cave, Senior Job Coach, Stella Burry Community Services, Newfoundland
and Labrador
Disability and labour market attachment: Assessing and responding to the needs of Saskatchewan social assistance clients
Doug Scott, Social and Economic Policy Advisor, Employment and Income Assistance Division, Saskatchewan Community
Resources and Employment
Facilitator: John Abbott
Reporter: Melanie Thomas
Session 1D: Program Models
Integrated Service Delivery to Humanize the Welfare to Work System
Paul Hubert, Executive Director, Pathways Skill Development and Placement Centre, Ontario
JobWave Job Placement Program: A New Model of Social Inclusion
B. Carl Kuhnke, Director, Business Development, JobWave
Le Jardin collectif Growing organic zucchini, orchids and… skilled workers: the case study of a community-based
training and job integration project based on solidarity
Muriel Kearney, Research Team Member, Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques socials, Université du
Québec à Montréal
Facilitator: Patti Powers
Reporter: Kenny Curlew
Creating a Community Where All Can Work
The Hon. Greg Selinger, Minister of Finance, Government of Manitoba
Chair: Yves Vaillancourt, Professor, School of Social Work, Université du Québec à Montréal
PLENARY PANEL: Perspectives on Employment Transitions
Synthesis: Elizabeth M. Davis, RSM
Andrew Jackson, Senior Economist, Canadian Labour Congress and Research Associate, Canadian Centre for Policy Alternatives
Anu Rangarajan, Senior Economist and Associate Director of Research, Mathematica Policy Research Inc., New Jersey
Discussant: Michael Mendelson, Senior Scholar, Caledon Institute for Social Policy
Chair: Rob Shea, Director, Career Development and Experiental Learning, Memorial University of Newfoundland Reporter: Fran Locke
PAPER PRESENTATIONS AND DISCUSSION: Labour Market and Employment Issues
Session 2A: Reducing Barriers to Employment (simultaneous translation)
Building Sustainable Workforces: Making it WORK!
Laurel Gardiner, Project Manager, Building Sustainable Workforces, Manitoba Keewatinowi Okimakanak
Carolynn Constant, Training and Employment Coordinator, Opaskweyak Cree Nation, Manitoba
31
Barriers to Employment in Welfare Populations: A Comparison of Saskatchewan and American Estimates
Luc Thériault, Associate Professor, Faculty of Social Work, University of Regina
Integrating and maintaining people with severe mental health problems in employment
Claude Charbonneau, General Manager, Accès-Cible SMT
Lucie Dumais, Research Supervisor, Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques sociales, Université du Québec à
Montréal
Facilitator: Andrée Thoms
Reporter: Richard Nicol
Session 2B: Incentives (Single Parents)
Can Financial Work Incentives Pay for Themselves? Final results from the Self-Sufficiency Project
Reuben Ford, Director, Employment Transitions and Principal Research Associate, Social Research and Demonstration
Corporation, British Columbia
Single Parent Employment Support Program
Roxie Wheaton, Avalon Regional Director, Human Resources and Employment, Government of Newfoundland and Labrador
Yvette Walton, Executive Director, Single Parent Association of Newfoundland
Facilitator: Colleen Hanrahan
Reporter: Randy Johner
Session 2C: New Perspectives
A Community Economic Development Perspective on Welfare-to-Work: The Social Purchasing Portal
David LePage, CEO, Fast Track to Employment, British Columbia
Garry Loewen, Co-chair, National Policy Council, Canadian Community Economic Development Network, Manitoba
Asset Building: The Concept and Policy Implications
Barb Gosse, Director, Asset Building Initiative (Learn$ave project and Independent Living Accounts), Social and Enterprise
Development Innovations, Ontario
Facilitator: Patti Powers
Reporter: Kenny Curlew
Session 2D: Literacy Roundtable
Fear, hope and anger: Literacy and numeracy and poverty in Canada
T. Scott Murray, Director General, Institutions and Social Statistics Branch, Statistics Canada
Roundtable Participant: Michelle Brown, Team Leader, “Bridging the Gap”, Random North Development Association
Chair: Vianne Timmons, Vice-President Academic Development; Professor, Education, University of Prince Edward Island
Reporter: Melanie Thomas
Facilitator: John Abbott
