Orthodoxie-Filioque_Document-de-Travail
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Orthodoxie-Filioque_Document-de-Travail
Université Bordeaux Montaigne Master Religions et sociétés Cours de Madame Dennes sur l’Orthodoxie Séance du Vendredi 9 décembre 2016, de 14h30 à 16h30 salle I 311 Le Filioque : questions historiques et culturelles, approches linguistiques et philosophiques Tous les éléments relatifs à cette intervention sont accessibles sur le ce blog dans Documents, et sur le site suivant : http://ww.msha.fr/cercs ; dans le lien : CERCS // documents de travail identifiant : cercs ; mdp : cercs2013 ; dossier : Filioque Article correspondant à ce titre, publié dans la revue Contacts, en 2000 Texte de l’article dans : ‛Orthodoxie_Articles-Dennes_Contacts_TxFr’ Point de départ : ►Rappels historiques : 1. L’énoncé du Crédo en Latin : ‛1.Crédo latin’ ; ‛1.Crédo. Symbole des apôtres’ ; 2. Le grand schisme : le filioque une des principales raisons invoquées : ‛1c. Grand schisme’ ; 3. Histoire de l’instauration, de l’application et du développement du filioque en Occident : ‛1b.Filioque.Repères historiques’ ; ‛5.Meyendorff. Théologie byzantine’ 4. L’opposition des orientaux de rite byzantin (dès le IXe siècle) : 5.Meyendorff. Théologie byzantine’ ; ‛5b.Evdokimov. Theol. Esprit St’ - argument de la tradition inaliénable (la formulation du crédo de Nicée Constantinople : - argument linguistique et philosophique (l’argumentation de Photius contre le filioque: en latin, procedit s’applique à la fois au Saint Esprit et à toutes les personnes de la Trinité. Cela conduit à confondre le caractère hypostatique du Père (seule cause du St Esprit : ekporeusis en grec), et ce qui est spécifique à la Trinité dans son ensemble, la consubstantialité des trois personnes. Dans le cas de l’introduction du filioque par les latins, il y a identification du Père et du Fils selon le principe de la consubstantialité, mais de ce fait le St Esprit étant participant aussi de cette consubstantialité, s’il procède du Père et du Fils, il procède de l’ensemble de la trinité et donc aussi de lui-même. 5.Meyendorff. Théologie byzantine’ ; ‛5b.Evdokimov. Theol. Esprit St’ Voir aussi ‛Filioque. Repères historiques’, p.2 : ► Question dogmatique relative au Filioque et débat théologique Orient-Occident : historique - Ultérieurement, enrichissement de l’argumentation contre le filioque, aux XIIIe-XIVe siècles (Grégoire de Chypre, Grégoire Palamas) : ‛5c.Evdokimov. Theol. Esprit St’ ; ‛5d.Evdokimov. Theol. Esprit St’. ►Transition : recherches de conciliation des deux points de vue : ‛1e.schémas.filioque’. ►La situation actuelle : œcuménisme ? Quelques faits témoignant en faveur de la tendance au rapprochement : - L’appel et la prière du Pape François - La nouvelle politique du nouveau Patriarche Cyrille (Kirill) : l’ouverture et le rapprochement (cf. article HN du 13 février 2010) - La visite du Président Medvedev à Notre Dame de Paris (vénération de la couronne d’épines) Mais s’agit-il de réels rapprochements qui engagent ce qui a divisé les Eglises chrétiennes depuis des siècles ? Ou bien simplement de stratégies politiques (d’attitudes témoignant de l’engagement de l’Eglise Orthodoxe russe dans les affaires politiques) ? I. Divergences et points communs : mise en valeur de l’importance de la question du filioque ►Catholiques et Orthodoxes : les points de divergences Les divergences qui demeurent : - l’intercommunion : elle n’est pas acceptée par les Eglises orthodoxes (communion à la même foi en un Dieu un et Trine, or dans le « Dieu trine » question du SaintEsprit et de sa procession, en rapport avec la question du Filioque) - Les Eglises orthodoxes ont préservé l’unité des rites de l’initiation chrétienne ; les catholiques ont établi une séparation dans le temps : baptême, chrismation (confirmation, onction par l’Esprit Saint), communion. - Les