conception d`exposition
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SCÉNOGRAPHIE ÉVÉNEMENTIELLE : CONCEPTION D’EXPOSITION Elisabeth de Pablo 2016 1 EXPOSITION UNE DEFINITION Exposition vient du latin expositio, de exponere (mettre en avant, montrer, présenter) Une exposition est constituée d’objets et/ou de documents variés, qui sont présentés et explicités au public dans un espace dédié ou réaménagé pour l’évènement. 2 TRANSMISSION D’UN SAVOIR PAR LE BIAIS D’UNE HISTOIRE Pour qu’une exposition soit vivante, pour qu’elle attire et suscite l’intérêt des visiteurs, qu’elle transmette son message de connaissance, une histoire doit y être narrée. C’est cette histoire qui va jouer le fil conducteur. Elle va influencer : 1/ le choix des objets, des œuvres, des documents 2/ le choix du lieux et son aménagement 3/ la scénographie 3 TYPOLOGIE DES EXPOSITIONS On peut dire qu’il existe trois types d’exposition répartis selon des critères temporel, de contenus, de localisation : ‐ les expositions temporaires (temps limité, contenu thématiquement cerné, lieu scénarisé spécifiquement) ‐ les expositions permanentes (sans limite de temps, contenu plus différencié, lieu scénarisé définitivement) ‐ les expositions itinérantes (à temps limité, contenu circonscrit, lieu à re‐scénariser en continu) 4 CAS PRATIQUE : EXPOSITION TEMPORAIRE L’exposition temporaire est une exposition évènementielle. Elle est éphémère. Du fait de son impermanence, le visiteur doit avoir l’impression de voyager lorsqu’il la parcourt. Contrairement à l’exposition permanente, elle doit attirer par son côté exceptionnel. Elle peut avoir un caractère extraordinaire et solliciter des émotions personnelles. 5 EXPOSITION TEMPORAIRE Sa mise en scène, le plus souvent, répond à un design, un phénomène de mode, … Elle est construite autour d’un thème, donne à voir et à comprendre dans le but de transmettre des connaissances. Objets, œuvres, ou tous autres documents sont réunis autour d’un sujet et présentés selon un parcours particulier, pour que le public ait une vision d’ensemble. 6 ORGANISER : LES ETAPES 1 D’une façon générale, les étapes d’organisation sont : 1/ avoir une idée de départ (commémoration, acquisition, …) 2/ s’assurer de la viabilité du projet auprès des personnes et des organismes directement concernés, 3/ choisir un commissaire d’exposition et composer l’équipe 4/ choisir les objets, … par rapport aux contraintes et à l’espace 7 ORGANISER : LES ETAPES 2 5/ choisir un scénographe, détailler le concept, établir un cahier des charges (ne pas oublier le plan média) 6/ débuter du chantier (suffisamment tôt pour pallier aux éventuels problèmes) 7/ installer et développer la communication (selon le plan média) 8/ Inaugurer 8 LA NOTE D’INTENTION La note d’intention est un texte court qui permet d’exposer ses objectifs sur un sujet par rapport à un projet afin de convaincre une tierce personne ‐ ou un organisme – de l’intérêt de son projet. Elle est notamment utilisée dans le milieu audiovisuel. C’est un exercice de style ou l’argumentaire oscille entre le technique et l’artistique. 9 CONTRAINTES DE DÉPART Une fois le projet accepté, il est nécessaire de construire un cahier des charges afin de s’assurer entre autre : du financement, du coût, de la date exacte, des autorisations de prêts, des autorisations des lieux, de la durée de l’aménagement, du nombre d’objets et/autres documents, de leur transport, des normes de sécurité, des assurances, du plan de communication, … 10 LA RECHERCHE D’UN LIEU Les lieux d’exposition sont variés et peuvent être adaptés en fonction du type d’objets exposé. L’espace, le lieu ont une influence sur le regard des visiteurs. Certains espaces peuvent être détournés. On voit souvent des expositions dans des lieux de grands passages « des non‐lieux » : des halls de banque, de mairie, … Ces espaces sont à géométrie variable. 