A Fleur de Mots, le journal

Transcription

A Fleur de Mots, le journal
A Fleur de Mots, le journal
n°22 – Juillet-Août 2004
Association loi 1901 pour la Promotion et la Diffusion de la Chanson d’Auteur
3 euros le numéro / Abonnement 15 euros pour un an - Tirage 120 exemplaires
Au programme…
Carnets de routes en chansons
Des spectacles
VERMEULEN
Michèle BERNARD
AMÉLIE-LES-CRAYONS
Fabienne EUSTRATIADES
Romain DIDIER et Gérard MOREL
Portraits d’Artistes
Antoine GASSE
NICO*
ALFREDE
VOLLE !
Parole d’Artiste…
VERMEULEN
Des CD / DVD
DRÔLE DE SIRE
VERMEULEN
TRANCHES DE SCÈNES
Chansons Tendance
(les statistiques de Papaul)
Infos en Vrac
Mots croisés
Une Chanson
« Il pleut des cordes »
Gérard MOREL
Exemplaire WEB
[email protected]
http://www.fleur2mo.com
Plus tard, François est passé au Cargo, restaurant
Croix-Roussien ou Brigitte concocte des soirées
mêlant judicieusement la table, la peinture et la
chanson. Beau décor intime pour accompagner notes
et mots, et le 21 février c’est Mona SCHECK, venue
du Sud, qui foulait la minuscule scène du lieu. Belles
cordes vocales au service de paroles mordantes sans
complaisance aucune avec la société que l’on nous
propose. Dommage que la concentration sur sa guitare
l’empêche de vivifier ses textes. Cependant, l’ensemble
est à suivre.
Autre découverte scénique, celle de Pascal GARRY
programmé à Thou Bout
d’Chant. Encore une salle
qui fait un sacré boulot de
découvreur dans des
conditions
techniques
sans faille. Pascal GARRY
a l’aisance des grands. De
la belle chanson, une voix
magnifique, des textes de
son cru ou écrits par des
amis à lui oscillant entre douceur, belles images,
portraits sincères et observations quotidiennes ; le tout
porté par deux acolytes musiciens talentueux que sont
ces deux Manteaux : Mathilde au violoncelle et
Jacques aux guitares distillant rythmes et mélodies
accentuant ce bel ouvrage. À ne rater sous aucun
prétexte. La première partie se nommait Jeanne
GARRAUD et Guillaume DUSSALBY, l’une à
l’accordéon, piano et chant, l’autre aux machines et
autre tuba, à suivre pour l’inventivité musicale et la
justesse vocale. (Ah ! La Jeanne, fille du Rémo et du
GARY voire du Rémi et du GARRAUD mais pas du
GARRY ! Ouf !)
À l’Appeau des Mots, je n’y ai vu que Céline
BLASCO et Isabelle MAYEREAU. Soirée débutant
par une intervention judicieuse de Michel-Marie
PERRAUDIN concernant les intermittents et les
ennuis avec les subventionneurs… Céline BLASCO et
ses deux musiciennes nous ont emmenées dans un
climat nonchalant mi-espagnol mi-français, un bon
travail mais peu d’émotions… Quant à Isabelle
MAYEREAU, plantée sur son siège, guitare en main,
en dentellière des mots à l’influence et l’inspiration
blues, elle a distillé un de ces moments magiques
rares. Drôle dans ses présentations, simplement en
folksingueuse maniant la langue comme un artisan
son outil, au plaisir des mots, des sentiments, des
histoires vécues, des vies bousculées, des voyages
intérieurs ; avec sa voix douce-amère, ses ballades nous
baladent loin des faux-semblants et des bluettes mais
toujours plus proche de notre humaine condition. À
vrai dire une sacrée surprise.
Edito par François Gaillard
Dans ce numéro d’été, vous trouverez deux initiatives
d’adhérents, qui, sans se concerter, ont chacun de leur
côté pris la plume pour raconter leurs derniers
concerts chanson. Quel régal ! Si l’envie vous prend,
n’hésitez pas à nous envoyer, comme l’ont fait
Clément DEVILLA et Serge MÉTRAL, vos notes de
bourlingue de cet été : nous les publierons avec
bonheur ! Il nous semble que rien ne profite plus à un
artiste que cette diffusion à outrance, par le public,
sous forme de bouche à oreilles et de « plume à z’yeux
»…
Jusqu’ici, nous publiions les articles au gré de leur
arrivée, sans grand souci d’uniformité des thèmes
traités. Ainsi, par exemple, après avoir présenté dans
l’édition précédente le CD de VERMEULEN, nous
publions dans celle-ci une interview du même
VERMEULEN, mené par Roland G. Bougain. De fait,
nous aimerions, à partir de la rentrée, davantage
centrer chaque numéro de journal sur un artiste ou un
événement ; en présentant par exemple, dans le cas
d’artistes, une discothèque idéale, une chanson, un
interview et un portrait de cet artiste au sein du même
numéro. Nous garderons bien sûr les rubriques d’infos
en vrac, de mots croisés et quelques chroniques de
CD. Mais nous aimerions donner cette orientation
d’un journal qui tente, de façon peut-être plus
approfondie qu’auparavant, de faire découvrir un
auteur, un interprète voire un festival. Dans le
numéro de la rentrée, c’est Laurent BERGER, auteur,
compositeur et interprète grenoblois, qui s’y colle !
D’ici là, nous vous souhaitons un bel été, plein de
chansons et de belles rencontres…
Carnets de routes en chansons
? LA BOURLINGUE D’UN PASSIONNÉ
Admettons que le départ serait donné le 20 janvier au
Radiant dans la salle dite en Camaïeu, petit cocon en
sous-sol où François GAILLARD (lui-même !)
présentait son nouveau spectacle accompagné en cela
par Michel SANLAVILLE et Jonathan MATHIS.
Deux musiciens qui permettent à l’artiste de quitter
un instant le piano et d’occuper la scène
différemment. Plein de nouvelles chansons jalonnent
ce parcours, toutes pétries dans le moule humain avec
retour sur l’enfance pour mieux rebondir sur le
présent. Et puis, il y a Les Drapeaux que j’ai hâte de
réécouter car à mon avis il y a plusieurs lectures
possibles et nombre de choses consacrées à nous
autres militants avec nos travers et nos forces. En
prime, il se fait interprète de DIMEY, CAUSSIMON
ou encore FERRÉ. Longue vie à ce spectacle à fleur de
mots…
2
Début mars, c’est dans les monts du lyonnais, à
Viricelles, village réputé pour sa fête des épouvantails
début août, que dame chanson me donnait rendezvous, chez l’ami Serge Féchet et sa sympathique équipe
accueillant une soirée 100% féminine (le 6 mars, deux
jours avant la journée de la femme… ; et les 364 voire
365 cette année, autres jours ???) En première partie,
Michèle ÉNÉE fut pour moi une re-découverte. J’étais
resté sur un concert peu emballant l’an dernier. Mais
l’artiste a tout retravaillé en gardant son univers bien
personnel. Jeux de lumières à l’appui, cela donne une
tenue et une mise en scène nouvelles très réussie. Avec
la complicité de son pianiste, ses paroles souvent
graves sont entrecoupées de petits
morceaux
humoristiques
bienvenus. La salle conquise
n’avait plus qu’à attendre le
second piano-voix de la soirée
composé de Nathalie FORTIN au
jeu et Francesca SOLLEVILLE au
chant. Une Francesca des grands
soirs. Plus de quarante ans de
chansons et de luttes et toujours
une puissance vocale sans fioriture. Quelle
remarquable interprète ! Toute la crème des auteurs
contemporains passe dans ses re-créations. S’il fallait
définir la chanson vivante, ce serait cela – De
BÜHLER à PACCOUD, de PITON à JOYET, de
TISSERAND à LEPREST, de LAFFAILLE à Anne
SYLVESTRE sans oublier les « anciens » ARAGON et
Louise MICHEL. Oui, de la chanson de résistances
qui fait du bien, la version de Vanina de Véronique
PESTEL est un exemple des plus réussis de même que
celle de Jean-Max BRUA, Mexico 68. Au rayon
émotion, je rangerais bien Je t’aime, excuse-moi d’Anne
SYLVESTRE. Et avoir intitulé l’album* On s’ra jamais
vieux (chanson de Bernard JOYET) est un sacré pied
de nez. Francesca SOLLEVILLE sera à St Julien
Molin-Molette cet été car « à chaque rendez-vous tout
recommence »… signé Pierre GROSZ, parolier fidèle et
précieux.