TUESDAY, November 18
PLENARY PANEL: Shifting Community and Policy Cultures
Synthesis: Elizabeth M. Davis, RSM
Nancy Neamtan, Présidente et Directrice générale du Chantier de l’économie sociale, Québec
Mike Stewart, Co-founder and Director, Centre for Social and Economic Inclusion, UK
Lars Osberg, McCulloch Professor of Economics, Dalhousie University and author of The Economic Implications of Social Cohesion
Chair: Sid Frankel, Chair, Social Planning Council of Winnipeg
Reporter: Fran Locke
32
PAPER PRESENTATIONS AND DISCUSSION: Community Capacity and Strategic Alliances
Session 3A: Evaluation Methods (simultaneous translation)
The Net Impact of Education and Employment Training Programs on the Level of Dependency of Single Parents on
Social Assistance
Harvey Stevens, Senior Policy Analyst, Policy and Planning, Department of Family Services and Housing, Government of
Manitoba
Empowerment: Conceptual Framework and Evaluation Tool for Social and Community Intervention
William A. Ninacs, Président, Coopérative de consultation en développement La Clé, Québec
Facilitator: Andrée Thoms
Reporter: Richard Nicol
Session 3B: Public, Private and Community Collaborations
From Welfare to Faring Well: Government / Community Collaboration for Poverty Reduction
Eric Leviten-Reid, Vibrant Communities project, Research Associate, Caledon Institute of Social Policy, Ontario
Contributions of the Social Economy to the Renewal of Policies and Practices in the Area of “Welfare to Work” in
Quebec During The Years 1983-2003
Gérald Larose and Yves Vaillancourt with Muriel Kearney and Geneviève Shields, School of Social Work, Laboratoire de
recherche sur les pratiques et les politiques sociales, Université du Québec à Montréal
Facilitator: Patti Powers
Reporter: Kenny Curlew
Session 3C: Social Inclusion
Social economy and professional integration: intervention strategies
Yvan Comeau, Professor, Faculty of Social Sciences, School of Social Work, Laval University
Urban Core Project
Brenda Murphy, Coordinator, and Debbie Durant, Chairperson, Urban Core Support Network, New Brunswick
Facilitator: Colleen Hanrahan
Reporter: Randy Johner
Session 3D: Innovation and Empowerment
Community Employment Innovation Project
David Gyarmati, Deputy Project Director, CEIP, Social Research and Demonstration Corporation, Ontario
Darrell Kyte, Researcher, Social Capital Model, Social Research and Demonstration Corporation, Nova Scotia
Angus Gillis, President, New Waterford Innovation Society, Nova Scotia
Facilitator: John Abbott
Reporter: Melanie Thomas
FACILITATED DISCUSSION: The Next Generation: Research, Policy and Program Priorities
Facilitator: Elizabeth M. Davis, RSM
Small Roundtable Discussions
ARM CHAIR RAP: Shifting The Discourse
Jean-Pierre Voyer, Executive Director, Policy Research Initiative, Ontario
Ken Battle, President, Caledon Institute of Social Policy, Ontario
Laurel Gardiner, Project Manager, Building Sustainable Workforces, Manitoba Keewatinowi Okimakanak
Gérald Larose, Professeur invité, Social Work, Université du Québec à Montréal
P R O G R A M M E
D U
F O R U M
33
Le DIMANCHE 16 novembre
SÉANCE PRÉLIMINAIRE: Le Plan social stratégique à Terre-Neuve et au Labrador et Community Accounts
Alison Earle, Ministre déléguée adjointe, et Carla Woodworth-Lynas, Directrice, Strategic Social Plan, Gouvernement de Terre-Neuve et
du Labrador
Alton Hollett, Directeur, et Doug May, Conseiller, Bureau de la statistique de Terre-Neuve et du Labrador, Ministère des Finances,
Gouvernement de Terre-Neuve et du Labrador
Présidente: Kathy LeGrow, Vice-présidente, Comité ministériel au développement social
CÉRÉMONIES D’OUVERTURE
Bienvenue
Kevin Breen, Président, Community Services Council
Le Maire Andy Wells, La Ville de St. John’s
Sonia L’Heureux, Directrice générale, Développement des ressources humaines Canada
Paul Mills, Vice-président, Agence de promotion économique du Canada Atlantique
Penelope M. Rowe, PDG, Community Services Council et Présidente du Forum
Discours d’ouverture
John F. Helliwell, Professeur de sciences économiques, University of British Columbia; Conseiller spécial invité, Banque du Canada;
Récipiendaire du Donner Book Prize pour son livre, Globalization and Well-Being
Le LUNDI 17 novembre
Bienvenue
