La Fille du Samouraï - jean
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La Fille du Samouraï - jean
La fille du samouraï La Fille du Samouraï Conte Musical Jean-Luc Feugeas « Il était une fois trois enfants venus déposer une graine au creux de la main de leur papa. En lui refermant la main, ils lui demandèrent, de ne pas oublier qu’il était comme eux avant … bien avant que l’on ne lui apprenne à marcher. Ils lui demandèrent alors de prendre cette graine et de la faire grandir. » THEME « La fille du Samouraï » est le récit du voyage initiatique d’une enfant parcourant le Japon sur les traces de ses racines. 風 PREAMBULE - Fû (le vent) Le conteur - « Il était une fois … il était une fois, une enfant partie pour un long voyage … un très long voyage sur les traces de son passé … » Le conteur - « Les ombres bleuâtres des crépitements du néon dansent sur le sol peint du hall de l’aérogare. Une jeune fille est endormie. Elle se nomme Egüe Peuf. Elle est accompagnée d’un jeune moine bouddhiste, le Pulsar. Il la guide et la protège depuis de nombreuses années. Il en fit le serment au père de l’enfant auquel il promit allégeance. Les deux voyageurs attendent la navette périspatiale pour le Kansaï Airport. » Egüe est blottie endormie dans les bras du Pulsar. Le Pulsar - « La Grèce, les Indes, la Chine … Nous avons suivi la piste des cinq éléments aux origines de l’univers sensible, pour remonter à la source de leur naturalisation : le Japon. Les traits qui dessinent ton visage sont encore ceux d’une enfant. Notre voyage n’est pas terminé. » Le conteur - « Voilà plusieurs années que le jeune moine et l’enfant parcourent le monde, de continents en océans, de peuples en civilisations. La prochaine destination de ce voyage initiatique est pourtant singulière. Le Japon est leur point de départ. Le Pulsar sait Egüe prête à revenir sur les traces de son passé. » Le conteur - « Dans la torpeur d’un réveil brutal, Egüe pousse un cri qui rompt le rythme monotone du flash d’information infligé aux voyageurs. » Egüe - « Le Pulsar ! … Où es-tu ? » Le conteur - « La jeune fille recherche du regard, effrayée, son fidèle compagnon. -1- La fille du samouraï Le Pulsar - « N’aie de crainte Egüe. Je suis là. Tu peux te rendormir. Notre voyage ne fait que commencer. » Le conteur - « Il la prend dans ses bras et lui caresse le visage du dos de la main avec une douceur bienveillante toute paternelle. » Egüe – « Mais, … où sommes-nous ? Que s’est-il passé ? » Egüe – « Qui est cet homme assis sur le bord du quai ? » Le Pulsar - « C’est le conteur. » Egüe – « Le conteur ? ! » Le Pulsar - « Oui, le conteur de notre voyage. Le conteur de ton histoire Egüe. Il nous suit depuis le début. » Egüe – « Depuis le début ? Mais comment se fait-t-il que je ne le remarque qu’aujourd’hui ? » Le Pulsar - « Aujourd’hui, c’est différent. » Egüe – « Différent ? Mais pourquoi ? » Le Pulsar - « Notre destination est différente. C’est ton point de départ et ton point d’arrivée. » Egüe – « Je sais … le Japon. Je suis folle de joie. Mais pourquoi est-il là ce … conteur ? D’où vient-il ? » Le Pulsar - « C’est un personnage singulier. Il est l’héritier moderne des héros de l’histoire de l’autre monde … ceux qui ont guidé ses navigations d’enfant sur la toile. Tu peux avoir confiance en lui. » Egüe – « Coucou, salut, mon nom à moi c’est Egüe. Egüe Peuf. Et toi, qui estu ? » Le Pulsar - « C’est inutile Egüe, il ne t’entend pas. C’est un simple hologramme. » Egüe – « Oh non, pas un de ces programmes sans vie. Mais, d’où vient-il ? » Le Pulsar - « Il s’appelle Ase. » Egüe – « Ase ! LE ASE des romans d’aventures interactifs ! Non, c’est incroyable ! Je dévore tout les forums le concernant depuis que je suis toute petite. » Le Pulsar - « Il s’est effectivement illustré par son intelligence et son courage dans ses différentes vies au sein des jeux de rôles modernes du réseau. » Egüe – « Il est encore aujourd’hui considéré comme le plus grand testeur de toutes les générations. » Egüe – « Ase ! C’est formidable, j’ai assisté à toutes vos aventures. Vous êtes formi … » Le Pulsar - « Egüe. Il ne t’entend pas. Tu parles à un hologramme. Arrête ça, c’est ridicule. » Le conteur - « La jeune fille se laisse délicieusement porter par Le Pulsar, si pragmatique habituellement, vers une spiritualité à laquelle elle aspire depuis longtemps. Avec la compréhension des cinq éléments, c’est tout l’univers du sensible qui s’ouvre enfin à elle. L’univers du possible. Le cinquième élément est là, prés d’elle, à portée de main. » Egüe – « Il est formidablement intelligent. Tu sais que son Equivalent Puissance Calcul a été évaluée à celle de plusieurs centaines de nœuds génétiques des biocalculateurs actuels. Non, mais tu t’imagines ? » -2- La fille du samouraï Le Pulsar - « Je sais, au cours des formidables aventures, il a affronté des personnages virtuels féroces, des virus retords et a résolu les énigmes les plus complexes. » Le conteur - « Le Pulsar se rassoit pour reprendre le court de leur attente. Egüe le rejoint et s’assoit prés de lui. » Le Pulsar – « Le ballet des décollages verticaux des navettes périspatiales de l’aérogare en ébullition est somptueux. » Le conteur - « Les boucles de l’épaisse chevelure d'Egüe flotte aux vents artificiels des bouches d’aération de la station. Son regard est rempli de joie. Le moment est venu. Enfin. Cette dernière étape est la fin de sa formation. Il est maintenant temps de quitter son enveloppe d’enfant. » Le conteur - « Le voyage initiatique d’une shôjo au cœur pur est un parcours semé d’embûches et de désenchantements. Poétique, pourtant, cette histoire est le trajet onirique et baroque d’une enfant qui traverse la vie, en équilibre sur les traces de ses racines. » 水 Acte I - Sui (l’eau) KANSAI AIRPORT 1969 Guitare écho scène 1 : la navette périspatiale Le conteur – « Egüe prend place dans la navette périspatiale de la compagnie japonaise All Nippon Spaceways en partance pour Kansai. Elle est envahie par l’ambiance de ces atmosphères en suspension. » Le conteur – « Les navettes aux formes ovoïdes transportent ses passagers par couples solidement harnachés dos à dos. » Le Pulsar - « Quelques secondes seulement sont nécessaires pour rejoindre la couche mésosphérique. Ferment les yeux Egüe. » Le conteur – « Le Pulsar et Egüe basculent la tête en arrière solidement imbriqués l’un dans l’autre. Les passagers sont plongés brièvement dans un sommeil superficiel entre conscience et inconscience. La tension paradoxale ainsi créée dégage une énergie mise à profit pour supporter la violence les accélérations. Leur trajectoire est par endroit tapissée par le scintillement magique