Filiè re o vin e d e s P ays d e la Lo ire

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Filiè re o vin e d e s P ays d e la Lo ire
Au sommaire dans ce numéro 57...
Parasitisme : pensez au paramphistome
Eleveurs ovins, pensez à votre santé !
Coût de production : il est possible de le contenir
Bilan de la 10ème Journée Régionale Ovine des Pays-de-la-Loire
Lier travail génétique et gain économique des systèmes
Conjoncture : perspectives toujours favorables, malgré un léger tassement des cours cet été
Le chien de protection : quelle utilité, comment démarrer ?
Agenda
PARASITISME : PENSEZ AU PARAMPHISTOME
La saison hivernale représente une période stratégique de gestion de certains parasites. Si la grande douve est en général bien
connue des éleveurs ovins, c’est moins le cas du paramphistome. Le paramphistome est un parasite de la panse dont le cycle
est proche de la grande douve et qui se développe dans les zones humides. Les symptômes observés sont peu
caractéristiques : amaigrissement, diarrhée… Ces symptômes peuvent être aggravés par l’effet cumulatif des infestations au
cours des saisons, du fait de la longévité du parasite (5 à 7 ans). Le diagnostic repose sur la coproscopie. Du fait de la
variabilité d’excrétion des individus et d’un individu au cours du temps, les prélèvements devront concerner plusieurs animaux.
Le vecteur du paramphistome étant la limnée, comme pour la grande douve, la prévention passe par l’absence de pâturage de
prairies avec de l’eau stagnante. En cas de contamination, le traitement spécifique du paramphistome se fait par le recours à
l’oxyclozanide (contacter votre vétérinaire prescripteur).
Rappel ! L’échéance de bouclage électronique des reproducteurs qui ne le seraient pas encore est le 31/12/2014 !
ELEVEURS OVINS, PENSEZ A VOTRE SANTE !
La MSA et le lycée de St Affrique viennent de publier un document très pratique sur la manipulation des ovins. Ce document
riche en schémas montre les gestes à favoriser dans la contention et la manipulation des animaux pour éviter les douleurs au
dos et aux épaules. En effet, ce sont les zones les plus touchées par les problèmes chroniques des éleveurs ovins. Ce
document est disponible (en version informatique) en téléchargement sur le site de la MSA : http://references-santesecurite.msa.fr/files/SST/SST_1385643154615_11465_MANIPULATION_DES_OVINS.pdf . En ce qui concerne les accidents
en élevage ovin, ce sont les genoux qui sont les plus concernés à cause de chocs avec les animaux. Il faut donc les empêcher
de prendre de la vitesse pour limiter la violence des chocs, en limitant la taille des parcs. De même, dans les déplacements des
lots, il faut dans la mesure du possible éviter de leur « couper la route ».
Bénédicte Blin, Chambre d’Agriculture de la Sarthe
Moutonnier des Pays de la Loire : le bulletin du réseau d'élevage ovin – Novembre 2014 – n° 57
1
Filière ovine des Pays de la Loire
Source : GDS Creuse
Stéphane MIGNE, Chambre d’Agriculture de la Vendée
COUT DE PRODUCTION :
IL EST POSSIBLE DE LE CONTENIR
Les données 2013 des fermes de références illustrent
l’impact sur le coût de production de la hausse des prix
des matières premières. Celle-ci s’est poursuivie jusqu’au
printemps 2013 pour les céréales et les engrais, et jusqu’à
l’automne pour les tourteaux. Pour un échantillon constant
de 24 fermes des Pays de la Loire et de Bretagne, le coût
de production, y compris la rémunération des éleveurs, sur
la base d’1,5 SMIC, est 11,7 €/kg de carcasse, soit une
augmentation de 13% sur un an. La rémunération permise
en moyenne n’est plus que de 1,1 SMIC/UMO consacrée à
l’atelier ovin, contre 1,5 en 2012.
