CNGOF 2013 - MISES À JOUR EN GYNÉCOLOGIE MÉDICALE –
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CNGOF 2013 - MISES À JOUR EN GYNÉCOLOGIE MÉDICALE –
col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page719 Cervical intraepithelial neoplasia : quand décider d’un traitement ? X. CARCOPINO*, L. BOUBLI (Marseille) Résumé Les néoplasies intraépithéliales cervicales (CIN) du col de l’utérus peuvent être prises en charge par des traitements d’exérèse : la conisation et la résection à l’anse, ou par des traitements destructeurs comme la vaporisation au laser. Lorsque nous prenons en charge une CIN, ce n’est pas une lésion cancéreuse que nous traitons, mais un risque pour une patiente de développer un jour un cancer. Parce qu’elles régressent spontanément dans plus de 60 % des cas en 2 ans, les CIN1 ne justifient pas d’un traitement immédiat. À l’opposé, du fait d’un risque de progression vers un cancer infiltrant plus important, le diagnostic d’une CIN2-3 du col de l’utérus impose classiquement son traitement. Mais le recul progressif de l’âge de la première grossesse et la connaissance des risques obstétricaux liés aux traitements d’exérèse imposent une réflexion sur la prise en charge des CIN2-3 et à reconsidérer la nécessité des traitements ainsi que la place des traitements destructeurs. Confronté à une CIN, le clinicien va avoir à choisir entre une abstention thérapeutique et un traitement. Parce qu’ils ont tous une efficacité Hôpital Nord - Service de gynécologie-obstétrique - Chemin des Bourrely - 13015 Marseille * Correspondance : [email protected] 719 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page720 CARCOPINO & BOUBLI thérapeutique équivalente, le choix d’un traitement ne sera pas dicté par ce critère, mais par la connaissance et la mise en balance des avantages, inconvénients et limites de chaque technique avec l’âge de la patiente, son désir de grossesse ainsi qu’avec les critères pouvant influencer le potentiel évolutif naturel de la lésion et le risque d’en avoir initialement sous-évalué la sévérité. C’est le cas de l’existence d’un éventuel antécédent thérapeutique, de la sévérité de la CIN, de son siège et de sa surface. L’utilisation de 3 critères colposcopiques : l’impression colposcopique, le type de jonction pavimentocylindrique, l’étendue de la lésion, et de deux critères complémentaires : l’âge de la patiente et la concordance des résultats du frottis et de l’histologie pourrait permettre de guider le clinicien dans sa décision thérapeutique. Mots clés : néoplasie cervicale intraépithéliale, traitement, conisation, résection à l’anse diathermique, indications Déclaration publique d’intérêt Nous soussignés, Carcopino Xavier et Boubli Léon, déclarons avoir un intérêt avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté sous forme d’expertise pour les laboratoires Sanofi Pasteur MSD et GSK. INTRODUCTION Le cancer du col est une pathologie qui se prête parfaitement à un dépistage de masse. C’est une maladie fréquente dont la mortalité est élevée et pour laquelle il existe un traitement efficace des lésions histologiques précancéreuses : les néoplasies intracervicales (CIN). Enfin il existe un test de dépistage efficace, peu coûteux et facilement acceptable par les patientes : le frottis cervico-utérin (FCU). En France, comme dans la plupart des pays développés, les programmes de dépistage, basés sur la réalisation d’un FCU répété tous les trois ans de 25 à 65 ans, ont permis une réduction massive de l’incidence des cancers infiltrants [1]. Réel enjeu de santé publique, le cancer du col utérin reste le troisième cancer de la femme dans le monde et représente la première cause de mortalité par cancer de la femme jeune 720 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page721 QUAND DÉCIDER D’UN TRAITEMENT ? dans les pays en voie de développement. En France, il est le douzième cancer observé chez les femmes et serait responsable d’un peu moins de 1 000 décès en 2011 [2]. La découverte d’un FCU anormal impose une stratégie diagnostique bien précise dans laquelle la réalisation d’un examen diagnostique « gold standard » : la colposcopie, éventuellement complétée par la réalisation de biopsies dirigées permet un diagnostic histologique. Cette stratégie colposcopique doit classiquement être proposée après un FCU de haut grade, ASC-H ou AGC, après un ou plusieurs frottis de bas grade, après un FCU ASCUS ou, idéalement, après un FCU ASCUS avec test HPV positif. L’amélioration de la connaissance de l’histoire naturelle des CIN et de la morbidité obstétricale et