Salle des Rancy, le 23 avril, retrouvailles avec le cocon
intimiste que crée Frédéric BOBIN. Guitare bien
jouée au service de textes qui tiennent la route. À
suivre. Pour DJIB, ce spectacle est une affaire
collective. Création en résidence à la Salle des Rancy
sur une mise en scène d’Elisabeth PONSOT, trois
musiciens jouent un personnage en même temps que
plusieurs instruments (Jonathan MATHIS accordéon
– synthé – batterie, Nicolas LEROY basse – piano –
guitare, Clélia BRESSAT violoncelle – flûte – piano).
Tout cela au service de Jean-Baptiste VEUJOZ dit
DJIB à l’univers bien personnel, riche de diversité,
nous entraînant entre rêve et silence pour rebondir
sur les travers de la société de consommation. Le tout
avec tendresse et humour.
Puis, en mai, escapades à St Etienne – au festival des
Résistances d’abord. Une découverte : « Un tondu, un
chevelu », en fait un trio chambérien inspiration
Brassenssienne, bon swing guitares-contrebasse sur des
paroles poétiques, expressives, denses et très bien
chantées (ce qui ne gâte rien !). Loin des multiples
groupes boum boum tralala tsoin tsoin… Ensuite, un
retour émotionnel que celui de Dominique
GRANGE
–
L’Utopie
toujours, résistances encore.
L’engagement d’une vie ça
vous fout un bon coup de pied
au cul. Égérie de 68, action
directe d’un prolétariat en
forme, la dame n’a rien perdu
de sa verve et de ses idéaux, ses
nouvelles chansons mêlées aux anciennes en
témoignent. Un double CD vient de sortir**, illustré
par TARDI, des chansons en rouge et noir…
Christian PACCOUD était lui au Magic Mirrors dans
le cadre du festival Paroles et Musiques. Salle en forme
de cabaret souvent réservée aux groupes festifs.
PACCOUD et son spectacle solo, à nu avec son
accordéon. Public de quelques amis mais surtout en
majorité des gens qui ont découvert cet oiseau rare,
public attentif et embarqué par la force du
bonhomme, sa voix burinée et ses paroles humaines et
sociales, populaires et rebelles.
Peu ou prou libertaire
Mais libre prisonnier
Je taillai dans les mais
De mes héréditaires…
Loïc LANTOINE s’améliore de concert en concert,
scandant sa poésie de cœur et de tripes en compagnie
de son alter ego le contrebassiste percuteur François
PIERRON. Entre émotion et attaque, une poésie
contemporaine qui touche et fait réfléchir.
C’est partie remise bois ton RMI
Prends la longue file des cœurs au chômage
Fais les petites annonces sans perdre courage
Pour trouver l’embauche des yeux sans orage
C’est partie remise bois ton RMI
Ah merde j’ai l’amour amer
Le cœur en chaos, y’a ma tête à terre
J’ai le béguin bègue, j’peux plus travailler.
Son pote LEPREST suivait. Un soir de fragilité sur le
fil comme parfois Allain en a. Un manque de pêche et
toujours pas de nouvelles chansons. Mais « le salaire de
mon père répandu sur la table… on était pas riche ».
Et c’est sur les notes de « Vaguement la jungle »,
groupe de super musiciens que je quitte la cité
stéphanoise. Ville ex-ouvrière en proie au bétonnage et
au cassage, à la vidéo-surveillance et à l’A.S.S.E.,
3
heureusement que des éclats de chansons et autres
festivals résistants viennent secouer l’air ambiant. Y
aura-t-il un festival Paroles et Musiques l’an prochain ?
Oserais-je la même question en direction de l’Appeau
des Mots ?
Clément Devilla
jusqu’aux cintres pour l’occasion. Antoine se
transformait en chanteur et enchanteur nourrice pour
nous offrir une délicieuse première partie. Grand fut
en effet son mérite de partager la scène avec un
bambin baladeur et turbulent en soif d’émancipation.
Assister au tour de chant d’Antoine GASSE c’est à
coup sûr s’offrir un grand moment de bonheur ; on se
découvre, un sourire béat au bord des lèvres, à
partager ses petites histoires pleines d’humour, de
poésie, de cruauté aussi parfois ; comme tout cela fait
du bien !
Frédéric BOBIN, lui ce soir là avait donné rendez-vous
à trois de ses copains : François GAILLARD (chant,
accordéon, flûte), Gilles ROUCAUTE (chant,
guitare), François VERGUET (guitare) avec comme
beau programme « CROISONS LES CH’MINS ».
Pour la première à Lyon de ce spectacle, nous lui
accorderons sans hésitation le coup de cœur de ce
début d’année. L’assistance était unanime en fin de
soirée à reconnaître l’étendue et la qualité du travail
accompli par nos quatre compères ; François, Frédéric
et Gilles présents en permanence sur scène se
partagent et s’échangent leurs chansons, accompagnés
par les cordes magiques de Monsieur VERGUET. Le
travail scénique est réglé au quart de croche, chaque
texte est revisité, chaque interprétation est enrichie par
le jeu collectif. Cette soirée nous permit entre autre de
découvrir un Gilles ROUCAUTE trop rare sur notre
région, un François GAILLARD épanoui au milieu de
ses potes et de ce projet qui lui tenait tant à cœur et
enfin un Frédéric BOBIN à l’aise comme jamais sur
scène notamment sur deux interprétations debout
sans guitare et avec une gestuelle de vieux baroudeur
des planches. Les textes de ce dernier, écrits par son
frère, sont des délices avec plein de vrais mots dedans.
La chanson française de qualité a décidément un bel
avenir pour peu que le public lui prête écoute. Des
soirées comme celle-ci vous donnent une pêche
d’enfer, on repart gonflé à bloc et prêt à remuer ciel et
terre pour faire connaître ces nouveaux talents.
Spectacle-rencontre d’un excellent niveau, il est
adaptable à tout type de structure ; qu’on se le dise et
fort !
*Les deux derniers CD de Francesca SOLLEVILLE « Grand
frère petit frère » et « On s’ra jamais vieux » ainsi que ceux
de Christian PACCOUD « Des roses et des chiens » et le
superbe enregistrement public du spectacle « Notre poème
est à nous » sont disponibles au : Loup du Faubourg, 43/45
rue de la Roquette 75011 Paris – 01 40 21 12 40.
** Pour tous contacts, scène et disques de Dominique
GRANGE : Edito Musiques, 33 av. Philippe-Auguste 75011
Paris – 01 43 5 2 20 40.
? 06/05/04 – 13/05/04 : QUELLE SEMAINE !!!
Tout avait pourtant on ne peut plus mal commencé.
Nous nous faisions une joie d’aller soutenir A Thou
Bout d’Chant en assistant, avec plein d’amis rameutés
par nos soins, au co-récital d’Allain LEPREST et
QUAI DES BRUNES. Et puis boum badaboum, le
concert prévu salle Rameau ne pouvait se tenir pour
cause de mouvement social des personnels
municipaux. Notre déception était bien peu de chose
en rapport à l’abattement de Frédérique et Marc, les
chevilles ouvrières du petit lieu de l’impasse de Thou.
L’investissement perdu pour cette organisation vient
un peu plus plomber la trésorerie de cette structure
qui n’en avait déjà nul besoin. Puissent ces quelques
lignes trouver écho auprès de quelques édiles de la
municipalité lyonnaise et les inviter à faire l’impossible
pour sauver ce merveilleux espace de découvreurs de
talents. Appel aussi en direction de nos adhérents afin
qu’ils fréquentent et fassent connaître cet oasis de
qualité pour la chanson de paroles.
Vendredi 07/05 c’est à la Gourguillonaise,
sympathique petite salle du quartier de Gerland que la
chanson locale nous avait donné rendez-vous avec un
co-plateau Antoine GASSE - Frédéric BOBIN. Et en
fait de partage ces deux-là en connaissent un rayon
allant jusqu’à mixer complètement leurs récitals ; 6
chansons de Frédéric, 6 chansons d’Antoine, 6
chansons de BOBIN, 6 chansons de GASSE. Le
public, nombreux, leur fit une ovation bien méritée. A
la fausse ingénuité d’Antoine répondait l’humour en
demi-teinte de Frédéric. Ces deux-là sont décidément
deux valeurs sûres de la chanson dans notre cité et
devraient vite voir éclabousser leurs talents au-delà du
département et de la région.
