15/10/09 1

Transcription

15/10/09 1
15/10/09 +
Méthodologie Avancée
M1 Psychologie Sociale
J.-B. Légal
+
Avant d’entrer dans le vif du sujet…
 
C’est quoi « une recherche » ?
 
Delhomme et Meyer (1997) distinguent 8 étapes :
Du choix d’un thème de recherche à la communication des
résultats de la recherche.
 
 
Recherche =
Choix du thème.
Analyse bibliographique
  Construction d’une problématique de recherche.
  Opérationnalisation (variables, situation, population, etc.).
  Mise au point du déroulement de la recherche et vérification de sa
faisabilité + déontologie.
  Recueil des données
  Traitement des données
  Communication des résultats
 
 
+
Les méthodes de recherche
 3
types de méthodes
  observation/entretien
  enquête
par questionnaire
  expérimentation.
 Note
: ces méthodes
  sont
non exclusives
se suivre chronologiquement dans le
cadre d’un projet de recherche
  peuvent
1 15/10/09 +
Un exemple
 Etude
de la violence en milieu scolaire
  Ex. « Happy
slapping »
ou peu de données disponibles
  Variables en jeu ?
  Pas
 Que
faire pour étudier ce
phénomène ?
+
Méthode descriptive qualitative
 But
: identifier les variables pertinentes
quant au domaine d’investigation.
 En
pratique : entretiens et/ou observation
  Recueil
d’infos sur le terrain => répertorier un
ensemble de facteurs semblant avoir un lien avec
la violence à l’école
 
+
Ex. situation d’échec scolaire, précarité, problème
d’acculturation, problème de communication au sein de
l’institution…
Méthode descriptive quantitative ou
corrélationnelle
 
A partir de cet inventaire des variables, de « causes » potentielles, on va
essayer de :
 
1) Mesurer chaque indicateur pertinent (variable) :
 
 
 
Quelle est la proportion d’élèves en situation d’échec scolaire ?
 
Quelle est la proportion d’élèves issus de milieux défavorisés ?
2) Déterminer dans quelle mesure des liens existent entre ces variables
et le phénomène étudié
Méthode descriptive quantitative ou corrélationnelle.
 
Ex : y-a-t-il un lien entre l’échec scolaire et le happy slapping ?
 
ATTENTION : la présence d’une relation (une corrélation) entre ces deux
variables (plus la proportion d’élèves en échec scolaire est élevée plus
les comportements agressifs y sont fréquents) n’implique pas
forcément une relation de cause à effet.
2 15/10/09 +
Méthode expérimentale
  La
seule méthode qui permette de tester le lien de
causalité entre une ou plusieurs variables et
l’apparition d’un phénomène.
  Si
on désire tester l’hypothèse selon laquelle
l’échec scolaire est cause de violence scolaire en
général et du happy slapping en particulier, il sera
nécessaire d’utiliser la méthode expérimentale.
+
Méthode expérimentale
 
Variable Indépendante (VI ou facteur principal)
= source de variation possible des comportements, états
mentaux et processus mentaux qui est manipulée par le
chercheur.
 
 
Q : « Qu’est ce qui est différent en terme de conditions ou de
caractéristiques des personnes dans le cadre de l’expérience ? » .
Variable Dépendante (VD ou mesure)
= mesure d’un comportement, d’un état mental, ou d’un
processus mental.
 
 
identique pour tous les individus
Q : « Qu’est-ce qui est mesuré ? »
+
  But
de l’expérimentation
  Tester
l’effet d’une (ou plusieurs) VI sur une (ou
plusieurs) VD.
 
Autrement dit, on va expérimenter pour tester une
hypothèse, la mettre à l’épreuve des faits.
  Le
test d’hypothèse doit permettre de déterminer la
relation (ou l’absence de relation) de causalité entre
une ou plusieurs VI sur une ou plusieurs VD.
 
Autrement dit on va essayer de répondre à la question:
« Quel est l’effet de telle VI sur telle VD ? » et « La variation de
la VI est elle la cause des variations observées sur la VD ? »
3 15/10/09 +
En résumé
 
Une VI : c’est ce que l’on manipule, ce que l’on fait varier dans le
cadre de l’expérimentation.
 