néonatale des traitements conservateurs mis en balance avec le recul de l’âge moyen de la première grossesse imposent une réflexion sur la prise en charge des CIN2-3 et nous obligent à affiner les indications thérapeutiques et à reconsidérer l’utilisation des traitements destructeurs [3-7]. Cette réflexion apparaît d’ailleurs dans les recommandations du Collège des gynécologuesobstétriciens américains (ACOG) qui admettent, en cas de diagnostic histologique de CIN2-3 chez l’adolescente et la femme jeune, la possibilité de choisir entre un traitement immédiat ou une abstention thérapeutique avec suivi rapproché par alternance FCU-colposcopie tous les 6 mois sur une durée de 24 mois [8]. Ces éléments imposent également de reconsidérer et d’adapter les objectifs de la colposcopie [7]. Plus qu’un simple outil de l’appréciation de la gravité lésionnelle histologique, la colposcopie est aussi l’outil privilégié et indispensable de la caractérisation précise de la lésion et du choix de la stratégie thérapeutique. Ainsi, plutôt que de n’utiliser que le résultat de l’analyse histologique d’une biopsie cervicale dirigée, l’indication d’un traitement et le choix de celui-ci doivent reposer sur une évaluation globale du risque de progression de la CIN et de méconnaître une lésion micro-invasive. I. PERFORMANCES DE LA COLPOSCOPIE La connaissance des performances, mais aussi des limites de l’examen colposcopique, est indispensable pour pouvoir en comprendre les indications et l’utiliser ainsi de manière optimale. Si la colposcopie reste un examen essentiel et performant pour le diagnostic des pathologies cervicales, elle souffre des limites inhérentes à tout examen 721 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page722 CARCOPINO & BOUBLI subjectif que tout praticien doit connaître lorsqu’il prend en charge une patiente consultant pour un FCU anormal, particulièrement lors de sa prise de décision thérapeutique. Ses performances dépendent de la capacité de l’examinateur à identifier la présence d’une zone anormale au sein de la zone de transformation, à réaliser ou non une ou plusieurs biopsies cervicales et surtout à réaliser cette biopsie au bon endroit. Globalement, la sensibilité et la spécificité de la colposcopie aux seuils LIEBG et LIEHG sont de 96 % et 48 % et de 85 % et 69 %, respectivement [9]. De par sa subjectivité, ses performances dépendent inévitablement de l’opérateur ; la sensibilité de la colposcopie pouvant varier de 28,6 à 92,9 % [10]. Mais ses performances seront d’autant plus importantes que cet examen est indiqué pour une raison valable, c’està-dire chez une patiente réellement à risque d’être porteuse d’une CIN2+. Ainsi, ses performances diagnostiques sont les plus mauvaises lorsqu’elle est utilisée comme test de dépistage, sa sensibilité aux seuils LIEBG et LIEHG chutant alors à 19,1 % et 28,6 %, respectivement [11]. Pour cette raison, la colposcopie n’est pas un examen de dépistage et ne doit pas être utilisée comme tel. Ceci s’expliquerait principalement par le fait que, par rapport aux patientes ayant des anomalies mineures au FCU, la fréquence des CIN2+ est significativement plus importante chez les patientes ayant un FCU LIEHG [12]. Ainsi, si les performances de la colposcopie augmentent avec la sévérité du FCU initial, c’est tout simplement car la probabilité d’avoir une lésion de type CIN2-3, voire un début d’invasion, augmente avec la sévérité des anomalies au FCU initial [9, 13]. De telles performances, bien qu’élevées, ne permettent pas d’éviter une erreur diagnostique. En particulier, la colposcopie ne permet pas d’éliminer le risque de méconnaître une lésion micro-infiltrante du col de l’utérus ; ce risque serait de 0,5 % à 8 % [14]. La pratique d’une biopsie cervicale permet de compléter l’impression colposcopique par un diagnostic histologique et d’optimiser les performances de la colposcopie. Parce que la probabilité pour qu’il existe une lésion de type CIN2+ est nettement plus marquée pour un FCU LIEHG, la réalisation d’une biopsie cervicale sera indiquée en cas de FCU LIEHG mais aussi lors de la présence de signes de gravité en colposcopie et bien évidemment en cas de doute diagnostique. Mais les performances de la biopsie cervicale sont elles aussi imparfaites et dépendent directement de la localisation de la zone biopsiée et de l’étendue de la zone de transformation atypique [15]. Finalement, seule l’analyse histologique de la zone de transformation après son exérèse totale par résection à l’anse ou conisation chirurgicale permet un diagnostic de certitude. 