Un Sacre du Printemps (2014)
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Un Sacre du Printemps (2014)
Un Sacre du Printemps (2014) Daniel Linehan, Hiatus EN For Un Sacre du Printemps, choreographer Daniel Linehan and musical dramaturge Alain Franco are bringing together 12 P.A.R.T.S graduates, a live orchestra and an audience. The triangular setting allows the audience to be fully absorbed by the collective energetic state of the music and the dance. Daniel Linehan is not focused on the well-known history of Stravinsky’s piece. Instead, he examines the structure of the musical composition itself in order to see what is relevant about this music today, making the piece less of a historical document and more of a present experience. The choreography parallels the structure of the music, allowing patterns to be interrupted in order to move forward and begin again. A score that is filled with beginnings. FR Pour Un Sacre du Printemps, le chorégraphe Daniel Linehan, épaulé par le dramaturge et musicien Alain Franco, réunit 12 gradués de P.A.R.T.S, un orchestre live pour un public. La configuration scénique triangulaire permet à l’audience, installée tout autour, d’être complètement absorbée par l’énergie collective de la musique et de la danse. Daniel Linehan ne se concentre pas sur l’histoire déjà bien connue de la pièce de Stravinsky, mais il en examine la structure de la composition musicale afin de percevoir ce qui dans cette œuvre nous interpelle, aujourd’hui. Ainsi, il crée une pièce non pas comme un document historique, mais comme une expérience au présent. La chorégraphie se place alors en parallèle à la structure musicale, permettant aux archétypes de s’évanouir, d’évoluer et de recommencer. Une partition riche de commencements. CREDITS Choreography Daniel Linehan Dance Jeanne Colin, Andras Déri, Alexandra Dolgova, Erik Eriksson, Taha Ghauri, James McGinn, Charles Ngombengombe, Krisjanis Sants, Christoffer Schieche, Hagar Tenenbaum, Roman Van Houtven, Kathryn Vickers, Tiran Willemse (graduates of P.A.R.T.S. Research Cycle 2014) Music Igor Stravinsky (version for two pianos, wind instruments and percussion) Piano Jean-Luc Plouvier (ICTUS), Alain Franco Production Hiatus (Brussels, BE) Executive production Caravan Production (Brussels, BE) Co-production L’Opéra de Lille (FR), deSingel International Arts Campus (Atwerps, BE), Festival de Marseille (FR), PARTS (Brussels, BE) With the support of the Flemish Authorities Daniel Linehan is Artist-in-Residence at Opéra de Lille since January 2013, Artiste Associé 2012-2014 at deSingel International Arts Campus (Antwerp) and New Wave Associate 2012-2014 at Sadler’s Wells (London). Date : 19 JUIN 15 Page de l'article : p.28 Journaliste : Ève Beauvallet Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 93781 Page 1/1 BALLET «Un sacre du printemps corps de récre L'Américain Daniel Linehan adapte dans une version pop, pleine d'inventivité et de vitalité, l'œuvre de Stravinski. Par ÈVEBEAUVALLET On comprendrait que Daniel Linehan finisse par énerver sérieusement ses challengers. A 33 ans, cet Américain installe à Bruxelles et associé à l'Opéra de Lille a déjà signé quelques-unes des pièces les plus profondes et ludiques de sa génération (dont un piratage de karaoké et une performance en mode derviche tourneur). Et la plupart du temps, il se distingue par le super-pouvoir suivant : accumuler sur le plateau dix astuces formelles à la minute, avec la candeur d'un gosse qui sautillerait dans une cour de récré. Tranquille, easy, juste pour le plaisir ou pour du beurre, le tout avec le sourire (il a un visage d'enfant dans une pub Kinder). Même sensation lorsqu'il s'attaque aune forteresse aussi impressionnante que le Sacre du printemps d'Igor Stravinski (adapté en ballet par une poignée de monstres sacrés) : toujours cette façon d'aborder le plateau comme une aire de jeu dans laquelle on s'amuserait à inventer des règles. Sous le regard primesautier de Linehan, le Sacre du printemps devient Un sacre du printemps. Il est interprété paris danseurs fraîchement diplômés de P. A.R.T.S (l'école créée par Anne Teresa de Keersmaeker, dont Linehan est lui-même sorti en 2010) et nous place Tous droits réservés à l'éditeur d'emblée dans une curieuse position, au sens propre du terme : laissant la salle vide dans l'obscurité, les spectateurs sont installés de part et d'autre de la scène, à jardin et à cour, comme s'ils étaient invités à observer ce Sacre depuis les coulisses. Ici, il n'est pas question de communauté qui exige le sacrifice d'un de ses membres, «l'Elu» - comme le veulent les lectures traditionnellement proposées. Linehan se concentre sur le dynamisme, la vitalité, la «violence du printemps russe» qu'aimait Stravinski et qui innerve sa partition : «C'est une musique qui interrompt constamment le flot des motifs musicaux afin de commencer quelque chose de nouveau, encore et encore, détaille le chorégraphe. C'est une partition emplie de nouveaux commencements.» Sur cette base, Linehan développe une écriture où les interprètes virevoltent d'un état à un autre, court-circuitent leure mouvements, entrent et sortent de la danse à tout moment, reconfigurant sans cesse les contours du groupe. Impossible de savoir où se trouve l'élément central : dans cette communauté, chacun est potentiellement