Le lendemain, pour bien prouver que quand on aime,
on ne compte pas, c’est à Agend’Arts que l’occasion
nous était donnée de réentendre Antoine et Frédéric.
La minuscule salle de la Croix-Rousse était bourrée
4
Dimanche, en matinée, la bande des quatre recroisa
une nouvelle fois les chemins dans le même lieu.
Je laisserai, avec plaisir, mon ami Roland G. Bougain
vous raconter, avec brio, la soirée du lundi suivant à la
Maison Pour Tous des Rancy, j’avais fais relâche ce
jour là.
Par contre j’étais bien présent dans cette même salle
pour le « Mardi » du mois de Mai qui comme à
l’habitude partageait la soirée en trois, entre CASSE
POMPON, jeune trio sympa aux ambiances
manouches,
accordéon,
flamenco,
Gilles
ROUCAUTE qui était cette fois en scène avec le seul
et irremplaçable François VERGUET à la guitare.
Beau moment d’émotion autour des textes poétiques
et simples de Gilles. Une écriture épurée à souhait,
qui va à l’essentiel et qui fait mouche à tout coup tant
les mots sont justes et judicieusement mariés. La
complicité de chaque instant avec l’accompagnateur
complice fait le reste et voilà pourquoi vous ne
ressortez pas intact d’un récital du sieur
ROUCAUTE. Enfin pour compléter ce bon moment,
le Vendéen Monsieur PYL. Précédé d’une belle
réputation sur la région, il su s’en montrer digne. Des
chansons souvent drôles (attention toutefois à ne pas
en abuser car sur la durée c’est quelquefois limite
pesant), poétiques à souhait et aussi quelquefois graves
et touchantes (magnifique texte sur la démission d’un
travailleur).
Je ne pourrai, à mon grand désarroi, vous raconter
mon mercredi soir et ce pour deux raisons majeures :
ma femme déteste le foot et le rédacteur en chef de ce
journal refuse obstinément d’y créer une page des
sports !!!
Pour boucler la boucle et terminer cette riche semaine
de meilleure manière qu’elle n’avait commencé,
rendez-vous était pris à Saint-Etienne le 13/05, salle
Jeanne d’Arc, Festival Paroles et Musiques, 1ère partie
Loïc LANTOINE puis Allain LEPREST.
Nous n’avions pas revu Loïc depuis le mois dernier au
Festival L’Appeau des Mots et il nous manquait déjà ;
il ne lui fallut guère de temps pour emporter
l’adhésion totale de son auditoire stéphanois. Ses
chansons pas chantées, scandées par les sons de
François PIERRON et de sa contrebasse nous sont
devenues familières depuis la sortie de son magnifique
premier album. Néanmoins chaque nouvelle
rencontre est un choc, la progression est à chaque fois
palpable, le LANTOINE est vraiment une « bête de
scène », son Faut pas dire du mal de Johnny est
irrésistible (tee-shirt compris). Allain LEPREST n’avait
qu’à bien se tenir, après une telle performance la barre
avait été mise haut. Émotion de retrouver Allain après
l’acte manqué du jeudi précédent à Lyon. Un
LEPREST toujours aussi attachant, sincère et fragile.
Le récital de ce soir-là sera néanmoins à classifier (dans
notre longue liste) de «moyen», à cause peut-être de
deux musiciens pas trop dans le tempo faute d’avoir
suffisamment joué ensemble. Il manquait ce petit
quelque chose qui fait lever une salle mais le plaisir
était quand même bien présent à l’écoute de cet
immense artiste.
Voilà résumée cette géniale semaine emplie
d’émotion, d’amitié, de rencontres, de talents et
pendant laquelle ma télé n’a pas trop chauffé.
Serge Métral
Des spectacles
? VERMEULEN
La lumière s’atténue dans la Salle des Rancy de Lyon
en cette soirée du 10 mai 2004. Progressivement
quelques projecteurs éclairent la scène déserte.
Principe des vases communicants. Côté cour, un
piano et son tabouret. Une chaise, côté jardin. Bien.
Au milieu, juste en bord de scène, un micro dressé sur
son pied. Des coulisses, nous arrivent quelques notes,
puis se présente un accordéon derrière lequel s’est
greffé un musicien.
Michel GLASKO,
merveilleux
instrumentiste que
nous avons déjà pu
apprécier lors du
concert de Mathieu
ROSAZ à la Salle
Paul Garcin en
janvier 2004. Et puis apparaît celui qui durant 1h10 et
18 chansons va nous embarquer dans sa petite sphère
toute empreinte de mots, d’émotions, de tendresse et
d’amours bien moins platoniques que la moyenne
nationale
:
j’ai
nommé
VERMEULEN.
VERMEULEN qui les 10 doigts sur les touches du
piano et les mots à fleur de peau, nous tourneboule
l’âme, la libido et le cortex. VERMEULEN qui sans
effets spéciaux, sans effets spécieux, sans effets de
manche(s), sans esbroufe, nous amène à l’essentiel
après quelques voyages et traversées dans son univers
personnel. Impression fugace de faire partie d’un
cercle d’initiés, alors que VERMEULEN s’adresse à
tous à l’aide de ses mots et de sa poésie. Ce lundi de
mai, nous avons revécu l’intégralité des titres du CD
agrémentée de quelques nouveautés. Il chaloupe
devant son piano et l’on se laisse entraîner dans un
monde où l’on passe de la fable politique additionnée
d’une recette à l’hémoglobine (une histoire de
vampire) a une chanson bilingue pour tous les âges
(l’anniversaire) en passant par une histoire policière
dans laquelle un ouvrier d’une fabrique de poudre et
de canons, de poudre à canons, finit dans un drame
amoureux, pathétique et néanmoins humain. Une
5
aventure dans la France d’en bas… Ça swingue, ça
chaloupe, ça valse (souvent), ça tangue et pour
quelques chansons, VERMEULEN abandonne son
instrument pour venir se poser derrière le micro. À sa
gauche, Michel GLASKO, qui déploie son talent et le
soufflet de son accordéon pour nous insuffler une
grande bouffée d’oxygène. Le public, bien que peu
nombreux, car programmation faite dans l’urgence,
fut plus qu’enthousiaste. Merci(s) à VERMEULEN et
Michel GLASKO pour nous avoir emmené dans cette
aventure où les mots et les notes vivent en étrange
symbiose. À vous revoir…
Roland G. Bougain
défilés outragés.
« Si je chante aujourd’hui, c’est parce que des gens comme
Louise MICHEL ont su taper du poing sur la table » dit la
chanteuse dont, troublant hasard, le deuxième
prénom est Louise. Là, Michèle BERNARD s’en est
allée, en reporter émue, retrouver la piste, l’itinéraire
de la «vierge rouge», de son enfance sauvageonne à son
métier d’institutrice « aux méthodes mouvementées »
(«Je vois Louise au tableau / Qui secoue comme il faut / La
vie comme un prunier »), des barricades du premier et
éphémère gouvernement du peuple à son
bannissement en Nouvelle-Calédonie, Sous les Niaoulis
donc. Et aux autres et coutumières geôles où
l’impétueuse dame fut régulièrement embastillée.
« Dans le champ fauve / Un bel oiseau chantait… ».
Comme jadis avec Des nuits noires de monde, il y a du
peuple sur scène. Entre chanteuse et musiciens, chœur
de femmes (l’Ensemble vocal de Résonance
contemporaine) et Percussions de Treffort (ensemble
professionnel formé d’handicapés mentaux), c’est un
plateau rare qui s’en vient évoquer autant la vie d’une
femme courageuse entre toutes qu’une idée
révolutionnaire nourrie du terreau de la totale
injustice. L’idée d’un parallèle avec le K.O. social
d’aujourd’hui serait des plus tentantes si Michèle
BERNARD ne s’indignait par ailleurs, en un autre
récital, en une autre chanson dont il est judicieux de
faire parallèle : « Alors c’est fini / On change plus la vie /
On descend les calicots / On rentre chez soi illico / On pose
les pavés / Bien assez rêvé / Et nos slogans de blaireaux /
Ils sont bons pour l’caniveau ». Reste qu’en 1871, il est
possible d’espérer un avenir meilleur : « Ça branle dans
le manche / Les mauvais jours finiront / Quand les pauvres
s’y mettront ».
