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La lettre LETTRE TRIMESTRIELLE AUX ADHÉRENTS OCTOBRE 2013– N° 4 - Ratatouille à Marie-Clotilde ! Le petit potager installé dans les jardins de Marie-Clotilde au printemps a produit tout l'été, cultivé avec grand soin par les mamans et leurs enfants, aidées d'un jardinier et d'un éducateur. Le mercredi 18 septembre, l'équipe du Service Accueil Evaluation Familles a organisé une petite fête pour clore la saison, autour des derniers légumes: poivrons, aubergines, courges, Retrouvez-nous sur le web www.association-alc.net melons, haricots verts. Une journaliste et un photographe de Nice-Matin avaient été conviés pour découvrir et rendre compte de l'expérience. Une succulente ratatouille préparée par les mamans a été servie ensuite aux familles, à l'équipe des directeurs, à quelques administrateurs et à nos partenaires d'ARBRE que nous remercions bien sincèrement pour l'aide apportée. Il y avait de la joie et de la fierté dans l'air. Au-delà de la production de légumes frais, cet atelier jardin a favorisé le partage et permis aux mamans et à leurs enfants de mener une même activité, à la fois utile et ludique. Des blettes ont été semées pour l'hiver et commencent à percer. Voyage en suède Dans le cadre d'un programme du Fonds Social Européen, “Gouvernance participative: un levier pour l'emploi durable”, 12 associations de la P.A.C.A. conduites par la CLAIE sont allées étudier le fonctionnement de Basta, une coopérative sociale située dans les environs de Stockholm. Expérience très enrichissante. François Desplanques, administrateur, et Karine Tevelle, chef de ser- vice à ReSo, représentaient ALC. Basta accueille une centaine de personnes dépendantes de la drogue ou de l'alcool, et leur propose un parcours de réinsertion fondé sur le travail en petits ateliers, selon un double principe: “Tu es responsable de toi-même” et “Chacun a des capacités”. Ainsi, chacun selon ses capacités peut participer à la gestion de l'entreprise dont la production est vendue sur le marché. Trois membres de Basta viendront à Nice en novembre prolonger l'échange avec nos associations. Une dernière rencontre aura lieu en février 2014. A suivre donc. La lettre Page 2 Une assemblée générale dynamique Fixée au 21 juin 2013, c'est à l'EDHEC, située promenade des Anglais, que, élus, administrateurs, salariés, adhérents, bénévoles et usagers furent invités à partager ensemble, ce moment fort de la vie associative. La première partie de l’AG était statutaire, avec la présentation des rapports : finances de l’association, avis du commissaire aux comptes, activités présentées par les directeurs des 6 pôles et enfin le rapport moral. L’AG a procédé aux votes des résolutions puis à l'élection au conseil d'administration. On peut retenir de cette première partie, outre la clôture du PSE, que, si la situation finan- cière d' A.L.C. reste saine, c’est en partie grâce à la vente d'un terrain, et que les restrictions budgétaires des collectivités territoriales mettent en danger le déroulement et parfois le maintien des activités subventionnées. L’AG a souligné que l'ensemble des salariés s’efforce de s’adapter à une évolution du travail social et de maintenir une qualité de travail au bénéfice des usagers qui subissent de plein fouet les conséquences de la crise. La deuxième partie s'est caractérisée par l'intervention de Philippe LANGEVIN, Maître de conférences de la Faculté des Sciences Economiques de Marseille. D’après lui , les problématiques économiques, sociales, environnementales, de notre temps doivent trouver leurs solutions dans des solidarités humaines et territoriales, plus que dans des lois, et en cela les travailleurs sociaux ont un rôle à jouer, à la condition de s'impliquer et de participer à ce nouveau modèle de développement. L’intervention fut suivie d’un débat avec la salle. La clôture de cette assemblée générale a été faite par Jean-Claude GUNST, Président de l'association, qui a évoqué les perspectives d'avenir de l'association. 