Activités précédant la lecture Activités durant la lecture La collection

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Activités précédant la lecture Activités durant la lecture La collection
La collection Azrieli des mémoires de
survivants de l’Holocauste : Livrets
d’accompagnement pour la Première Série
Deuxième rubrique : Livret d’accompagnement
pour La Fin du printemps de John Freund
Activités précédant la lecture
Dans l’immédiat après-guerre,
Theodor W. Adorno, sociologue, philosophe, musicologue
John Freund commence ses mémoires par un poème qu’il a luimême écrit. Demandez à vos élèves de lire ce poème et de répondre
aux questions suivantes :
1. Quel est le ton du poème? À le considérer comme une introduction à ses mémoires, que pouvons-nous déduire des mots qu’il
emploie?
2. Lisez et discutez de l’introduction aux mémoires. Demandez à
vos élèves de noter toutes les questions qu’ils se posent à propos
de l’introduction. Ces questions peuvent servir d’introduction
à une discussion à propos des mémoires.
et compositeur allemand, a
déclaré : « Écrire un poème après
Auschwitz est barbare ». Toute
forme d’expression, selon lui, ne
pourrait que déformer l’atrocité
des expériences des victimes et
des survivants. Des années plus
tard, toutefois, il est revenu sur sa
position : « La souffrance éternelle, écrit-il, a autant le droit à l’expression que la personne torturée a le
droit de crier... Il se peut donc qu’il
ait été exagéré de dire qu’aucun
Activités durant la lecture
1. Réaliser l’arbre généalogique de John Freund. Demandez à vos
élèves de compléter l’arbre généalogique pendant qu’ils lisent
les mémoires, en notant qui, de la famille de John Freund, a survécu, qui a péri.
• Activité optionnelle d’approfondissement : Demandez
à vos élèves de faire des recherches sur les pays occupés par
l’Allemagne nazie afin d’en apprendre plus sur l’ampleur de
la destruction de la population juive par pays. Vous pouvez
leur dire de se référer à l’Atlas de l’Holocauste de Sir Martin
Gilbert pour un examen approfondi de ce sujet (cf. ressources annexes).
poème ne pouvait plus être écrit
après Auschwitz. »
www1.yadvashem.org/education/
newsletter/english/sixth/
main_article.htm
2
la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
Ghetto. Le terme « ghetto » a été
forgé à Venise en Italie en 1516
suite à une loi forçant tous les
Juifs à vivre sur une île isolée et
clôturée connue sous le nom de
Geto Nuovo. Durant le Moyen
Âge, en Europe, les Juifs étaient
souvent confinés de force dans
des quartiers clôturés. Pendant
l’Holocauste, les nazis ont forcé
de nombreux Juifs à quitter leurs
foyers et à s’installer dans des
quartiers délabrés des villes. Ils y
connaissaient la surpopulation et
souffraient de l’insalubrité et du
manque de nourriture. Beaucoup
2. John a rédigé un poème que l’on trouve en page 87. Réalisez
une activité « Big Paper » avec vos élèves, activité spécialement
conçue pour travailler sur la poésie. Dans cette activité, les élèves
sont encouragés à prendre le temps de réfléchir et à tenir compte
de l’opinion des autres, à explorer un sujet ou un problème en
profondeur et à garder une trace visuelle de leurs pensées et de
leurs émotions. Des détails sur l’activité « Big Paper – Organiser
une conversation silencieuse » sont disponibles sur le site Web
de Facing History and Ourselves (www.facinghistory.org).
3. Demandez à vos élèves comment la littérature et la poésie peuvent contribuer à étendre notre compréhension de l’Holocauste. Comment les écrits de ce type nous renseignent-ils sur la
manière dont les événements historiques ont affecté les individus? Que nous apprennent-ils?
de ghettos – tout particulièrement
en Europe de l’Ouest – étaient
fermés par des murs de briques
ou des clôtures en bois et du fil
barbelé, isolant complètement les
Juifs du reste de la communauté.
Des centaines de milliers de Juifs
ont péri dans les ghettos, morts de
faim ou des suites de maladies.
S’assurer de la bonne
compréhension : Entrées de
journal/Sujets de discussion
Chapitre 1: Enfance
1. Demandez à vos élèves de décrire la vie de John et de sa
famille avant la Deuxième Guerre mondiale. Qu’est-ce que
ses mémoires nous enseignent sur la vie juive en Europe avant
la montée du national-socialisme? Comment les Juifs sont-ils
parvenus à trouver des moyens de conserver leur identité, ainsi
que leurs pratiques religieuses et culturelles, durant la période
nazie? Interrogez vos élèves sur ce qu’ils savent de la vie juive
après l’Holocauste.
