A Fleur de Mots, le journal
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A Fleur de Mots, le journal
A Fleur de Mots, le journal n°22 – Juillet-Août 2004 Association loi 1901 pour la Promotion et la Diffusion de la Chanson d’Auteur 3 euros le numéro / Abonnement 15 euros pour un an - Tirage 120 exemplaires Au programme… Carnets de routes en chansons Des spectacles VERMEULEN Michèle BERNARD AMÉLIE-LES-CRAYONS Fabienne EUSTRATIADES Romain DIDIER et Gérard MOREL Portraits d’Artistes Antoine GASSE NICO* ALFREDE VOLLE ! Parole d’Artiste… VERMEULEN Des CD / DVD DRÔLE DE SIRE VERMEULEN TRANCHES DE SCÈNES Chansons Tendance (les statistiques de Papaul) Infos en Vrac Mots croisés Une Chanson « Il pleut des cordes » Gérard MOREL Exemplaire WEB [email protected] http://www.fleur2mo.com Plus tard, François est passé au Cargo, restaurant Croix-Roussien ou Brigitte concocte des soirées mêlant judicieusement la table, la peinture et la chanson. Beau décor intime pour accompagner notes et mots, et le 21 février c’est Mona SCHECK, venue du Sud, qui foulait la minuscule scène du lieu. Belles cordes vocales au service de paroles mordantes sans complaisance aucune avec la société que l’on nous propose. Dommage que la concentration sur sa guitare l’empêche de vivifier ses textes. Cependant, l’ensemble est à suivre. Autre découverte scénique, celle de Pascal GARRY programmé à Thou Bout d’Chant. Encore une salle qui fait un sacré boulot de découvreur dans des conditions techniques sans faille. Pascal GARRY a l’aisance des grands. De la belle chanson, une voix magnifique, des textes de son cru ou écrits par des amis à lui oscillant entre douceur, belles images, portraits sincères et observations quotidiennes ; le tout porté par deux acolytes musiciens talentueux que sont ces deux Manteaux : Mathilde au violoncelle et Jacques aux guitares distillant rythmes et mélodies accentuant ce bel ouvrage. À ne rater sous aucun prétexte. La première partie se nommait Jeanne GARRAUD et Guillaume DUSSALBY, l’une à l’accordéon, piano et chant, l’autre aux machines et autre tuba, à suivre pour l’inventivité musicale et la justesse vocale. (Ah ! La Jeanne, fille du Rémo et du GARY voire du Rémi et du GARRAUD mais pas du GARRY ! Ouf !) À l’Appeau des Mots, je n’y ai vu que Céline BLASCO et Isabelle MAYEREAU. Soirée débutant par une intervention judicieuse de Michel-Marie PERRAUDIN concernant les intermittents et les ennuis avec les subventionneurs… Céline BLASCO et ses deux musiciennes nous ont emmenées dans un climat nonchalant mi-espagnol mi-français, un bon travail mais peu d’émotions… Quant à Isabelle MAYEREAU, plantée sur son siège, guitare en main, en dentellière des mots à l’influence et l’inspiration blues, elle a distillé un de ces moments magiques rares. Drôle dans ses présentations, simplement en folksingueuse maniant la langue comme un artisan son outil, au plaisir des mots, des sentiments, des histoires vécues, des vies bousculées, des voyages intérieurs ; avec sa voix douce-amère, ses ballades nous baladent loin des faux-semblants et des bluettes mais toujours plus proche de notre humaine condition. À vrai dire une sacrée surprise. Edito par François Gaillard Dans ce numéro d’été, vous trouverez deux initiatives d’adhérents, qui, sans se concerter, ont chacun de leur côté pris la plume pour raconter leurs derniers concerts chanson. Quel régal ! Si l’envie vous prend, n’hésitez pas à nous envoyer, comme l’ont fait Clément DEVILLA et Serge MÉTRAL, vos notes de bourlingue de cet été : nous les publierons avec bonheur ! Il nous semble que rien ne profite plus à un artiste que cette diffusion à outrance, par le public, sous forme de bouche à oreilles et de « plume à z’yeux »… Jusqu’ici, nous publiions les articles au gré de leur arrivée, sans grand souci d’uniformité des thèmes traités. Ainsi, par exemple, après avoir présenté dans l’édition précédente le CD de VERMEULEN, nous publions dans celle-ci une interview du même VERMEULEN, mené par Roland G. Bougain. De fait, nous aimerions, à partir de la rentrée, davantage centrer chaque numéro de journal sur un artiste ou un événement ; en présentant par exemple, dans le cas d’artistes, une discothèque idéale, une chanson, un interview et un portrait de cet artiste au sein du même numéro. Nous garderons bien sûr les rubriques d’infos en vrac, de mots croisés et quelques chroniques de CD. Mais nous aimerions donner cette orientation d’un journal qui tente, de façon peut-être plus approfondie qu’auparavant, de faire découvrir un auteur, un interprète voire un festival. Dans le numéro de la rentrée, c’est Laurent BERGER, auteur, compositeur et interprète grenoblois, qui s’y colle ! D’ici là, nous vous souhaitons un bel été, plein de chansons et de belles rencontres… Carnets de routes en chansons ? LA BOURLINGUE D’UN PASSIONNÉ Admettons que le départ serait donné le 20 janvier au Radiant dans la salle dite en Camaïeu, petit cocon en sous-sol où François GAILLARD (lui-même !) présentait son nouveau spectacle accompagné en cela par Michel SANLAVILLE et Jonathan MATHIS. Deux musiciens qui permettent à l’artiste de quitter un instant le piano et d’occuper la scène différemment. Plein de nouvelles chansons jalonnent ce parcours, toutes pétries dans le moule humain avec retour sur l’enfance pour mieux rebondir sur le présent. Et puis, il y a Les Drapeaux que j’ai hâte de réécouter car à mon avis il y a plusieurs lectures possibles et nombre de choses consacrées à nous autres militants avec nos travers et nos forces. En prime, il se fait interprète de DIMEY, CAUSSIMON ou encore FERRÉ. Longue vie à ce spectacle à fleur de mots… 2 Début mars, c’est dans les monts du lyonnais, à Viricelles, village réputé pour sa fête des épouvantails début août, que dame chanson me donnait rendezvous, chez l’ami Serge Féchet et sa sympathique équipe accueillant une soirée 100% féminine (le 6 mars, deux jours avant la journée de la femme… ; et les 364 voire 365 cette année, autres jours ???) En première partie, Michèle ÉNÉE fut pour moi une re-découverte. J’étais resté sur un concert peu emballant l’an dernier. Mais l’artiste a tout retravaillé en gardant son univers bien personnel. Jeux de lumières à l’appui, cela donne une tenue et une mise en scène nouvelles très réussie. Avec la complicité de son pianiste, ses paroles souvent graves sont entrecoupées de petits morceaux humoristiques bienvenus. La salle conquise n’avait plus qu’à attendre le second piano-voix de la soirée composé de Nathalie FORTIN au jeu et Francesca SOLLEVILLE au chant. Une Francesca des grands soirs. Plus de quarante ans de chansons et de luttes et toujours une puissance vocale sans fioriture. Quelle remarquable interprète ! Toute la crème des auteurs contemporains passe dans ses re-créations. S’il fallait définir la chanson vivante, ce serait cela – De BÜHLER à PACCOUD, de PITON à JOYET, de TISSERAND à LEPREST, de LAFFAILLE à Anne SYLVESTRE sans oublier les « anciens » ARAGON et Louise MICHEL. Oui, de la chanson de résistances qui fait du bien, la version de Vanina de Véronique PESTEL est un exemple des plus réussis de même que celle de Jean-Max BRUA, Mexico 68. Au rayon émotion, je rangerais bien Je t’aime, excuse-moi d’Anne SYLVESTRE. Et avoir intitulé l’album* On s’ra jamais vieux (chanson de Bernard JOYET) est un sacré pied de nez. Francesca SOLLEVILLE sera à St Julien Molin-Molette cet été car « à chaque rendez-vous tout recommence »… signé Pierre GROSZ, parolier fidèle et précieux. Salle des Rancy, le 23 avril, retrouvailles avec le cocon intimiste que crée Frédéric BOBIN. Guitare bien jouée au service de textes qui tiennent la route. À suivre. Pour DJIB, ce spectacle est une affaire collective. Création en résidence à la Salle des Rancy sur une mise en scène d’Elisabeth PONSOT, trois musiciens jouent un personnage en même temps que plusieurs instruments (Jonathan MATHIS accordéon – synthé – batterie, Nicolas LEROY basse – piano – guitare, Clélia BRESSAT violoncelle – flûte – piano). Tout cela au service de Jean-Baptiste VEUJOZ dit DJIB à l’univers bien personnel, riche de diversité, nous entraînant entre rêve et silence pour rebondir sur les travers de la société de consommation. Le tout avec tendresse et humour. Puis, en mai, escapades à St Etienne – au festival des Résistances d’abord. Une découverte : « Un tondu, un chevelu », en fait un trio chambérien inspiration Brassenssienne, bon swing guitares-contrebasse sur des paroles poétiques, expressives, denses et très bien chantées (ce qui ne gâte rien !). Loin des multiples groupes boum boum tralala tsoin tsoin… Ensuite, un retour émotionnel que celui de Dominique GRANGE – L’Utopie toujours, résistances encore. L’engagement d’une vie ça vous fout un bon coup de pied au cul. Égérie de 68, action directe d’un prolétariat en forme, la dame n’a rien perdu de sa verve et de ses idéaux, ses nouvelles chansons mêlées aux anciennes en témoignent. Un double CD vient de sortir**, illustré par TARDI, des chansons en rouge et noir… Christian PACCOUD était lui au Magic Mirrors dans le cadre du festival Paroles et Musiques. Salle en forme de cabaret souvent réservée aux groupes festifs. PACCOUD et son spectacle solo, à nu avec son accordéon. Public de quelques amis mais surtout en majorité des gens qui ont découvert cet oiseau rare, public attentif et embarqué par la force du bonhomme, sa voix burinée et ses paroles humaines et sociales, populaires et rebelles. Peu ou prou libertaire Mais libre prisonnier Je taillai dans les mais De mes héréditaires… Loïc LANTOINE s’améliore de concert en concert, scandant sa poésie de cœur et de tripes en compagnie de son alter ego le contrebassiste percuteur François PIERRON. Entre émotion et attaque, une poésie contemporaine qui touche et fait réfléchir. C’est partie remise bois ton RMI Prends la longue file des cœurs au chômage Fais les petites annonces sans perdre courage Pour trouver l’embauche des yeux sans orage C’est partie remise bois ton RMI Ah merde j’ai l’amour amer Le cœur en chaos, y’a ma tête à terre J’ai le béguin bègue, j’peux plus travailler. Son pote LEPREST suivait. Un soir de fragilité sur le fil comme parfois Allain en a. Un manque de pêche et toujours pas de nouvelles chansons. Mais « le salaire de mon père répandu sur la table… on était pas riche ». Et c’est sur les notes de « Vaguement la jungle », groupe de super musiciens que je quitte la cité stéphanoise. Ville ex-ouvrière en proie au bétonnage et au cassage, à la vidéo-surveillance et à l’A.S.S.E., 3 heureusement que des éclats de chansons et autres festivals résistants viennent secouer l’air ambiant. Y aura-t-il un festival Paroles et Musiques l’an prochain ? Oserais-je la même question en direction de l’Appeau des Mots ? Clément Devilla jusqu’aux cintres pour l’occasion. Antoine se transformait en chanteur et enchanteur nourrice pour nous offrir une délicieuse première partie. Grand fut en effet son mérite de partager la scène avec un bambin baladeur et turbulent en soif d’émancipation. Assister au tour de chant d’Antoine GASSE c’est à coup sûr s’offrir un grand moment de bonheur ; on se découvre, un sourire béat au bord des lèvres, à partager ses petites histoires pleines d’humour, de poésie, de cruauté aussi parfois ; comme tout cela fait du bien ! Frédéric BOBIN, lui ce soir là avait donné rendez-vous à trois de ses copains : François GAILLARD (chant, accordéon, flûte), Gilles ROUCAUTE (chant, guitare), François VERGUET (guitare) avec comme beau programme « CROISONS LES CH’MINS ». Pour la première à Lyon de ce spectacle, nous lui accorderons sans hésitation le coup de cœur de ce début d’année. L’assistance était unanime en fin de soirée à reconnaître l’étendue et la qualité du travail accompli par nos quatre compères ; François, Frédéric et Gilles présents en permanence sur scène se partagent et s’échangent leurs chansons, accompagnés par les cordes magiques de Monsieur VERGUET. Le travail scénique est réglé au quart de croche, chaque texte est revisité, chaque interprétation est enrichie par le jeu collectif. Cette soirée nous permit entre autre de découvrir un Gilles ROUCAUTE trop rare sur notre région, un François GAILLARD épanoui au milieu de ses potes et de ce projet qui lui tenait tant à cœur et enfin un Frédéric BOBIN à l’aise comme jamais sur scène notamment sur deux interprétations debout sans guitare et avec une gestuelle de vieux baroudeur des planches. Les textes de ce dernier, écrits par son frère, sont des délices avec plein de vrais mots dedans. La chanson française de qualité a décidément un bel avenir pour peu que le public lui prête écoute. Des soirées comme celle-ci vous donnent une pêche d’enfer, on repart gonflé à bloc et prêt à remuer ciel et terre pour faire connaître ces nouveaux talents. Spectacle-rencontre d’un excellent niveau, il est adaptable à tout type de structure ; qu’on se le dise et fort ! *Les deux derniers CD de Francesca SOLLEVILLE « Grand frère petit frère » et « On s’ra jamais vieux » ainsi que ceux de Christian PACCOUD « Des roses et des chiens » et le superbe enregistrement public du spectacle « Notre poème est à nous » sont disponibles au : Loup du Faubourg, 43/45 rue de la Roquette 75011 Paris – 01 40 21 12 40. ** Pour tous contacts, scène et disques de Dominique GRANGE : Edito Musiques, 33 av. Philippe-Auguste 75011 Paris – 01 43 5 2 20 40. ? 06/05/04 – 13/05/04 : QUELLE SEMAINE !!! Tout avait pourtant on ne peut plus mal commencé. Nous nous faisions une joie d’aller soutenir A Thou Bout d’Chant en assistant, avec plein d’amis rameutés par nos soins, au co-récital d’Allain LEPREST et QUAI DES BRUNES. Et puis boum badaboum, le concert prévu salle Rameau ne pouvait se tenir pour cause de mouvement social des personnels municipaux. Notre déception était bien peu de chose en rapport à l’abattement de Frédérique et Marc, les chevilles ouvrières du petit lieu de l’impasse de Thou. L’investissement perdu pour cette organisation vient un peu plus plomber la trésorerie de cette structure qui n’en avait déjà nul besoin. Puissent ces quelques lignes trouver écho auprès de quelques édiles de la municipalité lyonnaise et les inviter à faire l’impossible pour sauver ce merveilleux espace de découvreurs de talents. Appel aussi en direction de nos adhérents afin qu’ils fréquentent et fassent connaître cet oasis de qualité pour la chanson de paroles. Vendredi 07/05 c’est à la Gourguillonaise, sympathique petite salle du quartier de Gerland que la chanson locale nous avait donné rendez-vous avec un co-plateau Antoine GASSE - Frédéric