l'Elu. «Peut-être que ce que nous allons devoir sacrifier, c'est ce ressenti que nous avons vis-à-vis de l'importance de notre propre individualité», théorise Linehan, qui dit s'être intéressé au sentiment d'exception, propre à nos sociétés. Il a aussi mis beaucoup de soin à nous balader. D'où part le mouvement, où et qui regarder? Les danseurs n'en savent rien eux-mêmes. Linehan explique : «II y a des règles du jeu définies dans la manière de suivre tel ou tel composant de la musique, mais chaque danseur est libre de s'en servir quand et comme bon lui semble.» D'où ces corps en alerte, vivaces et joueurs, qui ne s'empêchent pas de souligner qu'ils se guettent, s'écoutent, se surprennent et en rigolent. La mécanique se fabrique «à vue», sans qu'on parvienne à en saisir tout à fait les rouages. Soyons clairs : ce Sacre n'a rien de Y «œuvre ouverte» aride et démotivante. Car si le spectateur est bien face à un petit traité théorique sur le dialogue danse-musique, Linehan sait lui donner l'allure d'un jeu d'enfant. Les danseurs s'affrontent en battle, traduisant en gestes une partition d'onomatopées (inventée pour mimer la musique de Stravinski) diffusée sur un prompteur. Us se jettent au sol avec feuilles et un stylo, transcrivant en dessins ce qu'ils entendent des différentes lignes, textures, vitesses de la musique. Ils résolvent enfin, une heure durant, ces énigmes insolites que Linehan adore poser: à quoi ressemble un danseur en train d'en regarder un autre ? Ne sommes-nous pas déjà en mouvement quand nous écoutons la musique? Autant de questions qui écarquillent le domaine de la danse et placent ce Sacre à un curieux carrefour : entre une pièce d'Anne Teresa De Keersmaeker (pour la fougue juvénile et le dialogue dansemusique), un parc à jouets et un texte de Georges Perce (pour le goût du puzzle, l'intérêt pour le paratexte et les délires formels). •» UN S ACHE DU PRINTEMPS de DANIEL LINEHAN le 19 juin au festival lune Events (Cartoucherie de Vincennes), les 6 et 7 juillet au Festival de Marseille (Ballet national de Marseille). JUNE 8658634400509 Le Monde / Jeudi 18 juin 2015 Toutelaculture Soyez libre, Cultivez-vous ! http://toutelaculture.com Daniel Linehan s'offre Un Sacre Vu aux Latitudes Contemporaines (Lille), Un sacre du printemps de Daniel Linehan sera dansé au Festival June Events le 19 juin à 21h. L'occasion de voir en parallèle Golden Hours au Théâtre de la Ville à quelle point l'écriture chorégraphique de P.A.R.T.S, l'école qu'a fondée Anne Teresa de Keersmaeker a changé la vision de la danse. [gallery ids="398862"] Un sacre du printemps. Un parmi des centaines. En 1913 Vaslav Nijinski fait scandale par la radicalité de cette œuvre présentée seulement cinq fois à Paris et trois à Londres. Pas de vidéo, pas de partition chorégraphique. Et pourtant, il existe plus de deux cents versions du Sacre et la partition est devenue un rite de passage pour les chorégraphes. Daniel Linehan a 29 ans et il est déjà très connu des circuits. En 2013 This is not about nous éblouis dans un geste qui rappelle le duo circulaire Fase. On adore. Mais l'année précédente, son Gaze is a Gap is a Ghost avait un gout de déjà-vu. En 2014, on le retrouve chorégraphe en résidence à l’Opéra de Lille. Il présente sa nouvelle création : The Karaoke Dialogues, où il a choisi de revisiter des classiques de la littérature mondiale sur le mode du karaoké, belle idée mais sans âme. Bref. Entre lui et nous, ce n’était pas encore l'amour fou. Monter un sacre c'est s'emparer de la genèse de la danse contemporaine et de l’allégorie du renouvellement des âmes. Rien que ça. Pour ce faire, il a choisi de travailler avec treize danseurs récemment formés chez P.A.R.T.S. Pour la musique, il s'agit bien sûr de "Sacre du 1/2 Toutelaculture Soyez libre, Cultivez-vous ! http://toutelaculture.com Printemps" d'Igo Stravinsky mais dans version pour deux pianos. Interprété en live par JeanLuc Plouvier (ICTUS) et Alain Franco. Le public est en bi face, c'est à dire de part et d'autre du plateau. Les danseurs viendront se rapprocher de nous de façon à ce que l'on sente leur souffle. Ils sont pieds nus, vêtus d'un pantalon et d'une chemise blanche. Le travail de Linehan se niche dans l'introspection. Chaque danseur intègre la musique pour la traduire dans son propre langage corporel. Cela donne une pièce de groupe qui ne cherche pas l'unisson. Cela ne veut pas dire que ce Sacre-là soit un champ d'individualisme, au contraire. Les danseurs se regroupent par deux ou trois pour offrir une image, une posture, une sculpture Linehan dépasse la notion de sacrifice pour atteindre directement celle de renouvellement. La chorégraphie se compose alors de commencements, de courses qui s'arrêtent, de corps qui se plient pour rebondir, repartir. L’association de la musique et des pas est ici orchestrée à la perfection, rajoutant à l’effet de mouvement perpétuel. La pièce se centre sur les effusions de la jeunesse. Linehan se marre même en transposant dans son écriture une battle hip hop où les danseurs donnent de la voix. Ce Sacre-là surprend et enchante. Il offre ici un spectacle de pure beauté qui emploie une danse exigeante et sans compromis. Ce Sacre est intelligent et il marque la naissance d'un grand chorégraphe. Visuel : © Bart Grientens 2/2 Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)