Le fond de scène est gigantesque ciel où les noirs
nuages signent le proche orage. Premières chansons, et
déjà des emprunts, pas innocents, à BRASSENS et au
vieil HUGO, celui tonnant de son exil. A Gastibelza,
«la fille à la carabine»…
Assemblée paysanne, agraires gestes aux rudimentaires
instruments, possibles barricades, rien n’est vraiment
reconstitué, tout est fortement suggéré. Même la
nouvelle mais lointaine Calédonie, par chants, danses
et rituelles percussions.
« Maman, maman, je rentrerai tard / Je suis si bien, je joue
/ Avec mon amie la mort ». Le ton monte, les tambours
grondent : bel ensemble que ces onze percussionnistes
dans un majestueux et terrible crescendo qui annonce
l’arrivée des Versaillais ! Et la lutte, pas finale… Les
textes sont, pour beaucoup, signés de Louise
MICHEL, qui aurait aimé se voir chanteuse. De notre
chanteuse aussi, si crédible sur les barricades. Et
quelques autres, puisés dans la mémoire des chants de
lutte…
? Michèle BERNARD : BERNARD, Michèle
Louise, pour l’état civil
(Michèle BERNARD, « L’oiseau noir du champ fauve »,
mars 2004, Théâtre de Bourg-en-Bresse)
Un an avant le centenaire de la disparition de la
Vierge rouge, Michèle BERNARD évoque Louise
Michel, en un superbe spectacle qui ravive, un peu,
les braises d’un idéal de progrès social.
Seules deux chansons (Au cimetière de Levallois et Sous
les Niaoulis) avaient été « protégées », gravées, en 2002,
sur le disque Une fois qu’on s’est tout dit, des fois que ce
formidable spectacle, L’oiseau noir du champ fauve /
Cantate pour Louise MICHEL, n’eut pas connu
d’avenir… Car les créations ne vivent vraiment que si
des programmateurs autrement plus couillus que la
normale les font venir. Et cette cantate-là, créée en
2001, n’avait connu à ce jour que cinq exploitations.
Du gâchis pour un tel
événement, pour un tel
résultat.
« Au cimetière de
Levallois / Drôle de belle
au bois / Depuis cent ans
tu dors c’est fou / Comme
le temps creuse son trou ».
Le centenaire de la
mort
de
Louise
MICHEL, en 2005,
donnera peut-être nouvelle chance à ce spectacle. Pour
l’heure recréé à Bourg-en-Bresse. Et, surtout, enregistré
en live, comme un utile investissement, un vrai pari
pour l’avenir… Le disque devrait sortir dans les mois à
venir.
Que Michèle BERNARD se vête des noirs habits et
des rouges aspirations de Louise MICHEL n’a rien
d’étonnant pour qui connaît l’œuvre de la chanteuse.
Du Temps des crises à celui des cerises, elle n’a vraiment
rien chanté d’autre. Son répertoire est d’un seul trait,
simplement de crayonnés différents, en pleins comme
en déliés, qui nous parle d’amours et de révoltes. Sa
Vieille chèvre d’antan peut encore nourrir pas mal de
6
C’est un spectacle émouvant, parce que le plaisir que
chacun semble y prendre est follement contagieux,
parce qu’on frôle le destin d’une dame d’exception,
parce que – j’y reviens – la comparaison avec ce que
nous vivons actuellement ne serait pas forcément
grande audace. Louise est icône de Michèle, c’est
entendu. Son souvenir pourrait un jour réveiller nos
lendemains qui, pour l’heure, déchantent
sérieusement. Raison de plus pour entonner Louise
MICHEL et Eugène POTTIER. Et de repartir, parés
de tels pendants d’oreilles…
Michel Kemper
pétillaient de satisfaction… Ah ! C’était chouette… un
peu à la CHERHAL, a dit mon pote ! Presque mieux,
m’a dit mon for intérieur, soudain ragaillardi !
Et je voudrais dire aux Lyonnais de France et de
Navarre un truc : votre payse et son spectacle, c’est
peut-être ce que j’ai vu de plus « frais » cette année,
dans ma vieille ville des Sacres…
Parce que, ce soir-là, à Reims, comme une reine,
comme un soleil, l’amie Amélie nous a fabuleusement
destiné ses chansons sans s’emmêler les rayons !
Christian Lassalle
? Fabienne EUSTRATIADES à Thou Bout d’Chant
du 18 au 30 mai : il est revenu «le temps des copains» !
Ce ne fut pourtant pas un temps d’insouciance pour
nous pauvres spectateurs puisqu’il nous fallut
malheureusement faire des choix dans la riche
programmation. C’est finalement la copine Fabienne
EUSTRATIADES que nous décidâmes d’aller écouter.
Timide et douce Fabienne au regard limpide,
magnifique de simplicité et de sincérité. Accompagnée
au piano ou à l’accordéon par Olivier PARROT, sa
voix est cristalline couvrant une gamme
impressionnante. Elle est son propre auteur pour la
majorité de ses textes. Les thèmes abordés tournent
souvent autour des voyages (qu’elle affectionne et
accomplit régulièrement) et des femmes (émouvante
chanson sur les
femmes Indiennes
peignant
chaque
matin des fleurs sur
les murs de leurs
maisons).
Très
mélodique, sa poésie
sait se faire douce et
envoûtante. Fabienne interprète aussi, et c’est sans
doute là qu’elle excelle, de grands auteurs : Comme à
Ostende (CAUSSIMON-FERRÉ), Est-ce ainsi que les
hommes vivent ? (ARAGON-FERRÉ), Rotterdam
(FERRÉ). Elle avait invité, pour cette soirée et devant
une belle chambrée, Vincent CROS qui co-interpréta
une chanson avec Fabienne et nous servit deux très
beaux textes de sa composition, et Bernard
MONINOT qui déclama avec gouaille et brio, deux
exigeants et longs textes de Bernard DIMEY, il reçu
un succès mérité. Au final les trois amis vinrent clore
en chœur ce bien doux moment de convivialité.
Serge Métral
? AMÉLIE-LES-CRAYONS
L’Amélie de Lyon a posé ses crayons…
… à Reims et j’y étais !
Oh ! Je ne peux pas dire que j’y étais venu au galop,
même pas au trot ! A en croire les échos que j’avais eus
ici ou là, surtout ici d’ailleurs, j’y allais à reculons…
La salle du Ludoval était bien remplie, AKRICH, mon
pote chanteur, était là, encore sous le charme de la
Jeanne, la CHERHAL, qu’il venait de découvrir sur
scène et dont il écoutait
l’album en boucle.
AMÉLIE-LESCRAYONS, tu connais
? me demanda-t-il.
Non… On verra ! Il
allait pas être déçu, disje à mon for intérieur,
plutôt faiblard pour
l’occasion…
Et on a vu ! D’abord, sur la scène, un piano et des
micros ! Ils sont donc plusieurs… Et elle est venue.
Grande et souriante. S’est assise au piano et elle a
joué ! Tiens, elle sait donc jouer… Et elle a chanté !
Pas avec une voix cucul-la-praline, non, avec une vraie
belle voix comme je les aime. Une vraie musicienne,
une vraie chanteuse… et même pas triste, assez drôle,
pas excessive, pas trop excentrique, juste un peu, bien,
très bien ! Avec ses acolytes qui, sur scène,
n’engendrent pas la mélancolie…
Oh, bien sûr, l’Amélie ne nous a pas chanté la révolte.
L’est même pas rebelle, la fille ! Francesca peut encore
chanter quelques années, c’est pas l’Amélie qui lui
prendra la place.
Elle a chanté ses p’tites chansons sans prétention, sans
poing levé , sans envie de grand soir. Non ! Mais ce
n’est pas ce que ce public rémois lui demandait… Elle
a offert ses petites histoires comme des bouquets de
coquelicots, rouges de bonheur et de plaisir, ses petites
misères quotidiennes, ses romances d’amours déçues,
mais rigolotes. Et les gens, les vieux comme les
enfants, étaient contents, le monsieur qu’elle a fait
danser était ravi. Nous avions, en sortant, les yeux qui
À noter que FABIENNE EUSTRATIADES prépare son
second CD qui est programmé pour l’automne et pour
lequel une souscription est en cours ; avis aux amateurs de
bonnes chansons !
