Tctes du Forum - Conseil de la Culture de la Gaspésie

Transcription

Tctes du Forum - Conseil de la Culture de la Gaspésie
T ctes du Forum
Organisé par
la Conférence régionale des élu(e)s
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
le Conseil de la culture de la Gaspésie
En collaboration avec les CLD de la Gaspésie
g
able des matières
LA CULTURE EN GASPÉSIE, C’EST CAPITAL! .............................................................................................. 1
Allocutions d’ouverture........................................................................................................................... 3
Promoteurs, partenaires et collaborateurs.......................................................................................... 9
Programme des activités......................................................................................................................... 11
LES PRÉSENTATIONS DE LA PREMIÈRE JOURNÉE ....................................................................................15
Table ronde : Portrait des organisations culturelles .................................................................................17
Écologie du milieu culturel gaspésien : histoires vécues ................................................................18
ATELIERS THÉMATIQUES : LE CAPITAL CULTUREL, DÉFIS ET POTENTIELS .........................................21
Atelier tourisme culturel ....................................................................................................................... 23
Atelier culture et emploi / formation continue................................................................................24
Atelier développement de marchés..................................................................................................... 25
Atelier création en milieu rural............................................................................................................ 27
Atelier entrepreneurship culturel ....................................................................................................... 28
Atelier culture et cadre de vie ..............................................................................................................29
Atelier culture et éducation.................................................................................................................. 30
Questions et commentaires des participants....................................................................................31
Allocution de madame Nathalie Normandeau................................................................................. 32
TABLE RONDE : LA CULTURE, UN CAPITAL À DÉVELOPPER ................................................................. 37
Synthèse des résultats des ateliers thématiques ............................................................................. 39
Présentation des intervenants à la table ronde................................................................................40
Questions et commentaires des participants...................................................................................45
LES CONCLUSIONS DU FORUM ................................................................................................................ 47
Conclusion de la Commission sectorielle « Culture-Gaspésie » .................................................49
Conclusion de la Conférence régionale des élu(e)s .........................................................................51
Commentaires des participants........................................................................................................... 53
La culture en Gaspésie : trois défis principaux................................................................................ 53
LES BILANS DU FORUM ............................................................................................................................. 55
La participation au Forum .................................................................................................................... 57
L’évaluation du Forum par les participants...................................................................................... 58
Le bilan du Salon-contact .....................................................................................................................60
Les résultats du Forum en regard de ses objectifs ...........................................................................61
LES ANNEXES .............................................................................................................................................. 63
Annexe I : Liste des participants......................................................................................................... 65
Annexe II : Analyse des évaluations des participants .....................................................................71
Annexe III : Atelier de la SODEC sur le financement des entreprises culturelles .................. 73
_
a culture en Gaspésie,
c’est capital!
Allocutions d’ouverture
Vendredi 4 juin
9 h 30
Monsieur Antoine Audet, président de la Commission sectorielle
« Culture-Gaspésie »
U
onjour à tous et à toutes. Je suis très heureux d’être ici. Bonjour aux
artistes, aux artisans, aux représentants des organismes culturels,
aux municipalités, aux élus, aux sociétés publiques et parapubliques
impliquées dans le développement culturel, aux gens provenant du
secteur de l’éducation et à tous les autres. Cette assemblée est une magnifique toile
d’intervenants qui se sentent concernés par le développement culturel de notre
région. Je peux vous dire que pour nous, le simple fait d’être rassemblés ici
aujourd’hui est déjà un objectif majeur du forum qui est réalisé. Nous pourrons
certainement vivre des moments très riches de discussion.
Cela fait déjà plusieurs années que nous jonglons avec l’idée de tenir un forum de la
sorte. En fait, cela fait au moins deux ans que nous en parlons et un an que nous y
travaillons activement. Cette année, la conjoncture faisait en sorte qu’il nous a
semblé très pertinent, voire essentiel de tenir ce forum.
Je vais vous parler un peu du contexte qui nous a amenés à organiser ce forum et
des objectifs qui s’y rattachent. En guise d’introduction, j’aimerais vous rappeler
notre slogan : « La culture en Gaspésie, c’est capital! » C’est capital pour plusieurs
raisons. Premièrement, c’est capital pour les individus, car c’est ce qui les amène à
penser, à s’exprimer. C’est capital aussi pour une société parce que la culture est, en
quelque sorte, ce qui l’oriente, ce qui lui donne une mémoire. C’est également
capital à mon sens pour une région, car c’est ce qui la distingue, c’est ce qui la rend
unique. C’est aussi capital pour un milieu de vie parce que c’est ce qui le rend
créatif, c’est ce qui le rend attrayant. De plus, c’est un capital économique parce que
c’est un secteur d’activité qui a des retombées économiques dans le milieu et qui est
créateur d’emploi. Seulement en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, on estime à
1 600 le nombre d’emplois créés dans le secteur culturel. Enfin, je dirais que c’est
capital de prendre le temps d’y réfléchir, et c’est ce que nous ferons aujourd’hui et
demain.
Avant d’aller plus loin, je souhaite vous présenter les personnes qui ont collaboré à
l’organisation et qui forment le comité organisateur du « Forum culture et
développement ». Cette initiative émane de la Commission sectorielle « CultureGaspésie » de la Conférence régionale des élu(e)s qui, à l’époque, était le CRCD.
Il y a un comité d’orientation qui, depuis plus de huit mois, voit à développer la
programmation et les orientations de ce forum. Je vais donc nommer les gens de ce
comité et je les invite à se lever : Annette Bujold, artiste et administratrice au
Conseil de la culture de la Gaspésie, Françoise LeBlanc-Perreault, du journal Graffici
et également administratrice au Conseil de la culture de la Gaspésie, Étienne
Bouchard, du CLD de Bonaventure, Josée Kaltenback, de la Conférence régionale
des élu(e)s, et Hélène Latérière, directrice de la Direction régionale du ministère de
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la Culture et des Communications. Enfin, je vous présente notre coordonnateur à
tous, monsieur Jacques Pichat. Jacques est la personne-ressource si vous avez
quelque question que ce soit.
Il y a également plusieurs personnes qui ont collaboré à différentes étapes de
l’organisation de ce forum. Il y a d’abord Nadia Guérette, animatrice-coordonatrice
culturelle au CLD de Côte-de-Gaspé, Philippe Patenaude, du journal Graffici,
Marie-Jeanne Cotton et Bernard Bélanger, de Communication-Québec, et Annie
Chénier, directrice du Conseil de la culture de la Gaspésie. Je tiens aussi à souligner
l’implication de toute l’équipe du Conseil de la culture : Johanne Poulin, Élise
Bujold, Sylvie Lepage, Serge Arsenault, Andrée Allard, et également celle de l’équipe
de la CRÉ qui a aussi collaboré à différentes étapes de réalisation du forum. Comme
vous pouvez le constater, il y a énormément de gens qui ont collaboré à
l’organisation de ce forum et ils proviennent de différents horizons, de différentes
organisations. C’est une grande richesse pour nous de travailler avec ces gens parce
que cela nous permet d’avoir des avis et des éclairages différents sur le contenu et
les orientations du forum.
Avant de vous rappeler le contexte qui a mené à ce rassemblement, il est important
de souligner que c’est une première historique d’avoir un forum consacré
exclusivement au développement culturel en Gaspésie. Remontons un peu dans le
temps. Depuis les cinq dernières années, le milieu culturel gaspésien a
véritablement été au cœur de l’action. Il y a eu un développement considérable de
fait au point de vue de la culture, tant sur le plan de la reconnaissance, des
réalisations que de l’impact de la culture sur le milieu. Dans les éléments précis qui
nous ont amenés ici aujourd’hui, il y a entre autres l’échéance de la planification
stratégique 1999-2004 de la Commission sectorielle « Culture-Gaspésie ». Pour les
gens qui n’étaient peut-être pas là en 1999, il y a eu un exercice régional de
planification de tous les secteurs d’activité, et c’était la première fois, au moment de
ce forum, que la culture était reconnue comme un secteur de développement à part
entière. La région s’était donc dotée d’une planification stratégique et, aujourd’hui,
nous arrivons à l’échéance de cette planification. En conséquence, la Conférence
régionale des élu(e)s souhaite renouveler cet outil de développement au cours de
l’année qui vient. Le forum sera donc l’occasion de jeter les bases des orientations
pour cette planification future.
Dans cette planification, et je crois que c’est important de le mentionner, il y a 80 %
des actions prévues au Sommet de 1999 qui sont réalisées à ce jour. Il y a donc un
réel besoin de renouveler cet outil de développement. Dans cette planification, il y
avait différents projets structurants qui ont été mis en place, notamment dans le
domaine de la mise en marché du produit culturel et du développement du
tourisme culturel. Je vais vous en nommer quelques-uns. D’abord, il y a eu la mise
en place d’une vaste stratégie de commercialisation du tourisme culturel, menée par
le Conseil de la culture et plus particulièrement par le biais du projet Terre et mer
d’accueil et de culture, qui a eu des résultats extrêmement positifs puisqu’elle s’est
soldée par une augmentation de 15 % de la fréquentation des lieux culturels en
Gaspésie au cours des quatre années d’implantation de ce projet. Il y a également eu
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la mise en place du réseau Signature Gaspésie, un réseau voué à la commercialisation
des métiers d’art gaspésiens. Pensons également à l’émergence de nouveaux lieux
culturels : la Vieille Usine de L’Anse-à-Beaufils, le Village en chanson, le Quai des
arts à Carleton et, tout près de nous, l’entrepôt frigorifique de L’Anse-au-Griffon
qui se prépare à ouvrir ses portes. Mentionnons également l’arrivée du journal
Graffici, notre média régional, et du Gala culturel gaspésien. Enfin, soulignons la
mise en place d’ententes spécifiques portant sur différents volets du développement
culturel. Ces quelques initiatives ont toutes été mises en place au cours des
dernières années et elles ont eu des impacts majeurs pour notre région.
Au cours des dernières années, il y a également eu une reconnaissance du secteur
culturel et de la crédibilité des créateurs, des entreprises et des organismes
culturels, dont celle accordée au Conseil de la culture de la Gaspésie. Plusieurs liens
ont également été établis avec les différents intervenants du développement, tant au
niveau régional que gouvernemental. Il y a donc eu plusieurs initiatives qui ont
impliqué de multiples partenaires.
Par ailleurs, voici un autre exemple éloquent de l’implication des municipalités
dans le développement culturel en Gaspésie : nous en sommes maintenant à onze
animateurs-coordonnateurs culturels du programme Villes et villages d’art et de
patrimoine dans les MRC et les municipalités gaspésiennes. Nous sommes la région
au Québec ayant le plus d’animateurs voués au développement des arts et de la
culture dans une optique de développement du tourisme culturel. Il faut également
noter l’adoption de politiques culturelles dans les municipalités, et il y en a
plusieurs autres qui sont présentement en chantier. Voilà donc une preuve
éloquente de l’implication des municipalités gaspésiennes dans le développement
culturel.
Puis, il y a le rayonnement extraordinaire de certains événements culturels. Bien
sûr, on pense entre autres au Festival en chanson de Petite-Vallée et au Maximum
Blues de Carleton, qui, vraiment, rayonnent bien au-delà de notre région. Je crois
que le milieu culturel, par son rayonnement, donne vraiment une image positive de
notre région qui vient contrecarrer l’image plutôt maussade parfois véhiculée dans
les médias.
Tout cela est une reconnaissance et je pense qu’au-delà de la reconnaissance, il y a
aussi une prise de conscience que, pour des régions rurales comme les nôtres, le
développement culturel est devenu une condition sine qua non du développement
d’une région. C’est observé partout à travers le monde : le développement d’une
identité culturelle forte est la base du développement des régions comparables aux
nôtres.
Un autre élément contextuel important est l’avènement de la nouvelle gouvernance
régionale mise en place. Cela se traduit par un renforcement des responsabilités des
élus locaux et supralocaux dans la gestion du développement régional. Ce
changement de gouvernance amène donc de nouvelles responsabilités, et je pense
que le secteur culturel s’inscrit, bien entendu, dans ce changement.
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Il y a aussi les constats et enjeux récemment émis suite à la publication du Portrait
des organisations culturelles en Gaspésie et aux Îles, vaste étude menée sur le milieu
culturel gaspésien et madelinot. Nous avons une bonne photographie de la réalité
du milieu et il y a des enjeux importants qui sont ressortis de ce portrait. Nous
allons y revenir un peu plus tard puisque nous vous le présenterons en guise
d’introduction.
Des différents enjeux qui émanent du portrait, nous réalisons que ce ne sont pas
seulement les organismes culturels et les artistes qui peuvent s’attaquer à cela. Je
crois vraiment que cela nécessite une implication de l’ensemble des intervenants de
la région. Puis, en développement régional, il est certain que la moisson dépend de
l’engagement du milieu à croire en son développement et en son potentiel, et c’est
ce sur quoi nous allons travailler au cours des prochaines heures.
Il y a aussi certaines problématiques plus précises que nous avons ciblées et sur
lesquelles nous voulons discuter et travailler, entre autres la précarité du statut et
des revenus des travailleurs du secteur culturel, notamment celle des artistes. Je
lisais récemment une statistique du Conseil des arts du Canada : le salaire moyen
des artistes qui vivent de leur art est de 13 000 $ par année. C’est un constat
éloquent auquel nous faisons face dans notre région.
Il y a les interventions inégales des municipalités et des CLD de la Gaspésie en
culture qui sont encore très inférieures à la moyenne du Québec. En Gaspésie et aux
Îles, les dernières statistiques à ce sujet montrent qu’il n’y a que 16 $ per capita qui
sont investis en développement culturel. La moyenne du Québec est de 36 $. Mais
avec les éléments contextuels déjà émis, nous pouvons espérer que les prochaines
statistiques présenteront une augmentation majeure de ce chiffre, entre autres par
des initiatives comme Villes et villages d’art et de patrimoine, et grâce aussi à
l’implication des créateurs, des entreprises et des organismes culturels dans le
développement local.
Ainsi, les deux grands objectifs du forum aujourd’hui sont de faire reconnaître la
spécificité, le dynamisme et les réalisations du milieu culturel gaspésien au cours
des dernières années, ce que nous ferons plus particulièrement cet avant-midi, et
surtout d’établir les bases d’un consensus régional pour faire de la culture
gaspésienne un tremplin pour le développement socioéconomique. Ce sont donc
deux objectifs ambitieux et nous sommes confiants que nous réussirons à les
atteindre.
Vous voyez, l’élaboration de la programmation du forum nous conduit à un
déroulement qui doit se solder, en fin de journée demain, par l’identification
d’orientations porteuses pour le développement culturel, et même peut-être par la
proposition d’actions concrètes. Il doit vraiment y avoir un résultat commun
demain, et nous, en tant que membres de la Commission sectorielle et
administrateurs du Conseil de la culture, nous allons repartir d’ici avec ces
orientations et certains mandats. Je pense que nous avons à repartir d’ici avec ces
orientations et moduler notre action en fonction des constats qui vont sortir de ce
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forum. Nous devons donc définir ensemble les bases du développement futur de la
culture en Gaspésie.
D’ailleurs, je vous annonce que la ministre déléguée au Développement régional,
madame Nathalie Normandeau, sera là demain pour recueillir personnellement les
orientations que nous allons définir ensemble aujourd’hui et demain.