2. Le printemps est la saison préférée de John. Pourquoi? En quoi
cela fait-il écho au titre des mémoires?
3. La tempête (page 15) annonce l’arrivée imminente de la guerre
et des conflits. Qu’est-ce que ce paragraphe laisse présager pour
John? Quels mots sont particulièrement importants dans ce
paragraphe?
Chapitre 2: La guerre
1. Décrivez quelques unes des premières mesures prises par les
nazis à l’encontre des Juifs en Tchécoslovaquie. Comment ces
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
mesures antijuives ont-elles affecté John et comment ces restrictions ont-elles affecté sa vie? Demandez à vos élèves de faire une
liste des restrictions et de dire par écrit ou dans le cadre d’une
discussion lesquelles de ces restrictions auraient été, pour eux,
les plus dures à supporter.
2. À quelles difficultés les Juifs étaient-ils confrontés lorsqu’ils
essayaient d’obtenir des visas de transit? Pourquoi la famille de
John a-t-elle décidé de rester en Tchécoslovaquie?
3. En vous référant à un atlas ou à une carte de l’Europe, demandez à vos élèves de faire des recherches sur et de discuter des
déplacements de frontières durant et après la Deuxième Guerre
mondiale. Comment ces déplacements de frontières peuventils affecter l’identité et le sentiment d’appartenance d’une personne ?
Déportation vers Theresienstadt
1. Les nazis ont conçu Terezín/Theresienstadt comme un « camp
modèle ». Quel message souhaitaient-ils faire passer aux Juifs,
aux non-Juifs vivant dans les alentours, ainsi qu’à la communauté internationale? La réalité de la vie à Theresienstadt était
très différente de ce que les nazis souhaitaient donner à voir.
Demandez à vos élèves d’effectuer des recherches sur et de discuter de l’utilisation faite par les nazis de la propagande, ainsi que
de l’utilisation du mensonge dans leurs efforts pour contrôler les
Juifs et l’opinion publique.
2. Demandez à vos élèves de décrire à quoi ressemblait la vie à
Terezín. Ils peuvent explorer le mode de fonctionnement de
Terezín quand il était en opération. Bien que Terezín ait eu des
caractéristiques propres à la fois aux ghettos et aux camps de
concentration, il s’agissait d’un complexe unique en son genre
qui ne correspondait, à proprement parler, ni à un ghetto, ni à
un camp. Conçu pour faire illusion, Terezín servit une multitude
d’objectifs nazis : en tant qu’« implantation », camp de rassemblement et camp de concentration. Comment tous ces aspects
transparaissaient-ils dans le récit de John? (www.ushmm.org/
wlc/article.php?ModuleId=10005424)
3. Se préparer pour le transport : De quoi John a-t-il peur? Demandez à vos élèves de décrire certaines des émotions qu’il ressent.
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Terezín
(Theresienstadt en Allemand) Ville
de garnison de Tchécoslovaquie
située à soixante kilomètres au
nord de Prague, Terezín a été
transformée en camp nazi le 24
novembre 1941 et a continué
d’opérer comme camp jusqu’au
9 mai 1945. Durant cette période,
73 468 Juifs du protectorat allemand de Bohème-Moravie et du
Grand Reich allemand (qui incluait
l’Autriche annexée et des parties
de la Pologne) ont été déportés à
Terezín, la majorité étant arrivée
en 1942. Terezín a aussi servi
de camp de détention pour les
« notables » juifs, les anciens
combattants de la Première
Guerre mondiale, les artistes et les
musiciens, ainsi que les orphelins. Plus de 60 000 personnes
ont été déportées de Terezín vers
Auschwitz-Birkenau ou d’autres
camps de la mort. Terezín faisait
office de camp « modèle » à des
fins de propagande, en vue de
prouver aux délégués de la CroixRouge internationale, entre autres,
que le traitement des Juifs était
« humain » et pour parer aux informations que recevaient les Alliés
sur les atrocités et les massacres
de masse perpétrés par les nazis.
Le camp a été libéré le 9 mai 1945
par l’Armée rouge.