BOBIN. Et en fait de partage ces deux-là en connaissent un rayon allant jusqu’à mixer complètement leurs récitals ; 6 chansons de Frédéric, 6 chansons d’Antoine, 6 chansons de BOBIN, 6 chansons de GASSE. Le public, nombreux, leur fit une ovation bien méritée. A la fausse ingénuité d’Antoine répondait l’humour en demi-teinte de Frédéric. Ces deux-là sont décidément deux valeurs sûres de la chanson dans notre cité et devraient vite voir éclabousser leurs talents au-delà du département et de la région. Le lendemain, pour bien prouver que quand on aime, on ne compte pas, c’est à Agend’Arts que l’occasion nous était donnée de réentendre Antoine et Frédéric. La minuscule salle de la Croix-Rousse était bourrée 4 Dimanche, en matinée, la bande des quatre recroisa une nouvelle fois les chemins dans le même lieu. Je laisserai, avec plaisir, mon ami Roland G. Bougain vous raconter, avec brio, la soirée du lundi suivant à la Maison Pour Tous des Rancy, j’avais fais relâche ce jour là. Par contre j’étais bien présent dans cette même salle pour le « Mardi » du mois de Mai qui comme à l’habitude partageait la soirée en trois, entre CASSE POMPON, jeune trio sympa aux ambiances manouches, accordéon, flamenco, Gilles ROUCAUTE qui était cette fois en scène avec le seul et irremplaçable François VERGUET à la guitare. Beau moment d’émotion autour des textes poétiques et simples de Gilles. Une écriture épurée à souhait, qui va à l’essentiel et qui fait mouche à tout coup tant les mots sont justes et judicieusement mariés. La complicité de chaque instant avec l’accompagnateur complice fait le reste et voilà pourquoi vous ne ressortez pas intact d’un récital du sieur ROUCAUTE. Enfin pour compléter ce bon moment, le Vendéen Monsieur PYL. Précédé d’une belle réputation sur la région, il su s’en montrer digne. Des chansons souvent drôles (attention toutefois à ne pas en abuser car sur la durée c’est quelquefois limite pesant), poétiques à souhait et aussi quelquefois graves et touchantes (magnifique texte sur la démission d’un travailleur). Je ne pourrai, à mon grand désarroi, vous raconter mon mercredi soir et ce pour deux raisons majeures : ma femme déteste le foot et le rédacteur en chef de ce journal refuse obstinément d’y créer une page des sports !!! Pour boucler la boucle et terminer cette riche semaine de meilleure manière qu’elle n’avait commencé, rendez-vous était pris à Saint-Etienne le 13/05, salle Jeanne d’Arc, Festival Paroles et Musiques, 1ère partie Loïc LANTOINE puis Allain LEPREST. Nous n’avions pas revu Loïc depuis le mois dernier au Festival L’Appeau des Mots et il nous manquait déjà ; il ne lui fallut guère de temps pour emporter l’adhésion totale de son auditoire stéphanois. Ses chansons pas chantées, scandées par les sons de François PIERRON et de sa contrebasse nous sont devenues familières depuis la sortie de son magnifique premier album. Néanmoins chaque nouvelle rencontre est un choc, la progression est à chaque fois palpable, le LANTOINE est vraiment une « bête de scène », son Faut pas dire du mal de Johnny est irrésistible (tee-shirt compris). Allain LEPREST n’avait qu’à bien se tenir, après une telle performance la barre avait été mise haut. Émotion de retrouver Allain après l’acte manqué du jeudi précédent à Lyon. Un LEPREST toujours aussi attachant, sincère et fragile. Le récital de ce soir-là sera néanmoins à classifier (dans notre longue liste) de «moyen», à cause peut-être de deux musiciens pas trop dans le tempo faute d’avoir suffisamment joué ensemble. Il manquait ce petit quelque chose qui fait lever une salle mais le plaisir était quand même bien présent à l’écoute de cet immense artiste. Voilà résumée cette géniale semaine emplie d’émotion, d’amitié, de rencontres, de talents et pendant laquelle ma télé n’a pas trop chauffé. Serge Métral Des spectacles ? VERMEULEN La lumière s’atténue dans la Salle des Rancy de Lyon en cette soirée du 10 mai 2004. Progressivement quelques projecteurs éclairent la scène déserte. Principe des vases communicants. Côté cour, un piano et son tabouret. Une chaise, côté jardin. Bien. Au milieu, juste en bord de scène, un micro dressé sur son pied. Des coulisses, nous arrivent quelques notes, puis se présente un accordéon derrière lequel s’est greffé un musicien. Michel GLASKO, merveilleux instrumentiste que nous avons déjà pu apprécier lors du concert de Mathieu ROSAZ à la Salle Paul Garcin en janvier 2004. Et puis apparaît celui qui durant 1h10 et 18 chansons va nous embarquer dans sa petite sphère toute empreinte de mots, d’émotions, de tendresse et d’amours bien moins platoniques que la moyenne nationale : j’ai nommé VERMEULEN. VERMEULEN qui les 10 doigts sur les touches du piano et les mots à fleur de peau, nous tourneboule l’âme, la libido et le cortex. VERMEULEN qui sans effets spéciaux, sans effets spécieux, sans effets de manche(s), sans esbroufe, nous amène à l’essentiel après quelques voyages et traversées dans son univers personnel. Impression fugace de faire partie d’un cercle d’initiés, alors que VERMEULEN s’adresse à tous à l’aide de ses mots et de sa poésie. Ce lundi de mai, nous avons revécu l’intégralité des titres du CD agrémentée de quelques nouveautés. Il chaloupe devant son piano et l’on se laisse entraîner dans un monde où l’on passe de la fable politique additionnée d’une recette à l’hémoglobine (une histoire de vampire) a une chanson bilingue pour tous les âges (l’anniversaire) en passant par une histoire policière dans laquelle un ouvrier d’une fabrique de poudre et de canons, de poudre à canons, finit dans un drame amoureux, pathétique et néanmoins humain. Une 5 aventure dans la France d’en bas… Ça swingue, ça chaloupe, ça valse (souvent), ça tangue et pour quelques chansons, VERMEULEN abandonne son instrument pour venir se poser derrière le micro. À sa gauche, Michel GLASKO, qui déploie son talent et le soufflet de son accordéon pour nous insuffler une grande bouffée d’oxygène. Le public, bien que peu nombreux, car programmation faite dans l’urgence, fut plus qu’enthousiaste. Merci(s) à VERMEULEN et Michel GLASKO pour nous avoir emmené dans cette aventure où les mots et les notes vivent en étrange symbiose. À vous revoir… Roland G. Bougain défilés outragés. « Si je chante aujourd’hui, c’est parce que des gens comme Louise MICHEL ont su taper du poing sur la table » dit la chanteuse dont, troublant hasard, le deuxième prénom est Louise. Là, Michèle BERNARD s’en est allée, en reporter émue, retrouver la piste, l’itinéraire de la «vierge rouge», de son enfance sauvageonne à son métier d’institutrice « aux méthodes mouvementées » («Je vois Louise au tableau / Qui secoue comme il faut / La vie comme un prunier »), des barricades du premier et éphémère gouvernement du peuple à son bannissement en Nouvelle-Calédonie, Sous les Niaoulis donc. Et aux autres et coutumières geôles où l’impétueuse dame fut régulièrement embastillée. « Dans le champ fauve / Un bel oiseau chantait… ». Comme jadis avec Des nuits noires de monde, il y a du peuple sur scène. Entre chanteuse et musiciens, chœur de femmes (l’Ensemble vocal de Résonance contemporaine) et Percussions de Treffort (ensemble professionnel formé d’handicapés mentaux), c’est un plateau rare qui s’en vient évoquer autant la vie d’une femme