La 67e édition des 24 Heures du Mans s`est déroulée les 12 et 13

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La 67e édition des 24 Heures du Mans s`est déroulée les 12 et 13
1999
La 67e édition des 24 Heures du Mans s'est déroulée les 12 et 13 juin 1999 sur le circuit de la
Sarthe.
Samedi soir à 20 h 48, l'écurie Mercedes déchire l'affiche de la 67e
édition des 24 Heures du Mans. A ce moment de l'épreuve, le duel annoncé entre le
constructeur allemand et son concurrent japonais Toyota bat encore son plein. Seul BMW
s'affirme alors en mesure de jouer le rôle d'arbitre grâce à une voiture plus légère et moins
vorace en carburant que ses rivales. Les BMW apparaissent d'ailleurs régulièrement en tête de
la course, à la faveur de ravitaillements plus rapides. Puis, tout se précipite. Alors qu'un
énorme soleil rouge tombe derrière les tribunes de la ligne droite des stands, les écrans géants
du circuit relaient une image effrayante. Le prototype Mercedes n°5, dont l'Ecossais Peter
Dumbreck vient de prendre le volant, s'envole à plus de 300 km/h, alors qu'il était dans le
sillage d'une Toyota. Après son looping, la Mercedes s'abîme au-delà du rail de sécurité.
Depuis les essais officiels de jeudi soir, c'est le troisième accident de ce type qui frappe une
Mercedes. Le pilote de la n°6, encore en course et prétendant à la victoire, est immédiatement
appelé: il doit rentrer au stand. Le rideau de fer tombe alors sur les installations de l'équipe
allemande. Quelques minutes plus tard, une fois rassuré sur le parfait état de santé de
Dumbreck, Mercedes confirme son retrait de l'épreuve. Un abandon qui, sans l'insistance des
directeurs maison, aurait dû être un forfait pur et simple après les accidents de jeudi soir et de
samedi matin, au cours desquels le pilote australien Mark Weber a chaque fois été victime
d'un envol à haute vitesse qui aurait pu se terminer tragiquement. Malgré des milliers de
kilomètres d'essais et des moyens techniques et financiers colossaux, les ingénieurs de
Mercedes n'ont pas décelé un défaut aérodynamique fondamental qui rendrait les voitures
allemandes sensibles au déventage. C'est un terrible revers pour Mercedes, qui laisse la
vedette à ses concurrents directs, BMW et Audi, les seuls en mesure de contester la
domination des Toyota. Toyota au garage. Mais, fidèle à la légende, la nuit du Mans fait son
oeuvre. Coup sur coup, le constructeur japonais perd ses deux voitures les plus rapides. La
première celle de Brundle, auteur du meilleur temps aux essais sur accident après éclatement
d'un pneu. L'autre celle de Boutsen à la suite d'un accrochage avec une voiture plus lente.
Pour BMW, l'horizon se dégage et les deux prototypes allemands monopolisent le haut du
classement. La dernière Toyota se place en embuscade, espérant une défaillance toujours
possible de ses rivales. L'espoir des Japonais renaît en fin de matinée, dimanche, lorsque la
voiture de tête sort de la piste. La Toyota se retrouve deuxième derrière la dernière BMW
encore en piste. Dernier coup de théâtre, les positions se figent à moins d'une heure de
l'arrivée, lorsqu'une crevaison retarde la Toyota.
A 16 heures et quelques secondes, c'est donc la BMW de l'équipage Winkelhock-MartiniDalmas qui remporte cette édition des 24 Heures du Mans, devant 200 000 spectateurs. C'est
le quatrième succès personnel pour le Français Yannick Dalmas. Et le triomphe pour BMW,
qui s'impose ici pour la première fois.
Lionel Froissart

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