Eglises orthodoxes n’admettent pas le dogme de l’Immaculée Conception (officialisé dans l’Eglise catholique romaine au XIXè siècle). Ils ne rejettent pas l’idée de la virginité de la Vierge, mais craignent une trop grande séparation de Marie par rapport à l’humanité dont elle est représentante et partie intégrante. Par elle, l’humanité tout entière et tout ensemble séparée de Dieu par le péché est redevenue capable de communion avec lui en accueillant le Saint-Esprit (annonce de l’ange Gabriel à Marie : Annonciation). - L’Eglise est conçue, par les catholiques, comme universelle, et l’Eglise de Rome, premier siège patriarcal, comme le centre de cette Eglise universelle. Pour les Orthodoxes, l’Eglise dans sa totalité est une communion d’Eglises locales qui sont toutes des sujets d’égale dignité, à l’image des trois personnes (hypostases) de la Trinité (le précepte des Orthodoxes : maintenir l’unité dans le respect de la liberté des Eglises sœurs). ►Catholiques et Orthodoxes : les points communs (reconnus et affirmés par la commission mixte de dialogue théologique catholique-orthodoxe en 1982, à Munich, et en 1987, à Bari) - une même conception sacramentelle de l’Eglise : L’Eglise comme lieu où, sous la forme de signes visibles (symboles), est actualisé l’unique mystère du salut de l’humanité, en Christ, par l’Esprit Saint (donc, même dans ce qui est commun, référence à ce qui a séparé : la procession de l’Esprit Saint) - idée d’une succession apostolique (à la différence des protestants) - croyance en la présence réelle du Christ dans l’eucharistie ou transsubstantiation (à la différence des protestants) : continuité qui relie les prêtres et en particulier, les évêques, actuels et de toutes les époques passées (et futures) aux Apôtres et au Christ) ►Ecclésiologie et théologie du Saint-Esprit : le Nœud du problème. Le motif théologique du schisme de 1054 : l’ajout du filioque au credo consacré par les conciles œcuméniques (cf. texte du credo) Cependant, dans la ligne d’une politique de rapprochement : ‛Œcuménisme.1965-1988’. - Le COE : Conseil œcuménique des Eglises - La Commission mixte de dialogue théologique catholique-orthodoxe ►Pour que le Filioque ne soit pas un obstacle à l’unité (ou tout au moins au rapprochement) des Eglises, il faut montrer qu’il n’implique : - ni l’affirmation de deux sources de la divinité (le Père et le Fils) - ni une subordination de l’Esprit (Trois personnes de mêmes nature et dignité) Préserver l’équilibre entre deux aspects de l’Eglise : - L’aspect christique et institutionnel - L’aspect « pneumatique » (sa réalité spirituelle, qui se rattache à l’Esprit) ►Deux questions historiques préalables : 1/ Les premiers conciles œcuméniques : comment s’est mise en place la profession de foi des Chrétiens (dans l’Eglise encore indivise), celle du crédo de NicéeConstantinople (cf. document joint : ‛3d.Conciles oeucuméniques’. 2/ Les événements qui ont conduit à l’introduction du filioque dans le crédo latin, à sa reconnaissance par Rome, puis à l’événement de 1054 : Le Cardinal Humbert, représentant du pape, dépose sur l’autel de Sainte Sophie la bulle d’excommunication (contre l’Eglise orthodoxe, alors dirigée par le Patriarche Michel Cérulaire) : ‛1b.filioque.repères historiques’. ► Textes de référence et documents de travail pour introduction 1/Excommunication de Michel Cérulaire (Patriarche « œcuménique » de Constantinople) par le Cardinal Humbert, légat du Pape (Léon IX décédé en avril). « On remarque l’incroyable catalogue des erreurs prêtées aux Byzantins, noyant en son sein le principal point de divergence véritablement théologique sur la procession du Saint Esprit, le célèbre Filioque…. » (présentation du texte de l’excommunication, in M.F. Auzépy, M. Kaplan, B. Martin-Hisard (dir.), La Chrétienté orientale. Du début du VIIe siècle au milieu du XIe, Paris, SEDES, 1996, p. 244). Voir : ‛1b.Filioque.Repères historiques’ 2/ texte extrait de J. Meyendorf, Initiation à la théologie byzantine, Paris, Cerf, 1975, p. 124 sq. sur l’histoire de l’apparition et de l’évolution du filioque : 5.Meyendorff. Théologie byzantine’ 3/ Textes extrait de P. Evdokimov, La théologie de l’Esprit Saint, Cerf, Paris, 1977. : ‛5b.Evdokimov. Theol. Esprit St’ ; 5c.Evdokimov. Theol. Esprit St’ ; ‛5d.Evdokimov. Theol. Esprit St’. 