courageuse entre toutes qu’une idée révolutionnaire nourrie du terreau de la totale injustice. L’idée d’un parallèle avec le K.O. social d’aujourd’hui serait des plus tentantes si Michèle BERNARD ne s’indignait par ailleurs, en un autre récital, en une autre chanson dont il est judicieux de faire parallèle : « Alors c’est fini / On change plus la vie / On descend les calicots / On rentre chez soi illico / On pose les pavés / Bien assez rêvé / Et nos slogans de blaireaux / Ils sont bons pour l’caniveau ». Reste qu’en 1871, il est possible d’espérer un avenir meilleur : « Ça branle dans le manche / Les mauvais jours finiront / Quand les pauvres s’y mettront ». Le fond de scène est gigantesque ciel où les noirs nuages signent le proche orage. Premières chansons, et déjà des emprunts, pas innocents, à BRASSENS et au vieil HUGO, celui tonnant de son exil. A Gastibelza, «la fille à la carabine»… Assemblée paysanne, agraires gestes aux rudimentaires instruments, possibles barricades, rien n’est vraiment reconstitué, tout est fortement suggéré. Même la nouvelle mais lointaine Calédonie, par chants, danses et rituelles percussions. « Maman, maman, je rentrerai tard / Je suis si bien, je joue / Avec mon amie la mort ». Le ton monte, les tambours grondent : bel ensemble que ces onze percussionnistes dans un majestueux et terrible crescendo qui annonce l’arrivée des Versaillais ! Et la lutte, pas finale… Les textes sont, pour beaucoup, signés de Louise MICHEL, qui aurait aimé se voir chanteuse. De notre chanteuse aussi, si crédible sur les barricades. Et quelques autres, puisés dans la mémoire des chants de lutte… ? Michèle BERNARD : BERNARD, Michèle Louise, pour l’état civil (Michèle BERNARD, « L’oiseau noir du champ fauve », mars 2004, Théâtre de Bourg-en-Bresse) Un an avant le centenaire de la disparition de la Vierge rouge, Michèle BERNARD évoque Louise Michel, en un superbe spectacle qui ravive, un peu, les braises d’un idéal de progrès social. Seules deux chansons (Au cimetière de Levallois et Sous les Niaoulis) avaient été « protégées », gravées, en 2002, sur le disque Une fois qu’on s’est tout dit, des fois que ce formidable spectacle, L’oiseau noir du champ fauve / Cantate pour Louise MICHEL, n’eut pas connu d’avenir… Car les créations ne vivent vraiment que si des programmateurs autrement plus couillus que la normale les font venir. Et cette cantate-là, créée en 2001, n’avait connu à ce jour que cinq exploitations. Du gâchis pour un tel événement, pour un tel résultat. « Au cimetière de Levallois / Drôle de belle au bois / Depuis cent ans tu dors c’est fou / Comme le temps creuse son trou ». Le centenaire de la mort de Louise MICHEL, en 2005, donnera peut-être nouvelle chance à ce spectacle. Pour l’heure recréé à Bourg-en-Bresse. Et, surtout, enregistré en live, comme un utile investissement, un vrai pari pour l’avenir… Le disque devrait sortir dans les mois à venir. Que Michèle BERNARD se vête des noirs habits et des rouges aspirations de Louise MICHEL n’a rien d’étonnant pour qui connaît l’œuvre de la chanteuse. Du Temps des crises à celui des cerises, elle n’a vraiment rien chanté d’autre. Son répertoire est d’un seul trait, simplement de crayonnés différents, en pleins comme en déliés, qui nous parle d’amours et de révoltes. Sa Vieille chèvre d’antan peut encore nourrir pas mal de 6 C’est un spectacle émouvant, parce que le plaisir que chacun semble y prendre est follement contagieux, parce qu’on frôle le destin d’une dame d’exception, parce que – j’y reviens – la comparaison avec ce que nous vivons actuellement ne serait pas forcément grande audace. Louise est icône de Michèle, c’est entendu. Son souvenir pourrait un jour réveiller nos lendemains qui, pour l’heure, déchantent sérieusement. Raison de plus pour entonner Louise MICHEL et Eugène POTTIER. Et de repartir, parés de tels pendants d’oreilles… Michel Kemper pétillaient de satisfaction… Ah ! C’était chouette… un peu à la CHERHAL, a dit mon pote ! Presque mieux, m’a dit mon for intérieur, soudain ragaillardi ! Et je voudrais dire aux Lyonnais de France et de Navarre un truc : votre payse et son spectacle, c’est peut-être ce que j’ai vu de plus « frais » cette année, dans ma vieille ville des Sacres… Parce que, ce soir-là, à Reims, comme une reine, comme un soleil, l’amie Amélie nous a fabuleusement destiné ses chansons sans s’emmêler les rayons ! Christian Lassalle ? Fabienne EUSTRATIADES à Thou Bout d’Chant du 18 au 30 mai : il est revenu «le temps des copains» ! Ce ne fut pourtant pas un temps d’insouciance pour nous pauvres spectateurs puisqu’il nous fallut malheureusement faire des choix dans la riche programmation. C’est finalement la copine Fabienne EUSTRATIADES que nous décidâmes d’aller écouter. Timide et douce Fabienne au regard limpide, magnifique de simplicité et de sincérité. Accompagnée au piano ou à l’accordéon par Olivier PARROT, sa voix est cristalline couvrant une gamme impressionnante. Elle est son propre auteur pour la majorité de ses textes. Les thèmes abordés tournent souvent autour des voyages (qu’elle affectionne et accomplit régulièrement) et des femmes (émouvante chanson sur les femmes Indiennes peignant chaque matin des fleurs sur les murs de leurs maisons). Très mélodique, sa poésie sait se faire douce et envoûtante. Fabienne interprète aussi, et c’est sans doute là qu’elle excelle, de grands auteurs : Comme à Ostende (CAUSSIMON-FERRÉ), Est-ce ainsi que les hommes vivent ? (ARAGON-FERRÉ), Rotterdam (FERRÉ). Elle avait invité, pour cette soirée et devant une belle chambrée, Vincent CROS qui co-interpréta une chanson avec Fabienne et nous servit deux très beaux textes de sa composition, et Bernard MONINOT qui déclama avec gouaille et brio, deux exigeants et longs textes de Bernard DIMEY, il reçu un succès mérité. Au final les trois amis vinrent clore en chœur ce bien doux moment de convivialité. Serge Métral ? AMÉLIE-LES-CRAYONS L’Amélie de Lyon a posé ses crayons… … à Reims et j’y étais ! Oh ! Je ne peux pas dire que j’y étais venu au galop, même pas au trot ! A en croire les échos que j’avais eus ici ou là, surtout ici d’ailleurs, j’y allais à reculons… La salle du Ludoval était bien remplie, AKRICH, mon pote chanteur, était là, encore sous le charme de la Jeanne, la CHERHAL, qu’il venait de découvrir sur scène et dont il écoutait l’album en boucle. AMÉLIE-LESCRAYONS, tu connais ? me demanda-t-il. Non… On verra ! Il allait pas être déçu, disje à mon for intérieur, plutôt faiblard pour l’occasion… Et on a vu ! D’abord, sur la scène, un piano et des micros ! Ils sont donc plusieurs… Et elle est venue. Grande et souriante. S’est assise au piano et elle a joué ! Tiens, elle sait donc jouer… Et elle a chanté ! Pas avec une voix cucul-la-praline, non, avec une vraie belle voix comme je les aime. Une vraie musicienne, une vraie chanteuse… et même pas triste, assez drôle, pas excessive, pas trop excentrique, juste un peu, bien, très bien ! Avec ses acolytes qui, sur scène, n’engendrent pas la mélancolie… Oh, bien sûr, l’Amélie ne nous a pas chanté la révolte. L’est même pas rebelle, la fille ! Francesca peut encore chanter quelques années, c’est pas l’Amélie qui lui prendra la place. Elle a chanté ses p’tites chansons sans prétention, sans poing levé , sans envie de grand soir. Non ! Mais ce n’est pas ce que ce public rémois lui demandait… Elle a offert ses petites histoires comme des bouquets de coquelicots, rouges de bonheur et de plaisir, ses petites misères quotidiennes, ses romances d’amours déçues, mais rigolotes. Et les gens, les vieux comme les enfants, étaient contents, le monsieur qu’elle a fait danser était ravi. Nous avions, en sortant, les yeux qui À noter que FABIENNE EUSTRATIADES prépare son second CD qui est programmé pour l’automne et pour lequel une souscription est en cours ; avis aux amateurs de bonnes chansons ! 