Asset Allocation Insights
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ASSET ALLOCATION INSIGHTS Novembre 2016 VOTRE RENDEZ-VOUS MENSUEL AVEC L’ÉQUIPE MULTI-ASSET RÉSUMÉ •• L’opinion des marchés a évolué : convaincus jusqu’alors que les taux stagneraient à de bas niveaux sur la durée, les investisseurs tablent désormais sur une hausse des taux. •• Ce repositionnement s’explique par l’évolution de la conjoncture macroéconomique et par les risques que représentent l’assouplissement budgétaire susceptible d’avoir lieu aux États-Unis, la monétisation de la dette japonaise et le resserrement éventuel de la politique monétaire de la BCE. L’instabilité politique actuelle concourt à renforcer les risques et le climat d’anxiété ambiant. •• Nous conservons une tolérance modérée aux risques. Nous sommes convaincus que nous trouverons des points d’entrée plus favorables dans l’ensemble de l’univers d’investissement d’ici la fin de l’année. Sentiment de risque global Appétit pour le risque Aversion au risque Préférences dans les classes d’actifs Actions Obligations d’État Luc Filip Fabrizio Quirighetti Hartwig Kos Adrien Pichoud Head of Wealth Management Investments Macroeconomic Strategist Multi-Asset Strategist Economist Évolution de la conjoncture macroéconomique et risques L’opinion des marchés a évolué depuis l’été dernier : convaincus jusqu’alors que les taux stagneraient à de bas niveaux sur la durée, les investisseurs tablent désormais sur une hausse des taux. Ce repositionnement produit des répercussions sur l’ensemble des marchés financiers. Si nous analysons la rotation sectorielle qui a lieu sur les marchés actions depuis le mois d’août, nous constatons que les actions qui étaient les plus prisées dans un contexte de taux faibles, à l’instar des valeurs du secteur de l’immobilier, des titres peu volatils ou des actions à dividendes élevés, ont vu leurs cours dévisser fortement. À l’inverse, les valeurs financières ou valeurs de rendement, boudées jusqu’alors par les investisseurs, produisent désormais des performances supérieures à celle du marché. La correction des marchés de taux a pris de l’ampleur, à l’heure où les investisseurs révisent leurs prévisions quant à l’orientation des politiques monétaires et quant aux niveaux des primes à terme sur l’ensemble des courbes de taux. Ce repositionnement s’explique en partie par l’évolution de la conjoncture macroéconomique : certains indicateurs économiques se sont révélés meilleurs que prévu et le rebond des prix de l’énergie a soutenu l’inflation globale. Il s’explique également par la présence d’inquiétudes plus ou moins légitimes, à savoir, les rumeurs croissantes d’un assouplissement budgétaire aux États-Unis, la monétisation de la dette japonaise et l’éventuel resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). L’instabilité politique actuelle concourt à renforcer les risques et le climat d’anxiété ambiant. Par conséquent, nous conservons une forte aversion au risque. Notre conservons une opinion légèrement négative sur la duration. Nous sommes convaincus que nous trouverons des points d’entrée plus favorables dans l’ensemble de l’univers d’investissement d’ici la fin de l’année. Sur les marchés actions par exemple, nous pensons que la correction subie par le secteur des soins de santé au cours des douze derniers mois prendra fin après l’élection présidentielle américaine. Le potentiel haussier des actions européennes pourrait augmenter une fois que le référendum constitutionnel italien sera passé. Parallèlement, les investisseurs seront en quête d’une meilleure visibilité sur l’orientation de la politique monétaire de la BCE en 2017. Concernant notre positionnement sur le marché obligataire, notre préférence pour les obligations indexées sur l’inflation par rapport aux obligations classiques n’est plus d’actualité. Les marchés semblent adopter un positionnement long, empreint d’espoir, mais pèchent par excès d’optimisme sur les prévisions de croissance et d’inflation. Ce faisant, ils en oublient que la normalisation de la politique monétaire prendra du temps. En d’autres termes, nous excluons l’hypothèse d’une hausse substantielle des taux à douze mois. Fabrizio Quirighetti Macroeconomic Strategist Crédit 1 SYZ Wealth Management Tél. +41 (0)58 799 10 00 - [email protected] Veuillez lire l’intégralité des mentions légales ASSET ALLOCATION INSIGHTS Novembre 2016 Contexte économique en bref Tendances et niveau de l’indice PMI manufacturier 57 Markit PMI manufacturing level À l’aube du dernier trimestre de l’année 2016, la croissance économique mondiale reste anémique. L’absence de