7
? Gérard MOREL et Romain DIDIER
Au Train Théâtre de Portes les Valence, ce samedi 29
mai, nous étions quelques centaines de privilégiés à
assister au « mariage » de Gérard MOREL et Romain
DIDIER.
Aux infortunés qui ont manqué ça, je vais leur
résumer ce spectacle magnifique, drôle, émouvant,
poétique.
Le
rideau s’ouvre sur
un
décor
de
vacances
:
2
transats,
un
parasol, le soleil,
le
chant
des
cigales
et
les
lunettes noires.
Romain et Gérard
chantent Transat
en double, chanson
écrite à 4 mains
pour ce spectacle.
Avec les deux
complices, deux
musiciens pleins
de talent : Cathy
PETIT et Thierry
GARCIA.
Romain
s’approprie
et
revisite
les
chansons de Gérard, et Gérard celles de Romain.
Parfois, chacun retrouve ses propres textes et parfois
les deux nous régalent d’un duo. Romain DIDIER se
lâche complètement et nous balance un rock plein
d'énergie à la Elvis, tandis que Gérard encourage les
filles à hurler hysté-riquement au refrain, et que
Thierry GARCIA clame «oua oua oua oua». Les deux
amis nous offrent une seconde chanson écrite
spécialement pour l’occasion : La Turlutaine, rythme
endiablé venant du Québec, et jeux de mots à mourir
(ex : T’as le Nord, Pas le Calais). Romain bat
frénétiquement la mesure et ses doigts volent sur le
piano. Le calme revient. Gérard chante superbement
J'ai noté. Puis changement de rôles : les chanteurs
deviennent musiciens, et les musiciens chantent
l'hilarant Les goûts d’Olga. Romain fait un cadeau à
Gérard : C'était un beau mariage, chanson de
« jeunesse », pleine de jeux de mots tout à fait
inavouables. Gérard fait à son tour un cadeau à
Romain : une nouvelle chanson Hymne à mon beau-frère
(qui fait le tour du monde en tracteur). Romain et
Gérard font un vrai sketch avec Viens faire un tour dans
ma pampa. Les 4 artistes se groupent autour du piano
pour La Chanson de Gainsbourg. Sketchs à hurler de
rire, chansons plus douces que le miel, la soirée
s’écoule comme un rêve et se termine comme elle avait
commencé avec Transat en double.
J’espère que ce spectacle, petit bijou d'humour et de
poésie, mis en scène par Gérard MOREL et mis en
musique par Romain DIDIER, ne restera pas unique
et enchantera d'autres amoureux de la chanson.
Brigitte Métral
Portraits… par Roland G. BOUGAIN
L’émergence des mots, d’émotions.
Au cours de nos pérégrinations nocturnes, artistiques,
culturelles et néanmoins chantantes, nous découvrons une
foule d’auteurs-compositeurs-interprètes régionaux qui sont
la griotte sur le gâteau de la chanson à texte(s). Pour ce
numéro de l’été, je vous brosse (à reluire, à relire dans le
sens du poil) quatre portraits de nouveaux talents qui
viennent de prendre leur courage à deux mains (que leur
reste-t-il pour empoigner micros et instruments ?) pour se
hisser sur les planches. Une scène est toujours plus ou
moins haute. Peut-on y dominer le monde ? À défaut du
public…
Réponse : 4 rencontres qui laissent augurer d’un avenir
radieux. Le monde est dégueulasse. Mais n’est-elle pas belle
la vie ?
? Antoine GASSE
Je ne sais si Antoine GASSE vit, répète, joue et chante
dans une ou des caves, mais ce garçon est comme le
bon vin. Il se bonifie à chacune de ses prestations
scéniques. Un long travail de maturation… à
déguster… accompagné de tous les plats. Desserts
compris. Bien en bouche. Généreux sous le palais.
Robe fruitée. Bouquet aux parfums multiples et variés.
La trentaine, Antoine GASSE écrit depuis sa prime
jeunesse. Des poèmes. Des textes. Son premier
instrument étant le piano, il s’avère normal que les
mots et les notes finissent par se rejoindre. Symbiose…
Début 2002, il se décide à grimper sur une scène. Il
enregistre une démo de 6 titres qui lui permet de
participer aux sélections du Grand Huit. En novembre
2002, départ et séjour au Québec avec trois autres
auteurs-compositeurs-interprètes
lyonnais.
Ils
rencontrent quatre artistes québecois. Concert à
Montréal devant 500 personnes, 8 musiciens
accompagnent leurs prestations. Au retour, en janvier
2003, trois concerts en Rhône-Alpes : Montélimar, le
Totem à Chambéry et le Radiant à Caluire, Gérard
MOREL assurant la mise en scène. Une grande
aventure artistique et humaine. Grâce à l’association
Porte-Voix, Antoine GASSE pratique assidûment les
concerts en appartements. Autre approche scénique.
Contact direct avec le public. Jeu en acoustique.
Intimité. Complicité…
Antoine GASSE, c’est ce garçon qui nous conte les
aventures du P’tit Jésus, qui nous emmène visiter les
8
du cœur. Des cabossés de la vie. Citation : « Depuis 10
ans, je dis, je crie à mon pote le myopathe : lève-toi et
marche. Mais rien ne bouge ». Normal, son poteau ne
s’appelle pas Lazare… Ah, faire des miracles… Le jeune
NICO* ne fait pas qu’écrire, il dessine. Depuis 2 ans à
l’école Émile Cohl. Il dessine bien. Et c’est beau. Il
écrit pareil. Il écrit pour partager. Pour le souvenir
d’un moment. Comme un instantané. Pour planter
un décor. Le témoignage d’un état. Comme une
balise. Un album photos. Le jeune NICO* (se) (nous)
raconte des histoires pour se sentir exister à travers le
regard des autres. Ça va pas être triste le jour où il va
jouer devant un public d’aveugles/sourds et muets.
éléphants au zoo, ou nous explique que Les Gens font
du vélo. Humour, dérision, mais aussi tendresse (Un
Grain) ou vision adolescente avec patins à roulettes
(Chuis tout seul). Mais Antoine GASSE ne peut être
classé dans cette seule catégorie. Il sait aussi se faire
grave pour traiter d’un sujet universel avec une
chanson qui n’incite pas à marcher au pas, un texte
sur et contre la guerre (les yeux bandés). Deux univers,
deux mondes où je me sens bien… À te revoir,
Antoine, accompagné de ta fidèle guitare pour une
bal(l)ade à travers tes mots…
Contact : Antoine GASSE 24 av. Félix Faure 69007
Lyon 04 78 61 76 47 – Association Porte-Voix 18 rue
Léon Blum 69100 Villeurbanne.
Contact : Nicolas MICHEL 33 rue Léon Jouhaud
69003 Lyon 06 32 59 17 72.
? NICO*
J’ai bien dit : NICO*. L’étoile provient d’une erreur
sur une liste de bulletin scolaire. Alors, il faut savoir
erreur garder… Et puis, ça fait beau, exotique… Pensez,
une étoile…
Antoine GASSE
? ALFREDE
Le véritable prénom de cette chanteuse est Sylvie. Mais
en souvenir de son grand-père, elle a féminisé le
prénom de celui qui chantait souvent une ritournelle,
qui lui inspira la première chanson qu’elle interpréta
sur une scène : Pépita.
- Roland G. Bougain : Et puis, ce nom d’artiste
ALFREDE, c’est intriguant. Et l’écriture ?
- Alfrede : Je suis fascinée par les livres. Tout ce qui
touche à la notion d’écrit. Les cahiers, les stylos. Je
suis un artisan, qui fabrique des phrases. C’est un
jeu et je m’amuse avec les mots. Sans prétention.
L’idéal serait que le public ne reste pas tranquille
durant un concert. Je veux renvoyer les gens à leur
propre questionnement. Il faut créer à travers la
chanson quelque chose qui permette de s’évader.
Que personne ne soit captif, mais capte. Mais je
m’auto-censure avant de mettre des mots sur une
feuille. Je suis viscéralement interprète plutôt
qu’auteur-compositeur.
L’interprétation
c’est
primordial. J’aime aussi m’approprier les mots des
autres. Dans la chanson Fernand de Jacques BREL,
ses mots sont devenus les miens.