Les résultats présentés ci-dessous distinguent les
systèmes fourragers intensifs (plus de 1,4 UGB/ha SFP)
des systèmes herbagers. Les systèmes fourragers
intensifs sont en moyenne localisés dans des zones à
meilleur potentiel, et comptent davantage de systèmes
mixtes (l’élevage ovin est classiquement mieux représenté
dans les zones à moindre potentiel). L’écart de coût de
production entre les deux groupes est de 3,5 €/kg, pour
moitié expliqué par la différence de productivité du travail.
Les primes supplémentaires perçues par les systèmes
herbagers leur permettent de compenser une partie de cet
écart, d’où une différence réduite à 0,2 SMIC pour la
rémunération permise.
Les principales tendances des 4 années (2010 à 2013) :
- un coût de production relativement stable, d’environ 10 €
du kg de carcasse, malgré l’augmentation des prix des
intrants ;
- une consommation de concentré (couple mère –
agneaux) par kg de carcasse produit en diminution
sensible (- 25%) et régulière, passant de 8,4 kg en 2010
à 5,8 kg en 2013 ;
- un poids de carcasse vendu de plus de 10 tonnes par
Unité de Main-d’œuvre ;
- une productivité numérique moyenne par brebis en
légère augmentation (1,37 en 2013) ;
- un coût d’alimentation, comprenant l’achat de concentrés
et les frais de surfaces, stabilisé à 2,2 € par kg de 2010 à
2012, puis en baisse sensible en 2013 (- 10%).
Les perspectives pour l’année 2014 sont meilleures que
pour 2013, l’IPAMPA Ovin Viande (indice des prix d’achat
des moyens de production agricole), étant pour l’instant
sur une baisse de l’ordre de 2% (près de 7% pour les
aliments), alors que les prix sont restés globalement
favorables.
Vincent BELLET, Institut de l’Elevage
Laurent FICHET, Chambres d’Agriculture
Maine-et-Loire et Mayenne
BILAN DE LA 10EMEJOURNEE
REGIONALE OVINE
DES PAYS-DE-LA-LOIRE
Résultats moyens des fermes de références des Pays
de la Loire et Bretagne (année 2013)
Système
Filière ovine des Pays de la Loire
Fourrager
Herbager
Nombre
UGB Prod.
Kg de
UMO
Kgc vendus
de
Brebis /ha Num. concentré /
ovines
/UMO ovine
fermes
SFP /brebis kg produit
14
10
Système
Coût
total
Fourrager
Herbager
10,2
13,7
0.8
1.2
378
479
1,9
1,1
1,55
1,20
6,9
7,8
€/kg de carcasse
dont
dont
Produit
Prix
Aliments Mécatotal
agneaux
achetés nisation
1,6
2,0
9,6
6,5
2,1
2,1
12,3
6,5
Sur une période plus longue, un groupe d’une dizaine
d’éleveurs du Maine et Loire travaille sur le coût de
production depuis le début de l’année 2011. Les
rencontres ont principalement lieu dans les élevages du
groupe, au rythme de 3 à 4 par an. Ce travail collectif,
combiné à des années fourragères plus favorables, a
permis de contenir la progression du coût de production,
grâce à une amélioration des résultats techniques.
2
12 300
7 400
Rémunération
permise en nb
de SMIC/UMO
1,2
1,0
Organisée par les Chambres d’Agriculture et
l’Institut de l’Elevage, dans le cadre du
dispositif INOSYS-Réseaux d’Elevage, la
10èmeJournée Régionale Ovine des Pays de la
Loire a mobilisé une centaine d’étudiants et
autant d’éleveurs et techniciens.
Le matin en salle, à Dissé-sous-le-Lude (72) a
permis de sensibiliser les jeunes aux multiples
possibilités d’installation en élevage ovin :
 Réforme de la PAC, avec un renforcement
des primes couplées ovines.
 Présentation des programmes d’appui à la
filière des 3 Organisations de Producteurs
de la région, avec des garanties de prix,
des financements d’investissements à taux
réduit, ou encore des aides financières
pour la formation des jeunes.
 Présentation de « Oviplan », un outil
(bientôt en ligne) proposé par l’Institut de
l’Elevage qui permet de simuler la mise en
place d’un atelier ovin.