dynamique cyclique favorable dans les économies développées est contrebalancée par la fin du ralentissement qu’ont connu plusieurs économies émergentes frappées de plein fouet par la chute des cours des matières premières et la hausse du dollar. Les observateurs qui préfèrent voir le verre à moitié plein se réjouiront de la diminution des écarts de croissance entre les différentes régions du globe. Les observateurs plus pessimistes se désoleront de voir la croissance mondiale stagner aux alentours de 3%, comme c’est le cas depuis plusieurs années déjà... Toutefois, cette évolution, conjuguée à la légère reprise de l’inflation provoquée par le rebond des prix du pétrole, suffit à éloigner le spectre de la déflation et donner corps à l’hypothèse d’un resserrement des politiques monétaires dans les prochains mois. 56 55 54 53 52 Mild positive growth globally in the manufacturing sector UK GER IND SPA US ISM mfg MEX IDO US ITA CAN RUS S.AFR CHI 51 50 FRA TUR 49 KOR 48 JPN HKG 47 BRA 46 45 44 43 Markit PMI manufacturing 3M chng -5 -4 -3 -2 -1 0 Croissance 4 5 “ Adrien Pichoud Economist ” Tendance de l’inflation et écart par rapport à l’objectif de la banque centrale 6 Inflation deviation from central bank target Le rebond de la croissance et de l’inflation permet d’atténuer la pression qu’exercent les marchés sur les banques centrales, qui sont exhortées à mettre en œuvre des politiques monétaires accommodantes. Certains observateurs estiment que cette dynamique favorable pourrait inciter les banques centrales à normaliser leurs politiques (hausse des taux de la Réserve fédérale américaine, réduction du programme d’assouplissement quantitatif de la BCE). Néanmoins, la sensibilité de la croissance mondiale aux conditions de financement ne permet probablement pas aux banques centrales des pays développés de mettre un terme aux mesures de relance qu’elles ont mises en place. À l’inverse, les banques centrales des pays émergents envisagent un assouplissement de leurs politiques. La dépréciation des devises émergentes les avait jusqu’alors obligées à resserrer les conditions de financement. 3 Le rebond de la croissance [...] et la légère hausse des taux d’inflation [...] étayent l’hypothèse d’un resserrement des politiques monétaires. Inflation Orientation des politiques monétaires 2 Source : SYZ Asset Management L’économie mondiale a rebondi après le ralentissement observé en 2015. L’activité industrielle s’est stabilisée, voire se redresse dans les économies émergentes les plus durement frappées. Parallèlement, l’amélioration du marché de l’emploi et les taux d’intérêt favorables sur les investissements immobiliers et les crédits à la consommation soutiennent la consommation. Dans ce contexte, le climat des affaires reste légèrement favorable, mais les chances d’assister à une amélioration notable de la conjoncture économique sont minces. L’effet de base favorable induit par le rebond des prix de l’énergie après la baisse observée l’an dernier soutient l’inflation. Cette tendance favorable devrait se poursuivre dans les prochains mois, mais il est peu probable qu’elle se traduise par une normalisation durable des taux d’inflation. La surproduction mondiale de pétrole, la vigueur du dollar et la hausse du yuan sont autant de facteurs pesant (encore une fois) sur les prix. 1 5 BRA 4 TUR -8 2 1 RUS -10 -9 3 -7 -6 -5 -4 -3 IDO S.AFR IND NOR MEX 0 -2 CAN -1 0 SWE 1 2 -1 UK US 3 4 5 6 EMU -2 TWA KOR SWI CHI JPN -3 AUS -4 -5 DM inflation stands almost still at too-low levels -6 Yearly inflation 12m change Source : SYZ Asset Management 2 Veuillez lire l’intégralité des mentions légales ASSET ALLOCATION INSIGHTS Novembre 2016 Économies développées Économies émergentes Les statistiques économiques américaines du mois de septembre se sont révélées assez encourageantes pour que la Fed relève ses taux en décembre. L’essoufflement du marché de l’emploi et le resserrement des conditions de financement pourraient toutefois entraîner un ralentissement de l’économie. En Europe continentale, la croissance, bien qu’en perte de vitesse, se poursuit. La disparition de certains facteurs cycliques porteurs explique ce ralentissement. Le rebond progressif de l’inflation étaye l’hypothèse d’une réduction éventuelle du programme d’assouplissement quantitatif de la BCE en 2017. Jusqu’à présent, l’économie britannique a nettement mieux résisté que ce que certains observateurs prévoyaient à l’issue du vote en faveur du Brexit. L’impact négatif du Brexit sur la confiance des investisseurs et sur l’activité boursière devrait se faire sentir progressivement. La Banque d’Angleterre sera