130 personnes ont participé à l’assemblée générale. « les problématiques économiques, sociales, Le forum des associations de la ville de Nice environnementales, de notre temps Les administrateurs et les salariés d’ALC ont tenu le 21 septembre un stand au forum des associations de la ville de Nice. Une occasion de rencontrer des acteurs associatifs de tous horizons et les partenaires doivent trouver leurs locaux. Faire connaître ALC et l’action sociale aux visiteurs est un exercice utile ! travailleurs sociaux solutions dans des solidarités humaines et territoriales, plus que dans des lois, et en cela les ont un rôle à jouer... » Évolution des précarités, « R-évolution » du travail Sur ce thème la FNARS mobilise l'ensemble des régions et organise les 7 et 8 novembre à Valence les journées nationales du travail social dont les résultats nourriront la réflexion et les travaux des assises du travail social organisées par l'Etat en 2014. La FNARS P ACA et Languedoc Roussillon ont organisé une journée à La Baume-les –Aix à l'adresse des travailleurs sociaux, dirigeants et admi- nistrateurs des associations. Un état des lieux des deux régions, présenté par le DROS PACA, la DRJSCS Languedoc-Roussillon et l'INSEE, fait apparaître une forte augmentation de la pauvreté avec des disparités géographiques au sein des deux régions, une massification des situations précaires et de nouveaux pauvres chez les personnes salariées. Un sociologue chercheur a présenté l'évolution et la modification du cadre de l'intervention sociale depuis la dernière guerre. Les participants ont repris les ateliers sur « intervention sociale et territoire » et font trois propositions. Les travaux des régions seront repris et exploités lors des journées nationales de Valence. La lettre Page 3 « ils ne sont pas d’ici et plus vraiment de là-bas » Depuis une vingtaine d’années nous intervenons au sein de la résidence sociale Nicéa ADOMA qui compte 1013 locataires. Il s’agit du plus grand ex-foyer de travailleurs migrants d’Europe. Le public exclusivement masculin est majoritairement originaire de Tunisie. Arrivés en France après la seconde guerre mondiale pour reconstruire le pays, les chibanis ont vieilli dans des chambres de moins de 9 m2 où s’accumulent souvenirs et cadeaux pour la famille restée au pays. En 2012, on dénombrait 712 résidents âgés de plus de 60 ans dont 326 avaient déjà passé le seuil des 70 printemps. Les parcours personnels et professionnels de ces résidents ont contribué à une usure et à une détérioration corporelle plus rapide et favorisé l’apparition de troubles importants. La non maîtrise de la langue, la barrière culturelle, les attitudes discriminantes freinent l’accès aux droits et à la santé. Nos actions de médiation et de prévention soutenues par ADOMA visent à réduire les inégalités. Il y a une méconnaissance et une incompréhension des circuits administratifs même après 40 années passées sur le sol français sans oublier les réticences de certains professionnels de santé ou administrations à accueillir ce public. A l’âge de la retraite (58%) le Chibani continue d’être le pilier financier de sa famille et même souvent de la famille élargie. Ceci ajouté à cela, ils sont alors nombreux à renoncer au retour définitif et trouvent leur équilibre entre ici et là-bas. Les enfants se sont habitués à grandir sans leur père auprès d’eux. Au fil des années les liens familiaux se sont distendus. La place de patriarche et de chef de famille ne va plus de soi et les liens autres que familiaux se font plus ténus encore. Parallèlement, ils se sont « habitués » à la France et y ont leurs habitudes, y ont rencontrés des collègues mais aussi des amis. Depuis quelques années les Chibanis doivent affronter un nouveau problème, à savoir les contrôles massifs organisés par la CARSAT (ex-CRAM) et la CAF dans le cadre de la "chasse aux fraudeurs" et de la répression de ces derniers, impulsée au niveau national. L'idée selon laquelle la situation économique difficile de la France serait en partie imputable aux nombreuses fraudes aux prestations sociales et aux allocations en tous genres a en effet eu le temps de faire son chemin depuis 2002 ; la pression s'est ainsi progressivement accentuée sur les bénéficiaires de ces différentes prestations, avec une suspicion de plus en plus généralisée de fraude, et les Chibanis font désormais les frais de cette politique répressive. Parler des Chibanis, et de leur lutte pour le droit de vieillir et de mourir dignement après une vie de labeur en France c’est participer à les faire exister, ICI. « 712 résidents âgés de plus de 60 ans , dont 326 avaient dépassé les 70 printemps. » Bien que le terme de « Chibani » désigne initialement tous les immigrés, il semble qu’avec le temps la figure de l’immigré isolé vieillissant seul en structure Adoma soit devenue assez emblématique du vieillir immigré tant elle concentre les difficultés de ces séniors pas tout à fait comme les autres Not my life Not my life est un documentaire sur la aujourd'hui avec l'équipe de WWD à l'uti- traite des êtres humains, réalisé par une lisation de ce documentaire dans les for- ONG américaine, World Wild Documen- mations organisées par ALC/Ac.Sé, mais taires (WWD). NML passe en revue et au également pour toucher un public plus travers de témoignages réels différentes large . formes