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Brèves
A la question portant sur la confiance des salariés sur
leur avenir personnel et professionnel, l’inquiétude est
particulièrement forte chez les proches de FO (65 %), de
la CGT (64 %) ou de Sud (57 %). A contrario la majorité
des proches de la CFDT (56 %), de l’Unsa (58 %), de la
CFTC (61 %) et de la CGC (72 %) restent confiants.
QUELQUES ANALYSES SUR LA
SITUATION SOCIALE
Dans une interview au Figaro, le géographe Christophe
Noyé considère que les employés qui ont voté Non à
67 % et les ouvriers à près de 80 % ne se retrouvent pas
dans les politiques nationales dont ils ont le sentiments
d’être exclus, les priorités sociales allant à l’extrême
pauvreté, aux banlieues. Ils s’estiment victimes des
politiques européennes.
Dans le même journal, Bernard Brunhes, spécialiste des
questions sociales, fait ressortir que « la peur du chômage
et de la précarité a rarement été aussi forte, l’ouverture
au monde que symbolise l’Europe est synonyme de plus de
précarité ». L’évolution des services publics dont une partie
est assurée par des entreprises privées n’est pas comprise,
« une majorité de personnes ne comprend pas comment
évolue notre société ».
Bernard Brunhes relève que tous les gouvernements qui se
sont succédés ont tous déclarés que le chômage était leur
problème prioritaire mais « tous sont passés à côté de trois
questions essentielles : comment résorbe-t’on le chômage
des jeunes ? Comment règle-t’on le chômage des plus
de 55 ans ? Et comment gère-t’on les restructurations
industrielles ? Toutes ces remarques et ces questions ont
pour objet d’informer sur l’état de l’opinion mais aussi de
nous amener à nous poser des questions sur notre rôle
dans le devenir de notre société en particulier sur le plan
économique et social.
EMPLOI DANS LES BANQUES
Le secteur bancaire qui regroupe environ 400 000 salariés
va voir partir d’ici à 2010 environ 60 000 papy boomers.
Actuellement, la BNP Paribas et la Société générale
sont les plus concernés jusqu’en 2006 compris, le Crédit
agricole le sera de 2008 à 2010.
Les départs sont et seront partiellement compensés en
nombre, puisque pour 2005, elles embaucheront 30 000
personnes environ. Les bacs + 2 représentent 60 % des
entrées, les bac + 4 et 5 sont également sollicités.
BNP Paribas : 2 400 personnes entre janvier et avril
2005. Société Générale : 3 000 pour la même
période, 8 000 pour l’année. Crédit Mutuel : 1 300
pour l’ensemble du groupe dont 300 pour le Crédit Mutuel
de Bretagne-Arkéa. Caisses d’Epargne : prévoient
3 000 embauches pour 2005. Crédit Agricole : comme
en 2004, va embaucher environ 2 700 personnes
Le nombre de candidatures reçues est impressionnant, en
2004 la Société générale en a reçues 250 000 et la BNP
Paribas attend 180 000 CV en 2005.
Parallèlement le nombre d’agences augmente, malgré les
regroupements bancaires, les Banques Populaires en
crééent une centaine par an, le Crédit Agricole 83 en
2004, le Crédit Mutuel 45 et la Société Générale
près de 50.
page4
U
Notre invité : Marc Duhem,
Secrétaire général UNSA Postes
La banque postale : une banque pas
comme les autres
INS
Et pourtant, permettre à La Poste d’élargir son offre de
produits bancaires est indispensable, car elle se doit d’être
performante dans les domaines ouverts à la concurrence si
elle veut continuer d’assurer ses missions de service public
et d’aménagement du territoire tout en devant équilibrer
son budget.
Certaines banques privées ne veulent voir dans La
Poste qu’une banque du pauvre, celles-là mêmes qui
ont définitivement fermé leur porte aux clients les plus
démunis ; bel exemple de civisme, mais il est vrai que
rentabilité et solidarité ne font pas bon ménage !