ALFREDE vient de terminer sa 7ème année à l’École
Nationale de Musique de Villeurbanne. Dans son
discours revient souvent le nom d’Elisabeth
PONSOT: « C’est elle qui m’a appris ce qu’était une
chanson. L’importance des mots et le sens ». L’été
2001, ALFREDE franchit le pas qui la séparait de la
scène. Et depuis, ce ne sont que de délicieuses
rencontres avec le public et d’autres artistes.
J’en veux pour exemple et pour mémoire le duo avec
Christian CAMERLYNCK sur la scène de la salle des
Rancy (Lyon), le 2 mars 2004, dans le cadre du festival
« l’Appeau des Mots ». Un moment de grâce, de
lévitation, un moment magique, irréel sur la chanson
de Michèle BERNARD Je t’aime.
C’est aussi la rencontre avec Sylvie AUDOUIN,
CD-démo de NICO
Depuis quelques mois, le jeune NICO* se produit sur
les scènes lyonnaises. Surtout celle, de scène, de la
salle À Thou Bout d’Chant (tremplin, 1ères parties de
NOZ, Emmanuel DELATTRE…). Et puis sur les
conseils de Yann Gibert (à l’époque stagiaire à la régie
son de ce lieu) et avec le soutien de Frédérique Gagnol
et Marc David (animateurs de l’endroit), NICO* se
lance dans l’enregistrement d’un CD 6 titres en public
(novembre 2003). Comme le jeune NICO* avait du
mal à trouver un titre à son 1er album, il extrait deux
mots d’une des chansons (Le Bourgeois convalescent), et
voici le titre qui apparaît sur la pochette : « Presque
moral ». Tout cela n’est pas réducteur, mais au
contraire important par rapport à l’ambiance du
disque. Alors, justement les textes de ce CD ? Ben,
même si ça rigole pas souvent, le jeune NICO* ne
renie rien, il assume totalement les mots mis bout à
bout par ses (petits) soins. Je cite : « Ce sont les
angoisses existentielles d’un ado de base embourgeoisé
qui s’ennuie » (sic). Vaste programme… Comme le
jeune NICO* n’aime pas parler de lui (pudeur et
timidité réunies), il écrit des chansons. Et c’est bien.
Car ses créations sont du vécu. Ses deux meilleurs
amis sont d’un côté, un myopathe et à l’autre
extrémité, un épileptique. Épileptique qui (n’) est
qu’un ex-nain qui a grandit. Trois potes. Des amputés
9
pendant les répétitions pour une première partie de
François GAILLARD. Un coup de cœur, un coup de
foudre pour les deux Sylvie. Une égale passion pour
l’humanité, une même sensibilité artistique et une
semblable vision de l’interprétation. Sylvie
AUDOUIN devint son agent artistique et défendit
récemment ALFREDE pour la carte blanche à
Christophe GRACIEN. La famille de chanson
d’auteur s’agrandit… Sur scène, ALFREDE, c’est de
l’élégance gestuelle, de la séduction, de la sobriété.
L’essentiel pour un maximum d’efficacité.
ALFREDE : « Maintenant que j’ai fini mes études et
après obtention du DEM (Diplôme d’Études
Musicales) en chansons, je vais pouvoir consacrer de
10h à 15h par semaine à la chanson. Également le
projet d’une maquette 5/6 titres pour la rentrée (…)
La scène est le lieu où je m’autorise à laisser vivre
une partie de moi. Que ce soit en tant qu’interprète
ou en tant qu’auteur, je suis au service du mot ».
Voilà une fort jolie chute pour clore ce charmant
entretien. Bises à toi, Sylvie.
degrés (pas forcément centigrades…). Pour illustration,
écouter la reprise de la chanson de Guy DEGRENE,
auteur du 19ème siècle, une histoire de cuillères… en
argent.
VOLLE ! : Je n’ai pas le sentiment d’appartenir à la
famille de la chanson d’auteurs. Mes premières
écoutes étaient plus de la variété. Déjà, pour les fêtes
des écoles, les institutrices me choisissaient pour
interpréter des tubes. Mes Névroses, la chanson qui
débute les concerts est un texte écrit pour la scène.
Ma préférée, L’Anglaise, est la plus proche de
l’univers que je veux créer, c’est un texte très
ambigu. »
Sur les planches, VOLLE ! est accompagné à la guitare
par Alexandre DENIKIAN, brillant musicien qui
signe les arrangements et les orchestrations. À la
rentrée, une maquette 5 titres sera proposée aux
amateurs de mots.
Contact : VOLLE ! 14 rue Villeroy 69003 Lyon 04
78 71 05 45 [email protected]
Contact : Sylvie VALAYER 5 rue Bodin 69001 Lyon
06 61 72 89 56 – Association Les Zondits 125 gde rue
de la Guillotière 69007 Lyon.
Ndlr : ALFREDE est actuellement accompagnée sur
scène par le brillantissime (!) Jonathan MATHIS, au
piano et à l’accordéon.
? VOLLE !
Chez cet artiste, l’écriture est viscéralement le besoin
de s’exprimer, le désir de partager. Depuis bientôt un
an, il s’exprime sur scène et c’est du bonheur. Celui
du public mais aussi le sien. Dans ses réserves, une
douzaine de chansons, prêtes à affronter l’épreuve
publique. À la clef (dans combien de temps ?) un
album. Un univers dans lequel VOLLE ! n’a pas
forcément des messages à transmettre.
VOLLE ! : « La scène, c’est le côté narcissique. Une
histoire de mégalomaniaque. Cela tient du domaine
de la pathologie. Les artistes montent sur scène pour
être malades à la place des autres. J’aborde souvent le
thème de la mort. Mes sources d’inspiration peuvent
être un mot, une envie de traiter un sujet. Le couple.
La famille, les liens de parenté. Le temps qui passe.
Dans plusieurs de mes textes, il y a un chien, les
animaux domestiques sont des révélateurs des travers
de la société. »
Dès l’âge de 14 ans, par besoin de communiquer,
VOLLE ! anime des émissions de radio. Puis durant
les 18 derniers mois écoulés, il participe à RCT avec
une émission hebdomadaire dans laquelle il invite des
chanteurs pour des interviews. Souvent les textes de
VOLLE ! sont à plusieurs niveaux. Une histoire de
ALFREDE
VOLLE !
Bien sûr, une foule de noms me vient aux lèvres, émergeant
des confins de mon cortex tout empreint des mots
d’auteurs-compositeurs-interprètes débordant de talents.
Mais la place nous manque en ce journal, même si nous
tentons d’investir les marges. Alors, rendez-vous dans les
prochains numéros.
Ceci, cela, prouvant la nécessité de maintenir la formule des
tremplins et scènes ouvertes, telle que la pratique à Lyon la
Salle des Rancy (2ème mardi de chaque mois), le Nouveau
Théâtre du Huitième (programmation élastique dans le
temps), et À Thou Bout d’Chant (1er dimanche du mois).
Merci(s) à ces lieux et à leurs programmateurs respectifs.
Au cours de ces entretiens, j’ai également partagé des
moments d’intimité, d’éternité avec ALFREDE, NICO*,
VOLLE ! et Antoine GASSE, et ce fut un réel bonheur.
Que ces 4 artistes en soient ici remerciés.
À part ça, j’espère que l’été sera chaud…
Roland G. Bougain
Parole d’Artiste
Quelques heures avant le concert à la Salle des Rancy,
VERMEULEN m’a accordé un entretien précieux. Le jeu
10
premiers disques des HURLEURS. On sent une
proximité aussi avec Pascal GARRY, dans la qualité
des chansons, textes et musiques, et la générosité qui
en émane. Bref : on aime ! DRÔLE DE SIRE sera, la
saison prochaine, de passage aux Chansons
Buissonnières d’Apprieu. A découvrir sur scène…
des questions/réponses prenant trop de place, je laisse
l’espace à ce jeune auteur-compositeur-interprète.
Roland G. Bougain
« Le titre du CD Le Pianiste du Transatlantique est une
chanson qui a 6 ans. Je débute les concerts avec car
elle me met en confiance. J’ai beaucoup d’affection
pour ce titre. J’ai la passion du chant. De par mes
grands-parents. Une culture chanson familiale. Et puis
vint la volonté de jouer devant des gens. Avec le piano
comme instrument d’accompagnement. Des études
d’architecte à Rouen avec 6 ans de piano-bar qui
payèrent mes études et Paris pour le travail après
diplôme. J’ai écrit et composé le Pianiste du
Transatlantique sur le bateau qui me ramenait
d’Écosse. 4 heures de traversée à faire danser les
passagers. Toujours le piano… Du vécu… Et puis un
duo avec Sébastien SOUCHOIS pendant plusieurs
années, où il m’incite à me produire sur scène. En
1999, prix de la SACD, les baladins des petites scènes
de Paris. Un premier disque autoproduit qui se vend à
700 exemplaires. Et une foule d’émissions de radio.