des météores spatiaux venus se consumer dans le rempart thermosphèrique. La sublime apparition des nuages nocturnes lumineux transporte les deux voyageurs. » Le conteur – « En ces lieux où la frontière entre la vie et la mort est si palpable, Egüe se sent formidablement vivante et lucide. » -3- La fille du samouraï Le conteur – « Le bien-être qu’elle ressent alors ne lui inspire ni joie ni peine. Elle se contente d’être simplement là, sans engagement ni revendication. » Le conteur – « À son réveil elle aperçoit, par le hublot de sa cabine, l’océan à peine voilé par la caresse d’une légère houle. La surface de sa peau et son corps tout entier sont dominés par le défilement des stimuli de sa mémoire. Le doux ronron du long courrier la plonge alors dans un doux sommeil sans profondeur. » Le conteur – « La navette traverse alors le petit matin brumeux de la baie d’Osaka. L’insulaire Kansai-Airport est le lieu magique qui offre à Egüe les premiers contacts avec une population qu’elle quitta voilà maintenant trop longtemps. » scène 2 : le Kansaï Airport Egüe – « Regarde le Pulsar. La baie d’Osaka. L’aéroport flotte sur la mer. Nous sommes enfin rentrés. » Le conteur - « Les messages d’embarquement de l’aéroport replongent immédiatement Egüe dans un univers tout maternel. L’aéroport n’est que cohue, espoir et fuite des voyageurs en arrivée et en partance. Cette marmite humaine bouillonnante ressemble à une immense salle d’attente perpétuelle, cyclique et récurrente. Le Pulsar consulte les panneaux lumineux pour se diriger. » Le Pulsar - « Alors, … le passenger terminal bulding 1F … voyageurs en provenance de l’international … A voilà … accès aux High Speed Limousine Buses … sorties nord et sud. » Egüe - « Allons-y. » Kansai Fly,fly Direct fly Land, land To Kanzaï Go, go You Bobo Maybe You may be Maybe … You may be You may be You may be Play, play Don’t you Please me Yeah, yeah Play the game Lose again Want to try Let me fly Away Fly away Fly away Fly away Fly fly Direct fly Direct fly to Kansaï With me -4- La fille du samouraï Day, day Yesterday Play, play Perfect day Love, Love Love in town Don’t, don’t Stay alone Alone … Stay alone Stay alone … Stay alone … Suck, suck Trust, trust Cry, cry Babe suck Make me trust Babe cry Fly fly Fly boy fly Away Fly away Fly fly Direct fly Direct fly to Kansaï With me Hum Hum Hum Fly girl fly Fly girl fly Try try Babe try With me Baby fly YuppieYuppie you Don’t you Think it’s true It’s you Think it’s you Think it’s you Think it’s you I don’t need any miracle I don’t believe in a miracle For me scène 3 : le souvenir de la mère Egüe – « C’est bizarre. Ces lieux me sont familiers alors qu’il me semble les découvrir. » Le Pulsar – « C’est normal, tu as vécu ici, Egüe» Egüe – « Oui, mais ces gens aussi me semblent à la fois proches et lointains. J’ai le sentiment d’être sur un chemin, comme guidée. Comme si depuis toujours ces lieux et ces gens étaient autour de moi. En fait, je me sens bien. Je me … sens bien. Je me sens un peu comme un enfant dans … » Le Pulsar – « … le ventre de sa mère. » Egüe – « Oui. C’est ça … mais comment … !? » -5- La fille du samouraï Le Pulsar - « Je le sais … » Egüe - « Tu l’as connue, toi. » Le Pulsar - « Non. Ton père évitait le sujet. Sa douleur était trop grande. » Le conteur – « Egüe Peuf est la fille d’un prestigieux samouraï originaire de la région de Koshi. Il a occupé diverses fonctions officielles au Shogounat de Tokyo. Elle n’a jamais connu sa mère : elle est morte en lui donnant la vie. » Le Pulsar - « Tu fut la chair de sa chair et l’ultime don de celle qu’il aima plus que tout. » Egüe - « Je ne peux m’empêcher de me sentir coupable. » Le Pulsar - « Coupable !? » Egüe - « Oui coupable. Responsable de sa mort. » Le Pulsar - « Tu ne l’es pas. » Egüe - « Triste présent pourtant. Une vie contre une autre. » Egüe - « Mais tu sais, il me reste cet hologramme de mère. Je le conserve précieusement dans la mémoire centrale qui m’a été greffée le jour de mes cinq ans. Je suis allé pirater ce fichier sur le robot de stockage généalogique du serveur qui héberge notre famille depuis plusieurs dizaines de versions. Je n’étais encore qu’une petite fille. Lorsque je suis triste, je la regarde. Elle danse. Elle vire. Elle vole. Elle flotte suspendue dans les airs. Libre de tout. Elle fredonne un texte ancien de l’autre monde. » Egüe – « Je regrette que tu n’aies jamais pu me serrer dans tes bras maman. Je voudrais tant que tu sois là. J’aurai tellement de choses à te dire. » Dépenser nos blessures Sentir la rosée du matin L’amour traverser mon visage Son réveil pincer les nuages La brume se dissiper sans fin Traverser l’enfant mais pas moins Amour cadeau choisi l’amer L’oiseau roi est un enfant père Embrasser la vie de trop loin Parce que la terre n’est que ronde Maître à dépenser nos blessures Parce que la terre n’est que ronde Une si bleuâtre répulsion Les trajectoires du vent sans peine Envolent ces amours lointaines Sèche tes ailes sans aversion Parce que rien ne changera Les désirs construits à mains nues D’aussi loin que mes amours muent Autour ta violence errera -6- La fille du samouraï Parce que la terre n’est que ronde Maître à dépenser nos blessures Parce que la terre n’est que ronde Sentir la rosée du matin L’amour traverser mon visage Son réveil pincer les nuages La brume se dissiper enfin scène 4 : le départ pour Osaka Le conteur - « Durant les plus jeunes années d’Egüe, les fonctions de son père au Shogounat le contraignirent à parcourir le Japon. Il confia alors l’éducation de sa fille au Pulsar, un jeune moine bouddhiste. Les références génétiques de ce moine étaient parfaites. » Egüe - « Père était exceptionnel. Les responsabilités de son travail l’ont fatigué. Lorsqu’il est mort de cette crise je n’étais qu’une enfant. » Le Pulsar – « Il voulait pour toi ce qu’il y a de mieux, Egüe. » Le conteur - « À sa mort, Egüe et le jeune moine partirent parcourir le monde à la découverte des cinq éléments qui constituent l’essence de la vie. L’univers du sensible. L’univers du possible. C’est le parcours initiatique que son père souhaitait pour sa fille. Aujourd’hui, c’est cœur d’un Japon métamorphosé qu’elle vient achever son voyage. » Le Pulsar - « Que sais-tu du passé de samouraï de ton père ? » Egüe – « Rien, malheureusement. Ces personnages martiaux sont très secrets. Je respecte ça. » Le Pulsar – « Ton était un samouraï extraordinaire. Il maniait le sabre comme personne. Son sens de l’espace rendait ses déplacements magiques. » Egüe - « Montre moi. » Le Pulsar – « Quoi ? Que veux-tu que je te montre ? » Egüe - « Montre moi, comment combattre, comment me déplacer. Je