 
Une VD : c’est ce que l’on mesure. Une VD est la même quelle
que soit la condition expérimentale. Les participants répondront
tous aux mêmes questions, quelles que soient les variations de
la VI.
 
 
On identifie donc les VD en répondant à la question « Qu’est-ce qu’on
mesure ? ».
Expérimenter : c’est déterminer l’effet de la variation d’une (ou
plusieurs) VI sur une (ou plusieurs) VD.
 
+
On identifie la ou les VI en répondant à la question « Qu’est-ce que le
chercheur fait varier dans la recherche en termes de situation
(caractéristiques de l’environnement physique ou social) et/ou de
caractéristiques des individus ? ».
L’expérimentation permet de tester l’hypothèse d’une relation
causale entre VI et VD.
Mise au point de la recherche
Thématique
Problématique
Hypothèses
+
Les hypothèses
 
Définition :
 
 
Structure à garder en tête :
 
 
Une hypothèse est une prédiction consistant à mettre en relation une
variable (VI) avec une mesure (VD). Elle a pour fonction de supposer
un lien entre une VI et une VD.
On suppose que « la VI » va avoir un effet sur « la VD »
L’hypothèse peut être :
 
 
déduite des théories déjà existantes (que l’on cherchera à valider ou
à prolonger)
ou induite de l’observation des faits
4 15/10/09 +
 http://j.b.legal.free.fr
+
Les relations et les « effets »
X
Y
 
Relation « directe »
 
Relation de médiation
 
Modération / interaction
 
Effets séparés / effet additifsoustractif
M
X
M
Y
X
Y
M
X
Y
M
X
+
Y
Types d’hypothèses
 
Il existe 3 types d’hypothèses : les hypothèses générales,
opérationnelles et statistiques.
 
Hypothèse Générale
 
 
L’hypothèse générale pose l’effet de la VI sur la VD en des termes
généraux.
L’hypothèse Opérationnelle (ou de Travail).
 
 
L’hypothèse opérationnelle reprend le même schéma que
l’hypothèse générale en précisant les modalités de la VI et la mesure
exacte (VD) qui seront étudiées dans l’expérience.
=> Elle définit précisément (opérationnellement) ce qui va être
manipulé et ce qui va être mesuré.
5 15/10/09 +
Deux « autres » types d’hypothèses :
 
Hypothèse opérationnelle faible (ou bilatérale).
 
 
Exemples :
 
 
 
définit le sens de la variation de la variable dépendante en fonction des
modalités de la VI.
Exemples :
 
 
+
La présence (ou non) d’autres personnes va avoir une influence sur les
performances d’un individu
L’humeur (triste vs gaie) modifie la profondeur de traitement des
informations.
Hypothèses opérationnelle forte (ou unilatérale).
 
 
ne permet pas, a priori, de prédire le sens de la variation de la variable
dépendante en fonction des modalités de la VI.
La performance va être meilleure en présence d’un observateur qu’en
absence d’un observateur
Les individus d’humeur joyeuse vont traiter les messages persuasifs moins
profondément que les individus tristes
Passage du niveau général au
niveau opérationnel :
 Thématique
 la
Thématique
:
reconnaissance des visages
 Problématique
:
 quels
sont les facteurs qui influencent la reconnaissance des
visages ?
 Hypothèse
 la
Problématique
Hypothèses
Générale :
familiarité a une influence sur l’identification des visages.
 Hypothèse
Opérationnelle Faible :
 le
seuil d’identification des visages familiers est différent du seuil
d’identification des visages peu familiers.
 Hypothèse
Opérationnelle Forte :
 le
seuil d’identification des visages familiers est inférieur au seuil
d’identification des visages peu familiers.
+
Au boulot !
 Consigne :
  1)
Identifiez les variables indépendantes et
dépendantes
  2)
Déterminez le type d’hypothèse dont il s’agit
 
Générale ? Opérationnelle ? Faible (bilatérale) ? Forte
(unilatérale) ?
 
Justifiez votre réponse
6 15/10/09 +
 
Avec des intervalles de repos, le nombre de relectures diminue.
 
La performance de rappel est meilleure lorsque l’individu
mémorise un texte par image que lorsqu’il le mémorise par
cœur.
 