Puis Le Pianiste du Transatlantique sur une compilation
pour le Japon et le Canada produite par le Loup du
Faubourg. Puis invitation de 10 jours au Canada par
un producteur. Beaucoup de gens m’ont fait confiance
; la liste est longue. François CASAŸS qui m’ouvrit les
portes de son studio à Rouen pour le premier album.
Remerciements. Michel GLASKO pour son
accompagnement à l’accordéon sur scène en duo. Joël
COQUET à la guitare et Philippe ROUILLARD à la
contrebasse pour les prestations en trio. Toutes les
personnes, musiciens et techniciens ayant participé à
la naissance du CD Le Pianiste du Transatlantique. »
Contact : Sélénote 06 62 44 00 80 – [email protected]
- http://droledesire.free.fr
? VERMEULEN
«Le Pianiste du Transatlantique», 14 titres, 2004.
Un CD déjà chroniqué dans le dernier numéro d’A Fleur
de Mots, mais qui a depuis inspiré d’autres rédacteurs,
alors...
Un CD sur l’amour, l’amitié. L’amour moins
platonique qu’il y paraît à première vue, première
écoute. Des personnages taillés au cordeau caustique
(L’Aventurier du béton armé) bien campés sur leurs deux
pieds. De l’humour acerbe mais sans méchanceté.
Juste. Humain. Un regard tout empreint d’émotion(s)
(Une Grenadine avec une paille), de la tendresse, de la
poésie (Le Nostalgique). Des titres comme Janine et
Dédée (une de mes préférées) sont autant de petites
chroniques, des tranches de vie(s) où la mélancolie
s’allie au rêve pour nous chavirer l’âme. La Valse des
non-dits : 1 minute 21 d’amour, d’images, d’images
d’amour, ou comment s’envoyer en l’air sans hélium
mais avec adrénaline. De l’artisanat local. Un orfèvre
fabriquant lui-même paroles et musiques, qu’il cisèle à
la main au fond de son atelier. Pas un CD à écouter
en jouant de la perceuse à percussion pour trouer les
murs bétonnés de l’indifférence, mais un disque
(compact…) pour se laisser bercer par les mots et les
notes, en rêvant bien calé dans un canapé. À deux si
possible… Un moment de détente.
Roland G. Bougain
CD et DVD
? DRÔLE DE SIRE
« Pourquoi pas toi ? », 13 titres, 2003. Sélénote 8983.
Les drôles de sires sont quatre : David SIRE (chant,
guitare, ukulélé), Etienne CHARBONNIER
(contrebasse), Cécile GRENIER (alto), Fred
BOUCHAIN (guitare, banjo, ukulélé)… et ces
mousquetaires nous livrent ici un très joli album ! On
remarque des arrangements particulièrement fouillés
et réussis, légèreté d’un saxophone alto (Le Balcon) par
ci, grosses guitares électriques (La Poulie chinoise)
côtoyant un quatuor à cordes
(Drôle de Micmac, très belle)
par là, percussions pour une
ambiance
«nature
et
découvertes» (Les Pouces verts)
plus loin… Ces arrangements
et le placement de la voix de
David SIRE rappellent en de multiples occasions les
Contact : Le Loup du Faubourg, 43/45 rue de la
Roquette 75011 Paris, 01 40 21 12 40,
[email protected]
? TRANCHES DE SCÈNES
Trimestriel de chanson française multimedia
Sans doute avez-vous à l’occasion, s’il vous est arrivé
récemment d’aller voir un concert de chanson,
remarqué furtivement, en fond de salle, la présence
mystérieuse d'un étonnant lutin, qui agite sa tignasse
frisée autour d'étranges caméras.
Cet archiviste scrupuleux, c’est Éric NADOT. Le sieur
NADOT s'est mis en tête de créer un magazine
multimédia, qui s’intitule « Tranches de scènes ». En
fait un DVD trimestriel intitulé « une heure autour de
» (menteur, le numéro 2 fait 1h30 !) et consacré
principalement à un(e) chanteur(se) avec entretien et
vrais morceaux de spectacle filmés, tant de la tête
11
d’affiche que d’autres artistes faisant partie de,
comment dire, sa constellation. Ainsi, le numéro 1,
qui est consacré à Anne SYLVESTRE, s’ouvre à Agnès
BIHL, Ariane DUBILLARD, Claudine LEBÈGUE,
Hervé SUHUBIETTE, Michèle BERNARD, ENTRE
DEUX CAISSES, Christiane STÉFANSKI, Jacques
HAUROGNÉ et Xavier LACOUTURE. Anne
SYLVESTRE y parle de façon très touchante de
l’écriture, vécue comme un enfantement, de la scène,
de ses petits camarades et de ses émotions de
spectatrice. Et on a un immense serrement au coeur
en voyant une séance d’enregistrement avec son
orchestrateur feu François RAUBER. La réalisation
est quand même entachée de petits défauts : l'image
est loin d’être parfaite. Le son, c’est pas du 5.1 et y’a
pas mal de souffle. Mais la richesse des séquences fait
mieux que compenser ces limites techniques.
Et puis ça s'améliore. J’ai eu le privilège d’avoir accès
au numéro 2 : « Une heure autour de Xavier
LACOUTURE » et de constater que la qualité
technique va s'améliorant. XL aussi cause très bien de
son métier, de son évolution, de ses rencontres, des
écritures des uns et des autres. Y’a pas mal de petits
bijoux captés sur scène (XL est un showman accompli
et on voit son accompagnateur-guitariste-complice
Thierry GARCIA de près, et ça vaut le coup, tellement
il mélange virtuosité et humilité). Et y’a bien sûr pas
mal d’aperçus sur d’autres artistes, présentés par XL
lui-même : Pierre LOUKI, accompagné de Claire
ELZIÈRE, Michèle BERNARD, Pascal RINALDI,
Nicolas JULES, BONZOM, Jacques HAUROGNÉ,
Laurent VIEL, Bernard JOYET. Et il rend la politesse
à Anne SYLVESTRE, ce qui est la moindre des choses
de la part d’un homme bien élevé. Image et son
s’améliorent (y’a davantage de caméras, non, Éric?).
évoluer le panorama et montrent la distance et la
proximité qui unit deux artistes assez différents. Je ne
commettrai pas d’indiscrétion sur le contenu des
prochains numéros, mais ça devrait continuer à
avancer de cette manière, un peu en crabe, pour
proposer un panorama à la fois vaste et approfondi de
la chanson.
De toute façon, et c’est selon moi un charme essentiel
de cette réalisation, c’est bien d’un magazine qu’il
s’agit et non de DVD solitaires à placer dans la
discothèque de tel ou tel. Hors de question de les
acheter un par un, c’est un abonnement, au minimum
d’un an, à prendre ou à laisser. Avec pour le fan
exclusif d’AS ou de XL l’obligation de butiner au
hasard des coups de coeur de leur idole, et c’est bien
fait pour eux ! Prix, modalités d’abonnement, tout ça,
sont raisonnables. Je trouve l’abonnement
indispensable à l’amateur de chanson qui se veut
éclairé, même impécunieux, même harcelé de
propositions. Ah oui, je sais aussi que la sortie
officielle des deux premiers sera en septembre et que
les autres devraient s’ajouter dans les temps prévus,
enfin espérons-le, c’est pas si facile de devenir un
magnat de la presse, n’est-ce-pas citizen NADOT ?