veux être un samouraï. » Le Pulsar – « Un samouraï ?! Non, non, mais tu n’y pense pas. Tu es beaucoup trop jeune. » Egüe - « Je peux apprendre. Je suis la fille du plus grand des samouraïs après tout. Regarde. » Le Pulsar – « Oui, c’est exactement ça, tu es LA FILLE du plus grand des samouraïs, et les filles ne comb… » Un coup de poing porté au ventre puis derrière la nuque projette le jeune moine surpris, au sol. Il est à quatre pattes. Egüe, un pied sur sa nuque, les bras croisés, jubile sur son trophée. Egüe - « Surveille ton langage Le Pulsar ? Tu sais pas à qui tu as affaire. » Le Pulsar – « Tu ne devrais pas faire preuve d’une telle arrogance jeune fi... » Le Pulsar – « …jeune enfant. Ton Pulsar n’est pas préparé, il manque de sommeil, mais il ne faut pas lui manquer de respect. » Egüe prend alors une posture ridicule, prête au combat. Elle défit Le Pulsar. -7- La fille du samouraï Egüe - « Hum, hum, je vois tu as crains la comparaison. Allez, viens … n’est pas peur, je ne te ferai pas mal. » Le Pulsar – « Egüe, mon petit ... Je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. Le moine bouddhiste, quoique rude, sait rester courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire …. » D’un bras il s’empare de l’enfant et l’emporte. Le Pulsar – « … tu n’es pas prête et nous reprendrons cette leçon plus tard si tu le veux bien. » Egüe - « Soit. Tu as de la chance pour cette fois. Le Pulsar – « Maintenant, partons Le Pulsar. Je suis impatiente de retrouver Osaka. » 地 Acte 2 - Chi (la terre) OSAKA scène 1 : l’arrivée à Osaka Le conteur – « En région de Kinki, Osaka est La mégalopole. Elaborée à l’image du Cosmos infini et immense, elle synthétise et amplifie la perception de ses habitants. » Egüe - « La démesure de ces lieux la prive de toute humanité. Aujourd’hui, Osaka me fait peur. » Le Pulsar - « Tu sais Egüe, la ville est devenue la capitale mondiale de l’hébergement virtuel. Elle possède les plus puissants biocalculateurs du réseau. » Egüe - « Je sais, c’est aujourd’hui la ville plus importante de la planète … enfin virtuellement. Les habitants ne sont pas vraiment ici. Osaka ne fait qu’héberger leur compte. En fait, c’est une capitale mondiale désespérément vide … » Le Pulsar - « … vide et oppressante. Que s’est-il passé ? » Le conteur - « Les premières cellules de biomémoires autorégénérantes ont été mises au point dans les laboratoires de l’Osaka Space Agency. » Egüe – « Depuis notre arrivée, la tension est ici omniprésente et écrasante. Je n’aime pas ça. J’ai l’impression que nous sommes suivis, traqués … » Le Pulsar - « Oui, j’ai moi aussi remarqué ces deux hommes. Ils nous suivent depuis l’aéroport. » Egüe - « Pourquoi ? Que veulent-ils ? Je ne me sens pas en sûreté. Viens, partons. » scène 2 : le souvenir du père d’Egüe -8- La fille du samouraï Egüe - « L’Osaka Space Agency a fait de cette ville un lieu de stockage sans corps ni âmes. Père, quel est ce monde … Qu’est-il devenu … » Egüe - « Je me souviens … Je me souviens de nos marches au hasard des chemins … Je me souviens de mes courses d’enfant infatigable … Je me souviens … de tes regards sans paroles … de ce bonheur sans partage … de tes pas assurés qui me donnaient force et direction. Enivrantes altitudes de ces matins quiétudes, au goût de déjà né comme si tout y menait. A l’évidence d’une fin inévitable qui pourtant m’étreignait. A l’évidence du pire. » A l’évidence du pire Un chemin familier A ce geste emprunté Comme si depuis toujours La vie était autour Parcouru sans faim Suivant notre destin Ce bonheur sans outrage Est vécu sans partage A l’évidence du pire A l’évidence du pire Et sans crainte à nourrir C’est l’évidence du pire Le vent est apaisé Par nos pas assurés Une force apprivoisée Déjà par le passé Enivrantes altitudes De ces matins quiétudes Au goût de déjà né Comme si tout y menait A l’évidence du pire A l’évidence du pire Et sans crainte à nourrir C’est l’évidence du pire Les toiles de cigarettes De ce wagon couchette Nous glissent vers l’aurore D’un voyage à bon port A l’évidence du pire C’est l’évidence du pire -9- La fille du samouraï Une vie sans détour Une apaisée bravoure Un geste familier Un chemin dessiné A l’évidence du pire A l’évidence du pire Et sans crainte à nourrir C’est l’évidence du pire scène 3 : le femme générique Le conteur - « Les cinq éléments sont enseignés aux enfants japonais dès leur plus jeune âge. La terre, l’eau, le feu, le vent et le vide sont les étapes nécessaires à leur maturation. L’espace est ainsi parcouru dans toutes ses dimensions les unes après les autres. » Egüe – « La volonté de père de me faire parcourir le monde est un merveilleux cadeau. » Le Pulsar - « C’est ce qu’il souhaitait. Nous avons traversé les cinq océans pour ouvrir tes cinq sens aux précieux cinq éléments … » Egüe – « comme les cinq doigts de ma main. » Egüe – « Je me souviens de mes premières leçons Un / Chi / la terre est sur un fil / Deux / Sui / l’eau sur un plateau / Trois / Ka / le feu crépite au ciel / Quatre / Fû / le vent compte le temps / Cinq / Kû / le vide est aux limites / » Egüe – « Comment tu les trouve, toi les filles ici, Le pulsar ? » Le Pulsar - « Euh, Je ne sais pas et je n’ai pas le temps d’avoir ce genre de considérations. » Egüe – « Non, mais … a ton avis, que serai-je devenue si nous n’étions pas partis comme le souhaitai père ? » Le Pulsar - « Je ne sais pas Egüe. » Le Pulsar - « Il est vrai que tous les habitants d’Osaka sont bien étranges … » Egüe – « Une femme artificielle, une combattante à cœur ouvert, une opportuniste. Un animal traqué comme tous ici. Que serais-je devenue ? Une sorte femme générique en peur panique. » Femme générique Femme générique en peur panique Au coeur à coeur qui tombe à pique En corps battant de dilettante Pour un présent de combattante Sollicitudes bisexuelles Ambiguïté couleur dentelle - 10 - La fille du samouraï Pour un mélange à corps ouverts Ni à l’endroit ni à l’envers Femme générique never panic Ce long chemin est artistique Opportuniste féministe Pour un lynchage médiatique Actualité réalité Sur un rockeur qui doit payer Une société trop consumée Aux fondations alvéolées Dans des déchets télévisés Que nous réserve le passé Femme générique never panic Ce long chemin est artistique Mélange les genres sexués Désirs clonés différenciés D’un corps voilé aux yeux volés Ambiguïté d’une vie violée Femme générique désirs critiques Aux sautes d’humeurs élastiques Ta confusion dérange les anges Ton corps pourtant lui s’en arrange Femme générique never panic Ce long chemin est artistique scène 4 : la confession du Pulsar Le conteur - « Dans les rues d’Osaka, Le Pulsar a du mal à