Ad Astra Récit de la construction du télescope de 254
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Ad Astra Récit de la construction du télescope de 254
Ad Astra Récit de la construction du télescope de 254 mm de type Newton Vous aurez peut-être déjà vu des photos du ciel : des planètes, des nébuleuses, des étoiles. Mais on oublie trop souvent de rendre hommage aux outils sans lesquels ces clichés seraient impossibles : le télescope, la lunette ou même les antennes radio ! L’instrumentation a aussi sa part de fascination et il est époustouflant de voir l’ingéniosité des constructeurs. Le Club Astro s’est lancé lui aussi dans la construction d’un télescope et il n'attend plus que vous pour vous transmettre l’enthousiasme que suscite ce projet. Voici son histoire. Il y a de cela deux ans, de jeunes recrues du club, motivées et plein d’allant (serez-vous les prochains ?), eurent l’idée de construire leur propre télescope pour en avoir un nouveau, plus puissant, plus compact et surtout fait par le club pour le club. Oui mais comment faire ? Les plans ne se trouvent pas sous le sabot d’un cheval ! En effet, ils peuvent se trouver sur internet ou mieux encore dans l’expérience d’un membre du club qui en a déjà construit. C’est parti ! On Outil d’ébauchage regarde la faisabilité, on plonge dans quelques livres et on a une ébauche du télescope : ses dimensions, ses constituants et ses matériaux. On construira un Strock, du nom de son inventeur qui voulait un télescope de 254 mm de diamètre qui, plié, rentre dans un bagage à main tel que décrit par les compagnies aériennes. L’ENS nous accorde sa bénédiction et surtout un soutien financier grâce à une CVI, on est prêt à commencer l’aventure. Le projet a deux grands axes : l'ébauchage puis le polissage du miroir principal et la construction de la monture. On commence par le miroir mais on n’a pas d’outils. Ce n’est pas grave, on en recherche un ! On est parti pour rechercher un tour de poterie pour polir le miroir sans se fatiguer, on ne l’a pas trouvé mais on est tombé sur quelque chose de mieux : l’existence de la Société Astronomique de France, de leur atelier d’optique dans la tour d’astronomie de l’université de la Sorbonne et de leur personnel joyeux et sympathique près à nous aider et à partager leur expérience avec nous. Parfait ! Ils nous donnent même accès aux plans sacrés du télescope, beaucoup plus précis et plus clairs que ceux glaner sur la Toile. L’ébauchage et puis le polissage du miroir est un travail de longue haleine, il faut d’abord acheter un disque de verre puis le creuser de manière à avoir un creux sphérique (c’est l’ébauchage). Comment fait-on ? Différentes solutions plus ou moins farfelues ont été envisagées : l’acide, le burin, la disqueuse mais la solution est… l’abrasif. Armé d’un outil créé par nos soins (un disque de plâtre sur lequel sont collés des carrés de céramique), on pose le miroir, on saupoudre d’abrasif avec un peu d’eau et on gratte avec l’outil selon une méthode transmise d’initié à initié. Ce travail est long et on tourne en rond au sens propre comme au figuré, on change de sens, on change de position l’outil et le miroir, on passe à de l’abrasif de plus en plus fin, on mène une véritable chasse aux sorcières contre les éclats de verre, effacés sans ménagement par le grattage. On est en hiver, il fait froid et sombre mais l’ardeur nous réchauffe (ainsi que le mousseux apporté par les membres de la SAF qui ont fini leur miroir) et un beau soir de printemps ça y est, notre miroir est sphérique et avec une belle surface Contrôle de l’état de surface douce et régulière. On peut passer à l’étape suivante et dans la salle d’à côté pour la parabolisation. Les scientifiques auront étudiés en optique le miroir sphérique dans un télescope mais il n’en est rien, il le faut parabolique car c'est avec cette forme qu'on est capable d'observer les étoiles (pour notre télescope). On travaille donc le profil en douceur, posément, calmement pour obtenir la forme souhaité et l’état de surface exigé : la plus petite irrégularité doit faire une fraction de longueur d’onde, quelques nanomètres tout au plus ! Mais comment contrôler cette avancée ? A la main ! On n’utilise pas d’électronique, il existe des instruments manuels extrêmement précis et simple d’utilisation. Pendant ce temps, que devient la monture ? Le campus a le matériel nécessaire à la Menuiz’. Après des tractations longues et fastidieuses, des clés perdues et retrouvées, on parvient à investir les lieux. Nous sommes au printemps 2013. Certains membres troquent l’abrasif contre la scie sauteuse, la ponceuse en céramique contre une perceuse et c’est partie ! L’avancée de la monture est très rapide mais il y a encore beaucoup à faire. Encombrement du télescope plié Peut-être aurez-vous envie de nous rejoindre après lecture de cette épopée, nous vous accueillons les bras ouverts, il y a encore beaucoup à faire et le télescope n’est pas le seul projet que le club a en tête. Il a aussi l’ambition de monter un radiotélescope à moins que vous n’ayez une autre idée derrière la tête ! Rejoignez-nous ! Passez nous voir sur le site du club : http://clubs.ens-cachan.fr/astro/.