Les individus qui changent d’opinion tendent à moins
communiquer avec les autres participants que ceux qui ne
changent pas d’opinion.
 
Les hommes n’expliquent pas de la même façon leur réussite
scolaire que les femmes.
 
On mémorise différemment selon l’humeur.
 
Les sujets déviants changent davantage d’opinion mais sont
moins confiants dans leur opinion personnelle.
 
La coercition augmente l’obéissance.
 
La frustration a un impact sur l’agressivité.
 
La soumission à l’autorité varie en fonction de la proximité de la
victime.
 
La performance change en fonction du statut de l’expérimentateur.
 
Le conformisme varie selon le nombre de participants.
 
Par rapport à une condition contrôle, la discussion de groupe atténue
le biais dispositionnel.
 
La mauvaise humeur a un effet sur la performance au scrabble et sur la
motivation à gagner.
 
La présence d’autrui a une incidence sur l’apprentissage.
 
L’influence interpersonnelle sur les jugements croît avec l’ambiguïté
du stimulus.
 
La satisfaction au travail est fonction de la pression à la production.
 
Les individus bien informés sont plus redondants lorsqu’ils s’adressent
à un inférieur que lorsqu’ils s’adressent à un égal.
 
Les individus agressifs assurent le leadership dans un groupe mais satisfont
moins le groupe que les individus moins agressifs.
 
Les sujets ayant émis deux comportements consistants seront moins dissonants
que les sujets ayant émis deux comportements inconsistants.
 
Les personnes ayant un fort besoin de cognition fournissent plus
d’explications que celles ayant un faible besoin de cognition.
 
Les explications de la séropositivité varient en fonction du mode de
contraction du VIH.
 
Les sujets placés dans l’incertitude sont plus altruistes que les sujets en
situation de certitude.
 
Les performances des sujets à une tâche motrice sont meilleures lorsqu’ils
effectuent cette tâche individuellement que lorsqu’ils l’effectuent en groupe.
 
Les décisions de groupe aboutissent à des prises de risque plus grandes que
les décisions individuelles.
 
L’influence diffère selon les caractéristiques de la source.
 
L’évaluation des performances diffère selon que les sujets jugent les membres
de leur groupe ou les membres de l’autre groupe.
+
+
7 15/10/09 +
Un exemple concret
Admettons qu’un chercheur (après la lecture d’un article
passionnant dans le dernier numéro de Femme Actuelle)
décide de s’intéresser à l’effet antidépresseur du chocolat.
Après avoir utilisé ses petites jambes pour aller jusqu’à la
bibliothèque, il fait quelques recherches bibliographiques et
se rend compte (d’après de précédentes recherches) que
cet effet antidépresseur du chocolat est attesté.
Malgré tout il se pose quelques questions supplémentaires.
En particulier il se demande si l’effet antidépresseur (donc
l’effet sur l’humeur dépressive) est différent selon le type
chocolat.
+
 
1) Quel est le thème choisi par le chercheur ?
 
2) Quelle est la problématique (question générale) ?
 
3) Quelle est la VI ? Mettez vous à la place de notre chercheur et définissez 2
modalités (2 états) à cette VI.
 
4) Que considéreriez vous comme VD ?  
5) Quelle hypothèse opérationnelle faible pourrait-on formuler ?
 
6) Quelle hypothèse opérationnelle forte pourrait-on poser si l’on considère que
le chercheur fait le choix de prendre comme modalités de sa VI : « muffin au
chocolat » et « éclair au chocolat » ? (ici pas de bonne ou mauvaise réponse, le tout
est de formuler correctement).
 
7) Si vous deviez mettre au point une expérience sur ce thème à partir de ces
informations comment feriez vous en pratique ?
 
8) Quelles seraient les précautions à prendre (en terme de population par
exemple, mais aussi de matériel expérimental (pâtisseries, etc.) ?  
9) Admettons que les résultats aient montré que l’effet antidépresseur des muffins
est supérieur à celui des éclairs. Dans un second temps une nouvelle interrogation
s’impose à notre chercheur : Dans quelle mesure le « genre » [homme et femme] a
une influence sur l’effet antidépresseur du chocolat. Comment feriez-vous alors ?
8 

Documents pareils