dissimuler son inquiétude. » Le conteur - « À leur descente de la navette péri-spatiale, Egüe et Le Pulsar ont été soumis à un contrôle d’identité génétique de routine. Après avoir autorisé la jeune fille à entrer sur le site, lorsque est venu le tour du Pulsar, une singularité sembla alerter les agents de sécurité de l’aéroport. Egüe ne prêta pas alors attention à ce contretemps dont son compagnon de route semblait s’acquitter. Elle était trop occupée à reprendre contact avec des lieux qu’elle avait quitté quelques années auparavant. » Egüe - « Je ne reconnais pas cette inquiétude dans ton regard. Que s’est-il passé à l’aéroport, lorsque nous sommes arrivés. Tu as des problèmes ? » Le Pulsar se retourne, baisse la tête, et s’accroupit. Egüe - « Qu’y a-t-il ? … » - 11 - La fille du samouraï Elle s’accroupit prés de lui. Le Pulsar – « Un jour, il y a plusieurs années de cela, un homme, que je ne connaissait pas, me donna un mystérieux rendez-vous dans un parc. » Egüe - « dans un parc ? … » Le Pulsar – « Nous avons marché longtemps. Cet homme avait fait un long voyage pour me rencontrer. L’intensité de notre échange fut un véritable enchantement encore intact dans ma mémoire. » Egüe – « mais … mais tu trembles … » Le Pulsar – « Les lieux que nous traversions étaient propices au recueillement. » Egüe – « et … » Le Pulsar – « Il me parla alors de sa fille … de son amour sans mesure pour elle. » Egüe - « … sa fille !!? mais pourquoi ? » Le Pulsar – « Il insista sur l’importance que l’enfant avait à ses yeux. Je compris que la dimension de cette jeune fille dépassait sans nul doute cet amour sans limite. Son destin était unique. » Egüe - « unique ? mais comment cela ? » Le Pulsar – « Son destin était unique et m’était lié. » Egüe - « à toi, mais pourquoi ? » Le Pulsar – « Ton destin était le mien Egüe. » Egüe - « Ton destin … le mien … Mais cela veut dire que … » Le Pulsar - « …cet homme était ton père. » Egüe - « … mon père ?! mais pourquoi toi ? » Le Pulsar - « Il m’apprit alors que j’étais ton clone. Plus exactement ton clone palindromique asynchrone. » Egüe – « Mon … quoi … ?! » Le Pulsar - « Il était ton père biologique et toi ma source génétique. » Le conteur – « Le Clonage Palindromique Asynchrone est une technique d’inversion du caractère génétique qui produit deux sujets complémentaires. Le caractère asynchrone confère cependant au clone dans ses premières années un vieillissement plus rapide que la normale. » Egüe - « Mais c’est impossible ! Le clonage est formellement interdit depuis les horreurs de la dernière guerre. » Le Pulsar - « Ton père s’en moquait. » Le Pulsar - « Il m’a créé pour te guider et te protéger. » Le conteur – « La différence d’âge biologique permet d’anticiper toute dégénérescence ou anomalie cellulaires du sujet source. Cette technique fut formellement condamnée et interdite par le Comité d’Ethique International. » Le Pulsar - « Comment aurait-t-il pu choisir un profil génétique mieux adapté. Je suis en quelque sorte ton alarme génétique, Egüe. Lors de mes premières années, j’ai artificiellement vieilli plus vite que toi. Je suis donc en mesure de prévenir toute dégénérescence cellulaire à laquelle tu serais exposé. » Egüe - « Oh Pulsar … tu as toujours été là … toujours été là pour moi … » scène 5 : le survivant - 12 - La fille du samouraï Le Pulsar prend tendrement la jeune fille dans ses bras. Leur conversation est pourtant interrompue ... Un homme git sur le trottoir Egüe - « Regarde cet homme. Que fait-il ? » Le Pulsar – « Cette ruelle est sombre. » Egüe - « Ses mains noueuses trempent dans le caniveau. » Le Pulsar – « Egüe, ne t’approche pas, il a l’air dangereux … » Egüe retient l’intention du Pulsar. Pour la première fois, la jeune fille prend la situation à son compte. Elle prend le pas sur celui qui l’accompagne et la protège depuis tant d’années. Elle est peu à peu aspirée vers celle qu’elle doit devenir. Egüe - « Non. Il ne nous veut aucun mal. » Egüe – « Son allure n’est pas celle d’un mendiant ni celle d’un homme sans situation. Nous n’avons d’ailleurs pas croisé de mendiant à Osaka. Le Pulsar - « Tu as raison, cette ville est singulière ! » Egüe - « Monsieur, que vous arrive-t-il ? Levez-vous, il ne faut pas rester là … » Le survivant – « Torturé, les mains nouées, Paniqué. Prisonnier par un passé. Tremblant muscles saillants, Haletant. Combattant pour un présent. Enivré, geste mal aimé, Inquiété. Par un passé mal asséné. Egüe - « Regarde, il revient à lui. Monsieur … » Le conteur - « L’homme reprend connaissance. Il se redresse brutalement. Il porte costume gris et tient une mallette à la main. Il cherche un taxi. » Le survivant - « Où suis-je ? J’attendais mon taxi et me voilà. Mon costume est trempé. Que s’est-il passé ? Est-ce déjà la fin ? Je m’en doutai. La journée avait mal démarrée. Pas de café. La voiture en panne. J’appelle un taxi. Après, une longue heure assis sous la pluie, une ambulance transperce le silence de la nuit. C’est quoi ma vie ? » Le survivant Une journée démarrée sans café Le jour ne s’est même pas levé Ce n’est vraiment pas le plan rêvé J’aurais pourtant pu me méfier - 13 - La fille du samouraï La Renault est en rideau J’commande un taco par texto Ca part comme un roman-photo C’est quant même chouette d’être un bobo Grève annoncée, rien à péter Today, je me fais cabdriver J’ai une vie d’homme pressé Je ne suis plus un bérurier I Fuck you I tell you Mr. Cabdriver I’m a survivor Une heure assis là sous la pluie Je croise les reflets dans la nuit D’une alarme qui retentit Non, Mais qu’est ce qu’il fout ce taxi Un proprio très parano Et un DG trop mégalo Ma vie se noie dans une flaque d’eau Ca va se finir à l’hosto J’suis un quadra qui dégénère En méandres adultères Qui font de moi un grand faussaire Construit autour d’un monde amer I Fuck you I tell you Mr. Cabdriver I’m a survivor Crise annoncée, ça va péter Aujourd’hui je n’me fais pas driver J’ai une vie d’homme blessé La bombe humaine est amorcée Nouveau texto très à propos Pour me tirer de ce boulot Pour de fausses raisons perso Et puis aussi la météo Crise digérée, c’est du passé Aujourd’hui je reste bien pieuté Sous ma couette emmitouflé Ni bérurier ni homme pressé I Fuck you I tell you Mr. Cabdriver I’m a survivor - 14 - La fille du samouraï Le survivant - « Eclatant, un combattant. Mais vivant, Dans un présent pour un enfant. Apaisé, corps allongé, Rassasié. Assez crié par le passé. Apaisé. Apaisé enfin. » scène 6 : la fuite Le conteur – « Egüe et le Pulsar laissent le survivant repartir seul lorsque deux hommes, se présentant comme des inspecteurs de la sécurité nationale, interpellent les deux voyageurs prétextant