Moutonnier des Pays de la Loire : le bulletin du réseau d'élevage ovin – Novembre 2014 – n° 57
Puis ce sont les témoignages sur leur organisation du
travail de 4 éleveurs en système herbager qui ont constitué
le temps fort de la matinée. Suite à une étude conduite sur
ce sujet par le Réseau Ovin des Pays de la Loire, ils ont pu
insister sur l’importance de l’outil de production (bâtiment,
matériel, logiciel, clôture mobiles, quad, etc.), mais aussi
des pratiques (étalement des agnelages avec des lots de
lutte de taille suffisante, des luttes limitées à 2 cycles, le
recours aux échographies, etc.).
L’après-midi était organisé sous forme de 4 ateliers :
 Présentation de l’élevage de M. et Mme Desseaux à
Broc (49) : ils conduisent à l’extérieur 10 mois sur 12
leurs 920 brebis sur 140 hectares tout en herbe.
 Mortalité des agneaux : 70% de la mortalité a lieu dans
les 10 premiers jours. L’assurance vie de l’agneau
reste la prise de colostrum dans les 6 heures qui
suivent la naissance.
 Légumineuses fourragères : les utiliser pour les
animaux à fort besoin, choisir l’espèce selon le sol et la
pérennité, et bénéficier du soutien de la PAC.
 Equipements d’élevage : être bien équipé favorise
l’efficacité du travail, comme l’ont montré les
démonstrations de quai de tonte, parc de contention et
cage de pesée.
Cette journée s’est révélée très positive pour la filière : des
éleveurs se sont déclarés « remotivés » et des
établissements scolaires ont sollicité des interventions
pour approfondir les sujets présentés.
Bénédicte Blin, Chambre d’Agriculture de la Sarthe
Stéphane MIGNE, Chambre d’Agriculture de la Vendée
Objectif de sélection de la race BMC déterminé à partir
des poids économiques de chaque caractère
GMQ eng
3%
conf
7%
rendement
11%
Prolif
31%
PAT30
mort
23%
gras
25%
Une fois l’objectif de sélection déterminé, il faut fournir aux
gestionnaires des schémas un outil qui permette de
sélectionner les animaux vers ce cap. L’indice de synthèse
est donc élaboré en tenant compte du poids économique
des caractères et des liens génétiques (corrélations) qui
existent entre ces caractères.
Par exemple la réactualisation de l’indice de Station de
Contrôle Individuel (SCI) en concertation avec l’OS ROM
pour la race BMC consiste à intégrer la sélection des
aptitudes maternelles en plus des aptitudes bouchères
actuellement présentes.
Modification de l’indice de synthèse SCI (race BMC)
Ancien indice (technique) = 0 Prolif + 0 Qmat + 0,29
Gras + 0,43 Conf + 0,14 Crois + 0,14 PAT *
Nouvel indice (économique) = 0,34Prolif + 0,22Qmat +
0,22 Gras + 0,18Conf + 0,02 Crois + 0,01 PAT *
LIER TRAVAIL GENETIQUE ET GAIN
ECONOMIQUE DES SYSTEMES
Définir un objectif de sélection sur des bases économiques
est une démarche nouvelle qui consiste à estimer le gain
économique que procure l’amélioration de chaque
caractère dans les systèmes dominants d’une race
donnée.
Pourquoi ?
On peut ainsi proposer un objectif de sélection
« économique » dans lequel le poids de chaque caractère
dépend de son impact sur la marge brute de l’élevage.
Comment ?
Un programme de ce type est engagé à titre expérimental,
par l’Institut de l’Elevage et l’INRA avec la race BMC
(Blanche du Massif Central). Il s’agit d’établir une
hiérarchie économique des caractères à partir de l’impact
économique de chaque caractère sur le revenu de
l’éleveur (plus particulièrement sur la marge brute de
l’atelier ovin).
- De définir les objectifs de sélection sur la base d’un
consensus durable entre les partenaires quant aux
orientations raciales ;
- D’optimiser les choix pour l’avenir ;
- De communiquer positivement sur le lien entre le travail
génétique et le gain économique des systèmes
d’exploitation.