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
Les camps nazis
Chapitre 3: Auschwitz/Birkenau
Les nazis ont établi environ
20 000 camps de détention entre
1933 et 1945. Bien que l’expression « camp de concentration »
soit généralement utilisée pour
renvoyer à toutes ces structures,
les différents camps remplissaient
en fait une grande variété de
fonctions. Il y avait les camps de
concentration, les camps de
John et sa famille ont été transférés de Terezín vers le complexe
concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau. Ils y ont été retenus prisonniers dans une enceinte connue sous le nom de « Camp Familial tchèque ». Qu’était ce camp spécial des familles et pourquoi les
nazis l’ont-ils créé? Décrivez les conditions que John a dû affronter et ce dont il a dû être le témoin. De quelle manière en a-t-il été
affecté?
travaux forcés, les camps de
transit, les camps de prisonniers
de guerre et les camps de la
mort. Dans certains cas – comme
à Auschwitz-Birkenau par exemple
– le complexe concentrationnaire
pouvait comprendre un certain
Remarque : Il s’agit d’un chapitre bouleversant. La scène où la mère
de John est envoyée dans les chambres à gaz est particulièrement difficile. Laissez à vos élèves la possibilité d’écrire librement à propos de
ce chapitre et de s’attarder ou de réfléchir sur certains des passages
les plus durs.
nombre de sous-camps remplissant une ou plusieurs de ces
Auschwitz-Birkenau
fonctions.
Les camps de concentration :
structures de détention construites
par les nazis après leur accession
au pouvoir en 1933 dans l’objectif d’enfermer les « ennemis de
l’État » – les communistes, les
socialistes, les sociaux-démocrates allemands, les Rom, les
témoins de Jéhovah, les homosexuels et les personnes accusées
de comportement socialement
déviant. Après l’été 1938, les nazis
ont commencé à emprisonner des
Juifs pour la seule raison qu’ils
étaient Juifs.
Le complexe concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau a été créé en
Pologne en 1940 et a été au début un camp de concentration, mais
il a inclus, à partir de 1942, le centre de mise à mort dans lequel le
plus grand nombre de Juifs a été tué quand les nazis ont appliqué la
« Solution finale à la question juive ». Plus d’un million de Juifs y
ont été assassinés. Auschwitz i était le camp de concentration principal. Auschwitz ii (aussi connu sous le nom de Birkenau) renfermait
les chambres à gaz et les crématoriums qui composaient le centre de
mise à mort. Auschwitz iii (Buna-Monowitz) était essentiellement
un camp de travaux forcés. Le complexe comportait aussi un certain
nombre de camps secondaires, plus petits, dont le Camp Familial où
John et sa famille ont séjourné un certain temps.
Chapitre 4: La marche finale
1. Pourquoi les nazis ont-ils détruit les crématoires à l’approche
des forces alliées?
2. Quel était l’objectif des « marches de la mort » auxquelles les
prisonniers des camps étaient forcés de participer durant les derniers mois de la guerre?
3. Qu’est-ce que ces deux événements nous disent sur les priorités
des nazis?
4. Décrivez le jour de la libération pour John.
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
5. Après sa libération, John s’interroge sur sa propre survie. Quelles sont ses réflexions lorsqu’il considère le fait qu’il a survécu
alors que tant d’autres ont péri?
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Les camps nazis (suite)
Les camps de travaux forcés :
structures au sein desquelles
les prisonniers des camps de
Chapitre 5: Ma vie 1945–1948
concentration devaient fournir un
1. Après la libération, John est rentré à České Budějovice et a commencé à reconstruire sa vie. À la page 67, il remarque que « [sa]
douleur et [sa] tristesse étaient grandes d’avoir vécu l’enfer et
d’avoir perdu tous ceux qu’[il] aimait». Israel W. Charny explique dans son ouvrage Holding on to Humanity que les survivants
n’ont pas eu le temps de faire leur travail de deuil, étant tout
d’abord confrontés à la nécessité de survivre puis de reconstruire
leurs vies. C’est bien plus tard que le travail de deuil a dû se faire.
En quoi les expériences de John font-elles écho aux observations
d’Israel W. Charny?
2. La plupart des enfants juifs en pays occupés n’ont pu aller à
l’école pendant la guerre. Réfléchissez à l’importance d’aller à
l’école pour John ? En quoi le fait d’aller à l’école peut-il aider à
restaurer une certaine forme de normalité ?
3. À quels défis John a-t-il dû faire face lorsqu’il est retourné à
l’école ? Certains de ces défis ont-ils une résonnance particulière
pour vous?
conditions terribles. Des milliers
Chapitre 6: Immigré
Pologne occupée.