722 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page723 QUAND DÉCIDER D’UN TRAITEMENT ? II. LES DIFFÉRENTS TRAITEMENTS EXISTANTS ET LEUR EFFICACITÉ Il existe deux types de traitement des lésions intraépithéliales du col de l’utérus : les traitements d’exérèse (la conisation chirurgicale et au laser et la résection à l’anse) et les traitements destructeurs (la vaporisation au laser et la cryothérapie). Que ce soient les traitements destructeurs ou d’exérèse, toutes ces techniques ont une excellente efficacité, évaluée de l’ordre de 80 à 95 % [16-21]. À ce jour, aucune différence n’a été mise en évidence entre l’efficacité des différentes techniques précédemment citées [8, 22, 23]. Même si les traitements destructeurs sont d’une efficacité thérapeutique équivalente à celle des traitements d’exérèse [22, 23], ils ne permettent pas de réaliser un examen anatomopathologique définitif permettant la validation du diagnostic et l’évaluation des marges de résection. Globalement, quelle que soit la technique choisie, les principes de base à appliquer sont les mêmes. En particulier, c’est bien évidemment la lésion mais aussi la totalité de la zone de transformation qui doivent être détruites ou réséquées. Cette destruction ou exérèse doit être suffisamment profonde, classiquement de plus de 5 mm, pour garantir la destruction ou l’exérèse de la totalité des cryptes glandulaires, potentiellement « envahies » par le processus néoplasique. Parce que ces lésions surviennent le plus souvent chez des femmes jeunes en âge de procréer, les traitements proposés se doivent de préserver la fertilité et l’avenir obstétrical de ces patientes. Enfin, ces traitements doivent être réalisés sous contrôle colposcopique direct, par un opérateur expérimenté [24], ceci afin de guider le geste et de réaliser un traitement « sur mesure » à la fois complet, s’adaptant à la topographie de la lésion, aux limites de la zone de transformation, et à la morphologie cervicale, tout en étant le plus conservateur possible. III. CHOIX DU TYPE DE TRAITEMENT Le choix d’un type de traitement ne se fera donc pas sur des critères d’efficacité, mais en tenant compte d’autres arguments : la possibilité de disposer d’une analyse histologique de la zone traitée et la morbidité à court et à long terme à laquelle la technique choisie expose la patiente. Avec une tendance actuelle à retarder l’âge de la première grossesse, une 723 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page724 CARCOPINO & BOUBLI proportion significative de femmes concevant aux alentours de la quarantaine et la réalisation chaque année en France d’environ 25 000 traitements d’exérèse, la morbidité obsté tricale et néonatale des différentes méthodes thérapeutiques des CIN représente un réel enjeu de santé publique [25]. Il est maintenant reconnu que, si les traitements destructeurs n’exposent pas à un risque significativement accru de morbidité obstétricale, les patientes ayant eu une exérèse chirurgicale cervicale pour le traitement d’une CIN sont exposées à un risque significativement plus élevé d’accouchement prématuré et de petit poids de naissance [7]. De plus, à la différence de la vaporisation au laser et de la cryothérapie, il a été démontré que la conisation à la lame froide augmente la mortalité périnatale et les autres complications néonatales sévères [6]. Même si la RAD (résection à l’anse diathermique) semble exposer à un risque de complications obstétricales et néonatales moins important que les autres techniques d’exérèse, elle ne peut pas être considérée comme étant sans aucun danger pour l’avenir néonatal et obstétrical des patientes. En particulier, plus que de la technique ellemême, la morbidité obstétricale secondaire au traitement des CIN dépendrait essentiellement des dimensions de tissu cervical réséqué ou détruit. Ainsi, le risque d’accouchement prématuré semble n’être significativement augmenté que lorsque la profondeur de la résection dépasse 10 mm [7] ; ce risque augmenterait significativement avec chaque millimètre supplémentaire réséqué [26]. Mais plus que la profondeur de la pièce d’exérèse, des données récentes suggèrent que c’est le volume global réséqué qui serait l’élément clé du risque obstétrical [27, 28]. Un tel phénomène peut être en partie expliqué par l’impact de l’exérèse sur les modifications anatomiques du col utérin, la RAD se traduisant effectivement par une diminution significative de la longueur utérine, mais aussi du volume cervical et du volume utérin global [27]. De plus, les modifications morphologiques cervicales semblent