Zemmour poursuivi pour diffamation et provocation à la haine raciale

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Zemmour poursuivi pour diffamation et provocation à la haine raciale
Zemmour poursuivi pour diffamation et provocation à la haine raciale
DNA – 12/01/2011
Le chroniqueur Eric Zemmour a défendu avec vigueur, hier devant le tribunal
correctionnel de Paris, ses propos controversés sur «les Noirs et les Arabes», assurant ne
pas être un «provocateur», mais un observateur fidèle de la réalité qui refuse le
«politiquement correct».
« Quand on décrit la réalité, on est criminalisé», a regretté, mâchoires serrées, le
quinquagénaire. A ses yeux, les associations anti-racistes ont le tort de « criminaliser une
parole qui ne veut pas se coucher devant le politiquement correct».
« Je ne provoque pas et je suis pour la liberté d’expression», a martelé Eric Zemmour qui, de
RTL à i-TELE, en passant par France 2 et Le Figaro, est devenu en quelques années l’un des
polémistes les plus célèbres de France.
Des propos «extrêmement graves»
Le journaliste a été cité en justice pour diffamation et provocation à la haine raciale par SOS
Racisme, la Licra, le Mrap, l’UEJF et J’accuse. Les cinq associations ciblent des propos tenus
le 6 mars 2010 sur Canal+ et France Ô.
Dans l’émission de Thierry Ardisson «Salut les terriens», diffusée sur la chaîne cryptée, Eric
Zemmour s’était indigné, après l’intervention d’un de ses contradicteurs sur les contrôles au
faciès. « Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ?», avait-il lancé. «Pourquoi? parce que la
plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait».
Quelques heures plus tôt, sur le plateau de «L’Hebdo», une émission de France Ô, il avait déjà
tenu des propos controversés. Les employeurs « ont le droit» de refuser des Arabes ou des
Noirs, avait-il ainsi répondu à une question.
Pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, qui a initié les poursuites, ces propos
sont « aberrants et extrêmement graves». Il a regretté qu’Eric Zemmour ne voit la réalité que
via des « lunettes racialisées». « Il a une façon de décrypter la réalité de manière assez
spéciale et, à partir de là, il définit une population criminogène», a estimé Dominique Sopo.
M. Zemmour « nous reproche à nous, associations «bien-pensantes», un excès de
communautarisme, mais lui ethnicise la société : il ne voit que son apparence physique ou le
dieu dans lequel elle croit», a renchéri le président de la Licra, Alain Jakubowicz.
« La réalité n’existe pas pour ces messieurs», a répondu Eric Zemmour aux représentants
associatifs. « Il faut qu’elle rentre dans les cadres idéologiques qu’ils ont créés il y a 30 ans.
Si on en sort, on est traité au mieux de provocateur, au pire de nazi».
Concernant les contrôles au faciès, Eric Zemmour s’est exprimé sur Canal+, a-t-il dit hier, car
« je trouve ça scandaleux que l’on mette en cause l’honneur de la police républicaine. J’essaie
de décrire une réalité et la réalité, c’est qu’une grande majorité de ces délinquants sont
d’origine maghrébine ou africaine».
«Logique inquisitoriale»
Le chroniqueur a ensuite épinglé la « logique inquisitoriale» que les associations antiracistes
essaieraient, selon lui, de mettre en place. « Quand l’équipe de France de football gagne la
Coupe du monde de 1998, c’est Black Blanc Beur, on fait des papiers pour glorifier leur
origine», a brocardé le prévenu, mais « quand on montre l’envers du décor, alors là...»
Concernant les propos sur la discrimination au travail, Eric Zemmour n’a pas baissé la garde.
« Discriminer, ça n’a rien d’infamant», s’est-il défendu. « On choisit ses employés, ses amis,
ses amours... La vie humaine est une machine à discriminer. On a choisi ce mot pour nous
imposer une certaine pensée».
Le procès se poursuivra jeudi 13 janvier et doit s’achever vendredi 14.

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