Voilà donc un grand défi, et le succès de ce forum va dépendre de l’énergie que nous
allons mettre dans les discussions à venir. Je pense que ce forum représente sans
aucun doute un moment capital, voire historique dans le développement de la
Gaspésie. Il y a une citation sur laquelle je suis tombé récemment et qui m’a inspiré.
Il n’y a pas seulement nous qui nous questionnons à ce sujet. Cette citation
provient de la Commission mondiale de la culture et du développement, donc de
l’UNESCO et de l’ONU, et elle se lit comme suit : « Séparé de son contexte humain et
culturel, le développement n’est guère qu’une croissance sans âme. Le
développement économique pleinement réalisé fait partie intégrante de la culture
d’un peuple. » Personnellement, j’ai été inspiré par cette citation et j’espère qu’elle
en fera de même pour vous.
En terminant, je désirerais souligner l’absence d’une personne qui, si elle avait pu,
aurait sans aucun doute été avec nous aujourd’hui : il s’agit de l’artiste Jocelyne
Audet qui nous a quittés subitement au cours de l’hiver. Pour Jocelyne, son
cheminement d’artiste a toujours été au centre de sa vie de même que son
engagement dans le développement culturel de la région. Elle défendait avec ardeur
– et ceux qui l’ont connue savent de quoi je parle – le statut d’artiste et la
professionnalisation des métiers d’art en Gaspésie. Elle a également été un
précurseur des stratégies que nous avons en tourisme culturel en offrant un lieu
magnifique, le Bleu Marine à Percé, qui mettait en valeur les créations d’ici et
d’ailleurs. Je regardais récemment les fous de Bassan qui arrivaient pour l’été, et je
pensais à Jocelyne. J’espère que son énergie et sa croyance dans une Gaspésie
créative et prospère vont nous inspirer pour ces deux journées. Elle aurait
certainement aimé être avec nous.
Je vous souhaite de bons moments de réflexion pendant ces deux belles journées de
discussion. Merci beaucoup.
Monsieur Marc Tétreault, représentant de la Conférence régionale des élu(e)s
U
ienvenue à tous, représentants du monde municipal, de différents
organismes
économiques,
communautaires,
culturels
et
socioéconomiques, et bienvenue également à tous les autres
participants.
Au nom de la Conférence régionale des élu(e)s de la Gaspésie et des Îles-de-laMadeleine, il me fait plaisir de vous souhaiter aujourd’hui la bienvenue à ce forum
qui réunit pour la première fois les acteurs culturels, économiques et municipaux
de la Gaspésie.
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Comme vous le savez tous, la Gaspésie s’est dotée depuis peu d’une nouvelle forme
de gouvernance régionale, la Conférence régionale des élu(e)s. Au sein de cette
nouvelle instance, les élus locaux auront un rôle encore plus grand à jouer que par le
passé. Ils seront appelés à se prononcer sur les priorités de développement régional,
et la culture fait partie des priorités de la région. Dans l’entente-cadre de
développement qui se termine en mars 2005, la culture était identifiée comme
secteur d’impact et d’opportunité de développement au même titre que la forêt et
les pêches.
Si vous me le permettez, j’aimerais faire une petite parenthèse. Je me souviens très
bien d’un événement qui s’est passé ici, à Gaspé, il y a quelques temps, en 1999, je
crois. Cela se passait dans le gymnase et la rencontre était pilotée à l’époque par le
CRCD. Chaque secteur d’activité avait sa table et devait animer et présenter son
point de vue sur l’état de situation et faire une projection de développement. La
culture avait fait une présentation fort remarquée à l’époque. C’était la deuxième
journée et il fallait « puncher » davantage. Je vous laisserai le soin de vous informer
auprès d’Aurélien Bisson et de Serge Arsenault, qui étaient très impliqués à cette
époque dans le développement, de la trouvaille qu’ils avaient pu concocter. Selon
les sondages qui avaient eu lieu à l’époque, le secteur de la culture avait eu le plus
haut taux de participation en termes de réaction. C’était très bien.
Comme nous le verrons au cours de cette fin de semaine, la culture représente un
axe privilégié pour le développement économique en plus d’offrir un cadre de vie
plus attrayant pour toute la population. En effet, les contributions directes et
indirectes du secteur culturel à l’économie et à la création d’emplois sont
reconnues. Par ailleurs, la culture contribue à faire connaître notre région et à y
attirer des touristes et, peut-être aussi, des entreprises.
Au fur et à mesure que s’accentue la concurrence sur le marché mondial, les
nouvelles entreprises et celles qui souhaitent déménager cherchent des endroits
attrayants pour le personnel. La culture fait partie de ce genre d’attraits. Enfin, la
culture améliore la qualité de vie. Elle reflète la vitalité du milieu et elle est aussi un
outil d’attraction et de rétention de la population. Elle se doit d’être variée. Nous
avons besoin de nos bibliothèques, musées, galeries d’art et centres d’artistes, et,
bien sûr, de tous nos auteurs et artistes qui sont le point de départ de toute
expression culturelle et artistique. Nous avons également besoin de nos troupes de
théâtre et de nos lieux de diffusion pour pouvoir vibrer, connaître mieux notre
monde et le monde qui nous habite afin de pouvoir prendre notre place sur cette
terre et affirmer ce que nous sommes. En terminant, je me suis permis de jeter un
coup d’œil sur la programmation. Il est toujours agréablement surprenant de voir
comment l’expression culturelle est forte en Gaspésie et aux Îles : c’est très varié et
il y a plusieurs façons d’exprimer notre culture. Il y a beaucoup de gens impliqués et
les ressources sont réparties de façon intéressante sur tout le territoire.
Contribuer à la culture, c’est partir de nos acquis, de notre histoire, de ce qui nous
est propre. La culture est une quête de développement et de surpassement de l’être.
Nous vous souhaitons à tous de pouvoir partir sur une telle lancée et de faire
comme le secteur culturel a toujours su faire par le passé, c’est-à-dire ne pas avoir
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peur de dépasser les frontières et d’aller toujours plus loin. Merci à tous et bon
forum.
Promoteurs, partenaires et collaborateurs
Promoteurs
Partenaires financiers
Fonds de développement culturel
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
Commanditaires
Ministère du Développement économique et régional et de la Recherche
Les Uniprix du Grand Gaspé
Caisses populaires Desjardins de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine
Ville de Gaspé
Gaspésie Gourmande
Collaborateurs à l’organisation
Cégep de la Gaspésie et des Îles
CLD de Bonaventure
CLD de la Côte-de-Gaspé
Communication-Québec
Ministère de la Culture et des Communications
Ministère des Affaires municipales, du Sport et du Loisir
Ministère du Développement économique et régional et de la Recherche
Office du tourisme et des congrès de Gaspé
Ville de Gaspé
9
Comité d’orientation
Antoine Audet, Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Étienne Bouchard, CLD de Bonaventure
Annette Bujold, Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Annie Chénier, Conseil de la culture de la Gaspésie
Josée Kaltenback, Conférence régionale des élu(e)s
Françoise Perreault, Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Personnes-ressources auprès du comité d’orientation
Marie-Jeanne Cotton, Communication-Québec
Nadia Guérette, CLD de la Côte-de-Gaspé
Hélène Latérière, ministère de la Culture et des Communications
Stéphane Ste-Croix, Office du tourisme et des congrès de Gaspé
Patricia Turbide, Ville de Gaspé
Communications, administration et comptabilité
Conseil de la culture de la Gaspésie
Animation du Forum
Jean-François Babin
Personnes-ressources au Salon-contact
Bernard Bélanger, Communication-Québec
Liliane Lebrasseur, ministère de la Culture et des Communications
Transcription des débats, révision linguistique et mise en page des actes
Chantale Bordeleau
Coordination du Forum et rédaction des actes
Jacques Pichat
10
Programme des activités
Vendredi 4 juin
8 h 30
Accueil des participants
9 h 30
Ouverture du Forum – animateur : monsieur Jean-François Babin
Mot du représentant de la Conférence régionale des élu(e)s,
monsieur Marc Tétreault
Mot du président de la Commission sectorielle « CultureGaspésie », monsieur Antoine Audet
9 h 50
Table ronde : Portrait des organisations culturelles
Monsieur Antoine Audet, président du Conseil de la culture de
la Gaspésie
Madame Hélène Latérière, directrice régionale du ministère de la
Culture et des Communications
10 h 20
Pause
10 h 35
Table ronde (suite) : Action-réaction de divers intervenants du milieu
Monsieur Étienne Bouchard, CLD de Bonaventure
Madame Nicole Appleby, Ville de New Richmond
Monsieur Francis Pelletier, Bibliothèque municipale BlancheLamontagne de Sainte-Anne-des-Monts
Monsieur Gilles Côté, artiste et entrepreneur culturel
11 h 15
Écologie du milieu culturel : histoires vécues
Monsieur Alain Bernier, Quai des arts
Monsieur Jacques Huard, Vieille Usine de L’Anse-à-Beaufils
Monsieur Vincent Malouin, Entrepôt frigorifique de
L’Anse-au-Griffon
Madame Nathalie Synnett, cinéaste
Madame Françoise Perreault, journal culturel Graffici
12 h 15
Dîner
14 h
Ateliers thématiques : Le capital culturel, défis et potentiels
Atelier I : Tourisme culturel
Consolider et renforcer les liens entre les milieux culturels et
touristiques
Animatrice : madame Sylvie Lepage
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Vendredi 4 juin (suite)
Atelier II : Culture et emploi / formation continue
Emploi et formation : consolidation et développement
Animatrice : madame Johanne Poulin
Atelier III : Développement de marchés
Identifier les marchés potentiels pour les produits culturels
gaspésiens et imaginer des moyens de les développer
Animateur : monsieur Serge Arsenault
Atelier IV : Création en milieu rural
Les défis du travail individuel ou collectif de création en
région
Animatrice : madame Dannie Cormier
Atelier V : Entrepreneurship culturel
Les défis de l’entrepreneurship qui sont spécifiques au
milieu culturel
Animateur : monsieur Joël Dallaire
Atelier VI : Culture et cadre de vie
La culture comme élément d’enrichissement et de
valorisation du milieu de vie
Animatrice : madame Brigitte Michaud
Atelier VII : Culture et éducation
Les liens à tisser entre le milieu culturel et le milieu de
l’éducation
Animateur : monsieur Aurélien Bisson
15 h 15
Pause
15 h 45
Ateliers thématiques (suite) : Le capital culturel, défis et potentiels
17 h
Période de repos
18 h 30
Cocktail offert par la Ville de Gaspé
19 h 30
Banquet
21 h
Animation et spectacle
Gaspé Groove Band
Groupe composé de Fred Ste-Croix (percussion), Bobby Cotton
(guitare sèche et électrique), Juan Sebastian Larobina (guitare, voix,
sax), Pascal Soucy (drum), Philippe Chrétien (piano) et Régis Roy
(basse). Ils seront accompagnés par Bruce O'Connor (percussion).
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Samedi 5 juin
Petit déjeuner libre
9h
Assemblée générale annuelle du Conseil de la culture de la Gaspésie
Atelier-conférence avec la SODEC réservé aux organismes de
développement économique : Analyser le financement des
entreprises culturelles
10 h 45
Pause
11 h 15
Mise en commun des résultats des ateliers thématiques
Présentation d’un enregistrement vidéo vox pop du Forum
réalisé par monsieur Clément Deschênes
Comptes rendus des animateurs de chacun des ateliers
thématiques
Allocution de madame Nathalie Normandeau, ministre déléguée
au Développement régional et au Tourisme
12 h
Dîner
13 h 45
Table ronde : La culture, un capital à développer
L’implication des municipalités et des organismes de développement
pour mettre en œuvre les potentiels de la culture dans le développement
local et régional
Monsieur Marc Tétreault, CLD d’Avignon
Madame Jocelyne McInnis, SADC du Rocher-Percé
Monsieur Georges Mamelonet, Ville de Percé
Monsieur Gilbert Scantland, Conférence régionale des élu(e)s
Madame Hélène Latérière, ministère de la Culture et des
Communications
15 h
Pause
15 h
Lancement du livre Les pionniers de l’entrepreneurship gaspésien de
Mario Mimeault
Événement organisé par Les Éditions de la Fondation de
l'entrepreneurship et la direction régionale Gaspésie–Îles-de-laMadeleine du ministère du Développement économique et
régional et de la Recherche
15 h 30
Adoption d’une stratégie pour renforcer le rôle de la culture dans le
développement local et régional
Monsieur Antoine Audet, président de la Commission sectorielle
« Culture-Gaspésie »
Monsieur Marc Tétreault, représentant de la CRÉ
16 h
Mot de la fin
13
Exposition
Exposition de photographies réalisée par les étudiants de
monsieur Jacques Gratton (hiver 2004)
Salon-contact
Vendredi 4 juin de 13 h 30 à 17 h
Samedi 5 juin de 9 h à 11 h
Le Forum culture et développement vise à favoriser une rencontre et une
meilleure connaissance réciproque des créateurs, des entreprises du
secteur culturel et des intervenants en développement de la région, et
ce, à tous les niveaux (local, supralocal, régional et gouvernemental).
L’objectif du Salon-contact, organisé en parallèle aux activités et aux
débats du Forum, est d’offrir des occasions de rencontres personnalisées
qui se veulent un premier contact d’orientation avec les partenaires
culturels et économiques du développement local et régional.
14
_
es présentations de la
première journée
Table ronde : Portrait des organisations culturelles
Vendredi 4 juin
9 h 50
Monsieur Antoine Audet, président du Conseil de la culture de la Gaspésie, et
madame Hélène Latérière, directrice régionale au ministère de la Culture et des
Communications, ont présenté la méthodologie de l’étude et les principaux
résultats du Portrait des organisations culturelles de la Gaspésie. Le rapport final de l’étude
peut être consulté sur le site Web du Conseil de la culture de la Gaspésie
(www.zonegaspesie.qc.ca) ainsi qu’au siège du Conseil de la culture, au 193B,
avenue Grand-Pré à Bonaventure.
L’animateur du Forum, monsieur Jean-François Babin, a ensuite invité les
intervenants de la table ronde à réagir à la situation perçue à partir du portrait
présenté. Nous mentionnons ci-après leurs principaux commentaires.
Monsieur Étienne Bouchard, directeur du CLD de Bonaventure
Les principaux défis à relever pour développer le secteur culturel sont :
Moderniser l’offre de produits;
Développer des modes de gestion efficace dans le cadre de petites
entreprises en s’appuyant sur la mise en commun des ressources et le
réseautage;
Développer des modes de financement public plus adaptés aux réalités
du milieu culturel et mieux utiliser le potentiel des commandites
privées;
Mieux utiliser les excellents moyens de promotion qui ont été
développés en les reciblant;
Améliorer la gestion des ressources humaines.
Madame Nicole Appleby, maire de la Ville de New Richmond
Madame Appleby a souligné l’interdépendance entre le développement économique
et le développement culturel :
Il faut développer et mettre en valeur les ressources culturelles pour
améliorer la qualité de vie des citoyens et rendre nos communautés plus
attrayantes pour les investisseurs;
Les entreprises culturelles ont besoin d’une économie forte pour
prospérer et trouver des débouchés pour leurs produits;
Les municipalités ont un rôle important à jouer dans le développement
culturel en se dotant de politiques culturelles et en investissant dans le
développement et la gestion d’infrastructures culturelles.