être essentiellement déterminées par la proportion de volume cervical réséquée [29]. Enfin, malgré l’efficacité importante des traitements conservateurs des lésions intraépithéliales du col de l’utérus, les patientes traitées sont plus à risque que les autres de développer un jour un cancer infiltrant du col de l’utérus et ce pour un délai d’au moins 10 ans [30]. Pour cette raison, le suivi post-thérapeutique de ces patientes reste essentiel. Malheureusement, les traitements d’exérèse augmentent le risque de colposcopie insatisfaisante et compromettent de ce fait le suivi [31]. De manière générale, la conisation au laser et la résection à l’anse aboutissent à des taux de colposcopie insatisfaisante comparables. Seule la conisation chirurgicale à la lame froide entraîne plus de risques de colposcopie insatisfaisante que la résection à l’anse [22]. 724 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page725 QUAND DÉCIDER D’UN TRAITEMENT ? IV. INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES : RECOMMANDATIONS ACTUELLES Confronté à une CIN, le clinicien va avoir à choisir entre une abstention thérapeutique avec une surveillance simple et un traitement, qu’il soit destructeur ou d’exérèse. Le choix de la prise en charge sera dicté par la connaissance et la mise en balance des avantages, inconvénients et limites de chacune des techniques avec l’âge de la patiente, son désir de grossesse ainsi que la sévérité de la lésion cervicale, son potentiel évolutif naturel et le risque d’en avoir initialement sous-évalué la sévérité. IV.1. Les CIN1 La prise en charge des CIN1 est essentiellement dictée par leur histoire naturelle. Une régression spontanée de la lésion s’observe effectivement dans 60 à 80 % des cas [32]. Si la lésion va persister dans près d’un tiers des cas, le risque de progression vers une CIN2 ou 3 est beaucoup plus faible (2-12 %). On estime que le risque de transformation en cancer infiltrant du col de l’utérus est exceptionnel (0,15-0,26 %), et s’étale sur plusieurs années. De plus, les CIN1 sont extrêmement fréquentes, pour ne pas dire banales, chez la jeune femme de moins de 30 ans chez laquelle un traitement d’exérèse peut avoir des conséquences obstétricales dramatiques. Pour toutes ces raisons, il est classique de proposer une abstention thérapeutique en cas de CIN1 [33, 34]. Un traitement ne sera justifié qu’en cas de lésion persistante pendant au moins 18 mois ou, bien entendu, en cas d’aggravation de la lésion en CIN2 ou 3. Le diagnostic d’une CIN1 imposera donc la mise en place d’un suivi régulier basé sur l’alternance cytologie-colposcopie. Il est essentiel que la prise en charge et ses enjeux soient expliqués le plus clairement possible à la patiente pour augmenter les chances qu’elle adhère et participe à cette prise en charge. L’utilisation de documents écrits est d’ailleurs particulièrement recommandée. Ces explications permettraient aussi bien d’éviter les perdues de vue que de dédramatiser la situation clinique et de lever l’angoisse d’une patiente qui pourrait insister pour bénéficier d’un traitement qui risque de lui être plus délétère que bénéfique. 725 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page726 CARCOPINO & BOUBLI IV.2. Les CIN2-3 Classiquement, les CIN2-3 indiquent la réalisation d’un traitement conservateur, généralement par exérèse, afin de disposer d’une analyse histologique de la pièce d’exérèse et donc d’un diagnostic de certitude [34]. C’est d’ailleurs le seul moyen de s’assurer de ne pas sous-évaluer la sévérité d’une lésion cervicale et en particulier de ne pas méconnaître un éventuel cancer micro-infiltrant. À ce jour, les données dont nous disposons font préférer la pratique de la résection à l’anse au détriment de la conisation chirurgicale ou au laser. Bien que d’efficacité équivalente aux autres méthodes [22, 30], la résection à l’anse est effectivement la seule qui soit à la fois simple, nécessitant un matériel peu coûteux, réalisable en ambulatoire, sous anesthésie locale, sous contrôle colposcopique direct permettant une résection de volume parfaitement adaptée, généralement inférieure à celle obtenue par conisation. Si elle augmente le risque de complications obstétricales (accouchement prématuré, petit poids de naissance et rupture prématurée des membranes), elle est le seul traitement d’exérèse qui n’augmente pas significativement la morbidité et la mortalité néonatale [6]. Enfin, en l’absence d’une cautérisation trop marquée de la tranche cervicale, elle permet souvent de conserver la possibilité d’un suivi colposcopique