Claude REISMAN - Gestion et Finances Publiques
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Claude REISMAN - Gestion et Finances Publiques
organisation administrative Claude REISMAN ENA (1982) Trésorier-payeur général de la région Nord - Pas-de-Calais et du département du Nord Interview d’un DRU . Madame Reisman, vous avez pris vos fonctions de trésorierpayeur général de la région Nord - Pas-de-Calais et du département du Nord le 1er septembre 2008. Pouvez-vous nous présenter votre feuille de route ? J’ai la responsabilité de la future direction régionale des Finances publiques du Nord, issue de la fusion de la trésorerie générale et des directions des Services fiscaux (Nord-Lille et Nord-Valenciennes). Comme vous le voyez, il y a une particularité locale, qui consiste à faire une « fusion dans la fusion ». De fait, je suis chargée d’une phase de préfiguration avant la création juridique début 2009. Ma première priorité sera la mise en place de la DRU intégrant la problématique spécifique de l’antenne de Valenciennes. La deuxième est d’assurer le déploiement du guichet fiscal unique dans l’ensemble de ses composantes, en valorisant la préfiguration du SIP de Denain. La troisième est de renforcer la qualité des services délivrés aux collectivités locales, en commençant par rapprocher les services FDL et PFDL. Enfin, la quatrième est de constituer le pôle transverse afin d’assurer la gestion fusionnée du nouvel ensemble. . Vous avez évoqué la préfiguration, comment se déroule cette phase intermédiaire ? Je dispose de la plénitude des compétences juridiques sur le réseau Trésor Public, tandis que l’autre réseau continue de relever juridiquement du responsable nommé à sa tête. Pendant cette période transitoire, si chacun conserve ses pouvoirs sur le plan juridique, la collégialité caractérise le processus décisionnel mis en place. Pendant cette phase de préfiguration, ce qui semble essentiel également est de partir à la découverte de l’autre réseau et d’appréhender les nouveaux métiers. C’est un des aspects importants de la nécessaire collégialité de l’équipe et une des clés de la réussite de la réforme. . Pouvez-vous nous présenter l’environnement socio-économique de la future direction locale unique ? Le premier constat est fort : avec 2,6 millions d’habitants, le département du Nord est le plus peuplé de France. C’est aussi le plus long puisqu’il s’étire sur 200 km de la mer du Nord aux confins des Ardennes. Sa densité est très élevée (445 habitants au km2), sa population jeune (28 % des habitants ont moins de 20 ans) et fortement concentrée dans l’espace urbain (agglomération de Lille, Dunkerque, Douai, Valenciennes, Maubeuge et Cambrai). Le deuxième constat est contrasté : l’espérance de vie de ce département reste toutefois inférieure à la moyenne française et une des particularités est de voir se côtoyer des populations très - No 1 - Janvier 2009 pauvres et très riches, et ce, parfois, au sein des mêmes communes (Roubaix, Tourcoing). Le taux de chômage (10,6 %) excède encore de plus de 3 points la moyenne nationale. Le revenu moyen par foyer fiscal en 2007 s’élevait à 19 111 c et le montant moyen de l’impôt sur le revenu est de 896 c, situation en décalage avec les moyennes nationales (22 255 et 1 386 c respectivement). Le pourcentage de foyers non imposables était de 51,66 % (moyenne nationale 44,56 %). Enfin, les contribuables redevables de l’ISF (16 341, soit 3 % du total national) sont concentrés pour plus de la moitié sur la métropole Lille-RoubaixTourcoing). . L’importance de la population et les chiffres que vous évoquez conditionnent-ils la densité de l’organisation des services et la charge de travail ? Si, bien sûr. Le réseau de la future direction sera très dense. A titre d’illustration, et hormis les services de la trésorerie générale et des deux directions des Services fiscaux (Nord-Lille et Nord-Valenciennes), le réseau comprendra aussi quatre recettes des Finances territoriales, 16 services des Impôts des entreprises, 16 centres des Impôts, 4 centres des Impôts-recettes, 95 postes comptables non