La prochaine étape est la réactualisation de l’indice
Testage sur descendance aptitudes bouchères en race
BMC. Ce travail sera ensuite réalisé sur une race lourde.
Le Mouton Vendéen a été désigné pilote pour ce groupe
de races.
* lexique :
Prolif : Prolificité
Qmat : Qualités maternelles (valeur laitière et viabilité des
agneaux)
Conf : Conformation
Crois : Croissance
PAT : Poids Age Type
Source : Géovial n° 15
Laurent FICHET, Chambres d’Agriculture Maine-et-Loire
et Mayenne
Moutonnier des Pays de la Loire : le bulletin du réseau d'élevage ovin – Novembre 2014 – n° 57
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Filière ovine des Pays de la Loire
Le travail en cours doit s’étendre aux autres races utilisées
en France. Il permettra :
CONJONCTURE :
PERSPECTIVES TOUJOURS FAVORABLES, MALGRE UN LEGER TASSEMENT DES COURS CET ETE
La baisse saisonnière du cours de l’agneau français ne s’est inversée que fin septembre, peu avant la fête de l’Aïd. Fin
octobre, le prix moyen pondéré des régions calculé par FranceAgriMer était remonté à 6,49 €/kg de carcasse à la fin du mois,
soit 1% de plus qu’en 2013. Début novembre, la cotation au marché de Parthenay de l’agneau R de 16 à 19 kg était de 6,56
€/kg, soit 1% de moins qu’en 2013.
Alors que les abattages d'agneaux se maintiennent, la consommation reste morose. Les ménages français ont acheté moins
d’agneau cet été (- 6 % sur 12 semaines), le prix moyen en hausse de 6% (à 14,90 €/kg) sur la période et le climat
relativement maussade ayant découragé la consommation de grillades.
En cumul sur les 7 premiers mois de l’année, la production de viande ovine était stable par rapport à la même période de
2013, à 50 000 téc, alors que les importations françaises de viande ovine ont augmenté de 4%.
La production britannique de viande ovine cumulée depuis janvier enregistre une hausse de 3% d’une année sur l’autre. Face
à la baisse attendue des arrivées en provenance d’Océanie, la hausse des exportations britanniques de viande ovine devrait
toutefois être plus limitée.
Filière ovine des Pays de la Loire
En cumul depuis le début de l’année, les exportations néozélandaises de viande ovine restent globalement stables par
rapport à 2013 (+15% vers la Chine ; -6% vers l’UE). Les exportations océaniennes de viande ovine devraient enregistrer un
net repli en 2015 lié à la baisse du cheptel reproducteur en Nouvelle Zélande (-1,4% en juin 2014 /juin 2013) et une rétention
d’agnelles de renouvellement qui devrait être plus élevée qu’au cours de la campagne précédente. La réorientation des
envois néozélandais de viande ovine vers l’Asie devrait par ailleurs se poursuivre, limitant d’autant plus les volumes expédiés
vers l’UE.
Source : Tendance N° 250 et 251 – octobre et novembre 2014
Gilles CLENET Chambre d’Agriculture Loire-Atlantique
LE CHIEN DE PROTECTION : QUELLE UTILITE, COMMENT DEMARRER ?
Le questionnement de plusieurs éleveurs nous amène à proposer une formation courte de découverte sur le sujet. Nous
aborderons la question avec des éleveurs utilisateurs et un formateur chien de protection. Elle aura lieu en Maine et
Loire, en fin d'hiver.
Elle vous intéresse ? Contactez Odile Chancerelle, au 06 75 09 88 38 ou [email protected]
AGENDA
 Jeudi 11 décembre : journée sanitaire chez Loïc Drouin (Souvigné,
49140 Villeveque), avec l’appui de Christine Richard, vétérinaire
Elevage-Conseil
 Mardi 16 décembre : journée sanitaire en Loire-Atlantique, en
partenariat avec Ter’Elevage, avec l’intervention d’Hubert Germain
(vétérinaire formateur)
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