d'exploitation par le travail des enfants, la mendicité forcée ou encore dans la prostitution. Nous travaillons Not my life :Un film sur la traite des être humains La lettre Page 4 Le bénévolat à ReSo, un héritage. C’est un héritage de l’association antiboise C.A.S., fusionnée en 2012 avec ALC. Les 1ers bénévoles de CAS, engagés pour leurs motivations altruistes et caritatives, accueillaient les usagers en apportant des réponses de premières nécessités (aide alimentaire et hygiène..). Puis, ils se sont formés avec les travailleurs sociaux à une écoute plus active, contribuant à une meilleure autonomie des personnes accueillies. A ReSo, maintenant, ils sont 5, de formations di- verses (enseignants, infirmière, chargée d’études environnement, électronique) qui interviennent ponctuellement, toujours supervisés par un salarié. Leurs actions ? Accompagner physiquement les usagers lors de démarches délicates (hôpital, tribunal, contentieux familial, …), animer une activité (repas, initiation informatique..), écouter, échanger, pour apprivoiser et mettre en confiance les personnes en difficulté psychologique ou sociale. Leur règle ? le béné- vole est une valeur ajoutée ; il ne se substitue ni aux professionnels ni aux organismes de formation agréés. Les projets en cours ? Associer des bénévoles à l’animation d’ateliers multimédia, avec l’aide matérielle de La Croix Rouge et SFR sollicités pour l’acquisition de matériels informatiques. Les personnes accueillies vont ainsi rester « branchées », au fil d’un apprentissage interactif et critique de cet outil puissant de liens et de connaissances. Etude sur le secteur associatif par les étudiants du DEIS A l’initiative du CEAS et de la FNARS, la commission interassociative regroupe une quinzaine d’associations du secteur de l’insertion qui travaillent sur la possibilité de résister aux évolutions des politiques publiques et des restrictions budgétaires. Après une phase de recherches, les étudiants en DEIS de l’IESTS mènent un travail sur les forces, faiblesses, contraintes et alternatives des associations locales. Ils font un point théorique sur l’émergence des politiques publiques et de protection sociale, sur la spécificité des actions sociales, sur la professionnalisation des acteurs puis sur l’évolution du fait associatif et de sa capacité d’innovation. Devant l’évolution des financements publics vers les marchés, le secteur associatif est déjà impacté, voire en danger et à terme menacé. Les temporalités de réflexion et d’action diffèrent selon chaque structure. Les rapprochements, les coopérations, la gouvernance collective autour de valeurs partagées sont envisageables mais difficiles à définir sur le plan opérationnel. L’avenir associatif pourrait passer par un rapport de force avec les institutions pour éviter de n’être plus qu’un prestataire de service. Il apparait nécessaire de poursuivre en structurant ce collectif et en élargissant l’analyse avec d’autres acteurs… L’immobilier au cœur de nos projets De nombreux projets dans l’histoire d’ALC sont nés d’opportunités immobilières. Dès 1962, grâce à une offre très généreuse du patron du BHV, la maison « les Yuccas » a permis d’accueillir et d’héberger des jeunes femmes en difficultés. Puis il y a eu le Mont Boron, la Villa Xavier, Bon Voyage, la Madeleine, Soledor et bien d‘autres encore. Ces questions sont cruciales pour nos projets. Aujourd’hui, l’enjeu est notamment de réussir la réhabilitation prévue dès la fin 2013 de la Villa Xavier, située au 42 Bd Auguste Raynaud, pour accueillir le nouveau projet destiné aux adolescents. Le deuxième projet immobilier important ALC EN HAUTE SAVOIE ? Nous avons été contactés par la communauté d'agglomération d’Annemasse (74) pour étudier la reprise par ALC d'une mission confiée auparavant à une association grenobloise sur les questions de prostitution. Il existe déjà avec l'équipe en place des actions menées conjointement dans le cadre d’Ac.Sé. Annemasse n'est pas sur les territoires historiques de l'association. Les nouveaux moyens de communications peuvent réduire cette distance. Nous allons en mesurer la faisabilité en nous rendant très prochainement sur place pour rencontrer les différents financeurs et acteurs locaux. est l’extension du site de Bon Voyage en prévision de la vente de la maison du Mont Boron. Le site du Mont Boron est à vendre en vue de créer une nouvelle structure ! Comité de rédaction Jean Claude Gunst, Hélène Dumas, François Desplanques, Éric Jouan. Ont également participé à ce numéro, Anne Valérie Mougniot, Lamia Agius, Jocelyne Castel, Jean Pezzali, Patrick Albert, Patrick Hauvuy,. Lettre aux adhérents d’ALC, 10 rue des Chevaliers de Malte 06 100 Nice.