4/ fiche sur le Grand schisme. ‛1c. Grand schisme’ II/ Présentation et études des textes se rapportant à la question du Filioque : ● W. Kasper, Le Dieu des Chrétiens (Paris, Cerf, 1985, p. 316-317) : ‛8. Kasper. Dieu des Chrétiens’ Entre les Grecs et les Latins : 1/ Différence dans les modèles représentatifs et dans les conceptions théologiques. Pour les grecs : insistance sur le Père en tant que principe unique de la divinité ; chez les latins, isolement de l’Esprit. 2/ Modifications introduites avant la vulgate : non significatives pour la différenciation entre chrétiens. Point de départ : Jn 15, 26 : ho para tou patros ekporeuetai. Puis para remplacé par ek, et Ekporeuetai (présent) remplacé par ekporeuomenon (part. pres.). 3/ Passage à la version latine avec la Vulgate (IVè siècle : Saint Jérôme), le changement de terme (« processio » à la place d’ « ekporeusis ») entraîne un changement de signification. Problèmes liés au changement de sens (processio plus général qu’ekporeusis, « peut s’appliquer à tous les processus intra-trinitaires »). Implications théologiques et résonances philosophiques. ●Paul Evdokimov, La Théologie de l’Esprit Saint (Cerf, Paris, 1977, p. 56-58 « La Procession du Saint-Esprit » : ‛6b.Evdokimov. Theol.Esprit St’ Spécificité de chaque interprétation (dans l’univers latin : impossibilité de séparer le Père du Fils pour penser la spiration de l’Esprit ; dans l’univers grec : impossibilité de les réunir). ● Paul Evdokimov, La Théologie de l’Esprit Saint (Cerf, Paris, 1977, p. 58-59 : « Les apports du concile de Lyon (unioniste) de 1274 : ‛6c.Evdokimov. Theol.Esprit St’ Introduction de la différence entre trinité immanente et trinité économique (entre « cause » et « raison d’être »), pour expliquer l’introduction du filioque et atténuer l’importance de la différence entre l’Orient et l’Occident. ● Paul Evdokimov, La Théologie de l’Esprit Saint (Cerf, Paris, 1977, p. 60 et p. 56 : Sur les réactions des byzantins aux justifications théologiques de l’introduction du filioque en Occident. ‛6b.Evdokimov. Theol.Esprit St’ ● Paul Evdokimov, La Théologie de l’Esprit Saint (Cerf, Paris, 1977, p. 60-61 : Sur Grégoire Palamas et la priorité de l’existence sur l’essence (implications philosophiques inverses par rapport à l’Occident latin, où l’essence prime sur l’existence, cf. Saint-Anselme, argument de l’existence de Dieu). ‛6c.Evdokimov. Theol.Esprit St’ ; ‛6d.Evdokimov. Theol.Esprit St’ ●Dans l’Occident latin, les implications philosophiques de l’adjonction du filioque. Le rapport à la priorité accordée à l’essence sur l’existence : - texte de l’argument de Saint Anselme : ‛6b.StAnselme’ - texte d’E. Gilson, l’Etre et l’essence, Paris, Vrin, 1981, p. 155, 153, 158 : ‛6a.Gilson_Etre et Essence’ ● Schémas : « Pour faciliter la compréhension du filioque » (Trinité économique et Trinité immanente), extrait de Jean-pierre Batut, « Le Filioque, pomme de discorde entre l’Orient et l’Occident ? », Revue d’Etude slaves, Paris, LXVIII/3, p. 385-398 : ‛1e.schémas.filioque’. III/ Texte du cours : « Approches linguistiques et philosophiques de la question du Filioque » (M. Dennes) Conclusion : ►Texte de Mgr Serge, publié in Istina, 1972, 3-4, p. 289-291, sur l’esprit de tolérance nécessaire à la compréhension mutuelle et le constat que les différences sont de nature uniquement culturelles. ‛3b.MgrSerge_istina_Question du Filioque’ ►Illustration : la Trinité de Roublev.