Si La Poste est naturellement placée sur ce créneau, elle ne
devrait pas assumer gratuitement cette charge qui incombe
à la Société, mais en être compensée à son juste coût.
Tout en refusant de voir La Poste réduite à une simple
banque sociale, l’UNSA Postes ne souhaite pas qu’elle
devienne une banque comme les autres.
Le réseau des bureaux de poste n’a pas vocation à devenir
un banal réseau d’agences bancaires. Il doit non seulement
rester le relais auprès des citoyen(ne)s de l’ensemble des
produits offerts par les différents métiers de La Poste,
mais aussi servir de support au développement de divers
prestations ou services, de nature publique ou privée,
répondant aux besoins exprimés localement et reconnus
comme étant d’intérêt général.
L’UNSA Postes a été la seule organisation syndicale à
promouvoir l’établissement de crédit postal.
La banque postale n’a pas été créée pour se suffire à ellemême ; elle doit faire partie d’un tout, La Poste ; une
Poste de proximité au service de ses usagers, de ses clients
consommateurs et de l’ensemble des citoyen(ne)s.
Fédération Nationale Unsa Banques Assurances et Sociétés financières
KKI
S
SEGURO
Est-ce à dire que La Poste va devenir une banque comme
les autres ?
Le moins que l’on puisse dire est que la création de la banque
postale ne suscite pas un enthousiasme débordant au sein
du monde des banquiers dont le lobby a très longtemps
réussi à retarder l’échéance. La banque verte n’a pas été en
reste, détracteur en pointe de la banque postale dont elle
craint le pire alors qu’elle même sévit depuis longtemps
dans le milieu rural en position de quasi-monopole.
N
PAN
La Poste vient d’obtenir l’autorisation légale de créer son
établissement de crédit, communément appelé « la banque
postale ».
C’est la grande question que se posent avec une certaine
inquiétude les banques concurrentes, mais aussi beaucoup
de postières et de postiers attentifs à l’impact de cette
création sur l’organisation de leur entreprise.
N° 64 Juin 2005
RANCE
S
ommaire
Article P2-3
• Après le discours de M. De Villepin
L’UNSA réagit et propose
Brèves P2 et P4
• Elections
• Vie des syndicats
• Référendum sur le traité
constitutionnel européen
• Quelques analyses sur la situation
sociale
• Emploi dans les banques
Article P4
• Notre invité :
Marc Duhem, Secrétaire général
UNSA POSTES
P
FÉDÉRATION
NATIONALE DES BANQUES,
UBLICATION
ASSURANCES ET SOCIÉTÉS FINANCIÈRES
AESPONSABLE
DRESSE 21 RUE
R
: JULES FERRY
BAGNOLET
L
UC MARTIN- CHAUFFIER
L ORE
COMMOLORE
MAGNIS
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, QUISCILIQUI TE
COURRIEL
: [email protected]
[email protected]
VULLA FEUGIAM
IUR
A
BANC
Discutons, négocions
L’impression générale est que la
société française est dans une
impasse, sans porte de sortie. Tous
les observateurs s’accordent à dire
que jamais le moral de ceux qui
sont en âge de travailler n’a été
aussi bas.
Le nouveau gouvernement a fait des
propositions concernant l’emploi.
Dans notre dossier, pages 2 et 3,
nous analysons et commentons
les
mesures
proposées
par
M. de Villepin.
Au-delà des mesures, bonnes ou
mauvaises, que pouvons-nous faire
ou proposer ?
Nous devons être acteurs, c’està-dire prendre part à la bataille
pour que la confiance revienne.
Confiance dans l’avenir, confiance
dans les potentialités économiques
du pays, confiance dans ceux qui
représentent le monde du travail.
L’état du syndicalisme français est
inquiétant, Hubert Landier, bon
connaisseur du monde syndical
et des problèmes sociaux, dans sa
publication « Management social »
écrit : « les organisations syndicales
peuvent souffler sur le feu, prédire
le pire, inciter à ce que les salariés
se mobilisent autour de leurs mots
d’ordre, en réalité elles ne maîtrisent
rien ». Constat désagréable à lire,
mais à prendre en considération.