ultérieur en limitant le risque de colposcopie insatisfaisante par sténose de l’orifice cervical ou par une jonction pavimento-cylindrique endocervicale non entièrement visible. IV.3. Cas particuliers IV.3.a. Patientes ayant un antécédent de traitement d’une CIN2-3 Le statut des marges de résection est le principal facteur de risque de récidive d’une néoplasie intraépithéliale cervicale (CIN) de grade 2 ou 3. Pourtant, même en cas de marges positives, ce risque reste minoritaire, estimé à moins de 25 % [35]. En l’absence de suspicion de lésion micro-infiltrante ou d’une lésion glandulaire, la présence de marges positives ne doit pas indiquer la réalisation d’un nouveau geste thérapeutique immédiat. Seule la mise en évidence d’une récidive au cours du suivi post-thérapeutique fera indiquer formellement la réalisation d’un nouveau traitement. Parce qu’on sait que les patientes âgées de plus de 40 ans sont plus à risque de lésion résiduelle et/ou de récidive, il est par contre licite d’envisager une nouvelle exérèse dans le but d’obtenir des marges saines chez les patientes de plus de 50 ans 726 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page727 QUAND DÉCIDER D’UN TRAITEMENT ? ayant des marges endocervicales positives en CIN3 et pour lesquelles le suivi par FCU et/ou colposcopie n’est pas contributif [34]. Finalement dans le cas de ces patientes, plus qu’une maladie histologique c’est une infection virale à papillomavirus humain (HPV) et ses conséquences que nous prenons en charge. Ceci explique d’ailleurs pourquoi l’obtention de marges saines ne suffit pas à éliminer totalement le risque de récidive. Car si la destruction ou l’exérèse de la lésion permettent dans la grande majorité des cas à la patiente de faire sa clairance virale, l’infection à HPV peut persister ou réapparaître et avec elle le risque de CIN récidivante. Ainsi, après le traitement par exérèse d’une authentique CIN2-3, ces patientes conservent un risque plus important de développer un cancer du col [30, 36]. D’une certaine manière, le fait qu’une patiente ait été traitée d’une CIN2-3 pourrait témoigner de l’incapacité de son système immunitaire à se défendre contre l’infection à HPV et de la possibilité d’une susceptibilité particulière. La prise en charge des récidives devra tenir compte de chacune de ces considérations. En particulier, le risque plus élevé de cancer chez ces patientes fera contre-indiquer la réalisation d’un traitement destructeur ne permettant pas d’avoir une analyse histologique de la portion de col traitée. Dans ce contexte, l’hystérectomie ne permet pas d’éviter le risque de récidive dysplasique sur le fond vaginal ; ce risque est d’ailleurs comparable à celui de récidive après conisation en marges saines [37]. Si le potentiel évolutif d’une VaIN2-3 est mal connu et probablement inférieur à celui d’une CIN2-3, la survenue de ce type d’évolution pose d’abord des problèmes diagnostiques mais aussi thérapeutiques, le traitement d’une VaIN du fond vaginal après hystérectomie étant techniquement plus délicat et exposant au risque potentiel de lésions digestive et urinaire. Pour cette raison la prise en charge d’une récidive imposera, à chaque fois que celle-ci est techniquement réalisable, la réalisation d’une nouvelle conisation guidée par une vision colposcopique directe. La pratique d’une hystérectomie pour cette seule indication devra être évitée et ne sera justifiée que si la conisation est impossible du fait d’un col restant de trop petite taille pour permettre une nouvelle exérèse ou bien entendu s’il existe une pathologie utérine associée justifiant de la réalisation d’une hystérectomie [34]. Dans tous les cas, ces patientes devront bénéficier d’un suivi post-thérapeutique rigoureux et prolongé. IV.3.b. La femme enceinte Du fait du suivi obstétrical mis en place et des consultations obligatoires de suivi prénatal, la grossesse est une situation privilégiée 727 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page728 CARCOPINO & BOUBLI pour le rattrapage du dépistage des femmes non suivies et/ou n’ayant pas bénéficié d’un FCU de dépistage dans les 3 ans [38]. Globalement, même si la performance du FCU est discutée au cours de la grossesse, il semble qu’elle soit comparable à celle observée en dehors de la grossesse [39-41]. En pratique, tout FCU anormal au cours de la grossesse doit bénéficier d’un examen colposcopique [38, 42]. Chez la femme enceinte, l’examen colposcopique sera de préférence réalisé par un colposcopiste expérimenté ; les modifications physiologiques liées à la grossesse modifient