LE DOSSIER DU JOUR | EN ISÈRE - UFC

2 | DIMANCHE 13 MARS 2016 | LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ
LE DOSSIER DU JOUR | EN ISÈRE
VOUS & NOUS
ISÈRE | À l’image de Saint­Nizier­en­Moucherotte, des communes de l’Isère et, plus
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Le compteur électrique
Anne Hidalgo,
le FN lui dit merci !
Ce jour-là, sur i TÉLÉ, Anne Hidalgo voyageait dans le temps.
Portée par sa fougue républicaine, plus professorale que jamais, elle
proclamait : « Pendant la guerre, le Front national a soutenu la
politique de collaboration avec les nazis. » Bigre. Les enfants des
écoles ont dû prendre leur calculette. Comment un parti fondé en
1972 a-t-il pu frayer avec la clique hitlérienne entre 1939 et 1945 ?
Sauf à emprunter la voiture de Doc dans « Retour vers le futur », on
ne voit pas. Le tribunal non plus, qui vient de condamner la maire de
Paris pour « diffamation ». Une amende de 500 euros avec sursis,
presque symbolique. Mieux vaudrait, dans un cas pareil, admettre
sa bévue et passer à autre chose. Mais la championne du « Vivre
ensemble », un rien vexée, refuse d’admettre la sanction et
interjette aussitôt appel. Jean-Marie Le Pen n’a-t-il pas déclaré que
l’occupation allemande « ne fut pas si inhumaine en France » ? Ne
refuse-t-il pas de considérer Pétain comme un traître ? N’a-t-il pas
odieusement minimisé l’holocauste des Juifs ? Oui, oui et oui.
L’opprobre de ses propos, jamais démentis, suivra le « Menhir »
jusqu’à la tombe. Reste qu’on ne saurait manipuler l’Histoire au gré
de sa fantaisie. Le FN a vu le jour sous Pompidou, qui gracia
d’ailleurs Touvier, et non pas à l’époque du Maréchal. Prétendre le
contraire revient à lui offrir le gain d’un procès dont il fera bon
usage. Un coup de main dans sa démarche de « dédiabolisation », en
somme. À vouloir trop prouver, au prix d’un anachronisme grossier,
Mme Hidalgo rend un fier service au parti d’extrême droite. Et elle
insiste, en plus.
ULA QUESTION DU JOUR
Routes : suivez-vous
les conseils de Bison Futé ?
@ LA RÉPONSE À LA QUESTION D’HIER :
Didier Deschamps doit-il sélectionner Karim Benzema ?
Oui
14 %
Non
Résultats de la consultation effectuée sur le site du Dauphiné Libéré (12 344 votes).
Chaque jour, une question vous est posée dans cet espace.
Vous êtes invités à y répondre sur le site du Dauphiné Libéré :
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Ü Linky pose-t-il des risques
sanitaires ?
«Il n’y a aucun risque pour la santé. L’Agence nationale des fréquences (ANFR) a effectué des séries de mesures. Linky répond strictement aux nor­
mes de sécurité et de santé. Il y a encore deux semaines, le Laboratoire national de mé­
trologie et d’essais (LNE) a confirmé l’arrêté du conseil d’État de mars 2013, certifiant le compteur comme répon­
dant aux normes. L’Organisa­
tion mondiale de la santé (OMS) a également donné son avis sur le sujet. »
Ü On entend souvent parler
86 %
Pour vous abonner : appelez le
Le compteur électrique
communicant Linky, qui se
déploie en région
grenobloise depuis
décembre 2015 (3 000 déjà
posés), ne manque pas de
faire débat. Certaines
communes, certains
habitants n’en veulent pas.
Olivier Masset, directeur
régional délégué Alpes
d’ERDF, veut rassurer, déjà
en rétablissant certaines
vérités et en combattant,
notamment, une certaine
« irrationalité »…
d’“ondes radio”. ..