Jusqu’à présent les réactions
syndicales au discours du Premier
ministre ont été en contre, sur le
thème « pas touche au Code du
travail » et pas de nouveau contrat
de travail à durée prédéterminée.
Il ne s’agit pas de nous lancer dans
une bataille front contre front,
contre-productive par définition.
Les relations sociales sont telles,
qu’il est quasi impossible d’espérer
des négociations apaisées avec
pour seule ambition de trouver
des solutions au sous-emploi et
aider à un retour à la confiance
par la motivation des acteurs
économiques. Le patronat français
tel qu’il est dirigé aujourd’hui et
vraisemblablement demain a pour
ambition de tailler dans « les acquis
sociaux » inscrits pour certains
dans le Code du travail. Code qui
n’a pas empêché le chômage ni les
embauches quand la croissance fut
de retour.
Nous devons être des interlocuteurs
forts, expliquant leurs accords et
leurs désaccords, proposant des
solutions préservant les droits des
salariés. L’UNSA se définit par un
réformisme offensif. Il ne s’agit
pas de faire avaler son chapeau à
l’autre, mais de trouver les moyens
à mettre en œuvre pour que la
confiance dans l’avenir revienne
dans le respect des droits et
devoirs de chacun. Nous sommes
prêts à nous engager, reste aux
autres intervenants que sont les
confédérations, le patronat et
les gouvernants à prendre leur
responsabilité.
Luc Martin-Chauffier
Fédération Nationale Unsa Banques Assurances et Sociétés financières
page1
Après le discours de M. de Villepin
l’UNSA réagit et propose
Brèves
ELECTIONS
MAAF ASSURANCES : CE 2005
Inscrits :
6 528
Exprimés :
3 603
UNSA :
1 305
36,22 %
FO :
446
12,38 %
CGT :
622
17,26 %
CFDT :
468
12,99 %
CGC :
566
15,71 %
CFTC :
196
5,44 %
L’UNSA progresse de 2,58 % et obtient 6 sièges en
titulaires et en suppléants.
VIE DES SYNDICATS
CRÉDIT MUTUEL : La Fosab du Crédit Mutuel a
tenu son congrès près de Strasbourg. Comme prévu,
Norbert Roux du CMCEE a été remplacé par Frédéric
Salvert du CMB. Le secrétaire de la fédération a répondu
aux questions des militants sur la politique de l’UNSA et
sur la question du Traité Constitutionnel.
GMF ASSURANCES : Notre syndicat a tenu son
congrès annuel qui a vu Jean-Pierre Méo se succéder
à lui-même. Plus de 50 militants y ont participé, après
avoir débattus des problèmes de mobilité et des salaires
dans les entreprises du groupe, une discussion avec le
secrétaire de la fédération s’est établie sur la politique de
l’UNSA, la politique sociale et le positionnement de l’Unsa
sur le Traité Constitutionnel. Vrai débat syndical conclu
par « et maintenant allons boire un coup ».
Un discours de politique générale annonce un cap,
définit les grandes lignes d’une politique. Celui de
M. de Villepin n’a pas dérogé à la règle. Penser aux
TPE est une bonne idée, mais annoncer un énième
contrat à durée déterminée n’est pas la bonne
idée. D’autant plus que comme tous ces contrats,
il handicape la vie quotidienne de ces titulaires.
Allez demander un crédit ou un logement avec
un CDD, vous verrez les portes se fermer M. le
Premier ministre.
RÉFÉRENDUM SUR LE TRAITÉ
CONSTITUTIONNEL EUROPÉEN
Quelques éléments d’information permettant un début
d’analyse et de décryptage qui ne prétend pas à
l’exhaustivité.
Un sondage effectué par Ipsos le jour du vote a donné
concernant le vote des salariés selon leur proximité
syndicale :
CGT
FO
CFDT
CGC
CFTC
UNSA
SUD
Aucun syndicat
Oui
22
25
57
85
65
49
21
46
Non
78
75
43
15
35
51
79
54
Ce sondage Ipsos fait ressortir que 73 % des sondés se
sont déclarés favorables à la poursuite de la construction
européenne.