Penelope M. Rowe
L’hon. Joan Burke, Ministre, Ressources humaines et Emploi, Gouvernement de Terre-Neuve et du Labrador
Présentation de l’animatrice
Elizabeth M. Davis, RSM
SÉANCE PLÉNIÈRE: Les approches des politiques d’insertion au Canada et à l’international
Alain Noël, Professeur de sciences politiques, Université de Montréal
Carolyne Gorlick, Professeure associée en travail social, King’s College, University of Western Ontario
Ben Levin, Conseiller à l’implantation à l'Initiative de l'Institut canadien pour la stratégie d'innovation du Canada et Professeur en sciences
de l’éducation, University of Manitoba
Présidente: Vivian Randell, Ministre adjointe, Ressources humaines et Emploi, Gouvernement de Terre-Neuve et du Labrador
Reporter: Fran Locke
PRÉSENTATIONS DES PAPIERS ET DISCUSSION: Regards sur les politiques et les mesures de soutien aux sans-emploi
Atelier 1A : Les objectifs visés par les politiques (traduction simultanée)
Les transformations des politiques de l’emploi sous un régime libéral de sécurité du revenu: vers une instrumentalisation
de l’assistance sociale? Les cas du Canada et de la Grande-Bretagne
Pascale Dufour, Professeur Adjoint, Centre de recherche sur les politiques et le développement social, Département de science
politique, Université de Montréal
L’héritage de Kimberley Rogers
A. Duncan Matheson, Directeur, École de travail social et Professeur associé, Laurentian University
Animatrice: Andrée Thoms
Reporter: Richard Nicol
34
Atelier 1B : L’expérience de la sécurité du revenu
L’expérience du “workfare” à Toronto
Andrew Mitchell, Coordonnateur de la recherché, et Dean Herd, Chercheur postdoctoral, Social Assistance in the New Economy,
University of Toronto
Sommes-nous en train de perdre le “bien” dans “bien-être social”? Une analyse des nouvelles politiques de sécurité du
revenu en Colombie-Britannique
Andrea Long, Chercheure et conseillère, Social Planning and Research Council de la Colombie-Britannique
Animatrice: Colleen Hanrahan Reporter: Randy Johner
Atelier 1C : Les parcours de soutien
Une approche de collaboration ou de coercition
Jocelyn Greene, Directrice executive, et Matthew Cave, “Senior Job Coach”, Stella Burry Community Services, Terre-Neuve et
Labrador
Incapacité et liens avec le marché du travail: Reconnaître et répondre aux besoins de la clientele de la sécurité du revenu
en Saskatchewan
Doug Scott, Conseiller aux politiques sociales et économique, Secteur du soutien à l’emploi et au revenu, Saskatchewan
Community Resources and Employment
Animateur: John Abbott Reporter: Melanie Thomas
Atelier 1D : Les modèles de programmes d’insertion
La livraison de services intégrés pour un système d’insertion plus humain
Paul Hubert, Directeur exécutif, Pathways Skill Development and Placement Centre, Ontario
JobWave Job Placement Program : un nouveau modèle d’inclusion sociale
B. Carl Kuhnke, Directeur, Développement des affaires, JobWave, Colombie-Britannique
Le Jardin collectif Cultivons les courgettes bio, les orchidées… et la qualification des travailleurs : une étude de cas sur
un projet communautaire de formation et d’insertion professionnelle
Muriel Kearney, Équipe de recherche du Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques sociales, Université du
Québec à Montréal
Animatrice: Patti Powers
Reporter: Kenny Curlew
Créer une communauté où chacun a accès à l’emploi
L’hon. Greg Selinger, Ministre des finances, Gouvernement du Manitoba
Président : Yves Vaillancourt, Professeur, École de travail social, Université du Québec à Montréal
SÉANCE PLÉNIÈRE: Regards sur les parcours vers l’emploi
Synthèse : Elizabeth M. Davis, RSM
Andrew Jackson, Économiste senior, Canadian Labour Congress et Chercheur associé, Canadian Centre for Policy Alternatives, Ontario
Anu Rangarajan, Économiste senior et Directrice associée à la recherche, Mathematica Policy Research Inc., New Jersey
Participant: Michael Mendelson, Chercheur émérite, Caledon Institute for Social Policy, Ontario et ex-Ministre, membre du Cabinet,
Ontario
Reporter: Fran Locke
35
LES PRÉSENTATIONS DES PAPIERS ET DISCUSSION: Les enjeux liés au marché du travail et de l’emploi
Atelier 2A : Réduire les obstacles à l’emploi (traduction simultanée)
Bâtir une main-d’oeuvre compétente : AU TRAVAIL!