1. Dans les années qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale
et durant l’Holocauste, le Canada a refusé d’accueillir les réfugiés juifs européens. Au lendemain de la guerre, de nombreux
Juifs, libérés des camps ou sortis de leurs cachettes, ont séjourné
dans des camps de personnes déplacées, attendant de pouvoir
entrer dans de nouveaux pays, des pays sûrs. Que cela signifie-t-il
d’être désigné comme « personnes déplacées »? Comment cela
peut-il affecter l’identité d’une personne, l’image qu’elle se fait
d’elle-même?
2. Pourquoi est-ce que, même après la guerre, il était dangereux
pour les Juifs de retourner dans certains des villes et des villages
dont ils étaient originaires?
3. Après la guerre, le gouvernement canadien a ouvert ses portes
aux survivants juifs européens. Qu’est-ce qui a amené ce changement? Ces personnes qui sont venues au Canada en tant que
« personnes déplacées » se sont intégrées à la société cana-
de mise à mort dans lesquels
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e
travail physique difficile, dans des
de prisonniers y sont morts de
fatigue, de faim et de froid. À leurs
débuts, les travaux forcés étaient
souvent utilisés comme punition,
mais les nazis, dont les besoins
en main d’œuvre croissaient à
mesure que la guerre avançait,
ont exploité de plus en plus les
détenus, obligés de faire des travaux destinés à soutenir l’effort de
guerre allemand.
Les camps de transit et de
rassemblement : camps dans
lesquels les Juifs des pays
occupés par l’Allemagne étaient
rassemblés en vue d’être transportés vers les camps de plus
grande taille – généralement vers
des camps de la mort situés en
Les camps de la mort : centres
certains groupes de personnes
étaient assassinés (essentiellement les Juifs et les Rom) à
grande échelle, de manière très
organisée et industrielle. Les corps
étaient alors incinérés dans de
grands fours, les fours crématoires, ou enterrés dans des fosses
communes. Les nazis géraient
six principaux camps de mise à
mort en Pologne occupée : Auschwitz-Birkenau, Bełżec, Chełmo,
Majdanek, Sobibór et Treblinka.
Pour plus d’informations, veuillez
consulter l’article « Les camps
d’extermination » :
http://www.ushmm.org/wlc/fr/
article.php?ModuleId=15
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
Les camps nazis (suite)
Les camps de prisonniers de
guerre : camps conçus pour les
soldats faits prisonniers durant la
guerre. Même si, en théorie, ces
camps n’étaient censés accueillir
que les combattants du camp
ennemi, il s’avère qu’après l’invasion par l’Allemagne de l’Union
soviétique en juin 1941, des
dizaines de milliers de prisonniers
dienne et sont devenues de fiers canadiens. Imaginez ce qu’a pu
représenter pour eux l’apprentissage d’une nouvelle langue, de
nouvelles pratiques sociales et de nouvelles lois.
4. Quelles ont été les expériences de John comme nouvel arrivant
au Canada? À quels défis a-t-il été confronté et comment y a-t-il
fait face ?
5. De quelle manière le poème de John intitulé « Vers un nouveau monde » (page 81) rend-il compte des sentiments de John
lorsqu’il quitte l’Europe, et du fait de commencer une nouvelle
vie dans le Nouveau Monde?
soviétiques ont été assassinés
dans des camps nazis de prisonniers.
Pour plus d’informations, veuillez
Épilogue : Réunion en Israël –
Mai 1990
consulter :
www1.yadvashem.org/odot_pdf/
Microsoft%20Word%20-%20
5751.pdf
http://www.ushmm.org/wlc/en/
article.php?ModuleId=10007178
Nombreuses sont, dans notre culture, les fêtes et les occasions de
se réunir (la famille, l’école secondaire, l’université, etc.). Pourquoi
accordons-nous tant d’importance à ces réunions? Qu’est-ce qui
peut avoir motivé John Freund et les autres survivants de Terezín à
se réunir après tant d’années ? Réfléchissez au mélange d’émotions
qu’ils ont pu ressentir.