17
Monsieur Francis Pelletier, directeur de la bibliothèque Blanche-Lamontagne
de Sainte-Anne-des-Monts
Monsieur Pelletier a souligné que le développement d’infrastructures culturelles a
un impact majeur sur le développement culturel et économique d’une communauté,
mais que de tels projets exigent une volonté politique solide pour aboutir.
Il a par ailleurs constaté que les institutions scolaires n’utilisent pas suffisamment
les infrastructures culturelles existantes en raison de contraintes techniques et
financières.
Monsieur Gilles Côté, artiste et entrepreneur culturel de Barachois
Monsieur Côté, à partir de son expérience personnelle, a montré que pour vivre de
son art en région, il était intéressant de développer une entreprise touristique. Il a
décuplé la visibilité de ses œuvres de même que celle des artistes qui exposent dans
sa galerie en annexant un café à sa galerie. Il a encouragé les artistes à donner vie à
leurs rêves.
Commentaires des participants
Les commentaires des participants ont surtout porté sur la place jugée insuffisante
que l’on donne aux institutions scolaires dans le développement culturel de la
région et sur le manque de liens formels entre le milieu scolaire et le milieu culturel.
La question finale est : « Comment développer la culture dans le secteur de
l’éducation dans le cadre des restrictions budgétaires engendrées par la diminution
des clientèles scolaires? »
Vendredi 4 juin
11 h 15
Écologie du milieu culturel gaspésien : histoires vécues
Les interventions suivantes ont été présentées par des personnes ou des
institutions culturelles de la Gaspésie qui, au cours des dernières années, ont
développé avec succès des entreprises ou des projets innovateurs, porteurs d’avenir
pour les communautés qu’ils desservent et exemplaires à bien des égards. L’éventail
de ces réalisations recouvre la plupart des disciplines artistiques et l’ensemble du
territoire de la Gaspésie.
Les présentations étaient faites respectivement par :
Monsieur Alain Bernier pour le Quai des arts, à Carleton
Monsieur Jacques Huard pour la Vielle Usine de L’Anse-à-Beaufils
Monsieur Vincent Malouin pour l’Entrepôt frigorifique
L’Anse-au-Griffon
Madame Nathalie Synnett, cinéaste
Madame Françoise Perreault pour le journal culturel Graffici
18
de
Les représentants de ces organisations ont résumé la genèse de leurs projets,
soulignant au passage les bons coups, les difficultés rencontrées au cours du
développement et de la mise en œuvre de même que les impacts de leur réussite,
tant pour les promoteurs que pour leur communauté.
Ils ont surtout réussi à partager avec toute l’assemblée l’émotion et la fierté d’avoir
été au bout de leurs rêves.
19
T
teliers thématiques :
le capital culturel, défis et potentiels
Atelier tourisme culturel
Consolider et renforcer les liens entre les milieux culturels et touristiques
Samedi 5 juin
11 h 15
Animatrice
Sylvie Lepage
Secrétaire
Clermont-Louis Turmel
Personnes-ressources
Lise A. Lambert, chef du produit Tourisme culturel, Tourisme Québec
Joan Michaud, directrice du marketing, ATR de la Gaspésie
Les problèmes et les contraintes dans les démarches entreprises en tourisme
culturel
Le financement
L’essoufflement des ressources humaines
L’étalement de la saison touristique
Les défis
Afin de consolider, de renforcer et de développer le tourisme culturel, le
financement doit passer par des idées créatrices et des innovations dans
les façons de faire;
Partenariat entre les instances culturelles, touristiques et politiques de
la région;
Création de projets porteurs d’avenir et bien structurés.
Les moyens
Un renforcement du produit touristique en y intégrant la culture et en
visant un développement durable;
Le maillage entre tourisme, culture et nature;
Une concertation sur la prolongation de la saison touristique afin de
s’entendre sur une période commune, l’automne par exemple, pour que
chacun en bénéficie;
Le partage des expertises par discipline, par secteur et par région;
L’intégration et le partage avec le milieu scolaire (conseils
d’établissement);
Le maillage entre les orientations régionales et les politiques culturelles
municipales;
La définition d’objectifs à atteindre comme investissement culturel par
municipalité (minimum per capita) et de stratégies communes de mise en
marché;
23
La prise de conscience des municipalités de leur propre potentiel
culturel, de leurs particularités et de leurs forces afin de leur permettre
de se positionner et de consolider leurs actions;
Des sondages pour connaître l’origine et les caractéristiques de la
clientèle touristique afin de déterminer les marchés à viser par la
promotion.
Atelier culture et emploi / formation continue
Emploi et formation : consolidation et développement
Animatrice
Johanne Poulin
Secrétaire
Julie Mercier
Personnes-ressources
Huguette Bourque, directrice par intérim du CLE de la Côte-de-Gaspé
Nicole Dumaresq, chef d’équipe, direction régionale d’Emploi-Québec
Hélène Lebreux, Groupe Collegia
Problématiques identifiées
Problème de roulement de personnel : emplois saisonniers ou
périodiques, salaires souvent inférieurs aux exigences demandées,
périodes d’emploi trop courtes pour l’admissibilité à l’assurance-emploi;
Difficulté à trouver des employés formés et spécialisés;
Manque de financement pour fonctionner avec le nombre adéquat de
ressources humaines;
Difficulté à trouver un programme de subvention à l’emploi pour lequel
on répond aux critères;
Les formations existantes ne sont pas nécessairement adaptées aux
besoins et elles sont plus coûteuses en régions éloignées (difficulté à
trouver le niveau correspondant aux besoins de chacun, déplacements et
hébergement des formateurs et des participants plus coûteux).
Conséquences
Diminution des participations aux formations offertes pour la région;
Peu d’évolution dans les connaissances des métiers et des professions en
culture ainsi que dans le potentiel à développer;
Problèmes de qualité des produits et des services offerts;
Grande difficulté à initier des stratégies de développement.
24
Propositions reliées au roulement de personnel
Que le CCG fasse des représentations auprès d’Emploi-Québec ou des
autres instances concernées (avec concertation auprès d’organismes
culturels) pour voir à l’assouplissement de certains programmes
d’emploi (création d’un volet spécifique au secteur culturel semblable à
celui du secteur des pêches);
Que les municipalités offrent de l’aide aux organismes culturels par
l’aide indirecte aux infrastructures (ex. : allègement des taxes aux
organismes à Petite-Vallée (Festival en chanson) et à Carleton (Quai des
arts));
Que le secteur culturel obtienne une modulation des programmes de
soutien à l’emploi pour bonifier les salaires dans les régions éloignées
(programme VVAP du MCC, programmes de subventions salariales
d’Emploi-Québec, programmes municipaux, etc.).
Propositions reliées à l’absence de main-d’œuvre qualifiée
Poursuivre les programmes du Groupe Collegia et du Centre d’études
collégiales destinés à la main-d’œuvre culturelle;
Que le milieu culturel (CCG) fasse valoir davantage ses besoins en
matière de formation auprès des institutions d’enseignement de la
région qui seraient en mesure de répondre à des besoins plus spécifiques
au secteur culturel.
Propositions reliées à la formation
Regrouper davantage des besoins spécifiques à certains organismes
(avec le CCG) et réserver une enveloppe budgétaire avec EmploiQuébec;
Le secteur culturel doit envisager :
d’augmenter la polyvalence du personnel en place par le biais de la
formation continue;
de se responsabiliser davantage pour les frais afférents aux formations
proposées;
de pallier la distance par d’autres moyens que les formations
conventionnelles (ex. : vidéoconférences).
Atelier développement de marchés
Imaginer les marchés potentiels pour les produits culturels gaspésiens et imaginer
les moyens de les développer.
Animateur
Serge Arsenault
25
Personne-ressource
Karine Berger, Secrétariat à la mise en marché Gaspésie–Les Îles
Objectifs spécifiques
Identifier les problèmes et les contraintes qui freinent le développement
des marchés pour les différents secteurs d’activité culturelle;
Explorer des pistes de solution;
Identifier les marchés à développer de façon prioritaire.
Les points forts
Les outils promotionnels développés par le Conseil de la culture (les
trois brochures et la Zone culturelle);
Le Réseau Signature et les Boutiques de Noël;
Les boutiques spécialisées qui ont vu le jour au cours des dernières
années;
Le programme de formation continue du CCG;
L’entente spécifique en culture (Fonds des arts et des lettres, Fonds de
développement des entreprises culturelles, Fonds de soutien au
développement culturel);
Des projets originaux : mise en commun d’ateliers d’artistes (L’Anse-àBeaufils, L’Anse-au-Griffon);
La présence du Secrétariat à la mise en marché Gaspésie–Les-Îles;
La proximité du marché des Maritimes (population, marché touristique,
thématique commune).
Les contraintes
La difficulté de mettre en commun des ressources en métiers d’art à
cause de la diversité sectorielle et du faible volume de production;
La difficulté de développer le marché en dehors de la saison touristique;
Les difficultés des créateurs à être prêts à temps (problèmes de fonds de
roulement, de ressources humaines insuffisamment qualifiées,
d’équipements inadéquats);
Le financement inadéquat des entreprises (méconnaissance des
institutions bancaires, consignation);
L’esprit entrepreneurial encore faible;
La faible pénétration des créateurs sur le marché touristique
(ex : boutiques de Percé);
Le design des produits est décalé par rapport aux goûts des
consommateurs.
26
Les défis
S’approprier le marché régional, qui est loin d’être saturé
Ressourcement (visites de marchés et d’expositions, stages à
l’étranger, formation continue);
Diversifier les marchés (local, touristique, corporatif);
Faire des maillages entre créateurs et commerçants;
Utiliser des intermédiaires;
Apprendre à mieux connaître le marché.
Professionnaliser la production
Responsabiliser les créateurs (délais de livraison, respect des
ententes);
Offrir des formations adaptées aux besoins;
Favoriser le mentorat et le parrainage;
Consolider les entreprises;
Identifier des créneaux spécifiques;
Développer la capacité de production.
Explorer des marchés extérieurs
Utiliser des intermédiaires (agents d’artistes en commun);
Cibler de nouveaux marchés (via des thématiques spécifiques, par
exemple : Société Audubon et ornithologie);
Organiser des expositions conjointes.
Atelier création en milieu rural
Les défis du travail individuel ou collectif de création en région
Animatrice
Dannie Cormier
Secrétaire
Philippe Garon
Personne-ressource
Céline Boucher, présidente, Centre d’artistes Vaste et Vague
Problèmes identifiés
Difficulté à obtenir du financement;
Manque de lieux ou de moyens de diffusion;
Reconnaissance encore faible des artistes par les organismes du milieu
et par la communauté;
27
Préoccupation concernant la concentration des organismes régionaux à
vocation culturelle dans la Baie-des-Chaleurs;
Peu de formations ou de possibilités de parrainage en région;
Peu de concertation chez les artistes.
Pistes de solution
Il a été plus difficile d’obtenir un consensus pour les pistes de solution. Toutefois,
pour chaque problème abordé, nous retrouvions un besoin de réseautage. Ce
réseautage permettrait d’unir les voix et les préoccupations et de regrouper les
efforts afin :
d’augmenter notre pouvoir d’influence en matière d’économie et de
politique;
de faciliter la reconnaissance des artistes par les organismes et la
population (ex. : par l’éducation dans son sens large);
de faciliter l’échange afin de résoudre des problèmes communs aux
créateurs de la Péninsule.
Voici quelques exemples de solutions concrètes qui ont été discutées, mais qui ne
font pas l’unanimité :
Embauche d’une personne dont le mandat serait justement d’élaborer et
de mettre en œuvre un plan d’action de réseautage;
Formule d’un agent par MRC (soutien aux artistes, lien avec les
organismes, la population, les autres MRC, etc.).
Commentaire soulevé plusieurs fois : ces rencontres du milieu culturel avec les
milieux économique et politique devraient avoir lieu de façon régulière, la formule
pouvant varier.
Atelier entrepreneurship culturel
Les défis de l’entrepreneurship qui sont spécifiques au milieu culturel
Animateur
Joël Dallaire
Secrétaire
Nathalie Côté
Personne-ressource
Sébastien Lévesque, CLD de la Côte-de-Gaspé
28
Défi no 1 : Consolidation de l’offre de produits ou de services culturels
Consolider les entreprises culturelles existantes avant d’en
développer de nouvelles, sans toutefois bloquer la création de
produits ou de services novateurs.
Défi no 2 : Soutien technique aux créateurs
Apporter un soutien technique sur le plan de l’administration, du
financement et de la formation afin de colmater des lacunes majeures,
et ce, dans le but de favoriser le développement optimal (qualitatif et
quantitatif) de la création;
Rendre les produits culturels accessibles en renforçant et en
développant les supports actuels à la mise en marché (en développer
de nouveaux au besoin) : promotion, réseaux de diffusion, label de
qualité, etc.;
Réseautage des créateurs et des distributeurs pour se donner des
services en commun (par exemple : mise en marché, gérance
d’artistes, etc.).
Défi no 3 : Financement de la culture
Conscientiser la collectivité face à sa culture et à ses artistes afin
qu’elle en soit fière et qu’elle en prenne la défense;
Établir un consensus pour faire de la culture une priorité régionale,
sans toutefois exiger que tout projet culturel soit « économiquement
rentable ». Cela implique la reconnaissance de l’apport social de la
culture, un choix de société devant être supporté collectivement;
Régionaliser les programmes de soutien à la culture pour en
permettre la modulation selon les réalités régionales.
Atelier culture et cadre de vie
La culture comme élément d’enrichissement et de valorisation du milieu de vie
Animation
Brigitte Michaud
Secrétaire
Pascal Alain
Personne-ressource
Alan Côté, artiste et directeur du Festival en chanson de Petite-Vallée
29
La culture, c’est le cœur de la vie
Enrichissement de la qualité de vie, individuelle et collective;
Enrichissement du tissu social;
Développement d’un sentiment d’appartenance : fierté et identité;
Appropriation de l’identité culturelle.
Le défi principal est de sensibiliser la population à la base pour qu’elle fasse des
pressions sur les élus, les éducateurs, les jeunes et les médias. « Chacun porte en
soi la culture. »
Les moyens à utiliser
L’information locale et régionale;
L’encouragement à une participation élargie et au bénévolat par la
reconnaissance des bons coups;
La concertation et le réseautage;
L’approche coopérative en milieu culturel.
Quelques propositions d’action
Supporter l’émergence de la culture populaire par des événements
culturels rassembleurs favorisant la participation et le bénévolat;
Mettre de l’avant des projets exemplaires de revitalisation urbaine et de
restauration du patrimoine;
Encourager la diffusion du journal culturel Graffici dans tous les foyers,
en partenariat avec les municipalités et les MRC;
Favoriser l’émergence de lieux d’échange, en collaboration avec les
écoles et les municipalités.
Atelier culture et éducation
Les liens à tisser entre le milieu culturel et le milieu de l’éducation
Animation
Aurélien Bisson
Secrétaire
France Gagnon
Personne-ressource
Pâquerette Sergerie, présidente, Commission scolaire des Chic-Chocs
30
Défis identifiés par les participants à l’atelier
Intégrer le rehaussement culturel à l’intérieur de la grille horaire de
l’école :
en faisant le démarchage nécessaire afin que l’enseignement des arts
par des spécialistes (créateurs, organismes culturels) ait sa place dans
l’ajout de 90 minutes d’enseignement à l’école primaire;
en assurant une présence plus importante des acteurs culturels
régionaux dans les écoles.
