Droit à l`image
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Droit à l`image
Droit, TICE et maternelle Le développement des TICE à l'école et en particulier la facilité d'usage des Appareils Photographiques Numériques (APN) met en avant l'importance du droit à la propriété et du droit à l'image auxquels les enseignants ne peuvent se soustraire. Que l'on envisage ou pas de diffuser les images fixes ou animées, les œuvres des élèves (textes, sons, dessins...), il est nécessaire de prendre un certain nombre de précautions. La loi s'applique aux écoles et à leurs sites. Mais cela ne doit pas empêcher toute action pédagogique. C'est dans un cadre réglementaire que l'usage des images captées, la création d'un site ou l'accès à Internet doivent se pratiquer. Et ce cadre n'est pas simplement une contrainte ou un obstacle : il fournit des garanties et délimite des responsabilités. Deux grands chapitres du droit sont concernés : – le droit à l'image – le droit d'auteur Auxquels doivent s'ajouter la protection des enfants. Cet exposé ne concerne pas les œuvres existantes utilisées en classe ou sur le site web (ou blog) de l'école. A ce sujet, lire le dossier de l'académie d'Aix-Marseille : http://pedagogie.ac-aixmarseille.fr/tice/juridique/spip.php?rubrique6 1 Le droit à l'image Article 9 du code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privé ». Le droit au respect de la vie privée permet à toute personne de s'opposer à la diffusion sans son autorisation (ou du titulaire de l'autorité parentale pour les mineurs) expresse de son image, attribut de sa personnalité. 1.1 la photo de classe Celle-ci est régie par le BO du 12 juin 2003 : http://www.education.gouv.fr/bo/2003/24/MENE0301227C.htm Elle précise notamment : – qu'il est impératif de demander l'autorisation parentale de prise de vue – que celle-ci ne vaut pas engagement d'achat – que la diffusion électronique de photos ou de fichiers contenant des photos d'élèves est soumise à la procédure prévue par la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés. La diffusion de listes nominatives d'élèves accompagnées de leurs photographies (trombinoscope) sont des données personnelles qui doivent faire l'objet d'une déclaration préalable à la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) 1.2 utilisation des images Il faut distinguer deux aspects : la prise de vue et la diffusion ou la reproduction de cette prise de vue. http://www.educnet.education.fr/legamedia/fondamentaux/vie-privee/protection/droit-imag http://www.educnet.education.fr/legamedia/legadico/legamedia/legadico/lexique/droit-limage a) La prise de vue Toute prise de vue nécessite une demande d'autorisation préalable. Dans le cas de l'école, elle doit être signée par les parents ou les représentants légaux. Pour des raisons de commodité, on peut demander en début d'année l'autorisation implicite pour la prise de vues au cours de l'année. Mais il faut savoir que ce document n'a aucune valeur juridique. Ces prises de vues ne concerneront que les images prises dans le cadre des activités de la classe (élèves dans le coins jeux, en EPS par exemple en vue de réaliser une frise 1/2 EATICE StBrieuc Ouest des activités de la journée). Si les photographies devraient changer d'affectation, il faudra redemander une autorisation spécifique. http://www.educnet.education.fr/legamedia/fondamentaux/vie-privee/protection/droit-imag/b--diffusion b) La diffusion ou la reproduction Toute diffusion ou reproduction doit faire l'objet d'une autorisation spécifique (qui précise la prise de vue, le support, le type de diffusion, la durée ou le nombre de supports de diffusion) qu'il s'agisse de CDROM, DVDROM ou de site Internet (ou blog) http://ww2.ac-poitiers.fr/ia79-pedagogie/IMG/pdf/autorisation-diffusion-projet79.pdf 1.3 Les exceptions au droit à l’image Au nom du droit à l’information, certains cas amoindrissent le droit à l'image, en particulier lorsqu'il s'agit : - d'un sujet d’actualité : Pour des photos en relation avec l’organisation d’événements et qui évitent les gros plans et les images dégradantes pour le sujet concerné. Attention : la diffusion de ces images doit être limitée au temps de l’actualité liée à l’événement. - lorsque la personne n’est pas identifiable sur l’image en cause : par exemple, prise de vue de trois quart ou des techniques de "floutage" des visages... 2 Le droit d'auteur Selon l’article L111-1 du Code de la Propriété Intellectuelle, « l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial. » Ainsi, les écrits littéraires, artistiques et scientifiques ; les compositions musicales avec ou sans paroles ; les œuvres de dessin, de peinture, les illustrations, les cartes géographiques... (article L112-2) font objet d'une autorisation de leur auteur pour leur diffusion. Attention, il faut distinguer l’œuvre collective et l’œuvre collaborative. Une œuvre collaborative appartient aux différents auteurs (exemple, une encyclopédie). Il faut donc l'ensemble de leurs accords pour la diffuser. Par contre, une œuvre collective appartient à la personne morale qui l'a orchestrée (l'école). Mais dans ce cas, les apports de chacun ne doivent pas être distingués (exemple, un dictionnaire). Pour qu’une œuvre soit collective, il faut que quatre conditions soient remplies : • L’œuvre doit être réalisée à l’initiative ou sous la direction d’un entrepreneur (personne physique ou morale). • Cet entrepreneur doit l’éditer, diffuser ou publier sous son nom. • Elle doit résulter de la fusion des diverses contributions. • Il doit être impossible d’identifier l’apport individuel de chaque contributeur. Dans ce cas, l'accord de diffusion ne concerne pas les participants. 3 La protection des enfants La CNIL, dans un rapport du 12 juin 2001, a rappelé que les garanties offertes par la loi de 1978 (maintenant la loi de 2004) à tous doivent s’imposer avec encore plus de force lorsqu’il s’agit de mineurs. Quant à l’utilisation et à la diffusion de photographies d’enfants sur Internet, elles ne peuvent être envisagées, à suivre la CNIL, qu’avec l’accord express et l’autorisation des parents ou du responsable légal. Pratiquement, il est fortement conseillé de ne pas faire figurer d'information qui pourrait identifier l'enfant photographié. Pour plus de détails, voir le site http://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/tice/juridique/spip.php?article15 2/2 EATICE StBrieuc Ouest