Laurel Gardiner, Directeur de projet, Building Sustainable Workforces, Manitoba Keewatinowi Okimakanak
Carolynn Constant, Coordonnatrice de la formation et de l’emploi, Opaskweyak Cree Nation, Manitoba
Barrières à l'emploi et populations à l'aide sociale: Une comparaison des estimations en Saskatchewan et aux Etats-Unis
Luc Thériault, Professeur associé, Faculté de travail social, University of Regina
L'intégration et le maintien en emploi des personnes vivant des problèmes de santé mentale : un apport pluriel sur le plan
social et économique, un impact déterminant sur la santé et le bien-être des individus, des milieux de travail et des
communautés
Claude Charbonneau, Directeur général, Accès-Cible SMT
Lucie Dumais, Coordonnatrice de recherche, Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques sociales, Université du
Québec à Montréal
Animatrice: Andrée Thoms
Reporter: Richard Nicol
Atelier 2B : Les mesures incitatives (Parents de familles monoparentales)
Les mesures incitatives d’ordre financier peuvent-elles s’auto-financer? Rapport final du “Self-Sufficiency Project”
Reuben Ford, Directeur, Parcours vers l’emploi et Chercheur associé, La Société de recherche sociale appliquée, ColombieBritannique
Programme de soutien à l’emploi destiné aux parents de familles monoparentales
Roxie Wheaton, Directrice régionale d’Avalon, Ressources humaines et Emploi, Gouvernement de Terre-Neuve et du Labrador
Yvette Walton, Directrice exécutive, Single Parent Association of Newfoundland
Animatrice: Colleen Hanrahan Reporter: Randy Johner
Atelier 2C : Les nouvelles perspectives
L’insertion vue sous l’angle du développement économique communautaire
David LePage, PDG, Fast Track to Employment, Colombie-Britannique
Garry Loewen, Co-président, Le conseil pancanadien sur les politiques, Le Réseau canadien de développement économique
communautaire, Manitoba
“Asset Building” (Construire des atouts) : Le concept et les implications face aux politiques
Barb Gosse, Directrice, Asset Building Initiative (Learn$ave et Independent Living Accounts), Social and Enterprise
Development Innovations, Ontario
Animatrice: Patti Powers
Reporter: Kenny Curlew
Atelier 2D : Table ronde sur l’alphabétisation
La peur, l’espoir et la colère: l’alphabétisation et la pauvreté au Canada
T. Scott Murray, Directeur général, Direction de statistique sociale et des institutions, Statistiques Canada
Participant, table ronde : Michelle Brown, Chef d’équipe du projet, “Bridging the Gap”, Random North Development Association
Présidente : Vianne Timmons, Vice-présidente, Développement académique et Professeure en sciences de l’éducation, University
of Prince Edward Island
Animateur: John Abbott Reporter: Melanie Thomas
36
Le MARDI 18 novembre
SÉANCE PLÉNIÈRE: Les changements culturels dans les secteurs communautaires et des politiques sociales
Synthèse : Elizabeth M. Davis, RSM
Nancy Neamtan, Présidente et Directrice générale du Chantier de l’économie sociale, Québec
Mike Stewart, Co-fondateur et directeur, Centre for Social and Economic Inclusion, UK
Lars Osberg, Professeur de sciences économiques, Dalhousie University et auteur du livre The Economic Implications of Social Cohesion
Président : Sid Frankel, Assistant-professeur, Travail Social, University of Manitoba
Reporter: Fran Locke
PRÉSENTATIONS DES PAPIERS ET DISCUSSION: Le pouvoir des communautés et les alliances stratégiques
Atelier 3A : Les méthodes d’évaluation (traduction simultanée)
L’impact réel de l’éducation et des mesures de préparation à l’emploi sur le niveau de dépendance des parents de familles
monoparentales prestataires de la sécurité du revenu
