Synthèse de l`évaluation du PCET du Grand Pays de Colmar
Transcription
Synthèse de l`évaluation du PCET du Grand Pays de Colmar
Évaluation du Plan Climat Énergie Territorial volontaire du Grand Pays de Colmar Synthèse externe Contexte et objectif de l’étude L’ADEME et la Région Alsace ont missionné le bureau d’étude ACTeon pour évaluer quatre Plans Climat Énergie Territoriaux (PCET) volontaires : Alsace Centrale, Grand Pays de Colmar, Rhin Vignoble Grand Ballon et Pays de Saint-Louis et des Trois-Frontières (SL3F). L’évaluation vise à analyser, au travers de ressources bibliographiques et d’entretiens (individuels et collectifs), le fonctionnement du PCET sur sa première phase de vie (trois ans). Cette synthèse restitue dans leurs grandes lignes les principaux constats issus de l’évaluation pour le Grand Pays de Colmar, ainsi que des pistes d’amélioration pour la démarche. 1 CONTEXTE ET AVANCEMENT DU PLAN CLIMAT DU GRAND PAYS DE COLMAR Le Plan Climat du Grand Pays de Colmar est né du couplage entre l’engagement des élus dans le domaine de l’environnement avec l’incitation de l’ADEME et la Région via le dispositif de soutien. Démarré officiellement en 2008, le Plan Climat arrive au terme de la première période de soutien et a soumis en 2013 dossier de candidature pour la seconde période. Le travail participatif entrepris en 2010 a abouti à la rédaction du programme d’actions validé par le collège des présidents en 2011. 2010 : Définition des grands axes 4 groupes de travail Validation des axes Collège des Présidents Définition d’actions 4 groupes de travail Juin. 2008 : Engagement dans la démarche PCET Collège des Présidents 29 mars 2012 : Présentation finale en Assemblée Générale du GPC Mise en forme du Plan Climat 2009 : 2011 : Recrutement d’un chargé de mission Recensement des actions réalisées / en cours Bilan des émissions de GES Saisie du conseil de développement 15 décembre : Validation du programme d’actions Collège des Présidents 2013 : Evaluation de la première phase ADEME et Région Alsace 1 2 LA GOUVERNANCE STRATEGIQUE DU PLAN CLIMAT Constats clés : La gouvernance stratégique a connu une simplification au regard de la gouvernance imaginée dans le dossier de candidature. Une fusion de certaines instances a notamment permis de clarifier le rôle de chacune et d’alléger les processus de construction et décisionnels. Depuis l’engagement de la démarche, un animateur à temps plein et un élu référent se mobilisent pour activer les différentes instances et faire vivre le PCET. Succès / réalisations : • Une gouvernance lisible et simplifiée. • Une mise en réseau d’acteurs par les groupes de travail. • Un portage politique fort. • Le travail de l’animateur reconnu par les acteurs impliqués dans la démarche. Points de vigilance : • Un risque d’essoufflement de certaines instances alors que la mobilisation est nécessaire. • L’adéquation entre les ressources humaines allouées et l’ensemble des fonctions souhaitées par les acteurs. 3 LE PROGRAMME D’ACTIONS 40 fiches actions structurées autour de 5 axes stratégiques : • Bâtiment/ Habitat ; • Transport/ Mobilité ; • Exemplarité des collectivités à travers l’éclairage public ; • Animation/Communication ; • Agir dans d’autres domaines. Constats clés : La construction du programme d’action s’est basée sur les axes prioritaires identifiés par les groupes de travail et validés par le collège des présidents. Ainsi, le programme d’actions a été construit de façon concertée par l’organisation d’ateliers de travail participatifs. L’importante mobilisation des acteurs (près de 25 réunions comptabilisées) a permis d’aboutir à un document validé et présenté officiellement. Succès / réalisations : • Un programme d’actions partagé car co-construit. • Un document communicant. • Des réflexions initiées sur le suivi et l’évaluation par le biais du réseau des PCET Alsaciens. • Des actions de communication mises en œuvre. Points de vigilance : • Certains secteurs d’activités non intégrés au Plan d’Actions (Industrie et agriculture), ce choix étant justifié toutefois par la volonté de proposer un plan climat réaliste. 