7 ? Gérard MOREL et Romain DIDIER Au Train Théâtre de Portes les Valence, ce samedi 29 mai, nous étions quelques centaines de privilégiés à assister au « mariage » de Gérard MOREL et Romain DIDIER. Aux infortunés qui ont manqué ça, je vais leur résumer ce spectacle magnifique, drôle, émouvant, poétique. Le rideau s’ouvre sur un décor de vacances : 2 transats, un parasol, le soleil, le chant des cigales et les lunettes noires. Romain et Gérard chantent Transat en double, chanson écrite à 4 mains pour ce spectacle. Avec les deux complices, deux musiciens pleins de talent : Cathy PETIT et Thierry GARCIA. Romain s’approprie et revisite les chansons de Gérard, et Gérard celles de Romain. Parfois, chacun retrouve ses propres textes et parfois les deux nous régalent d’un duo. Romain DIDIER se lâche complètement et nous balance un rock plein d'énergie à la Elvis, tandis que Gérard encourage les filles à hurler hysté-riquement au refrain, et que Thierry GARCIA clame «oua oua oua oua». Les deux amis nous offrent une seconde chanson écrite spécialement pour l’occasion : La Turlutaine, rythme endiablé venant du Québec, et jeux de mots à mourir (ex : T’as le Nord, Pas le Calais). Romain bat frénétiquement la mesure et ses doigts volent sur le piano. Le calme revient. Gérard chante superbement J'ai noté. Puis changement de rôles : les chanteurs deviennent musiciens, et les musiciens chantent l'hilarant Les goûts d’Olga. Romain fait un cadeau à Gérard : C'était un beau mariage, chanson de « jeunesse », pleine de jeux de mots tout à fait inavouables. Gérard fait à son tour un cadeau à Romain : une nouvelle chanson Hymne à mon beau-frère (qui fait le tour du monde en tracteur). Romain et Gérard font un vrai sketch avec Viens faire un tour dans ma pampa. Les 4 artistes se groupent autour du piano pour La Chanson de Gainsbourg. Sketchs à hurler de rire, chansons plus douces que le miel, la soirée s’écoule comme un rêve et se termine comme elle avait commencé avec Transat en double. J’espère que ce spectacle, petit bijou d'humour et de poésie, mis en scène par Gérard MOREL et mis en musique par Romain DIDIER, ne restera pas unique et enchantera d'autres amoureux de la chanson. Brigitte Métral Portraits… par Roland G. BOUGAIN L’émergence des mots, d’émotions. Au cours de nos pérégrinations nocturnes, artistiques, culturelles et néanmoins chantantes, nous découvrons une foule d’auteurs-compositeurs-interprètes régionaux qui sont la griotte sur le gâteau de la chanson à texte(s). Pour ce numéro de l’été, je vous brosse (à reluire, à relire dans le sens du poil) quatre portraits de nouveaux talents qui viennent de prendre leur courage à deux mains (que leur reste-t-il pour empoigner micros et instruments ?) pour se hisser sur les planches. Une scène est toujours plus ou moins haute. Peut-on y dominer le monde ? À défaut du public… Réponse : 4 rencontres qui laissent augurer d’un avenir radieux. Le monde est dégueulasse. Mais n’est-elle pas belle la vie ? ? Antoine GASSE Je ne sais si Antoine GASSE vit, répète, joue et chante dans une ou des caves, mais ce garçon est comme le bon vin. Il se bonifie à chacune de ses prestations scéniques. Un long travail de maturation… à déguster… accompagné de tous les plats. Desserts compris. Bien en bouche. Généreux sous le palais. Robe fruitée. Bouquet aux parfums multiples et variés. La trentaine, Antoine GASSE écrit depuis sa prime jeunesse. Des poèmes. Des textes. Son premier instrument étant le piano, il s’avère normal que les mots et les notes finissent par se rejoindre. Symbiose… Début 2002, il se décide à grimper sur une scène. Il enregistre une démo de 6 titres qui lui permet de participer aux sélections du Grand Huit. En novembre 2002, départ et séjour au Québec avec trois autres auteurs-compositeurs-interprètes lyonnais. Ils rencontrent quatre artistes québecois. Concert à Montréal devant 500 personnes, 8 musiciens accompagnent leurs prestations. Au retour, en janvier 2003, trois concerts en Rhône-Alpes : Montélimar, le Totem à Chambéry et le Radiant à Caluire, Gérard MOREL assurant la mise en scène. Une grande aventure artistique et humaine. Grâce à l’association Porte-Voix, Antoine GASSE pratique assidûment les concerts en appartements. Autre approche scénique. Contact direct avec le public. Jeu en acoustique. Intimité. Complicité… Antoine GASSE, c’est ce garçon qui nous conte les aventures du P’tit Jésus, qui nous emmène visiter les 8 du cœur. Des cabossés de la vie. Citation : « Depuis 10 ans, je dis, je crie à mon pote le myopathe : lève-toi et marche. Mais rien ne bouge ». Normal, son poteau ne s’appelle pas Lazare… Ah, faire des miracles… Le jeune NICO* ne fait pas qu’écrire, il dessine. Depuis 2 ans à l’école Émile Cohl. Il dessine bien. Et c’est beau. Il écrit pareil. Il écrit pour partager. Pour le souvenir d’un moment. Comme un instantané. Pour planter un décor. Le témoignage d’un état. Comme une balise. Un album photos. Le jeune NICO* (se) (nous) raconte des histoires pour se sentir exister à travers le regard des autres. Ça va pas être triste le jour où il va jouer devant un public d’aveugles/sourds et muets. éléphants au zoo, ou nous explique que Les Gens font du vélo. Humour, dérision, mais aussi tendresse (Un Grain) ou vision adolescente avec patins à roulettes (Chuis tout seul). Mais Antoine GASSE ne peut être classé dans cette seule catégorie. Il sait aussi se faire grave pour traiter d’un sujet universel avec une chanson qui n’incite pas à marcher au pas, un texte sur et contre la guerre (les yeux bandés). Deux univers, deux mondes où je me sens bien… À te revoir, Antoine, accompagné de ta fidèle guitare pour une bal(l)ade à travers tes mots… Contact : Antoine GASSE 24 av. Félix Faure 69007 Lyon 04 78 61 76 47 – Association Porte-Voix 18 rue Léon Blum 69100 Villeurbanne. Contact : Nicolas MICHEL 33 rue Léon Jouhaud 69003 Lyon 06 32 59 17 72. ? NICO* J’ai bien dit : NICO*. L’étoile provient d’une erreur sur une liste de bulletin scolaire. Alors, il faut savoir erreur garder… Et puis, ça fait beau, exotique… Pensez, une étoile… Antoine GASSE ? ALFREDE Le véritable prénom de cette chanteuse est Sylvie. Mais en souvenir de son grand-père, elle a féminisé le prénom de celui qui chantait souvent une ritournelle, qui lui inspira la première chanson qu’elle interpréta sur une scène : Pépita. - Roland G. Bougain : Et puis, ce nom d’artiste ALFREDE, c’est intriguant. Et l’écriture ? - Alfrede : Je suis fascinée par les livres. Tout ce qui touche à la notion d’écrit. Les cahiers, les stylos. Je suis un artisan, qui fabrique des phrases. C’est un jeu et je m’amuse avec les mots. Sans prétention. L’idéal serait que le public ne reste pas tranquille durant