Harvey Stevens, Analyste senior des politiques, Policy and Planning, Department of Family Services and Housing,
Gouvernement du Manitoba
Empowerment: Cadre conceptuel et outil d’évaluation de l’intervention sociale et communautaire
William A. Ninacs, Président, Coopérative de consultation en développement La Clé, Québec
Animatrice: Andrée Thoms
Reporter: Richard Nicol
Atelier 3B : Les collaborations entre les secteurs public, privé et communautaire
Quitter la sécurité du revenu pour le mieux: une collaboration de l’État et de la communauté pour réduire la pauvreté
Eric Leviten-Reid, Le projet, “Vibrant Communities”, Chercheur associé, Caledon Institute of Social Policy, Ontario
Contributions de l’économie sociale au renouvellement des politiques et des pratiques dans le domaine du «Welfare to
Work» au Québec au cours des années 1983-2003
Gérald Larose et Yves Vaillancourt avec Muriel Kearney et Geneviève Shields, École de travail social, Laboratoire de recherche
sur les pratiques et les politiques sociales, Université du Québec à Montréal
Animatrice: Patti Powers
Reporter: Kenny Curlew
Atelier 3C : L’inclusion sociale
Les stratégies d’intervention collective pour l’insertion par l’économique
Yvan Comeau, Professeur, École de travail social, Université Laval
Le projet “Urban Core” (Au centre de la ville)
Brenda Murphy, Coordonnatrice, et Debbie Durant, Présidente, Urban Core Support Network, Nouveau-Brunswick
Animatrice: Colleen Hanrahan Reporter: Randy Johner
Atelier 3D : L’innovation et l’empowerment
Le projet “Community Employment Innovation” (Communauté / Emploi / Innovation)
David Gyarmati, Directeur adjoint de projet, Projet d’innovation en employ communautaire, La Société de recherche sociale
appliquée, Ontario
Darrell Kyte, Chercheur, Social Capital Model, La Société de recherche sociale appliquée, Nouvelle-Écosse
Angus Gillis, Président, New Waterford Innovation Society, Nouvelle-Écosse
Animateur: John Abbott Reporter: Melanie Thomas
37
DISCUSSION MENÉE PAR UN ANIMATEUR: De la sécurité à l’emploi : les priorités d’avenir pour la recherche, les politiques et
les programmes
Facilitator: Elizabeth M. Davis, RSM
Discussions en plénière
DISCUSSION INFORMELLE: Réorienter le discours
Jean-Pierre Voyer, Directeur exécutif, Projet de recherche sur les politiques, Ontario
Ken Battle, Président, Caledon Institute of Social Policy, Ontario
Laurel Gardiner, Directeur de projet, Building Sustainable Workforces, Manitoba Keewatinowi Okimakanak
Gérald Larose, Professeur invité, École de travail social, Université du Québec à Montréal
38
Annex B
39
PLANNING COMMITTEE
Guy Brethour
Human Resource Consultant
Brethour Consulting
Ontario
Sid Frankel
Associate Professor
Faculty of Social Work
Director
Child and Family Services Research Group
University of Manitoba
Richard Nicol
Professionnel de recherché
Alliance recherches université – communauté
en économie sociale
Université du Québec à Montréal
Penelope M. Rowe
C.E.O.
Community Services Council Newfoundland and Labrador
Robert Shea
Director of the Department of Career Development and
Experiential Learning
Memorial University of Newfoundland
Founding Editor
Canadian Journal of Career Development
Yves Vaillancourt
Professeur
École de travail social
Université du Québec à Montréal
Wayne Penney
Assistant Deputy Minister
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
PRESENTERS
Keynote Speaker
Facilitator
John F. Helliwell
Professor Emeritus
Department of Economics
University of British Columbia
Elizabeth M. Davis
RSM
Congregation of the Sisters of Mercy of Newfoundland
and Labrador
Guest Speakers
Kevin Breen
Board of Directors President
Community Services Council Newfoundland and Labrador
Kevin Breen, Sr.