alors confrontée à un ralentissement de l’économie et à une hausse de l’inflation. Au Japon, les derniers indicateurs ne laissent entrevoir aucune amélioration et la capacité de l’économie à rebondir dépend de l’évolution du yen. Les indicateurs économiques chinois font état d’une stabilisation de la croissance. L’économie reste toutefois sujette à des variations des cours de l’immobilier et certains problèmes structurels (endettement, sorties de capitaux, démographie, surcapacités, etc.) continuent de peser sur les perspectives. Le rebond des cours du pétrole soutient la reprise dans les pays producteurs, notamment en Russie, au Brésil et au Mexique. Le recul de l’inflation en Inde devrait permettre à la banque centrale d’assouplir sa politique monétaire dans un contexte marqué par un léger ralentissement de la croissance. La politique budgétaire volontaire du gouvernement indonésien soutient la croissance et l’inflation. La Banque centrale turque a abaissé ses taux pour stimuler une économie en perte de vitesse. Toutefois, le risque d’inflation et la dévaluation de la livre dans un contexte caractérisé par un déficit courant important concourent à l’instabilité de la situation et pourraient entraîner une contraction soudaine de l’économie. Adrien Pichoud Economist Les prévisions d’inflation, jusqu’alors très pessimistes, ont été révisées à la hausse 3.5 3 2.5 2 Medium-term inflation target 1.5 1 2013 2014 2015 US 5Y5Y INFLATION BREAKEVEN FORWARD 2016 Source : SYZ AM, Bloomberg LPP EURO 5Y5Y INFLATION BREAKEVEN FORWARD 3 Veuillez lire l’intégralité des mentions légales ASSET ALLOCATION INSIGHTS Novembre 2016 Investment Strategy Group : l’essentiel Risque et duration Marchés obligataires Notre opinion reste la même : les risques macroéconomiques que nous avions identifiés dans les précédents numéros de cette publication restent d’actualité. Par ailleurs, les actifs continuent d’afficher des valorisations très faibles et offrent une protection insuffisante aux portefeuilles contre ce qui pourrait se révéler être un hiver volatil. Nous conservons une forte aversion aux risques et une opinion légèrement négative sur la duration. Nous n’avons pas modifié nos préférences concernant les différents segments du marché obligataire. Nous avons abaissé notre opinion sur le segment du haut rendement européen, car les primes de risque ne sont désormais plus intéressantes et car les obligations américaines à haut rendement offrent une prime de risque supérieure. Ce facteur, conjugué à la stabilisation des cours du pétrole, rend le segment du haut rendement américain nettement plus attractif que son homologue européen. Nous avons également abaissé notre opinion sur les obligations britanniques indexées sur l’inflation, désormais clairement négative. Elles se situent à présent au même niveau que les obligations classiques. Concernant les emprunts d’État britanniques à 10 ans, le point mort d’inflation (c.-à-d. l’écart de rendement entre une obligation classique et l’obligation équivalente indexée sur l’inflation – une mesure des anticipations de marché sur l’inflation) a atteint 3,1%, un taux sensiblement supérieur à la hausse de l’indice des prix de détail, qui avoisine les 2%. Les emprunts d’État britanniques à dix ans indexés sur l’inflation affichent donc une prime de risque supérieure de 110 points de base aux prévisions d’inflation. La révision à la hausse des prévisions d’inflation s’explique en grande partie par la forte baisse de la livre sterling. Cette dépréciation a automatiquement entraîné un assouplissement de la politique monétaire, à tel point que la Banque d’Angleterre devra probablement réviser sa politique monétaire ultra accommodante. Le cas échéant, les rendements obligataires augmenteront, comme cela a été le cas ces dernières semaines. Si ce scénario devait se réaliser, les obligations indexées sur l’inflation, en raison de leur caractère plus défensif, pourraient surperformer les obligations classiques. Il convient toutefois de préciser que ces deux types d’obligations subiront des corrections et qu’il est donc inutile de les conserver en portefeuille. “ La volatilité observée sur le marché obligataire pourrait alimenter la volatilité des valorisations sur les marchés actions. Hartwig Kos Multi-Asset Strategist Actions ” Dans le sillage de la tendance observée jusqu’à présent, les valorisations des actions n’ont pas beaucoup évolué. Les valeurs européennes semblent légèrement plus intéressantes que les actions américaines ou japonaises. Les actions des marchés émergents affichent quant à elles des valorisations disparates. Encore une