1810 CHEZ L`AMBASSADEUR D`AUTRICHE

1810
CHEZ L'AMBASSADEUR D'AUTRICHE
C’était le dimanche 1er juillet 1810, le prince de Schwartzenberg,
ambassadeur d’Autriche en France, avait préparé une fête pour célébrer le
mariage de Napoléon Ier avec Marie-Louise .l'ambassade d'Autriche à Paris
le juillet 1810
Pour recevoir les douze à quinze cent invités, le prince avait fait
construire une grande salle en planche décorée de draperies et d’un immense
luminaire. Tout se passait bien lorsqu’une bougie mit le feu à la draperie et
s’étendit si rapidement qu’en un instant, les invités se trouvèrent sous un ciel
de feu parmi lesquels on faillit compter l’empereur.
Dès que l'Empereur eut jugé l'impossibilité de l'éteindre, il prit avec
calme la main de l'Impératrice et la conduisit hors du jardin. Dans la salle, le
plafond lâchait des lambeaux de feu qui incendiait les invités. Très vite, cela
devient un véritable brasier puis la voûte s’effondra. On compta une dizaine de
victimes et une centaine de brûlés, cela attira l’attention de Napoléon sur
l’organisation des pompiers.
Avant que le danger se fût révélé, on avait refusé de laisser entrer les
gardes-pompes dans l’intérieur de l’hôtel, et lorsque le feu éclata, la foule, qui
se précipitait dehors, les empêcha de pénétrer dans les appartements assez à
temps pour prévenir les malheurs qui eurent lieu.
Ce désastre fit sentir le besoin d’une autorité plus large, d’un
commandement plus énergique, et l’empereur décida que les gardes-pompes
seraient mis sur un pied complètement militaire, ce qui fut régularisé.
Un décret du 18 septembre 1811 créa un bataillon de sapeurspompiers à l’effectif de 500 hommes qui furent soumis à la discipline et aux
lois militaires et durent être casernés.
Tous les sous-officiers, caporaux et soldats de l’ancien corps furent
conservés et le nouveau corps acheva de se recruter par des enrôlements
volontaires.
Émile de La Bédollière, (1812-1883). Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements./Gallica - BNF