Councilor
City of St. John’s
Newfoundland and Labrador
The Hon. Joan Burke
Minister of Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Sonia L’Heureux
Director General
Human Resources Development Canada
Québec
Michael Mendelson
Senior Scholar
Caledon Institute for Social Policy
Ontario
Paul Mills
Vice-president
Atlantic Canada Opportunities Agency
Newfoundland and Labrador
The Hon. Greg Selinger
Minister of Finance
Government of Manitoba
40
Panelists
Ken Battle
President
Caledon Institute of Social Policy
Ontario
Michael Mendelson
Senior Scholar
Caledon Institute for Social Policy
Ontario and former Deputy Minister of Cabinet Office
Laurel Gardiner
Project Manager
Building Sustainable Workforces
Manitoba Keewatinowi Okimakanak
Nancy Neamtan
Présidente et Directrice générale du Chantier de
l’économie sociale
Québec
Carolyne Gorlick
Associate Professor of Social Work
King’s College
University of Western Ontario
Alain Noël
Professor of Political Science
Université de Montréal
Andrew Jackson
Senior Economist
Canadian Labour Congress and Research Associate
Canadian Centre for Policy Alternatives
Ontario
Gérald Larose
Professeur invite
Social Work
Université du Québec à Montréal
Ben Levin
Consultant on the establishment of a Canadian Learning
Institute for Canada’s Innovation Strategy; Professor of
Education
University of Manitoba
Lars Osberg
McCulloch Professor of Economics
Dalhousie University and author of “The Economic
Implications of Social Cohesion”
Anu Rangarajan
Senior Economist and Associate Director of Research
Mathematica Policy Research Inc.
New Jersey
Mike Stewart
Co-founder and Director
Centre for Social and Economic Inclusion
U.K.
Jean-Pierre Voyer
Executive Director
Policy Research Initiative
Ontario
Concurrent Session Speakers
Michelle Brown
Team Leader
“Bridging the Gap”
Random North Development Association
Carolynn Constant
Training and Employment Coordinator
Opaskweyak Cree Nation
Manitoba
Matthew Cave
Senior Job Coach
Stella Burry Community Services
Newfoundland and Labrador
Pascale Dufour
Professeur Adjoint
Centre de recherche sur les politiques et le développement
social
Département de science politique
Université de Montréal
Claude Charbonneau
General Manager
Accès-Cible SMT
Québec
Yvan Comeau
Professor
Faculty of Social Sciences
School of Social Work
Laval University
Lucie Dumais
Research Supervisor
Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques
sociales
Université du Québec à Montréal
Debbie Durant
Chairperson
Urban Core Support Network
New Brunswick
41
Alison Earle
Assistant Deputy Minister
Strategic Social Plan
Government of Newfoundland and Labrador
Reuben Ford
Director
Employment Transitions Studies
Social Research and Demonstration Corporation
British Columbia
Angus Gillis
President
New Waterford Innovation Society
Nova Scotia
Barb Gosse
Director
Asset Building Initiative (Learn$ave project and
Independent Living Accounts)
Social and Enterprise Development Innovations
Ontario
Jocelyn Greene
Executive Director
Stella Burry Community Services
Newfoundland and Labrador
David Gyarmati
Deputy Project Director
CEIP
Social Research and Demonstration Corporation
Ontario
Dean Herd
Postdoctoral Researcher
Social Assistance in the New Economy Project
University of Toronto
Alton Hollett
Director
Newfoundland and Labrador Statistics Agency
Department of Finance
Government of Newfoundland and Labrador
Darrell Kyte
Researcher
Social Capital Model
Social Research and Demonstration Corporation
Nova Scotia
David LePage
C.E.O.
Fast Track to Employment
British Columbia
Eric Leviten-Reid
Vibrant Communities project
Research Associate
Caledon Institute of Social Policy
Ontario
Garry Loewen
Co-chair
National Policy Council
Canadian Community Economic Development Network
Manitoba
Andrea Long
Researcher/Consultant
Social Planning and Research Council of British Columbia
A. Duncan Matheson
Director
School of Social Work
Associate Professor
Laurentian University
Ontario
Doug May
Consultant
Newfoundland and Labrador Statistics Agency
Department of Finance
Government of Newfoundland and Labrador
Andrew Mitchell
Research Coordinator
Social Assistance in the New Economy Project
University of Toronto
Paul Hubert
Executive Director
Pathways Skill Development and Placement Centre
Ontario
Brenda Murphy
Coordinator
Urban Core Support Network
New Brunswick
Muriel Kearney
Research Team Member
Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques
socials
Université du Québec à Montréal
T. Scott Murray
Director General
Institutions and Social Statistics Branch
Statistics Canada
Ontario
B. Carl Kuhnke
Director
Business Development
JobWave, A Division of WCG International Ltd.
British Columbia
William A. Ninacs
Président
Coopérative de consultation en développement La Clé
Québec
42
Doug Scott
Social and Economic Policy Advisor
Employment and Income Assistance Division
Saskatchewan Community Resources and Employment
Luc Thériault
Associate Professor
Faculty of Social Work
University of Regina
Geneviève Shields
School of Social Work
Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques
sociales
Université du Québec à Montréal
Yvette Walton
Executive Director
Single Parent Association of Newfoundland
Harvey Stevens
Senior Policy Analyst
Policy and Planning
Department of Family Services and Housing
Government of Manitoba
Roxie Wheaton
Avalon Regional Director
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Carla Woodworth-Lynas
Manager
Strategic Social Plan
Government of Newfoundland and Labrador
Session Chairs, Facilitators and Reporters
John G. Abbott
Managing Director
The Institute for the Advancement of Public Policy, Inc.