11 AMÉNAGER L’ESPACE Il est nécessaire de penser au préalable au public, à la façon dont celui‐ci va circuler à travers les objets exposés. Réfléchir au point de vue ergonomique pour assurer le confort du spectateur. Comment faire cohabiter les œuvres ? >> Ces facteurs entrainent des contraintes à prendre en compte. En fonction du budget, on pourra créer ou recréer autour de l’exposition un mobilier adéquat. 12 SCÉNOGRAPHIE La scénographie (du grec σκηνη (skene) scène et γραφειν (graphein) écrire) désigne aujourd'hui l'art de l'organisation de l’espace scénique ou lieu de présentation, grâce à la coordination des moyens techniques et artistiques. Le scénographe est souvent un architecture, il compose avec les volumes, les objets, les couleurs, la lumière, les textures, … pour faire passer un message à un public cible. 13 CONCEPT SCENOGRAPHIQUE Le scénographe est choisi via un appel d’offre, souvent le scénographe et le commissaire se connaissent ce qui leur permet travailler en parfaite harmonie pour développer le concept scénographique, Il présente une série de propositions sous forme de maquettes : plan, séquences, points forts, système de déambulation, fabrication de la maquette, transformation de dernières minutes… 14 CONCEPT SCENOGRAPHIQUE PUBLIC ‐ NARRATION En fonction du plan, on organise l’espace, on le divise, on fait les meubles, les coffrages, … on crée le parcours via le fil conducteur. Il est très important de réfléchir au parcours, au problème de lecture, de recul, d’apprentissage. Pour ce faire, il est également nécessaire de définir les typologies de son public cible pour créer et mettre en scène l’histoire à faire passer. 15 PUBLIC A qui s’adresse‐t‐on ? Aux adultes, aux ados, … ? Peut‐on penser à des présentations parallèles adaptées ? aux enfants, aux handicapés ? Quel est le rapport du public par rapport au toucher des œuvres? Une exposition se regarde par définition mais il peut y avoir des exceptions. 16 TYPOLOGIE DU PUBLIC Existe‐il une typologie de publics ? D’une façon très générale, on peut distinguer : Le visiteur fourmis : agoraphobe, détail Le visiteur papillon : zigzag traversé Le visiteur poisson : qui reste au centre des salles Le visiteur sauterelle : va vers les choses qui l’attirent Ou encore le spécialiste ou le néophyte… 17 INDICATION & PARCOURS Souvent se trouve au début de l’exposition (ou au début d’une séquence) un panneau reprenant un texte introductif et/ou explicatif, une citation. Il est nécessaire que ce dernier soit bien visible mais il ne doit pas créer un phénomène de bouchon. Généralement on place ces panneaux dans des endroits dits morts, en début de séquence. 18 CARTELS & PARCOURS Les cartels distants ou non des objets doivent se fondre dans la mise en scène tout en restant visibles. Leur typographie doit être lisible à bonne distance. Penser au côté pédagogique : titre, sous‐titre, texte introductif, plan. Il faut créer un rythme dans le parcours de découverte. Le parcours ne doit pas dépasser un temps de deux heures. 19 STRUCTURER L’ESPACE Le scénographe doit établir un code de lecture repérable par la simple présentation. Pour structurer l’espace, on utilise des panneaux ou cimaises, que l’on assemble directement sur le lieu d’exposition, que l’on peint ou que l’on tapisse sur place. On peut aussi utiliser des jeux de miroirs pour avoir différentes facettes, attention aux reflets indésirables. 20 Source http://jeanguillemot.com/Fr/offres /ExpoPekinLhassa_Galerie.htm 21 Source http://mediation.centrepompidou. fr/education/ressources/ENS‐ PDB/index.html 22 Source http://www.indedesmaharajas.co m/public/index.php?idLangue=fr&i dRubrique=plan 23 Source http://cst.univ‐ rennes1.fr/themes/lieuxCulture/Le s+collections+de+g%C3%A9ologie/ SallesExpo/ 24 Source http://mediation.centrepompidou. fr/education/ressources/ENS‐Gray/ 25 Source http://www.equine‐ geneva.ch/fr/Exposants/Plan‐de‐ la‐surface‐d‐exposition.html 26 Source http://www.espace‐ minimes.fr/Exposer.aspx 27 COULEURS Les couleurs utilisées doivent permettre de mettre en valeur les objets (par contraste, complémentarité, …). Elles sont également choisies en fonction des modes des époques (blanc, pastel, mélanges subtils) ou tout simplement pour des raisons historiques liées aux objets. Les couleurs peuvent aussi marquées un changement de rythme, d’époque, d’artiste dans l’exposition. Une couleur peut créer un effet de surprise pour mettre en exergue un objet ou sa particularité. 