personnel occasionnel : suppression de plusieurs emplois
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personnel occasionnel : suppression de plusieurs emplois
PERSONNEL OCCASIONNEL : SUPPRESSION DE PLUSIEURS EMPLOIS Cette nouvelle capsule syndicale aborde un sujet qui préoccupe beaucoup le SPGQ : la suppression d’emplois occasionnels au gouvernement du Québec. Depuis janvier 2014, ce sont 724 professionnelles et professionnels au statut occasionnel qui ont perdu leur emploi. Malgré un besoin flagrant de personnel professionnel expérimenté au sein de la fonction publique, le gouvernement a mis fin à ces contrats ou a décidé de ne pas les renouveler. Ces employés étaient pourtant qualifiés et certains comptaient plusieurs années d’expérience. Ils ont tout de même été parmi les premiers à subir les orientations du gouvernement au pouvoir depuis avril 2014. Il y a un coût énorme à ne pas renouveler ces contrats. Premièrement, ces employés ont été formés et connaissent déjà les systèmes en place; ils sont fonctionnels depuis un bon moment. De plus, une jeune professionnelle ou un jeune professionnel ne reste pas nécessairement longtemps sur l’assurance-emploi : généralement, elle ou il peut trouver rapidement un nouveau travail. Comme la fonction publique n’est absolument pas compétitive sur le plan salarial, plusieurs jeunes professionnels ne rentreront pas au bercail, même s’ils sont rappelés par leur ancien ministère ou organisme. Alors que le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, promet de mettre un frein à l’usage exagéré de la sous-traitance, certains employés occasionnels seront remplacés par du personnel étudiant. D’autres seront réembauchés comme consultants à l’externe, donc en sous-traitance. Il est ironique d’observer qu’un employé puisse être réembauché le lendemain même de la fin de son contrat. Si une pratique de ce genre est observée dans votre milieu de travail, il faut en aviser vos délégués syndicaux car, après avoir obtenu toute l’information nécessaire, s’il y a lieu, il est possible de déposer une plainte à la Commission de la fonction publique du Québec. Rien ne garantit à ces personnes qu’elles retrouveront leur emploi, mais cela permet de dénoncer des pratiques illégales en vertu de la Loi sur la fonction publique. Ces mises à pied abusives ont de lourdes conséquences pour les personnes concernées. Celles-ci devraient toujours s’informer auprès de leur syndicat pour s’assurer que leurs droits sont respectés. Fonction publique : professionnelles et professionnels du SPGQ de 2014 à 2015 Janvier 2014 Mai 2014 Janvier 2015 Mai 2015 Occasionnels Temporaires Permanents 1 999 2 513 13 463 1 596 2 340 13 702 1 616 1 813 14 204 1 275 1 617 14 401 Totaux 17 975 17 638 17 633 17 293 Comme vous pouvez le constater à la lecture du tableau ci-dessus, plus de 700 employés occasionnels ne sont plus dans la fonction publique actuellement. Il est vrai que la fonction publique compte environ 1 000 employées et employés permanents de plus qu’en janvier 2014. Cependant, ils étaient 2 513 à attendre une nomination à la même époque. Il fallait s’attendre à ce qu’un certain nombre parmi ceux-ci obtiennent enfin le statut permanent. Une diminution importante d’employés temporaires est également observée; ils sont passés de 2 513 à 1 617. Par conséquent, nous pouvons constater que non seulement le gouvernement supprime de nombreux emplois occasionnels, mais il bloque le processus de nomination. Le SPGQ entend être vigilant sur ce fait, car il sera impossible d’accorder les mêmes services à la population avec autant de départs non comblés. À titre d’exemple, le SPGQ a appris récemment qu’une dizaine de professionnels (à statut occasionnel) à l’Institut de la statistique du Québec ont perdu ou perdront leur emploi. Le ministère de la Sécurité publique, celui des Finances, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ainsi que d’autres ministères et organismes ont aussi été durement frappés par les suppressions d’emploi. Parmi les conséquences pouvant découler de ces pertes d’emploi, notons que certaines recherches, enquêtes ou d’autres projets pourraient être abandonnés, faute de personnel pour les mener à terme. Les conventions collectives ne prévoient généralement que le délai pour aviser du nonrenouvellement d’un contrat. Dès que l’employeur décide de ne pas renouveler celui-ci, les syndicats disposent de peu de moyens d’action, sauf de dénoncer sur la place publique les pertes d’emploi occasionnées par les mesures d’austérité dictées par l’employeur. La situation mérite d’être dénoncée car, compte tenu de leur statut plus que précaire, beaucoup d’employés occasionnels n’osent pas parler. Faites nous confiance et informez vos déléguées et délégués du SPGQ des situations problématiques que vous vivez!