Newfoundland and Labrador
Kathy LeGrow
Vice-chair
Premier’s Council on Social Development
Newfoundland and Labrador
Kenny Curlew
Research / Administrative Assistant
Values Added CURA project
Newfoundland and Labrador
Fran Locke
Program Associate
Community Services Council Newfoundland and Labrador
Coordinator
Community Service Component
Student Work and Service Program
Andrée Fougère Thoms
an educator, lawyer, translator and volunteer
Newfoundland and Labrador
Colleen Hanrahan
a lawyer, a professional social worker and the principal
consultant with The Institute for the Advancement of Public
Policy, Inc.
Newfoundland and Labrador
Randy L. Johner
Sessional Lecturer
Faculty of Social Work
University of Regina
Patti Powers
Independent Consultant
Newfoundland and Labrador
Vivian Randell
Deputy Minister
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Melanie Thomas
Volunteer Centre Assistant
Community Services Council Newfoundland and Labrador
PARTICIPANTS
John Anderson
Vice-President
Research
Canadian Council on Social Development
Ontario
Katherine Antal
Policy Analyst
Human Resources Development Canada
Québec
43
Rena Asherman
Program Officer
Social Sciences and Humanities Research Council
Ontario
Deborah Collier
Human Resources Planner
Coast of Bays Corporation
Newfoundland and Labrador
Chantal Aznavourian
Directrice Generale
Collectif des entreprises d’insertion du Québec
Percy Cummins
Manager
Skills Investments
Human Resources and Employment
Government of Alberta
Loretta Ballantyne
Employment and Training Finance Officer
Opaskwayak Cree Nation
Manitoba
Chris Balzer
Supervisor of Adult Services
Yukon Territorial Government
Greg Bamford
Advisor
Human Resources Development Canada
Québec
Suzanne Benoit
Directrice generale
Coalition francophone pour l'alphabétisation et la formation
de base en Ontario
Sue Bentley
Director
Policy and Program Development
Government of Manitoba
Moyra Buchan
Executive Director
Canadian Mental Health Association
Newfoundland and Labrador
Anne E. Campbell
Executive Director
YWCA Saskatoon
Deanne Chafe
Senior Policy Analyst
Indian and Northern Affairs Canada
Québec
Beverley Clarke
C.E.O.
Health and Community Services
Newfoundland and Labrador
Lorne Clow
Director
Social Support
Queens Health Region
Prince Edward Island
Judy Davis
Teacher / Occupational Preparation Program
Springhill High
Nova Scotia
Mark Davis
Manager
Operations
Indian and Northern Affairs Canada
Nova Scotia
Ronald Day
Volunteer (Public Access)
Community Services Council Newfoundland and Labrador
Lisa Dempster
Director
Southeastern Aurora Development Corporation
Newfoundland and Labrador
Heather Dickson
Assistant Deputy Minister
Employment and Labour Market Division
British Columbia
Coleen Dingwell Corbin
1st Vice President
National Anti-Poverty Organization
Newfoundland and Labrador
Lissa Dornan
Senior Policy Advisor
Human Resources Development Canada
Québec
Tammy Drew
Band Manager
Miawpukik Band
Newfoundland and Labrador
Linda Ecklund
Manager
Income Support Programs
Government of the Northwest Territories
William Fagan
Volunteer
Education
Resources Support Services
Newfoundland and Labrador
44
Judith Ferguson
Assistant Deputy Minister
Community Services
Government of Nova Scotia
Wayne Fillier
Regional Director
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Sarah Fortin
Research Director
Institute for Research on Public Policy
Québec
Juanita Fraser
Community Development Coordinator
Women in Resource Development Committee
Newfoundland and Labrador
Suzanne Gagnon
Employment and Communications Relations Manager
Ville d' Ottawa
services d'emploi et aide financière
Ontario
Nilambri Ghai
Program Officer
National Literacy Secretariat (HRDC)
Ontario
Sandra Glass
Projects Director
Association of Service Providers for Employability and
Career Training
British Columbia
John Graham
Consultant
Graham Consulting Services
Newfoundland and Labrador
Paul Green
Manager
Strategic Services
Human Resources Development Canada
Newfoundland and Labrador
Donna Hardy Cox
Professor
School of Social Work
Memorial University