Soutenir les familles et les éducateurs pour leur faciliter l’accès à
l’univers culturel gaspésien par :
la mise en réseau des différents partenaires culturels, municipaux et
scolaires;
la sensibilisation des enfants à leur histoire et à leur patrimoine;
l’établissement d’une concertation régionale pour le développement
de la lecture.
Favoriser le développement de partenariats avec les décideurs pour :
moderniser les équipements culturels;
rendre accessibles les lieux culturels, notamment en résolvant les
obstacles de logistique.
Les participants à l’atelier ont également émis le souhait que les cégeps soient
reconnus comme des éléments moteurs du développement culturel de leur milieu et
que, conséquemment, leur maintien soit assuré.
Questions et commentaires des participants
Les commentaires des participants voulaient surtout souligner des éléments qui
n’avaient pas été abordés dans le cadre des ateliers :
Deux projets existants de création d’une coopérative d’artistes, l’un sur
la rive nord et l’autre sur la rive sud de la Gaspésie, correspondent aux
besoins exprimés dans divers ateliers. On invite les artistes des régions
concernées à s’approprier ces projets.
Il existe une disparité importante de développement économique et
culturel entre la rive sud et la rive nord de la Gaspésie à laquelle il faut
s’attaquer afin de pouvoir développer une réelle solidarité régionale.
Une étude sur les arts visuels et les métiers d’art, réalisée récemment
aux Îles-de-la-Madeleine, conclut aux mêmes besoins et aux mêmes
solutions que ceux identifiés dans le cadre du Forum.
Les médias régionaux sont un moyen essentiel d’identification et de
diffusion culturelle.
31
Allocution de madame Nathalie Normandeau
Madame Nathalie Normandeau, ministre déléguée au Développement régional
et au Tourisme
]
e vous souhaite un très bon midi. Vous me permettrez certainement de
remercier Antoine Audet et Francis Pelletier pour leur accueil très
chaleureux. Il me fait plaisir d’être ici, d’autant plus que je ne voulais pas
manquer l’événement parce que, comme Antoine l’a mentionné, dans le
développement et dans les défis qui nous attendent en Gaspésie, la culture avec un
grand « C » a évidemment une place plus qu’importante.
J’ai été très attentive à tout ce qui s’est dit, tout ce qui a été rapporté par nos
animateurs d’ateliers. Il y a un certain nombre d’éléments qui font consensus. Je
pense en effet que nous ne pouvons passer à côté du financement, et je me sens
interpellée lorsqu’on parle de financement. L’aspect lié au financement, oui, d’une
part, mais aussi l’aspect lié à la modulation des interventions, des programmes, des
mesures. Je pense effectivement que nous sommes tous d’accord pour dire que la
Gaspésie, ce n’est pas pareil. Et notre gouvernement, évidemment, doit bien sûr
faire un effort, comme il en a déjà fait dans le passé, pour adapter différents
programmes et différentes mesures à notre réalité, à la réalité gaspésienne.
L’aspect lié à la régionalisation m’interpelle aussi parce que comme ministre
responsable du développement régional, on parle beaucoup ces temps-ci de
décentralisation. Alors, comment peut-on aller plus loin dans le fait d’impliquer
davantage les communautés, les municipalités et également les régions dans la
gestion de leurs propres outils au niveau du développement? Le message que vous
avez lancé était assez clair et assez éloquent.
Cependant, il y a une dimension que je retiens et c’est un peu le message que je
voulais vous livrer aujourd’hui. Je pense qu’il y a une responsabilité qui nous
incombe, mais qui est partagée, lorsque l’on parle de l’importance de soutenir les
artistes, les créateurs et nos entreprises culturelles, et lorsqu’il s’agit de soutenir des
initiatives à incidence culturelle dans l’ensemble du territoire. Je parle de
responsabilité partagée parce que ce n’est pas que l’affaire d’un gouvernement ou
des gouvernements. C’est aussi l’affaire des municipalités. C’est l’affaire de nos élus
municipaux, et je suis très contente, ce matin, de voir Marc Tétreault qui est ici, le
maire de Carleton–Saint-Omer, qui siège aussi à la CRÉ. Je vois Georges
Mamelonet, qui est maire de Percé – Georges qui s’implique beaucoup dans sa
communauté également. Et c’est très important qu’il y ait aussi un leadership qui
s’exerce à partir de la base, à partir des municipalités puisqu’elles sont en fait le
palier le plus près du citoyen.
Antoine Audet me confiait tout à l’heure que vous avez obtenu une aide absolument
extraordinaire de la part de la Conférence régionale des élu(e)s et je pense que cela
augure bien pour le futur. Et, tout à l’heure, il y avait Dannie Cormier qui insistait
32
beaucoup sur l’élément lié à l’adhésion de la population. Et lorsque madame
Michaud parlait du Graffici, je me suis plu à rêver pendant quelques instants que
nous pourrions peut-être un jour penser à insérer Graffici dans la même pochette
que L’Écho de la Baie, dans le journal de Québécor. Après ça, à partir de l’idée qui a été
lancée par Brigitte Michaud et les gens de son atelier, je me suis demandé pourquoi
ne pourrions-nous pas impliquer nos maisons des jeunes dans la distribution du
Graffici dans chacun des foyers de nos municipalités? Cela pourrait être intéressant,
effectivement, que nos jeunes soient les porteurs, les ambassadeurs de ce journal,
auprès de chacun de nos foyers dans nos municipalités. S’il y a une municipalité qui
a le goût de se lancer dans l’aventure, je me dis : « Fonçons! » À mon sens, l’idée qui a
été mise sur la table nous permettrait concrètement d’atteindre cet objectif qui est
de faire adhérer la population aux défis qui nous interpellent au niveau de la
culture.
Il y a aussi l’élément lié au réseautage que je retiens par-dessus tout. Évidemment,
avec les moyens dont nous disposons dans la région, je pense que le Conseil de la
culture a un leadership important à jouer. Il le démontre très bien aujourd’hui en
organisant le forum qui nous réunit. Il l’a démontré aussi au cours des dernières
années avec, entre autres, la publication d’un certain nombre d’ouvrages. Je pense
bien sûr au Portrait des organisations culturelles de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine qui
a été réalisé. Un portrait qui, je pense, est venu démystifier un certain nombre de
préjugés tenaces que nous avions à l’endroit du secteur culturel, mais qui nous
permet aussi de quantifier et de mesurer l’importance de la culture comme secteur
d’activité économique au même titre que la pêche ou la forêt.
Je prendrai quelques instants pour profiter de l’occasion afin de lever mon chapeau
à l’équipe du Conseil de la culture, à Annie et à toute l’équipe. Le 14 mai dernier,
Annie Chénier et Antoine Audet étaient à Montréal, au Palais des Congrès, pour
recevoir un prix qui a vraiment fait ma fierté parce que, comme ministre déléguée
au tourisme et également responsable de la région Gaspésie–Les Îles, j’ai vu Antoine
et Annie monter sur la scène avec un grand sourire pour recevoir une
reconnaissance nationale. Et dans la même veine, dernièrement, ils ont obtenu la
cote « A » du ministère de la Culture et des Communications dans l’évaluation des
différents conseils régionaux de la culture du Québec. C’est donc dire deux
distinctions, deux reconnaissances, deux marques qui reconnaissent assez
clairement toute la vitalité qu’on retrouve ici au Conseil de la culture. Cher ami
Antoine, je vous lève mon chapeau. Je pense que cela mérite une bonne main
d’applaudissements. Bravo!
Je pense qu’ils ne s’attendaient pas à ça, sincèrement. C’est bien, c’est très bien : ils
le méritent beaucoup. Vous savez, moi, je suis celle dans mes fonctions qui affirme…
Oui Antoine?
33
Monsieur Antoine Audet
Comme ce n’était pas prévu, je vais me permettre de vous interrompre... Je voulais
juste dire que si ce dynamisme est là, c’est parce que le Conseil de la culture est à
l’image du dynamisme du milieu culturel gaspésien et de nos membres.
Madame Nathalie Normandeau
Bravo! Dans mes fonctions au quotidien, je suis celle qui affirme souvent que le
développement de nos régions, de nos communautés, n’est pas qu’économique : il
est également social et culturel. Et je dois vous dire que, dans notre volonté
commune de travailler à l’amélioration des conditions de vie de nos citoyens, à la
construction de milieux de vie qui soient dynamiques et attrayants, je pense que la
culture occupe une place de choix, car – vous l’avez dit ce matin et j’imagine que
c’est le message qui a été lancé hier – la culture est à la base de notre identité et elle
renvoie à ce que nous sommes. Et d’une certaine façon, au fil du temps, la culture
nous a permis et nous permet encore de construire et de bâtir nos repères comme
communauté et comme société.
Alors, lorsque nous, en Gaspésie, nous affirmons haut et fort notre appartenance à
notre région, nous drainons, avec une affirmation comme celle-là, toute une série de
représentations qui font appel au territoire, à notre géographie, à notre langue, à
nos traditions et aussi, comme Aurélien Bisson l’a dit tout à l’heure, à notre fierté
d’être Gaspésiens et d’appartenir à la Gaspésie. Évidemment, dans ces conditions,
force est d’admettre que la culture va bien au-delà de la dimension économique :
elle fait partie de nous.
Ce matin, le message ou la question que nous pouvons nous poser est : « Comment,
à partir d’aujourd’hui, pouvons-nous, à notre façon, contribuer à l’essor de la
culture sur l’ensemble de notre territoire? » Je pense qu’il y a un très beau défi qui
nous attend aujourd’hui. En terminant, j’aimerais vous livrer un petit message parce
que le Conseil de la culture en a fait une priorité, une préoccupation au niveau de
toute la question liée à la précarité du statut des artistes professionnels. J’aimerais
vous informer que ma collègue, Line Beauchamp, ministre de la Culture, a entendu
l’appel qui a été lancé par le milieu des artistes professionnels, et c’est un
engagement qui a pris forme dernièrement avec le dépôt d’un projet de loi, le projet
de Loi 42, qui modifie le statut des artistes professionnels. L’objectif est vraiment
de trouver une façon d’améliorer le filet de sécurité sociale de nos artistes
professionnels partout au Québec.
Évidemment, concrètement, il y a des moyens d’action qui ont été investigués :
pensons à toute la dimension liée à la santé et à la sécurité au travail, au régime de
retraite et à une fiscalité qui soit mieux adaptée à la réalité des artistes
professionnels. Notre souhait est que le projet de Loi 42 soit adopté à la fin de la
session pour que nous puissions rapidement mettre en branle des actions qui
puissent faire la différence dans la vie de nos artistes professionnels au quotidien.
34
En terminant, et je ne peux passer à côté, je veux vous parler de tourisme culturel.
Je porte une petite broche : elle représente la signature du tourisme culturel.
Tourisme Québec et le ministère de la Culture et des Communications ont joint
leurs efforts pour établir ce qu’on appelle maintenant une signature propre au
tourisme culturel. Je vous donne deux exemples d’actions qui ont été entreprises et
qui viennent nous toucher ici.
L’an passé, je participais à Gatineau à une bourse qui a accueilli 150 grossistes du
Canada et également des États-Unis. Il y avait le Québec maritime qui y participait
pour faire la promotion des produits que nous avons à offrir sur le plan culturel.
Puis, dernièrement, Tourisme Québec a organisé une tournée de familiarisation à
Washington à laquelle a pris part le Parc de Miguasha et également le Québec
maritime ainsi qu’une entreprise du secteur de l’écotourisme à Carleton. Vraiment,
ce sont des moyens concrets qui donnent une vitrine à la culture et à nos
entreprises culturelles un peu partout sur le territoire. Ce sont des moyens concrets
que nous avons mis en place, les deux ministères ensemble, pour permettre de
générer des retombées sur le plan touristique, ici, dans la région, et partout au
Québec.
Je tiens à vous remercier de votre accueil et à vous réitérer mon soutien, comme
responsable de la région, pour toutes les initiatives que vous mettrez de l’avant. Si
vous avez un problème, un pépin, n’hésitez pas à venir nous voir. Évidemment, nous
sommes là pour vous soutenir. Mais au-delà des pépins et des problèmes, si vous
avez le goût de partager avec nous votre vision des choses, et c’est ce que nous
faisons ce matin, soyez assurés que notre porte est toujours grande ouverte.
En terminant, je vous félicite et je vous lève mon chapeau pour tout ce que vous
faites. La Gaspésie ne s’en porte que mieux, et je pense que de cela, nous devons
nous en réjouir. Alors merci et je vous souhaite une bonne fin de colloque.
35
g
able ronde :
La culture, un capital à développer
Synthèse des résultats des ateliers thématiques
La synthèse des résultats des ateliers thématiques a été présentée par le
coordonnateur du Forum, monsieur Jacques Pichat. Elle avait été préparée en
collaboration avec les membres de la table ronde La culture, un capital à développer, à
partir de leurs commentaires et de leurs réactions aux comptes rendus des ateliers
thématiques.
Samedi 5 juin
13 h 45
Monsieur Jacques Pichat, coordonnateur du Forum
]
e voudrais d’abord remercier les intervenants de la table ronde des
organismes de développement qui ont accepté tout un défi. Nous leur
avons demandé de faire de l’improvisation et de marcher un peu sur la
corde raide. Ils ont accepté avec une très bonne volonté de relever ce défi, et je
pense que c’est extrêmement intéressant pour la démarche que nous voulons faire
dans le Forum.
Tout à l’heure, pendant la pause, nous avons essayé de faire la synthèse, c’est-à-dire
de faire sortir l’essentiel de ce qui a été présenté dans les différents ateliers
thématiques, ce que nous considérons comme des lignes de force. Et, de toute
évidence, il y en avait.
Je dirais que la première ligne de force que nous avons ressentie, c’est le besoin de
consolidation, et cela, à plusieurs niveaux. Il s’agit, entre autres, de renforcer l’offre
en matière culturelle, de consolider l’offre à travers le renforcement des entreprises :
améliorer la qualité, améliorer la production, soutenir tout ce qui peut renforcer.
Pour ce faire, il existe des moyens, une grande gamme de paliers d’intervention.
Toutes les lignes de force se recoupent les unes les autres, mais le deuxième élément
qui est ressorti très fort est le maillage, la concertation, le réseautage. Ce sont des
mots qui sont ressortis dans plusieurs ateliers. Il y a d’abord le besoin d’en faire à
l’intérieur du milieu culturel, entre les différents intervenants culturels qui
pourraient entre autres se réseauter, se regrouper. Il y a également un besoin au
niveau territorial, entre le secteur culturel et les différents intervenants, notamment
les municipalités, les MRC, les CLD, les SADC et d’autres intervenants qui sont sur
le territoire. Nous ne manquons pas d’intervenants, mais nous manquons
probablement de liens entre ces intervenants. Et puis, nous voyons également cette
intervention au niveau vertical, c’est-à-dire entre les différents paliers
d’intervention.
Le troisième point fort concerne la reconnaissance. Nous en avons également
beaucoup parlé et peut-être qu’au premier plan, la reconnaissance va être une
mission du milieu culturel lui-même qui a peut-être besoin de se mettre davantage
en relation avec son milieu, avec les intervenants de son milieu. Si le milieu culturel
se met davantage en relation avec son milieu, il va avoir plus de reconnaissance
politique et cela va donner beaucoup de force aux intervenants des différents
paliers d’intervention.