un contrôle. Les deux officiers ont des allures de yakusa et n’inspirent aucune confiance au Pulsar. Il ne souhaite en outre plus se soumettre à un nouveau contrôle d’identité génétique qui ne pourrait lui occasionner que des ennuis. Il est un clone. Un clone illégal. Un arrêté international autorise les agents fédéraux à éliminer sur le champ les clones. L’instinct d’Egüe et du Pulsar les pousse à profiter d’un bref moment d’inattention pour fuir. » Le conteur « Egüe se sentait blessée dans sa chair par cette ville menaçante et sans âme. Elle veut fuir …, très vite, ces deux hommes, cette ville … Elle court … Le souffle lui manque. Elle s’engouffre dans une ruelle puis une autre. Elle pousse une porte. Un couloir. Une autre porte. Ses pieds ne touchent plus le sol. Elle tombe. Elle perd pied. Désespérément elle s’enfonce dans les entrailles d’une ville qui est en train de la dévorer … Sa chute est interminable désespérée et sans retour. Ses cris restaient prisonniers. Elle perdit alors connaissance … » 火 Acte 3 – Ka (le feu) UNDERGROUND scène 1 : l’arrivée en sous-sol Le conteur - « Le Pulsar et Egüe sont au sol allongés, l’un dans l’autre, imbriqué « palindromiquenment ». Après une chute vertigineuse Egüe se retrouve allongée sur le sol, inconsciente. » - 15 - La fille du samouraï Le Pulsar - « Egüe, … ça va … » Le conteur - « Tout deux se relèvent, ils sont assis dos à dos et ils dévisagent ceux qui les entourent. » Egüe - « Où sommes nous ? » Le Pulsar - « Je ne sais pas exactement … » Egüe - « Je me souviens … une chute … interminable … nous avons définitivement quitté Osaka ? le monde du dessus ? nous avons rejoint les entrailles de la ville ? Mais regarde … Qui sont tous ces gens ? Que nous veulent-ils ? » Le conteur – « Ce qui les entourait alors, plonge Egüe et le Pulsar dans une atmosphère insupportable de crasse assourdissante. L’air y est vaporeux et vicié. » Egüe - « Quel est cet univers insolite. » Le conteur – « Le brouhaha de cette fourmilière humaine à la moiteur malodorante est à peine supportable. » scène 2 : la rencontre avec Dvoriak Le conteur - « Très vite, un groupe de curieux entoure les deux voyageurs. » L’un d’entre eux s’approche. Un personnage facétieux. Il prend la main d’Egüe pour l’entraîner. Dvoriac – « Entre dans ce monde, l’antre de ce monde, ventre de la ville. » Egüe – « Bonjour, mon nom est Egüe Peuf et voici Le Pulsar. » Dvoriac - « Mon nom est Dvoriak. Viens,… viens, suis moi … » Le conteur – « Dvoriak tourne autour des deux voyageurs, d’une manière obsessionnelle et oppressante. Le Pulsar est sur la défensive. Sa main est sur son sabre. Prêt à s’en servir. Ils ne savent pas si leurs ôtes sont hostiles ou accueillants. Il est à la fois vigilant et écoutent attentivement Dvoriak. Le Pulsar et Egüe sont debout, dos à dos et tournent en suivant Dvoriak du regard. Cette posture leur permet d’accroître leur vigilance. Lorsque le conteur prend la parole, le mouvement et les dialogues des personnages stoppent. » Dvoriac - « Laisse moi te guider. Je suis, comme tous ceux que tu rencontreras ici … un Sous-terrien, comme ils disent … Hii hii hii … Touchez ma bosse … Hii hii hii » Egüe - « Un Sous-terrien ! ? « Ils » ? Mais qui ça « ils » ? De qui me parles-tu ? Qu’est-ce que tout ceci signifie ? » Le Pulsar - « Pour qui se prend-t-il celui là ? » Egüe – « Où sommes nous ? Que faisons-nous ici ? » Le conteur - « Dvoriac est un petit personnage, facétieux perturbé et léger qui rebondit sur le cœur des gens. » Dvoriac - « Les Entredeuxterriens… Ce sont les derniers habitants du monde du dessus, de l’Entredeuxterre. Enfin je ne parle pas des habitants virtuels. Il ne reste plus en surface que les notables de la ville. Les VIP… Les Very Important Persons … les Vrais Imposteurs Politiques … les … Vraiment Ils Puent … enfin c’est comme tu veux Egüe … » Egüe - « Qui sont-ils ? » - 16 - La fille du samouraï Dvoriac – « Des dirigeants, des privilégiés, des nantis. Oui madame ! Ils ont fait fortune avec l’incroyable explosion boursière de l’Osaka Space Agency. Et, n’ayons pas peur des mots : ce sont des o p p o r t u n i s t e s, des s p é c u l a t e u r s! » Egüe - « Pourquoi, que s’est-il passé ? » Dvoriac – « Depuis que l’OSAKA SPACE AGENCY a mis au point cette technique révolutionnaire de biomémoires autorégénérantes la ville d’Osaka a été propulsée en quelque mois Capitale mondiale virtuelle. Pendant ce temps, snif snif snif, nous, les habitants de chair et de sang, snif , ils nous ont oublié snif snif snif. Enterrés vivants … » Egüe - « Vous avez tous été contraints de quitter la ville et vivez aujourd’hui reclus ici. » Le conteur - « Les habitants virtuels qui peuplèrent la surface avec les dirigeants eurent les mêmes droits que les vrais habitants mais furent rapidement infiniment plus nombreux. » Dvoriac – « Nous sommes aujourd’hui devenus un enjeu po-li-ti-que, tic tic, éco-no-mi-que, mic mic, é-ta-ti-que, tic tic, ta-que-ti-que, tic tic, né-gli-geable. Hic. On ne nous reconnaît plus le droit d’exister en surface. Mais non ! ne soit pas triste jeune et belle princesse. Ici, comme tu vois, un nouvel équilibre s’est créé pour nous tous … Nous sommes peut-être pauvres mais remplis d’espoir. La résistance s’organise. Les dirigeants de l’OSAKA SPACE AGENCY nous ont tout pris sauf notre âme. Maintenant suis-moi, je vais te faire découvrir ce monde enchanté … toi ma fée … si il te plait … » Egüe – « Mais quelle technique prétendument innovante peut plonger une ville et ses habitants dans une situation si désespérée ? » Le conteur - « Dvoriak mime un funambule en équilibre sur un fil en premier plan de la scène. » Dvoriac - « Les biomémoires mises au point dans les laboratoires de l’OSAKA SPACE AGENCY ont bouleversé l’équilibre mondial de l’hébergement. Maison virtuelle. Maison pas réelle. Moi, j’me fais la belle … » Le conteur - « Le mécanisme des biomémoires autorégénérantes est un effrayant consommateur de ressources énergétiques naturelles. Ces mémoires organiques à la croissance vertigineuse s’alimentent par un mécanisme biochimique photosynthétique ancestral qui, à l’image des plantes et de certaines bactéries, convertit l'énergie du soleil en énergie chimique. » Dvoriac - « Maison virtuelle. Maison pas réelle. Moi, j’me fais la belle … » Le conteur - « Ce processus puise ses ressources dans les cinq éléments qui constituent la matière : la terre, l’eau, le feu, l’air et le vide … » Egüe – « le vide … c’est à dire l’espace. » Dvoriac - « Oui, c’est ça. Comme un rapace, dévore l’espace. La terre, l’eau, le feu, l’air, le vide, la terre, l’eau, le feu, l’air, le vide, la terre, l’ea … » Egüe - « Mais, comment