fois, le principal risque pesant sur les valorisations des actions reste les valorisations excessives observées sur les marchés obligataires. Cela signifie que la volatilité observée sur le marché obligataire pourrait alimenter la volatilité des valorisations sur les marchés actions. Nous excluons l’hypothèse d’un scénario économique qui déstabiliserait les marchés obligataires. Cependant, comme nous l’avons évoqué précédemment, la conjoncture macroéconomique est assez encourageante pour inciter deux des plus grandes banques centrales des pays développés à durcir leurs politiques. Cela pourrait se traduire notamment par une baisse de 100 points de base du marché obligataire, comme cela s’est produit récemment. Le cas échéant, les primes de risque des actions américaines se situeraient à des niveaux proches de ceux observés avant la crise financière. La capacité ou l’incapacité des entreprises à dégager des bénéfices explique également la volatilité des valorisations des actions. L’éventuelle révision à la hausse des prévisions de bénéfices des entreprises cotées sur les marchés actions des pays développés évoquée dans le numéro du mois d’août se matérialise et dure depuis deux mois. Il s’agit d’une évolution favorable et la reprise fragile de la croissance en Occident devrait soutenir les bénéfices des entreprises. Reste à voir si le rebond éventuel des bénéfices des entreprises suffira à compenser l’impact négatif de la hausse des rendements obligataires sur les niveaux des primes de risque des actions. Le rehaussement des prévisions de bénéfices des entreprises britanniques a clairement poussé les primes de risque des actions britanniques à la hausse. Néanmoins, la révision à la hausse des prévisions des bénéfices et les bonnes performances des actions britanniques s’expliquent en grande partie par la faiblesse de la livre sterling. Par ailleurs, les rumeurs d’une sortie brutale du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui confirment que le gouvernement britannique refuse toute concession en matière d’immigration, ont fait chuter la livre sterling au niveau le plus bas de son histoire. Nous avons donc abaissé notre opinion sur les actions, positive jusqu’alors. Notre optimisme reposait sur l’hypothèse d’une légère dépréciation de la livre sterling. “ La monnaie britannique présente des faiblesses manifestes (le Royaume-Uni affiche un double déficit), mais elle est intéressante en termes de valorisation. Hartwig Kos Multi-Asset Strategist ” Marché des changes, produits alternatifs et liquidités Les liquidités conservent la faveur des investisseurs. Nous avons relevé notre opinion sur la livre sterling, auparavant légèrement négative et désormais légèrement positive. La monnaie britannique présente des faiblesses manifestes, mais dans la mesure où le Royaume-Uni affiche un double déficit (déficit budgétaire et déficit du compte courant), elle est intéressante en termes de valorisation. Malheureusement, les valorisations ne comptent pas beaucoup à court terme sur les marchés des changes. Les différentiels de taux et l’humeur des investisseurs dictent l’orientation du marché. Concernant les différentiels de taux d’intérêt, l’adoption d’un positionnement moins conciliant de la part de la Banque d’Angleterre jouerait en faveur de la monnaie britannique. Concernant l’humeur des investisseurs, l’heure est à l’apaisement après plusieurs semaines dominées par la crainte d’une sortie brutale du Royaume-Uni de l’Union européenne. Les investisseurs concentrent désormais toute leur attention sur la décision de la Haute Cour de justice de Londres, laquelle pourrait invalider la légalité du référendum organisé en juin dernier. Le cas échéant, le Parlement serait appelé à valider ou à bloquer le processus de sortie, ce qui permettrait d’enrayer la baisse de la livre sterling. Hartwig Kos Multi-Asset Strategist 4 Le présent document a été publié par le Groupe SYZ (ci-après dénommé « SYZ »). Il n’est pas destiné à être distribué ou utilisé par des personnes physiques ou morales ressortissantes ou résidentes d’un État, d’un pays ou d’un territoire dans lequel les lois et réglementations en vigueur interdisent sa distribution, sa publication, son émission ou son utilisation. Il appartient à chaque utilisateur de vérifier si la Loi l’autorise à consulter les informations ci-incluses. Le présent document revêt un caractère purement informatif et ne doit pas être interprété comme une sollicitation ou une offre d’achat ou de vente d’instrument financier quel qu’il soit, ou comme un document contractuel. 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