28 CONTRAINTES HYDROMÉTRIQUES ET LUMINEUSES Pour une exposition de tableaux ou d’estampes, l’hydrométrie de la salle, le type d’éclairage et la luminosité devront être pris en considération afin d’assurer la sécurité des œuvres exposées. Normes : Température comprise entre 18 et 21 degrés, hydrométrie entre 40 et 60 pourcent, suivant les objets la luminosité ne doit pas excéder 50 lux. 29 CONTRÔLE DE LA MISE EN SCÈNE Le scénographe doit établir un code de lecture repérable par la simple présentation. Couleurs à moduler en fonction de l’éclairage. Si installation de vitrines, s’assurer des systèmes de sécurité dans le socle, des poses de caméras, etc. Finalisation : On met en place les objets, on installe les cartels, on nettoie, on installe les barrières, on fait un fléchage si nécessaire. 30 UNE EXPOSITION N’EXISTE QUE DANS LA MÉMOIRE DE CELUI QUI L’A VUE. 31 CATALOGUE Une exposition est un catalogue en 3D. Ce dernier est donc généralement conçu en parallèle, les séquences correspondent aux chapitres, … Le texte est écrit par le commissaire, on obtient les droits pour la reproduction des œuvres, souvent on va plus loin en termes d’explication. Il reflète également le travail de recherche, et nomme l’ensemble des mécènes, … 32 COMMUNICATION Le catalogue est souvent édité en couleur et en grand format il est donc assez onéreux. On développe de plus en plus différents supports : édition papier ou numérique dont les prix sont plus abordables et la diffusion plus large. De même, le marchandising (éléments connexes) : logos, pochettes, cartons, dépliants divers, cartes postales, journal d’exposition, … sont très prisés et souvent peu coûteux. 33 LA PLAN MEDIA Définir les objectifs et les moyens budgétaire autour de l’exposition pour définir un plan de communication adéquat. Développer les produits et mettre en place un planning qui met en exergue les différentes actions selon les domaines : 1/Publicité (communication imprimée, digitale, sur objets, …) 2/ Presse (pour des publications dans la presse, radio, tv, locales ou nationales) 3/ Relations publiques (pour le vernissage, toucher les professionnels, …) 34 LA PLAN MEDIA Attention le choix des photos des œuvres mises en avant pour la communication est très important, elles sont généralement emblématiques, on essaie d’en choisir une seule qui représentera le visuel de l’exposition, soit une œuvre entière, soit un détail reconnaissable donc provenant d’une œuvre connue. Si l’œuvre n’est pas connue, il faut que le titre éveille la curiosité. 35 PLAN MEDIA La synergie entre l’image et les mots est important. La scénarisation peut également donner des idées dans la rédaction, idem en ce qui concerne la signalétique. Prévoir un dossier de presse : interview du commissaire, infos pratiques, conférences, description des séquences avec un développement autour d’une œuvre phare, donner un plan, décrire le travail du scénographe, présenter le catalogue, lister l’ensemble des œuvres. 36 DES SITES, DES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES http://www.organisateur‐exposition.org/ http://www.mcc.gouv.qc.ca/fileadmin/do cuments/publications/ssim‐guide‐realiser‐ exposition.pdf 37 DES SITES, DES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES http://www.lesepl.fr/pdf/exposition_guid e_bonnes_pratiques.pdf 38 CHARTES À CONSULTER Charte de déontologie de la médiation culturelle : http://www.mediationculturelle.net/charte‐deontologique/ Charte de l’association des scénographes : http://scenographes.fr/scenographes.fr/index.php Culture et Handicap : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques‐ ministerielles/Developpement‐culturel/Culture‐et‐handicap2/Guides‐ pratiques/Culture‐et‐handicap.‐Guide‐pratique‐de‐l‐accessibilite 39