peut-on mettre en danger les précieux cinq éléments. Ils sont à l’origine de la vie. » Dvoriac - « Le besoin toujours croissant des biomémoires contraint très rapidement l’OSAKA SPACE AGENCY à trouver des solutions. Plus de place en surface. (+) Plus de place en surface. Plus de place en surface. (+) Plus de place en surface. » - 17 - La fille du samouraï Le conteur - « Le contrôle du processus photosynthétique devint très rapidement une priorité nationale. Le cycle naturel ne suffisant pas à alimenter le mécanisme, il fallut l’entretenir artificiellement. » Dvoriac - « La ville fut alors progressivement envahie d’immenses dômes couverts de cellules phyto-électriques pour capter les rayons du soleil. Pustules de surface qui puent. Blop, blop blop. » Le conteur - « Cette situation ne laissa rapidement plus le moindre espace vital aux habitants. » Dvoriac - « Viens, viens écoutes ça… » scène 3 : l’underground Le conteur - « Osaka digérait alors ses premières victimes. Les cinq éléments vitaux s’affaiblissaient à mesure que les dômes se multipliaient. » Dvoriac - « Blop, blop, blop … » Le conteur - « Egüe se sentit alors traversée par la fulgurance poétique des lieux. Elle découvrit un univers sous terrain foisonnant et baroque dont l’Entredeuxterre ignoraient jusqu’à l’existence. Les yeux de la jeune fille étaient envahis peu à peu de cette folie jubilatoire. Cette hystérie collective apparente prit rapidement la dimension d’une démesure organisée et onirique chargée de l’histoire slave, africaines et orientale, berceau reconstruit des cinq éléments. » Egüe - « Le langage de ces habitants m’est familière. C’est comme une langue universelle. Cette musicalité enivre mon corps et mon âme. Les chants, et les cris … comme une seule et même voix. » Le conteur - « Au fil du réseau de ce paysage de galeries improbables, Egüe parcourait de longues artères rythmées par des poches de vie. Elle était immergée dans une atmosphère postmoderne, bouillonnante et douce. » Egüe - « La vie semble bien différente ici. Ces gens sont splendides. Le monde du dessous est extraordinaire. Sous ces haillons se cachent des êtres magiques. » Dvoriac - « Tu apprendras à les connaître. Tu apprendras à nous connaître. Tu apprendras à me connaître Egüe. Nombre d’anciens chevaliers, samouraïs et personnages de magie peuplent le monde du dessous. Ils ont fuit l’Entredeuxterre au profit de la vérité des bas-fonds. La résistance vaincra. » Egüe - « Regarde Le Pulsar ! Regarde et écoute ! C’est ici un formidable berceau d’une humanité en reconstruction ! Le monde du dessus détruits l’univers du sensible. Eux le reconstruise. » Les filles qui téléphonent Les filles qui téléphonent Dans la rue sont des fleurs Qui s’isolent et fredonnent Leur vision du bonheur Elles virevoltent et s’envolent Au grés des courants d’air Sur les trottoirs qu’elles frôlent Marelles imaginaires - 18 - La fille du samouraï Souvent elles s’abandonnent Suspendues dans les airs Du trafic monotone Des passants débonnaires Au creux d’un accoudoir D’un couloir de métro Allongées sur un banc Connectées au réseau Les filles qui téléphonent Dans les rues sont des fleurs Livrées aux p’tits bonheurs Au nez des îlotiers Elles bousculent leur tailleur Déhanchent leur chemisier Et nous donnent leur cœur Leurs silhouettes offertes Aux talons provocants Qui cambrent leurs dentelles Et dévoilent leurs amants Parfois sur leur visage Se bousculent des larmes Qui nous prennent en otage Nous supplient, nous désarment Les filles qui téléphonent Dans les rues ou ailleurs Sont des femmes qui s’adonnent Au doux goût du bonheur Les filles qui téléphonent Dans les rues sont des fleurs Livrées aux p’tits bonheurs Las Chicas / en las calles Al teléfono son flores Suspendidas en aires Las Chicas en las calles Al teléfono son flores Flottando en los aires - 19 - La fille du samouraï A la buena de Dios scène 4 : Slavka et la prophétie Slavka - « Bonjour, Egüe Peuf. » Egüe - «Egüe Peuf ?! Je ne crois pas vous connaître. Comment connaissezvous mon nom ? » Slavka – « Tu es le portrait de ta maman. » Egüe – « Vous avez-vous connue ma mère ! » Slavka - « Oui, nous étions amies … il y a fort longtemps. Mon nom est Slavka. » Egüe - « Amies ?! » Slavka - « Je l’ai rencontrée bien avant que le moine ne lui dévoile la prophétie. » Egüe - « Le moine !? La prophétie ! Mais de quelle prophétie me parlez-vous ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire … ? » Le Pulsar - « Je ne sais rien de tout ceci Egüe. » Slavka - « Bien des années avant sa rencontre avec ton père, ta mère me raconta qu’un moine Shintoïste lui fit part de ses visions. Il lui prédit alors tout ce que nous vivons aujourd’hui. La prise de pouvoir économique et politique de l’Osaka Space Agency, Osaka, capitale mondiale de l’hébergement virtuel, les dômes qui envahissent la surface, les habitants … » Egüe - « Il n’avait aucun moyen de les arrêter ? » Slavka - « Il était trop tard. Le processus de destruction de l’univers du possible était enclenché, inexorablement. Le seul espoir pour protéger les mythologiques et précieux cinq éléments reposait sur la principale divinité du shinto. » Slavka - « Amaterasu. » Dvoriac - « Amat – Amat -Amat … Amataretchoum ! A mes souhaits ! » Slavka - « Enfin Dvoriac ! » Dvoriac - « Euh pardon, … tchoum » Slavka - « Amaterasu est la déesse du soleil, longtemps considérée comme l'ancêtre de la lignée impériale. » Le conteur - « La religion bouddhiste offre l'espoir de la réincarnation. Tout ce que le moine shintoïste prédit se produisit. » Slavka - « Après cet entretien, ta mère ne fut plus jamais la même. Un jour elle disparu et je ne la revis jamais. » Egüe - « Qu’est-elle devenue ? » Slavka – « Le moine qui fit cette prophétie est notre guide. Aujourd’hui, nous le vénérons. Tu peux le rencontrer à Kyoto. Il t’attend. » Le conteur - « Les êtres fantastiques rencontrés dans le monde du dessous maîtrisent les magies noire, verte ou bleue. Ce sont des seigneurs de la guerre, pacifiques et discrets. C’est accompagnée de ce cortège merveilleux, qu’Egüe s’envole pour Kyoto. » Slavka - « Bon voyage. Sois prudente et courageuse Egüe. Prends grand soin de toi. Sillonne les cieux et poursuit ton destin. Ta monture est divine mais ton armure si fine. » - 20 - La fille du samouraï Silver Surfer Dreams 空 Acte 4 – Kû (le vide) KYOTO scène 1 : l’arrivée à Kyoto Le conteur – « À leur arrivée à Kyoto, la sérénité des lieux apaise enfin les voyageurs. Egüe et ses compagnons se laissent porter par la douceur et l’humanité des habitants et des rues. Le cauchemar d’Osaka serait bien loin sans le souvenir de ceux qu’ils y quittèrent. » Egüe – « Cette