39
Présentation des intervenants à la table ronde
Monsieur Georges Mamelonet, maire, Ville de Percé
c
our résumer un petit peu la situation et ma participation au Forum, je
pense que l’essentiel, c’est évidemment d’être convaincu de
l’importance de la culture à notre niveau. Et au niveau municipal, il va
falloir cibler des actions très concrètes. Je crois que la première des choses se situe
au point de vue budgétaire. Dans les budgets que nous allons préparer pour nos
municipalités – en tout cas, dans notre municipalité de Percé, nous sommes
convaincus de cela – il va falloir augmenter de façon substantielle la part du budget
qui va être consacrée au culturel, au communautaire, au loisir, ce qui n’a jamais été
fait dans le passé. C’est vraiment l’essence même des choses. Nous en sommes
convaincus et nous avons maintenant à convaincre les autres, convaincre nos
concitoyens de l’importance à attacher au domaine culturel, de l’importance à
attacher à nos racines, au patrimoine, à tout ce qui fait l’identité du pays, tout ce
qui fait l’identité de notre territoire en fin de compte. Et je crois que c’est
essentiellement notre rôle.
Je ne veux pas être trop long. Je pense qu’on peut résumer cela de façon très
succincte. Évidemment, la tâche est énorme. Il y a énormément de travail à faire,
mais je crois que déjà, en commençant par ces deux actions bien spéciales, il y
aurait moyen d’améliorer la situation du domaine culturel. Quand je parle du
domaine culturel, évidemment, j’englobe tout et, de par mon historique de
restaurateur et de cuisinier, j’englobe aussi et toujours la gastronomie, car c’est
vraiment quelque chose qui est excessivement important à mes yeux. On mange
quand même de trois à quatre fois par jour!
Pour le prochain forum, si vous le voulez, on peut arranger quelque chose un peu
mieux. Disons que si on pouvait échanger les hot dogs contre un bon plat de morue,
ça serait quand même assez intéressant. Je vais donc passer la parole à Marc
Tétreault. Merci!
Monsieur Marc Tétreault, président, Centre local de développement de la
MRC d’Avignon
c
our vous mettre en contexte, je vais expliquer un peu ce qu’est le
CLD. Le CLD, Centre local de développement, est un organisme qui a
été implanté il y a quelques années et qui a pour mission de soutenir
le développement économique d’un territoire de MRC. Actuellement, avec la Loi 34
qui a été adoptée en décembre dernier, cela nous a amenés à nous questionner, à
susciter des ajustements à l’intérieur de ce même territoire. CLD, MRC, pacte rural,
tout cela commence à faire un tout qui se ressemble parce que toutes les
discussions se passent principalement autour des élus, et ce, en partenariat avec des
représentants de la société civile. C’est important de faire cette nuance parce que
j’aimerais que l’on retienne que cela dépasse le simple cadre du CLD. Il faut prendre
cela dans cette enveloppe globale.
40
Ce qu’il faut comprendre aussi, c’est qu’une MRC est un regroupement de
municipalités. Il y a un parallèle à faire avec ce qui se passe à l’intérieur d’une
municipalité, sauf que nous nous regroupons ensemble.
Qu’est-ce que le CLD a à offrir? Il a des ressources humaines qui œuvrent au sein du
développement – développement économique, bien sûr – parce que c’est ça la
mission première. De plus, il a différents programmes d’aide : les fonds locaux
d’investissement pour le statut des travailleurs autonomes, soutien aux travailleurs
autonomes et aussi dans le cadre de l’économie sociale. On associe aussi le pacte
rural qui amène des sommes d’argent pour aborder des questions un peu plus larges
en termes d’intervention. Il y a un agent de développement rural qui est attaché à
cela et qui fait de l’animation sur le territoire. Donc, vous comprenez
qu’essentiellement, avec toute cette brochette-là, il peut y avoir une préoccupation
de développement global, sauf que c’est un peu plus restreint et que nous nous
consacrons surtout au développement économique.
Dans les thèmes qui ont été abordés, et je conclurais là-dessus, là où je vois
l’intervention des services du CLD, c’est essentiellement quand on parle de
tourisme culturel.
Oui, il pourrait aussi y avoir une intervention dans le contexte de préoccupation de
maillage et de réseautage. Il y a toujours cela en arrière-fond.
Développement des marchés. Pourquoi pas! Création en milieu rural,
entrepreneurship culturel, culture et cadre de vie : un peu moins, sauf qu’on peut
voir ce qu’il en est. Si nous prenons un niveau un peu plus large avec les mandats du
pacte rural, il y aurait peut-être des possibilités.
C’est essentiellement là où nous pourrions intervenir. Sauf que, ce qu’il faut
comprendre, c’est que le milieu a à discuter pour établir ce qu’il veut faire. Quand
on parle de réseautage, je pense que le plus grand défi est de préciser ce qu’on veut
atteindre comme objectif, comme but, comme résultat. Et après cela, nous pouvons
nous donner les moyens qu’il faut pour que cela puisse se réaliser avec les outils que
nous avons en place.
Dans les discussions, il peut arriver que les meilleurs partenaires soient les
municipalités comme telles. Il peut y avoir des implications au niveau des MRC,
des CLD et il se peut que, selon les discussions et l’ampleur du travail, cela soit
aussi au niveau régional, au niveau de la Conférence régionale des élu(e)s. Mais ça,
bien sûr, toujours en relation avec les autres partenaires : le Conseil de la culture et
les ministères.
41
Madame Jocelyne McInnis, Société d’aide au développement de la collectivité
du Rocher-Percé
_
formation.
a SADC du Rocher-Percé, c’est la Société d’aide au développement des
collectivités. Nous aidons financièrement et nous aidons aussi par des
services techniques, des services de consultation et des services de
L’aide financière se fait sous deux formes : une aide financière non remboursable,
qu’on appelle ainsi dans le nouveau jargon plutôt que de dire « subvention », et des
prêts à taux préférentiels. Nous aidons les entreprises commerciales, mais aussi les
organismes à but non lucratif.
Nous avons un programme très intéressant qui s’appelle le « mentorat ». C’est dans
la vague, c’est dans la tendance du réseautage et du maillage. Le mentorat est un
programme qui est chapeauté par le réseau de la Fondation de l’entrepreneurship.
C’est un programme qui est très structuré, très intéressant, et qui met en scène des
gens d’affaires retraités qui ont beaucoup d’expérience et qui parrainent des
nouveaux entrepreneurs. C’est un programme qui est très apprécié. Ceux qui
l’utilisent en sont très satisfaits. Parce qu’il faut dire que quand on se lance en
affaires, aussi bien dans un OBNL que dans une entreprise privée, on travaille
beaucoup. On est un peu isolé, très pris, et ça suppose beaucoup d’administration
et de gestion. En fait, il faut voir à beaucoup de choses et c’est souvent l’expérience
qui peut nous aider à travers cette expérience et ce cheminement.
D’autre part, nous avons aussi d’autres programmes, bien entendu, comme notre
corollaire provincial, le CLD. Nous avons entre autres un programme qui s’appelle
« Entreprises rurales » et qui est vraiment spécifique à des produits de niche, des
produits du terroir. C’est encore un jargon particulier, mais en fait, ce sont des
produits de couleur locale, ce qui peut être vraiment particulier à une région. Je
vous donne un exemple dans lequel nous nous sommes impliqués : le projet de la
Vieille Usine. Tout comme le CLD, nous avons été un partenaire dans ce projet
culturel.
Nous avons des services qui sont à la disposition des gens qui veulent partir en
affaires et qui ont une idée. À cet effet, j’ai laissé des pochettes qui vous expliquent
tous les services que nous pouvons offrir.
Je voulais juste apporter une précision. Il y a la SADC de Gaspé qui offre aussi le
programme de mentorat. C’est un beau programme. Vous pouvez communiquer
avec Nathalie Côté, à Gaspé, et chez nous, vous communiquez avec Maryse
Lelièvre.
42
Monsieur Gilbert Scantland, directeur général, Conférence régionale des
élu(e)s Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
_
a Conférence régionale des élu(e)s est opérationnelle depuis environ
deux mois et demi. C’est elle qui a pris les mandats principaux que le
CRCD assumait pour notre milieu avant la Loi 34.
Je vous dirais que la Conférence régionale des élu(e)s se sent particulièrement
interpellée par les défis que le monde culturel se pose et les enjeux auxquels vous
êtes confrontés. Par le passé, nous avons supporté de façon très concrète plusieurs
initiatives que le monde culturel a menées.
Et, plus particulièrement par rapport à la mission de la Conférence régionale des
élu(e)s, plusieurs éléments peuvent être proposés pour aider le milieu culturel à
atteindre les défis que vous vous êtes fixés. En particulier, le premier élément est la
planification stratégique régionale. À l’ouverture du Forum, hier, nous en avons
discuté. La planification stratégique régionale vient à échéance en 2005. C’est
l’année où il faut renouveler les défis, les enjeux de la région et, là-dessus, le travail
que vous avez fait aujourd’hui est certainement la première amorce de cette
réflexion qui va nous amener à définir des priorités et des objectifs de
développement pour notre région pour les cinq prochaines années. En ce sens, vos
réflexions vont certainement trouver beaucoup de résonance au sein de la
Conférence régionale des élu(e)s.
D’autres éléments sont également importants à signaler. Dans le contexte du
réseautage et du maillage, j’ai noté qu’il faut travailler sur des projets précis
ensemble. En ce sens, nous avons à travailler de façon assez concrète, avec l’entente
spécifique, à une amélioration de l’ensemble des relations entre les différents
partenaires. Dans ce contexte, la Conférence régionale des élu(e)s, lors son dernier
conseil d’administration, a pris acte qu’il fallait renouveler cette entente au courant
de l’année 2005. Donc, nous allons nous y attabler avec le ministère. Nous avons
déjà commencé à en parler, il y a déjà quelques semaine et, sans rien vous promettre
– évidemment parce que ce n’est pas mon rôle de le faire – nous essaierons de faire
en sorte que cette entente spécifique puisse être renouvelée et adaptée aux
nouveaux défis que vous vous êtes fixés.
L’autre élément important à noter est l’adaptation et la modulation des normes, des
programmes et des mesures gouvernementales aux réalités de la région et aux
réalités de votre secteur. En ce sens, à la Conférence régionale des élu(e)s, par notre
mandat d’interlocuteur privilégié du gouvernement et de représentant de la région,
nous nous sentons évidemment concernés par ces objectifs et nous allons tout
mettre en œuvre, soit par une entente, soit autrement, afin de faire les
représentations nécessaires pour que, dans le cadre de nos travaux, nous puissions
adapter et moduler les programmes et les mesures gouvernementales à nos réalités
régionales.
43
Je vous dirais également qu’un des rôles que la Conférence régionale des élu(e) est
appelée à jouer et joue de façon très concrète est la concertation ou l’appui à la
concertation de l’ensemble des partenaires. Dans ces deux derniers jours, je pense
que nous avons eu une leçon sur l’importance du partenariat et de la concertation
dans la résolution des problèmes qui sont ceux de la région, mais ceux aussi de tous
ses secteurs. Et en ce sens, la CRÉ sera toujours à l’avant-garde pour vous supporter
dans tout effort de concertation qui permettra de faire progresser la région dans le
cadre de son développement économique et régional. Merci!
Madame Hélène Latérière, directrice régionale, ministère de la Culture et des
Communications
i
ous avez notre Direction régionale du ministère de la Culture en région
depuis 1992. J’y suis depuis 1994. Je veux vous dire que le rôle premier
de la Direction régionale est de représenter la région auprès des
instances gouvernementales et du ministère de la Culture et des Communications.
Nous avons développé une belle complicité et un partenariat structurant depuis
quelques années. J’ai envie de vous dire que nous avons le goût de continuer. Nous
avons parlé aujourd’hui et hier d’assouplissement de normes, de projets-pilotes en
formation pour lesquels la région n’a pas nécessairement l’équité avec d’autres
régions. Nous avons parlé d’un pourcentage pour les régions-ressources, dans le cas
des agents de développement culturel VVAP, qui pourrait éventuellement être
remis en question. Notre rôle est de bien vous représenter à ce niveau.
Nous avons aussi des projets d’infrastructures culturelles, des équipements
culturels qui sont incontournables parce que la région n’a pas nécessairement
toutes ces infrastructures. Il faut les positionner, il faut développer l’argumentaire.
Nous avons dit, tout à l’heure, « la Gaspésie et les Îles, ce n’est pas pareil! » Il nous
faut être vos véhicules pour pouvoir bien positionner les projets porteurs de la
Gaspésie. C’est notre rôle premier.
Deuxièmement, nous pouvons, nous aussi, contribuer au développement du
maillage et des alliances stratégiques. Des alliances qui, je pense, devront être
partagées et ciblées. Nous avons beau parler de maillage et de réseautage, il faut les
documenter et les cibler davantage. Nous avons un rôle comme ministère. Nous
pouvons travailler avec tout ce qui est le réseau scolaire : ministère de l’Éducation,
ministère du Développement économique régional, avec la CRÉ, bien sûr, avec
Emploi-Québec, les CLD et les municipalités. Il faut travailler à maintenir et à
consolider ces partenariats.
Nous avons des mécanismes d’intervention que nous pouvons mettre de l’avant, des
mécanismes d’intervention conjoints. Gilbert Scantland vient de mentionner le
renouvellement de l’entente spécifique. Je pense que c’est important d’y travailler
dès maintenant même si ce n’est que pour 2005. Il y a également d’autres types de
mécanismes, à plus petite échelle, c’est-à-dire les ententes de développement
culturel avec les municipalités. Ce sont de bons moyens concrets de faire en sorte
que le maillage et le partenariat puissent permettre de conjuguer nos
44
investissements financiers communs vers des objectifs. Alors, deuxième rôle
important, travailler dans ces réseautages et ces alliances stratégiques.
Troisièmement, notre rôle d’expertise et de soutien à des projets porteurs pour la
région. Pensons aux projets d’équipements culturels qui demandent quand même
de faire une gestion du projet assez précise. Nous pouvons contribuer par notre
expertise.
Autre rôle : documenter davantage le diagnostic, la dynamique ou la connaissance
du milieu culturel ou du secteur culturel. Fixer un certain nombre de priorités avec
vous, c’est important. Notre rôle peut aussi être à ce niveau.
C’est un peu les trois grandes pistes d’intervention que je voulais vous mentionner.
Merci.
Questions et commentaires des participants
Nous résumons ci-après les échanges entre les participants et les intervenants de la
table ronde La culture, un capital à développer qui se rapportaient à trois thèmes :
Les disparités entre le nord et le sud de la Gaspésie
Les interventions sur ce thème réagissaient à une proposition
d’appliquer des mesures de discrimination positive à l’égard de la région
nord de la Gaspésie, telles que :
le recrutement de personnel issu du nord de la Gaspésie dans les
organismes régionaux de représentation et de développement;
une place particulière aux nouvelles de cette région dans le journal
culturel Graffici;
des programmes d’aide financière favorisant les projets de cette
région.
Le développement de la Gaspésie passe par le développement de tous
ses territoires, et cela nécessite de développer des attitudes de solidarité
plutôt que de confrontation entre les territoires;
La Gaspésie est un modèle d’organisation de territoire sans capitale
régionale ni pôle majeur de regroupement des ressources : celles-ci sont
réparties sur tout le territoire;
Les organismes régionaux sont très conscients des disparités entre les
territoires et ont déjà adopté des stratégies pour représenter et traiter
équitablement les différents territoires de la Gaspésie :
La CRÉ et le CCG ont des administrateurs issus de tous les
territoires et alternent les lieux des réunions et des événements qu’ils
organisent autour de la Gaspésie;
Le CCG et Graffici s’efforcent d’avoir des ressources sur tout le
territoire, mais ce modèle d’organisation est difficile à implanter et à
financer.