centralisateurs (PNC) dont 2 recettes des Finances, 34 trésoreries principales, etc. . Un des objectifs de la fusion est la mise en place de guichets fiscaux uniques, qu’en est-il dans le Nord ? L’hôtel des finances de Denain a été choisi comme site de préfiguration d’un service des impôts des particuliers (SIP) : il fonctionne depuis le 1er octobre 2008 avec la mise en place d’un comité de suivi bimensuel. La création de quatre nouveaux sites a été validée par la Direction générale pour 2009 (Dunkerque, Hazebrouck, Armentières et Maubeuge). Les structures signalées sont déjà pour trois d’entre elles des hôtels des finances (Dunkerque, Hazebrouck et Armentières). Huit autres SIP seront déployés progressivement en 2010 et 2011. . Comment concilier la nécessité d’être opérationnel et l’organisation à mettre en place dans une direction à forts enjeux ? La période transitoire qui vient de s’ouvrir, et qui ne prendra fin qu’avec la publication des textes instaurant la DRU, nécessite que la circulation de l’information (tant interne qu’externe) et les circuits décisionnels soient immédiatement et constamment adaptés pour permettre un fonctionnement quotidien garantissant une sécurité juridique maximale. A cette fin, mission a été confiée à un directeur départemental du Trésor de suivre tout particulièrement la fusion et la conduite du changement. De la même manière, un chef de cabinet a été nommé et a pour mission la coordination des plannings de l’état-major, le suivi et la préparation des dossiers de réunion et des réponses aux 9 organisation administrative interventions, la mise en œuvre d’une communication renforcée, la mise en état des tableaux de bord ainsi que le suivi de l’ensemble des demandes de la Direction générale, y compris à travers le délégué du directeur général. De la même manière, l’organigramme de la future direction locale unique en cours de discussion auprès de la Direction générale, est un vrai sujet car il pose les fondations de notre future organisation et la réaffirmation de nos différents métiers. Pour relever ces défis, je suis assistée de : – Gilles Roche, chef des Services fiscaux, chargé du pôle transverse (pilotage, moyens et stratégie) ; – Jacques Saillard, trésorier-payeur général, chargé du pôle Gestion publique ; – Alain Saison, directeur des Services fiscaux du Nord (Nord-Lille et Nord-Valenciennes), chargé du pôle Filière fiscale. Dans un ensemble constitué de 4 200 agents, les orientations managériales seront bien évidemment déterminantes avec l’ensemble de l’encadrement dont l’importance dans le département (650 cadres A) doit être soulignée. J’ai déjà procédé à la création d’un comité de pilotage de la fusion (« Copil Fusion ») qui regroupe les principaux acteurs départementaux. Des comptes rendus sont systématiquement rédigés et diffusés le plus largement possible au sein de l’état-major départemental. Cette démarche est complétée par l’information régulière des cadres et des personnels via les sites intranet locaux. Un journal interne commun (intitulé Nord-Fip) a été réalisé et diffusé à l’ensemble du réseau. Dans le prolongement de cette orientation locale, j’ai décidé de créer un certain nombre de groupes de travail, réunissant des cadres, des agents et les organisations syndicales afin que les sujets les plus importants fassent l’objet d’un examen approfondi et concerté. Enfin, au niveau de l’information descendante et ascendante, les fiches CODIR, directement élaborées par les directions Métiers, sont ensuite synthétisées et harmonisées puis transmises à la Direction générale via le délégué du DG. . Cette organisation implique-t-elle un rapprochement physique de certains services ? La concrétisation de la fusion et de l’organisation administrative de la DRU doit se traduire par une adaptation de l’implantation géographique des services à cette nouvelle réalité. Le rapprochement des services de fiscalité directe locale, des services du budget, logistique/immobilier et stratégie et pilotage va être opéré dans les semaines à venir. De même, les services de ressources humaines et des équipes