l’aspect cervical et tendent à aggraver l’impression colposcopique et à surestimer la sévérité des lésions constatées : le col est plus gros, œdématié et plus vascularisé avec une déciduose fréquente [42, 43]. Globalement la colposcopie au cours de la grossesse sera d’autant plus facile qu’elle est réalisée tôt, idéalement au premier trimestre de la grossesse. Son but principal est d’éliminer une lésion micro-invasive ou invasive qui serait la seule indication d’une prise en charge thérapeutique pendant la grossesse. Cette attitude est justifiée par le fait qu’aucun cas de progression de la CIN n’a été observé lors du suivi colposcopique et de la réévaluation en post-partum [44]. Après une évaluation colposcopique de qualité, la découverte d’une CIN2-3 fera donc différer le traitement au post-partum [38]. IV.3.c. La conisation diagnostique Lorsque la colposcopie est insatisfaisante du fait d’une jonction pavimento-cylindrique non entièrement visible, une conisation à but diagnostique est indiquée en cas de frottis de haut grade, et ce, quelles que soient les constatations colposcopiques et/ou le résultat d’un éventuel prélèvement histologique. Les limites de la colposcopie pour le diagnostic des dysplasies glandulaires peuvent également faire indiquer la réalisation d’une conisation diagnostique en cas d’anomalies glandulaires au FCU, et ce, même si la limite interne de la zone de transformation est visible [34]. Dans ce cas, il est impératif que la conisation soit suffisamment profonde et volumineuse pour garantir l’exérèse des cryptes glandulaires cervicales les plus profondes. L’opérateur doit également s’appliquer à limiter au maximum les artefacts au niveau des marges de section pour ne pas en perturber la lecture histologique. En permettant la réalisation de volumineuses et profondes pièces de conisation sans induire d’artefact au niveau des tranches, la conisation chirurgicale est parfaitement adaptée à un geste diagnostique et pourra être préférée à une résection à l’anse ou à une conisation au laser. L’alternative à la conisation chirurgicale est la conisation à l’aiguille fine aussi appelée « straight wire excision of the transformation zone » (SWETZ) par les Anglo-Saxons. Le principe est 728 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page729 QUAND DÉCIDER D’UN TRAITEMENT ? de remplacer l’anse de résection par une pointe monopolaire extrêmement fine, d’un diamètre équivalent à celui d’une anse de résection [45]. V. ADAPTER LES INDICATIONS À CHAQUE SITUATION CLINIQUE Lorsque nous prenons en charge une lésion intraépithéliale du col de l’utérus, il est essentiel de garder à l’esprit que ce n’est pas une lésion cancéreuse que nous traitons, mais un risque pour une patiente de développer éventuellement un jour un cancer. S’il n’existe pas encore de marqueurs prédictifs puissants de ce risque, nous disposons aujourd’hui de suffisamment de données pour nous permettre d’optimiser la prise en charge de chaque patiente et guider le clinicien dans sa décision thérapeutique. Le recul progressif de l’âge de la première grossesse et la connaissance des risques obstétricaux liés aux traitements d’exérèse des lésions intraépithéliales du col de l’utérus imposent une réflexion sur la prise en charge des CIN2-3 et nous obligent à reconsidérer la nécessité des traitements ainsi que la place des traitements destructeurs [3]. Même si leur efficacité est comparable aux traitements d’exérèse, la raison pour laquelle les traitements destructeurs ne sont habituellement pas recommandés pour la prise en charge des CIN2-3 du col de l’utérus est l’absence d’analyse histologique finale et le risque de méconnaître une lésion micro-infiltrante sous-jacente. Néanmoins, nous disposons aujourd’hui de suffisamment de données pour définir des paramètres complémentaires de l’impression colposcopique permettant d’évaluer le risque de lésion micro-infiltrante et d’affiner les performances diagnostiques de la colposcopie. Ainsi, la probabilité d’avoir une lésion de type CIN2-3, voire un début d’invasion (CIN2+), augmente avec la sévérité des anomalies au FCU initial et avec la sévérité de l’impression colposcopique [9, 13]. Chez des patientes ayant un diagnostic de CIN2 à la biopsie, le risque de diagnostiquer une lésion de type CIN2+ sur la pièce de conisation serait de 37 % pour une patiente ayant un FCU de bas grade et dont l’impression colposcopique est également de bas grade (anomalies colposcopiques mineures) contre près de 70 % en cas de FCU de haut grade avec la présence d’anomalies majeures à la colposcopie. Le