ville est fantastique. Je voudrais pouvoir vivre ici. » Love in this town Everybody is just wandering around Wondering this town Wandering around Everybody is just watching this girl In love with this girl Watching this girl Everybody is just watching this girl Everybody is just watching this girl Your mind seems to be so high in this life Looking alive Floating on life Everybody feels in love in this town This wonderful town In love with this town Everybody feels in love in this town Everybody feels in love in this town Everybody plays with love in this town Everybody plays with love Everybody plays with love in this town Everybody loves loves loves - 21 - La fille du samouraï Loves loves loves … I’m wondering you walking in this town Loving them all In love in this town You’re walking so free the head in the sun This town is your home Your head in the sun You’re walking so free the head in the sun You’re walking so free the head in the sun Nobody wants to make love all alone Lone sole love Love all alone It’s just like the wind blowing in my hair Those dreams in the air Blowing in my hair It’s just like the wind blowing in my hair It’s just like the wind blowing in my hair Everybody plays with love in this town Everybody plays with love Everybody plays with love in this town Everybody loves loves loves Loves loves loves … scène 2 : le moine Le conteur – « Egüe avait rendez-vous à l’Est de la ville, dans le parc de Mayurama. Le moine semblait l’attendre depuis toujours. » Le moine – « Te voilà. » Egüe – elle le salue à la japonaise, cérémonieuse « Je suis là. » Le conteur – « Leur marche silencieuse les conduisit à emprunter le magique « Chemin de la Philosophie ». La douceur extrême du décor fait de temples et de jardins transporta Egüe dans un profond état méditatif. » Le moine – « Vois-tu ce cercle, Egüe ? Où commence-t-il et où finit-il ? Bien sûr, tu ne peux répondre à cette question puisqu'elle est sans réponse. Pourtant, ce cercle existe. Il devrait avoir un début et une fin, mais il n'en a pas. Ton histoire est à son image. » Egüe – « Sans début ni fin ? … » Le moine – « Eternelle. » Egüe – « Eternelle ? … » - 22 - La fille du samouraï Le moine – « Chi, Sui, Ka, Fû, Kû sont les cinq précieux éléments qui constituent la matière. Ils sont liés l’un à l’autre. La terre crée l’eau, l’eau crée le feu, le feu crée l’air et l’air le vide. » Egüe – « Le terre est sur un fil, l’eau vit en surface, le feu crée le volume, le vent donne le temps et le vide l’insaisissable. » Le moine – « Le besoin toujours croissant du processus mis en place par l’Osaka Space Agency est aujourd’hui une menace. Les dômes envahissent nos villes, notre pays et bientôt le monde tout entier. Les cinq éléments s’affaiblissent à mesure de leur développement. La population, privée de la vue du ciel et du soleil, est aujourd’hui menacée. » Le moine – « Je suis shintoïste. » Egüe – « Shintoïste ? » Le moine – « Oui. Le shinto s'exprime par des rites de communion avec la nature. Au cours de cérémonies religieuses les esprits sont invoqués par des chants, des danses et des prières, entrent en communion avec les hommes. » Le moine – « C’est au cours de l’une de ces matsuri que j’eu le privilège de communiquer avec … Le moine – « ... Amaterasu … » Egüe – « oui...oui, la déesse du soleil … » Le moine – « Amaterasu m’avait choisi pour porter la prophétie qui guida le reste de mon existence. Elle est le seul espoir de ce monde. » Egüe – « Pourquoi avez-vous confié cette prophétie à maman ? » Le moine – « Ta mère devait jouer un rôle déterminant. Elle avait été choisie par les divinités du Shinto. » Egüe – « Choisie ! ? » Le moine – « Oui, choisie. Les Kamis l’ont désignée pour porter l’enfant. » Egüe – « Mais comment ça ! ? » Le moine – « Elle ne connaissait pas même ton père, que je lui apprenais qu’elle donnerait naissance à une enfant … une enfant qui réincarnerait la déesse … Amaterasu … toi Egüe … » Le moine – « Sans début ni fin, éternelle. » Egüe - « Eternelle ?! » Le moine – « Pour que la prophétie se réalise, il lui faudrait sacrifier sa vie à la naissance de l’enfant. » Egüe - « Elle savait donc … » Le moine – « Son destin était tragique et exceptionnel. » Egüe - « … elle savait qu’elle allait mourir en me donnant la vie. » Le moine – « Oui. » Egüe - « Elle savait et pourtant … elle l’a fait. » Le moine – « Le rôle qui fut alors le sien lui imposa les plus grandes prudence et discrétion. » Le conteur – « Si les dirigeants de l’Osaka Space Agency en étaient arrivés à apprendre l’existence de cette prophétie, ils auraient envoyé leurs yakuzas pour la tuer … elle et son enfant. » Le moine – « Il me fallait alors la protéger. J’ai chargé un jeune samouraï de veiller sur elle jour et nuit. Il connaissait les enjeux de sa mission, l’importance exceptionnelle de cette femme. Il était prêt à sacrifier sa vie. » - 23 - La fille du samouraï Egüe - « … un samouraï … » Le conteur – « L’amour ne mit naturellement pas longtemps à naître entre ces deux êtres. Ils étaient si beaux. Comme si leurs destins étaient liés depuis toujours. Rien ni personne n’aurait pu aller à l’encontre de ce qui se produisit. » Egüe – « mais … » Le moine – « Il la protégea et l’aima. Elle l’aima et lui offrit le plus beau. Un enfant. Une enfant. L’un et l’autre connaissaient pourtant l’issue inévitable et tragique de ce choix. L’enfant réaliserait la prophétie et … Ils s’aimaient tant. Leur déchirement fut immense. Leur âme était si belle qu’elle leur donna la force du sacrifice. Les kamis les avaient élus. Il étaient des personnages d’exception. » Le conteur – « Le soir de la mort de la mère d’Egüe, la douleur de son père fut … immense. Il faillit ne jamais s’en remettre … » scène 3 : Le père Le conteur – « Ce soir là pourtant … » Egüe – « … je l’imagine … oui … je le vois … » Elle ouvre les yeux, il est là. Egüe est transportée comme par magie dans le passé. Le soir de la mort de sa mère. Son père rentre chez lui avec l’enfant. Il ne la voit pas. Il s’effondre peu à peu. Elle s’effondre, elle aussi en position fœtale. Il se redresse peu à peu et la prend dans ses bras comme un enfant, un bébé. Egüe – « Papa ! » Le conteur – « L’appartement est vide. Le silence est assourdissant. Egüe – « Papa ! Qui attends tu ? » Il s’assoit sur une chaise. Le père – « Préparer sa venue. Son retour. Notre nid. Notre amour. » Le conteur – scande « Il ne sait pas. » Dvorak – scande « Il ne veut pas savoir. » Slavka – scande « Il ne la voit pas. » Le conteur – scande « Il ne sait pas. » Egüe – douce « Là au creux d’une nuit pourtant si pleine. Papa ! » Le conteur – « Il ne sait pas, non. » Dvorak – « Il ne