Activités après lecture
1. John et ses amis ont commencé à rédiger un journal, le Klepy,
avec pour objectif de prouver « [qu’ils] conserv[ent] un esprit
sain et le sens de l’humour et [qu’ils] ne [sont] pas amoindris
par les difficultés quotidiennes. » (page 22). Demandez à vos
élèves en quoi le fait de rédiger un magazine de ce type pouvait
constituer une forme de résistance. Demandez-leur de définir
de quel type de résistance il s’agit. Les élèves peuvent créer leur
propre magazine en s’inspirant de l’histoire de John, en réalisant des dessins et en rédigeant des articles qui auraient le format d’articles de journaux. Ils peuvent y insérer des photos ou
des dessins de presse, ainsi que d’autres articles ayant une portée
internationale. Faites des recherches sur les autres formes possibles de résistance culturelle et spirituelle utilisées par les jeunes
gens contre le nazisme.
2. Les enfants de Theresienstadt étaient encouragés par ceux qui
s’occupaient d’eux et par leurs leaders à dessiner et à réaliser des
créations artistiques sensées leur permettre de retrouver un semblant de vie plus heureuse. Explorez certains des sites d’archives
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
en ligne comme celui du Museum of Jewish Heritage – A Living
Memorial to the Holocaust, et recherchez certaines des œuvres
d’art qui ont survécu. Comment ces créations artistiques ontelles pu contribuer à la résistance culturelle et spirituelle? www.
mjhnyc.org/exhibitions_search.htm
3. John est choqué par une conversation qu’il surprend et où il est
question des « “horribles Juifs” qui revenaient après la guerre et
voulaient récupérer leurs biens » (page 74). Comment l’antisémitisme continue-t-il de se manifester dans l’Europe de l’aprèsguerre? Les élèves peuvent essayer de trouver d’autres exemples
d’antisémitisme et de violences à l’encontre des communautés
juives dans la période suivant la guerre, comme par exemple le
pogrome de Kielce (www.jew­ishvirtuallibrary.org/jsource/
Holocaust/Kielce.html).
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Ressources annexes
r e ss ource s en l ign e
cartes : Theresienstadt : Camp de concentration/de transit pour les Juifs allemands et autrichiens
www.ushmm.org/wlc/media_nm.php?lang=en&ModuleId=10007507&MediaId=5008
Informations sur le contexte
www.ushmm.org/wlc/article.php?ModuleId=10005424
www.facinghistory.org/terezin-a-brief-history
Resistance in the Concentration Camps: The Art of Terezin
www2.facinghistory.org/Campus/reslib.nsf/resourcesprint/
9A0B4B50921D90A185257181006C44D1?opendocument
Children in the Holocaust
www1.yadvashem.org/education/terezin/eng/Docs/Terezin-Class.pdf
www1.yadvashem.org.il/exhibitions/nochildsplay/index.html
r e ss ource s i m pr i m ée s
Auerbacher, Inge. I Am a Star: Child of the Holocaust. New York : Prentice Hall, 1987.
Inge Auerbacher a été enfermée dans le ghetto de Terezín, en Tchécoslovaquie, de 1942 à 1945. Les
récits historiques ou personnels s’entremêlent à la poésie, aux dessins et aux photographies et
présentent l’Holocauste à travers les yeux d’une jeune enfant.
Charny, Israel W. Holding on to Humanity: The Message of Holocaust Survivors. The Shamai Davidson Papers. New York : NYU Press, 1995.
Ginz, Petr. The Diary of Petr Ginz. New York : Grove/Atlantic Books, 2007.
Petr Ginz, un jeune garçon tchèque, a été emprisonné à Terezín puis déporté au camp de la mort
d’Auschwitz, où il a été assassiné en 1944. Ses journaux et ses dessins ont été retrouvés plusieurs
années après sa mort.
Gross, Jan. Fear: Anti-Semitism in Poland after Auschwitz. New York : Random House, 2007.
La peur - L’antisémitisme en Pologne après Auschwitz, Jan-T Gross, Jean-Pierre Ricard, Traducteur), Xavier Chantry (Traducteur), Calmann-Lévy Paris 2010
Kacer, Kathy. The Underground Reporters. Toronto : Second Story Press, 2004.
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
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Levine, Karen. Hana’s Suitcase. Toronto : Second Story Press, 2002
Ouvrage disponible en français : La valise d’Hana : une histoire vraie de Karen Levine ; traduction de Marie-Andrée Clermont, Montréal : Hurtubise hmh, c2003.
Volavkova, Hana, ed. I Never Saw Another Butterfly: Children’s Drawings and Poems from Terezin
Concentration Camp, 1942–1944. New York : Schocken, 1993.