un concert. Je veux renvoyer les gens à leur propre questionnement. Il faut créer à travers la chanson quelque chose qui permette de s’évader. Que personne ne soit captif, mais capte. Mais je m’auto-censure avant de mettre des mots sur une feuille. Je suis viscéralement interprète plutôt qu’auteur-compositeur. L’interprétation c’est primordial. J’aime aussi m’approprier les mots des autres. Dans la chanson Fernand de Jacques BREL, ses mots sont devenus les miens. ALFREDE vient de terminer sa 7ème année à l’École Nationale de Musique de Villeurbanne. Dans son discours revient souvent le nom d’Elisabeth PONSOT: « C’est elle qui m’a appris ce qu’était une chanson. L’importance des mots et le sens ». L’été 2001, ALFREDE franchit le pas qui la séparait de la scène. Et depuis, ce ne sont que de délicieuses rencontres avec le public et d’autres artistes. J’en veux pour exemple et pour mémoire le duo avec Christian CAMERLYNCK sur la scène de la salle des Rancy (Lyon), le 2 mars 2004, dans le cadre du festival « l’Appeau des Mots ». Un moment de grâce, de lévitation, un moment magique, irréel sur la chanson de Michèle BERNARD Je t’aime. C’est aussi la rencontre avec Sylvie AUDOUIN, CD-démo de NICO Depuis quelques mois, le jeune NICO* se produit sur les scènes lyonnaises. Surtout celle, de scène, de la salle À Thou Bout d’Chant (tremplin, 1ères parties de NOZ, Emmanuel DELATTRE…). Et puis sur les conseils de Yann Gibert (à l’époque stagiaire à la régie son de ce lieu) et avec le soutien de Frédérique Gagnol et Marc David (animateurs de l’endroit), NICO* se lance dans l’enregistrement d’un CD 6 titres en public (novembre 2003). Comme le jeune NICO* avait du mal à trouver un titre à son 1er album, il extrait deux mots d’une des chansons (Le Bourgeois convalescent), et voici le titre qui apparaît sur la pochette : « Presque moral ». Tout cela n’est pas réducteur, mais au contraire important par rapport à l’ambiance du disque. Alors, justement les textes de ce CD ? Ben, même si ça rigole pas souvent, le jeune NICO* ne renie rien, il assume totalement les mots mis bout à bout par ses (petits) soins. Je cite : « Ce sont les angoisses existentielles d’un ado de base embourgeoisé qui s’ennuie » (sic). Vaste programme… Comme le jeune NICO* n’aime pas parler de lui (pudeur et timidité réunies), il écrit des chansons. Et c’est bien. Car ses créations sont du vécu. Ses deux meilleurs amis sont d’un côté, un myopathe et à l’autre extrémité, un épileptique. Épileptique qui (n’) est qu’un ex-nain qui a grandit. Trois potes. Des amputés 9 pendant les répétitions pour une première partie de François GAILLARD. Un coup de cœur, un coup de foudre pour les deux Sylvie. Une égale passion pour l’humanité, une même sensibilité artistique et une semblable vision de l’interprétation. Sylvie AUDOUIN devint son agent artistique et défendit récemment ALFREDE pour la carte blanche à Christophe GRACIEN. La famille de chanson d’auteur s’agrandit… Sur scène, ALFREDE, c’est de l’élégance gestuelle, de la séduction, de la sobriété. L’essentiel pour un maximum d’efficacité. ALFREDE : « Maintenant que j’ai fini mes études et après obtention du DEM (Diplôme d’Études Musicales) en chansons, je vais pouvoir consacrer de 10h à 15h par semaine à la chanson. Également le projet d’une maquette 5/6 titres pour la rentrée (…) La scène est le lieu où je m’autorise à laisser vivre une partie de moi. Que ce soit en tant qu’interprète ou en tant qu’auteur, je suis au service du mot ». Voilà une fort jolie chute pour clore ce charmant entretien. Bises à toi, Sylvie. degrés (pas forcément centigrades…). Pour illustration, écouter la reprise de la chanson de Guy DEGRENE, auteur du 19ème siècle, une histoire de cuillères… en argent. VOLLE ! : Je n’ai pas le sentiment d’appartenir à la famille de la chanson d’auteurs. Mes premières écoutes étaient plus de la variété. Déjà, pour les fêtes des écoles, les institutrices me choisissaient pour interpréter des tubes. Mes Névroses, la chanson qui débute les concerts est un texte écrit pour la scène. Ma préférée, L’Anglaise, est la plus proche de l’univers que je veux créer, c’est un texte très ambigu. » Sur les planches, VOLLE ! est accompagné à la guitare par Alexandre DENIKIAN, brillant musicien qui signe les arrangements et les orchestrations. À la rentrée, une maquette 5 titres sera proposée aux amateurs de mots. Contact : VOLLE ! 14 rue Villeroy 69003 Lyon 04 78 71 05 45 [email protected] Contact : Sylvie VALAYER 5 rue Bodin 69001 Lyon 06 61 72 89 56 – Association Les Zondits 125 gde rue de la Guillotière 69007 Lyon. Ndlr : ALFREDE est actuellement accompagnée sur scène par le brillantissime (!) Jonathan MATHIS, au piano et à l’accordéon. ? VOLLE ! Chez cet artiste, l’écriture est viscéralement le besoin de s’exprimer, le désir de partager. Depuis bientôt un an, il s’exprime sur scène et c’est du bonheur. Celui du public mais aussi le sien. Dans ses réserves, une douzaine de chansons, prêtes à affronter l’épreuve publique. À la clef (dans combien de temps ?) un album. Un univers dans lequel VOLLE ! n’a pas forcément des messages à transmettre. VOLLE ! : « La scène, c’est le côté narcissique. Une histoire de mégalomaniaque. Cela tient du domaine de la pathologie. Les artistes montent sur scène pour être malades à la place des autres. J’aborde souvent le thème de la mort. Mes sources d’inspiration peuvent être un mot, une envie de traiter un sujet. Le couple. La famille, les liens de parenté. Le temps qui passe. Dans plusieurs de mes textes, il y a un chien, les animaux domestiques sont des révélateurs des travers de la société. » Dès l’âge de 14 ans, par besoin de communiquer, VOLLE ! anime des émissions de radio. Puis durant les 18 derniers mois écoulés, il participe à RCT avec une émission hebdomadaire dans laquelle il invite des chanteurs pour des interviews. Souvent les textes de VOLLE ! sont à plusieurs niveaux. Une histoire de ALFREDE VOLLE ! Bien sûr, une foule de noms me vient aux lèvres, émergeant des confins de mon cortex tout empreint des mots d’auteurs-compositeurs-interprètes débordant de talents. Mais la place nous manque en ce journal, même si nous tentons d’investir les marges. Alors, rendez-vous dans les prochains numéros. Ceci, cela, prouvant la nécessité de maintenir la formule des tremplins et scènes ouvertes, telle que la pratique à Lyon la Salle des Rancy (2ème mardi de chaque mois), le Nouveau Théâtre du Huitième (programmation élastique dans le temps), et À Thou Bout d’Chant (1er dimanche du mois). Merci(s) à ces lieux et à leurs programmateurs respectifs. Au cours de ces entretiens, j’ai également partagé des moments d’intimité, d’éternité avec ALFREDE, NICO*, VOLLE ! et Antoine GASSE, et ce fut un réel bonheur. Que ces 4 artistes en soient ici remerciés. À part ça, j’espère que l’été sera chaud… Roland G. Bougain Parole d’Artiste Quelques heures avant le concert à la Salle des Rancy, VERMEULEN m’a accordé un entretien précieux. Le jeu 10 premiers disques des HURLEURS. On sent une proximité aussi avec Pascal GARRY, dans la qualité des chansons, textes et musiques, et la générosité qui en émane. Bref : on aime ! DRÔLE DE SIRE sera, la saison prochaine, de passage aux Chansons Buissonnières d’Apprieu. A découvrir sur scène… des questions/réponses prenant trop de place, je laisse l’espace à ce jeune auteur-compositeur-interprète. Roland G. Bougain « Le titre du CD Le Pianiste du Transatlantique est une chanson qui a 6 ans. Je débute les concerts avec car elle me met en confiance. J’ai beaucoup d’affection pour ce titre. J’ai la passion du chant. De par mes grands-parents. Une culture chanson familiale. Et puis vint la volonté de jouer devant des gens. Avec le piano comme instrument d’accompagnement. Des études d’architecte à Rouen avec 6 ans de piano-bar qui payèrent mes études et Paris pour le travail après diplôme. J’ai écrit et composé le Pianiste du Transatlantique sur le bateau qui me ramenait d’Écosse. 