2 • Un enjeu d’adaptation au changement climatique peu intégré. • Des actions majoritairement orientées vers les enjeux urbains. • Des freins au passage à l’action relatifs au financement. 4 VISIBILITE ET PLUS VALUE DU PLAN CLIMAT SUR LE TERRITOIRE Constats clés : Le Plan climat est bien identifié par les acteurs ayant pris part à l’élaboration du programme et par les intercommunalités qui ont toutes bénéficiées d’une campagne de communication. Toutefois, la majorité des acteurs et des citoyens du Pays ne connaissent que peu la démarche. Le processus, relativement récent ne permet toutefois pas de disposer de retours d’expérience permettant d’évaluer sa visibilité. Par ailleurs, des efforts d’intégration des enjeux du PCET dans les autres démarches sont déployés et favorisent le relais des objectifs à des échelles plus locales. Succès / réalisations : • Une bonne visibilité du PCET par les participants des groupes de travail. • Une sensibilisation/information réalisée auprès des intercommunalités. • Des partenariats privilégiés entre les différentes démarches territoriales. • Une bonne visibilité des actions emblématiques (par exemple la thermographie de façade ou la quinzaine de l’environnement). Points de vigilance : • L’incertitude sur la visibilité du PCET par les élus communaux. • Des risques d’incompréhension de la population sur les documents relatifs au climat de part la superposition des plans climat de la ville, de la communauté d’agglomération et du Pays. 5 LES PRINCIPALES PISTES D’AMELIORATION CONSTATS Risque d’essoufflement des groupes de travail Un portage local limité PRÉCONISATIONS Piste 1. MOBILISER Doser la fréquence des réunions pour pérenniser la mobilisation des acteurs sans l’éroder Piste 2. Inviter de nouveaux publics à participer aux groupes de travail Piste 3. Un « comité d’élus relais » pourrait être monté, afin de mobiliser autour du PCET et identifier les questions prioritaires à mettre en œuvre. Piste 4. Identifier un référent au sein des communes pour assurer le relais et la coordination locale des actions et plus largement du PCET. L’ANIMATION DU PCET Une animation Piste 5. importante et efficace PCET. Continuer à financer le poster de chargé de mission pour l’animation du La préconisation n°4, qui souhaite identifier des relais locaux pour accompagner la L’animation locale démarche, peut répondre à ce constat. Les agents de développement des difficile à réaliser communautés de commune, les responsables environnementaux ou les techniciens pourraient être mobilisés. TROUVER DES LEVIERS DE FINANCEMENTS 3 Difficulté d’investissement des petites communes Des aides parfois méconnues Piste 6. Favoriser le groupement de communes autour d’actions communes pour bénéficier d’économie d’échelle Piste 7. Faciliter l’accès à l’information sur les aides régionales Piste 8. Assurer un suivi fiable et pertinent via l’outil en cours de conception par le SUIVRE Absence d’outil de suivi réseau des PCET Alsaciens Des actions parfois Piste 9. isolées nouvelles actions mises en œuvre Inciter les porteurs de projet à informer l’animateur du PCET de toutes Accroître la visibilité Piste 10. Visibilité modérée du PCET par les habitants, les élus, et les acteurs non impliqués dans la démarche Mener une enquête sur un public large (population, élus, entreprises) sur leur perception du PCET, l’impact du programme, d’actions sur leur comportement, leur engagement. L’enquête pourrait être élargie pour collecter leurs besoins, des idées d’actions, … Piste 11. Instaurer un fonctionnement de label pour une meilleure visibilité et reconnaissance des actions menées Piste 12. Exploiter les actions mises en œuvre pour illustrer le PCET Piste 13. Continuer les efforts de communication Piste 14. Convaincre par des cas concrets de l’intérêt environnemental et financier INCITER AU PASSAGE A L’ACTION des actions. Réaliser des fiches communicantes témoignant de ces exemples chiffrés. ð Ex. sur les actions de modification de l’éclairage public : quantifier les économies réalisées et communiquer sur ces gains auprès des collectivités et particuliers. Vers