Il s’agit d’un hommage émouvant rendu aux enfants de Terezín. Les collages, les peintures, les
dessins et les poèmes publiés dans cet ouvrage sont d’une grande qualité artistique et les informations qu’ils nous donnent sur les sentiments et la vie des enfants dans le camp sont très précieuses.
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
Chronologie
Dans la chronologie qui suit, les entrées en gras réfèrent à la Tchécoslovaquie, aux Juifs tchèques et à la vie de
John Freund et de sa famille.
1930 Naissance de John Freund à České Budějovice, en Bohème, région de Tchécoslovaquie.
1933
En janvier 1930, après des mois de négociations, le président allemand, Paul von Hindenburg,
nomme Hitler chancelier.
L’ordonnance de l’incendie du palais du Reichstag du 28 février légalise la suspension des droits
civiques fondamentaux et le Troisième Reich devient un État policier. Les opposants politiques,
surtout ceux du Parti communiste allemand et du Parti social-démocrate allemand, ainsi que les
Juifs, font l’objet d’intimidations, de persécutions et de législations discriminatoires.
En avril, les autorités allemandes commencent à révoquer les Juifs occupant des postes au sein du
gouvernement, de l’État, aux affaires, à la justice et aux affaires culturelles.
1934 Le président allemand von Hindenburg décède le 2 août et Hitler cumule les postes de « Führer »
et de chancelier. Le pouvoir de Hitler ne connaissant plus aucune limite légale ou constitutionnelle, ce dernier instaure une dictature en Allemagne.
1935
Le gouvernement nazi promulgue le 15 septembre une Loi sur la citoyenneté du Reich et une
Loi pour la protection du sang et de l’honneur allemands – les Lois de Nuremberg. Ces lois
retirent la citoyenneté allemande aux Juifs, ainsi que d’autres droits fondamentaux et font d’eux
des citoyens de seconde classe. Le gouvernement nazi étendra plus tard l’application de ces lois
aux Rom et aux personnes de couleur habitant en Allemagne et intensifiera la persécution des
dissidents politiques et des autres personnes considérées comme « racialement inférieures » –
aux Juifs et aux Rom s’ajouteront les témoins de Jéhovah, les handicapés et les homosexuels.
Nombreuses sont les personnes à être envoyées dans des camps de concentration.
1938 Le 30 septembre, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et l’Allemagne signent les accords
de Munich, contraignant la Tchécoslovaquie à céder ses territoires bordant la frontière avec
le Reich allemand.
1939 La population juive d’Europe s’élève à 9,5 millions à la veille de la Deuxième Guerre mondiale.
Les troupes allemandes occupent les territoires tchèques et établissent le Protectorat de
Bohème-Moravie le 15 mars. Le 21 juin, le Protecteur du Reich Konstantin von Neurath
publie une longue liste de décrets antisémites conçus pour réduire à néant la viabilité économique de la population juive et pour spolier les Juifs.
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
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Le traité de non-agression entre l’Allemagne et l’Union soviétique (l’ur ss), ou pacte germanosoviétique, est signé le 23 août. Il ouvre la voie à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie,
sans crainte d’une contre-attaque soviétique.
Le 1er septembre, l’Allemagne nazie envahit la Pologne, événement qui marque le début de la
Deuxième Guerre mondiale. Le 3 septembre, la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre
à l’Allemagne, conformément à la garantie faite par les deux pays à la Pologne de protéger ses
frontières.
En octobre 1939, les premiers Juifs tchèques sont déportés vers des camps de concentration
en Pologne.
1940 En janvier, les nazis commencent à assassiner les handicapés en les gazant.
Ils commencent à déporter les Juifs allemands vers la Pologne. Les Juifs sont enfermés dans des
ghettos.
En avril et en mai, l’Allemagne nazie envahit avec succès l’Europe du Nord et de l’Ouest (Les
Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, le Luxembourg, la Belgique et la France).
Le 20 mai, les ss établissent le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau (Auschwitz i), non
loin de la ville polonaise d’Oświęcim.
Les nazis commencent les premiers massacres de masse de Juifs en Pologne.
1941 L’Allemagne nazie attaque l’Union soviétique. Dans la foulée des troupes allemandes, les Einsatzgruppen (unités mobiles de tuerie), aidés par des unités de la Waffen ss , par la police allemande et par des collaborateurs locaux, entreprennent l’assassinat systématique des Juifs en
Ukraine et à travers les territoires soviétiques. Cette opération, aussi appelée la Shoah par balles,
a tué entre 2 et 2,6 millions de Juifs de 1941 à 1944.
