redécoupage des cantons - EELV Seine-et

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redécoupage des cantons - EELV Seine-et
LE PARISIEN 77 S – 06 11 2013
L’Etat concocte le redécoupage des cantons en toute
discrétion
Moins de cantons, mais plus d’élus et surtout une stricte parité…Voici les grandes lignes de la réforme
de l’élection des conseillers généraux qui doit aboutir dans les prochains mois en Seine-et-Marne.
Thomas Poupeau | Publié le 6 nov. 2013, 07h00
Le puzzle électoral se monte petit à petit. Après le redécoupage des circonscriptions en 2010, c’est au tour des
cantons d’être revus par l’administration, en vue des élections de 2015. Ainsi, en Seine-et-Marne, on va passer « de
43 cantons actuellement, à 23 cantons », résume Nicole Klein, la préfète. Laquelle a produit une note au ministère de
l’Intérieur, en fonction des doléances exprimées par les parlementaires seine-et-marnais. Une note qu’elle garde pour
l’instant confidentielle.
En 2015, 46 conseillers départementaux seront élus
Les contours du redécoupage seront ensuite présentés pour un avis consultatif au conseil général en décembre, avant
que le Conseil d’Etat ne tranche. « Il faut que tout soit bouclé en mars 2014, soit un an avant le scrutin concerné »,
précise la préfecture. Jusqu’ici, les conseillers généraux n’ont pas été consultés pour donner leur avis. Seul
le président du conseil général, Vincent Eblé, a été consulté, mais en tant que sénateur. Ce redécoupage est le
résultat d’une loi promulguée en mai dernier, qui a notamment révisé le mode de scrutin des élections cantonales, et
abrogé la loi prévoyant de fusionner élus départementaux et régionaux, prévue par legouvernement Sarkozy. Si le
nombre de cantons sera divisé par deux, il n’y aura toutefois pas moins d’élus, puisque cette réforme prévoit aussi
l’élection d’un duo composé d’un homme et d’une femme sur chacun de ces nouveaux cantons, au nom de la parité.
Soit 46 « conseillers départementaux » qui seront élus en mars 2015.
« Outre l’aspect de parité, le but de cette réforme, c’est de rééquilibrer les populations, notamment sur les cantons
ruraux où le nombre d’habitants est bien inférieur aux territoires urbains », poursuit Nicole Klein. Ainsi, en Seine-etMarne, le canton de Bray-sur-Seine — à l’extrême sud du département — compte à peine 12000 habitants… contre
près de 35000 pour celui de Chelles, ou même plus de 50000 habitants sur le canton de Torcy.
Election cantonale
T.P. | Publié le 6 nov. 2013, 07h00
Jusqu’ici, les conseillers généraux étaient renouvelés pour moitié tous les trois ans, au suffrage universel direct par les
électeurs d’un canton, dans le cadre d’un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. A partir de 2015, les deux
conseillers départementaux, un homme et une femme, seront élus pour six ans dans chaque canton, via un scrutin
majoritaire à deux tours. A noter que pour être élu au premier tour, chaque binôme devra recueillir à la fois la
majorité absolue des votes et les voix du quart des électeurs inscrits. Si aucun des binômes ne l’emporte au premier
tour, le second tour fait s’affronter les deux binômes arrivés en tête, ainsi que ceux qui ont obtenu au moins 12,5%
des voix.
Vincent Eblé : « Une réforme qui va féminiser la vie
politique »
Président du conseil général
T.P. | Publié le 6 nov. 2013, 07h00
Il est le patron du département depuis neuf ans, et a annoncé qu’il n’en briguerait pas la présidence en 2015. Mais
c’est en sa qualité de sénateur que Vincent Eblé (PS) a fait partie des parlementaires reçus par la préfète il y a
quelques mois, pour discuter du redécoupage des cantons en Seine-et-Marne. D’emblée, il salue « une réforme qui va
permettre de féminiser la vie politique ». Et assure également qu’elle permettra de « rééquilibrer les populations »
entre tous les cantons. Ainsi, il réfute l’idée d’un abandon des populations rurales, défendue par le députémaire UMP de Provins, Christian Jacob. « Certes, il y aura moins de cantons, mais plus d’élus. Ce qui est meilleur pour
les territoires », tonne-t-il.
Il rappelle que l’UMP — « Christian Jacob en tête » — avait, sous la présidence Sarkozy, voté pour la réforme des
conseillers territoriaux. « Avant d’être abrogée, cette loi aurait dû fusionner élus départementaux et régionaux, en
portant leur nombre à 35 pour la Seine-et-Marne, poursuit le sénateur. Dans ce cas-là, oui, les ruraux auraient été
sous-représentés! »
Quant à sa vision défendue devant la préfète, Vincent Eblé souhaite que le redécoupage s’adosse aux frontières
actuelles des « intercommunalités et aux bassins de vie ». « En fonction des territoires, la population pourra varier de
20% entre chaque nouveau canton. Ce qui laisse une marge de manœuvre confortable pour mettre en œuvre ce
redécoupage dans un département comme la Seine-et-Marne », précise-t-il.
Christian Jacob : « Les ruraux vont être sous-représentés »
Député-maire UMP de Provins
T.P. | Publié le 6 nov. 2013, 07h00
Avec en moyenne moins de 16500 habitants par canton, l’arrondissement de Provins — la ville dont Christian Jacob
(UMP) est maire depuis 2001 — est le moins peuplé du département. Celui qui est aussi le patron des députés UMP à
l’Assemblée nationale se pose donc en défenseur de la ruralité. Et craint que le redécoupage des cantons ne provoque
une « sous-représentation » des secteurs ruraux. « Aujourd’hui, le croissant est du département, qui part de Lizy-surOurcq jusqu’à Nemours, en passant par Provins, compte vingt cantons et représente la frange rurale de la Seine-etMarne. Or, avec ce redécoupage, nous risquons de passer à six cantons! », assure Christian Jacob.
Devant la préfète de Seine-et-Marne, l’élu a défendu l’idée que « le redécoupage doit s’appuyer sur des frontières qui
existent déjà ». Il précise : « On vient déjà de remodeler les circonscriptions, autant s’appuyer sur ce cadre. On ne va
pas tout bouleverser en permanence », insiste Christian Jacob. Qui s’inquiète aussi que « Vincent Eblé, pourtant
sénateur socialiste, n’ait aucune visibilité sur ce que compte faire le ministère de l’Intérieur quant à ce redécoupage ».
Enfin, il juge « tordu » le concept d’un binôme paritaire élu au prochain scrutin départemental : « Sur un même
territoire, élire deux personnes, c’est risqué. Que fait-on s’ils ne sont pas d’accord? »

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