risque d’avoir une CIN2+ sur l’analyse de la pièce de conisation pour les patientes ayant 729 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page730 CARCOPINO & BOUBLI un diagnostic de CIN2 à la biopsie est 2,8 fois plus important en cas de FCU haut grade que pour celles ayant un frottis de bas grade (OR : 2,8 ; IC à 95 % : 1,7-4,8 ; p < 0,0005) [13]. De même, par rapport aux patientes présentant des anomalies colposcopiques mineures, celles ayant des anomalies colposcopiques majeures ont un risque significativement plus important d’avoir une lésion de type CIN2+ à la conisation (OR : 1,9 ; IC 95 % : 1,1-3,2 ; p = 0,014) [13]. Les performances de la colposcopie dépendent également de la position de la limite interne de la zone de transformation (la jonction pavimento-cylindrique). La colposcopie sera d’autant plus performante que la limite interne de la zone de transformation est entièrement exocervicale (type 1). Une zone de transformation dont la limite interne est partiellement ou totalement endocervicale mais entièrement visible permet toujours de considérer la colposcopie comme satisfaisante, mais en limite les performances diagnostiques (type 2). À l’extrême, une jonction non entièrement visible (type 3) rend la colposcopie insatisfaisante et inapte à porter un diagnostic. Même si elle permet d’améliorer les performances diagnostiques de la colposcopie, la réalisation de biopsies cervicales ne garantit pas non plus un diagnostic de certitude. Leurs performances sont directement liées au choix de la zone biopsiée et dépendent donc de la taille globale de la lésion cervicale. La valeur diagnostique de la biopsie est ainsi plus souvent prise en défaut pour des lésions de grande taille, atteignant au moins 3 des 4 quadrants du col de l’utérus, que pour des lésions moins étendues [15]. De manière générale, il faut garder à l’esprit que la sévérité des lésions cervicales augmente significativement avec leur taille et qu’une lésion étendue, atteignant plus de 2 quadrants doit faire craindre le risque de sous-évaluation diagnostique initiale [15]. Enfin, le risque de micro-invasion varie également en fonction de l’âge des patientes [46]. Si l’incidence maximale des CIN2-3 est observée vers 30 ans, celle du cancer du col est observée à 48 ans. Alors que les lésions de type CIN2-3 sont relativement fréquentes avant 30 ans, le cancer du col de la femme jeune reste exceptionnel dans cette tranche d’âge. En 2006 en Grande-Bretagne, c’est seulement 56 cancers du col qui ont été diagnostiqués avant 25 ans, soit seulement 2,5 % de tous les cancers diagnostiqués cette même année [47]. En France, on estime que la mortalité annuelle par cancer du col est actuellement de moins de 0,1/100 000 chez les femmes de moins de 25 ans contre 5/100 000 pour la tranche d’âge 40-64 ans [48]. Afin d’évaluer le risque de sous-évaluation diagnostique initiale d’une lésion cervicale et de guider le clinicien dans sa prise en charge, Mergui et al. ont récemment proposé d’utiliser les 5 paramètres 730 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page731 QUAND DÉCIDER D’UN TRAITEMENT ? précédemment détaillés, à savoir 3 critères colposcopiques : l’impres sion colposcopique, le type de jonction pavimento-cylindrique, l’étendue de la lésion associés à l’âge de la patiente et à la concordance des résultats cytologiques (FCU) et histologiques (biopsie cervicale) [49-51] (Tableau 1). Cette classification consiste à attribuer 3 grades de sévérité croissante utilisant des codes couleur universels (vert, orange et rouge) à chacun de ces 5 paramètres en fonction du risque de méconnaître une lésion micro-invasive sous-jacente. Elle permet ainsi de sélectionner simplement et de manière reproductible les patientes pour lesquelles une abstention thérapeutique avec surveillance est envisageable et celles qui nécessitent un traitement en permettant de choisir entre un traitement destructeur ou une exérèse. La présence d’un seul critère de grade 3 (code rouge) ou de deux critères de grade 2 (code orange) impose un traitement d’exérèse, a priori par résection à l’anse, permettant d’obtenir une analyse histologique de la pièce Tableau 1 - Critères décisionnels pour le choix du traitement des lésions intraépithéliales du col de l’utérus. La présence d’un seul critère de grade 3 (code rouge) ou de deux critères de grade 2 (code orange) impose un traitement d’exérèse, a priori par résection à l’anse, permettant d’obtenir une analyse histologique de la pièce opératoire et de ne pas méconnaître une micro-invasion. Un traitement destructeur