Investir dans l`ancien, le meilleur rendement locatif
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Investir dans l`ancien, le meilleur rendement locatif
N° 497 jeudi 10 au mercredi 16 novembre 2016 Pages 78-80 1054 mots EN COUVERTURE—IMMOBILIER Investir dans l'ancien, le meilleur rendement locatif Avec des taux de crédit au plus bas, les particuliers se précipitent sur l'immobilier locatif. Mais attention ! Outre la rentabilité, il faut aussi prendre en compte le dynamisme du marché local. Nos conseils d'investissement. lier résidentiel. De fait, dans les dix plus grandes villes de France, le rendement locatif brut atteint encore 4,6 %, d'après les données de l'Argus de l'immobilier compilées par Chal- bien va se louer facilement ou non ? La connexion à un bassin d'emploi est un précieux indice », indique Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents.com. lenges. En outre, « il n'existe pratiquement pas d'autre produit que l'immobilier pour se constituer un paL'immobilier est un rempart à l'inquiétude, surtout celle qui entoure l'avenir de notre système de retraites. C'est une épargne forcée qui permet d'obtenir une rente mensuelle pour compléter ses revenus. Avec les taux bas et les prix qui ont dégonflé, tout converge. U« n vent glacial avait soufflé sur les investisseurs au moment du passage de Cécile Duflot au ministère du Logement, martèle Laurent Vimont, président de Century 21. Mais depuis peu, le marché de l'investissement locatif repart, y compris dans l'ancien. » Si le temps n'est pas à l'euphorie, l'embellie est bien là. Au sein de ce réseau d'agences, la part des investisseurs dans les transactions est passée de 16,7 % l'an dernier à 18,4 % au troisième trimestre 2016. Même constat chez son concurrent Guy Hoquet : 18 % des ventes concernaient des investissements locatifs au dernier trimestre, contre 14 % en moyenne en 2015. Repérer les pièges « Le coût de l'argent est tellement bas que les gens ont envie d'investir. En particulier quand le rendement des loyers est très supérieur au coût de l'argent », analyse Nicolas de Bucy, directeur de Crédit foncier immobi- trimoine à crédit », ajoute Laurent Vimont. Dans ce marché boosté par le dispositif Pinel sur le segment du neuf, l'immobilier ancien dispose d'indéniables atouts. Déjà, il permet d'éviter les pièges liés aux avantages fiscaux, parfois synonymes de fausses bonnes opérations. Ensuite, les perspectives de plus-values à la revente sont tombées aux oubliettes. La rentabilité des biens devient alors l'un des critères-clés. Et à ce jeu, c'est dans l'ancien qu'on trouve les meilleurs rendements. Les villes situées à proximité des grands centres économiques peuvent tirer leur épingle du jeu. En Ile-deFrance, les aménagements liés au Grand Paris vont rebattre les cartes. Il est temps d'en profiter, que ce soit à Aubervilliers, EEE L'ATTRACTIVITÉ PÈSE SUR LA RENTABILITÉ Les villes les plus dynamiques souffrent de prix de l'immobilier élevés, qui font baisser la rentabilité. Mais y avoir un bien à louer est souvent moins risqué. Bagneux, SaintDenis, Saint-Ouen ou Villejuif. Reste à savoir où. D'une ville à une autre, les rendements locatifs des petits appartements peuvent en effet varier du simple au double (voir la carte page 80). Assez logiquement, les agglomérations où les prix au mètre carré ont flambé depuis dix ans, comme Paris, Lyon ou encore Bordeaux, affichent des ren dements bruts (avant charges et impôts) moins attrayants, compris entre 4 et 5 % par an. En contrepar-tie, l'investissement offre généralement davantage de sécurité. « Avant de se lancer, il faut s'intéresser au taux de vacance. Autrement dit, est-ce que le En province, certaines grandes villes ont vu leur rentabilité locative progresser au cours des dix dernières années pour d'autres raisons : les prix à l'achat reculaient plus vite que les loyers. Perpignan, Le Havre, SaintEtienne ou Brest proposent ainsi des 1 rendements bruts supérieurs à 7 %. Le risque est alors souvent plus fort, à moins d'aller dans les quartiers centraux où les prix à l'achat sont plus élevés. Equilibrer l'équation « Les investisseurs recherchent des biens qui ne souffrent pas de difficultés pour se louer ou à la revente. Ils ne regardent pas que le rende-ment », rappelle Nicolas de Bucy. En dehors de l'emplacement, la typologie du bien et son adéquation avec la demande locale ont une grande importance. Les petites surfaces se louent plus facilement, en particulier si l'offre existante peine à couvrir les besoins des étudiants ou des jeunes travailleurs. L'investisseur devra donc toujours acheter un bien en se mettant dans la peau d'un futur locataire, en observant le quartier de jour comme de nuit. A quelle distance sont situés les transports en commun ? Y a-t-il assez de commerces de proximité ? La sécurité est-elle assurée ? Autre astuce, regarder les annonces de location pour des biens similaires à proximité du logement. S'il y en a trop, c'est que l'offre est abondante et qu'il sera sans doute plus difficile de trouver un locataire. ailleurs. Cela dépendra aussi du mode de location : meublé ou non, avec le régime d'imposition réel ou Il ne faut pas non plus oublier de se renseigner sur la fiscalité locale. Entre 2 et 3 points de rendement partiront dans les impôts et les charges en Ile-de-France, un peu moins Laurent Vimont, président de Century 21. forfaitaire. Enfin, « essayez de conserver douze mois de loyer de trésorerie, histoire d'éviter la panique en cas de locataire indélicat ou de gros travaux », conseille Laurent Vimont. C'est le prix à payer pour combiner un rendement élevé avec une certaine marge de sécurité. Jean-Louis Dell'Oro ■ par Jean-Louis Dell'oro ENCADRÉS DE L'ARTICLE EFFET D'AUBAINE + 3% d'investissements locatifs réalisés avec un emprunt dans l'ancien en 2016, selon les prévisions du Crédit foncier. Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés 2016 Challenges Diffusion : 186 968 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015 0578c55e596a9a0e210251b06300011814987b0cf23e13a057cf83f Audience : 3 767 000 lect. - © AudiPresse One Global 2016_v3 2