l’entend pas. » Slavka – « Il ne se doute pas. » Le conteur – « Il a oublié. » Dvorak – « Il veut oublier. » Le conteur – « Il ne sait plus. » Le père – « Retenir l’instant … encore. Du bout des doigts. Du creux des ongles. Le voir disparaître. L’oublier. Pour mieux le faire revenir. Le traverser… encore. » Dvorak – « Il a oublié. » Le conteur – « Il est rentré. » - 24 - La fille du samouraï Egüe – « Ce soir l’enfant père est roi. » Le père – « Fatigue au creux des tempes et des papilles Un café, une cigarette, un verre. Ma propre histoire au second plan. Encore plus vivant pourtant … pourtant si évident. Un et un font trois. » Le conteur – « Il est rentré. » Egüe – « Mais, non … non … Non, ce soir elle ne viendra pas. » Dvorak – « Il comprend. » Slavka – « Il se souvient. » Dvorak – « Il a compris. » Le conteur – « Il est rentré. » Egüe – « Elle ne viendra plus, papa. » Le conteur – « Il est rentré. » Le conteur - « Ombres et pénombres s’enivrent aux battements du néon de la salle de bain encore en éveil. » Le père – « Elle ne viendra pas … elle ne viendra plus … Mes forces m’abandonnent … je ne peux plus … » Egüe – « Mais, moi … » Le père – « Les odeurs rêches de lessive me vole les dernières traces de son rire, de ses cris, de ses chants, de ses pleurs … Un téléphone, une chaise et une valise … et des fleurs … je n’ai plus la force … » Le conteur – « Il est rentré. » Egüe - « Pourtant tu savais … » Dvorak – « Pourtant il savait. » Slavka – « Oui … » Le père – « Pourtant je savais … » Le père – « Je n’ai plus le talent d’avancer … plus la force de continuer … » Egüe – « Mais, moi … je suis là … prends mes bras … » Dvorak – « Prends ses bras. La laisse pas ! » Egüe – « … prends mes bras … » Prends mes bras Mon courage vient de m’abandonner Notre histoire vient de me rattraper Je ne vois plus comment exister A quoi bon et pourquoi continuer Les battements Du néon Dans l’appartement Mais, moi, je suis là Prends mes bras, Je suis là Mais, moi, m’oublie pas, Dans tes bras Pense à moi - 25 - La fille du samouraï Je n’ai plus personne à aimer Le souffle commence à me manquer Je mesure combien je l’aimais Je n’ai plus le talent d’avancer Plus personne Mon heure sonne Mais, moi, je suis là Prends mes bras, Je suis là Mais, moi, m’oublie pas, Dans tes bras Pense à moi Je voudrai garder son odeur Son rire ses chants et ses pleurs Retenir encore le cours des heures Mais pour la première fois j’ai peur Du bout des doigts Juste une fois Mais, moi, je suis là, papa Prends mes bras, Je suis là Mais, moi, m’oublie pas, Dans tes bras Pense à moi Le père – « Egüe … ma fille. » Egüe – « Papa … » scène 4 : la fille du samouraï Le moine – « Après la mort de ta mère, ton père t’aima plus que tout au monde. Ses longs regards sans paroles en disaient long sur le bonheur de ta présence. » Egüe et le père - « Dépenser nos blessures Sentir la rosée du matin L’amour traverser mon visage Son réveil pincer les nuages La brume se dissiper sans fin Traverser l’enfant mais pas moins Amour cadeau choisi l’amer L’oiseau roi est un enfant père Embrasser la vie de trop loin A deux voix avec Egüe - 26 - La fille du samouraï Parce que la terre n’est que ronde Maître à dépenser nos blessures Parce que la terre n’est que ronde Une si bleuâtre répulsion Les trajectoires du vent sans peine Envolent ces amours lointaines Sèche tes ailes sans aversion Parce que rien ne changera Les désirs construits à mains nues D’aussi loin que mes amours muent Autour ta violence errera A deux voix avec Egüe Parce que la terre n’est que ronde Maître à dépenser nos blessures Parce que la terre n’est que ronde Sentir la rosée du matin L’amour traverser mon visage Son réveil pincer les nuages La brume se dissiper enfin » Le moine – « Très rapidement, les yakuzas, engagés par l’OSAKA SPACE AGENCY te poursuivirent Egüe … pour t’éliminer. Ton père te protégea … » Egüe – « Père n’est donc pas mort d’une crise cardiaque … n’est-ce pas ? » Le moine – « … il donna sa vie au terme d’un combat sans merci … » Egüe – « … après avoir sacrifié son amour au destin de son enfant. » Egüe – « Serai-je assez forte ? Je ne suis qu’une enfant. » Le moine – « La force ne se mesure qu’à la grandeur du coeur. » Egüe – « Mais, j’ai tellement à apprendre. » Le moine – « Seul le fou croit savoir. » Egüe – « Comment faire ... » Le moine – « Retiens d'une main ce en quoi tu as confiance, car c'est ton allié. Retiens de l'autre ce que tu crains, car c'est ton ennemi. Comprends les tous deux et tu comprendras le monde. » Le moine – « Maintenant, va et dessine ta vie. » La fille du Samouraï La fille du samouraï Atterri à Kansaï Sa monture est divine Mais son armure si fine - 27 - La fille du samouraï Androgyne comédie D’héroïne fantaisie Qui sillonne les cieux A dos de dragons bleus La fille du samouraï Just landing on Kansaï Voyages initiatiques Créatures fantastiques Magie noire, verte ou bleue Son cortège impérieux Pacifiques guerriers Mystérieux et discrets Chevaliers aiguisés Et elfes affûtés La fille du samouraï Just landing on Kansaï Ces seigneurs de la guerre Ont des coups circulaires Car leur lame est adroite Et leur âme pure et droite Ta magie les conduit En région de Koshi Aux issues sanguinaires Pour leurs armes guerrières La fille du samouraï Just landing on Kansaï Direction Osaka Scénario Mangaka La secrète blessure D’une shojo au coeur pur Pour un nouveau tableau Changement de niveau Batterie faible détectée Le jeu est terminé La fille du samouraï Just landing on Kansaï - 28 - La fille du samouraï EPILOGUE Le conteur - « Changement de niveau. Batterie faible détectée. Le jeu est terminé. » Le conteur - « Une enfant, son jeu à la main, regarde défiler le paysage urbain que traverse son train de banlieue. Elle pleure. Un homme est assis prés d’elle. » Le père – « Pourquoi ces larmes mon amour. » La jeune fille – « Papa, maman est morte en me donnant la vie ? » Le conteur A leurs regards sans parole Au bonheur qui parfois les frôle Salut à tous les hommes libres Qui passent leur vie en équilibre » Silver Surfer Dreams La mise en scène et la direction d’acteurs Mélanie Feugeas Les acteurs Egüe Peuf Le conteur Le Pulsar Dvoriac Slavka Le survivant La mère Le moine Le père Elise Le Dû-Motais Mélanie Feugeas Paul Castaing Agnès Thomas Michelle Coquet Philippe Fargeaud Elise Le Dû-Motais Sarah Connay-Pistone Ghislain Bondoux L’illustratrice Alice Morilleau Les musiciens Chant et guitare rythmique Chant Chant et Basse Batterie, percussions et clarinette Chant et Guitare lead et rythmique Clavier et guitare rythmique Ghislain Bondoux Elise Le Dû-Motais Philippe Fargeaud Stéphane Galera Romain Dupré Jean-Luc Feugeas - 29 -