Newfoundland and Labrador
Michael Hatfield
Senior Officer
Applied Research Branch
Human Resources Development Canada
Québec
Ed Hayden
Director
Policy
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Benoît-Paul Hébert
Research Evaluation Officer
Human Resources Development Canada
Québec
James Hopper
Partnership Liaison
Ontario Metis Aboriginal Association
Gillian Janes
Regional Planner
Strategic Social Plan
Northeast Avalon Region
Newfoundland and Labrador
Caroline Johnson
Coordinator
Baby Health Club
Yellowknife Women's Society
Patricia Kemuksigak
Programs and Services Officer
Indian and Northern Affairs Canada
Newfoundland and Labrador
Simone Kendall
MA Student
Sociology
Memorial University of Newfoundland
Janet Gregoire
Program Coordinator
Sheshatshiu Innu Band Council
Newfoundland and Labrador
Beverley Kirby
Director
Community Education Network
Newfoundland and Labrador
John Greenwood
Executive Director
Social Research and Demonstration Corporation
Ontario
Sean Kirby
Senior Associate
Prospectus Associates
Nova Scotia
45
Sharon Knott
Director
Employment and Careers
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Joannah Lang
Member
Urban Core Support Network - Coverdale Centre
New Brunswick
Leslie Langford
Program Advisor
Human Resources Development Canada
Québec
Gloria Lee
Senior Policy Development and Fiscal Advisor
Ontario Works
Government of Ontario
Stella Lord
Planning and Development Officer
NS Advisory Council on the Status of Women
Shauna MacKinnon
Project Manager
Community and Economic Development
Manitoba
Danielle Massé
Director
Employment and Financial Assistance
City of Ottawa
Ontario
Janine Olifie
Peer Support Worker
Yellowknife Women's Society
Keith Patterson
Policy Analyst
Human Resources Development Canada
Québec
Violet Paul
Senior Policy Analyst
Atlantic Policy Congress of First Nation Chiefs Secretariat
Inc.
Nova Scotia
Larry Peckford
Policy Fellow
Human Resources Development Canada / Community
Services Council
Newfoundland and Labrador
Amy Percy
Economic Development Coordinator
Community Centre Alliance
Newfoundland and Labrador
Yves Picard
Directuer general
Carrefoor Jeunesse Emploi Ouest-de-l'Ile et Marquet
Québec
George Rich
Devolution Worker
Mushuau.Innu First Nations
Newfoundland and Labrador
Yvonne McDermott
Education Coordinator
Stella Burry Community Services
Newfoundland and Labrador
David Roberts
Assistant Deputy Minister
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Brendan Mullaly
Director
Income Support
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Brian Rosborough
Manager
Policy Development
Ontario Works
Government of Ontario
John Murphy
Chairperson
National Council of Welfare
Ontario
Joanne Roulston
Director
National Council of Welfare
Ontario
Theresa O'Keefe
Director
Conne River Health and Social Services Center
Newfoundland and Labrador
Tara Rudy
Research Assistant
Social Planning Council
Manitoba
Kathy Okpik
Assistant Deputy Minister
Education
Government of Nunavut
46
Agnes Rumbolt
Regional Director
Labrador
Human Resources and Employment
Government of Newfoundland and Labrador
Carson Saunders
Regional Director
Human Resources Development Canada
Newfoundland and Labrador
Sandy Spencer
Acting Director
Employment Support Services
Community Services
Government of Nova Scotia
Michelle Sullivan
CURA Team Member
Aspens & Oaks
Community-University Research Alliance
Newfoundland and Labrador
Nancy Sullivan
Associate Professor
Social Work
Memorial University of Newfoundland
Wayne Talbot
Director
Cape Breton Island
Human Resources Development Canada
Sandy Teiman
Director
Income Support
Education
Government of Nunavut
Vianne Timmons
Vice-President
Academic Development
University of Prince Edward Island
Claudette Toupin
Executive Director
Advanced Education and Training
Manitoba Employment and Training Service Branch
Wendy White
Social Health Services Manager
Sheshatshiu Innu Band Council
Newfoundland and Labrador
William Wilson
Director
Youth Services Division
Government of Newfoundland and Labrador
47

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