une incitation à faire Piste 15. Proposer un Plan Climat à point permettant aux acteurs de s’impliquer Piste 16. Utiliser une charte de participation : un outil de mobilisation des porteurs de projets/partenaires potentiels du PCET. Partir des initiatives existantes, les collecter et inciter les porteurs de projets à signer la charte sur cette base POSITIONNER LE PCET DANS LE TERRITOIRE ET DANS LE TEMPS Une superposition de 3 Piste 17. PCET à échelle différente l’intérêt et de la pertinence de ces 3 documents Vers une inscription du PCET dans les autres démarches Piste 18. Une campagne de communication pourrait être menée pour justifier de Encourager un travail de rédaction en partenariat avec les acteurs compétents sur la thématique climat FAIRE EVOLUER LE PLAN CLIMAT Des évolutions de Piste 19. contexte à prévoir aux évolutions du territoire Garantir une flexibilité au Plan climat pour adapter son programme d’actions Des thématiques laissées Piste 20. de côté ces thématiques (agriculture, industrie, adaptation) Solliciter des nouveaux groupes de travail pour engager des réflexions sur ECLAIRCIR ET ADAPTER LE FONCTIONNEMENT DU PCET Un équivalent temps Piste 21. Définir clairement les fonctions de l’animateur plein pour de Piste 22. Mettre en adéquation les fonctions et les ressources humaines disponibles nombreuses missions Piste 23. Informer les acteurs du fonctionnement du PCET 4 6 CONCLUSION Le PCET du Grand Pays de Colmar arrive aujourd’hui à la fin de son premier cycle d’accompagnement par l’ADEME, la Région et le FEDER. Le lancement de la phase de mise en œuvre des actions relativement récent et la mise en place du processus de suivi et évaluation étant en cours de réflexion, la présente évaluation s’est consacrée au fonctionnement, au contenu et à la visibilité du PCET. Initié dans un contexte politique favorable, le PCET s’est construit sur les principes de la concertation et de la co-construction avec une écoute particulière donnée aux attentes des élus du territoire. Cette modalité d’actions a permis d’obtenir un programme d’actions validé par le Collège des Présidents et présenté officiellement en Assemblée Générale. Si la valeur ajoutée sur l’enjeu d’atténuation reste encore incertaine à l’issue de cette première période, un bénéfice clairement identifié par les acteurs réside dans la mise en réseau des professionnels des différents mondes gravitant autour du climat et de l’énergie. Le produit obtenu, résultat d’un travail collaboratif, présente toutefois quelques lacunes telles que : - L’absence d’actions relatives aux secteurs de l’industrie et de l’agriculture pourtant responsables de près d’un tiers des émissions du territoire ; - La faible intégration de l’enjeu d’adaptation au changement climatique ; - Une grande orientation des actions sur des problématiques urbaines justifiée par la forte influence de l’agglomération colmarienne. Cette orientation prédominante peut laisser le sentiment à certains acteurs ruraux d’un PCET trop éloigné de leur réalité. En outre, la localisation de la structure porteuse du PCET au cœur de la ville de Colmar peut accroître cette perception. Par ailleurs, il semblerait que les efforts de communication doivent être poursuivis pour assurer une meilleure visibilité du PCET, encore récent, auprès des habitants et des acteurs du territoire (excepté les participants aux groupes de travail et les représentants des intercommunalités ayant bénéficié de la campagne d’informations qui identifient le PCET comme un outil potentiel). Aussi, les efforts pourraient être poursuivis pour assurer : - Un relai d’information auprès des élus communaux ; - Une communication actualisée et durable dans le temps (réitération d’évènements de communication par exemple) auprès des habitants souvent acteurs des actions décrites dans les axes « Habitat » et « Transport et mobilité ». Enfin, si l’échelle géographique du Pays n’est pas remise en question, la structure ne peut avoir une forte influence sur le passage à l’action, pouvant être identifié comme un point limitant dans la mise en œuvre du programme d’action. 5