4 heures de traversée à faire danser les passagers. Toujours le piano… Du vécu… Et puis un duo avec Sébastien SOUCHOIS pendant plusieurs années, où il m’incite à me produire sur scène. En 1999, prix de la SACD, les baladins des petites scènes de Paris. Un premier disque autoproduit qui se vend à 700 exemplaires. Et une foule d’émissions de radio. Puis Le Pianiste du Transatlantique sur une compilation pour le Japon et le Canada produite par le Loup du Faubourg. Puis invitation de 10 jours au Canada par un producteur. Beaucoup de gens m’ont fait confiance ; la liste est longue. François CASAŸS qui m’ouvrit les portes de son studio à Rouen pour le premier album. Remerciements. Michel GLASKO pour son accompagnement à l’accordéon sur scène en duo. Joël COQUET à la guitare et Philippe ROUILLARD à la contrebasse pour les prestations en trio. Toutes les personnes, musiciens et techniciens ayant participé à la naissance du CD Le Pianiste du Transatlantique. » Contact : Sélénote 06 62 44 00 80 – [email protected] - http://droledesire.free.fr ? VERMEULEN «Le Pianiste du Transatlantique», 14 titres, 2004. Un CD déjà chroniqué dans le dernier numéro d’A Fleur de Mots, mais qui a depuis inspiré d’autres rédacteurs, alors... Un CD sur l’amour, l’amitié. L’amour moins platonique qu’il y paraît à première vue, première écoute. Des personnages taillés au cordeau caustique (L’Aventurier du béton armé) bien campés sur leurs deux pieds. De l’humour acerbe mais sans méchanceté. Juste. Humain. Un regard tout empreint d’émotion(s) (Une Grenadine avec une paille), de la tendresse, de la poésie (Le Nostalgique). Des titres comme Janine et Dédée (une de mes préférées) sont autant de petites chroniques, des tranches de vie(s) où la mélancolie s’allie au rêve pour nous chavirer l’âme. La Valse des non-dits : 1 minute 21 d’amour, d’images, d’images d’amour, ou comment s’envoyer en l’air sans hélium mais avec adrénaline. De l’artisanat local. Un orfèvre fabriquant lui-même paroles et musiques, qu’il cisèle à la main au fond de son atelier. Pas un CD à écouter en jouant de la perceuse à percussion pour trouer les murs bétonnés de l’indifférence, mais un disque (compact…) pour se laisser bercer par les mots et les notes, en rêvant bien calé dans un canapé. À deux si possible… Un moment de détente. Roland G. Bougain CD et DVD ? DRÔLE DE SIRE « Pourquoi pas toi ? », 13 titres, 2003. Sélénote 8983. Les drôles de sires sont quatre : David SIRE (chant, guitare, ukulélé), Etienne CHARBONNIER (contrebasse), Cécile GRENIER (alto), Fred BOUCHAIN (guitare, banjo, ukulélé)… et ces mousquetaires nous livrent ici un très joli album ! On remarque des arrangements particulièrement fouillés et réussis, légèreté d’un saxophone alto (Le Balcon) par ci, grosses guitares électriques (La Poulie chinoise) côtoyant un quatuor à cordes (Drôle de Micmac, très belle) par là, percussions pour une ambiance «nature et découvertes» (Les Pouces verts) plus loin… Ces arrangements et le placement de la voix de David SIRE rappellent en de multiples occasions les Contact : Le Loup du Faubourg, 43/45 rue de la Roquette 75011 Paris, 01 40 21 12 40, [email protected] ? TRANCHES DE SCÈNES Trimestriel de chanson française multimedia Sans doute avez-vous à l’occasion, s’il vous est arrivé récemment d’aller voir un concert de chanson, remarqué furtivement, en fond de salle, la présence mystérieuse d'un étonnant lutin, qui agite sa tignasse frisée autour d'étranges caméras. Cet archiviste scrupuleux, c’est Éric NADOT. Le sieur NADOT s'est mis en tête de créer un magazine multimédia, qui s’intitule « Tranches de scènes ». En fait un DVD trimestriel intitulé « une heure autour de » (menteur, le numéro 2 fait 1h30 !) et consacré principalement à un(e) chanteur(se) avec entretien et vrais morceaux de spectacle filmés, tant de la tête 11 d’affiche que d’autres artistes faisant partie de, comment dire, sa constellation. Ainsi, le numéro 1, qui est consacré à Anne SYLVESTRE, s’ouvre à Agnès BIHL, Ariane DUBILLARD, Claudine LEBÈGUE, Hervé SUHUBIETTE, Michèle BERNARD, ENTRE DEUX CAISSES, Christiane STÉFANSKI, Jacques HAUROGNÉ et Xavier LACOUTURE. Anne SYLVESTRE y parle de façon très touchante de l’écriture, vécue comme un enfantement, de la scène, de ses petits camarades et de ses émotions de spectatrice. Et on a un immense serrement au coeur en voyant une séance d’enregistrement avec son orchestrateur feu François RAUBER. La réalisation est quand même entachée de petits défauts : l'image est loin d’être parfaite. Le son, c’est pas du 5.1 et y’a pas mal de souffle. Mais la richesse des séquences fait mieux que compenser ces limites techniques. Et puis ça s'améliore. J’ai eu le privilège d’avoir accès au numéro 2 : « Une heure autour de Xavier LACOUTURE » et de constater que la qualité technique va s'améliorant. XL aussi cause très bien de son métier, de son évolution, de ses rencontres, des écritures des uns et des autres. Y’a pas mal de petits bijoux captés sur scène (XL est un showman accompli et on voit son accompagnateur-guitariste-complice Thierry GARCIA de près, et ça vaut le coup, tellement il mélange virtuosité et humilité). Et y’a bien sûr pas mal d’aperçus sur d’autres artistes, présentés par XL lui-même : Pierre LOUKI, accompagné de Claire ELZIÈRE, Michèle BERNARD, Pascal RINALDI, Nicolas JULES, BONZOM, Jacques HAUROGNÉ, Laurent VIEL, Bernard JOYET. Et il rend la politesse à Anne SYLVESTRE, ce qui est la moindre des choses de la part d’un homme bien élevé. Image et son s’améliorent (y’a davantage de caméras, non, Éric?). évoluer le panorama et montrent la distance et la proximité qui unit deux artistes assez différents. Je ne commettrai pas d’indiscrétion sur le contenu des prochains numéros, mais ça devrait continuer à avancer de cette manière, un peu en crabe, pour proposer un panorama à la fois vaste et approfondi de la chanson. De toute façon, et c’est selon moi un charme essentiel de cette réalisation, c’est bien d’un magazine qu’il s’agit et non de DVD solitaires à placer dans la discothèque de tel ou tel. Hors de question de les acheter un par un, c’est un abonnement, au minimum d’un an, à prendre ou à laisser. Avec pour le fan exclusif d’AS ou de XL l’obligation de butiner au hasard des coups de coeur de leur idole, et c’est bien fait pour eux ! Prix, modalités d’abonnement, tout ça, sont raisonnables. Je trouve l’abonnement indispensable à l’amateur de chanson qui se veut éclairé, même impécunieux, même harcelé de propositions. Ah oui, je sais aussi que la sortie officielle des deux premiers sera en septembre et que les autres devraient