Reinhard Heydrich, protecteur de Bohème-Moravie, arrive à Prague le 27 septembre. Avec
son arrivée commence l’élimination des Juifs tchèques qui sont déportés vers Łódź, Minsk
et Riga. Le camp-ghetto de Terezín (Theresienstadt en allemand) est établi à 60 kilomètres
au nord de Prague.
En octobre et novembre, commence l’opération Reinhard – nom de code du projet nazi d’assassiner les Juifs qui habitent dans le Gouvernement Général de la Pologne occupée – avec la
construction de centres de mise à mort à Chełmno, Sobibór, Bełzec et Treblinka.
Le 7 décembre, les Japonais bombardent Pearl Harbour à Hawaii. Le lendemain matin, les ÉtatsUnis déclarent la guerre au Japon.
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la collection azrieli des mémoires de survivants de l’holocauste
Le 11 décembre, l’Allemagne et l’Italie – alliées du Japon – déclarent la guerre aux États-Unis.
1942 Le 5 janvier, les nazis font exploser la synagogue de České Budějovice.
Lors de la conférence de Wannsee, le 20 janvier, les officiels nazis décident de mettre en place la
« Solution finale » – leur projet de tuer tous les Juifs européens, y compris ceux qui se trouvent
dans les pays neutres et ceux qui ne se trouvent pas sous leur sphère d’influence.
Les ghettos d’Europe de l’Est sont vidés à mesure que des milliers de Juifs sont déportés vers les
camps de la mort de Bełżec (mars 1942), Sobibór (avril 1942), Treblinka (juillet 1942).
La radio alliée fait état du meurtre systématique des Juifs d’Europe par les nazis.
En mars, 20 à 25 % des Juifs victimes de l’Holocauste ont déjà péri.
Le 18 avril, 909 Juifs de České Budějovice, dont la famille Freund, sont déportés vers
Terezín. Durant les trois ans et demi de son fonctionnement (du 24 novembre 1941 au 9
mai 1945), 139 654 personnes ont transité par Terezín. Parmi ces personnes, 86 934 ont été
déportées vers des camps situés plus à l’Est (dont seules 3 097 sont revenues) et 33 430 ont
péri à Terezín.
À la fin de l’année 1942, les détenus de Terezín sont autorisés à participer à des activités
culturelles, le camp étant utilisé comme camp modèle à des fins de propagande par les
nazis : il sert de « vitrine » pour montrer aux visiteurs étrangers les traitements prétendument humains que reçoivent les Juifs.
1943 La bataille de Stalingrad au cours de l’hiver 1942–1943 est considérée comme un tournant décisif
pendant la Deuxième Guerre mondiale. À partir de ce moment, les nazis entament une phase de
guerre défensive et se replient vers l’Ouest jusqu’à leur défaite finale à Berlin. Le 2 février 1943,
les Allemands capitulent à Stalingrad. La défaite de 1943 à Stalingrad est en partie liée au fait que
les nazis ont continué d’utiliser les trains pour déporter des Juifs plutôt que pour transporter des
munitions vers le front de l’Est. Voyant la situation militaire se dégrader, Hitler a décidé de se
concentrer sur un de ses principaux projets : l’assassinat en masse des Juifs.
Entre 80 et 85 % des Juifs qui allaient mourir dans l’Holocauste ont été assassinés en février 1943.
Le 13 juin, John Freund fait sa bar mitzvah à Terezín.
Le 8 septembre, 5 006 Juifs de Terezín arrivent à Auschwitz et sont placés dans le « Camp
Familial tchèque », le Familienlager.
Le 16 décembre, John Freund et sa famille arrivent à bord d’un train à bestiaux avec le
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deuxième groupe dans le « Camp Familial tchèque ». Ils restent ensemble dans le Camp
Familial pendant six mois et sont forcés d’écrire des cartes postales au contenu positif et de
les envoyer à Terezín et chez eux.
1944 Le 7 mars, les « anciens », les personnes qui étaient arrivées au camp des familles avant
John Freund, sont assassinés.
Le 6 juin, ou « D-Day », les troupes britanniques et américaines débarquent en Normandie
pour libérer la France.
Le 22 juin, une offensive soviétique de grande envergure entame le front allemand en Biélorussie
et, en juillet, les forces soviétiques libèrent Vilnius en Lituanie.