45
La conscience culturelle régionale
Il est nécessaire de favoriser l’émergence d’une conscience culturelle
régionale : un enjeu comme le développement du musée régional ne
devrait pas être assumé seulement par la localité où il est situé, mais par
l’ensemble de la population et des institutions régionales;
Des lieux d’échange régionaux comme le Forum peuvent favoriser
l’émergence de cette conscience régionale. Ils devraient être organisés
plus fréquemment et les intervenants culturels ont la responsabilité de
se les approprier et d’y participer;
La grandeur du territoire est un obstacle majeur à l’émergence d’une
conscience culturelle régionale. Pour la compenser, on doit développer
des stratégies et des moyens de communication appropriés;
Le renforcement des médias régionaux, tel que préconisé par le Forum sur
les communications en mai 2002, est un enjeu majeur pour le
développement d’une conscience culturelle régionale.
La culture et l’éducation
Les institutions scolaires devraient avoir plus de place dans les
stratégies régionales de développement culturel;
Dans le cadre des mesures de soutien au développement culturel, les
institutions scolaires devraient être considérées comme des intervenants
culturels.
46
_
es conclusions du Forum
Conclusion de la Commission sectorielle
« Culture-Gaspésie »
Samedi 5 juin
15 h 30
Monsieur Antoine Audet, président
\
l n’est pas facile de résumer un tel forum en quelques mots. Plusieurs
points de vue ont été exprimés au cours des deux derniers jours et, bien
que l’ensemble des propos soit très vaste, nous avons tenté de
rassembler le tout sous trois grands défis qui attendent le milieu culturel au cours
des prochaines années.
Soyez assurés que les conclusions de ce forum auront des suites. Tout d’abord, la
CRÉ se lancera prochainement dans l’élaboration de sa planification stratégique
pour la Gaspésie, et le secteur culturel se basera certainement sur les avenues de
développement évoquées au forum. De plus, le CCG doit également renouveler son
plan d’action dès l’an prochain, et les discussions que nous avons eues seront
fortement prises en compte. Enfin, j’espère que chacun d’entre vous, dans vos
organisations, prendrez en compte les conclusions du forum.
Concernant les grands défis, il y a d’abord le réseautage et le maillage qui sont
ressortis comme étant des besoins importants dans plusieurs domaines culturels,
tant pour briser l’isolement du créateur que pour se donner des ressources
communes au sein de certains organismes. Le réseautage doit se faire de façon
horizontale, c'est-à-dire de façon sectorielle, mais également de façon verticale,
c’est-à-dire en impliquant l’ensemble des niveaux d’intervention qui contribuent au
développement culturel de notre région. Enfin, l’optique territoriale est fort
pertinente pour une région étendue comme la nôtre. Nous avons entendu des
interventions faisant état d’une division entre le nord et le sud de la Gaspésie. Le
problème est loin d’être évident à régler. Ainsi, bien que le CCG tente d’être présent
sur le territoire par le biais de différents projets, il est visiblement difficile de
répondre aux attentes. Il faudra explorer de nouvelles façons de faire pour mieux
répondre aux besoins en matière de développement culturel dans l’ensemble de la
région.
Par ailleurs, la consolidation des organisations et de l’offre culturelle constitue un
deuxième grand défi. Nous voulons certainement que le secteur culturel se
développe, mais il faut également prendre en considération les difficultés
importantes que vivent les institutions culturelles gaspésiennes. En ce sens, il ne
faut pas interpréter ce défi comme un arrêt des nouveaux développements, au
contraire, mais il faut que le développement profite à la consolidation du secteur
culturel et non à une dilution des efforts qui y sont consentis.
Enfin, la reconnaissance des créateurs et des organismes culturels représente un
autre défi à relever. Je crois que si la population reconnaît que la culture est à la
base de tout développement, il y a plusieurs solutions qui pourraient couler de
source. Je crois qu’il faut arrêter de voir la culture comme un luxe qu’on se paie une
49
fois qu’on a tout réglé. Il faut plutôt inverser notre pensée et voir le développement
culturel en amont de tout développement.
Monsieur Jacques Pichat, coordonnateur du Forum
Dans le domaine de la reconnaissance, j’ai l’impression que c’est quelque chose qui
nous appartient, en tant que milieu culturel. Nous avons à bouger, nous avons à
nous impliquer localement, particulièrement dans nos municipalités. Nous avons à
nous impliquer pour donner notre voix, expliquer qui nous sommes, proposer des
choses, participer à l’animation, mais pas seulement à l’animation culturelle : il faut
s’impliquer à tous les niveaux pour être reconnus. Il faut être connus, il faut que les
gens voient ce que nous faisons et je pense que l’implication est quelque chose de
très important à ce niveau.
Monsieur Antoine Audet
Quand nous parlons de culture, nous parlons beaucoup de faire reconnaître notre
apport, mais il faut aussi mettre en contact les gens. Il faut que les gens voient, qu’il
y ait de la diffusion d’œuvres artistiques, mais il faut aussi que les gens soient en
contact avec tout le côté création. Il faut que les gens – et nous avons entendu
là-dessus l’appel du milieu de l’éducation – il faut que les jeunes soient en contact
avec des créateurs pour véritablement être au cœur de la culture, être sensibilisés et
développer toute cette sensibilité au travail culturel et artistique.
Ce sont donc là les trois orientations globales qui, à notre sens, ressortent du
Forum. Bien sûr, nous aurions pu, pour chacune de ces orientations, nommer bien
des actions, des pistes de solution qui ont été évoquées, mais soyez certains que
c’est noté, enregistré et que cela fait partie du bilan de ce forum.
Je vous remercie beaucoup. Je tire une immense fierté du fait que nous ayons réussi
à réunir une grande qualité d’intervenants : nous avions vraiment des gens de tous
les horizons. Je pense que nous pouvons dire sans nous tromper que les
intervenants qui se sentent concernés par le développement culturel étaient ici.
Je finirais en faisant un petit jeu de mot. On dit souvent que les gens du secteur
culturel sont des « pelleteux » de nuages. Serge Arsenault leur répondait : « S’ils
n’étaient pas là, on ne verrait pas souvent le soleil! » Notre forum a été à l’image de
ce jeu de mot parce qu’hier il pleuvait, et aujourd’hui, regardez le beau soleil! Merci
beaucoup!
50
Conclusion de la Conférence régionale des élu(e)s
Monsieur Marc Tétreault, administrateur délégué au Forum
V
sien.
omme mot de la fin, cet après-midi, après deux jours de rencontres et
d’échanges fructueux, et pour avoir assisté aux ateliers et à bon nombre
d’activités, je peux dire sans me tromper que tout le monde y a mis du
Thématique du Forum : « Culture et développement ». Ce n’est pas la première fois
que nous avons un tel moment pour confronter et développer ces deux idées de
culture et de développement. Il y a eu, en 1999, un moment important dans
l’histoire culturelle et dans l’histoire du développement de la Gaspésie1. Un moment
qui a été un fort succès. Pourquoi? Parce que les gens du secteur de la culture se
sont impliqués fortement pour influencer les orientations de développement de
notre milieu.
Ce n’est pas facile, quand on travaille le développement, d’aborder la question de la
culture. En fouillant dans vos notes, je ne sais pas si vous avez eu le temps de
regarder chacun des dépliants et chacune des informations que vous avez – et
même dans le vox pop ça ressortait – on demandait de définir la culture, de dire ce
qu’était la culture. On voyait les hésitations de tout le monde.
Ce n’est pas surprenant et ce n’était pas n’importe qui qui hésitait. C’étaient des
gens impliqués quotidiennement au niveau de la culture. Quand on regarde les
définitions, on constate pourquoi c’est si difficile : « L’ensemble des structures
sociales et des manifestations intellectuelles, artistiques, religieuses, qui définissent
une civilisation, une société ou une collectivité par rapport à une autre. La culture,
c’est ce qui nous identifie. »
Vous voyez, c’est large! Et tout un chacun est interpellé là-dedans. Nous avons tous
notre part de culture et nous contribuons tous à la culture. Sur le plan de la
thématique, cela reflétait cette complexité : tourisme culturel, emploi, arts, création
en milieu rural, entrepreneurship, cadre de vie. Cela revient un peu à tout ça. Quand
nous regardons le profil, tout cela est regroupé en plusieurs secteurs : arts visuels,
médiatiques, métiers d’art, arts de la scène, patrimoine et archives, livres et
périodiques, bibliothèques, communications et audiovisuel, et les autres. Vous
voyez, c’est quand même très vaste et très large.
J’ai le goût de terminer avec une part un peu plus personnelle. Vous savez, un
homme politique s’implique à différents niveaux : au niveau municipal, au niveau de
la MRC, au niveau régional avec la Conférence régionale des élu(e)s. On a toujours
des leitmotivs qui nous inspirent dans nos actions. Je ne vous cacherai pas que la
1. NDLR : Monsieur Tétreault référait ici au Sommet régional de novembre 1999 organisé par le
CRCD-GIM dans le cadre de l’exercice de planification stratégique régionale 2000-2005.
51
culture et les arts m’ont beaucoup inspiré et m’ont beaucoup apporté dans mon
cheminement. Il y a une période de ma vie où j’ai côtoyé de façon un peu plus active
et dynamique des professionnels de la culture et des arts. Et j’ai compris beaucoup
de choses. Dans tout l’élément « développement », les arts m’ont grandement
inspiré dans mon implication sociale.
Quand on œuvre au niveau des arts ou qu’on veut être artiste, il y a différentes
étapes. Dans un premier temps, on apprend les balbutiements, donc la technique de
chacun des arts. Et, en se développant, on part de nos acquis, de nos valeurs, de
notre culture, et, toujours en quête de dépassement, on tente de dépasser les
frontières de différentes façons. On ose s’exprimer. C’est le propre de l’artiste. Oser
s’exprimer. À l’aide de différents médiums, de différentes façons. Cela peut être au
niveau visuel, avec les arts plastiques, cela peut être à l’aide du théâtre, de l’écriture
ou de la musique. Donc, vous voyez, il y a une panoplie d’expressions qui existent.
Mais toujours, l’artiste ose s’exprimer. C’est une leçon que nous avons à retenir et je
pense que le plus beau cadeau serait, pour les gens de la Gaspésie et ceux qui vont
nous suivre, de communiquer ce geste d’oser. On parlait de culture, et il a été fait
mention, surtout hier lors du profil, que les professionnels, les artistes, sont
importants parce qu’ils sont la matière première. C’est doublement important aussi,
quand on parle des artistes, parce que le développement d’un milieu, c’est
essentiellement humain. C’est l’être humain qui est le point de départ du
développement du milieu. L’artiste a tout à nous montrer, et on a tout à s’inspirer
de l’artiste.
De cette façon, soyons contaminés par la culture, soyons contaminés et inspirés par
les artistes et apprenons, nous aussi, à oser. Oser s’exprimer. Exprimer notre fierté.
Fierté d’être Gaspésiens, Gaspésiennes et Madelinots. Fierté de ce que nous
sommes, de ce que nous sommes capables de faire. Fierté aussi de vouloir se
surpasser et de l’exprimer : pas seulement être des consommateurs, mais être des
émetteurs d’art et de culture.
Et si nous ouvrons cette facette, nous allons pouvoir atteindre des sommets
beaucoup plus importants que simplement notre marché gaspésien. Nous allons
pouvoir affronter le marché du Québec, le marché nord-américain et, pourquoi pas,
le marché mondial. Est-ce que c’est illusoire? Je ne pense pas.
Quand je fais des allocutions chez nous, à Carleton–Saint-Omer, je donne souvent
en exemple Petite-Vallée. Non pas parce qu’ils sont ici, mais parce que je le crois
sincèrement et qu’on est toujours plus à l’aise de prendre les exemples des autres
que nos propres exemples. Petite-Vallée… Imaginez… Petite-Vallée, ce n’est pas une
grosse municipalité. Ce n’est pas gros. Mais qui ne connaît pas Petite-Vallée? Qui
ne connaît pas le dynamisme de ces gens? Qui ne connaît pas le succès qu’ils ont?
Je pense sincèrement que nous devrions nous inspirer de tels exemples et que,
collectivement, dans toutes les parties de la Gaspésie – de la Baie-des-Chaleurs en
passant par la Pointe, le côté nord et les Îles-de-la-Madeleine – nous puissions faire
front commun et ne plus avoir de frontières. Merci!
52
Commentaires des participants
Deux thèmes ont encore été abordés par les participants au moment de conclure, et
cela, même si ces ultimes commentaires n’étaient pas prévus au programme…
L’action culturelle sur le territoire
Une proposition est présentée pour que le Forum se prononce sur une
recommandation concrète : celle de permettre au Conseil de la culture de disposer
des ressources nécessaires pour avoir de nouveau des agents de développement
culturel dans chaque MRC, dans le cadre du projet Terre et mer d’accueil et de culture.
Compte tenu du refus essuyé récemment, le Conseil de la culture, responsable du
programme, ne souhaite pas remettre autant d’énergie sur cette question à chaque
année. Il souhaite plutôt essayer de se concerter avec les MRC pour obtenir un
agent VVAP dans chaque MRC avec une coordination régionale qui pourrait être
assumée par le CCG.
La culture et l’éducation
On a constaté que le milieu de l’éducation pourrait et souhaiterait être mis
davantage à contribution dans le développement culturel de la Gaspésie.
On espère qu’à partir des constats du Forum, les partenaires du développement
culturel, notamment les municipalités et les intervenants culturels, vont tisser plus
de liens formels de collaboration avec les institutions scolaires, à l’exemple du
partenariat entre le Centre d’études collégiales de Carleton, le journal culturel
Graffici et les artistes professionnels de la région, pour l’encadrement des stagiaires
du programme Arts, lettres et médias.
On pourrait aussi faciliter l’accès des artistes et des intervenants culturels du milieu
dans les écoles, ce qui contribuerait en plus à développer une conscience culturelle
régionale chez les jeunes.
La culture en Gaspésie : trois défis principaux
Texte du communiqué final du Forum émis le 5 juin 2004
La Commission sectorielle « Culture-Gaspésie » de la Conférence régionale des
élu(e)s de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et le Conseil de la culture de la
Gaspésie sont très satisfaits de la participation et de la qualité des débats et des
échanges qui ont eu lieu lors du Forum culture et développement qui s’est terminé
aujourd’hui à Gaspé. Les organisateurs ont atteint leurs objectifs d’élaborer une
vision commune et des propositions pour renforcer le rôle de la culture dans le
développement local et régional.
La grande diversité de la provenance des participants, tant du point de vue
géographique que sectoriel, aura permis l’expression d’une multitude de points de
vue. Le milieu culturel était évidemment très bien représenté si l’on considère que
53
plus de la moitié des 125 participants étaient des artistes, des travailleurs culturels
et des représentants des organismes. Les organismes de développement
économique ont également très bien répondu à l’invitation des promoteurs avec
plus d’une trentaine de représentants alors que les milieux scolaires et municipaux
n’étaient pas en reste avec une participation remarquée des élus.
