Illusions: la vérité sur l`amour

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Illusions: la vérité sur l`amour
Publié le 21 mars 2015 à 14h00 | Mis à jour à 14h00
Critique
Illusions: la vérité sur l'amour
Mario Cloutier
La Presse
Très belle production de La Veillée avec
cette pièce russe d'Ivan
Viripaev. Illusions prend l'amour en
sandwich, entre vérité et mensonge,
entre espoirs et déceptions.
Illusions commence par l'un des plus
beaux monologues qui soient sur
l'amour, sa nature profonde et sa
réciprocité. Et la pièce se termine sur
une question existentielle: y a­t­il une
seule constance en ce monde
perpétuellement en mouvement?
David Boutin dans la pièce Illusions
Photo par le Prospero
Entre les deux, les histoires racontées ­
au sujet de deux couples d'octogénaires
amis ­ par quatre personnages
anonymes laissent le soin au spectateur
de répondre lui­même à la question de ce «cosmos changeant».
Dans un magnifique cube bleu, évoquant tantôt la mer, tantôt le ciel, les excellents Evelyne de la Chenelière, Marie­
Eve Pelletier, David Boutin et Paul Ahmarani font rire, réfléchir et vont satisfaire, surtout, notre goût pour les histoires,
notre besoin d'espoir.
Le metteur en scène Florent Siaud dirige un fort joli bateau, amenant ses comédiens dans tous les recoins de l'espace
vide. Son équipage habille la scène d'éclairages, de sons et d'images qui agissent en parfait contrepoint à cette intrigue
qui n'en est pas une.
L'illusion d'aimer
Dennis aimait Sandra qui aimait Albert qui aimait Margaret. Leurs sentiments étaient peut­être réciproques, peut­être
pas. Ils ont blagué et menti aussi... ou pas tout à fait? Qui aime qui et qui dit la vérité à propos de qui il dit aimer? Qui
a trompé qui... ou non?
L'humanité veut croire à l'amour et aux histoires d'amour. Ivan Viripaev soutient que ce n'est qu'illusion. Ce n'est pas
tant que le sentiment en soi est illusoire, mais que la nature de cet amour, que nous appelons de toutes nos forces
pour faire face à la mort, c'est l'illusion elle­même.
À la fin, sur scène, dans la vie, tout le monde meurt. Plus rien n'a d'importance puisque nous avons aimé... l'illusion
d'aimer.
*** 1/2 Au Théâtre Prospero jusqu'au 11 avril.
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