Rapport de stage

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Rapport de stage
Rapport de stage
Lieu :
AMCB Vétérinaires
( Strasbourg)
Période : 29.05.2012 au 21.06.2012
Dans le cadre de mes études vétérinaires à l’Université Ludwig Maximilian à Munich en Allemagne,
je dois réaliser au cours de la dernière année une période de stages pratiques d’une durée de seize
semaines. J’ai choisi de répartir ces seize semaines de stage sur quatre stations différentes d’une
durée de quatre semaines chacune, afin de diversifier le plus possible les types d’expériences. J’ai
ainsi effectué une moitié de mes stages en Allemagne, l’autre moitié en France, dans une clinique
vétérinaire de l’un des départements d’outre-mer, l’ile de la Réunion, et dans une clinique
vétérinaire à Strasbourg.
C’est sur ce dernier que se porte mon rapport.
Le choix d’effectuer une partie de mes stages en France et plus particulièrement à Strasbourg, n’est
pas le fruit du hasard. Née de père allemand et de mère française, j’ai vécu en France et j’ai été
scolarisée dans les établissements internationaux de Strasbourg, siège des institutions européennes,
où résident beaucoup de ressortissants étrangers. Je suis de ce fait, bilingue. Mon baccalauréat en
poche, j’ai posé ma candidature afin d’intégrer une faculté vétérinaire en Allemagne. Reçue à
Munich, j’ai effectué mes cinq premières années d’études dans cette ville et la totalité de mes stages
en Allemagne.
J’ai mis à profit la période de stages pratiques pour effectuer des stages également en France, pays
que je considère comme mon pays d’origine.
Mon objectif était de me familiariser avec les conditions de travail des vétérinaires en France, de
comparer les deux approches (allemande et française) du métier, afin de voir si les techniques et les
points de vue divergent. N’excluant pas l’éventualité d’exercer un jour en France, il est important
pour moi d’améliorer ma maîtrise du vocabulaire scientifique et technique français.
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J’ai choisi d’effectuer mon stage au sein de la clinique vétérinaire « AMCB vétérinaires » car elle est
située à Strasbourg, ce qui représente un certain avantage concernant le logement. Je pouvais en
effet habiter au domicile de ma mère durant la période de stage.
Je ne connaissais pas cette clinique auparavant et c‘est en faisant des recherches sur internet que
j’ai découvert leur site.
Après un échange de mails, j’ai été conviée à un entretien avec le Dr. Mourey qui m’a présentée à
son équipe et fait visiter les lieux. L’accueil a été très chaleureux, ce qui a conforté mon choix.
L’association des trois vétérinaires (les Dr. Mourey et Dr. Barny diplômés de l’école vétérinaire de
Lyon, le Dr. Goyaut diplômé en Belgique), et les trois assistants vétérinaires composent le personnel
de la clinique. Construite en 2003, la clinique est une installation moderne qui dispose de tous les
appareils nécessaires aux diagnostiques et aux analyses : radiographie digitale, échographes,
endoscopie, appareils d’analyses sanguines, salle de chirurgie avec gazeuses, un chenil
d’hospitalisation ainsi que deux salles de consultation.
Parallèlement aux visites quotidiennes et aux consultations vaccinales, ont lieu tous les jours diverses
chirurgies allant des :
-
simples opérations de convenance, telles des ovario-hystérectomies et castrations, excisions
de tumeurs, détartrages,
aux opérations plus complexes telles que des opérations des ligaments croisés,
ostéosynthèses suite à des traumatismes, gastrotomies, etc.
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Mon stage s’est déroulé du 29 mai au 21 juin 2012.
A partir de la deuxième semaine, une seconde stagiaire américaine effectuant ses études à Chicago
(USA), nous a rejoints. Nos échanges m’ont permis de constater que le déroulement des études
vétérinaires aux Etats-Unis diffère de celui de la France ou de l’Allemagne.