Les sujets abordés en ateliers auront permis de dresser un constat des situations
vécues par le milieu culturel de la Gaspésie. De nombreuses pistes de solution ont
été évoquées pour pallier les problèmes et les lacunes identifiés. Mais par-dessus
tout, le Forum culture et développement aura été l’occasion d’identifier trois défis
majeurs qui devront baliser et orienter la planification stratégique régionale de la
Commission sectorielle « Culture » et le milieu. Le premier de ces trois défis est le
réseautage et le maillage, et ce, tant aux niveaux horizontal, vertical que territorial
afin d’assurer une cohésion des interventions et une utilisation judicieuse des
ressources. La consolidation des organisations et de l’offre culturelle a également
été retenue comme un enjeu majeur pour assurer le développement du secteur.
Enfin, la reconnaissance des créateurs et des organismes est la troisième priorité
ayant fait consensus.
Mais bien au-delà de la Commission sectorielle « Culture-Gaspésie », ce sont les
organismes de développement local et régional, le milieu municipal et scolaire ainsi
que les créateurs qui devront s’approprier ces défis. À cet égard, la forte
participation d’intervenants provenant de plusieurs secteurs d’activité confirme un
changement des attitudes et des perceptions face à la culture et à son rôle essentiel
dans notre développement régional. Les promoteurs sont donc très optimistes
quant à une réelle appropriation de ces défis et de cette vision commune qui saura
renforcer le rôle de la culture dans notre développement régional.
54
_
es bilans du Forum
La participation au Forum
L’objectif de réunir sur une même scène les acteurs du milieu culturel et leurs
partenaires du développement culturel et du développement local et régional
apparaît pleinement atteint lorsqu’on constate la variété des secteurs représentés
par les 121 participants au Forum :
Milieu culturel
Milieu de l’éducation
MRC et municipalités
Développement culturel (organismes nationaux)
Développement local et régional
61
11
18
8
31
50 %
9%
15 %
7%
19 %
La moitié des participants provenait du milieu culturel. Parmi eux, 38 personnes
représentaient des organismes et 23 se présentaient à titre individuel, dont 14
comme artistes. Plusieurs autres artistes étaient d’ailleurs inscrits comme
représentants d’un organisme.
Le milieu de l’éducation formait une cohorte importante, surtout si l’on tient
compte du fait que plusieurs participants qui se sont inscrits comme artistes ou
comme représentants d’une municipalité sont aussi des acteurs du milieu de
l’éducation. On aurait toutefois souhaité une représentation explicite des
institutions scolaires des niveaux primaire et secondaire.
Par leur présence, les municipalités ont démontré leur intérêt à inscrire la culture
dans leurs priorités de développement : 4 maires, 5 conseillers et 10 professionnels
municipaux, dont surtout des agents de développement culturel, participaient aux
travaux du Forum. Le nombre exceptionnel de municipalités de la région qui
adhèrent au programme Villes et villages d’art et de patrimoine et au programme Rues
principales témoigne également de cette priorité.
Les organismes nationaux et régionaux de soutien au développement ont bien
répondu à l’appel puisqu’ils totalisaient plus du quart des inscriptions. Les
organismes de développement local et régional formaient la deuxième plus grosse
cohorte de participants (31) au Forum et leur participation couvrait une
remarquable variété de niveaux et de secteurs d’intervention. De plus,
pratiquement toutes les institutions nationales de soutien à la culture invitées à
participer au Forum s’y sont présentées.
Les divers secteurs géographiques de la Gaspésie étaient tous bien représentés :
MRC d’Avignon
MRC de Bonaventure
MRC du Rocher-Percé
MRC de la Côte-de-Gaspé
MRC de la Haute-Gaspésie
Extérieur de la région (organismes nationaux)
24
29
12
29
16
11
57
L’évaluation du Forum par les participants
Taux de réponse au questionnaire d’évaluation
Le questionnaire d’évaluation n’avait pas été distribué sur place lors du Forum. Il
avait été envoyé par courriel après le Forum et seulement 24 questionnaires ont été
retournés complétés au Conseil de la culture, soit un taux de réponse de 19 %.
Taux de satisfaction globale des participants
Le questionnaire comportait 27 critères regroupés en 6 sections :
Le contenu global du Forum
Les interventions à la table ronde
Les ateliers thématiques
Le Salon-contact
La logistique de l’événement
En général
En moyenne :
Les répondants ont fourni des réponses à 25 des 27 critères (les
répondants qui n’avaient pas participé au Salon-contact n’ont pas
répondu aux 2 questions s’y rapportant);
Ils ont attribué :
la note A (excellent), B (bon) ou C (moyen) à 24 des 25 critères qu’ils
ont évalués;
la note D (insatisfaisant) à 1 des 25 critères qu’ils ont évalués.
On peut également noter que :
20 (77 %) des répondants ont attribué la note A, B ou C à tous les
critères;
19 (73 %) des répondants ont attribué la note A ou B à plus de 80 % des
critères;
6 (23 %) des répondants ont attribué la note D à un ou
plusieurs critères.
Ces résultats démontrent un haut taux de satisfaction des répondants en général,
mais ils attirent notre attention sur certains éléments de l’organisation qui
pourraient être améliorés.
58
Taux de satisfaction par critères (regroupés par section)
Critères d’évaluation
% de notes A, B OU C
Contenu global du Forum
100 %
Les interventions et les tables rondes
100 %
Les ateliers thématiques
96 % à 100 %
Le Salon-contact
80 % à 100 %
La logistique de l’événement
83 % à 100 %
En général
96 % à 100 %
Les éléments les moins appréciés
Deux éléments seulement ont obtenu une majorité de notes C ou D :
Critères d’évaluation
% de notes C ou D
Le rythme des rendez-vous au Salon-contact
60 %
La qualité des repas et des pauses
61 %
Les éléments les plus appréciés
La qualité de l’accueil, la pertinence des thèmes des ateliers et le climat de la
rencontre ont tous obtenu 100 % de notes A ou B.
Le style d’intervention de l’animateur du Forum a obtenu 17 notes A, soit le plus
grand nombre de notes A parmi tous les critères.
Les commentaires des répondants
Les commentaires ajoutés par 19 des 24 répondants confirment et, dans certains
cas, précisent le jugement issu de l’analyse statistique des évaluations.
Ce que les participants ont le plus aimé (13 des 24 répondants) : la possibilité de
rencontrer des partenaires du milieu culturel et d’autres milieux, d’échanger des
expériences et des points de vue et de ressentir la force et l’enthousiasme du
secteur. Beaucoup ont souligné la qualité et la variété des participants. La plupart,
incluant les répondants les plus critiques à l’égard de certains éléments de
l’organisation, souhaitent la répétition de l’événement.
Ce qu’on suggère d’améliorer :
La qualité des repas;
L’organisation du Salon-contact;
Plus de place à l’expression artistique;
Plus de temps en plénière pour les intervenants et pour la discussion
avec les participants.
59
Le bilan du Salon-contact
L’organisation d’un Salon-contact des organismes de soutien au développement
pour les intervenants du secteur culturel était une première dans l’espace gaspésien.
C’était donc aussi une première pour les organisateurs du Forum. Le niveau de la
participation à cette activité et l’évaluation qu’en ont fait les participants suggèrent
que l’initiative était utile, mais que plusieurs éléments de l’organisation sont à
revoir. En effet :
Le Salon-contact était jugé utile par 60 % des participants;
Le Salon-contact était souhaité par plusieurs organismes de soutien au
développement, notamment les organismes nationaux qui ne disposent
pas de ressources permanentes en région, et ce, afin de mieux rejoindre
leur clientèle régionale;
Les organismes nationaux ou régionaux ont été plus sollicités que les
organismes locaux de développement qui sont déjà bien accessibles sur
tout le territoire;
60 % des utilisateurs n’ont pas apprécié le rythme des rendez-vous;
37,5 % des utilisateurs étaient déçus par la qualité des locaux;
Plusieurs participants déploraient le fait d’avoir dû quitter les activités
du Forum pour participer au Salon ainsi que le peu de publicité dont le
Salon a bénéficié pendant le Forum.
Bilan des rendez-vous au Salon-contact
Organismes participants
Développement culturel
Conseil des arts du Canada
Conseil des arts et des lettres du Québec
Patrimoine canadien
Réseau VVAP
Culture et Communications
SODEC
Total
Développement local et régional
Centres locaux de développement
Coop de développement régional
Centre financier aux entreprises
FIERE
Emploi-Québec
Total
60
Disponibilités
Rendez-vous
Taux d'occupation
9
4
9
13
10
4
49
3
3
6
1
4
4
21
33%
75%
67%
8%
40%
100%
43%
8
9
5
9
9
1
0
3
4
2
13%
0%
60%
44%
22%
40
10
25%
Les résultats du Forum en regard de ses objectifs
Le bilan des résultats du Forum réfère aux objectifs énoncés dans les documents de
promotion.
Réunir sur une même scène les acteurs du développement local et régional ainsi
que les artistes, organismes et entrepreneurs du milieu culturel gaspésien
Avant même la tenue de l’événement, l’association entre la Conférence régionale des
élu(e)s et le Conseil de la culture de la Gaspésie pour le promouvoir et l’organiser
de même que la participation des CLD dans le cadre du comité d’orientation et de
l’animation du Forum constituaient déjà en soi des signes que cet objectif serait
atteint facilement.
Il fallait tout de même que les acteurs des milieux concernés répondent à l’appel. Le
bilan statistique de la participation au Forum le confirme : ils étaient là. Plusieurs
interventions tant des participants que des personnes-ressources invitées ont
souligné la qualité et la diversité de la participation au Forum et l’enthousiasme qui
s’en dégageait.
Faire davantage connaître la spécificité, le dynamisme et les réalisations du
milieu culturel gaspésien
Les présentations du Portrait des organisations culturelles et des Histoires vécues ont non
seulement permis de dresser un bilan réaliste des défis à relever par le milieu
culturel pour poursuivre son développement, mais elles ont également permis tant
au milieu culturel lui-même qu’à ses partenaires de soutien au développement de
mesurer à quel point la culture représentait une force spécifique à la Gaspésie.
Le milieu culturel en est sorti plus conscient de ses atouts. Les intervenants seront
mieux outillés pour apprécier les forces et les potentiels de ce secteur de même que
pour utiliser adéquatement les ressources disponibles pour soutenir son
développement. C’est d’ailleurs le constat qui ressort le plus explicitement des
commentaires des participants qui ont complété un questionnaire d’évaluation.
Établir un consensus qui inscrira la culture dans nos choix de développement
En ce qui a trait aux instances nationales et régionales, la culture était déjà
considérée comme un facteur incontournable de développement depuis le dernier
Sommet régional en 1999. Le Forum a permis de constater qu’un consensus
semblable est en bonne voie de se former à l’échelon des organismes locaux et
supralocaux. Les municipalités les plus importantes de la région ont pratiquement
toutes déjà adhéré au réseau Villes et villages d’art et de patrimoine. Plusieurs
municipalités moins importantes appuient également leur développement sur des
entreprises culturelles ou souhaitent le faire. Les balises proposées par les
participants au Forum pour orienter la planification stratégique régionale devraient
permettre de concrétiser ces choix d’une manière plus harmonieuse et plus efficace.
61
_
es annexes
Annexe I : Liste des participants
Nom du participant
Organisme représenté
Pascal Alain
Ville de Carleton–Saint-Omer
Nicole Appleby
Ville de New Richmond
Serge Arsenault
CLD de Bonaventure
Serge Arsenault
Conseil de la culture de la Gaspésie
Marlène Aubut
André Audet
Antoine Audet
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Jean-François Babin
Annie Bachand
Musiques du bout du Monde
Jocelyne Baril
Jules Bélanger
Guy Belzile
Centre financier aux entreprises
Karine Berger
Secrétariat à la mise en marché GIM
Isa Bernard
Alain Bernier
Télé-Québec
Aurélien Bisson
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Sylvie Bois
Corporation du patrimoine de Nouvelle
Étienne Bouchard
CLD de Bonaventure
Céline Boucher
Centre d’artistes Vaste et Vague
Nathalie Boudreau
FIERE
Claire Bourbeau
Hubert Bourque
Rodrigue Brousseau
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Annette Bujold
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Élise Bujold
Conseil de la culture de la Gaspésie
Marie-Ève Chamberland Ville de Cap-Chat
Jacques Chartier /
Carmen Léger
Radio Gaspésie inc.