ou une simple surveillance ne peuvent être envisagés que s’il n’existe qu’un seul critère de grade 2 (code orange) ou si les 5 critères sont de grade 1 (code vert). D’après Mergui et al. [51] Critères décisionnels Critères colposcopiques Critères non colposcopiques Grade 1 Code VERT 2 Code ORANGE 3 Code ROUGE Impression colposcopique Absence de signes de gravité Impression colposcopique intermédiaire Présence de signes de gravité faisant évoquer la possibilité d’un début d’invasion Type de la zone de transformation / position de la lésion Type 1 Type 2 Type 3 Surface de la lésion Q1 Q2 Q3-Q4* Âge de la patiente 20 à 30 ans 31 à 39 ans > 40 ans Résultats cyto-histologiques Résultats concordants Résultats concordants évocateurs évocateurs d’une CIN1 d’une CIN2 Résultats discordants ou évocateurs d’une CIN3+ * La seule exception serait les CIN1 étendus sur 3 ou 4 quadrants chez une femme de moins de 30 ans pour laquelle l’abstention thérapeutique reste indiquée. 731 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page732 CARCOPINO & BOUBLI opératoire et de ne pas méconnaître une micro-invasion. Un traitement destructeur ou une simple surveillance ne peuvent être envisagés que s’il n’existe qu’un seul critère de grade 2 (code orange) ou si les 5 critères sont de grade 1 (code vert), la seule exception à ce système de classification reste les lésions de bas grade sur 3 ou 4 quadrants chez la femme de moins de 30 ans pour lesquelles la surveillance et l’abstention restent tout de même la règle habituelle. Bien que s’appuyant sur des données de la littérature, cette « méthode d’évaluation de risque et d’aide à la décision thérapeutique » reste une proposition et doit faire l’objet d’une évaluation prospective. CONCLUSION Lorsque nous prenons en charge une CIN, ce n’est pas un cancer que nous traitons, mais un risque pour une patiente de développer un jour un cancer. Le recul progressif de l’âge de la première grossesse et la connaissance des risques obstétricaux et néonataux secondaires aux traitements d’exérèse des lésions intraépithéliales du col de l’utérus nous obligent à reconsidérer la place des traitements destructeurs. Confronté à une CIN, le clinicien va avoir à choisir entre une abstention thérapeutique avec une surveillance simple et un traitement, qu’il soit destructeur ou d’exérèse. Parce que toutes ces techniques ont une efficacité comparable, le choix d’un type de traitement par rapport à un autre ne se fera donc pas sur des critères d’efficacité, mais en tenant compte d’autres arguments. Ainsi, ce choix sera dicté par la connaissance et la mise en balance des avantages, inconvénients et limites de chacune des techniques avec l’âge de la patiente, son désir de grossesse ainsi que la sévérité de la lésion cervicale, son potentiel évolutif naturel et surtout le risque d’en avoir initialement sous-évalué la sévérité. L’utilisation d’une « méthode d’évaluation de risque et d’aide à la décision thérapeutique » reposant sur 3 critères colposcopiques : l’impression colposcopique, le type de jonction pavimentocylindrique, l’étendue de la zone de transformation atypique et de deux critères complémentaires : l’âge de la patiente et la concordance des résultats cytologiques (frottis) et histologiques (biopsie cervicale) permettrait une évaluation simple et reproductible du risque de méconnaître une lésion cervicale invasive débutante, de guider le clinicien dans sa prise en charge et d’uniformiser les pratiques. 732 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page733 QUAND DÉCIDER D’UN TRAITEMENT ? Dans tous les cas ce traitement devra être réalisé sous contrôle colposcopique direct, par un opérateur expérimenté, ceci afin de guider le geste et de réaliser un traitement « sur mesure » à la fois complet, s’adaptant à la topographie de la lésion, aux limites de la zone de transformation, et à la morphologie cervicale, tout en étant le plus conservateur possible. Enfin, même après un traitement adapté, il faut garder à l’esprit que les patientes traitées pour un CIN2-3 conservent un risque 4 à 5 fois plus élevé que la population générale féminine de développer secondairement un cancer infiltrant du col de l’utérus et doivent donc bénéficier d’un suivi adapté, rapproché et prolongé. 733 col_10_Carcopino_bat3_jm_cngof09 12/11/13 13:10 Page734 CARCOPINO & BOUBLI Bibliographie [1] Haute Autorité de santé (HAS). État des lieux et recommandations pour le dépistage du cancer du col de l’utérus en France : Haute Autorité de santé (HAS) 2010. 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