s’ajouter dans les temps prévus, enfin espérons-le, c’est pas si facile de devenir un magnat de la presse, n’est-ce-pas citizen NADOT ? Gilles Roucaute Contact : Eric Nadot, [email protected], http://www.chanson-net.com/tranchesdescenes/index.htm Les Chansons Tendance de Papaul Dans le rôle de surveillance fine des « spectacles dont on cause » annoncés dans le cahier Sortir de Télérama (cahier réservé à l’édition parisienne), j’ai vu passer cinq fois le nom d’Allain LEPREST (cinq mercredis à l’Européen), et de nombreux « nouveaux » noms (Anne PEKO, Corine MILIAN, Jean-Marie LEAU, Florent MARCHET)… Même des groupes aux noms étonnants, comme LES ONGLES NOIRS ou les CORDES ARRACHÉES (heureusement, pas l’inverse). Si les parisiens ont eu la chance de pouvoir écouter REZVANI et Pierre LOUKI, ils ont pu revoir JULIETTE, Thomas FERSEN ou WALLY, qui sont très présents sur les scènes parisiennes. Quant aux lieux cités par ce cahier spectacles, ceux qui se louent (Européen, Sentier des Halles, La Cigale…) mais aussi (quel bonheur dans un hebdo à si gros tirage !) de plus en plus de ces petits lieux, comme le LIMONAIRE, l’ESSAÏON, le FORUM LÉO FERRÉ ou l’ENTREPÔT, ces endroits qui parviennent à conserver une âme et une programmation. Le plus drôle ? Hervé VILARD, dont le come-back ne passe pas inaperçu : voilà qu’il chante NERUDA, BRECHT, ARAGON !! Pensez donc… Et petit à petit, une vraie cohérence se dessine. Les mêmes apparaissent au hasard des collaborations multiples (Jacques HAUROGNÉ qui interprète les Fabulettes mis en scène par Anne SYLVESTRE et qui a mis sur pied un spectacle commun avec Xavier LACOUTURE) ou des influences communes (Michèle BERNARD). D’autres apparaissent qui font 12 Des Mots Croisés, par Aude Raison A B C D E F G H I L’album sera envoyé aux souscripteurs fin décembre, et sa sortie officielle aura lieu au Café de la Danse le 7 février 2005. Pour souscrire (1 CD = 15€, 3 CD = 40€), il suffit de télécharger le bon de souscription sur www.gerardmorel.com, ou d’envoyer un chèque à l’ordre de ARCHIPEL CHANSON au centre culturel de la Tourette 2 place St Julien 07300 Tournon sur Rhône. J 1 2 3 4 ? Le prochain album de BISTANCLAQUE est en cours de mixage ! Pour tenir le projet jusqu'au bout (fin de production, fabrication) ceux-ci ont encore besoin de beaucoup de soutien. Aidez-les en participant à la souscription (15 euros). Il est possible de télécharger le bon sur : 5 6 7 8 http://bistanclaque.free.fr/souscription.jpg 9 ? AVIGNON cet été… Vous pourrez y entendre, du 8 au 31 juillet : Michel-Marie PERRAUDIN au Théâtre des Lucioles à 23h15 (rens : 04 90 14 05 51, relâche le 27), accompagné par Fabrice Reynaud à la guitare. Un très beau nouveau spectacle : on a vu et ça vaut le détour ! Également Bernard JOYET au Théâtre Collège de la Salle à 17h, accompagné au piano par Nathalie Miravette (rens : 0891 67 00 84), et Michel AVALON au Théâtre de la petite Tarasque à 23h15 les jours pairs accompagné en alternance par N.Martin au piano et J.P Fourment à la contrebasse, (rens : 04 90 85 43 91). Horizontal : 1. Port chanté. – 2. Palabre. Celui de Jacques Bertin est pur. – 3. Ville de Dvorak. Moitié de Mouskouri. – 4. Radio déchaînée. Florent Pagny ne les aime pas. – 5. Celle de secours est indispensable dans les salles. Petit opus. – 6. Dernier conseil de Noah. Fin de chanter. Drame japonais. – 7. Le nouveau printemps de Bécaud. Conjonction. – 8. Le chanteur les aime. – 9. Gainsbar ne le faisait jamais. Encore, encore, encore ! Vertical : A. Élément de sono. Petit tour. – B. Shuman. Pas off. – C. Toutes les vedettes le sont. – D. Barbara l’est le temps d’une chanson. – E. Enveloppes d’instruments. Intérieur. – F. La spectatrice peut l’être. – G. Ut. Pierre facétieux. – H. Il ne veut pas être grand. Pronom. – I. Le comble pour un chanteur. – J. Dernier titre de Stephan Eicher. Les feux de la rampe. Une chanson ? Il pleut des cordes (La grasse mat') paroles et musique Gérard MOREL Réponses aux mots croisés du précédent numéro : Horizontal : 1. Interprètes – 2. Lois. Rémo – 3. Eté. Fi. Uns – 4. Entrées. Af – 5. Vert – 6. Réalité – 7. Émile. Toto – 8. Rage. Loi – 9. Al. Courante Il pleut des cordes il pleut Le matin pointe frileux Bonjour as-tu bien dormi Il pleut des cordes de mi Les marques de l'oreiller Sur ta joue mal réveillée Font joli dans ce coaltar Il pleut des cordes de guitare Il pleut des cordes il pleut Ciel houleux temps nébuleux Tu dis bougeons pas de là Il pleut des cordes de la Tu dis vu c' qui dégringole Faut pas qu'on aille à l'école Prenons ça du bon côté Il pleut des cordes à sauter Vertical : A. Île. Opéra – B. Note. Mal – C. Tien. Lig – D. Es. TV. Lec – E. Frère – F. Prière. Ru – G. Ré. État – H. Émus. Lola – I. Ton. Piton – J. Sa. Toit – K. Si. Fée Infos en Vrac ? Gérard MOREL lance une souscription pour son 3 ème album, qui sera enregistré en septembre prochain au château de Grignan. Au programme, 5 chansons non-enregistrées du dernier spectacle (Voir ailleurs, Ma Natacha,…), 2 titres réarrangés (Mon Festin, Un bon gars pas dégueu), 3 chansons toute nouvelles (Hymne à mon beau-frère, Il pleut des cordes (dont le texte est offert en cadeau en fin de ce journal), Des Rumeurs et des doutes quant aux fruits et légumes et, à ce qu’on dit, des surprises ! Il pleut des cordes il pleut Tombe dru méticuleux Tu dis faut garder la chambre Il pleut des cordes de chanvres Tu dis grâce à la grass' mat' Bien au sec en nos pénates Le temps paraîtra moins long 13 Il pleut des cordes de lin Quatre ou cinq baisers farouches Nous mettent l'eau à la bouche Dans tes recoins je me glisse Il pleut il pleut des cordes lisses Il pleut des cordes il pleut Cinq ou six court-jus fielleux Font sauter tous nos fusibles Il pleut des cordes sensibles Si sous cette pluie battante Il fait sans doute moins trente Sous notre couette il fait tiède Il pleut il pleut des cordes raides Il pleut des cordes il pleut Ce petit déj' onduleux Nous déride nous régale Il pleut des cordes vocales On savour' se gargarise Se gave de gourmandises Et de délices mielleux Il pleut il pleut des cordon-bleu Il pleut il pleut des cordes Il pleut des cordes de violon Et notre coupe déborde Il pleut des cordes il pleut De trésors faramineux Un abandon crapuleux Il pleut des cordes à nœuds Commence à nous agiter Toi ma bombe anatomique Il pleut des cordialités Tes galbes académiques Et sur l'arche langoureuse Me font vibrer de plus belle D'une paresse amoureuse Il pleut des cordes de rappel Tout feu tout flemme on Il pleut des cordes il pleut embarque Tu me fais tes yeux fleur bleue Il pleut des cordes à mon arc Je résiste pas beaucoup Il pleut des cordes au cou Il pleut des cordes il pleut Je faiblis je vais craquer Des frôlements scrupuleux Je fléchis je suis toqué Suscitent un remue-méninges Je flanche je suis mordu Il pleut des cordes à linge Il pleut des cordes de pendu Ça frémit sous l'édredon Ça se trémousse à tâtons Je faiblis je vais craquer Ça tressaille à l'aveuglette Je fléchis je suis toqué Il pleut des cordes d'arbalète Je flanche je suis mordu Il pleut des cordes il pleut Il pleut des cordes de pendu Deux ou trois bécots moelleux Cousus main font du vilain Un agenda Rhône-Alpes est envoyé aux adhérents de la région… et aussi à tous ceux qui nous en font la demande ! 14