65
Nom du participant
Organisme représenté
Annie Chénier
Conseil de la culture de la Gaspésie
Jean-Claude Clavet
Nancy Clavet
MRC de la Côte-de-Gaspé
Dannie Cormier
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Alan Côté
Claude Côté
Manoir LeBoutillier
Claude Côté
CLD de la Côte-de-Gaspé
Gilles Côté
SOCLE
Gilles Côté
Nathalie Côté
SADC de Gaspé
Joël Dallaire
CLD de Bonaventure
Nicole Damboise
Corporation du patrimoine de Nouvelle
Chantal Denis
Centre financier aux entreprises
Olivier Deruelle
Clément Deschênes
Ministère de la Culture et des Communications
Diane Després
Lucille Duchesneau
Ville de New Richmond
Nicole Dumaresq
Emploi-Québec
Nathalie Dumouchel
Jean-Yves Dupuis
Cégep de la Gaspésie et des Îles
René Faulkner
Stéphane Fillion
Villes et villages d’art et de patrimoine
Mario Forest
Yolande Fortin
France Gagnon
Commission scolaire des Chic-Chocs
Firmin Gallant
66
Philippe Garon
Ville de Sainte-Anne-des-Monts
Mario Gauvreau
Commission scolaire René-Lévesque
Jacques Gendron
MDERR
Roxanne Girard
SODEC
Mélanie Gosselin
Conseil de la culture des Laurentides
Nom du participant
Organisme représenté
Michel Gourd
Municipalité de Saint-François-d’Assise
Nadia Guérette
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Francine Guimont
Jacques Huard
Tourisme Anse-à-Beaufils
Bertrand Johnson
Corporation de développement économique
Carleton–Saint-Omer
Andrée Jutras
École de musique Miransol
Josée Kaltenback
Conférence régionale des élu(e)s
Francine Laberge
Louiselle Labrie
Municipalité de Maria
Stéphanie Lacroix
Lise Lambert
Tourisme Québec
Marie-Thérèse Landry
Yvan Landry
Musée de la Gaspésie
Michel Langlois
Yves Lapointe
Festival FAIRE
Hélène Latérière
Ministère de la Culture et des Communications
Chantal Leblanc
Bataille-de-la Restigouche
Karine Leblanc
CLD du Rocher-Percé
Lilianne Lebrasseur
Ministère de la Culture et des Communications
Hélène Lebreux
Groupe Collegia
Camil Leduc
Sylvie Lepage
Conseil de la culture de la Gaspésie
Isabelle Lessard
Kathleen Létourneau
CLD de la Haute-Gaspésie
Lise Lévesque
Lucie Lévesque
École de musique Miransol
Sébastien Lévesque
CLD de la Côte-de-Gaspé
Georges Mamelonet
Ville de Percé
Jocelyne McInnis
SADC du Rocher-Percé
Gérald Mercier /
Bernice Stevens
Maison de la culture de Grande-Rivière
67
Nom du participant
Organisme représenté
Julie Mercier
Les Productions À tour de rôle
Brigitte Michaud
Ministère de la Culture et des Communications
Joan Michaud
Association touristique de la Gaspésie
Nadia-Karina Minassian Carrefour Jeunnesse-emploi Rocher-Percé
Annie Murphy
Gala culturel gaspésien
Johanne Murray
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Mary-Lou Nadeau
Conseil de la culture de la Gaspésie
Patricia Nadeau
Conseil des arts et des lettres du Québec
Marie-Claude Parisé
Ville de Paspébiac
Philippe Patenaude
Journal culturel Graffici
Francis Pelletier
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Sonia Pelletier
Françoise Perreault
Commission sectorielle « Culture-Gaspésie »
Aline Perry
Ville de Gaspé
Jacques Pichat
Conseil de la culture de la Gaspésie
Christiane Poirier
Coopérative de développement régional GIM
Denis Poirier
Patrimoine canadien
Johanne Poulin
Conseil de la culture de la Gaspésie
Jeannine Richard
Arrimage
Lise Rochon
Conseil des arts du Canada
Julie Roy
Ville de Bonaventure
Roger Roy
Sylvain Savoie
Gilbert Scantland
Conférence régionale des élu(e)s
Pâquerette Sergerie
Commission scolaire des Chic-Chocs
Nathalie Synnett
Marc Tétreault
Conférence régionale des élu(e)s
Rachel Thibault
Marie-Josée Tommi
68
Lancelot Tremblay
Ville de New Richmond
Cécile Turbide
CLD des Îles-de-la-Madeleine
Nom du participant
Organisme représenté
Patricia Turbide
Ville de Gaspé
Clermont-Louis Turmel
Wendy Whittom
Ville de Percé
69
Annexe II : Analyse des évaluations des participants
A
Excellent
C
Moyen
B
Bon
D
Insatisfaisant
D
A+B+C
Pourcentage des notes obtenues
A
B
C
C+D
Total
Objectif du Forum
25,0 %
70,8 %
4,2 %
0,0 %
100 %
4,2 %
100 %
Pertinence
47,8 %
47,8 %
4,3 %
0,0 %
100 %
4,3 %
100 %
Organisation
47,8 %
39,1 %
13,0 %
0,0 %
100 %
13,0 %
100 %
Atteinte des objectifs
17,4 %
73,9 %
8,7 %
0,0 %
100 %
8,7 %
100 %
Thèmes des interventions 50,0 %
40,9 %
9,1 %
0,0 %
100 %
9,1 %
100 %
Intervenants
40,9 %
36,4 %
22,7 %
0,0 %
100 %
22,7 %
100 %
Nombre des
interventions
40,9 %
54,5 %
4,5 %
0,0 %
100 %
4,5 %
100 %
Thèmes des ateliers
60,9 %
39,1 %
0,0 %
0,0 %
100 %
0,0 %
100 %
Climat des ateliers
39,1 %
47,8 %
8,7 %
4,3 %
95,7 %
13,0 %
100 %
Droits de parole
47,8 %
43,5 %
8,7 %
0,0 %
100 %
8,7 %
100 %
Composition des ateliers
30,4 %
43,5 %
21,7 %
4,3 %
95,7 %
26,1 %
100 %
Personnes-ressources
31,8 %
50,0 %
13,6 %
4,5 %
95,5 %
18,2 %
100 %
Utilité
6,7 %
53,3 %
40,0 %
0,0 %
100 %
40,0 %
100 %
Choix des organismes
26,7 %
46,7 %
26,7 %
0,0 %
100 %
26,7 %
100 %
Présentations
6,7 %
73,3 %
13,3 %
6,7 %
93,3 %
20,0 %
100 %
Rythme des rendez-vous
10,0 %
30,0 %
40,0 %
20,0 %
80,0 %
60,0 %
100 %
Contenu global du Forum
Les interventions et les tables rondes
Les ateliers thématiques
Le Salon-contact
La logistique de l’événement
Accueil
50,0 %
50,0 %
0,0 %
0,0 %
100 %
0,0 %
100 %
Repas et pauses
8,7 %
30,4 %
43,5 %
17,4 %
82,6 %
60,9 %
100 %
Locaux des ateliers
30,4 %
56,5 %
13,0 %
0,0 %
100 %
13,0 %
100 %
Salles des plénières
59,1 %
31,8 %
9,1 %
0,0 %
100 %
9,1 %
100 %
Locaux du Salon-contact
18,8 %
43,8 %
25,0 %
12,5 %
87,5 %
37,5 %
100 %
Locaux repas et pauses
21,7 %
52,2 %
26,1 %
0,0 %
100 %
26,1 %
100 %
Style de l’animateur
73,9 %
21,7 %
4,3 %
0,0 %
100 %
4,3 %
100 %
Climat du Forum
60,9 %
39,1 %
0,0 %
0,0 %
100 %
0,0 %
100 %
En général
Rythme des activités
43,5 %
47,8 %
4,3 %
4,3 %
95,7 %
8,7 %
100 %
Résultats personnels
30,4 %
56,5 %
13,0 %
0,0 %
100 %
13,0 %
100 %
71
Annexe III : Atelier de la SODEC sur le financement des
entreprises culturelles
LA POLITIQUE FINANCIÈRE DE LA SODEC2
Bien qu’elle demeure relativement peu connue, la banque d’affaires de la SODEC
n’en constitue pas moins un outil de développement important pour les entreprises
culturelles québécoises. Nous avons pensé qu’il serait intéressant d’en tracer
brièvement le portrait dans ces pages.
En 1978, le Sommet sur les industries culturelles mettait en évidence la nécessité de
pourvoir au financement des entreprises culturelles en raison notamment de leur
sous-capitalisation, de leur taille réduite, de l’exiguïté du marché québécois et du
faible niveau des exportations. La somme mise à la disposition de la Société à
l’époque consistait en une dotation de 10 M$ qui fut ajustée en 1982 à 19,5 M$.
Depuis plus de 24 ans, tout en conservant intacte sa dotation de 19,5 M$, la SODEC
a utilisé ce fonds comme levier financier. Atteignant un volume de financement
corporatif de près de 342 M$, elle a été en mesure de verser, en 1995, un dividende
de 13 M$ au gouvernement.
La mission de la SODEC en matière de financement d’entreprises est de soutenir le
développement de l’ensemble des activités des entreprises culturelles pour leur
permettre de réaliser tout leur potentiel d’expansion et d’en assurer la pérennité.
L’objectif global consiste à maintenir et à renforcer le contrôle québécois dans les
différents domaines d’intervention de la SODEC. Le niveau de financement autorisé
vise à répondre à la totalité des besoins financiers de l’entreprise, en
complémentarité avec d’autres partenaires financiers. Par cette façon de faire, la
SODEC crée des liens d’affaires à long terme entre les entreprises culturelles et les
institutions financières. Elle agit comme banque spécialisée pour tous les secteurs
de la culture (arts d’interprétation, arts visuels, cinéma et télévision, disque, livre,
logiciel, média écrit, métiers d’art, muséologie et patrimoine immobilier,
multimédia, radio, télédiffusion et télédistribution). Dans le cadre de ses activités,
la SODEC offre des garanties de prêt, des prêts et des crédits renouvelables, et,
exceptionnellement, de l’investissement au projet et du capital-actions. Lorsque la
SODEC octroie un prêt, elle établit ses taux d’intérêt en fonction du risque lié aux
différents financements. Le rendement minimal de la SODEC est le taux
préférentiel + 2 %, auquel s’ajoute une prime liée au risque.
2. Document préparé par la Société de développement des entreprises culturelles.
73
Les entreprises admissibles
•
Une entreprise légalement constituée, en affaires depuis au moins une
année, qui a son siège au Québec, et dont le contrôle effectif est
majoritairement détenu par des personnes domiciliées au Québec, est
admissible.
•
De plus, l’entreprise admissible assume un risque financier dans les
opérations qui font l’objet d’une demande de financement, et possède les
ressources humaines et financières nécessaires pour respecter toutes ses
obligations financières.
La banque d’affaires, qui couvre plusieurs domaines culturels, possède une bonne
connaissance de tous les secteurs culturels. L’évaluation du risque lié aux
interventions en financement est rigoureuse; elle s’inscrit dans le respect de la
politique financière de la SODEC (approuvée par la ministre de la Culture et des
Communications) et repose notamment sur les résultats passés de l’entreprise,
l’équilibre de son bilan, le degré d’implication des promoteurs, la qualité du plan
d’affaires, le besoin de financement, la valeur des garanties offertes, et, bien
entendu, la capacité de l’entreprise à rembourser la SODEC. Il est à noter que la
SODEC peut considérer des actifs intangibles généralement non reconnus par les
institutions financières. Malgré des financements généralement plus risqués que
ceux des institutions financières, la Direction générale du financement présente un
résultat financier positif pour l’ensemble de ses activités. La rigueur de l’analyse
financière permet de constater un taux moyen de mauvaises créances inférieur à
4 % pour les dix dernières années.
La SODEC octroie annuellement des financements de l’ordre de 20 M$ aux
entreprises culturelles sous forme de prêts directs et de garanties de prêt. Au
31 mars 2003, le portefeuille de la Direction générale du financement de la SODEC
se situait à 43,8 M$, soit 19,3 M$ en prêts directs et 22,3 M$ en garanties de prêt.
De plus, la Société détient pour 2,2 M$ d’actions et de débentures.
Par ailleurs, la Direction générale du financement administre les programmes de
financement intérimaire des crédits d’impôt québécois (audiovisuel, livre, disque et
spectacle). Le portefeuille de ces programmes totalisait 22,3 M$ au 31 mars 2003.
L’équipe du financement se compose de cinq analystes : Chantal Brault, Claude
Carrier, Sophie Labesse, Caroline Leclerc et Yvan Noël pour l’équipe permanente,
ainsi que Manon Lussier et Stéphane Pelerin qui remplacent temporairement des
membres de l’équipe. Chaque analyste couvre en moyenne deux à trois domaines
culturels. Trois techniciennes, Francine Yelle et Sysamone Villayvong, toutes deux
au financement intérimaire du crédit d’impôt du Québec, et Michèle Lafaille
complètent l’équipe.
Les activités de la Direction générale du financement, complémentaires à celles des
institutions financières, ont permis aux entreprises culturelles de se développer au
fil des ans. Nous désirons renforcer notre rôle en continuant d’offrir des produits
74
financiers novateurs pour répondre aux besoins financiers en constante évolution
des entreprises culturelles.
Au plaisir de discuter de vos projets culturels avec vous!
Roxanne Girard
Directrice générale
Direction du financement des entreprises culturelle
PRÉSENTATION DE L’ATELIER OFFERT PAR LA SODEC DANS LE CADRE DU FORUM
3
CULTURE ET DÉVELOPPEMENT
La Conférence régionale des élus est heureuse de s’associer à la Société de
développement des entreprises culturelles afin de faire connaître les actions de la
SODEC dans le domaine du financement des entreprises culturelles. Vous serez
ainsi mieux à même de comprendre la spécificité du financement de ces entreprises.
L’atelier de ce matin s’inscrit dans les actions à réaliser en vertu de l’entente
spécifique portant sur le développement culturel. Madame Roxanne Girard,
directrice générale de la Direction générale du financement des entreprises
culturelles de la SODEC, nous présentera son organisation, la banque d’affaires
ainsi que la façon d’aborder le financement des entreprises culturelles.
En mars 2003, le CRCD signait une entente spécifique portant sur le
développement culturel pour les années 2002-2005. Ses partenaires sont le Conseil
des arts et des lettres du Québec (CALQ), le ministère de la Culture et des
Communications du Québec (MCCQ), le ministère du Développement économique
et régional et de la Recherche (MDERR), ainsi que la Société de développement des
entreprises culturelles (SODEC). La Conférence régionale des élus a pris le relais du
CRCD en avril 2004 dans la gestion de cette entente.
Les objectifs généraux de l’entente sont :
•
De favoriser la vitalité du domaine des arts et des lettres, notamment auprès
des artistes de la relève;
•
De stimuler la croissance des sources de revenus par des initiatives
artistiques élaborées en partenariat et visant à sensibiliser les publics de la
région;
•
De favoriser l’émergence des entreprises culturelles et la reconnaissance de
celles-ci à la culture et à l’économie de la région;
•
D’encourager les agents économiques à collaborer avec les milieux culturels;
•
De susciter, lorsque possible, la complémentarité des actions des
partenaires pour soutenir la réalisation de projets à caractère régional.
3. Document préparé par la Société de développement des entreprises culturelles.
75
Trois fonds totalisant des investissements de près de 1 M$ sur trois ans ont été mis
en place afin de répondre à ces objectifs en fonction des missions des partenaires
impliqués.
Le Fonds de soutien en développement culturel
Ce fonds, établi en partenariat avec le MCCQ, vise à encourager et à soutenir la
mise en valeur de la culture locale et régionale et de son patrimoine par des actions
qui consolident le réseau des institutions culturelles existantes, des initiatives
structurantes et novatrices, des actions qui contribuent au développement
touristique et à la commercialisation des produits et services culturels, le tout en
partenariat avec le milieu.
Soutien aux entreprises culturelles
Ce programme, mis sur pied en collaboration avec la SODEC, vise à accroître l’offre
de services spécialisés pour le développement des entreprises culturelles. Il vise
aussi à soutenir une stratégie collective de commercialisation des métiers d’art, à
encourager le rayonnement international du Festival en chanson de Petite-Vallée et
à favoriser l’émergence d’un événement régional d’animation de la lecture et du
livre.
Le Fonds régional pour les arts et les lettres
Le Fonds régional pour les arts et les lettres a été mis en place avec le concours du
CALQ pour soutenir la création et le rayonnement d’œuvres produites par des
artistes professionnels. Il a été également créé pour soutenir les initiatives
artistiques réalisées en partenariat avec le milieu et appuyer des activités visant à
sensibiliser les publics de la région.
BILAN DE L’ATELIER DE LA SODEC4
Présences :
Marie-Ève Chamberland Ville de Cap-Chat
Yvan Landry
Musée de la Gaspésie
Kathleen Létourneau
CLD de la Haute-Gaspésie
Mélanie Gosselin
Conseil de la culture des Laurentides
Nicole Dumaresq
Emploi-Québec
Roger Cyr
MDERR
Karine LeBlanc
CLD du Rocher-Percé
Nancy Clavet
MRC de la Côte-de-Gaspé
Sébastien Lévesque
CLD de la Côte-de-Gaspé
Claude Côté
CLD de la Côte-de-Gaspé
4. Bilan présenté par la Conférence régionale des élu(e)s, promotrice de l’activité.
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Nathalie Côté
SADC de Gaspé
Karine Berger
SMM GIM
Lucie Lévesque
École de musique Miransol (Sainte-Anne-des-Monts)
Maryse Pidgeon
École de musique Miransol (Sainte-Anne-des-Monts)
Joël Dallaire
CLD de Bonaventure
Commentaires :
Les commentaires suivants ont été recueillis auprès de Roxanne Girard de la
Direction du financement des entreprises à la SODEC.
En bref, madame Girard s’est dit satisfaite de l’atelier tenu en juin dernier. Selon
elle, l’objectif de mieux faire connaître la Politique financière de la SODEC a été
atteint. Au moment d’écrire ces lignes, cependant, aucune demande n’avait été
adressée à la banque d’affaires de la SODEC depuis la tenue de l’atelier. Rien
d’alarmant selon elle puisque la période de dépôt de projets se situe davantage vers
la fin de l’automne et au cours de l’hiver.
Fait intéressant à souligner par ailleurs, c’est que cet atelier a permis à madame
Girard de mieux comprendre la réalité régionale. En ce sens, ceci pourrait être
favorable du point de vue de l’analyse des demandes régionales et d’une meilleure
compréhension des projets soumis.
Christine Blanchette
3 novembre 2004
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