Une journée type à la clinique « AMCB vétérinaires » se déroule de la façon suivante :
Consultations du matin de 8h30 à 10h30. C’est aussi à ce moment-là qu’ont lieu les consultations
préopératoires avec les animaux qui seront opérés dans la matinée. Elles visent à effectuer un
dernier examen clinique de l’animal, mais aussi à informer et surtout à rassurer les propriétaires
quant au déroulement des opérations et au suivi postopératoire.
Vers 10h30 commencent les chirurgies ainsi que les analyses et examens des animaux (prises de
sang, échographies, radiographies). Ces derniers restent stationnaires pendant la journée. Avant de
se rendre en salle d’opération, l’équipe se retrouve autour d’un café.
En général deux vétérinaires opèrent en parallèle avec l’aide des ASV (*).
Selon l’affluence, les chirurgies se terminent entre 13h et 13h30. A partir de 14h30-15h00 les
consultations reprennent en moyenne jusqu’à 19h00 ou 19h30. Le samedi, le cabinet est également
ouvert de 8h30 à 12h30. Une fois par mois la clinique vétérinaire assure une garde permanente afin
d’accueillir toutes les urgences du secteur Strasbourg.
Durant toute la durée de mon stage j’ai pu assister le matin aux consultations, puis aux interventions
chirurgicales. Pour certaines d’entre elles, j’avais la possibilité d’assister directement l’un des
vétérinaires (préparation, fixation, nettoyage et désinfection de l’animal, tenir des pinces, surveiller
l’anesthésie).
Si ce n’était pas le cas j’avais toujours l’opportunité, étant aux premières loges, de poser des
questions concernant les techniques d’opération.
(*) ASV = Auxiliaire spécialisé vétérinaire
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En général je rentrais chez moi pendant la pause de midi, ou je mangeais sur place. Il est aussi arrivé
que toute l’équipe aille déjeuner ensemble au restaurant. Je revenais ensuite au cabinet vers 15h
pour assister aux consultations de l’après-midi.
Outre les opérations de routine quotidiennes (différentes techniques de castration ou de stérilisation
de la chatte ou de la chienne, ovariectomie par la ligne blanche ou par les flancs ou ovariohystérectomie par la ligne blanche), j’ai eu l’opportunité d’ assister à des opérations moins usuelles,
telles des chirurgies des tissus mous (excisions de fibrosarcome chez le chat ), des chirurgies sur des
NACs (*), ( stérilisations, tumeurs, hernies) ou même, encore bien moins commun, la pose d’un surgé
chez un BOA suite aux morsures d’un rat.
J’ai également assisté à des opérations à caractère plus urgent lorsque l’animal se trouvait déjà en
était de santé critique. C’était notamment le cas de deux chiennes qui ont dû subir une ablation de
l’utérus à la suite d’un pyomètre, ou encore chez des chiens qui avaient avalé des corps étrangers
(cailloux ou os) menaçant de perforer l’estomac ou l’intestin ou de provoquer des occlusions et qui
ont pu être sauvés grâce à des gastrotomies.
L’expérience la plus marquante a été le sauvetage d’un chiot bouledogue français qui, depuis
plusieurs jours, montrait des difficultés respiratoires sévères et ne répondait pas à la thérapie initiée
par son vétérinaire traitant. Une exploration plus approfondie sous anesthésie générale de la gueule
et de la gorge, a révélé une perle coincée dans la trachée qui encombrait la totalité des voies
respiratoires. Le corps étranger a pu être retiré à l’aide d’une pince. En fin de compte, plus de peur
que de mal dans une situation qui aurait pu être fatale.
Conclusions personnelles :
Il m’a fallu quelques jours pour trouver ma place et me sentir totalement à l’aise. Il fallait d’abord
apprendre à connaître les vétérinaires et les ASV, cerner leurs personnalités respectives. Il est
important de savoir faire preuve d’un minimum d’autonomie et de s’autogérer au mieux au
quotidien, par exemple de suivre les vétérinaires en consultation sans y être explicitement invitée.