Le 6 juillet, le père et le frère de John Freund sont parmi les 1 000 hommes qui sont envoyés
vers d’autres camps. Ils sont entraînés dans une marche forcée durant laquelle ils périssent.
Le 10 juillet, la mère de John Freund fait partie des 3 000 femmes et enfants envoyés dans
les chambres à gaz d’Auschwitz.
John Freund est envoyé au Männerlager (le Camp des Hommes) où il restera jusqu’en janvier 1945. Il est recruté et intégré dans le Rollwagenkommando (le Kommando des transports) et est témoin de la destruction des crématoires d’Auschwitz, alors que les nazis tentent d’effacer les preuves des massacres de masse qu’ils ont orchestrés en Europe de l’Est et
en Europe centrale.
1945 Le 17 janvier, les ss commencent à évacuer Auschwitz-Birkenau (le complexe concentrationnaire d’Auschwitz) du fait de l’avancée des troupes soviétiques.
Du 10 janvier au 22 avril, John Freund est emmené dans une marche de la mort entre Auschwitz-Birkenau et Flossenbürg, un camp de prisonniers politiques situé en Allemagne.
Les troupes soviétiques libèrent Auschwitz-Birkenau le 27 janvier. Environ 8 000 prisonniers sont libérés.
Le 22 avril 22, John Freund est libéré par les troupes américaines.
Le 30 avril, Adolf Hitler se suicide dans son bunker à Berlin.
Le 2 mai, les troupes nazies capitulent devant les forces soviétiques à Berlin.
Le contrôle allemand sur la Tchécoslovaquie prend fin le 11 mai 1945, lorsque les troupes
soviétiques libèrent Prague.
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La guerre se termine en Europe en mai avec la capitulation inconditionnelle de l’Allemagne. Les
forces alliées décrètent le 8 mai 1945 jour de la victoire en Europe. La Deuxième Guerre mondiale
prend officiellement fin le 2 septembre 1945, lorsque le Japon capitule.
L’Holocauste est terminé. Six millions de Juifs européens – près des deux tiers de la population
juive européenne d’avant-guerre – ont été assassinés.
En mai, John retourne à České Budějovice, puis va voir sa tante Anna et son oncle Max à
Prague.
Suite à la Conférence de Potsdam en juillet et en août, l’Allemagne est divisée en quatre zones
d’occupations alliées.
Un tribunal militaire international est créé à Nuremberg, en Allemagne, par la Grande-Bretagne,
la France, les États-Unis et l’Union soviétique le 20 novembre. Les responsables nazis y sont
jugés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
1948 En février, le Parti communiste de Tchécoslovaquie, soutenu par l’Union soviétique, prend
le pouvoir. Il restera en place jusqu’en 1989.
Le 12 mars, John quitte Prague avec un groupe de trente orphelins de guerre âgés de moins
de 18 ans pour commencer une nouvelle vie au Canada.
Raphael Lemkin, un avocat polonais qui a consacré sa vie à définir un cadre légal pour la protection des groupes ethniques, nationaux, religieux et culturels, invente le terme « génocide ». Le
terme est adopté durant la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du
crime de génocide en 1948.
Le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations unies adopte et proclame la Déclaration
universelle des droits de l’homme, la première déclaration universelle se fondant sur les principes
de base des droits de l’homme inaliénables et représentant l’idéal vers lequel doivent tendre tous
les peuples et toutes les nations.
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Ressources utilisées pour la chronologie
Dutlinger, Ann D. Art, Music, and Education as Strategies for Survival: Theresienstadt 1941–45. New
York : Herodias, 2001.
Encyclopédie multimédia de la Shoah. Textes de l’ushmm.
www.memorial-wlc.recette.lbn.fr/fr/
Freund, John. La Fin du printemps. Toronto et Montréal : La Fondation Azrieli, 2009.
Krinsky, Carol Herselle. Synagogues of Europe: Architecture, History, Meaning. New York City : Courier Dover Publications, 1996.
Mémorial de la Shoah, Paris.
www.memorialdelashoah.org/
Rothkirchen, Livia. The Jews of Bohemia and Moravia: Facing the Holocaust. Jerusalem : University of
Nebraska Press, 2005.
United Nations. “The Universal Declaration of Human Rights.”
www.un.org/en/documents/udhr/
United States Holocaust Memorial Museum, Washington, DC. “Holocaust Encyclopedia.”
www.ushmm.org/wlc/en/
www.ushmm.org/education/foreducators/resource/pdf/chronology.pdf
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