L’argument d’une constitution « trop libérale sur le plan
économique » a été entendu surtout chez les électeurs
du Non proches de Sud et de l’Unsa. Par contre
l’idée « d’une constitution nécessaire pour assurer le
fonctionnement de l’Europe à 25 » revient le plus souvent
en particulier chez les votants du Oui proches de l’Unsa
et de la CFTC.
page2
Fédération Nationale Unsa Banques Assurances et Sociétés financières
Nous approuvons
certaines des mesures
proposées
par M. de Villepin :
• Une mesure importante – la
fin de la baisse de l’impôt sur le
revenu – marque incontestablement une évolution significative
par rapport à la période précédente.
• La création annoncée de
100 000 contrats d’accompagnement vers l’emploi (le retour
d’une forme de traitement social
du chômage)
• La création du chèque emploi
service universel
• Les dotations qui vont vers
l’Agence d’Innovation Industrielle
Des mesures qui
demandent
des éclaircissements :
• Chèque emploi pour les très petites entreprises
Les silences ou
les omissions :
La question salariale ?
• Dans le privé, dans les grandes
entreprises la répartition de la
valeur ajoutée est trop favorable
aux actionnaires et cela au détriment des salariés
Que pense le Premier ministre
du rachat massif d’actions par
les grands groupes ?
• Y-aura-t-il une négociation salariale dans la fonction publique ?
Les effectifs de la fonction publique vont-ils encore baisser ?
Sur l’Europe, quelle sera la po-
sition du gouvernement français
sur la Directive Temps de travail ? La France s’opposera-t-elle
à « l’op out » que veulent maintenir les britanniques et la Commission ?
Les dérogations à 48 heures/semaine qu’ils demandent sont elles acceptées ?
Les mesures que nous
n’approuvons pas :
• Le contrat « nouvelle embauche » est pour les TPE un droit
de « licencier » pendant deux ans
sans aucun contrôle. C’est un
précédent dangereux que nous
n’acceptons pas.
• Nous n’acceptons pas non plus
les modifications des seuils des
10 et 50 salariés pour la création de instances représentatives
du personnel. C’est un mauvais
coup porté à la représentation
des salariés comme à la défense
du droit syndical.
Par principe, nous sommes réticents à ce que le gouvernement
légifère par ordonnance. Nous
allons demander comment va
se faire la consultation et comment nous serons associés aux
discussions ?
Nos
propositions :
• Qu’un état des lieux des 17 à 18
milliards de baisse de charges accordés aux entreprises soit fait et
que l’on évalue vraiment l’efficacité de ces mesures
Les baisses de charges de
vaient permettre la création d’emplois. L’ont-elles permis ou ont-
elles été une « aubaine » pour
de nombreux entrepreneurs ?
• Faire que la formation tout au
long de la vie devienne une vraie
priorité nationale
• Pour plus d’efficacité et un
meilleur accompagnement des
chômeurs, il est nécessaire d’unifier le service public de l’emploi et de créer un vrai guichet
unique pour les chômeurs avec
le regroupement de l’ANPE,
l’UNEDIC et les autres organismes compétents. Une telle politique nécessite des moyens conséquents.
• Tout salarié licencié doit pouvoir bénéficier d’une convention
de conversion personnalisée
Pour cela il faut des moyens humains qui permettront aux salariés de retrouver un emploi rapidement dans le lieu et le secteur
de leur choix
• Les missions de reclassement
doivent aboutir à une obligation
de résultat dans les territoires et
bassins d’emploi frappés par les
restructurations
Cela implique une véritable coopération entre les collectivités
locales, les partenaires sociaux
et les représentants de l’État. La
transformation des instances représentatives du personnel devra
se faire pour répondre aux besoins de reclassement territorial
• Il faut ouvrir certains secteurs
et faire sauter certains numerus
clausus, dans le commerce, dans
les services, etc. Il y a là des barrières à l’emploi.
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