d’inspecteurs principaux chargés d’audits pourront être installés sur les mêmes plateaux. Un service de communication composé d’agents issus des deux réseaux est d’ores et déjà opérationnel. . Comment s’exerce le dialogue social dans ce nouveau schéma ? Trois comités techniques paritaires ont été réunis en septembre pour voter ou informer sur la création du SIP préfigurateur de Denain. Enfin, a été organisée une réunion informelle de l’ensemble des organisations syndicales au cours de laquelle une première présentation du point d’étape de la préfiguration de la DRU et du plan de déploiement des SIP a été réalisée. Cette situation pour autant qu’elle réponde au besoin d’un dialogue social permanent n’est, pour l’instant, pas optimale : la contrainte juridique du maintien des instances paritaires dans chaque direction se double dans le département du Nord de la sujétion liée aux deux directions des services fiscaux. Il importe que le responsable du pôle transverse apparaisse très clairement comme interlocuteur incontournable de l’ensemble des organisations syndicales d’une part, et de toutes les composantes du service central pilotage et moyens, d’autre part. L’absence de délégation de signature tant au sein des DSF que de la trésorerie générale constitue, pendant cette phase transitoire, une réelle difficulté. Des audiences bilatérales avec les organisations syndicales ont eu lieu (encore récemment avec les représentants des cadres comptables) et des visites de sites sont organisées, y compris avec la Direction générale (DLU, MRU, etc.). . Quelle est votre perception du rôle du délégué du directeur général ? L’échelon « délégué du directeur général », est une nouveauté pour le trésorier-payeur général que je suis. Et dans le cadre de la mise en place de la direction locale unique des Finances publiques dont j’aurai la charge, je constate que les échanges sont d’ores et déjà fréquents et très constructifs (dialogue de gestion, circulation de l’information, élaboration du futur PICF, etc.). . Quelles sont les valeurs qui vous guident pour réussir cette fusion ? La réussite de la fusion dans le département du Nord nécessitera d’allier prudence et intelligence dans la prise de décisions, doigté et respect en matière de relations avec les personnels et leurs représentants et souplesse dans la mise en place des structures. Estimer le taux de pauvreté à partir du revenu disponible, du revenu ajusté ou du revenu final Le taux de pauvreté monétaire est défini comme la proportion d’individus ayant un niveau de vie inférieur à un certain seuil, le seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution des niveaux de vie. Le seuil privilégié en France et en Europe est fixé à 60 % du niveau de vie médian. Le concept de niveau de vie généralement retenu pour calculer le taux de pauvreté est celui de revenu disponible. Avec ce concept, le taux de pauvreté estimé par notre modèle est de 12,2 % (pour un seuil de 10 975 c annuels par équivalent adulte). Il est différent du taux du pauvreté présenté dans le chapitre « Revenus » de la vue d’ensemble de cet ouvrage : il renvoie en effet à une autre période de référence, évalue les transferts selon une méthode légèrement différente et intègre des prestations supplémentaires, comme l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa). Si on considère que les transferts en nature, voire les prélèvements sur la consommation, modifient les niveaux de vie des personnes qui en bénéficient, comme présenté dans ce chapitre, il peut être légitime, au moins dans un souci de comparaison internationale, d’estimer également des taux de pauvreté à partir des concepts de revenu ajusté et de revenu « final ». La proportion de personnes pauvres apparaît alors sensiblement plus faible : 5,7 % de la population serait pauvre au vu du revenu ajusté (sous un seuil de pauvreté de 14 540 c annuels par équivalent adulte), et 7,8 % de la population selon le revenu « final » (sous un seuil de pauvreté de 12 530 c annuels par équivalent adulte). Source : France, portrait social, édition 2008. 10 No 1 - Janvier 2009 -