Gilles Roucaute
Contact : Eric Nadot, [email protected],
http://www.chanson-net.com/tranchesdescenes/index.htm
Les Chansons Tendance de Papaul
Dans le rôle de surveillance fine des « spectacles dont
on cause » annoncés dans le cahier Sortir de Télérama
(cahier réservé à l’édition parisienne), j’ai vu passer
cinq fois le nom d’Allain LEPREST (cinq mercredis à
l’Européen), et de nombreux « nouveaux » noms
(Anne PEKO, Corine MILIAN, Jean-Marie LEAU,
Florent MARCHET)… Même des groupes aux noms
étonnants, comme LES ONGLES NOIRS ou les
CORDES ARRACHÉES (heureusement, pas
l’inverse). Si les parisiens ont eu la chance de pouvoir
écouter REZVANI et Pierre LOUKI, ils ont pu revoir
JULIETTE, Thomas FERSEN ou WALLY, qui sont
très présents sur les scènes parisiennes. Quant aux
lieux cités par ce cahier spectacles, ceux qui se louent
(Européen, Sentier des Halles, La Cigale…) mais aussi
(quel bonheur dans un hebdo à si gros tirage !) de plus
en plus de ces petits lieux, comme le LIMONAIRE,
l’ESSAÏON, le FORUM LÉO FERRÉ ou
l’ENTREPÔT, ces endroits qui parviennent à
conserver une âme et une programmation.
Le plus drôle ? Hervé VILARD, dont le come-back ne
passe pas inaperçu : voilà qu’il chante NERUDA,
BRECHT, ARAGON !! Pensez donc…
Et petit à petit, une vraie cohérence se dessine. Les
mêmes apparaissent au hasard des collaborations
multiples (Jacques HAUROGNÉ qui interprète les
Fabulettes mis en scène par Anne SYLVESTRE et qui a
mis sur pied un spectacle commun avec Xavier
LACOUTURE) ou des influences communes
(Michèle BERNARD). D’autres apparaissent qui font
12
Des Mots Croisés, par Aude Raison
A
B
C
D
E
F
G
H
I
L’album sera envoyé aux souscripteurs fin décembre,
et sa sortie officielle aura lieu au Café de la Danse le 7
février 2005. Pour souscrire (1 CD = 15€, 3 CD = 40€),
il suffit de télécharger le bon de souscription sur
www.gerardmorel.com, ou d’envoyer un chèque à
l’ordre de ARCHIPEL CHANSON au centre
culturel de la Tourette 2 place St Julien 07300
Tournon sur Rhône.
J
1
2
3
4
? Le prochain album de BISTANCLAQUE est en
cours de mixage ! Pour tenir le projet jusqu'au bout
(fin de production, fabrication) ceux-ci ont encore
besoin de beaucoup de soutien. Aidez-les en
participant à la souscription (15 euros). Il est possible
de
télécharger
le
bon
sur :
5
6
7
8
http://bistanclaque.free.fr/souscription.jpg
9
? AVIGNON cet été… Vous pourrez y entendre, du 8
au 31 juillet : Michel-Marie PERRAUDIN au
Théâtre des Lucioles à 23h15 (rens : 04 90 14 05 51,
relâche le 27), accompagné par Fabrice Reynaud à la
guitare. Un très beau nouveau spectacle : on a vu et ça
vaut le détour ! Également Bernard JOYET au
Théâtre Collège de la Salle à 17h, accompagné au
piano par Nathalie Miravette (rens : 0891 67 00 84), et
Michel AVALON au Théâtre de la petite Tarasque à
23h15 les jours pairs accompagné en alternance par
N.Martin au piano et J.P Fourment à la contrebasse,
(rens : 04 90 85 43 91).
Horizontal : 1. Port chanté. – 2. Palabre. Celui de Jacques
Bertin est pur. – 3. Ville de Dvorak. Moitié de Mouskouri.
– 4. Radio déchaînée. Florent Pagny ne les aime pas. – 5.
Celle de secours est indispensable dans les salles. Petit opus.
– 6. Dernier conseil de Noah. Fin de chanter. Drame
japonais. – 7. Le nouveau printemps de Bécaud.
Conjonction. – 8. Le chanteur les aime. – 9. Gainsbar ne le
faisait jamais. Encore, encore, encore !
Vertical : A. Élément de sono. Petit tour. – B. Shuman. Pas
off. – C. Toutes les vedettes le sont. – D. Barbara l’est le
temps d’une chanson. – E. Enveloppes d’instruments.
Intérieur. – F. La spectatrice peut l’être. – G. Ut. Pierre
facétieux. – H. Il ne veut pas être grand. Pronom. – I. Le
comble pour un chanteur. – J. Dernier titre de Stephan
Eicher. Les feux de la rampe.
Une chanson ?
Il pleut des cordes (La grasse mat')
paroles et musique Gérard MOREL
Réponses aux mots croisés du précédent numéro :
Horizontal : 1. Interprètes – 2. Lois. Rémo – 3. Eté. Fi. Uns
– 4. Entrées. Af – 5. Vert – 6. Réalité – 7. Émile. Toto – 8.
Rage. Loi – 9. Al. Courante
Il pleut des cordes il pleut
Le matin pointe frileux
Bonjour as-tu bien dormi
Il pleut des cordes de mi
Les marques de l'oreiller
Sur ta joue mal réveillée
Font joli dans ce coaltar
Il pleut des cordes de guitare
Il pleut des cordes il pleut
Ciel houleux temps nébuleux
Tu dis bougeons pas de là
Il pleut des cordes de la
Tu dis vu c' qui dégringole
Faut pas qu'on aille à l'école
Prenons ça du bon côté
Il pleut des cordes à sauter
Vertical : A. Île. Opéra – B. Note. Mal – C. Tien. Lig – D.
Es. TV. Lec – E. Frère – F. Prière. Ru – G. Ré. État – H.
Émus. Lola – I. Ton. Piton – J. Sa. Toit – K. Si. Fée
Infos en Vrac
? Gérard MOREL lance une souscription pour son
3 ème album, qui sera enregistré en septembre prochain
au château de Grignan. Au programme, 5 chansons
non-enregistrées du dernier spectacle (Voir ailleurs, Ma
Natacha,…), 2 titres réarrangés (Mon Festin, Un bon gars
pas dégueu), 3 chansons toute nouvelles (Hymne à mon
beau-frère, Il pleut des cordes (dont le texte est offert en
cadeau en fin de ce journal), Des Rumeurs et des doutes
quant aux fruits et légumes et, à ce qu’on dit, des
surprises !
Il pleut des cordes il pleut
Tombe dru méticuleux
Tu dis faut garder la chambre
Il pleut des cordes de chanvres
Tu dis grâce à la grass' mat'
Bien au sec en nos pénates
Le temps paraîtra moins long
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Il pleut des cordes de lin
Quatre
ou
cinq
baisers
farouches
Nous mettent l'eau à la bouche
Dans tes recoins je me glisse
Il pleut il pleut des cordes lisses
Il pleut des cordes il pleut
Cinq ou six court-jus fielleux
Font sauter tous nos fusibles
Il pleut des cordes sensibles
Si sous cette pluie battante
Il fait sans doute moins trente
Sous notre couette il fait tiède
Il pleut il pleut des cordes raides
Il pleut des cordes il pleut
Ce petit déj' onduleux
Nous déride nous régale
Il pleut des cordes vocales
On savour' se gargarise
Se gave de gourmandises
Et de délices mielleux
Il pleut il pleut des cordon-bleu
Il pleut il pleut des cordes
Il pleut des cordes de violon
Et notre coupe déborde
Il pleut des cordes il pleut
De trésors faramineux
Un abandon crapuleux
Il pleut des cordes à nœuds
Commence à nous agiter
Toi ma bombe anatomique
Il pleut des cordialités
Tes galbes académiques
Et sur l'arche langoureuse
Me font vibrer de plus belle
D'une paresse amoureuse
Il pleut des cordes de rappel
Tout feu tout flemme on Il pleut des cordes il pleut
embarque
Tu me fais tes yeux fleur bleue
Il pleut des cordes à mon arc
Je résiste pas beaucoup
Il pleut des cordes au cou
Il pleut des cordes il pleut
Je faiblis je vais craquer
Des frôlements scrupuleux
Je fléchis je suis toqué
Suscitent un remue-méninges
Je flanche je suis mordu
Il pleut des cordes à linge
Il pleut des cordes de pendu
Ça frémit sous l'édredon
Ça se trémousse à tâtons
Je faiblis je vais craquer
Ça tressaille à l'aveuglette
Je fléchis je suis toqué
Il pleut des cordes d'arbalète
Je flanche je suis mordu
Il pleut des cordes il pleut
Il pleut des cordes de pendu
Deux ou trois bécots moelleux
Cousus main font du vilain
Un agenda Rhône-Alpes est envoyé
aux adhérents de la région… et aussi
à tous ceux qui nous en font la
demande !
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