«Déjà, Linky n’émet pas d’on­
des radio. Ensuite, c’est un ap­
pareil électrique qui, comme tout autre appareil électro­
ménager, émet des ondes électromagnétiques. Mais à des niveaux infimes par rap­
port aux autres appareils du foyer. Il émet environ 150 fois moins d’ondes qu’une lampe basse consommation…»
« Pas d’ondes radios, rayonnement inexistant »
«Quant au Courant porteur en
ligne (CPL), c’est une techno­
logie que nous utilisons de­
puis 1960 pour certaines rè­
gles tarifaires (“heures creu­
ses”, l’Effacement des jours de pointe ­EJP, etc). Le comp­
teur interprétait alors un si­
gnal numérique envoyé sur le réseau permettant de passer à
ces heures spécifiques. Par ailleurs, dans d’autres do­
maines, le CPL a fait ses preu­
ves, notamment pour véhicu­
ler de l’Internet dans la mai­
s o n , v i a d e s b o î t i e r s appropriés. Linky utilise cette technologie pour communi­
quer, à des fréquences situées entre 63 et 74 kHz, avec un niveau du signal de 1 volt, qui se superpose aux… 230 volts qui circulent sur les câbles électriques. Ce niveau de rayonnement lié au CPL se si­
tue tellement en dessous des seuils mesurables qu’il en est Olivier Masset, directeur régional délégué Alpes d’ERDF, et le compteur Linky : « Il n’y a aucun risque pour la santé ». Photo Le DL
inexistant. Enfin, il faut dire que la com­
munication par CPL se fait une fois par jour, durant une poignée de secondes. Cette communication s’effectue en­
tre le compteur (qui se situe, dans 50 % des cas, à l’exté­
rieur des propriétés, et dans les 50 % restants, à l’intérieur du logement, dans le garage, dans le placard) et le poste de distribution public, sur le ré­
seau.»
Ü La confidentialité des
données est-elle assurée ?
«Aujourd’hui, les compteurs sont relevés tous les six mois. Cette information de consommation est utilisée par le distributeur, qui la stocke et la met à disposition du fournis­
seur, qui émet ensuite la factu­
re au client. ERDF, distribu­
teur, est le “tiers de confiance”
vis­à­vis de ces données de consommation, et ne peut les exploiter que pour les besoins du réseau avant de les trans­
mettre au fournisseur. Les données de consommation sont la propriété du client : c’est une règle d’or que nous respectons historiquement et que nous continuons à respec­
ter…»
Ü En quoi le compteur Linky
changerait-il cette règle ?
«Linky continue de mesurer les consommations mais, dé­
sormais, durant la journée. Cette aptitude permettra, de­
main, de conseiller le client afin de l’aider à faire des éco­
nomies d’énergie. Le comp­
teur n’est absolument pas ca­
pable de mesurer et de don­
ner des informations sur les usages. Il mesure uniquement la consommation électrique du logement. La nature et la précision des informations re­
levées ont été étudiées et vali­
dées par la Commission natio­
nale informatiques et libertés (Cnil), et par l’Agence natio­
nale de la sécurité des systè­
mes d’information (Ans­
si). Aucune information per­
sonnelle n’est véhiculée, ni donc utilisée. Quant au pirata­
ge, soyons clairs. Tout système
d’information peut être pira­
té. Pour autant, les données de
Linky sont chiffrées. Et des barrières de sécurité de haut niveau (utilisées par l’armée et définies par l’Anssi) sont po­
sitionnées tout au long du sys­
tème. Et quand bien même il y
aurait tentative de piratage, les informations seraient auto­
m a t i q u e m e n t v e r ­
rouillées. Aujourd’hui, toutes les mesures ont été prises, en accord avec la Cnil et l’Anssi, pour protéger ces données.»
Recueilli par Olivier PENTIER
« Le projet Linky ne coûtera rien
au client ni à la collectivité »
Ü La facture va-t-elle
augmenter ?
«En aucun cas il n’est prévu que le prix du compteur Lin­
ky soit financé par le tarif. Cela signifie qu’il n’influen­
cera en rien le coût de la facture d’énergie. Les 5 mil­
liards d’euros que coûte le projet Linky sont entière­
ment préfinancés par ERDF, qui va se rembourser sur 20 ans, par les économies réali­
sées grâce à ce projet : il ne sera en effet plus nécessaire d’intervenir physiquement pour effectuer les relevés, faire des réglages de dis­
joncteurs, résilier les abon­
nements, etc., car tout sera fait à distance. En consé­
quence, le programme Lin­
ky ne coûtera rien au client, ni à la collectivité.»
Ü Y aura-t-il un impact
salarial ?
«Le programme Linky in­
duit la création de 10 000 emplois directs en France : 5 000 pour la fabrication des compteurs via les 6 fabri­
cants retenus (dont un à Fontaine), et 5 000 pour la pose des Linky et le recycla­
ge de l‘ancien compteur. La suppression des emplois liée
à l’arrêt des relevés ? Oui, il y
en aura, au terme du pro­
jet. Mais aussi des créations d’emplois, de nouveaux mé­
tiers en interne et de nouvel­
les activités pour de nou­
veaux services au client. Des
nouveaux métiers aussi en externe via, notamment, le projet Greenlys* autour des énergies renouvelables.»
*Greenlys est un vaste
démonstrateur smart grid
mené en France avec deux
sites expérimentaux à Lyon et
Grenoble.
LE CHIFFRE
150 fois moins d’ondes électromagnétiques
qu’une lampe basse consommation. C’est
le niveau de rayonnement émis par le
nouveau compteur communicant Linky.
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