Au début cela n’a pas forcément été très évident pour moi jusqu’à ce que je comprenne qu’il ne
s’agissait pas d’un désintérêt de leur part mais qu’ils étaient souvent très occupés et ne pouvaient
pas, en plus de la gestion des consultations, m’accorder toute l’attention qu’ils auraient voulue. Avec
le temps j’ai pris des initiatives, j’ai entrepris de m’occuper de certaines choses pour essayer de me
rendre utile à défaut de pouvoir réaliser moi-même beaucoup des interventions pratiques. J’allais
donc chercher des vaccins au réfrigérateur, j’introduisais et ramenais les animaux au chenil, prenais
en charge les sorties des chiens stationnaires.
Du point de vue de l’apprentissage pratique (prises de sang, pose de cathéters, surgés), j’ai
malheureusement peu appris durant ce stage. Contrairement à certains stages que j’avais effectués
auparavant en Allemagne et durant lesquels j’étais appelée à travailler de manière autonome et à
effectuer la quasi-totalité des taches d’un vétérinaire, mise a part les chirurgies, je n’ai durant ce
stage pas pu améliorer ma pratique.
NACs (*) = Nouveaux Animaux de Compagnie (lapins, furets, cochons d’Inde)
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Je le déplore quelque peu car étant donné que l’apprentissage pratique est très limité à l’université,
la période de stage est pour les étudiants l’occasion d’acquérir un minimum d’habilité et de savoirfaire. Cela étant, les vétérinaires m’avaient prévenue de cette situation en me disant qu’en France il
s’agissait de « stages d’observation » et que les stagiaires n’étaient autorisés à pratiquer que dans de
très rares cas, ceci essentiellement pour des raisons d’assurance.
Néanmoins, le stage a été plaisant. J’ai expérimenté beaucoup de choses nouvelles, et j’ai revu et
approfondi mes connaissances de base. J’ai pu beaucoup comparer avec ce que j’ai vu jusqu'à
présent en Allemagne. J’ai constaté de nombreuses similitudes bien-entendu, mais également
d’importantes divergences (autres techniques d’opération, autres traitements médicamenteux,
autres schémas vaccinaux) imputables certes à un enseignement différent, mais également à
l’approvisionnement auprès de laboratoires différents.
J’ai pu rafraichir mon savoir de base acquis en Allemagne tout en réapprenant le vocabulaire et les
termes adéquats en France et cela ne m’a, à mon grand soulagement, posé aucun problème.
Je retiendrai surtout l’ambiance très conviviale et très détendue qui régnait au sein de l’équipe ainsi
que l’accueil très chaleureux de tout le personnel, toujours prêt à aider et à répondre aux questions.
J’ai beaucoup apprécié la mentalité des vétérinaires à laquelle j’adhère aussi totalement. Ils
défendent une philosophie et une façon de travailler qui sera par la suite, je l’espère, aussi la
mienne. En effet ils font preuve de patience, de disponibilité, ils ont le goût du contact humain et
entretiennent des rapports très chaleureux avec les propriétaires des animaux. Ils prônent le respect
de l’animal et le combat contre la douleur animale tout en dénonçant l’acharnement thérapeutique.
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La clinique AMCB vétérinaires est très ouverte aux demandes d’étudiants, y compris celles émanant
d’étudiants étrangers. Tout au long de mon stage, les vétérinaires ont montré beaucoup d’intérêt
pour l’enseignement dispensé en Allemagne ou encore aux Etats-Unis. Ils étaient très flexibles sur les
horaires.
Je ne peux malheureusement pas apporter ma contribution à la question des logements sur
Strasbourg car j’ai logé dans ma famille.
Strasbourg est une ville dynamique, touristique, qui a beaucoup à offrir dans le domaine culturel en
dehors du stage. La clinique est accessible avec les transports en commun ou à vélo.
Une bonne maîtrise du français est indispensable afin de pouvoir suivre les consultations ainsi que les
chirurgies. En effet la clinique a une clientèle très nombreuse et le rythme de travail est très soutenu
ce qui laisse peu de temps aux vétérinaires pour s’occuper des stagiaires au cas par cas.
Au terme de cette nouvelle expérience en milieu vétérinaire, je suis absolument convaincue que le
choix de mon orientation professionnelle est le bon.
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